ROH
What I Liked This Month : Les Matchs du Mois - édition septembre 2018
- Par heisenbergbad
- Le 10/10/2018
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Après le mois d'août et la fin d'un gargantuesque G1 Climax 28, voyons aujourd'hui ce que septembre nous a donné. Entre le plus grand événement du catch indépendant ALL IN et les nouveaux développements du côté de la NJPW, difficile pour les autres de se démarquer ... Et pourtant, la ROH et le clan "freelance", STRONGHEARTS, ont réussi !
Hangman Page vs. Joey Janela a/Penelope Ford – Chicago Street Fight (ALL IN – 01/09/18 – Hoffman Estates, Illinois, Etats-Unis)
L'adversaire du meurtrier de Joey Ryan, Hangman Page, n'était pas celui que beaucoup - moi-même y compris - s'attendaient. Le choix logique aurait été la victime elle-même - seulement pensée pour morte - Joey Ryan, pour qu'il prenne sa revanche, mais tout cela appartient désormais à un segment post-match rempli de pénis géants. Les Bucks & Cody avaient en effet trouvé un autre Joey pour s'opposer à ce paranoiaque de Page, la "rising star" de la scène indy américaine : Joey Janela. Et si il y avait bien quelqu'un qui n'aurait pas eu peur de se faire tuer, c'est bien lui !
A l'approche de ce match, je me disais qu'on pouvait avoir quelque chose d'assez spécial entre les deux dans ce Chicago Street Fight, tant ils n'ont pas peur de prendre des risques. Je crois que mon pressentiment n'avait pas tort ...
Premièrement, les deux n'ont pas perdu de temps : pas de "Collar and Elbow Tie Up" traditionnel qui n'aurait été pas naturel dans ce genre de stipulations. A la place, Page a commençé directement avec un Tope Suicida sur Janela juste avant que ce dernier ne lui rende la pareille. L'utilisation de la stipulation est ensuite monté crescendo. Le 'Bad Boy' s'est servi du placement de produit pour Cracker Barrel (l'un des sponsors du show) pour effectuer une Sommersault Plancha sur Page dans le public - littéralement avec un tonneau ! En réponse, Page - grand fan de ce restaurant avec ses compères de Being The Elite - lui a fait payer avec un dangereux Burning Hammer sur une échelle que Janela avait disposé en appui sur le bord du ring. Ce dernier a sûrement dû remercier plus tard sa "bad girl", Penelope Ford, pour son aide contre Page avec une excellente séquence, lui permettant de placer une Diving Elbow Drop sur une table plus bas à l'extérieur. Cependant, toujours dans cette escalade de la violence, Hangman lui a rendu la monnaie de sa pièce avec une effroyable Powerbomb depuis la rampe d'entrée sur deux tables en contrebas !
Enfin, outre ses excellents "spots" classiques de Street Fight, ce combat comportait des références à Being The Elite et à l'affaire Page-Ryan, comme les Talking Boots qui donnèrent un avantage à Janela de revenir avec un Superkick. Mais ce fut l'arme du crime - un téléphone - qui donna la victoire au Hangman, prêt à tuer un autre Joey avec. Si ce n'est pas le fil autour du cou qui sonna son glas, c'est définitivement ce Last Rite depuis l'échelle direct sur une table en contrebas qui termina le 'Bad Boy'.
La valeur d'un tournoi ou comment rendre le catch sportif
- Par
- Le 17/09/2018
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En parallèle de votre lecture de cet article, écoutez le dernier numéro de Catchacast, notre podcast partenaire, consacré à l'entièreté du NJPW G1 Climax 28 - le tournoi le plus prestigieux de l'année.
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Le catch : un sport fictif
On a parfois tendance à l'oublier mais le catch est un sport fictif. Style de combat underground et "carny" à l'origine, la lutte professionnelle - traduction du terme "pro-wrestling" qui désigne le catch en anglais - a été ensuite remodeler en un sport légitime, concurrençant même la boxe au début du siècle dernier. Ce n'est seulement que pour la rendre plus divertissante (parce que voir Frank Gotch vs. George Hackenschmidt pendant deux heures et trois minutes pouvait achever n'importe qui, même à l'époque) que le "sport" se retrouva de plus en plus "truqué" par des esprits créatifs et commerciaux comme Ed 'Strangler' Lewis (un vrai de vrai, prêt à sacrifier sa réputation) et Toots Mondt (alors futur associé de Vince McMahon Sr.). Une fois la nouvelle méthode fictive de fabrication du catch découverte par la presse, le sport n'en était plus un aux yeux d'un public trahi.
Puis, tandis qu'El Santo se faisait la main sur les rings de Mexico et dans ses salles de cinéma et que Rikidozan devenait le plus grand champion de l'histoire du Japon en remodelant un art ennemi, le catch américain reprit en crédibilité et réputation avec l'essor de la télévision et la stricte politique de "booking" de la nouvelle National Wrestling Alliance - une institution administrative, garante de l'esprit sportif d'une mascarade de compétition politisée, dirigée par une assemblée mafioso. Dès lors, et jusqu'aux envolées lyriques des années 1990 et à l'effondrement volontaire du quatrième mur deux décennies plus tard, la réelle orchestration de ce sport fictif fut caché sous le nom de code "kayfabe" (ou "keep it fake", en vieux jargon "carny"). Une nouvelle chance était donnée aux promoteurs d'arranger la réalité compétitive des matches et rivalités en clamant produire de la violence authentique. Ainsi, plus un match, un show, une rivalité était exécuté avec réalisme, plus il avait de chance de tromper le public et de le surprendre, de l'emballer et de le rendre accroc. Et ce, que la promotion se réclame d'une identité de "catch pur", dans la plus sportive et traditionnelle des formes, ou de "divertissement sportif", jouant sur les personnages, leurs relations et leur influence sur le déroulement du show.
La formule du tournoi, la solution de réalisme
Et quoi de mieux pour rendre un sport fictif réaliste que d'emprunter une formule sportive et compétitive établie - celle du tournoi. Les plus grands événements sportifs sont des tournois, ou des "coupes", divers et variés. Ils peuvent être simples et linéaires comme Roland Garros pour le tennis ou complexes et denses comme la Coupe du Monde de Football. Ils rassemblent généralement les meilleurs athlètes de leur domaine et déterminent le ou les meilleurs d'entre eux. Ils sont le plus souvent représentatifs de l'état de l'art d'un sport et responsables de son avenir (changement de classement, passage de flambeau, innovation technique, etc).
En essence, le tournoi est une simulation humaine de la sélection naturelle : de vieilles mutations et de nouvelles vont s'affronter dans un environnement donné dans le cadre d'une compétition, quelle soit intra-espèce ou inter-espèce. Seules celles qui réussissent à passer à travers le filtre compétitif mérite d'être conservés et de continuer l'aventure de la vie. Evidemment, il est rare que les tournois soient aussi radicales : à moins qu'un accident ne survienne, les perdants peuvent très bien être les gagnants de demain - et vice-versa. En ce sens, la formule du tournoi inculque non seulement du réalisme dans un contexte catchesque mais peut aussi servir à différents aspects narratifs, inhérents à son fonctionnement.
Créer une star
En premier lieu, organiser un tournoi est le meilleur moyen pour un promoteur de connecter un catcheur particulier à un public et d'en faire un champion, littéralement ou non, reconnu et crédible. Evidemment, la première condition à remplir est de choisir un catcheur un minimum solide athlétiquement et techniquement sur le ring pour renforcer le réalisme de l'exploit souhaité. L'élu en question peut très bien être déjà être un Main-Eventer dont la dominance doit être affirmée ou revigorée - ce fut le cas de Tetsuya Naito lors du NJPW G1 Climax 27 en août 2017. Ou, et c'est le plus intéressant, être un individu en dehors de la liste des favoris.
En impressionnant le public et la critique au cours de ses matches et en remportant finalement la compétition malgré ses maigres chances initiales de l'emporter, le vainqueur prouve sa valeur avec réalisme et s'affirme automatiquement comme une force incontournable, au-dessus de tous les autres compétiteurs. Le promoteur crée ainsi une toute nouvelle star - ainsi qu'un moment inoubliable pour le public et, potentiellement, l'histoire de la promotion ou d'un quelconque championnat. On retrouve exactement cela avec la première édition de l'United Kingdom Championship Tournament de la WWE et son vainqueur Tyler Bate.
Centré autour de l'incontrôlable Pete Dunne, présenté en train de violenter ses adversaires pour affaiblir la compétition en sa faveur dans de nombreux segments en coulisses, ce tournoi de janvier 2017 semblait avoir été destiné au 'BruiserWeight'. Néanmoins, au travers de performances surprenantes et excitantes, le jeune et effacé Tyler Bate va combler le public du Royal Albert Hall pour, match après match, en devenir le chouchou. Une fois qualifié en finale, Tyler Bate n'était plus considéré comme l'invité surprise ou le "darkhorse" de la course mais le pourfendeur possible du dévoreur tricheur, Pete Dunne. Le tout donnait à ce match final un classicisme catchesque des plus appréciables : le favori, prêt-à-tout pour éliminer la compétition et remporter le titre, face à la surprise d'un jeune prodige à la sympathie aussi grande que sa maîtrise technique. En donnant la victoire à ce dernier, la WWE (plus précisément, Triple H et William Regal) a réussi à créer deux stars et une rivalité - en plus d'un nouveau titre de championnat.
Faire l'état de l'art ou l'innover
Historiquement, la formule du tournoi n'a jamais été de l'apanage du catch occidental (américain ou britannique) ou mexicain. Les premiers à l'avoir pleinement exploités sont les Japonais, avec la World Big League de la compagnie de Rikidozan, Japan Wrestling Association. De la fin des années 1950 au début des années 1970, la JWA a tenu cette compétition style "round-robin" (ou "système de poules" en français) chaque année pour confronter ses meilleurs catcheurs locaux ou "meilleurs" catcheurs étrangers, principalement américains, et surtout mettre en avant Rikidozan puis ses disciples, Giant Baba et Antonio Inoki. Une fois la JWA enterrée, ces deux derniers reprirent la même formule pour lancer respectivement le Champion Carnival de l'AJPW et le G1 Climax de la NJPW.
Peu importe le format - simple élimination ou "round-robin" - un tournoi rassemblant parmi les meilleurs catcheurs du plus large spectre géographique ou stylistique possible favorise nécessairement la meilleure démonstration in-ring contemporaine voire même future. C'est aujourd'hui ce qu'illustre le Battle of Los Angeles Tournament de la Pro-Wrestling Guerrilla ou, plus NJPW-centré, le G1 Climax. Mais si l'histoire ne devait n'en retenir qu'un, c'est la toute-première Super J-Cup de la NJPW en 1994.
Tournoi à simple élimination tenu lors d'une unique soirée au légendaire Sumo Hall de Tokyo, il fut qualifié de "meilleure soirée de catch de tous les temps" par le célèbre journaliste et critique américain, Dave Meltzer. Ouvert à différentes promotions japonaises indépendantes - telles que la Michinoku Pro avec TAKA Michinoku et The Great Sasuke et la FMW avec Hayabusa et Ricky Fuji - ainsi qu'à la mexicaine Consejo Mundial de Lucha Libre, avec Negro Casas comme unique représentant, cette "Cup" avait néanmoins, bien sûr, pour but de favoriser la division Junior Heavyweight de la New-Japan. Dans un esprit de compétition cordial, ce qu'elle produisit fut cependant un tournant dans l'innovation du catch in-ring et dans la représentation des catcheurs "Junior", c'étaà-dire "poids-légers" ou "poids-moyens". Suite à ce tournoi exceptionnel, le Best of Super Juniors Tournament (l'équivalent du G1 Climax de la division Junior pour la NJPW) devint un événement annuel. Surtout, les carrières de trois hommes furent à jamais modifiées. Chris Benoit (Wild Pegasus), vainqueur de ce tournoi, Eddie Guerrero (Black Tiger) et Dean Malenko s'établiront chacun durablement aux Etats-Unis, via l'ECW puis la WCW, devenant les poids-lourds d'un nouveau genre - plus technique, plus agile et plus "petit". C'est dire l'impact mondial et historique de ce tournoi sur l'état de l'art technique et globalement stylistique du catch.
Inaugurer un titre de championnat avec prestige
Quand en 1979, la WWF/E a voulu établir un titre de championnat secondaire fort - l'Inter-Continental Championship - elle a prétendu que Pat Patterson l'avait remporté à Rio de Janeiro, au Brésil, en unifiant son North-American Championship avec l'inexistent South-American Championship au terme d'un tournoi n'ayant jamais eu lieu. Ce mensonge de naissance d'un titre aussi prestigieux et historique que l'Inter-Continental Championship de la WWE démontre la puissance, ne serait-ce qu'évocatrice, de la formule du tournoi dans l'imaginaire collectif. Comment renier un champion quand celui-ci à remporter son titre au terme d'une compétition rassemblant plusieurs catcheurs, qui plus est, de différents pays ? "Que le meilleur gagne" comme on dit, c'est la loi de la jungle et son roi en est le champion - le meilleur d'entre nous.
Nombreux sont les titres de championnat encore actifs aujourd'hui qui résultent d'un tournoi inaugural. L'UK Championship cité plus haut en est un. Le nouveau Cruiserweight Championship de la WWE en est un autre : il fut inauguré en 2016 au terme du Cruiserweight Classic, un tournoi dantesque confrontant des poids-légers du monde entier, dont le Français Clément Petiot (aka Tristan Archer). En mélangeant des talents indépendants de différents pays du monde sous une bannière de haut niveau in-ring, la WWE avait réussi à orchestrer une compétition passionnante et au "booking" d'un réalisme surprenant de sa part (une émission comparant la strcuture même des matches à venir, les procédures arbitrales systématiques à la fin et au début de chaque match, la présentation de chaque catcheur sur un pied d'égalité et en fonction, non pas d'un personnage ou d'un passif, mais d'un pays, etc).
♦ A LIRE : Retour sur le Tounoi des Poids-Lourds ♦
Dans le même acabit, la NJPW a réussi à marquer le coup en 2017 quand elle a programmé ses premiers shows en solitaire sur le sol américain - le doublet G1 Special in Long Beach. En deux soirées consécutives, elle est parvenue à couronner son tout-premier champion IWGP poids-lourd des Etats-Unis dans un tournoi à élimination simple remporté par Kenny Omega. Ce dernier, ayant alors raté une nouvelle opportunité au titre de champion poids-lourd IWGP de Kazuchika Okada, a été ainsi revigoré et présenté comme l'emblème de l'expansion internationale de la New-Japan, rendant la nouvelle ceinture rouge qu'il porterait pour les six prochains mois à venir d'autant plus prestigieuse.
Enfin, concernant le circuit du catch indépendant et contrairement aux deux exemples précédants, l'EVOLVE a réussi le pari d'établir un nouveau titre de championnat dont le prestige de départ (certes, moindre en comparaison) s'est maintenu depuis. En janvier 2016, l'EVOLVE Tag Team Championship naissait à la suite d'un triplet de shows réunissant des équipes établies comme les Bravado Brothers ou Team Tremendous et des duos atypiques tels que Sami Callihan & Zack Sabre Jr., Chris Hero & Tommy End et les vainqueurs, "l'all-star team" de Johnny Gargano & Drew Galloway. Deux ans et demi plus tard, ces titres de champions par équipe restent inhérents à la structure des shows d'EVOLVE, portés avec brio par le Doom Patrol (Chris Dickinson & Jaka) ou des stars montantes comme Anthony Henry & James Drake.
Exploiter et progresser une rivalité
Un tournoi peut aussi servir de nouveau contexte pour développer une rivalité impliquant plusieurs participants à la dite compétition. Qu'ils soient destinés à s'affronter dès le départ ou non. Qu'ils s'affrontent sur le ring ou désordonnent le cours de la compétition en intervenant dans le match de l'un ou de l'autre. Et ce, surtout dans le cas d'une rivalité personnelle, passant outre les règles, la morale et le respect de l'ordre. Le tournoi donne une nouvelle dimension à la rivalité. Soit il magnifie son caractère incontrôlable dont les individus devront subir les conséquences (suspension fictive, nouvelles relations tendues avec des catcheurs ayant souffert des dommages collatéraux ou même changement de réactions des fans) et dont le promoteur/"booker" se devra de précipiter son arrêt par un Grudge Match quelconque ; soit il ajoute un argument de plus pour l'un ou l'autre des rivaux si l'un a battu l'autre ou si l'un a remporté le tournoi et son prix et pas l'autre.
En 2011, la PWG a joué sur l'une de ses possibilités pour continuer la rivalité trans-promotionnelle opposant El Generico à Kevin Steen. Toujours fictivement suspendu par la Ring of Honor suite à sa défaite contre 'The Generic Luchador' (lui-même absent des rings depuis lors) à Final Battle 2010, Kevin Steen n'arrivait pas encore à forcer la ROH à le ré-intégrer. Il avait besoin de lâcher sa frustration et sa colère sur son ennemi juré, El Generico, et la seule plateforme qui lui en donnait le moyen était la PWG. Pour commencer, la promotion Californienne les réunit dans son tournoi annuel estival, le Battle of Los Angeles Tournament.
Pendant toute la durée du tournoi, en simple élimination et tenu ici en un seul show, les deux hommes se sont répondus par matches interposés - Steen lançant notamment un doigt d'honneur à un petit garçon portant un masque d'El Generico. Au final, comme un signe du destin, la finale opposa Kevin Steen et El Generico dans un combat brutalement personnel. Vainqueur de son arch némésis, El Generico obtint de plus une opportunité au championnat du monde de la PWG ... détenu par Kevin Steen. En conséquence, les deux rivaux s'affrontèrent quelques mois plus tard dans un Ladder Match à Steen Wolf, l'un des shows les plus appréciés de l'histoire de la PWG et certainement celui qui participa à créer sa réputation actuelle.
Réaliser l'imprévu et ses conséquences
C'est dans la contrainte que la vraie créativité s'exprime. Ainsi, en suivant une formule structurée comme un tournoi, il est parfois possible de tenter l'imprévu ou l'impossible - d'un point de vue de cohérence de "booking" - sans peur du non-sens. Dans le cadre d'un tournoi, deux catcheurs de deux niveaux différents ("low-card" vs. "mid-card" ou "mid-card" vs. Main-Event par exemple) peuvent très bien se rencontrer sans désordonner complètement la hiérarchie d'un roster. Pour un tournoi solo, deux partenaires peuvent aussi bien s'affronter sans besoin d'un "heel-turn" de l'un ou de l'autre à l'avance. Et, cerise sur le gâteau, de telles imprévues sont capables de modifier la composition même du roster, la perception des fans envers certains catcheurs et même induire de nouvelles narrations.
La version compétitive de ce phénomène se retrouve souvent au cours du G1 Climax de la NJPW. Tournoi "round-robin" éprouvant rassemblant les meilleurs catcheurs poids-lourds de la compagnie, champions y compris, il rend tout à fait concevable qu'un champion invincible puisse être vaincu par un "mid-carder". Ce fut le cas l'an dernier lorsque EVIL a battu le champion Kazuchika Okada ou, plus récémment, quand Tomohiro Ishii a vaincu le champion Kenny Omega. Ces vainqueurs plus ou moins incongrus s'octorient de facto un match de championnat plus tard contre le champion vaincu. Ce principe permet une variété de matches de championnat, un renouvelement de la "title picture" et parfois même des changements de titre surprises mais cohérents.
Au niveau narratif, le meilleur exemple de la valeur d'un tournoi dans la réalisation d'un imprévu reste la magnifique rencontre opposant Johnny Gargano à Tommaso Ciampa, formant ensemble l'équipe DIY à NXT, lors du Cruiserweight Classic. Depuis leur arrivée en duo à la WWE, les deux amis ne s'étaient jamais affrontés ni n'avaient goûtés d'une victoire en solo. Le CWC leur donnait à chacun cette chance, malheureusement l'un allait devoir passer sur le corps de l'autre pour arriver en finale. Dans une première rencontre épique, Johnny Gargano dut passer sur le corps du 'Sicilian Psychopath' pour ce faire. A cet instant, ce dernier le pardonna mais nul doute que cette première blessure fut la première goutte d'eau d'une longue série qui déborda le vase de leur amitié deux ans plus tard.
Produire un événement annuel majeur
Pour finir, en raison de tous les arguments précédents, la formule du tournoi est parfaite pour offrir un événement majeur, récurrent ou non. Peut-être la moins adepte des tounois de toutes, la WWF/E l'avait elle-même comprise avec The Wrestling Classic - son premier show exclusivement diffusé en Pay-Per-View - puis avec la version annuelle du King of The Ring Tournament de 1993 à 2002.
L'apport en réalisme, prestige et historicité que cette formule prodigue s'est dépeinte - et dépeint encore - sur le catch japonais traditionnel présenté aujourd'hui par la NJPW, l'AJPW ou la Pro-Wrestling NOAH. Pour preuve de son efficacité, la New-Japan tient encore chaque année au moins cinq tournois : la New-Japan Cup en février-mars, le Best of Super Juniors Tournament en mai-juin, le G1 Climax en juillet-août, le Super Junior Tag Tournament en octobre-novembre et la World Tag League en novembre-décembre. Parmi eux, le G1 Climax est devenu son plus grand événement annuel à travers le monde, en fournissant les meilleurs matches de l'année, année après année.
Et même pour des promotions davantage portées sur le divertissement sportif, comme la PWG ou la Chikara, leurs tournois - respectivement BOLA et King of Trios - restent des événements d'importance à part entière dans le monde du catch.
ALL IN : et après ?
- Par
- Le 29/08/2018
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J-4. Ce samedi 1er septembre 2018 marquera l'un des plus grands jours du catch indépendant. Le jour où trois stars du circuit à l'ambition débordante et au sens aigü de l'entrepreneuriat - The Young Bucks et Cody (Rhodes) - auront officiellement relevés un simple défi Twitter : prouver au plus grand spécialiste américain de catch connu, Dave Meltzer, qu'il se trompait, que le monde du catch a changé et que désormais tout était possible ... à nouveau.
D'ores et déjà une réussite commerciale, ALL IN - et son festival Starrcast qui l'entoure - sera soit le plus célèbre et vénéré "one-shot" de l'histoire du catch soit le premier pas d'une longue série. Car, dans le monde du catch, chacun sait que "One Night Stand" ou "Once In A Lifetime" obtiennent toujours une suite. Aucune promesse ne se tient et les vedettes de Being The Elite ne seront pas les premières à en profiter. Pour preuve, les effets du succès météoritique d'ALL IN sont déjà visibles : G1 Supercard, le super-show NJPW/ROH du prochain WrestleMania Week-End au légendaire Madison Square Garden, affiche complet - une première, là aussi. Et ce, avec ou sans la bande du Bullet Club Elite qui, si elle veut en profiter un maximum, devra rester soudée et refusée une nouvelle fois les appels du pied de Stamford.
En nous basant sur ce futur proche partiellement pré-établi, quelles seront les retombés pour les rivalités et les affrontements se jouant à Chicago samedi soir ?
Pour rappel, la carte finale d'ALL IN ressemble à ce qui suit :
- The Briscoes (Jay & Mark) vs. SoCalUncensored (Frankie Kazarian & Scorpio Sky) [ALL IN : Zero Hour - Pre-Show]
- Over The Budget Battle Royal (Colt Cabana, Ethan Page, Moose, Jordynne Grace, Billy Gunn, Marko Stunt, Rocky Romero/Chico El Luchador, Brian Cage, Jimmy Jacobs, Punishment Martinez, Brandon Cutler, etc) [ALL IN : Zero Hour - Pre-Show]
- Joey Janela vs. Hangman Page
- Madison Rayne vs. Tessa Blanchard vs. Chelsea Green vs. Britt Baker
- Christopher Daniels vs. Stephen 'Arrow' Amell
- ROH World Championship Match : Jay Lethal vs. (Gagnant de l'Over The Budget Battle Royal)
- Kazuchika Okada vs. Marty Scurll
- NWA World Heavyweight Championship Match : Nick Aldis (c) vs. Cody
- Kenny Omega vs. Pentagon Jr.
- Kota Ibushi & The Young Bucks vs. Rey Mysterio Jr., Fenix & Bandido
ALL IN se veut être un show mélangeant des intrigues de Being The Elite, de la nouvelle NWA de Billy Corgan et de sa propre web-série Ten Pounds of Gold, mais surtout une représentation des beautés diverses et variées du circuit indépendant et sa célébration dans la bonne humeur. ALL IN est l'emblème de l'Attitude Era d'une nouvelle génération - de fans "hardcore" à travers un monde connecté qui participent, grâce à la célébrité de catcheurs et d'entités en dehors des limites imposées par l'implacable WWE, seule super-puissance de l'industrie.
Une telle identité est parfaite pour un "one-shot" avec autant d'historicité et de regards posés sur lui. Comment, néanmoins, envisagez d'y faire suite ? ALL IN n'est clairement pas censé conclure toutes les storylines construites et développées au fil de Being The Elite ou, pour Aldis vs. Cody, de Ten Pounds of Gold. Pourtant nombre d'entre elles y joueront un rôle essentiel.
#BookFlip : le début de la gloire pour Gordon ?
Flip Gordon - toujours pas "officiellement" prévu de catcher ou même d'apparaître durant le show - trouvera certainement un moyen de participer voire même de gagner la bataille royale et de s'octroyer un match de championnat lors du véritable show. Quels seront les causes de son apparition et surtout les conséquences ? Cody lui a toujours interdit de participer, sans doute ne sera-t-il pas fier de l'avoir vu outre-passé ses ordres.
Par ailleurs, peut-être aurons-nous même, lors de cette bataille royale, des suprises comme la participation de Chris Jericho (pour promouvoir encore un peu plus sa croisière de Rock N' Wrestling le mois prochain), de Neville/PAC tout juste libéré par la WWE ou même des Best Friends (Chuck Taylor & Trent Beretta), deux personnages secondaires de Being The Elite complètement oubliés depuis la blessure de Beretta.
♦ A LIRE : ALL IN, révolution en vue ou simple OVNI ? ♦
Memories of Murder : Page-Ryan, chapitre 3
Hangman Page, le meurtrier schizophrène pieds nus, aura sans doute affaire au retour d'entre-les-morts de Joey Ryan au terme de son match contre un autre Joey. La suite des "storylines" aura besoin d'une conclusion in-ring ultérieure. Elle pourrait avoir lieu aussi bien lors d'un show Bar Wrestling (où il n'a jamais été vraiment "mort") mais serait plus profitable - et cohérente scénaristiquement - au sein d'un éventuel séquel, ALL IN 2.
♦ A LIRE : ALL IN - Fantasy Booking #2 ♦
Passé vs. Présent, le dilemme de Jay Lethal
Le propre syndrome hallucinatoire de Jay Lethal, tourmenté par son ancien personnage de Black Machismo, perturbra certainement sa défense de titre et devra être réglée à l'avenir. Une conclusion narrative sur Being The Elite pourrait marcher mais de nombreuses autres possibilités se présentent : rendre imprévisible la personnalité de Jay Lethal - une fois lui-même, une fois Black Machismo - pendant des mois jusqu'à, par exemple, le forcer psychologiquement à laisser la place à une seule personnalité au travers d'un match capital. Là encore : parfait pour un éventuel ALL IN 2.
♦ A LIRE : ALL IN - Fantasy Booking #1 ♦
Aldis vs. Cody : la première saga de la nouvelle NWA
Enfin, avec l'annonce du premier show NWA à part entière promu depuis des lustres - NWA 70th Anniversary fin octobre -, on sent bien que la rivalité Nick Aldis vs. Cody ne fait que commencer. Billy Corgan, et son comparse scénariste Dave Lagana, en ont fait leur propre projet. De mon point de vue, le plus probable serait d'utiliser la bonne vieille (et ironique) technique du "Dusty Finish" pour laisser Nick Aldis repartir ici avec sa ceinture sans faire vraiment perdre son challenger. 'The National Treasure' en ressortira d'autant plus détestable (car, malgré tout le bon travail effectué ces derniers mois par la NWA nouvelle mouture et par Aldis lui-même, il n'est toujours pas aussi "over" que son adversaire) et Cody efficace dans sa demande de rematch.
Billy Corgan tiendrait ainsi le Main-Event parfait pour son prochain show : une revanche, pourquoi pas en Steel Cage Match à l'ancienne, pour le titre de champion du monde poids-lourd NWA. Et si le tout fonctionne, Nick Aldis pourrait même s'arranger pour demander son propre rematch à ALL IN 2 !
Seul l'avenir nous le dira - et il dépendra lui-même de la direction que prendra The Elite (vers Stamford ou non) - mais tout est d'ores et déjà plus ou moins en place pour aborder la suite et construire un éventuel ALL IN 2 efficace et, peut-être, encore plus mémorable !
Top 10 des meilleurs "theme songs" du catch alternatif
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- Le 05/07/2018
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"Si on veut connaître un peuple, il faut écouter sa musique" disait Platon. C'est dire l'importance socio-culturelle de la musique, d'autant plus concernant le cas d'un art audiovisuel tel que le catch. Des bande-annonces promouvant les "super-shows" ou Pay-Per-Views et vidéos récapitualtives des plus grandes rivalités avant des matches d'importance aux playlists des jeux-vidéo de catch (ie. WWE), en passant bien sûr pour l'entrée en scène des catcheurs, la musique est aujourd'hui essentielle dans la présentation du catch moderne. Un fan de catch en est imprégné : pour preuve, le YouTubeur LinksTheSun a révélé que son choix - désormais indissociable de sa célèbre chronique Point Culture - d'Animal I've Become, de Three Days Grace, est issu de WWE Smackdown vs. Raw 2007 !
Après des premiers sursauts dans les premières décennies de la télévision occidentale (avec Gorgeous George puis les Fabulous Freebirds), la WWE/F - pour ne pas dire son ancien compositeur atitré, Jim Johnston - a toujours été le moteur dans la popularisation de ce mode de pensée. Mais avec l'explosion du catch indépendant international (hautement influencé, en Amérique et en Europe, par les choix musicaux de haut acabit de l'ECW dans les années 1990), le catch alternatif a lui aussi ses chefs d'oeuvre sonores (et ses artistes stars ... n'est-ce pas, Marty ?). Des plus grands thèmes d'entrée des grandes compagnies nippones (Shinsuke Nakamura, Keiji Mutoh, Kenta Kobashi, etc) aux refrains mémorables de Bryan Danielson, Kings of Wrestling ou AJ Styles de la grande époque de la Ring of Honor et de la TNA, le catch alternatif possède son propre héritage audio.
Parce que moi-même, je ne peux pas vivre sans musique, je vous propose de découvrir les 10 meilleures thèmes musicaux d'entrée encore écoutables actuellement sur la scène du catch alternatif !
Mention honorable : Nick Aldis - The Gilded Warrior
[MAJ - 10/07/2018] Nick Aldis a réussi à se réinventer sans perdre de sa prestence caractéristique avec Billy Corgan, la web-série Ten Pounds of Gold et son règne de champion du monde poids-lourd NWA. Cette renaissance est ancrée dans une double mythologie - celle de la NWA et celle, plus personnelle, du premier champion du monde poids-lourd anglais - que révèle à merveille ce morceau d'epic metal de Retro Shred. Un sentiment de gloire et de conquête, très médiéval fantastique, du monde par un champion parfaitement positionné entre deux âges et entre deux mondes.
#10 ex-aequos - Naomichi Marufuji - Hysteric / Tetsuya Naito - Stardust
L'entrée d'un catcheur (ou d'une catcheuse, même si aucune de ces dames ne figurent sur cette liste) donne le ton de la confrontation physique à venir. A l'image de l'agressivité etl'intensité exprimées dans les "theme songs" de Seth Rollins, Kevin Owens ou Dean Ambrose à la WWE - des catcheurs explosifs, violents et imprévisibles.
Avec des titres comme l'historique Hysteric et le génial Stardust, c'est une ambiance folle, de boule à facettes in-ring, à la fois de rapidité et d'agilité sonore (et donc, physique en perspective) mais aussi de finesse et de maîtrise de son art - que ce soit, à l'audio, dans cet électro-rock japonais, ou sur le ring, avec des catcheurs aussi talentueux et surtout aussi polyvalents (endurants, puissants, percutants, rapides et agiles) que Marufuji et Naito. Deux titres, de deux époques et de deux compagnies différentes, finalement très similaires. Un peu comme Marufuji et Naito ... Oui, finalement, le "tranquilo" caractéristique de Naito se retrouve aussi chez Maru', qui possède le calme et la confiance à la mesure de son excellence in-ring.
#9 - Pentagon Jr. - Thrill Switch
L'entrée d'un catcheur doit aussi définir instantanément le personnage qui s'apprête à apparaître devant la foule et fouler le ring - pour la première fois, pour certains des fans présents dans cette foule. L'attitude, la gestuelle, la lumière, mais surtout la musique, doivent incarner le "groove" global du personnage : les fans habitués seront ainsi instantanément re-situés dans le contexte du combat et les nouveaux fans l'identifieront, de façon plus ou moins interprétée, plus rapidement et pourront donc mieux rentrer et suivre dans l'histoire qui leur est raconté.
Pentagon Jr. - ou Penta El Cero M - est une grande gueule charismatique. Mais à l'origine, il incarne violence et cruauté malsaine. Avec son masque noir et blanc ou noir et rouge le plus souvent, il a une attirance pour l'ombre et la nuit, toutes deux teintées de sang. Il a aussi l'adresse, la dextérité et parfois la zenitude d'un samouraï. En somme, un parfait prédateur, tapis dans l'ombre, avec une pointe d'orgueil. Thrill Switch, aux sonorités rapellant Kavinsky, représente ce "groove" si particulier. Il mélange un son doux et bas, comme la nuit, à un son harmonieux plus tranchant et épique, comme le ronin, le samouraï solitaire qu'est Pentagon dans Lucha Underground.
#8 - Ringkampf (WALTER & Timothy Thatcher) - New World Symphony
La plus célèbre symphonie de Dvorak combine les deux précédentes utilités pour Timothy Thatcher et WALTER. Tous deux, à leur manière, incarnent un certain classicisme in-ring - un catch-as-catch-can old-school, soit dans le "grappling", soit dans le "brawling". Ils sont sérieux, déterminés seulement à battre leur adversaire et à montrer la supériorité de leur style de catch, le "vrai" catch.
La Symphonie du Nouveau-Monde permet aussi de s'immiscer dans cette atmosphère si particulière qu'ils transportent tous deux : une solennité et une supériorité européenne, conservatrice et pourtant ouverte sur le reste du monde.
#7 - Jimmy Havoc - I Hope You Suffer
La musique d'entrée d'un catcheur n'est évidemment pas fixe : elle peut changer selon les promotions, selon les époques ou selon les personnages qu'ils incarnent (si changements radicaux il y a). La musique d'entrée peut être influencée aussi par l'arc narratif global dans lequel le personnage du catcheur s'inscrit. Dans le cas de Tommaso Ciampa par exemple, c'est l'absence totale de musique qui caractérise la position de son personnage dans la "storyline" l'opposant actuellement à Johnny Gargano. Son thème d'entrée, non pas inaudible mais invisible, est en outre un bon moyen de favoriser les huées des fans à son égard - à la fois de les susciter et à la fois, les laisser participer à son entrée elle-même et donc à la présentation du personnage et de la confrontation à venir.
Dans le monde du catch alternatif, on retrouve un phénomène similaire avec Jimmy Havoc, à la PROGRESS. Havoc a servi d'un Raven augmenté, d'un anti-Stone Cold pour la promotion de Punk Rock Wrestling. Il était au centre de toutes les "storylines". Il incarnait un antagoniste principal d'une haine sans précédent : un anti-establishment empli de vengeance envers une compagnie et des fans le poussant à rester un "deathmatch wrestler" face à son désir de se débarrasser d'une telle réputation. Le légendaire I Hope You Suffer d'AFI est la parfaite incarnation de la situation, du personnage et du sentiment qu'il ressent et exprime. Et parce qu'il a si bien défini Jimmy Havoc, il est encore aujourd'hui son "theme song" même après la fin de l'arc narratif dans lequel il s'inscrivait - c'est dire son caractère iconique !
#6 - Jushin Thunder Liger - Ikari No Jyushin
Et puis, il y a des thèmes d'entrée qui sont indissociables des catcheurs qu'ils accompagnent. C'est le cas du légendaire Junior Heavyweight masqué de la NJPW, Alternative Hall of Famer 2018, Jushin 'Thunder' Liger ! Le look de ce dernier est en effet inspiré du manga éponyme, et le titre musical de son adaptation en dessin animé, très populaire au début des années 1990. Juste après le succès de Tiger Mask et du catcheur éponyme, la NJPW avait cette fois choisie de capitaliser sur un manga pré-existant pour présenter celui qui allait devenir son nouvel "Ace" de sa Junior Division.
Comme il a été étrange de voir, et entendre, arriver Hiroshi Tanahashi sur son nouveau "theme song", Go Ace, et comme il est étrange de faire de même avec celui de Kazuchika Okada (voir RevPro/NJPW Strong-Style Evolved UK), il serait étrange de ne pas fredonner Ikari No Jyushin en assistant à l'entrée en scène de Liger. Une musique épique, évoquant l'action et l'aventure, caractéristique de la culture super-héroïque, shonen-esque, japonaise qui a tant en commun avec le catch surtout avec un catcheur aussi spectaculaire et révolutionnaire que lui !
#5 - Will Ospreay - Elevate
Will Ospreay est peut-être la plus parfaite incarnation du catch moderne. Personne humble, modeste et passionnée, il est un catcheur charismatique, déterminé à atteindre les sommets et à faire valoir sa supériorité stylistique. Sur le ring, il virevolte, risquant plusieurs fois sa vie, avec une aisance et une ampleur sur-humaine et, de plus en plus, sait maîtriser ses adversaires avec des prises puissantes, des soumissions réfléchies et des coups explosifs. De plus, micro en main, ce jeunot parfois un peu maladroit en interview se transforme une fois confronté à un challenger à arrêter ou un champion à détrôner, il se révèle et s'élève.
C'est exactement ce que représente son thème d'entrée, Elevate, composé pour lui par It Lives, It Breathes. Dans le même temps qu'il s'élève dans les airs et qu'il s'élève en tant que catcheur (gain de charisme, de confiance au micro et gain de dimensions in-rings), ils nous élèvent - nous les fans, ébahis et enjoués par ses prouesses. Et parce que ce titre, pourtant assez simple, a lui aussi plusieurs dimensions : c'est particulièrement durant son dernier règne de champion Junior Heavyweight IWGP qu'on a pu le ressentir au mieux. Avec ses sons amples, comme des trompettes, il gagnait une certaine prestence royale en arrivant à chaque défense de titre.
#4 - Silas Young - United Divided
Silas Young est audieux, lourd, intolérant et impardonnable. Il est le "dernier véritable homme du monde du catch". Il est l'incarnation de la virilité traditionnelle et conservatrice - sale par principe, pleine de sueurs pour marquer l'absence de toute passivité physique et porteuse d'un machisme et d'un dédain obsessionnel. United Divided, de Voodoo Johnson, dans sa sonorité et dans son accent, rappelle le caractère implaccable de cette dureté sudiste datant du Far West.
Silas Young n'est peut-être pas le catcheur le mieux loti - disons qu'il est, en somme, "moyen +" - mais il a au moins pour lui une incarnation (presque trop) parfaite de son personnage de 'Wrestling's Last Real Man' très Stan Hansen-esque. United Divided a en cela extrêmement bien aidé avec sa guitare furieuse et ses percutions lourdes et brutales, graves et viriles. Du bon gros hard-rock, comme j'aime mais surtout comme doivent l'adorer les durs à cuir des bars que Silas Young doit fréquenter !
#3 - Cody - Kingdom
"Le catch a plus d'une ... famille royale". Cette phrase introduisait chaque entrée de Cody (Rhodes) pourrait résumer à elle seule la position princière assumée de Cody, mais Kingdom, la chanson composée pour lui par Downstait (un ancien groupe phare de la WWE), en rajoute une sacrée louche !
Cody est un héritier - celui de Dusty Rhodes, du "made in WWE" d'avant 2011 et d'une abondante culture catch avec des ramifications jusque dans les dernières grandes heures de l'âge des "Territoires". Cody est un prince - il est le successeur d'une dynastie, il en est son espoir mais il incarne aussi le renouveau. En quittant Stamford, rejoignant le circuit indépendant pour la première fois de sa carrière, il a voulu tracer sa propre destinée et contribuer enfin au monde du catch, comme ses ancêtres avant lui. All In en est la preuve la plus flagrante. Et Kingdom en était déjà la prémonition :
"Vous m'avez tout pris,
Je vous ai tout donné.
Vous ne pouvez prendre ma liberté !
Ici pour changer les choses, un étendard douloureux.
Je vais construire mon royaume.
Maintenant, vous vous agenouillez devant moi.
Vous avez pris mes rêves mais pas mon nom.
Vous me suivrez jusqu'à la fin,
Je suis mon propre royaume.
Vous avez essayé de me dire ce que je devais faire,
J'ai vu la porte et l'ai défoncé.
Je suis passé et l'ai traversé,
Et désormais, vous ne pourrez plus m'arrêter !
Je suis le roi et vous n'êtes que la couronne,
Maintenant, regardez-moi prendre le trône,
Et régner sur mon royaume."
Cette chanson incarne Cody, la réalité mais aussi l'arrogance égocentrique de son personnage, parfaitement. Il veut défier la WWE qui a essayé de le brimer et lui prouver de quelle trempe il est. Dans le même temps, il veut montrer aux fans de catch ce qu'il a dans le ventre et surtout dans le crâne, autrement dit de grandes idées pour changer le monde du catch et se couronner lui-même roi de ce monde. Quant à l'esthétique musciale, elle est ce que Downstait sait faire de mieux : du rock puissant, plein de détermination et de grandeur.
#2 - Marty Scurll - One True Villain (Epic Version de ROH Best In The World 2018)
S'il est plus souvent le rigolo de la bande dans Being The Elite, sur le ring, Marty Scurll n'a rien de drôle. Il est perturbant, angoissant même, dans ses mimiques d'Oswald Copplebot, un peu trop pingouin-esque, et dans le plaisir sadique qu'il joue en disséquant ses adversaires.
Comme pour le Thrill Switch de Pentagon Jr., son "theme song" sobrement intitulé One True Villain (adapté du plus puissant mais tout aussi malaisant, Party Is Dead, pour la RevPro) l'introduit avec brio. Sinistre, menaçant et anormal, cette musique techno est comme un mauvais présage - à l'image du masque de médecin de peste, en forme de crâne de corbeau, qu'il porte de plus en plus souvent lors de son entrée en scène. D'autant plus quand il était le cruel et despotique champion de la PROGRESS ou la malédiction de Will Ospreay à la Ring of Honor et la New-Japan.
La "cover" épique de l'excellent Dillon Spears, utilisée lors du Main-Event de ROH Best In The World 2018, rajoute une impression de grandeur terrifiante et de malheur insurmontable à venir - un Cross-Face Chickenwing implaccable !
#1 - Minoru Suzuki - Kaze Ni Nare
"Deviens le vent". Comme Ikari No Jyushin pour Jushin 'Thunder' Liger, Kaze Ni Nare d'Ayumi Nakamura (aucun lien) ne peut être séparé du Alternative Hall of Famer 2018, Minoru Suzuki, et réciproquement. J'en prends pour preuve la peur immédiate de ses fans lorsque la New-Japan lança un insipide "theme song" de groupe pour le Suzuki-Gun, craignant qu'il remplacerait le légendaire et transcendant Kaze Ni Nare.
En apparence, grandiose et impérieuse à l'instar du catcheur lui-même, ce titre est en réalité, dans ses paroles, une chanson d'amour mêlant espoir et désespoir, pleine de passion. La même passion et le même amour qui animent, en réalité, Minoru Suzuki, l'homme qui incarne l'impitoyable et psychopathique co-créateur du MMA. Mais au-delà du ton, au-delà de l'incarnation, Kaze Ni Nare est le thème musical de catch par excellence tant il fait participer les fans eux-mêmes à la majesté, le "roi du catch", en criant : KAZE NI NARE !!!
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"All In", révolution en vue ou simple OVNI ?
- Par
- Le 15/05/2018
- Commentaires (3)
Ce dimanche 13 mai 2018, au siège de Pro-Wrestling Tees à Chicago, la bande de joyeux drills de Being The Elite a tenu sa première conférence de presse pour All In. Toute en spectacle, la séance s’est faite devant des fans et médias déjà acquis à la cause de Cody Rhodes et les Young Bucks et n’a donné que très peu d’annonces supplémentaires sur le show du 1er septembre : la participation d’une nouvelle star, Rey Mysterio Jr., et un match de championnat du monde poids-lourd NWA pour Cody (nicely done, Billy !). Mais le véritable objectif derrière cette conférence était de marteler une dernière fois (non, pas #FTRR, pour les retardataires au fond à gauche dans le coin sombre) le lancement de la billetterie, les heures suivantes.
Le défi n’était pas de faire de la communication marketing efficace (et cela, les Young Bucks et Cody Rhodes savaient déjà bien le faire avant même de se rencontrer). Le défi n’était pas d’organiser un show (Nick & Matt en avaient l'habitude à Reseda). Le défi était de dépasser la barre des 10.000 billets vendus pour un show de catch complètement indépendant, où Cody et les Bucks investiraient même leurs salaires s’il le fallait (d’où l’expression retenue pour « All In »). Ce défi a non seulement été relevé, il a été explosé ! Les 10.000 et quelques tickets mises en vente pour la soirée au Sears Centre de Chicago (le jour de la fête du travail américaine, bien choisi) ont tous été vendus en moins de 30 minutes ! Littéralement, comme l’ont souligné tous les médias de catch hier et aujourd’hui, du jamais vu aux Etats-Unis depuis (même pas la mort mais) la chute de la WCW à la fin des années 1990.
Une "blague", un "défi impossible" ... un bon angle de "crowdfunding" en somme ?
Le pari initial avait été lancé au célèbre journaliste et critique, Dave Meltzer, par Cody lui-même sur Twitter il y a tout juste un an. Meltzer affirmait alors, en réponse à un fan, que la Ring of Honor n’arriverait jamais dans un avenir proche à remplir une salle de plus de 10.000 personnes. Le fils du « fils d’un plombier » avait rétorqué qu’avec son nom et celui des frères Jackson à l’affiche, il ne leur suffirait que de trois mois de promotion (un détail du défi dont personne n’a souvenir d’ailleurs …) pour lui donner tort. Dès lors, la campagne de communication s’était mise en marche : Being The Elite est passé de simple vlog ou « road diairies » des Young Bucks et Kenny Omega à une véritable web-série influençant sur des « storylines » majeures de la ROH et NJPW, un compte Twitter @ALL_IN_2018 s’est ouvert en décembre 2017 annonçant des noms, date et lieu au compte-goutte, un partenariat commercial avec Pro-Wrestling Tees s’est signé et une véritable convention, STARRCAST (avec un certain 'Best In The World' au casting), s’est organisé autour.
Being The Elite, le show devenu plateforme de promotion d'All In, a-t-il désormais une raison d'exister ?
Aujourd’hui, le « club » de Cody & Cie est, comme on dit dans le jargon, plus qu’« over ». En 2018, il est de près ou de loin à l’origine de l’événement le plus fréquenté de l’histoire de la ROH (plus de 6.000 fans ont préféré son Supercard of Honor XII à NXT TakeOver : New Orleans), du succès similaire de NJPW Strong-Style Evolved et du prochain G1 Special in San Francisco au beaucoup plus imposant Cow Palace (et ce n’est pas un hasard, puisque c’est l’une des salles favorites de Cody Rhodes) – sans oublier CEOxNew-Japan, le show co-organisé par Kenny Omega. Contrairement au catch indépendant britannique par exemple, ou deux-trois promotions se partagent ce marché nouvellement grandissant, les parts du circuit indy américain que cette bande ne touche pas de leur "Midas touch" ne font que vivre ou survivre à côté (autrement dit, la Ring of Honor ne serait actuellement peut-être pas grand-chose sans elle).
♦ A LIRE : Comment le catch raconte une histoire en 2018 ♦
Le succès (commercial) aussi soudain et fracassant d’All In est aussi bien leur victoire que celle des fans eux-mêmes … ou pas ? Ce show auto-financé, le plus « alternatif » qui soit, est la preuve que des catcheurs non-WWE (ou presque, dans le cas de Cody) assez populaires, au sens aigu de la communication et du marketing, sont capables sans l’aide d’aucune structure ou agent (« P-W-G ! P-W-G !») de fédérer une véritable communauté autour d’eux et de la transformer en une clientèle fidèle et vorace – à condition de leur offrir, a priori, exactement ce qu’ils attendent en retour. Car pour ce show du 1er septembre déjà « sold out », Cody & The Bucks n’ont même plus besoin de rester « all in » puisque quoi qu’il arrive, s’ils se débrouillent assez bien tout en faisant le minimum d’efforts, les 10.000 et quelques fans qui ont leur ticket seront là et achèteront t-shirts et goodies au passage. De ce point de vue, seuls les prochains mois nous diront si le trio visionnaire ne va pas tomber dans les mêmes travers que Stamford (même si, personnellement, j’en doute). Autre doute : le show sera-t-il, à l’image de son idée folle, aussi révolutionnaire en termes de qualité in-ring et narrative ? Là encore, nous ne le serons que le soir même du 1er septembre prochain.
Le jamais vu, jamais fait et historique ne fait pas tout ...
Qu’en est-il de sa signification pour le « futur de la profession » ? La plupart des médias et spécialistes tiennent à souligner uniquement l’accomplissement de ce week-end en lui-même pour d’ores et déjà prédire un impact historique hypothétique sur l’industrie toute entière. Pourtant, ce show « anti-establishment », arrivé au bon moment et surfant sur la bonne vague, va-t-il vraiment changer le monde du catch comme l’a fait l’ECW de Paul Heyman ou la WWF des années 1980 avant lui ? Peut-être, mais pas forcément 100% en bien.
Du point de vue des catcheurs, l’influence d’All In et de ce qui suivra immédiatement après pourrait être aussi positive que négative. D’un côté, un tel succès donnera un argument de pression pour relancer sérieusement le débat autour de la formation d’un syndicat (ou « union » en anglais), après avoir prouvé le fait que des catcheurs n’avaient besoin d’aucune organisation derrière eux pour faire ce qu’ils entendaient. De l’autre, organiser un événement et en prendre les responsabilités administratives, juridiques et financières n’est pas à la portée de tous. Des structures comme la WWE ou la NJPW ont des mauvais côtés (plus chez une que chez l’autre, évidemment) mais elles ont pour elle un ensemble de garanties de protection médicale et juridique de leurs talents. Et même d’un point de vue créatif, si un personnage ou une « storyline » ne marche pas auprès du public, les critiques retombent sur la direction et l’équipe créative, rarement le catcheur lui-même. Seul face à son public, le droit à l’erreur devient très vite limité.
Quant aux promoteurs d’ailleurs, ce modèle volontairement « chaotique » et auto-entrepreunarial les poussera peut-être à donner davantage de pouvoirs créatifs et de liberté, en général, à leurs talents. D’un autre côté, cela peut les amener à négliger des postes clés dans l’organisation d’un show de catch : adieu « bookers », « agents » et scénaristes. Qui a dit que le monde du catch avait besoin d’un Gabe Sapolsky, d’un Chris Kreski ou … d’un Dusty Rhodes ? (Et ne parlez pas à Cody de Vince Russo !) Qui a dit qu’un programme purement scénaristique tel Lucha Underground avait vraiment lieu d’être ? Et qui a dit, encore une fois, qu’on avait besoin de « booker » la carte d’un show de A à Z pour le vendre ? Que serait la monstrueuse ascension de la NJPW en 2018 sans une organisation solide, une direction déterminée et avisée et une équipe créative efficace ?
Pour l’instant, All In (l’un des rares shows sans promotion organisatrice … de puis Heroes of Wrestling) est un ovni et non l'écriture d'une nouvelle page de l’histoire du catch. Et seul l’avenir conclura sur la positivité de son influence … mais en attendant, j’en connais trois qui se baignent dans des milliers de billets verts bien mérités (Matt Hardy style !) et de tout cela n'en ont strictement rien à foutre !
What I Liked This Month : Les Matchs du Mois - édition avril 2018
- Par heisenbergbad
- Le 05/05/2018
- Commentaires (0)
La période de fin mars-début avril est toujours très importante dans le monde du catch, grâce évidemment au WrestleMania Week-End et ses retombées les semaines suivantes. De plus en plus chargé chaque année, il nous a offert cette année une ribambelle de shows en tout genre, des plus classiques "supershows" à des conceptsplus "WTF-esques". Mais surtout - et c'est ce qui intéresse votre serviteur - une qualité in-ring général de haut niveau !
Néanmoins, il n'y avait pas que le 'Mania Week-End qui nous a fourni de supers matches ce mois-ci : la NJPW, l'AJPW ou même les Sendai Girls ont fait sentir leur présence aussi pour terminer ce mois d'avril 2018 fantastique.
Will Ospreay © vs. Marty Scurll – IWGP Junior Heavyweight Championship Match (NJPW Sakura Genesis 2018 – 01/04/18 – Tokyo, Japon)
Quand j'ai vu l'annonce de ce match, je me suis juste di : « encore ? ». Ospreay et Scurll n'ont jamais de mauvais matches ensemble mais à force leur série de matches devient un peu répétitive. Malgré tout, même le fait que cet opus a été "booké" à la va-vite, il y avait tout de même une histoire pour capter notre attention : Ospreay n'a jamais vaincu Scurll pour un titre, n'importe où. Est-ce que Will allait enfin réussir à briser cette malédiction ?
Il a tout fait pour en tout cas. Il a résisté comme il pouvait à tous les terribles Neckbreakers de Marty, pendant tout le match. Il a vraiment eu du mal à prendre l'avantage, malgré les supers échanges de contres à plusieurs reprises. Et plus le match continuait, plus la nuque d'Ospreay prenait - disons-le - terriblement cher. Le match a même pris une tournure terrifiante à la fin lorsque Will botcha un Spanish Fly depuis le tablier du ring s'ouvrant méchament le crâne. Le champion avait alors filé une peur bleue au public du Sumo Hall, se rappelant le cas de Katsuyori Shibata l'année précédente. Cette fin de match m'a personnellement vraiment mis mal à l'aise. Marty Scurll, en bon 'Villain' qu'il est, en a profité alors pour s'acharner dessus, accentuant la tension dramatique de l'affrontement.
En somme, ce match sort vraiment du lot, comparé aux autres Ospreay vs. Scurll. Un match assez éloigné du style "Junior" dont on a l'habitude à la NJPW : un véritable clash épique de 30 minutes de deux catcheurs au top !
Adam Cole vs. EC3 vs. Killian Dain vs. Lars Sullivan vs. The Velveteen Dream vs. Ricochet – NXT North-American Championship - Ladder Match (NXT Takeover : New Orleans – 07/04/18 – La Nouvelle-Orléans, Louisiane, Etats-Unis)
Et bien, en voilà une sacrée façon de commencer un show déjà très attendu !
A priori, je n'étais (et je le suis toujours) pas du tout fan de la création de ce nouveau titre de championnat. La ceinture est belle mais pourquoi créer un autre titre secondaire à NXT quand l'UK CHampionship faisait bien l'affaire ? Et puis bon, l'appeler le "North-American Championship", c'est un peu dissimuler un autre titre US sous un nom différent ... et un projet de territorisation encore en construction.
Mais au moins, ça nous a permis d'assister à un Ladder Match avec de supers talents. Nouveau signé, Ricochet a eu le meilleur début possible dans ce match, virevoltant dans tous les sens et auteur justement d'un des "spots" mémorables du match - celui où Lars Sullivan soulèva l'échelle et envoya Ricochet à l'extérieur, qui improvisa avec un magnifique Moonsault. Lars et Killian Dain ont eu l'occasion de continuer leur "feud", détruisant les autres catcheurs sur leur passage. EC3 et Adam Cole ont joué les opportunistes à la perfection et Velveteen Dream a continué sa bonne ascension à NXT et quel Purple Rainmaker du haut de l'échelle d'ailleurs ! Autrement, Adam Cole est un très bon choix comme premier champion, il le méritait.
En somme, un "opener" explosif tout bonnement incroyable, mais dur à suivre pour les autres matchs de la soiré, et un des meilleurs Ladder Matches de ces dernières années à la WWE sans aucun doute.
Andrade 'Cien' Almas © vs. Aleister Black – NXT Championship Match (NXT Takeover : New Orleans – 07/04/18 – La Nouvelle-Orléans, Louisiane, Etats-Unis)
Il y a un an, à quelques jours près, Aleister Black et Andrade Almas s'affrontaient déjà lors du même événement - Black l'emportant pour débuter sa carrière à NXT. Mais cette fois, l'enjeu était de taille : le titre NXT du mexicain était remis en jeu. Il y a un an, Tommy End devenait Aleister Black, et 'Cien' seravit encore de faire-valoir.
En 2018, ce dernier a heureusement bien changé de position sur la carte avec un "booking" enfin digne de son talent. Il n'est pas bon en promo et ne maîtrise pas très bien l'anglais ? Mettons-le avec quelqu'un qui sait très bien manier le micro comme Zelina Vega, et le tour était joué. Black, quant à lui, a eu le meilleur parcours possible pour lui : invaincu en Takeovers et perdant très peu en dehors de ces shows, il est vite devenu l'inévitable challenger pour le titre majeur.
Les deux hommesont fourni évidemment un super match, avec un rythme vraiment effréné tout du long en commençant par un début de match à cent à l'heure. Ils ont une très bonne alchimie, mixant parfaitement leurs styles respectifs. Et cerise sur le gâteau, Almas a sorti l'un des meilleurs contre au Black Mass que j'ai vu jusqu'à présent !
Je n'ai pas été très fan par contre des trop nombreuses interférences de Zelina. Un Hurricanrana occasionel ne me gêne pas, au contraire, cela lui permet de se démarquer des managers habituels. Mais ici, elle est intervenue trop souvent comparé à d'habitude ... Même si ça avait du sens qu'elle ait aidé Almas à atteindre le sommet et qu'elle lui coûte le titre ensuite. Je ne sais pas si ce "finish" était forcément nécessaire, tant Almas a déjà vaincu Drew McIntyre et Johnny Gargano "seul" mais bon, aucun match n'est parfait !
Johnny Gargano vs. Tommaso Ciampa – Unsanctionned Match (NXT Takeover : New Orleans – 07/04/18 – La Nouvelle-Orléans, Lousiane, Etats-Unis)
C'est bien connu : les amitiés dans le catch ne sont pas faites pour durer éternellement. Pourtant, l'histoire de DIY avait tout de la "success story". Deux catcheurs qui se connaissaient à peine sont mis ensemble à leurs débuts à NXT. Ils devaient alors apprendre à se faire confiance et à travailler ensemble s'ils voulaient réussir dans la "big league".
Ils commençaient à gagner et à se sécuriser une bonne place dans la division par équipe, alors qu'ils n'étaient même pas encore signés. Quelques mois plus tard, désormais avec un nom d'équipe adéquat et un tee-shirt, ils gagnaient les titres par équipes après un magnifique match contre The Revival. Tout allait pour le mieux pour Gargano & Ciampa quand ils perdirent malheureusement les ceintures face aux monstrueux Authors Of Pain. Après plusieurs rematches tumultueux, DIY avait enfin eu sa chance de récupérer les titres, dans un Ladder Match qui plus est. Ils avaient eu beau tout donner mais rien ne semblait pouvoir venir à bout d'AOP - la tâche était trop dure.
♦ A LIRE : Comment le catch raconte une histoire en 2018 ♦
Et l'inéluctable arriva : Ciampa transforma DIY en un simple souvenir. Si l'on en croit ses mots, la pure raison de sa trahison était qu'il se sentait "dans l'ombre de Johnny Wrestling", et qu'ils ne supportaient pas que "les fans eurent même le toupet de spéculer qu'il serait remplacé dans son match contre AOP". C'en était fini du "friendly" Tommaso Ciampa : il était temps que le 'Sicilan Psycopath' montre son vrai visage.
Ceux qui s'attendaient à un match classique pouvaient passer leur chemin. C'était un Unsanctionned Match et ça allait évidemment être une pure "brawl". Ca a été brutal en effet. Certains "spots" étaient terrifiants à voir, comme cette Suplex de la table des commentateurs directement sur le sol ou, le plus difficile à regarder, quand Ciampa est atterit à même le ciment après une Powerbomb.
Comme pour Golden Lovers vs. Young Bucks, ce fut un match épique. Long l'exécution également, mais beaucoup plus axé sur la violence et la bagarre physique que l'autre. Un affrontement ô combien gratifiant après cette "feud" classique, avec des moments incroyables de "storytelling" qui n'ont fait qu'augmenter le niveau du match, avec une fin tout droit sorti d'un film. Très probablement la fin parfaite (pour l'instant) à cette rivalité fratricide, où le bien triomphe du mal. Encore une fois, un classique mais quand on a deux catcheurs aussi bons dans leurs rôles on ne peut qu'être satisfait.
Après ces dernières secondes de show, tout ce que je pouvais penser était : "quel parcours déjà pour Johnny Gargano à NXT !". Celui-ci est "méga-over". Il a eu jusque là un "push" irréprochable et a vaincu son ex-meilleur ami devenu meilleur ennemi. Ceoendant, je doute que ce dernier en ait fini avec lui malheureusement, aux vues des récents événements. Mais je ne peux qu'imaginer cette réaction et ce moment quand Johnny Wrestling deviendra enfin NXT Champion !
Matt Riddle © vs. Will Ospreay – EVOLVE Championship – No Rope-Breaks Match (WWN Supershow : Mercury Rising 2018 – 06/04/18 – La Nouvelle-Orléans, Lousiane, Etats-Unis)
C'était sans doute l'un des matches que j'attendais le plus de ce WrestleMania Week-End. Une rencontre de rêve entre deux des hommes les plus chauds de l'indy depuis quelques années et deux des plus talenteux évidemment. Et fort heureusement, ils sont loin de m'avoir déçu !
L'état amoché d'Ospreay après son match contre Scurll, dont je parle plus haut, a énormément joué sur ce match. La tâche allait être très compliquée pour lui, surtout face à un adversaire aussi dangereux et inarrêtable lors de ce WM Week-End que Matt Riddle. De plus, il n'a de cesse désormais de transformer tous ses matchs de championnat en No Rope-Breaks (bien que cette stipulation n'ait servi à rien ici). Par ailleurs, l''Aerial Assassin' a fait une grave erreur en tentant un Spanish Fly depuis le bord du ring, qui fut contré évidemment par Riddle en German Suplex et qui n'arrangea rien à l'état déplorable de sa nuque.
Le match est ensuite passé au niveau supérieur quand Ospreay endura une lourde chute pour contrer une Sleeper Hold du champion, les deux hommes tombant depuis la troisième corde. Mais peu importe, le "fighting spirit" du jeune britannique l'obligea à continuer même si c'était pour se faire encore plus brutaliser par le 'King of Bros', nous offrant des dernières minutes trépidantes. En résumé, c'était clairement le meilleur match d'un WrestleMania Week-End surbooké pour les deux hommes.
Kota Ibushi vs. Adam Page (ROH Supercard Of Honor XII – 07/04/18 – La Nouvelle-Orléans, Lousiane, Etats-Unis)
Cela faisait 10 ans que Kota Ibushi n'avait pas catché à la ROH. Personnellement, j'aurais préféré le voir contre Jonathan Gresham tant ça aurait été intéressant de voir le mélange de styles, ou bien face à Will Ospreay déjà "teasé" de nombreuses fois par le passé. Mais à la place, il s'est retrouvé face à la "rising star" du Bullet Club qu'est Adam Page. C'est toujours une grande opportunité pour un catcheur de montrer ce qu'on ait capable de faire dans un ring lorsqu'il fait face à un des rares catcheurs à pouvoir sortir un bon match même contre une poupée gonflable, littéralement !
Page a certainement été à la hauteur, brillant dans un match très dynamique avec beaucoup d'action et d'intensité. A noter ce dangereux "spot" où ce dernier tenta un Moonsault depuis une barrière mais s'est fait contré en German Suplex, retombant directement sur la nuque ! Le tout forma un véritable sprint de quinze minutes avec très peu de temps morts et constitue sans doute le meilleur match de la jeune carrière du Hangman. 2018 serait-elle son année ?
SoCal Uncensored © vs. The Young Bucks & Flip Gordon – ROH World Six Man Tag Team Championship – Ladder Match (ROH Supercard of Honor XII – 07/04/18 - La Nouvelle-Orléans, Lousiane, Etats-Unis)
Deux Ladder Matches dans deux fédérations bien connues, le même soir, c'est pas tous les jours que ça arrive ! Preuve que tout est possible lors du 'Mania Week-End.
Je trouve l'association de Flip Gordon avec les Bucks bizarre, surtout quand on sait comment ils l'ont traité dans Being The Elite mais au moins il a bien contribué à ce match, avec plusieurs grosses prises de risque. Le match en lui-même a eu pas mal de "OMG moments", autant qu'il en faut pour un Ladder Match. Je pense notamment à ce double 450° de Nick & Flip à travers des tables à l'extérieur depuis le haut des coins et le Diving Elbow Drop de Matt propulsé à l'extérieur sur une table, ou encore au TKO de Kaz depuis le haut d'une échelle.
Seul l'intervention du Kingdom était inutile, tant ils n'ont eu aucun impact et était juste là pour jouer la victime des plus gros "spots".
Jonathan Gresham vs. Jay Lethal (ROH Masters of The Craft – 15/04/18 – Colombus, Ohio, Etats-Unis)
Cette rencontre était une revanche d'un superbe match dont j'avais parlé lors du WILTM de février, et quel show plus adéquat que celui-ci justement entre deux "maîtres de leur art".
Chacun a travaillé à nouveau un membre de son adversaire : la jambe pour Lethal et le bras pour Gresham. Les deux hommes ne se sont affrontés qu'une fois mais on ne dirait pas pourtant, chacun sortant contre après contre plus fabuleux les uns que les autres. Gresham sortit justement le meilleur contre de la Figure-Four Leglock que j'ai vu quand il la contra en une autre variation de Leglock. Il a aussi réussi une superbe transition quand Lethal tenta d'attraper la corde avec son bras, en plein Octopus Lock, en enroulant sa jambe autour du bras tendu de Jay.
Du véritable catch d'expert avec ces deux grands catcheurs : vivement leur belle, d'ores et déjà annoncée pour un nouveau show très prochainement.
Io Shirai vs. Meiko Satomura (Sendai Girls – 19/04/18 – Tokyo, Japon)
Avoir deux des meilleures catcheuses actuelles - voire de l'histoire, n'ayons pas peur des mots – était forcément gage d'un excellent match. Surtout quand ces deux-là ont déjà eu des matchs épiques à la Stardom.
Ici pas d'enjeu par contre : pas de World of Stardom Championship ou même de Sendai Girls World Championship, pour lesquels elles se sont déjà affrontées. Mais ce n'est clairement pas ça qui allait enlever la qualité au match.
Les deux femmes se connaissent très très bien. Elles se contrent leurs prises fétiches en début de match, avant d'en découdre plus tard dans des échanges très intenses. Personne n'a eu un vrai avantage, chacune plaçant ses grosses prises sur l'autre sans arriver à clouer son adversaire au sol. En conséquence, ce match se termina en un Time Limit Draw. Heureusement, après un résultat pareil, un autre match se produira certainement entre ces deux grandes rivales et j'ai très hâte de voir ça !
On tient ici sans aucun doute le meilleur match féminin cette année. C'est dire s'il sera très dur de le détrôner.
Shingo Takagi vs. Shuji Ishikawa – Champion Carnival Block A Match (AJPW Champion Carnival – Day 14 – 29/04/18 – Tokyo, Japon)
"Underdog" n'est pas un terme qu'on associe généralement à l'ancien Open The Dream Gate Champion, Shingo Takagi, qui est habituellement l'homme fort de la Dragon Gate. Mais quand on affronte un géant comme l'ancien Triple Crown Champion, Shuji Ishikawa, il n'y a pas moyen d'être autre chose que l'"underdog".
Comme lors de précédentes rencontres au cours de cet excellent Champion Carnival Tournament, face à adversaires plus massifs tel que Yuji Hino ou Joe Doering, Shingo a dû faire parler sa vitesse, caractéristique du style Dragon Gate, et son esprit de guerrier combattif.
Sa performance dans ce match s'est révélé donc être exceptionnelle et il reste l'un des catcheurs les plus solides et réguliers de la planète et aussi l'un des meilleurs catcheurs au Japon. Il était littéralement en feu dans ce match, sortant en plus un Tope Con Giro et un monstrueux Made In Japan - sans doute le plus gros qu'il est sorti de sa carrière ! Malheureusement tout ça n'a pas été assez pour garder l'un des japonais les plus en forme qu'est Ishikawa. Cela dit, même si ce dernier sortait ses plus grosses munitions, Shingo se dégageait encore et encore, entraînant le public avec lui. Il a fallu un Giant Slam à Ishikawa pour finir le valeureux Shingo, démontrant l'efficacité de l'une des meilleures prises de finition au monde actuellement.
Si vous cherchez le meilleur "underdog" vs. "giant" match de l'année, ne cherchez pas plus loin, vous l'avez ici. Qui plus est avec un Shingo qui nous a montré encore quel superbe catcheur il est, avec un style qui change de celui qu'on le voit habituellement à la Dragon Gate.
Comment le catch raconte une histoire en 2018
- Par
- Le 12/04/2018
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Le week-end dernier, le monde du catch s'est rassemblé en (très grand) nombre pour un nouveau WrestleMania Week-End à la Nouvelle-Orléans. Des fans du catch de tous les pays se sont réunis, passant près d'une semaine à enchaîner des shows du matin au soir. Une ribambelle de cartes produites aussi bien par la WWE, principale source d'attention et d'attraction, que par les différents organismes indépendants : de la Ring of Honor à la grande famille du WWN, en passant par Impact Wrestling, Lucha Underground ou encore Revolution Pro-Wrestling accueillies dans le cadre du WrestleCon. Des affiches sur-chargées et des matches de rêve à la pelle, c'était la garantie proposée par ce week-end paradisiaque pour n'importe quel passionné assez endurant.
Mais le catch ne peut s'appuyer uniquement sur de belles rencontres et une qualité in-ring "top-notch" : Shinsuke Nakamura vs. AJ Styles II en a été la preuve à 'Mania 34. Il a besoin de "build-up", de "pay-off" et de "storytelling". Traduction : il fonctionne bien seulement s'il élabore des scénarios travaillés, faits de relations cohérentes entre des personnages identifiables, afin de raconter des histoires tout bonnement captivantes.
♦ A LIRE : Ce qui ne va pas avec le produit WWE ♦
Actuellement, quatre histoires de ce calibre animent l'imagination des fans de catch. Toutes les quatre sont difficilement comparables : chacune se situe à sa propre échelle, possède ses propres variables et enjeux, et surtout suit son propre modèle. Innovante. Originale. Risquée. Facile. Classique. Moderne. Simple. Ambitieuse. Toutes sont très différentes mais toutes sont, à leur manière, efficaces ... et montrent ainsi comment le catch peut raconter une belle histoire. Prends-en de la graine, Papy Vinny !
L'ambition de Ten Pounds of Gold ravive une vieille flamme
"J'ai réalisé qu'il n'était pas nécessaire de créer une promotion, mais seulement de raconter des histoires." - Sam Roberts (Sam Roberts Wrestling Podcast, 28/03/2018)
Je l'ai réalisé moi aussi, grâce à cette web-série au budget modeste mais à l'audience grandissante. Quand elle a débuté, je l'avais décrite en ces brefs termes dans ma Review Press mensuelle :
"Suite à son rachat raté de la TNA, Billy Corgan (accompagné par Dave Lagana, l'ex-head writer de la compagnie de Nashville) s'est retrouvé propriétaire majoritaire de cette bonne vieille National Wrestling Alliance. Fan de catch "old-school", le leader des Smashing Pumpkins compte la remettre au goût du jour suivant un plan de plusieurs années. Cette quête presque impossible a commencé avec l'appréciable web-série Ten Pounds of Gold, s'intéressant à l'actuel champion du monde poids-lourd, Tim Storm - un professeur d'Histoire de 53 ans."
Billy Corgan a fait le pari de la reconstruction à long-terme autour d'une idée créative originale. Celle d'une pure et simple narration filmique, non de la renaissance d'une structure ou d'un roster mais d'une marque prestigieuse. Et pour racheter la NWA auprès des fans de catch, après plus d'une décennie de médiocrité (à l'exception faite de la série Cabana vs. Pearce en 2011-2012, à la fin controversée), il a choisi de se focaliser sur le plus important : son fameux titre de championnat du monde poids-lourd et son porteur. En l'occurence, c'est aujourd'hui Nick Aldis qui endosse le rôle du protagoniste principal - doucement réhabilité lui aussi, en tant que "heel" pourfendeur du vétéran et héros transitoire de la web-série, Tim Storm. C'est donc à travers sa "croisade", sans frontières géographiques ou promotionnelles, que ce champion-globe-trotteur nouvelle génération mène la narration - aussi bien en Chine, cette semaine, ou très probablement, à la Ring of Honor et au show All In prochainement.
Cette narration s'inscrit dans le modèle hyper-réaliste de la série des EVOLVE Mini-Docs de Kenny Johnson, collant aux événements réels à l'intérieur comme à l'extérieur du ring, en amplifiant les personnalités et les relations des catcheurs. Pour les abonnés au WWE Network, elle peut aussi s'apparenter à une version active et dynamique (en terme de temporalité) de ce qu'offre la collection des WWE 24 - un format type documentaire très proche de la réalité souvent à la limite du franchissement du "quatrième mur" - qui n'est qu'une sous-couche de l'ensemble des réalisations créatives de la WWE, non son produit principal où s'orchestre la narration.
Par ce choix alternatif, Ten Pounds of Gold remplace le show TV hebdomadaire traditionnelle, tout en exploitant les mêmes filons : promouvoir la marque, ses talents et surtout leurs matches - ou plutôt, ici, le déroulement d'un règne. C'est donc en toute simplicité que Corgan, Lagana et Aldis participent au renouveau d'une antiquité, non sans modernité et ingéniosité.
Si son principe fonctionne parfaitement, son importance dans le paysage actuelle est mineure face au prochain exemple. Web-série hebdomadaire elle aussi, elle bouscule davantage le courant de pensée mainstream. Moins rigoureux dans son écriture et sa réflexion, ce nouveau phénomène au mode déstructuré, résultat d'une liberté d'expression créative à plusieurs voix, s'oriente néanmoins dans deux directions pragmatiques : engranger de la popularité et de l'argent.
Being The Elite joue avec les codes du genre
"Tu es notre meilleur personnage, Marty !" - Matt Jackson ("Finale", Being The Elite #100)
En premier lieu, un vlog à la Candice & Joey Show ou Kevin Steen's Weekend Escapades (eux-mêmes, des reprises du road-trip documentaire de renom, marqueur d'une époque où le circuit indépendant n'était rien de ce qu'il est devenu aujourd'hui, The Wrestling Road Diairies), la chaîne YouTube des Young Bucks et Kenny Omega s'est transformée en terrain d'expérimentation pour gimmicks puis en une véritable fiction au fil de son évolution. Initialement influencée par les diverses "storylines" impliquant ses protagonistes à la Ring of Honor ou la NJPW, tel un complément bonus pour les connaisseurs, elle est devenue la source même de ces dernières, influençant elle-même l'orchestration des shows des dites compagnies.
Composée d'une trame principale en plus de plusieurs sous-histoires, elle constitue un feuilleton 2.0, une web-série où sont narrées les voyages, rivalités et relations qu'entretiennent les frères Jackson et leur univers. Car si ce produit est bien estampillé The Elite, la poignée la plus "divertissante" du Bullet Club, il tourne en vérité principalement autour d'eux : Being The Elite est leur show, leur création. Il permet de vendre leurs produits, leurs marques, leurs personnages et bientôt leur propre gala de catch, All In.
A l'image de cette identité quelque peu ambigüe, son écriture narrative ne cesse de jouer - mettant volontairement les pieds dans le plat pour ce faire - avec la confusion entre "shoot" et "work", réalité et fiction, redéfinissant même à sa guise les codes du "kayfabe". Le "kayfabe" façon Bucks est incongru, admet des éléments du réel et crée du méta (eg. la citation ci-dessus) sans vergogne. Un comportement similaire à ceux de la nouvelle génération des fans de catch sur Twitter, s'amusant de l'importance perdue du "kayfabe" à grands renforts de memes gimmickés ("Rusev Day", "Get These Hands" ou, pour un exemple plus pertinent, #FTRR) tout en soulevant son caractère indispensable à l'appréciation de n'importe quel produit catch qu'ils consomment. En cela, Being The Elite constitue une manière plus fine de faire évoluer les modalités fictionnelles que peut emprunter le catch. Et ce, à l'opposé d'innovations davantage portées sur la fiction, à l'instar des productions provenant de l'univers fantastique (et lassant) de Matt Hardy, de la parodique Southpaw Regional Wrestling, de la série-promotion Lucha Underground (qui n'évolue guère et n'apporte plus grand-chose d'innovant aujourd'hui) ou d'une série-série catch comme Netflix's GLOW ou la drôlatique mais éphémère Undisputed.
♦ A LIRE : "The Ashes of Chikara" ou l'essor du catch filmique ♦
Being The Elite est, en ce sens, le nouveau show de catch immanquable du moment. Mais il n'est pas exempt d'imperfections allant à l'encontre de son aspect expérimental et de sa narration déconstruite. Aussi bien dans son fond que dans sa forme, il est parfois maladroit dans sa réalisation. Par exemple, quand le point de vue choisi est celui du vlog, où l'on sait que la caméra est celle d'un téléphone utilisée pour filmer la scène, on comprend qu'elle existe donc dans l'univers présenté par les Bucks, et que celui-ci fait partie de notre réalité. Puis, l'instant d'après, la caméra devient uniquement l'oeil du narrateur, confiant des éléments fictionnelles au spectateur, et n'existe plus en tant que telle dans la diégèse (l'univers fictif de la narration). Cette transition de modes narratifs est rendue fluide, organique et finalement naturelle par le montage et la cohérence de chaque épisode mais paraît souvent approximative - ce qui risque d'interrompre la suspension volontaire d'incrédulité, ce pilier inconscient à toutes fictions, et donc au "kayfabe", nécessaire au spectateur.
Face aux problèmes posés par l'expérimentation de nouvelles idées, les grandes compagnies produisant le catch tel qu'il est regardé en grande quantité et en majorité choisissent trop souvent la voie de la complaisance. Néanmoins, les vieux ressorts classiques arrivent à fonctionner encore aujourd'hui, lorsqu'ils sont utilisés avec efficacité comme le montrent les deux exemples suivants.
La réunion des Golden Lovers, ou comment savoir profiter du timing
"Tous les sentiments reviennent d'un coup, un par un : amitié, amour, souffrance, rancoeur, trahison et finalement le pardon." - Showbuckle (The Tale of The Golden Lovers)
Voici un exemple typique de comment le catch est en mesure de raconter une belle histoire en utilisant le réel, en écoutant les attentes et envies des fans et en prenant en compte les idées des catcheurs. La NJPW a toujours su tirer profit des "lores", des backgrounds "kayfabes" de ses catcheurs dans leurs interactions. Ainsi, bien avant la mise en place de leur réunion (dès le G1 Climax 2017), elle a laissé Kenny Omega et Kota Ibushi avoir de rares interactions ensemble, suivant ce que conseillait de mieux le timing (notablement leur échange de regards lors du match du second face à AJ Styles à Invasion Attack 2015). Et elle a su en profiter a posteriori dans le lent "build-up" de leur réunion - se servant de leur passif (y consacrant même le documentaire ci-dessus) pour donner de l'enjeu à un événement attendu depuis si longtemps par les fans japonais (matchant presque le phénomène des Crush Gals dans les années 1980-1990s), mais incompréhensible pour certains fans occidentaux ignorant l'importance de leur relation.
La New-Japan a su ainsi orchestrer une réunion cohérente et légitime dans le cadre de sa narration globale, car inscrite comme point d'ancrage de la dissolution chaotique et complexe du Bullet Club et de l’opposition Kenny-Cody-Bucks. Autrement dit, cette réunion ne paraît pas être simplement une réunion, mais la formulation d'une étape majeure de l'évolution de plusieurs personnages - du duo en question à leurs antagonistes, Cody et Hangman Page, en passant par leur entourage, Marty Scurll, les Bucks et le clan Tonga. Un coup réussi, sans avoir eu besoin d'une plateforme formalisée et régulière pour faire avancer la narration mais par petite quantité d'étapes scénaristiques distribuées avec parcimonie et efficacité au fil des mois. Cette maîtrise des dimensions multiples de cette "storyline" somme toute classique, le YouTubeur Showbuckle l'a très bien intégré et admirablement retranscrit dans sa superbe vidéo narrative - dont la fin me donne, coup sur coup, la chair de poule.
[NB - 17/04/2018 : Après la parution de cet article, la chaîne de Showbuckle a été "vidée" suite à une réclamation de la NJPW. La vidéo citée ici a donc été supprimée. Elle sera repostée dès qu'elle sera republiée de son côté ... 30/04/2018 : Elle a bien été ré-uploadée sur Vimeo, comme suit à ce lien.]
Ce qui manque peut-être à ce programme (bien qu'il ne fait que commencer !), c’est la nature plus cruelle acquise par Kenny Omega ses dernières années, en adaptation à l’abandon d’Ibushi (tel que le narre Showbuckle dans sa vidéo). Un désir de gloire et de grandeur qui pourrait aller à l’encontre de ces retrouvailles, orientées vers l’amitié et la joie de vivre et de satisfaire les fans. Tout comme la précarité des envies et la bougeotte d’Ibushi, qui n'est pas resté fidèle à certaines promotions par le passé et qui peut potentiellement provoqué une méfiance chez ce cher Omega, s'il est tenté de reproduire le même schéma à l'avenir. A voir si la NJPW réussit à traduire cela correctement dans l'évolution de cette "storyline"... Une évolution qui ressemble fortement à ce qui est arrivé à un populaire duo de NXT, DIY, dont la "feud" fratricide a été le point d'orgue de ce WrestleMania Week-End 2018 !
La séparation de Johnny Gargano & Tommaso Ciampa : l'exemple d'une "feud" efficace mais pas assez
"Tu ne briseras pas tout ce que j'ai construit. / Tu ne me briseras jamais." - CFO$ ("Rebel Heart")
WrestleMania 34 nous a donné droit à un excellent Charlotte vs. Asuka, à un essai narratif inédit mais bancal et décevant pour Undertaker vs. Cena et même à des entrées polluées par de la réalité augmentée. (Tenter, tester, je veux bien mais on ne dit pas "less is more" pour rien : la preuve avec l'arrivée sans musique mais huée et donc réussie de Tommaso Ciampa la veille !) A l'inverse, le soir précédent a été d'une cohérence et d'une qualité exemplaire : certains critiques l'ont d'ailleurs décrit comme possiblement le meilleur TakeOver de l'histoire ... et ce, non sans l'aide, d'un Grudge Match à l'anticipation majeure mais à la réception, selon moi, exagérée (oserais-je dire, "markisée").
La formule ici est "vintage". Le format de narration est traditionnel, arrangé suivant une programmation télévisuelle hebdomadaire, comportant d'autres "storylines" sans lien. Et l'histoire en est elle-même est tout ce qu'il y a de plus classique. Un duo gagne en popularité à mesure qu'il monte les échelons et fait face aux obstacles et difficultés. Puis, l'un des deux hommes, refusant de partager le "spotlight" plus longtemps, se sépare violemment de son coéquipier. Ce dernier remonte la pente sans lui, l'autre le jalouse et décide de s'en prendre à lui - l'affrontement devient alors inévitable. En somme, une version alternative du récit des Rockers, Marty Jannetty & Shawn Michaels, maintes et maintes fois repris. La blessure de Tommaso Ciampa, son absence et son envie de vengeance injustifiée grandissante n'ont fait en l'occurence que rajouter à l'anticipation de ce premier combat entre les deux anciens amis. La recette a été suivie à la lettre dans le cas du "split" de DIY, et a même profité de petites graines plantées précédemment (le match lors du Cruiserweight Classic ou le sauvetage de Ciampa par Gargano lors du Ladder Match face aux Authors of Pain) amplifiant l'émotion des sentiments exprimés entre les deux protagonistes. Mais l'équipe créative de NXT s'est arrêté là : en même temps, si ça fonctionne aussi bien pourquoi en faire plus ?
Personnellement, j'ai beau avoir apprécié le match en lui-même et la première partie du "build-up" (les graines de dissension plantées çà et là), sa seconde partie et son "pay-off" ne m'ont pas convaincu. Le potentiel énorme de richesse narrative que contient cette "feud" n'a pas été exploitée à la hauteur des moyens disponibles. Pour commencer, Ciampa n'a pas de réelle motivation, originale, contre Gargano. Il le traite d'égoïste, mais jamais il n'est expliqué ou signifié en quoi ce dernier pourrait l'être. Johnny Wrestling est un "babyface" à l'ancienne, bon, morale, juste, loyal et courageux. A aucun instant n'a-t-il eu de gestes violents ou pris une décision douteuse, à remettre possiblement en question, à l'égard de son ex-partenaire. Dans cette optique, la blessure et absence de Ciampa n'est même pas utilisée : Gargano s'en est-il soucié ? A-t-il essayé de lui rendre visite ou s'est-il au moins posé la question ? Enfin, en dehors du fait qu'il s'en est pris à son tant apprécié ami et coéquipier (pour des raisons vaseuses donc), Ciampa n'a aucune raison suffisante pour être détesté de la sorte (le public de NXT n'est cependant pas impartial, et est beaucoup plus tolérant et aidant que la normale). A noter au moins qu'il aura tenu sa promesse : il avait promis qu'il deviendrait "le catcheur le plus dangereux de NXT" et il est effectivement revenu plus psychopathe que jamais et plus musclé et dangereux, physiquement, que jamais !
Quant à Gargano, il semble prendre les choses bien trop à coeur. Il n'hésite pas à mettre sa carrière en jeu une nouvelle fois, réagit trop rapidement et facilement par l'agression et ne doute pas vraiment des sentiments qu'il éprouve envers Ciampa. Après tout, c'est son meilleur ami. Ce n'est pas simplement parce que votre meilleur ami pète un plomb qu'il faut tout de suite s'en séparer, laisser tomber et le traiter comme un ennemi, sans penser une seule seconde à l'aider. Ciampa n'a même pas essayé de s'en prendre à sa femme, Candice LeRae - un élément de réalité, dans la relation des personnages et de leur univers, sur lequel aurait dû (et devrait, par la suite) capitaliser la narration ! Et puis, en quoi est-il "un symbole" ? Ce n'est pas très humble et modeste de la part d'un "babyface" aussi traditionnel ... En somme, ce premier "pay-off" pour Gargano semble arriver bien trop tôt. Triple H devrait se rappeler de ses précédentes créations (ie. Sami Zayn vs. Neville), réviser ses propres classiques (ie. Ric Flair vs. Dusty Rhodes) ou discuter plus souvent avec Paul Heyman de comment il avait aussi bien gérer Raven vs. Tommy Dreamer !
♦ A LIRE : Tommy Dreamer vs. Raven, le chef d'oeuvre de Paul Heyman ♦
En conclusion, plusieurs routes peuvent être empruntées pour réussir à engager les fans de catch dans une rivalité, un personnage, un match ou une marque. Mais quelque soit le format, le modèle ou l'ordre de grandeur sur lesquels installer une narration, il est toujours nécessaire de faire l'effort d'une réflexion emprunt d'imagination pour pousser son potentiel narratif jusqu'au bout. Les meilleures histoires sont les mieux travaillées, les mieux orchestrées, les mieux planifiées mais les mieux improvisées aussi. Et, finalement, que l'on change les codes ou non, que l'on change de format ou non, ce sont toujours ces mêmes principes qui fonctionnent et nous font vivre les meilleurs moments de catch possibles.
What I Liked This Month : Les Matchs du Mois - édition mars 2018
- Par heisenbergbad
- Le 06/04/2018
- Commentaires (0)
Trois mois seulement ont passé depuis le début de l'année 2018, et sa jauge "qualité in-ring" est déjà mieux rempli que la majorité des autres années. Plusieurs matches sont d'ores et déjà éligibles au "Match De L'Année", et le WrestleMania Week-End ne fait à peine que commencer ! Le mois de mars aura appartenue (sans surprise) à la New-Japan mais elle n'a pas remplie cette jauge seule : la Ring of Honor, la Dragon Gate et même la wXw l'ont bien aidé aussi.
Kazuchika Okada vs. Will Ospreay (NJPW 46th Anniversary – 06/03/18 – Tokyo, Japon)
3 octobre 2015 : une date très importante dans la carrière de 'The Aerial Assasin'. Elle correspond au jour où il a affronté pour la première fois le 'Rainmaker'. Un "dream match" avant l'heure, tenu aux premières heures de la collaboration de la compagnie japonaise avec la Revolution Pro, et qui a été le déclencheur de sa signature à la NJPW. Impressionné par le talent d'Ospreay, Okada avait effectivement recommandé chaudement le talent du jeune "high-flyer" britannique, à Gedo, Jado & Cie, obtenant même son intégration dans son clan CHAOS. Six mois plus tard, Will débutait face à son futur grand rival KUSHIDA et vous connaissez la suite.
Ce rematch, suivant la tradition annuelle champion poids-lourd vs champion Junior, opposait donc deux frères de clan, un prodige à son mentor devenu deux amis. Sur le ring, il a commencé avec un bon échange technique, avant que les deux accélérent le rythme, chacun voulant s'imposer face à l'autre. Contrant les contres des contres de son adversaire, ces deux jeunes hyper-talentueux ont montré leur alchimie : Okada est même arrivé à contrer l'Os-Cutter avec un énorme Dropkick, tandis qu'Ospreay réussit à sortir l'un des meilleurs contre au Rainmaker Lariat que j'ai jamais vu !
Cet excellent combat aura permis de voir un Ospreay un peu plus complet, comparé à son dernier "spotfest" face à Hiromu Takahashi et un très bon changement de ton pour "Mr. Main-Event" Okada. Je suis décidément un grand fan de ce concept annuel de la New Japan, et si vous êtes comme moi : que diriez-vous d'un Naito vs. Hiromu l'année prochaine ?
John 'Bad Bones' Klinger © vs. WALTER vs. Ilja Dragunov – wXw Unified World Championship Match (wXw 16-Carat Gold Tournament – Day 2 – 10/03/18 – Oberhaussen, Allemagne)
Il y a un an de cela, le jeune (un autre) Ilja Dragunov battait WALTER en finale du 16-Carat Gold, mais échouait ensuite à battre le champion John Klinger. De retour en 2018, il était maintenant venu le tour du 'Ring General' WALTER de concourir pour le titre d'Unified World Champion. Pourtant, à la surprise générale, WALTER décida de compliquer encore plus les choses pour le champion : il se permit d'ajouter un deuxième challenger pour Klinger, transformant ainsi son propre match en 3-Way. La mission numéro une de WALTER n'était pas simplement de regagner le titre, mais de faire perdre Bad Bones à coup sûr, lui qui, selon lui, manquait de respect au titre, avec toutes ses tricheries. Et quelle réaction du public face à cette annonce surprenante ! Le troisième homme et utra-favori de la wXw, Ilja Dragunov, reçut sans doute l'une des plus grosses "pops" entendues en Indy !
Je ne peux vous parler de ce match sans mentionner l'atmosphère juste électrique qui régnait pendant tout le match. Et chacun sait qu'une telle ambiance rend généralement n'importe quel match encore meilleur. Chaque catcheur a en plus magnifiquement bien joué son rôle : de la très bonne prestation de Klinger, qui voulait sans cesse trouver un moyen de quitter le navire, à la destruction générale menée par WALTER, sans oublier le retour très nerveux et enflammé de l'"underdog", Dragunov, après avoir tant encaissé (en a témoigné son torse laminé - merci WALTER !). Une sacrée "chop fest" !
La victoire d'Ilja Dragunov, et tout son chemin parcouru jusqu'à ce titre, constitue sans doute l'une des meilleures oeuvres de "booking" actuellement. De sa guerre contre WALTER en finale du tournoi, à son échec puis sa remise en question face à Klinger au wXw 17th Anniversary Show. Un talent très spécial.
Voici, en somme, un match qui restera dans l'Histoire comme un classique de la wXw. L'atmosphère, le retour en force d'Ilja, la performance des trois hommes et enfin la victoire de Dragunov tant espérée : tout en fait un match d'une grand qualité. On fera difficilement un meilleur 3-Way Match cette année...
Kota Ibushi vs. YOSHI-HASHI – New Japan Cup First Round Match (NJPW New Japan Cup 2018 – Day 3 – 11/03/18 – Amagasaki, Hyogo, Japon)
Comme pour le Yuji Nagata vs. YOSHI-HASHI du G1 Climax l'année dernière, je m'attendais ici à un bon, voire très bon match - mais pas à un aussi bon.
Si Kota Ibushi est une certitude de qualité, YOSHI-HASHI, bien que solide, suscite rarement une attention similaire. Mais, on a senti cette fois qu'il avait vraiment augmenté son niveau, réussissant à faire douter pas mal de monde vers la fin plus il enchaînait les "kick outs". Surtout après que Ibushi décide d'exécuter un Moonsault d'un balcon !
Bien qu'échouant au premier round du tournoi, c'était assurément un des meilleurs matchs de la carrière de YOSHI-HASHI. L'un de ceux qui faudra ajouter à ses combats contre Kenny Omega au G1 Climax 26 et Yuji Nagata au G1 Climax 27.
Zack Sabre Jr. vs. Hiroshi Tanahashi – New Japan Cup Final (NJPW New Japan Cup 2018 – Day 9 – 21/03/18 – Nagaoka, Niigata, Japon)
Ce match était la "belle". 'The Man With Infinite Holds' et l'ancien 'Ace' possédait déjà une victoire chacun sur l'autre : Zack avait battu Tanahashi le premier jour du G1 Climax 27 et Tanahashi avait battu ZSJ quelques semaines plus tard pour conserver son titre de champion Inter-Continental. L'issue de ce match était donc plus flou - le "méga-push" de Zack dans ce tournoi s'équilibrait avec la probabilité de voir Tana-Okada une nouvelle fois à l'ocassion de la 11ème défense de titre de ce dernier (record détenu par le premier). Néanmoins, malgré l'immense talent des deux hommes, leurs premiers matchs ne m'avaient pas marqué plus que ça. Mais si leur troisième match figure dans ce classement, il y a bien une raison : c'est sans doute l'une des meilleures finales de ces dernières années, qui plus est pour la meilleure New-Japan Cup que j'ai vu.
Zack Sabre Jr. apporte vraiment ce style différent quui manque actuellement à la New-Japan. L'ayant déjà constaté par le passé, Tanahashi a voulu aller sur son terrain, échangeant pas mal de soumissions avec lui et se rappelant son background en lutte amateur. Malgré le grand catcheur qu'il est, les années ont passé et son corps, auquel il accorde peu de repos, l'ont cruellement handicapé. Zack a anticipé ses moindres erreurs, identifiant toutes habitudes - comme quand il est remonté dans le ring façon Ricky Steamboat - et l'entortillant dans toutes les prises de soumission possibles (avec "7 822 soumissions", y'a de quoi faire en même temps !). Quand on voit comment il a terminé ses adversaires dans le tournoi, dur d'imaginer comment se sortir d'un tel piège technique dont seul ce magicien en a le secret.
Naito, Ibushi, SANADA, et Tanahashi en finale : on peut dire que la NJPW aura sacrément bien "booké" l'Anglais ! Une très bonne idée en plus de mettre TAKA Michinoku comme son "hype man" et de laisser ZSJ improviser dans ses promos post-match, lui qui s'est terriblement bien adapté à son rôle de "heel" cruel et arrogant.
Masaaki Mochizuki © vs. Ben-K – Open The Dream Gate Championship Match (Dragon Gate Champion Gate In Osaka – Day 2 – 04/03/18 – Osaka, Japon)
Comme pour Kzy le mois dernier, ce match était le tout-premier Open The Dream Gate Championship pour le bien moins expérimenté, mais tout aussi prometteur, Ben-K. Ne serait-ce qu'à voir cette première grosse opportunité, on voit tout de suite le potentiel qu'a Ben-K. Bien évidemment, non sans l'aide d'un super Masaaki Mochizuki.
Malgré l'énorme écart d'expérience (à peine deux ans d'expérience pour Ben-K, contre 24 pour le champion, c'est assez énorme !), le jeune challenger connaissait parfaitement l'arsenal de son adversaire. Comme pour Kzy, Mochizuki a dû trouver une autre solution pour battre son adversaire. J'aime notamment comment son travail sur le bras de Ben-K a réussi à payer sur le "finish". Il a été contraint de terminer le travail sur une soumission, se voyant privé de son Sankaku-Geri, sans cesse contrer par des Spears de Ben-K.
A travers cet excellent règne, bien mérité, du vétéran, la Dragon Gate réussit jusque là avec brio à mettre en valeur sa nouvelle génération : prenez-en de la graine Stamford, c'est comme ça qu'on crée des futures stars !
The Golden Lovers (Kenny Omega & Kota Ibushi) vs. The Young Bucks (Nick & Matt Jackson) (NJPW Strong-Style Evolved – 25/03/18 – Long Beach, Californie, Etats-Unis)
Golden Lovers vs. The Young Bucks, ça y est, c'est fait. Une rencontre qui se sera fait attendre. Un "dream match" qui était déjà présent aussi bien dans les têtes des fans que des compétiteurs réunis, en particulier des Young Bucks. Et finalement, il a fallu qu'un homme s'en mêle pour le mettre en place ... il n'y a même pas pris part. 'The American Nightmare' Cody Rhodes a manipulé les frères Jackson pour les pousser à déclencher cet affrontement, explosant les fondations de The Elite et la paix qui régnait jusque là avec les Lovers réunis. C'est surtout 'Bad Back' Matt, qui a souffert de ce lavage de cerveau, en témoigne sa ceinture à la Hollywood Hogan, un cadeau de Cody, qu'il seul gardera au cours du match. Nick a préféré enlever la sienne avant le match, histoire de montrer qu'il n'était pas complètement acquis à la cause de ce méprisable Cody. Une forte différence d'opinion assumée très rare chez les Bucks !
Le match, quant à lui, ne s'est pas exactement passé comme je l'aurais pensé. Je croyais $etre sur le point de voir un rythme très dynamique enchaînant les grosses séquences, à l'instar d'un bon Tag Match "made in PWG". En réalité, les deux duos ont travaillé à un rythme bien plus lent, en considérant leurs styles habituels, et mêlant beaucoup de "storytelling" - entre la blessure au dos de Matt Jackson et la "storyline" entre Kenny et les Young Bucks, principalement narrée sur Being The Elite. Et pourtant je n'ai absolument pas été déçu. On sentait vraiment que les deux équipes étaient vraiment au même niveau et n'allaient pas réussir à se départager au bout d'une vingtaine de minutes seulement. En ce sens, ce Grudge Match m'a vraiment rappelé le premier Okada vs Omega au niveau de la durée, où ils avaient eu un match plus long que la plupart pensait voir, pour montrer à quel point l'issue était serrée et chacun était déterminé à obtenir la victoire.
Les Young Bucks ont sans doute fourni la performance la plus complète de leur carrière, prouvant qu'ils n'étaient pas que des "spot monkeys", se contentant d'enchaîner les Superkick Partys et de reprendre les mimiques d'anciennes légendes. Matt Jackson a été exceptionnel, faisant preuve à nouveau d'un excellent "selling", provoquant d'abord un rejet chez son ami Kenny avant de le pousser à ressortir à ses vieilles tactiques de 'Cleaner'. Malgré les manipulations de Cody, Matt a hésité quelques fois à aller trop loin et à blesser son meilleur ami lors de certaines tentatives. Ces dernières nous a fourni des moments particulièrement forts : parmi eux, il y a celui où Omega était prêt à lui porter son One-Winged Angel avant que Matt ne le force alors à le faire. Il n'y avait plus de marche arrière, ils ne seraient plus pareils après ce match, mais si Omega devait en finir et battre ses meilleurs amis, il devait alors aller jusqu'au bout.
En conclusion, un match au "storytelling" impeccable et au "pay off" gratifiant quand on a suivit toute cette affaire depuis des mois. Un épique périple de 39 minutes, contée par deux équipes fantastiques au top du catch par équipe. Bravo messieurs !
The Hungbucks (Hangman Page & The Young Bucks) © vs. SoCal Uncensored (Christopher Daniels, Frankie Kazarian & Scorpio Sky) – ROH World Six Man Tag Team Championship - Las Vegas Street Fight (ROH 16th Anniversary – 09/03/18 – Las Vegas, Nevada, Etats-Unis)
Les Young Bucks & The Addiction se connaissent bien. Ils se sont affrontés de multiples fois dans de multiples fédérations au cours des années. Pour rappel, c'est face à Kaz & Daniels que les frères Jackson ont débuté le fameux Meltzer Driver. Et parfois leurs matches devenaient plus violents : lorsque les Young Bucks s'appelaient encore Generation Me à la TNA, ou bien plus récemment lors du classique Ladder War 6 impliquant aussi les Motor-City Machine Guns. Mais rien de comparable à ce match ! En soit, un bon usage de la stipulation : un véritable Street Fight !
De l'action non-stop (#ClinD'Oeil), avec des tables, des chaises, des poubelles, des échelles, même une ceinture cloûtée ! Une barrière de l'extérieur du ring a aussi été utilisée, rappelant justement Ladder War 6, avec cet effroyable "Bump" du (bien nommé) 'Fallen Angel' ! Qui n'a pas été oublié une nouvelle fois, recevant une autre chute dessus - à croire qu'il aime la sensation d'acier froid et dur sur son corps... Enfin, la blessure toujours persistante de Matt Jackson au dos a bien joué sur le finish, et quel finish sadique !
Par contre, l'intervention de Shane Taylor (récent allié de SoCal Uncensored) était absolument inutile, selon moi, n'apportant rien de complémentaire à la brutalité du combat. Et je ne suis pas du tout fan du "high-flying" de Hangman Page, à qui cela ne correspond pas mais qui a néanmoins contribué à ce sanglant "spotfest".
Billet d'Humeur : Jay White est-il suffisamment aiguisé ?
- Par housni-sniper
- Le 18/03/2018
- Commentaires (8)
Et bim ! Voilà comment un jeu de mots marquera les générations. C'est comme ça que ça marche !
Ici, pas d’adoubement ou de démolition, mais plein de questions sur la nouvelle "rising star" chez New-Japan Pro-Wrestling : 'Switchblade' Jay White. Depuis sa première grosse exposition à Wrestle Kingdom 12 au Tokyo Dome le 4 janvier dernier, Jay White semble être sur le chemin du succès. Comme le Whisky ou le nouveau pantalon patte d’eph de Kazuchika Okada, il ne semble laisser personne indifférent : soit on l’aime, soit on le déteste, pas de demi-mesure. Prometteur ? Pari d’avenir ? Ou bien, erreur de casting ? Chacun s’est déjà fait son avis, mais si ce n'est pas le cas pour vous, retour sur le parcours et l'avenir du prometteur "faiseur de zizanie".
L’aiguisement de la lame
Arrivé au Japon et signé par la NJPW en 2014, avant d'être placé sous l’aile d'Alew Shelley, le jeune Néo-Zélandais débute par un parcours basique de "young lion". Il séjourne et s'entraîne au NJPW Dojo, et stationne au bord du ring lors d’évènements de la compagnie, en attendant une excursion à l’étranger pour finir sa formation. De la même promotion que David Finlay Jr. (le fils du futur Hall of Famer de la "Vévéheu", Fit Finlay), l’ex CJ Parker de NXT, Juice Robinson, ou encore Hirai Kawato (tout fraichement confié aux mains de la CMLL), le futur 'Switchblade' est la tête de gondole d'une bien belle et prometteuse génération de nouveaux talents.
En 2016, Jay White essuie ses premières gouttes de sueurs sur les circuits indépendants anglais et américain. Plus notamment, il débute à la Ring of Honor face à un jeune visage aujourd'hui bien connu de la NJPW, Hiromu Takahashi, lequel finit justement ses voyages formateurs à l'étranger. S’en suit des apparitions notables du côté de la Revolution Pro Wrestling en Angleterre, dont certaines aux côtés de Lio Rush face aux célèbres (mais sans dents) Briscoe Brothers. Jusque là, un parcours classique, efficace dans son développement, mais rien de transcendant.
En 2017, alors que la NJPW profite d'une année remarquable et remarquée, Jay White prépare son arrivée en grande pompe en recevant la plus grande opportunité de sa jeune carrière jusque là : un combat TV pour le championnat du monde de la ROH face à Christopher Daniels dans un Triple Threat Match, comprenant aussi son rival Punishment Martinez. Une première opportunité qui se transformera en première grosse défaite sur le sol américain, pour mieux apprêter à son "vrai" début de carrière, au pays du soleil levant quelques mois plus tard.
Switchblade is coming ...
Quelques mois avant la révélation, la New-Japan Pro-Wrestling dévoile une vidéo "teaser", pour les débuts d’un nouveau catcheur, ou en tout cas un nouveau personnage nommé 'Switchblade'. Alors que les rumeurs annonçaient de manière insistante, Sami Callihan, Matt Riddle ou encore Big Cass, c'est finalement Jay White qui est élu pour interpréter la gimmick. Et, comme la 'Time Bomb' un an auparavant, il a quelqu'un en ligne de mire, la plus grosse proie libre qu’il pouvait espérer pour le prochain Wrestle Kingdom : 'The Ace' Hiroshi Tanahashi.
Son choix est révélé lors du peut-être déjà légendaire Power Struggle 2017, à la suite d'un Main-Event de la lignée de tout ce qui peut se faire de mieux aujourd’hui, entre Hiroshi Tanahashi et Kota Ibushi pour la ceinture Intercontinental. Trois mois après le premier "teaser", 'Switchblade' Jay White, l’ancien rookie qui observait Tanahashi dans ses plus grands matches deux ans plus tôt au bord du ring, vient le défier de la plus violente des manières - dévoilant son nouveau finisher, hommage à Alex Shelley (ou Bray Wyatt, ou Mike Knox), le Blade Runner.
Afin de coller au personnage, il laisse les bottes blanches et le slip noir pour le jean en cuir d’Anthony Dupray dans Les Années Fac (paye ta référence !) et une longue veste en cuir noire comme s'il ne savait que choisir (comme quand on vous offre des Doubitchous de Sofia) entre le style du 'Taker ou celui de Finn Balor. Physiquement, il n'a pas seulement gagné un nouveau look, il a gagné du muscle et de la masse. Le jeune loup prometteur, fin comme une lame, est devenu un poids-lourd aux dents acérés.
Après une première opportunité de se montrer sous son nouveau personnage, un premier face-à-face et premier échange physique avec son futur adversaire, les premières réserves et critiques commencent d’ores et déjà à tomber sur le Net. Trop "green" pour une telle opportunité ? Pas le bon gimmick pour ce jeune catcheur au visage d’acteur de sitcom (le lien avec Les Années Fac plus haut, le génie, tout ça, tout ça) ? Une chose est sûre, les cartes sont entre les mains des "bookers" de la NJPW et de Jay White lui-même afin de convaincre le public. Et ce, dès le 4 janvier au Tokyo Dome, face à l’un des meilleurs performers de l’histoire de la New Japan. #NoPressure
January 4th, in the Tokyo Dome
Lors des deux mois d’attente avant le grand rendez-vous, Jay White n’a qu’une seule occasion de convaincre un petit peu plus les critiques avant le jour-J, lors d’un show spécial "before" Wrestle Kingdom sur le NJPW World, face à son futur adversaire. Pour l’évènement, Hiroshi Tanahashi se coiffe en caniche (chacun sa tactique de déstabilisation) et a un nouvel échange physique avec le jeune Néo-Zélandais, plus long mais guère plus convaincant que le premier pour ces fans trop exigants.
Le 4 janvier arrivé, en live du "Big Egg", Jay White effectue son entrée dans une splendide tenue, devant un magnifique Tokyo Dome plein à craquer, face à un très beau Tanahashi… mais rate une nouvelle fois la cible.
Il est pris par le stress, même face à un adversaire à 50% de ses capacités, et pas vraiment aidé par le placement de son combat sur la carte, après un énorme Fatal-4-Way entre les meilleurs catcheurs poids-légers de la planète et avant le match le plus attendu et discuté de ces cinq dernières années. Jay White offre un premier rendez-vous très oubliable, alors qu’il était très attendu. Des erreurs de placements, un "acting" mitigé et un "selling moyen", et ce au Tokyo Dome pour la ceinture anciennement disputée dans d’historiques matches entre des noms comme Shinsuke Nakamura, Kota Ibushi, AJ Styles ou encore le champion du moment Tanahashi - et ça, ça ne passe pas. Tout n’a donc pas été si blanc pour Mr. Jay (merci, merci), qui devra faire beaucoup mieux pour convaincre.
Relever la tête commence dès le lendemain, lors de l’annuel "after" New-Year Dash!. Jay White affronte le "young lion" Katsuya Kitamura. C'est sa première victoire solo sur le ring de la New-Japan, qui montre de premiers bons signes de réorientation, mais surtout plus de confiance et d'aisance aux commandes de son gimmick que la veille. Mais ce n’est pas tout, lors du même show, les scissions entre Kenny Omega et Cody Rhodes au sein du Bullet Club continuent… et selon Omega, le fameux 'Switchblade' est celui qui pourrait tout arranger (chelou ce mec… on peut comprendre Cody). S’en suit un segment où Jay White feind l'accolade avec le leader du Bullet Club avant de le mettre KO, débutant ainsi sa "feud" avec le 'Cleaner' pour le titre IWGP U.S. Très vite, une nouvelle opportunité se présente à Jay White, lors d'un des bien nommés New Beginning shows.
New Beginning, New Chance & First Title
Moins d’un mois après avoir raté le coche lors du plus grand évènement annuel du Puroresu, Jay White reçoit une nouvelle fois les faveurs de Gedo avec un nouveau match de championnat, et en intégrant le clan dominant CHAOS. Oui, une démarche très étrange car avoir Jay White et Toru Yano dans le même clan ce n’est pas banal, et parce qu’à peine introduit dans le "crew" par le leader en personne, Kazuchika Okada, Jay White n’hésite pas à annoncer qu’au moment venu, il s’attaquera au championnat d’Okada. Hmm, et tant qu’on y est, au moment venu, le Sniper n’hésitera pas à prendre la place du Président de la République et diffusera tous les shows de la New-Japan Pro-Wrestling en live tous les matins sur TF1, avec une semaine spéciale avant Wrestle Kingdom + un prime spécial tous les vendredi soirs avec une sélection des meilleurs matchs de la semaine pour ceux qui bossent. #VotezSniper !
On en était où déjà ? Ah oui, Jay White et Omega… Et bien, nous voilà au match pour la ceinture "IWGP United States Heavyweight Statue Of Liberty Korakuen Hall Championship" de Kenny Omega, face à notre cher 'Switchblade' prêt à tout pour glaner sa première ceinture solo.
Contrairement au premier match face à Tanahashi, et dans la lignée de son second face à Kitamura, Jay White semble plus détendu, plus sûr de lui, et porté par un Omega en pleine forme et impliqué par le combat (et ce qui suivra pour lui). Un cardio encore un peu "just" pour tenir la dragée haute au 'Cleaner', mais malgré tout, une première victoire à la surprise quasi-générale, et la consécration pour Jay White qui met fin à 4 mois et demi sans défaite pour Omega et devient le second champion U.S. de l’histoire de la NJPW.
Depuis, c'est un peu le calme avant la tempête pour l'amateur de cran d'arrêt et tueur au sang froid à ses heures perdues. Un Tag Match par ci par là avec son clan CHAOS, et un très bon match face à son ancien compère du NJPW Dojo, David Finlay. Le 25 mars prochain, à Long Beach pour Strong-Style Evolved, Jay défendra son championnat face à la 5ème roue du carrosse de The Elite, Hangman Page… et il va falloir y aller fort pour ne pas faire pâle figure à côté du premier superbe règne de Kenny Omega avec cette ceinture.
Le Sniper l'a-t-il dans le viseur ?
Selon le Sniper, "the sky (pas la boisson) is the limit" pour Jay White. Super physique, bonne gueule, personnage sublime plein de potentiel… Jay White a tout pour cartonner. Ce serait mentir de dire que jusque là notre ami est bluffant et exceptionnel, mais ce serait faire la fine bouche de dire qu’il est mauvais. À 24 ans, il commence à un niveau rare aux côtés des meilleurs "workers" de la planète… Il compte déjà de très bons matchs contre Will Ospreay à la Ring of Honor, et face à Kenny Omega et David Finlay à la NJPW. Le 25 mars sera une nouvelle grosse étape dans sa jeune carrière. Et si le Sniper "markera" comme un gamin qu'il est, devant les deux meilleurs Cruiserweights de tous les temps - Rey Mysterio vs Jushin Liger (si le match est bien maintenu #CroisonsLesDoigtsDePied) -, il espèrera une prestation convaincante pour 'Switchbladooo' Jay Whitoooo, à qui il souhaite de ne pas se retrouver dans son viseur ... #FaceTurnTemporaire
La Review Press #4 : La sélection mensuelle d'articles catch à lire
- Par
- Le 13/03/2018
- Commentaires (1)
Wouah ! Les Golden Lovers se re-aiment à nouveau ! NXT s'offre un match 5 étoiles ! Braun Strowman se découvre chanteur et musicien ! Impact Wrestling propose enfin un show sans faute et la Ring of Honor, un excellent PPV seule ! Bury The Bear est en fait Kenny Omega ! ... Mais ce n'est pas normal tout ça !
En effet, voix intérieure peu originale, parce que ce n'est pas tout, tu oublies : Fabulous Moolah encore honorée comme si de rien n'était, Kid Rock au WWE Hall of Fame, Rey Mysterio blessé avant Strong-Style Evolved, la Ring of Honor loin d'être sortie d'affaire, Tomohiro Ishii vs. Kazuchika Okada qui n'arrivera pas encore ... et encore tout le reste qui repose ci-dessous, dans la quatrième édition de la Review Press !
WWE
-- Après l'entrée de Kid Rock dans son Hall of Fame et avant l'officialisation de John Cena vs. The American Bad-Ass à WrestleMania 34, la WWE a annoncé l'inauguration de la première Fabulous Moolah Memorial Battle Royal au Superdome. Toujours dans la poursuite de sa campagne médiatique prônant l'égalité hommes-femmes sur son ring, elle devrait devenir une tradition annuelle similaire à l'Andre The Giant Memorial Battle Royal masculine, démarrée justement à la Nouvelle Orléans en 2014. Si le tout-premier Women's Royal Rumble a été une décision bénéfique et félicitée, celle-ci n'a jusque là reçu que de la haine - la révolution (forcée quoique bénéfique sur le ring) est devenue scandaleuse.
Pourquoi ? Parce que The Fabulous Moolah, figure pionnière dans la propagande menée par Stephanie McMahon et ses sujets, n'est autre que la femme la plus diabolique de l'histoire du catch. Manipulation politique, racket, maltraitance, proxénétisme, complicité de viol : cet article-forum effarant (déniché par Maffew de Botchamania) déballe toute l'étendue de son casier insoupçonné pour celui qui ne connaîtrait d'elle que ce que la WWE a choisi de lui montrer.
-- Dans la même veine, VoxCatch a proposé une remise en question détaillée de cette "Women's Revolution" tant agitée par la WWE, qui regarde ailleurs quand ça l'arrange : inégalité des salaires, sexisme et tout le tutim. Moins violent mais tout aussi éclairant !
-- Là où la WWE passe, le débat ... surgit ! Depuis le 10 mars, la chaîne TV française L'Equipe 21 diffuse désormais tous les samedis matins une heure compactée de RAW commentée par Christophe Agius et Florian Gazan. Si c'est sans doute un bon signe pour la nouvelle génération de fans de catch à venir (et un programme de plus pour allonger le samedi matin devant la télé, pour mes neveux ^^), ce retour de la WWE sur la TNT n'est pas sans rien à redire. Ainsi ai-je lancé un débat Twitter très animé, dans le bon sens du terme, tout en argumentation, en exemples et en contre-exemples. Pour le coup, un bon signe de l'état intellectuel de la communauté française de fans de catch actuelle !
Japon
-- Dans le monde médiatique d'aujourd'hui, on peut même trouver des perles dans un coin perdu de Twitter. Suite à la reformation tant attendue du duo de Kenny Omega et Kota Ibushi, un "twittos" a publié une Twitter Thread entière consacrée au moindre détail de leur histoire commune, racontant fabuleusement bien leur relation "kayfabe". Un magnifique complément d'information à la toute aussi magique et émotionnellement chargée (mais "NJPW-centric" ) vidéo de Showbuckle :
-- En parlant d'émotions fortes, c'est toujours avec un plaisir un peu triste que de repenser à la fin de carrière (momentanée ? :/) de Katsuyori Shibata. C'est sûrement ce qu'a ressenti notre ami Vincenzo du Coin du Bourrin lors de la rédaction de son très bon article sur les conséquences de la pratique d'un style trop réaliste, comme celui du "strong-style" à la Shibata. Une superbe vulgarisation du phénomène dans la lignée de mes nombreux articles (et un reportage !) sur le sujet.
-- L'annonce s'est faite discrètement et seulement unilatéralement il y a à peine quelques jours. La New-Japan Pro-Wrestling tiendra en juin un show spécial en Floride, dans le célèbre Ocean Center (une salle de 9000 personnes, qui a vu deux "heel-turns" de Hulk Hogan - en 1996 et en 2010), en collaboration avec la convention de jeux-vidéo CEO. Souvent parrainnée par Kenny Omega (qui y avait notamment rencontré Xavier Woods l'an dernier dans un combat de Street Fighter) à de multiples reprises, cette convention américaine n'a donc pas eu besoin de passer par la ROH, alliée locale de la NJPW, pour avoir le feu vert. Quand Joe Koff disait qu'il n'avait "rien contre un show NJPW only" en Californie (car région très peu fréquenté par la ROH), il ne pensait pas que celle-ci irait sur son territoire ... Une très bonne analyse développe tout cela et remet parfaitement en question l'avenir, définitivement en pente, de la relation NJPW-ROH.
-- Pour finir sur la NJPW, pour ceux qui voudrait la découvrir pour la première fois ou la découvrir davantage (et ce, sans jeu de mots osé), ne cherchez plus, notre cher Florian de Catch Au Quotidien a écrit l'article qu'il vous faut !
Ailleurs
-- Les choses changent, lentement mais sûrement, pour le catch français ... Ca se sent. Et même ça se voit ! Dans deux excellents articles signés VoxCatch, deux extrémités du spectre du catch français sont observés et décortiqués. La première, Wrestling Stars, est une promotion familiale qui pendant ces belles heures (celles, les mêmes pour tous, de l'apogée de l'ère NT1) remplissait presque le Cirque d'Hiver. Elle n'est pas tout à fait du côté du progrès mais se débrouille malgré tout. La seconde sort enfin du lot sur la scène parisienne après plusieurs années de travail acharné, notamment avec un show qui aura rassemblé toute la famille média catch : SuperClash II.
-- Les choses changent aussi du côté des médias plus "mainstreams". Dans une publication inattendue, Vice France a laissé la parole à une catcheuse française indépendante du nom de Camille Grignon. Un magnifique portrait de la réalité du catch français : sa précarité mais aussi son avancée.
-- Il y a deux ans presque tout juste, je démarrais une nouvelle chronique sur CAQ, analysant le catch non-WWE avec un point de vue parfois un peu alternatif (et donc précurseur de ce présent site) avec une tribune sur la dégringolade créative et in-ring à venir pour la Ring of Honor. Deux ans plus tard, les matheux de Voices of Wrestling confirment mes craintes dans un article plein de statistiques, de tableaux et de graphiques, dont ils ont seuls le secret. (Enfin, ceci prouve cela, seulement si vous n'avez pas vu l'excellent 16th Anniversary Show ...)
-- Après tout qui a besoin de la ROH, quand les "storylines" de Being The Elite se suffisent presque à elles-mêmes ? C'est la question que l'on se pose après la lecture de cette interview des Young Bucks sur Sports Illustrated, ou les deux génies qui ont montré comment aujourd'hui on pouvait jouer avec le "kayfabe". A la croisée des regrettées Kevin Steen's Weekend Escapades et les EVOLVE Mini-docs de Kenny Johnson, les créations des Young Bucks sont exactement ce dont le catch américain a besoin (et ce dont je n'arrête pas de parler depuis des années !!! #modestie).
-- Enfin, j'aimerais féliciter une nouvelle fois la fusion (ou plutôt la gentille phagocytose) des Cahiers du Catch avec VoxCatch et j'invite les nouveaux fans de catch à découvrir la pensée des anciens, "alternative" à leur manière avant l'heure.
Le podcast du mois
-- Le New-Japan Purocast est peut-être la meilleure source d'analyse concernant tout ce qui tourne autour de la NJPW. Ses deux podcasteurs possède une alchimie proche des meilleurs duos de commentateurs de l'histoire du catch - Gorilla Monsoon & Jesse Ventura ou Jim Ross & Paul Heyman en tête. Ainsi, quand parfois un désaccord éclate, la discussion s'enrichit d'une belle argumentation, le pour valant autant que le contre. Commentant le très bon doublet d'Honor Rising 2018, dans l'un des derniers épisodes, ils se sont attelés un instant à savoir comment Kenny Omega pourrait bientôt "main-eventer" un show de la NJPW au Madison Square Garden !
La vidéo du mois
-- Entre le documentaire promotionnel sur NJPWWorld pour le retour des Golden Lovers ou encore le chef d'oeuvre annoncé d'HBO sur André Le Géant, ils sont nombreux les documentaires catch à pleuvoir ces temps-ci. Pourtant, il y en a un qui sort du lot ce mois-ci. Il est consacré au le plus grand catcheur mexicain inconnu de l'histoire du catch et le catcheur favori des joyeux drilles de Being The Elite : Chico El Luchador !
What I Liked This Month : Les Matchs du Mois - édition février 2018
- Par heisenbergbad
- Le 08/03/2018
- Commentaires (1)
Après un mois de janvier exceptionnel, l'année 2018 continue avec un mois de février de haute qualité. L'opportunité est le mot qui définit ce mois : de nombreux catcheurs ont dû relever des défis qui définieront sans doute leurs carrières à l'avenir ... à moins d'être passés inaperçus à cause du retour des Golden Lovers !
Kazuchika Okada © vs. SANADA – IWGP Heavyweight Championship Match (NJPW The New Beginning In Osaka - 10/02/18 - Osaka, Japon)
SANADA est sans doute l'"Ingobernable" qui aura le plus frustré Okada. Avec EVIL et Tetsuya Naito précédemment, ce dernier arrivait toujours à obtenir quelque chose à exploiter, mais rien de la part du froid et silencieux SANADA. Il n'aura enfin parlé pour la première fois au micro à la NJPW, pour seulement provoquer le champion davantage - ne lui laissant que trop peu pour pour percer son "Cold Skull".
Aux vues de ce "booking", beaucoup de fans ont pensé que SANADA pourrait le surprendre et créer ce qu'on appalle un "upset". Après tout, c’est dans cette même arène que Okada avait battu Hiroshi Tanahashi en 2012 et mis un terme à ses 400 jours de règne, alors pour son tout premier match pour le titre. Le doute planait donc sur ce match : Okada allait-il perdre sa couronne juste après sa victoire à Wrestle Kingdom 12, où tant le voyaient enfin chuter ?
SANADA s'est lourdement concentré sur la nuque d’Okada, notamment avec un un Sitout Piledriver sur la rampe d’entrée pour préparer son Skull End. Le 'Rainmaker' s'est retrouvé à plusieurs reprises dans son étreinte et plus Okada restait coincé et plus la victoire de SANADA semblait proche. Encore plus quand ce dernier enchaîna les Moonsaults, avant d'atterir sur le genou et perdre de préciseuses secondes à faire le tombé. L'ancien champion X-Division a même réussi à contrer des Rainmaker Lariats en dernière partie de match, créant davantage de doute sur l'issue du combat. Ce ne sera malheureusement pas assez pour Okada qui était bien parti pour sa dixième défense victorieuse.
Malgré la défaite, SANADA a encore fait forte impression et nul doute que ce ne sera pas son dernier match pour la récompense suprême de la New-Japan.
Jay Lethal vs. Jonathan Gresham (ROH Honor Reigns Supreme – 09/02/18 – Concord, Caroline Du Nord, Etats-Unis)
Jonathan Gresham avait sans doute là l’un des plus gros challenges de sa carrière, face à l’ancien ROH World Champion et plus long TV Champion de la compagnie. Le bien nommé Jay Lethal arborait cela dit, relax, une tenue hommage à 'Macho Man' Randy Savage. Mais peu importe la taille du défi pour l’un des meilleurs catcheurs techniques au monde, il était plus que prêt pour montrer tout son talent si sous-estimé selon moi.
Un match où toute la technicité reposait sur le maltraitement du bras gauche de Lethal par Gresham, le privant justement d’asséner sa Lethal Injection plus tard dans le match - c'est dire l'excellence de son "selling". Vers la fin de match, l'ex-Black Machismo a néanmoins réussi à trouver une faiblesse chez son adversaire quand il atterrit mal sur le genou à l’extérieur. Une erreur qu'il lui fera payé en le soumettant à l'aide d'une Figure Four Leglock, dont l'utilisation en tant que "finish" est très rare de nos jours.
Clairement l’un des meilleurs matchs à la ROH depuis un très long moment, et une performance qui aura démontré encore tout le talent d'un Jonathan Gresham trop souvent oublié.
Masaaki Mochizuki © vs. Kzy – Open The Dream Gate Championship Match (Dragon Gate Kotoka Road To Final - Day 5 – 07/02/18 – Tokyo, Japon)
Kzy dans un Open The Dream Championship Match : c’est finalement arrivé. Et ce, après avoir passé des années à jouer les "heels" - et surtout les bouches trous - dans ses "units" consécutives. Autrement dit, celui qui était là pour se faire battre dans les Multi Man Tag Matches. Mais être le "heel" à l'existence la plus longue à la Dragon Gate n'était plus soutenable pour Kzy : depuis 3 ans il ne fait que balayer l’ancien Kzy. Devenant un favori des fans, il se fait de plus en plus remarquer dans ses matchs.
Kzy est loin des YAMATO, Shingo et autres Yoshino, mais il n’a cessé de s’améliorer depuis son "face-turn". Après avoir enchaîné les victoires depuis fin 2017, il a accompli l’impensable en battant l’Open The Dream Gate Champion, Masaaki Mochizuki, et s'octroyant ainsi cette chance au titre.
L’un des vétérans les plus en forme du circuit japonais, Mochi a tout de suite mis très à mal Kzy en le surprenant avec un Yakuza Kick dans le coin à peine la cloche sonnée. Il a ensuite visé son abdomen avec plusieurs coups de pied très "stiffs". Mochizuki voulait voir si Kzy avait ce qu’il faut pour un tel challenge et l'a mis à l'épreuve.
Mais le combatiff Kzy a trouvé le moyen de renverser la tendance vers un 50-50 en s'opposant comme il pouvait face au champion. Je pense notamment à ce Neckbreaker très innovant, où il est parti en "slingshot" depuis le ring pour tordre la nuque de Mochizuki sur le bord du ring. Le champion avait beau continuer avec ses Kicks douloureux mais Kzy résistait et répondait même avec plusieurs coups d’avant-bras et uppercuts, passant proche d'une victoire-surprise ! Mochizuki ne s’attendait clairement pas à ça de la part de Kzy, qu'il ne considérait pas comme un danger à la DG. Mais quelle vaillance et quelle combativité !
Un superbe match donc pour débuter cette année à la DG. C'est probablement la meilleure défense de titre de Mochizuki jusque là, et un match clé pour le futur de Kzy à la Dragon Gate. Dévasté après cette défaite, Kzy a quitté son clan Tribe Vanguard, déclarant à YAMATO que s’il voulait avancer à la Dragon Gate, il devrait affronter YAMATO et BxB Hulk et donc ne pas être à leur côté. Le temps est venu pour Kzy de prendre l'importance qu'il mérite à la Dragon Gate.
Tyler Bate vs. Zack Sabre Jr. (PROGRESS Chapter 63 : Take Me Underground – 11/02/18 – Manchester, Angleterre)
Quelle affiche prometteuse et alléchante qu'est Bate vs ZSJ ! Difficile de ne pas être "hypé" par cette affiche entre ces deux prodiges du ring.
Zack n'a eu de cesse de tordre et de manipuler les différents membres de Bate comme pas possible. L'ancien WWE UK Champ' a vraiment eu du mal à placer son arsenal habituel tant ZSJ s'accrochait à son corps d'une manière dont lui seul a le secret et le talent. C'est dingue l'efficacité technique de ce dernier ! Les séquences étaient vraiment très fluides, aidées par une bonne alchimie qui nous donne envie d'en voir plus entre les deux !
Le Top du Sniper : 5 prochains matches à ne pas attendre en 2018
- Par housni-sniper
- Le 26/01/2018
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Remarque : Ces derniers jours, les sites de catch se sont précipités de partager la nouvelle telle l’annonce de Kenny Omega vs. Chris Jericho : le couple de futurs "hall of famers", Carmella & Big Cass se sont séparés. Selon le Wrestling Observer de Dave Meltzer, il se pourrait que la jeune fille ait quitté la légende vivante du catch américain suite aux derniers articles du Sniper… mais bon, cela ne nous… regarde pas. Par ailleurs, toujours suite à l'actualité, le meilleur ami de The Alt ne sera en aucun cas assimilé à ce Top, et son nom ne sera même pas mentionné. Merci de votre compréhension, bonne lecture.
Alors que l’année 2018 débute à peine, Wrestle Kingdom 12 vient de poser les bases pour cette nouvelle année à la New-Japan Pro Wrestling - et les deux premiers New Beginning 2018 les ont merveilleusement bien ébranlé. La saison de WrestleMania 34 est sur le point de se lancer du côté de la "deub deub i" avec son traditionnel (et bordélique) Royal Rumble, tandis que la Ring Of Honor commence justement à annoncer ses têtes d’affiche pour son annuel Supercard Of Honor. Quant à tous les sites web de catch possibles et imaginables, ils s'attèlent déjà à débattre des "plus belles affiches" que pourrait nous offrir cette nouvelle année.
Le Sniper, lui, avec cette sagacité qui le caractérise, a préféré entrevoir l'année 2018 sous un autre angle : imaginer le pire, pour mieux vous y préparer - une noble tâche, pour une fois. La WWE, la NJPW, la ROH, Impact Wrestling… tout le monde va y passer !
#5 - Dalton Castle vs. Punishment Martinez II (Ring of Honor)
Le Top du Sniper ne pouvait pas mieux commencer que par un match qui a officiellement eu lieu ! Cependant, un rematch est sans aucun doute possible avant la fin de l'année, il se pourrait donc que votre serviteur soit doté d'un don de voyance ... même si, Bray Wyatt champion du monde, je ne l’avais pas vu venir mon pote.
Ce match a récemment ravi le public de Nashville, voyant le champion conserver son titre face à un Martinez rancunier post-match. Mais dites-vous bien une chose : il y a 10 ans, bientôt jour pour jour, cette même ceinture mondiale de la promotion de catch numéro deux actuellement aux États Unis avait été remise en jeu dans un match entre Nigel McGuinness et Chris Hero.
Cela en dit long sur le non-enthousiasme que l’on peut avoir à l’annonce probable d'une revanche de ce Main-Event. Malgré un excellent talent d'acteur et une grosse dose de charisme, Dalton Castle ne remplit absolument pas le cahier des charges in-ring pour avoir un règne à la hauteur de ce qu’a connu cette ceinture. Punishment Martinez, lui, n’est qu’une clownerie extrême. Acting zéro, charisme zéro et in-ring presque zéro.
Je vous laisse imaginer la joie du Sniper si ce Baron Corbin 2.0, dont le jeu est digne d’une série B allemande, viendrait à remporter la ceinture principale de la ROH. Ceinture anciennement portée et honorée par des Bryan Danielson, Samoa Joe, Nigel McGuinness, Austin Aries, Jay Lethal et j'en passe !
D’autres matches seraient bien évidemment pires à imaginer pour cette nouvelle année, mais c’est déjà une petite inquiétude pour le Sniper ...
#4 - Kazuchika Okada vs. Kenny Omega IV (NJPW)
Et là, c'est le drame ! Deux semaines après lui avoir fait toutes les éloges possibles dans son précédent article, voilà que le Sniper se met à mettre l’actuel IWGP Heavyweight Champion dans un affrontement qu’il ne veut pas voir en 2018… qui plus est face à la 'Best Bout Machine', Kenny Omega ! Quel homme dégueulasse.
♦ Pourquoi le règne de Kazuchika Okada ne doit pas s'arrêter ♦
Mais le Sniper va s’expliquer auprès de ses fidèles convaincus. Comme vous vous en doutez, Okada est son catcheur favori et Kenny Omega est probablement le meilleur catcheur nord-américain de cette foutue planète actuellement, et sans doute en passe de devenir le meilleur catcheur canadien de tous les temps (Bret, bien le bonjour). Vous imaginez si la NJPW nous offrait déjà, à nouveau ce match, pour la 4ème fois en l’espace d'un an et demi ? NON !
Il n’est pas dit que l’histoire entre deux des top-stars de la NJPW doit s’arrêter à la victoire d'Omega sur Okada en demi-finale du G1 Climax 27, mais la suite ne doit pas avoir lieu si tôt, sous risque de briser une magie qui nous a offert trois des meilleurs combats de catch de tous les temps. Ainsi, les chemins de ces deux étoiles (pas celles de Papy Meltzer) ne doivent pas se recroiser avant 2019 et, d’ici là, Okada pourra continuer à distribuer le meilleur match des carrières de chacun de ses adversaires. Quant à Kenny Omega, il pourra enfin profiter de sa réunion avec son 'Golden Lover', Kota Ibushi, ses "Ten Boots" à la Ring Of Honor et ses parties de Street Fighter en direct sur Twitch.
#3 - The Velveteen Dream vs. Baron Corbin (WWE/NXT)
On rentre dans le Top 3, et ça va rapidement se voir. L’ex-Patrick Clark, désormais sous le nom de Velveteen Dream, a eu l’occasion d’exposer toute l'étendue de son talent au monde du catch lors de NXT TakeOver : Houston face à Aleister Black, et plus récemment face à Kassius Ohno à TakeOver : Philadelphia.
Comme tout catcheur ayant fait suffisamment couler de sueur sur le ring de NXT, il se verra forcément condamné dans le "main-roster" et probablement dès cette année. Et c’est là qu’on dévale la falaise, sans frein, le volant bloqué, et une fille à mauvaise haleine côté passager. Dans ce fameux main roster où le Velveteen Dream devra suivre un scénario de sitcom jusque dans ses mots et ses pas, il aura une chance de tomber sur l'horrible, le regrettable, Baron Corbin.
Une sorte de remake parodique dégueulasse du Dream vs Black de NXT pourrait malheureusement avoir lieu, mais sans la liberté de NXT, sans le talent de Aleister Black, et sans l’ambiance d’un TakeOver. Évidemment, le match sera horrible, fade, et inutile comme tous les affrontements du 'Sick Wolf'. Mais, ce serait évidemment Velveteen Dream qui serait le fautif aux yeux de Vinny Mac, fan #1 (et probalement le seul) de l'ex-champion des Etats-Unis.
Un mauvais match + un début de carrière prometteur qui partent en vrille ? Vive la "vévéheu" !
#2 - Abyss vs. Austin Aries (Impact Wrestling)
Tout fan de catch connaît probablement un catcheur dont il ne comprend pas la popularité. Pourtant respecté de tous, vous n’avez jamais compris ce que tous les autres lui trouvaient. Et bien pour le Sniper, l’un de ces catcheurs est Abyss.
Des règnes de champion complètement oubliables, des matches médiocres, des rivalités encore pires et des looks plus nazes les uns que les autres…. Si demain il nous annonçait que son but était d’imiter au mieux le 'Big Red Monster' de Stamford, j’écrirais un article pour louer son génie sur The Alt dans la minute qui suit [Note de l'éditeur : non merci !].
La TNA…euh, Impact Wrestling…euh, GFW...euh, Impact Wrestling a frappé un petit-grand coup en rapatriant l’une des plus grandes stars de son histoire, Austin Aries. Le vegan le plus engagé de la planète catch s’est même vu aussitôt couronné champion principal de la promotion. Maintenant ce mini "good buzz" passé, elle pourrait désormais malheureusement revenir à ses bonnes habitudes (elle a bien rechangé de ring), et tout gâcher en mettant Austin Aries et sa ceinture tout fraîchement acquise dans une rivalité face au cousin éloigné de Bray Wyatt.
♦ Suivre l'actualité du catch indépendant sur le Facebook de The Alt ♦
Pour marquer le coup et déposer la cerise sur le gâteau, Impact pourrait même rappeler le génie de première génération pour l'occasion : Vince Russo. Ainsi, il écrirait au mieux cette "feud" et ressortirait le Last Rites Match de son odieux placard. Ou bien inventerait un match où le perdant serait obligé de se faire un steak de boeuf, et quelque chose me dit que du coup, il y aura changement de titre et démission d'un des deux protagonistes. #ThisIsWrestling
#1 - Kane vs. … Big Cass (WWE)
Omettre Big Cass dans ce genre d’articles, c’est se priver de vivre !
« Le catch, quand il est bien fait, il n’y a rien de mieux. Mais quand c’est mal fait, il n’y a rien de pire ». En déclarant ceci il y a quelques années, la légende de la ECW, Raven, avait déjà bien résumé l’idée de ce match...
Comme la mer qui s’approche et qui s’éloigne, Kane est très mouvant. Il renaît. Puis disparaît de nouveau. Pour revenir à nouveau. Avant de repartir… Peut-être pour prendre des vacances de tout ce que l’équipe créative de la WWE lui a fait endurer pendant plus de 20 ans.
Avant de se blesser contre le porc tout fraîchement balancé, notre ami Big Cass profitait d'un beau "push". Passer par un Kane assoiffé de nouveaux tristes affrontements à son retour est extrêmement probable - tant on sait que Vince McMahon aime le Big C et raffole de Giant vs Giant matches - et très dangereux pour l’avenir du catch. Comme Steamboat vs Savage, Misawa vs Kobashi, Michaels vs Taker ou Okada vs Omega, il y aura un avant Cass vs Kane, et un après. Ni les fans, ni les "workers", ni les promoteurs ne seront plus jamais les mêmes après un tel match.
Et, comme prédit plus haut, fort de son retour réussi à Impact, pour le plaisir de.... de quelqu'un, peut-être ? Vince Russo pourrait justement être repris par la WWE et faire de ce match légendaire, un Carmella On A Pole Match !
Le Sniper reviendra avec de nouvelles cibles ! Who’s Next ?
La Review Press #2 : La sélection mensuelle d'articles catch à lire
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- Le 19/11/2017
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A lot can happen in a month ... Des événements historiques inattendus de NJPW Power Struggle 2017, à l'annulation inespérée de Brock Lesnar vs. Jinder Mahal (transformé en un "dream match" Lesnar vs. AJ Styles qui l'était encore plus !), en passant par le renouvellement ric-rac pour une saison 4 de Lucha Underground et un lancement de Cultaholic entaché par le scandale Adam Blampied, ce dernier mois ne manquait pas de sujets de discussion !
Néanmoins, toujours dans un soucis d'offrir un regard alternatif sur le catch dans tous les sens du terme, cette nouvelle Review Press de The Alt reviendra sur tout le reste (et plus encore !). De l'image honteuse de l'Ultimate Warrior masquée par la WWE, la merveilleuse histoire humaine et sportive du rescapé Joe Doering ou encore l'exclusivité non seulement française mais mondiale de nos amis des DeezPodcasts, attendez vous à découvrir de nouvelles facettes du monde du catch avant d'aller critiquer ou adorer les Survivor Series 2017 !
Avant tout, petit tour des réclams' : n'hésitez pas à faire connaître The Alt et à faire tourner cette Review Press au plus de fan de catch possible (la précédente édition est à lire ici). Abonnez-vous au Bulletin Indy sur Facebook (pour pleurer, comme moi, devant la cérémonie d'adieu à la Dragon Gate de Ricochet) ou à mon compte Twitter pour d'autres conseils de lecture. Si ce n'est déjà fait, lisez les derniers articles de nos chroniqueurs : le Top du Sniper sur des "babyfaces" qui feraient mieux d'être "heels" et, pour ceux qui aiment le catch par équipe, la dernière sélection mensuelle des matches à voir.
... Et en attendant la prochaine Review Press, have a TOO SWEET christmas !
WWE
-- L'envers du décor : c'est le mystère de la fabrication, la réalité entre les lignes de cette fiction "réaliste" qu'est le catch et les aléas de la vie quotidienne de ces hommes et femmes qui la composent, qui intriguent aujourd'hui au plus haut point les fans de catch. F4WOnline le réalise dans sa critique du récent documentaire sur 'Nature Boy' Ric Flair, de la série 30 For 30 d'ESPN.
Il ne reste plus qu'au WWE Network d'en reprendre les principes (à l'instar de ce qu'il essaye de faire avec WWE 24) pour enfin reformuler son produit catch à la hauteur des attentes modernes !
-- En parlant de potentiel mal exploité, Sports Illustrated s'est intéressé au cas de l'ex-Hornswoggle et du cas des personnes de petite taille dans le merveilleux monde du catch, en particulier de la WWE. Cela ne choquera sans doute personne de savoir qu'elles sont considérées comme une blague parce qu'un certain Vince McMahon n'arrête pas d'en rire.
-- Toujours concernant le mauvais traitement multi-dimensionnel de la WWE, Rolling Stone a très bien décortiqué tous les défauts de l'énième rivalité rushée entre les rosters de RAW et SmackDown Live!. Ou comment complètement se foutre des fondamenteux de narration les plus basiques.
-- La compagnie de Stamford n'est malheureusement pas qu'un fournisseur de "divertissement sportif", elle aussi une entreprise à la politique médiatique sans concession. Dans un article salué par Dave Meltzer, qui aura su en réveiller plus d'un, Vice Sports dénonce à quel point la WWE est hypocrite dans son utilisation médiatique de l'héritage de l'Ultimate Warrior, probablement l'une des personnes les plus détestables et détestées du milieu du catch.
-- Pour finir sur une note positive (que l'on ne m'accuse pas de manquer d'objectivité), il faut reconnaître que parfois la WWE semble bien se rappeler comment raconter une histoire avec efficacité. C'est exactement ce que démontre Tim Kail du Work of Wrestling dans sa critique sélective du RAW pré-Survivor Series 2017, en s'intéressant plus particulièrement au segment entre Jason Jordan, Kurt Angle, Stephanie McMahon et Triple H.
Japon
-- Comme évoqué plus haut, le dernier "super-show" de la New-Japan avant Wrestle Kingdom 12 a réussi à produire un buzz rarement égalé par un autre événément de même envergure cette année. Parmi les grands matches et les surprises retenues, le retour "repackagé" de l'ancien "young lion" Jay White n'a pas fait l'unanimité. L'homme (ou plutôt la mèche) derrière l'identité mystère de Switchblade a été positionné directement face au champion Inter-Continental IWGP, Hiroshi Tanahashi, dans les toute-dernières minutes du show, lançant ainsi la promotion de leur match prévu pour le 4 janvier 2018.
"Trop risqué", "trop rapide", "opportunité non-méritée" : beaucoup (et pour être honnête, moi y compris) estiment que, ce faisant, Gedo & Jado gâchent l'Hiroshi Tanahashi des Dome Shows. Cependant, tout comme Larry Csonka le relève sur 411Mania en réaction de ces inquiétudes, eux au moins sont prêts à user des grands moyens pour créer une star.
-- Silas Young, "le dernier vrai homme" de la Ring of Honor, n'est pas le seul à se réclamer de Stan Hansen. L'imposant Joe Doering en a fait sa marque fabrique, avec bien plus de succès du côté de l'All-Japan Pro-Wrestling. Malheureusement, cette réussite a failli rester à jamais inachevée lorsqu'en février 2016, on lui trouva une tumeur au cerveau. Taureau plein de vie sur le ring, Doering n'est pas du genre à abandonner : son t-shirt "#FuckCancer" (ci-contre) en est la preuve.
Tumeur retirée, il est récémment revenu entre les cordes et a même décroché un nouveau titre de champion Triple Crown. L'un des auteurs de F4WOnline détaille ce retour inespéré et plein d'ondes (et de LARIATOOO !!!) positives.
-- Enfin, avant de regagner le reste du monde, n'hésitez pas à jeter un oeil au dernier Portrait Indy de Florian de Catch Au Quotidien (ex-KermitSplash sur The Alt) consacré au légendaire Mitsuharu Misawa. A lire pour tous les nouveaux fans de Puroresu !
Ailleurs
-- Pendant que la NJPW s'affirme davantage sur tous les plans (accès facilité de Wrestle Kingdom 12 aux fans occidentaux, buzz sur le dos de la WWE, nouvelle diffusion massive en Inde, etc), l'ancienne alternative principale à la compagnie de Stamford s'enfonce à nouveau dans la boue dans laquelle elle patoge depuis des années. Comme le remarque Larry Csonka en plusieurs points, la TNA/GFW/Impact Wrestling a produit un Bound For Glory 2017 globalement décevant à tous les niveaux.
Et les nombreux départs qui suivirent, ainsi que l'absence totale de réponse de la New-Japan en vue d'une collaboration salvatrice, n'arrangeront rien. Et si vous n'êtes toujours pas convaincu, il vous suffit de lire l'excellente analyse des Cahiers du Catch.
-- Le mouvement international, connu en France sous le #BalanceTonPorc, touche tous les milieux et toutes les industries. Du cinéma avec le producteur Harvey Weinstein, aux séries avec Kevin Spacey, en passant par le catch avec l'ex-star de What Culture et cerveau créatif de la WCPW, Adam Blampied. Au centre du lancement de Cultaholic, il a dû quitter le média avant même son démarrage effectif. Au sein d'un article assez complet, le Pro Wrestling Sheet résume l'affaire, déclarations de Blampied à l'appui.
-- Le WWE Shop n'est plus le seul géant du merchandising catch. Pro Wrestling Tees est, depuis quelques années, son concurrent le plus direct. Un empire permis par le "summer of Punk" en 2011, maintenu par les qualités marketings aigues des Young Bucks, et magnifiquement bien exploré par Sports Illustrated.
-- Avant de s'éloigner de l'actualité web et en particulier de Twitter, l'excellent Tim Kail pose la question de la légitimité des critiques et des débats, répondant simplement qu'une seule chose mérite d'être discutée - la qualité. D'après lui (à travers l'article en question et un podcast complémentaire), seule cette discussion de la qualité peut permettre l'ouverture de la communauté catch à de nouveaux membres, et faire admettre que le catch est bel et bien un art.
Les podcasts du mois
-- Après une bonne tranche de rigolade à l'écoute du dernier épisode du célèbre Attitude Era Podcast, courrez découvrir le nouveau podcast du fondateur de la Chikara, Mike Quackenbush. A la base destiné aux catcheurs indépendants souhaitant améliorés leurs compétences narratives, le bien nommé Kayfabe 2.0 est un vivier de compréhension sur l'art de faire un match de catch, un personnage de catch et une rivalité.
-- Plus particulièrement, pour tous fans de la New-Japan excités par le futur de la compagnie, je vous invite chaleureusement à écouter l'interview exclusive du représentant européen de Bushiroad (entreprise propriétaire de la NJPW), effectuée par nos amis de DeezPodcasts !
Les vidéos du mois
-- Avant d'achever cette sélection mensuelle, vous retrouverez les derniers mini-documentaires de Kenny Johnson sur Matt Riddle et Keith Lee ainsi que deux vidéos très travaillées sur Tetsuya Naito et le "booking" de la New-Japan dans la section "Daily Catch" de The Alt.
-- Suite à son rachat raté de la TNA, Billy Corgan (accompagné par Dave Lagana, l'ex-head writer de la compagnie de Nashville) s'est retrouvé propriétaire majoritaire de cette bonne vieille National Wrestling Alliance. Fan de catch "old-school", le leader des Smashing Pumpkins compte la remettre au goût du jour suivant un plan de plusieurs années. Cette quête presque impossible a commencé avec l'appréciable web-série Ten Pounds of Gold, s'intéressant à l'actuel champion du monde poids-lourd, Tim Storm - un professeur d'Histoire de 53 ans.
Le Top du Sniper : 5 gentils qui feraient mieux d'être méchants
- Par housni-sniper
- Le 29/10/2017
- Commentaires (2)
Une dernière défense de titre pour Kazuchika Okada, un « dream match » entre les deux premiers leaders du Bullet Club, le « come-back » in-ring imprévu de Kurt Angle et 226 mauvais matchs sur 225 disputés par Enzo Amore plus tard, le Sniper revient reprendre du service !
Parfois trop fade, parfois « has-been » ou bien juste mauvais, il y a plusieurs façons d’être un « mauvais gentil » - autrement dit, un gentil n'attendant plus que de passer du côté obscur. Dans le viseur ce mois-ci, 5 stars du monde du catch actuel pour qui, il serait peut-être préférable de changer de bord dès l’an prochain … avant de disparaître du radar des fans de catch. Et 5 traitements « fantasy booking » par fléchettes tranquillisantes pour les sortir d'affaire !
♦ Le Top du Sniper : 5 catcheurs qui seraient mieux ailleurs ♦
Cible « honorable » - Big Cass, just because !
Parce qu'il est forcément trop bon pour être vrai, celui qui sait si bien botter le cul d'Enzo Amore … Et parce qu’il faut toujours commencer un Top 5 du Sniper avec humour ! Maintenant, passons aux choses sérieuses.
Cible #5 - Apollo Crews, « the one with the smile on his face »
À moins d’avoir une haine sincère envers la bonne humeur, il est difficile de ne pas aimer ce bon vieux Apollo. Un « worker » d’exception, fan de Rick Ross, talent fidèle et un sourire « ultra bright ».
Où est le soucis alors me direz vous ? Et bien, le musclor de Titus World Wide n’a que son sourire comme gimmick.
J’arrive, je souris, donc je suis « face ». Aujourd’hui, c’est la mort assuré pour des catcheurs aussi superficiels : à moins d’avoir les dents blanches comme passion première, il est bien compliqué d’accrocher au produit Apollo Crews. Ainsi, un « heel-turn » pourrait peut-être enfin apporter de la consistance au pauvre ancien Uhaa Nation.
→ Fantasy Booking : L'édition 2018 du Royal Rumble Match arrive à grand pas, et pour la seconde fois de l’histoire, il se déroulera avec 40 catcheurs – 20 de RAW et 20 de Smackdown Live ! C'est lors de ce show ouvrant une nouvelle « Road To WrestleMania » qu'Apollo Crews pourrait connaître son heure de gloire.
Dès le mois de décembre, Apollo Crews, Titus O’Neil et Akira Tozawa annoncent officiellement leurs participations au Royal Rumble Match avec un fait un peu particulier : la vidéo d’un jeune super-fan de Tozawa (ça n’existait pas avant que vous lisiez ça, mais maintenant si) voulant absolument le voir faire une Rey Mysterio (auteur du record de 62 minutes, 5 ans et 33 secondes lors du Rumble 2006) et remporter le tout.
Cette vidéo avait jusque là fait le buzz sur les réseaux sociaux, et se voit donc même relayée par la WWE (ouais, des fois ils sont malins … dans notre imagination) !
La popularité de Tozawa augmente à chaque épisode de RAW et ses compères Crews et O’Neil ne cessent d’être derrière lui et à faire la promo de la future prestation du Japonais au Rumble Match 2018.
À une semaine du Rumble, à RAW, entre une promo pourrie de Bray Wyatt et un « DUD » d’Enzo Amore, Tozawa arrive sur le ring, visage fermé et concentré en annonçant que dimanche sera SON show. Il dit qu'il n’a pas vraiment eu sa chance à 205 Live et que la force apportée par son petit fan le rend plus fort que jamais. Crews & O’Neil arrivent sur le ring à la demande de Tozawa, puis ce dernier pointe le public et leur dit : «Les gars, c’est pour eux qu’on fait ça, pour eux qu’on est là, alors honorons-les ! ».
Apollo Crews lui affirme néanmoins que dimanche, c'est lui qui gagnera et que tout ira bien pour Titus World Wide. Tozawa ne l’entend pas de cette oreille et lui répond « ton sourire et ta bonne humeur ne nous aideront pas dimanche, ta hargne et ta détermination si… j’espère pouvoir compter sur vous pour m'aider ! »
Dimanche 28 Janvier 2018, Wells Fargo Center de Philadelphie. Le Royal Rumble Match débute : Kane entre numéro 1 et Big Show en numéro 2.
Face à face inédit digne de Rock/Hogan ou Rock/Cena, la foule est en plein délire (#ironie). Puis entre le numéro 3, le thème de Tozawa retentit, il s'oppose aux deux géants et les élimine consécutivement ! Les minutes passent, toujours aucun signe de Crews, ni de Titus (bon, pour lui c’est peut-être mieux comme ça). Tozawa est sur le point d’atteindre une heure de combat, et est seulement à quelques minutes de réaliser son rêve ainsi que celui de son fan numéro #1 et peut-être même de toucher du doigt le Main Event de WrestleMania… Lorsqu'un homme tout de noir vêtu surgit de la foule et l'éjecte du ring !
À une minute de la gloire, Tozawa voit ses rêves s’enfuir. L’homme en noir au milieu du ring enlève sa cagoule et … vla pas qu’c’est l’Apollo !
Apollo Crews, le sourire plus large et brillant que jamais, lui lance « alors, mon sourire tu le vois bien d’ici ? ».
Nous apprendrons plus tard que Titus avait été attaqué en coulisse par Crews, avant d’aller éliminer Tozawa. Une longue « feud » s’en suit après coup, entre Akira Tozawa et Apollo Crews.
Nul doute qu’IRL (ou « in real life » pour les plus vieux d'entre vous, ou « dans la vraie vie » pour les plus franchouillards) cette rivalité ne servira qu’à animer les « Kick Off Shows » - avec entre autre un « Titus O’Neil On A Pole Match . Mais bien construit, ce « heel-turn » d’Apollo Crews pourrait enfin (re)lancer sa carrière WWE.
Cible #4 - Seth Rollins brûle de raviver sa méchanceté
Un choix peut-être plus étonnant, mais bien plus évident étant donné que Seth Rollins fait très certainement des plans à long terme de WWE.
Comme Apollo Crews, Seth Rollins est un des tout-meilleurs catcheurs des États Unis. Tout premier NXT Champion de l’histoire, déjà deux fois champions du monde, une fois champion U.S, et actuel RAW Tag Team Champion… seulement, tout n’est pas si beau.
Si Seth Rollins est un excellent catcheur et un plutôt bon « heel », il est un « babyface » exécrable, à en faire pâlir Sheamus, et auteur d'un « turn » horrible en faire jalouser Kane. En plus d’un manque de charisme à en affoler le viseur du Sniper, le « run » de « face » de Seth Rollins a surtout été gâché par… Triple H.
Oui, ce Triple H qui a toujours mis en avant Seth Rollins à la télé. Que ce soit quand il est devenu NXT Champion, Mister Money In The Bank ou WWE Champion.
Comment pensez-vous que Rollins a t-il pu passer « face » ? En disant à Kevin Owens (alors devenu le nouvel élu de l’autorité) qu’il était un meilleur « sbire » que lui pour Hunter et Stephanie… ou en réalisant qu'il fallait mieux racheter ses péchés auprès des fans pour pas se faire huer dès son retour ? Oui, en 2016 nous sommes tombés assez bas pour avoir un « face turn » pareil dans le programme le plus important de Monday Night RAW.
Serait-ce une des envies créatives tordues de Triple H pour rester « over » et d’être un point central de la « feud » même quand il n’est pas là, afin de pouvoir revenir en héros et prendre un « spot » de choix à WrestleMania ?
« Hmmm, noooon …. » Et moi j’suis fan de Big Cass ?!
→ Fantasy Booking : Une fois la re-formation du Shield terminée et le Royal Rumble Match remporté par Roman Reigns, il faudra bien remettre sa tenue de mi-Power Ranger, mi-Catwoman et défendre les titres par équipe de RAW, avec un « babyface » encore plus indigeste que lui : Dean Ambrose !
D’ailleurs, pourquoi Seth Rollins passerait « heel » après l’avoir déjà fait, et pas ce pauvre Dean Ambrose ? Après 3 jours de réflexions, ma réponse la plus aboutie possible est : Dean Ambrose, tout l’monde s’en fout.
Rollins & Ambrose étant une équipe « basic WWE », où l’on sait qu’il y aura trahison avant même la formation, il est évident que la séparation des deux doit avoir lieu avant WrestleMania afin d’arriver à un affrontement à la Nouvelle Orléans (et quelques segments gênants). Fast Lane est - selon moi - le bon moment (traduction : c’est le bon moment).
À Fast Lane, Rollins et Ambrose se retrouvent face au Revival. Alors que tous les sites de news partent sur un « heel turn » de Dean Ambrose et un match entre les deux membres du Shield à WrestleMania, lors de Fast Lane, c’est finalement Seth Rollins qui trahit à nouveau Dean Ambrose avec… un coup de chaise ! En plein match de championnat, laissant ainsi les titres par équipe de RAW au Revival.
Le lendemain, Seth Rollins débarque sous les huées, prend le micro et affirme : « comme tous les « good guys » de ce business, Dean, t’es vraiment trop con ! ».
S’en suivrait une rivalité plus intense, plus violente et plus poussée que leur première à l’été 2014. #BurnItDown
Cible #3 - Kazuchika Okada : fatigué, agacé, énervé !
The RainMaker ! Tout fan de catch doit regarder cette saison 2017 de Kazuchika Okada avec de l’amour, de la passion…. et un barreau de malade.
Quelle idée, me direz-vous, de rendre détestable le meilleur champion du monde de la planète catch, qui régale le public depuis 2012 et est peut-être l'un des meilleurs catcheurs de tous les temps et la plus grande réussite créative de Gedo ? Et bien pourtant, ça se tient.
La NJPW nous raconte une histoire avec Okada depuis le G1 Climax, simple et logique. En plus d’une blessure, Okada est en perte d’élan depuis le tournoi, et à de plus en plus de mal à gagner ses matches. Une défaite contre EVIL à la journée 14 (sa première défaite depuis plus d’un an) et une autre face à Kenny Omega lors de la journée 18. Depuis, le protégé de Gedo a dû défendre son titre difficilement lors de NJPW King Of Pro Wrestling. Un affrontement qui serait « Match Of The Career Candidat » sur l’échelle d’Enzo Amore, mais très décevant sur l’échelle New Japan et Okada.
Pendant ce temps là, un certain « Ingobernable », Tetsuya Naito monte à une vitesse fulgurante. Au point qu’il est en train de recevoir toutes les faveurs du public Japonais. En plus d’avoir la pire coupe de cheveux de la promotion, il a été auteur notamment de deux excellents matches contre Hiroshi Tanahashi pour le titre Intercontinental, du peut-être meilleur match de la toute jeune carrière de Juice Robinson, et surtout, d'une finale en feu d’artifice avec sa victoire du G1 Climax 27. Et pour bien commencer 2018, il affrontera bien évidemment Kazuchika Okada à Wrestle Kingdom 12.
→ Fantasy Booking : Le Main Event du plus gros show annuel de la New Japan Pro Wrestling est déjà connu, et quelle meilleure place pour le « heel turn » de Kazuchika Okada que ce Main Event face au mec dont il pensait s’être débarrassé à WK 8, qui est monté dans la popularité des fans avec une attitude plus que déplorable, et qui pourtant aujourd’hui devient le plus populaire des deux ?
Dans ce match où ces deux leaders de clan se disputent le titre le plus prestigieux de la planète catch aujourd’hui, la foule est désormais totalement acquise à la cause de Naito. Okada est en plein doute et petit à petit dans le match adopte des techniques proches de ce qu’il a pu faire contre Satoshi Kojima au G1 Climax cette année. Du « trash talk », des petits coups de bottes méprisants alors que son adversaire est au sol… Okada semble faire le chemin inverse de Naito, qui lui est au meilleur endroit pour sortir le meilleur match de sa carrière, là où aucun Main Event n’a été noté en dessous de 4,75 (la quasi perfection) par Dave Meltzer depuis 2014.
L'édition 2014, là où Naito voyait son rêve de faire le Main Event du show d’abord gâché par Tanahashi et Nakamura, voyait également son rêve de remporter le titre IWGP détruit par le RainMaker d’Okada. Cette année l’issue sera différente : au bout d’un superbe « double turn », Naito devient le champion du peuple et Okada lui se lance alors dans un « run » de « heel » contre ce public qui l'a abandonné pour continuer au mieux sa - déjà - légendaire carrière.
Cible #2 - Trent Seven, le moustachu délaissé
Si 2017 fut une grande année pour Kazuchika Okada, elle en aura aussi été une excellente pour un trio de catcheurs britanniques sur les circuits indépendants européen et américain.
D’un côté, nous avons le leader du trio British Strong-Style, Pete Dunne, une dégaine de collégien redoublant et vénère pour un rien, amateur de la mise à l’amende, en période post-acné, l’air légèrement alcoolisé sur les bords, un singlet qui le sert un peu trop à certains niveaux… mais il est l’actuel WWE UK Champion et surtout, un sacré catcheur !
Ensuite, Tyler Bate. La victime du collégien pas super content, en fait, c’est tout l’inverse de Pete Dunne. Musculature à en faire jalouser John Cena, abdos saillants, jambes de cycliste/bûcheron, tête de premier de la classe, la plus belle moustache du pays… mais aussi un sacré catcheur ! Tyler Bate forme le duo « Moustache Mountain », avec…
… Trent Seven, qui n’a ni la victoire au WWE UK Tournament, ni l’honneur d’être le premier WWE UK Champion, ni le match à NXT TakeOver, ni le championnat principal de PROGRESS Wrestling, ni les muscles, ni la jeunesse, ni Liv Morgan et surtout, ni les faveurs premières de Triple H (encore lui !) comme les a le jeune Tyler. En somme, Trent Seven a toutes les raisons de sérieusement jalouser ses acolytes et de leur en faire baver !
→ Fantasy Booking : Comment ? Il faut être un des officiels de la WWE ou s’être trompé de passion pour ne pas comprendre la frustration de Trent Seven et comment elle se déversera et comme tout cela finira.
Où ? NXT TakeOver : New Orleans. Ce « turn » pourrait très bien voir le jour dans la promotion qui a fait révéler le talent de ce petit groupe à une bonne partie de leur « fanbase » aujourd’hui, mais le plus évident serait là où le plus de monde les suit, et là où le plus de monde les ont découvert, la WWE.
Pour cet événement, et avec des bases d’ores et déjà posées les semaines précédentes, Pete Dunne, Tyler Bate et Trent Seven affrontent The Undisputed Era dans un « Winner Takes All » avec les NXT Tag Team Championship et le NXT Championship du clan de Cole en jeu. Les épisodes de NXT avant le combat, Adam Cole, Fish et O’Reilly n’hésitent pas à mettre le doute dans la tête de Trent Seven en lui affirmant qu’il est dépassé, et qu’en comparaison de ses deux co-équipiers, il n’est qu’un fossile qui n’a plus la gueule, ni le physique pour être à leur niveau (oh, c’est un peu vrai non ?).
À TakeOver : New Orleans, Bate et Dunne dominent le match mais perdent sur un Small Package d’O’Reilly sur Trent Seven. Les trois britanniques se tiennent debout sur le ring, quand tout à coup Pete Dunne fait face à Tyler Bate, puis s'efface pour laisser place à une Seven Stars Lariat de Seven, sur Bate, qui restera dans les mémoires. Un passage à tabac s’en suivra et clôturera ce grand show, et cette grande amitié.
Cible #1 – KUSHIDA, le « Division Splitter »
Si il y a un « heel turn » qui pourrait attirer ma curiosité aujourd’hui, ce serait celui de KUSHIDA.
Pour moi, KUSHIDA est le meilleur poids-moyen, et peut-être le meilleur « babyface » actuel. Mais après s’être fait « squashé » à NJPW Sakura Genesis, après avoir perdu son titre ROH TV Championship aux mains de Kenny King, et surtout, son IWGP Jr Heavweight Title au profit de Will Ospreay, la frustration ne pourrait-elle pas monter à la tête du membre des Taguchi Japan ?
Parce que son style de randonneur, son gimmick de Marty McFly et sa montre dessinée sur le poignet (« sorry, I'm breaking the Fourth Wall ... »), on pourrait se dire que KUSHIDA est un petit gars cool, qui compte mener sa carrière en dehors des manipulations politiques, tel un Bryan Danielson ou AJ Styles… Seulement, ça ne serait pas marrant, donc disons que non, il n’est pas vraiment gentil.
KUSHIDA a l’air gentil, c’est une chose. Mais, l’est-il vraiment ? Je ferais le parallèle avec le récent « heel turn » de Sami Zayn, KUSHIDA pourrait être un « heel » génial en changeant son attitude progressivement. Et surtout, sans doute cela lui permettrait enfin de sortir de cette division Junior et de réaliser son rêve : celui d'affronter les poids-lourds !
→ Fantasy Booking : Alors hors de la course au titre, KUSHIDA voit Marty Scurll avoir sa chance au titre nouvellement acquis par « Willu Oseupreay ». Doit-il attendre son tour, en se contentant de matches par équipe, en compagnie d'un boulet de « young lion » ?
Ou peut-être, former une équipe avec Ryusuke Taguchi pour « remplacer » Ricochet en partance pour la WWE ? N’est pas Liger qui veut, et avec le temps KUSHIDA risque de fortement s’essouffler chez les Juniors. Alors il doit changer d’attitude, de division…. et de clan.
Entre son infatigable « Ace » Hiroshi Tanahashi, et Juice Robinson auteur d’un (très) prometteur G1 Climax et qui devrait prendre de plus en plus de place, il risquerait de ne pas-y en avoir suffisamment au sein des Taguchi Japan pour garer la Delorean de KUSHIDA. Dans ma dernière chronique, j’imaginais un Suzuki Gun sous le commandement de Tommy End, et c'est précisément à ce groupe auquel je pense pour KUSHIDA. Il pourrait être un excellent ajout à ce clan qui ne compte presque plus que sur Zack Sabre Jr pour leur donner un petit peu d’attractivité (c’est dire dans quelle merde ils sont !). Suzuki Gun pourrait au mieux se relancer avec une telle arrivée, et la division poids lourd verrait arriver un petit nouveau…plutôt prometteur.
Ce « heel turn » pourrait se faire à tout moment. Par exemple, en imaginant un « double turn » à WK 12 entre Okada et Naito, celui de KUSHIDA pourrait très bien se faire le lendemain, pour New Year Dash (soit, un an après le retour du Suzuki Gun).
Un « turn » où KUSHIDA pourrait prendre le micro après un match, dire qu’il en a marre d’être au second plan alors qu’il est - selon lui - le meilleur membre du clan et la future vraie star de la promotion. S’en suivrait l’arrivée du Suzuki Gun qui passerait à tabac l’intégralité de Taguchi Japan, et lui proposerait de les rejoindre.
De là, des affiches comme KUSHIDA vs Juice Robinson, KUSHIDA vs Tetsuya Naito ou une redite de WK 10 entre KUSHIDA et Omega seraient fortement envisageables pour l’année 2018 et son G1 Climax. Pour WK 13, KUSHIDA pourrait même tenter de mettre fin à la carrière du légendaire « Tanahashi Hiroshi ».
Le Sniper reviendra avec de nouvelles cibles … Attention, un catcheur que vous aimez pourrait être la prochaine victime !
La Review Press #1 : La sélection mensuelle d'articles catch à lire
- Par
- Le 21/10/2017
- Commentaires (0)
"Share, like and subscribe", la vraie trinité de l'Internet 2.0. Depuis mes débuts dans la rédaction web amateur, j'ai toujours été animé par la première de ces trois "lois" : le partage, non des informations ou des données, mais d'une certaine passion. C'est ma passion pour le catch qui m'a lancé dans l'aventure écrite qui me caractérise. D'abord avec Catch Au Quotidien, puis par le journalisme scientifique et ce présent site web et bientôt, qui sait, l'écriture de livres à proprement parler. J'ai toujours voulu partager mes idées, mes connaissances et en recevoir de nouvelles en échange.
Mais n'ayant plus le temps que j'avais auparavant à consacrer à la rédaction régulière d'articles sur le catch dans toutes ses dimensions, je me vois contraint de ne plus autant partager avec vous que je le voudrais encore. Ainsi m'est venu l'idée de partager par l'intermédiaire d'une revue de presse (comme peut le faire par exemple Pierre Barthélémy, le "Passeur de sciences" de Le Monde) qui reflèterait mon regard sur l'actualité catch - lequel se veut bien sûr, alternatif.
Grâce à cette nouvelle chronique mensuelle, Review Press, je vous partagerais les articles qui, selon moi, méritent d'être lus pour leur pertinence et leur profondeur - qu'ils proviennent de sites anglophones comme Voices of Wrestling ou Figure-4 Wrestling Online ; ou de sites francophones comme VoxCatch ou CAQ. Chacun est accompagné d'un bref commentaire, décrivant son contenu et son intérêt. Certains auront pu être partagé, entre deux revues de presse, sur mon compte Twitter ou la page Facebook de The Alt.
En vous partageant ainsi mes lectures, je garde le même objectif : enrichir votre culture catch et vous en proposer différentes visions pour étayer votre esprit critique. En somme, pour tenter ensemble de devenir de meilleurs fans de catch.
WWE
-- D'une parodie d'invasion de la WCW par la D-X en 1998 made in Bullet Club, au licenciement de Jimmy Jacobs et lancement de poursuites judiciaires contre les Young Bucks par la WWE, en passant par les altercations entre Roman Reigns et Cody Rhodes, il y a en effet de quoi faire jaquer la planète catch.
Sur Voices of Wrestling, on vente les stratégies marketing "contre-culturelles" de The Elite (Kenny Omega & Friends), tout en soulevant son pouvoir grandissant face à une WWE de moins en moins perçue comme la terre promise.
Tandis que sur VoxCatch, sont analysées les réelles raisons de ce mouvement anti-WWE portée par The Elite, et ses possibles effets négatifs sur sa scène principale "par défaut", la Ring of Honor. (En écho involontaire à mon "Pourquoi la ROH va dans le mur" sur CAQ de l'an dernier ?)
(PS : A lire aussi, sur PopCulture, un bon article abordant la rivalité de "cibles" entre la WWE et The Elite)
-- Du côté de la WWE, en pleine épidémie de méningite, les choses ne s'arrangent pas forcément créativement. En dehors de quelques "storylines" prometteuses comme la récente réunion de Kevin Owens et Sami Zayn, les décisions précaires et absurdes s'enchaînent. C'est ce que soulève le très incisif mais souvent juste Justin Ballard d'Enuffa dans son dernier billet d'humeur, où il revient sur le "booking" de WWE TLC 2017 et la promesse peu attirante d'un Brock Lesnar vs. Jinder Mahal.
-- Enfin, sur Catch Au Quotidien, un nouveau chroniqueur (bien aidé, paraît-il, d'un ancien rédacteur de The Alt ...) s'est essayé à la lourde tâche d'expliquer le contexte politico-économique caractérisant actuellement la compagnie de Stamford. Quoique très superficiel paradoxalement, cet article peut servir de démarrage à ceux qui voudraient commencer à comprendre la partie "business" des activités de la WWE. (Pour la partie créative, c'est par ici)
En complément, pour connaître plus précisément la situation, n'hésitez pas à explorer l'analyse éco' du PWInsider datant de janvier dernier ... ou à écouter le célèbre Dave Meltzer en discuter récémment.
Japon
-- Entre le départ de Ricochet et la répitition d'un même match par équipe sur 4 shows d'affilée, les divisions par équipe de la New-Japan Pro-Wrestling ne semblent pas en bonne disposition actuellement. Pour la division Tag poids-lourd, on peut dire que cela fait longtemps. L'un des rédacteurs de F4WOnline (le site web de Dave Meltzer) s'interroge très justement - soulevant le fait que Gedo, le "booker" en chef de la NJPW, est un ancien "tag team wrestler".
-- Comme le remarquait justement Heisenbergbad dans sa dernière chronique, la Wrestle-1 de Keiji Mutoh n'est plus ce qu'elle était : et c'est tant mieux ! D'une manière plus approfondie, F4WOnline nous renseigne sur les raisons d'une telle remontée.
-- Toujours sur F4WOnline, il est montré comment certains catcheurs quarantenaires, à savoir Masato Tanaka, peuvent encore surprendre et perdurer sur le circuit japonais.
Ailleurs
-- La saison 3 de Lucha Underground s'est terminée en beauté avec une Ultima Lucha Tres en quatre parties comptant parmi les meilleurs matches de la série. Larry Csonka, le monsieur catch de 411Mania, vous en propose un pertinent classement et en profite pour faire ses probables adieux à l'une des émissions que le catch pleura bientôt de quitter.
-- Mike Johnson de PWInsider est de la trempe de Dave Meltzer. Il le prouve une fois de plus avec une analyse journalistique des plus approfondies sur l'affaire toujours en cours opposant FloSlam, le service de streaming catch de FloSports, et le World Wrestling Network (la compagnie derrière l'EVOLVE, FIP, Shine, etc) de Gabe Sapolsky, accusé de mensonge.
Pour un peu plus de contexte, lisez l'article d'un des podcasteurs de l'Everything Evolves Podcast (très bon podcast de Voices of Wrestling, consacré à l'EVOLVE) et écoutez ce dernier !
-- Pour finir, comment ne pas vous faire ma première revue de presse sans évoquer l'une de mes plus grandes inspirations. Lu et approuvé par Mick Foley, invité par Stone Cold dans son Steve Austin Show, le scénariste indépendant Tim Kail est l'une des plus belles plumes que la communauté des fans de catch peut porter. Et quel meilleur exemple pour vous le prouver que son dernier texte intitulé "Suis-je un fan de catch ou un être humain ?" où il s'interroge sur sa propre passion pour le catch et sa dimension communautaire. Ou comment un "Too Sweet" dans les toilettes est à éviter !
La vidéo du mois
En plus de toutes les lectures partagées ci-dessus, je tenterais chaque mois de vous présenter la vidéo à voir ou le podcast à écouter ce mois-ci. Pour cette première Review Press, c'est l'intriguant (et drôle) trailer de la nouvelle chaîne YouTube Cultaholic qui doit, d'après moi, retenir votre attention. Montée en un temps éclair par les 5 anciens piliers de What Culture Pro-Wrestling (Adam Blampied, Adam Pacitti, King Ross, Jack & Sam), Cultaholic promet d'être une destination pop-culturelle, et surtout catchesque, pour toute une génération de fans de catch.
* MAJ : Vidéo supprimée après le départ d'Adam Blampied, suite à des accusations (légitimes et avouées) d'harcèlement. Pour en savoir plus, voir la vidéo ci-dessous *
Le Top du Sniper : 5 catcheurs qui seraient mieux ailleurs
- Par housni-sniper
- Le 29/08/2017
- Commentaires (5)
Maintenant le Climax de New Japan mangé et digéré, le SummerSlam Week-End de WWE terminé, et surtout le choc Mayweather/McGregor passé, place au vrai événement de cet été 2017 : The Sniper is back !
Actuellement, nous sommes en pleine fin de « mercato » (période de transferts) de football. Des joueurs passent d'un club à l'autre, parfois pour l'argent, parfois pour s'épanouir dans une équipe plus adéquate. Et si le monde du catch connaissait également une petite période d’échanges de talents entre promotions ? Un « draft » généralisé ! Vu qu’avec des « si » on refait le monde, imaginons quelques transferts catch qui pourraient faire beaucoup de bien autant aux catcheurs en question, qu'aux promotions, mais aussi à nous, fans/supporters.
♦ Le Top du Sniper : Les 5 catcheurs les plus sur-estimés du moment ♦
Cibles Honorables :
Big Cass (WWE) → GFW
Parce qu’il faut bien qu’il soit dans une promotion que personne ne regarde et où personne ne veut aller. Et ainsi, arriver à ce qui doit avoir lieu pour le bien de tous : qu’il ne puisse plus exercer devant un public conscient et consentant. (et qu'il emporte Enzo avec lui !)
The Glacier (Parts Unknown) → ROH
En fait, ça a vraiment eu lieu, et c’est marrant de le rappeler.
Will Ospreay (NJPW/ROH) → Cirque du Soleil
Bon, je le pense vraiment mais promis, maintenant on peut passer aux choses sérieuses.
5 – Ricochet (NJPW/LU) → WWE
Il y a exactement un an, la WWE organisait un tournoi exclusif à son WWE Network : le Cruiserweight Classic. Une pure réussite pour tous les amateurs de « spot-fests », de gros « workrates » et même de « no-sellers », comme notre vieille connaissance (#1 du précédent classement) : Zack Sabre Jr.
Mais un des meilleurs cruiserweights au monde manquait au casting, la moitié des actuels IWGP Jr Tag Team Champions, le roi Ricochet.
Je ne suis peut-être pas fan de ce style de catch, mais pour moi Ricochet est une exception qui confirme la règle. Il est très bon quelque soit le match et son(ses) adversaire(s). Look ultra clean, simple et efficace, bonne gueule « marketable », assez charismatique… ne sont-ce pas les standards de la superstar idéale pour Stamford ?
Pour preuve, ils ont décrochés la signature de son mini clone, Lio Rush. Qui sera peut-être un « crash test », le prototype pour tester ce genre de talent au plus grand public… Même si l’original est toujours meilleur que la reprise (hein Ziggler !)
Et bien sûr, Ricochet apporterait sa touche à la mode « indy » du moment au grand public avec ses acrobaties surnaturelles. Et puis qui sait, peut-être que « le plus grand génie de l’histoire du catch » se posera des questions quand il verra que ce petit gars qui sort de la Chikara passionne plus son public que Randy Orton ou John Cena en 2017…. Où bien il devra se freiner pour ne pas trop faire d’ombre, mais c’est une arrivée qui pourrait tout de même être très bénéfique à tout le monde.
4 - Pete Dunne ou Tyler Bate (PROGRESS/WWE UK) → ROH
Si le circuit anglais a le vent en poupe depuis quelques années, ces deux hommes n’y sont absolument pas pour rien. De même pour le roster de la PROGRESS Wrestling où on retrouve d’excellentes têtes comme Matt Riddle, Jimmy Havoc, Mark Andrews… Et surtout, le « Human Fidget Spinner » Tyler Bate et l’actuel PROGRESS & WWE UK Champion, Pete Dunne, s’y éclatent particulièrement en ce moment !
Leurs matchs à NXT TakeOver : Chicago, ou lors de la finale du WWE UK Championship Tournament, ont largement convaincu une bonne partie de la planète catch de leur talent. Et ils se sont même - très certainement - imposés dans le top 3 des meilleurs matchs de l’année chez WWE !
Que ce soit l’un ou l’autre, ils sont promis d’ores et déjà à Stamford. Mais force est de constater qu’avec le poids (au sens figuré, hein) qu’ils prennent, si pour eux une signature avec Ring Of Honor ne serait effectivement pas très intéressante, elle ferait énormément de bien à cette promotion en perte de vitesse, en grand manque de têtes de gondoles, et avec des champions principaux de moins en moins passionnants.
La ROH aurait enfin une affiche à proposer qui passionnerait la planète catch : Pete Dunne/Tyler Bate vs Jay Lethal. C’est mieux que le Glacier...
3 - Aleister Black (NXT) → NJPW
S'illustrant dans l’un des matchs les plus attendus du SummerSlam Week-End, face à Hideo Itami (qui a failli occuper cette 3ème place de ce top), Aleister Black fait une première année très remarquable chez WWE. Une police d’écriture personnalisée, un gros thème musical, des poses de star et une vraie gueule ! Le produit Aleister Black est jusque là assez irréprochable, mais est-il adaptable au reste du « main roster » ?
Et si il devait se freiner, son in-ring sera t-il toujours aussi appétissants et surtout passera-t-il dans des matchs de plus de 10 minutes ? Malheureusement, je ne pense pas.
Mais toutes ces questions ne se poseraient très certainement pas pour la plus grosse compagnie du « pays du soleil levant ». Mon choix d’Aleister Black chez NJPW va de lui même, tant la réussite des « gaijins » là-bas - particulièrement depuis l’avènement de Prince Devitt/Finn Balor et de son Bullet Club – n'est plus à prouver.
Les Young Bucks, Kenny Omega, Ricochet, Juice Robinson et dans une moindre mesure, Zack Sabre Jr. y rencontrent tous un franc succès actuellement, et aucun doute qu’avec un look totalement différent, mais un style de catch très familier à la promotion, Aleister Black s’y hisserait rapidement au sommet.
Et je vous laisse imaginer l'ex-Tommy End aller au « corps-à-corps » avec Tomohiro Ishii ou Minoru Suzuki, et même pourquoi pas prendre la tête du Suzuki-Gun à la place de son mentor de toujours !? Ça aurait grave de la gueule, n’est-ce pas ?
2 - Luke Harper (WWE) → PROGRESS
Mister Harper est la preuve que même en étant un bon catcheur et un bon personnage chez WWE, si tu n’as pas le look de l'emploi, tu ne peux pas arriver à grand chose (sauf quand tu es Daniel Bryan… mais seul Daniel Bryan est Daniel Bryan). Et autant la route semble bien bloqué pour lui à SmackDown, je suis sûr qu’elle ne le serait pas chez PROGRESS Wrestling !
Des personnages de différents styles s’y imposent, tel l'ancien « deathmatch wrestler » Jimmy Havoc ou l'icône gay Jack Sexsmith. Si Luke Harper en ferait partie, probablement dans le même style que ce qu’il nous proposait avec la Wyatt Family, il pourrait même y tenir le Main Event. À côté, il devrait aussi profiter de sa belle étiquette d’ex-WWE pour enchaîner les dates sur le circuit indépendant et bien mieux s’épanouir dans son art. Pas folle la break… la bête…
1 - Michael Elgin (NJPW) → WWE
Nous parlons ici probablement du meilleur « heavyweight » dans le monde du catch en 2017.
Du côté de la New-Japan, il en est déjà 5 matchs exceptionnels à 4 étoiles ou plus cette année, dont un « 5-Stars ». Auteur d’un très bon G1 Climax niveau performance, le « Canadian Crazy Horse » surprend toujours de plus en plus.
De l’autre côté de la planète, aux États Unis, la WWE voit les poids-lourds revenir sur le haut de l’affiche : Authors of Pain, Braun Strowman, Samoa Joe, Roman Reigns, Brock Lesnar, Sheamus, etc … Tous sont ou champions, ou leaders dans leurs divisions respectives. Et dans une époque où venir de l’indy n’est clairement plus dérangeant pour s’imposer à Stamford, Michael Elgin serait un excellent candidat pour le titre de champion Intercontinental, en Tag et même, pourquoi pas encore plus que ça sur le moyen-terme ?
Et en plus d’être un poids-lourd qui pourrait très bien rentrer dans les bons plans de la WWE, Big Mike pourrait aussi compter sur la « bonne étoile » canadienne d’une bonne partie des lutteurs venant du « pays à la feuille d’érable », ayant réussi ou fait leur trou dans la plus grosse compagnie de catch au monde.
Et même, pourquoi pas commencer par les affronter ? Mike Elgin vs Sami Zayn ? OUUUH YEEEAAAAH !
Le sniper reviendra avec de nouvelles cibles … Attention, un catcheur que vous aimez pourrait être la prochaine victime !
G1 Special in USA : un petit pas pour la NJPW, un grand pas pour l'Histoire
- Par
- Le 09/07/2017
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Des mois qu'on l'attendait ce premier week-end de juillet, cette "toute-première" venue de la New-Japan Pro-Wrestling, seuleà l'affiche, sur le sol américain (Invasion Attack Tour 2012, everybody ? ... Pauvre MVP). Diffusées tant bien que mal en direct sur AXS TV (le diffuseur américain de la NJPW depuis 2-3 ans), ces deux soirées pré-G1 Climax 27 vont (cette fois) définitivement marquées l'histoire moderne de la compagnie nippone. Environ 2500 fans occidentaux chaque soir en seront tenus témoins à l'avenir. Une très rare défense de la ceinture poids-lourd IWGP (la première, me semble-t-il, depuis War of the Worlds 2014). La naissance d'un nouveau titre de champion, en préparation - si tout va bien - d'un nouveau territoire physique pour la New-Japan de l'autre côté du Pacifique. Mais surtout, les G1 Special in USA auront permis une exposition positive de premier ordre à la NJPW, son produit et ses stars. Et les amateurs présents auront su retransmettre une ambiance traditionnelle, sans oublier de faire entendre leur voix, soutenant ceux qui, pour eux, sont à même d'emmener la NJPW vers les hauteurs à l'internationale.
Retour sur l'ensemble des éléments, matches et personnalités qui auront composés ce premier réel pas vers la nouvelle guerre mondiale du monde du catch !
Une présentation en demi-teinte : commentaires, production et décor
La scène restait respectable pour l'ampleur relative de tels événements. Pas au niveau d'un "super-show" de la New-Japan, mais tout à fait à la hauteur d'un grand événement annuel de la Ring of Honor, avec lumières, titantron et pyrotechnies (take that, WWE !) en prime. La longue rampe d'entrée et le passage sur le côté pour les perdants, que l'on peut retrouver à la NJPW, étaient des détails bienvenus pour accentuer le fait que le spectacle était bien signée "NJPW" et rien d'autre.
Quant à l'emballage, cette fois télévisuelle, proposé par AXS TV (avec assistance, par moments comme on le voit dans certains plans de caméra, par l'équipe-caméra de la NJPW), il était - il faut l'admettre - très bancal. Les bandeaux pour les noms n'étaient pas adéquats, quand ils se montraient. Le son des micros, digne d'un show indépendant local. Enfin, sur le montage en direct, les plans de fans à la WWE circa 2016-2017 trahissaient l'essence du produit pro-sport/catch pur de la NJPW, focalisé sur le ring et rien d'autre. Surtout que certains de ces plans allaient à l'encontre de l'action ou, parfois, de la présentation des catcheurs. Néanmoins, on retiendra les replays (souvent absents des shows de la New-Japan) et ralentis bien amenés.
Pour finir sur ses aspects de présentation, j'avoue avoir été déçus de ne pas entendre le duo aujourd'hui très fonctionnel Don Callis & Kevin Kelly. Cela peut paraître fou, mais l'ex-champion UFC Josh Barnett & Jim Ross (duo aux commentaires de NJPW on AXS TV) n'étaient bien souvent pas à la hauteur de la tâche. Bûtant maladroitement sur leurs phrases, répétant les mêmes choses un show sur l'autre, en retard sur certaines "storylines", ils étaient majoritairement à la ramasse en dehors des grands matches ...
Une qualité de matches très inégale, mais solide dans l'ensemble
... un sentiment de balancier qui se retrouvait tout au long du déroulement des deux shows, par ailleurs. Aux cartes très fournies en talents, proposant pourtant des matches de championnat et un tournoi rondement mené, les deux soirées de ces G1 Special in USA n'arrêtaient pas de jongler entre affrontements sérieux et dignes du meilleur que puisse offrir la NJPW, et rencontres de "house shows" sans enjeux ou particulière combattivité.
Jouer avec les réactions des fans comme l'ont fait Cody Rhodes et Marty Scurll dans le 8-Man Tag Match le second soir peut être divertissant, mais détonnait peut-être trop avec le reste de la soirée. On sentait que le "booking" hésitait à ravir les fans sur place ou à faire de ses deux soirées des équivalents de "Special Events"/Pay-Per-Views pour la WWE - certes médiocres, mais concentrés en terme d'obejctifs et d'identités de produit, à savoir à enjeux sérieux et importances historiques solennelles.
Fort heureusement, Kenny Omega, Tomohiro Ishii et consors nous auront offerts des performances dignes de leurs valeurs. Le 8-Man Single-Elimination Tournament n'aura eu aucun point faible, et Kazuchika Okada aura réussi à faire sortir une grande performance de Cody Rhodes, tous deux jouant parfaitement sur le suspense entourant la décision finale (avec des petits échos à Okada-Omega II, bien amenés).
Afin de ne pas trop m'étaler sur tous ses grands matches proposés au cours de ce week-end, voici un petit classement rapide :
1 | Kenny Omega vs. Tomohiro Ishii |
2 | Kenny Omega vs. Michael Elgin |
3 | Tomohiro Ishii vs. Tetsuya Naito |
4 | Kazuchika Okada vs. Cody Rhodes |
5 | Kenny Omega vs. Jay Lethal |
6 | Tomohiro Ishii vs. Zack Sabre Jr. |
7 | The Young Bucks vs. RPG Vice |
8 | Zack Sabre Jr. vs. Juice Robinson |
9 | War Machine vs. GoD |
10 | Team CMLL, Jay White & Juice Robinson vs. LIJ |
Les fans sont venus, ils ont ciblé et ils se feront entendre !
En entrant dans ce fameux week-end, de nombreux fans de la NJPW craignaient qu'un règne ne prenne fin trop tôt, et au profit de la mauvaise personne. Focalisée sur sa nouvelle étape d'expansion en Occident, la NJPW avait programmé Okada vs. Cody Rhodes pour le titre de champion poids-lourd IWGP et semblait prête à filer le bébé à l'ex-WWE. Fort heureusement, ce ne fut pas le cas, mais que de suspens et surtout que de ferveur à l'égard du champion défendant, de la part du public américain. Ce dernier a traité Cody comme un vrai étranger, venu réclamé le succès mérité par l'invincible "golden-boy" de la New-Japan, acclamé et soutenu comme jamais. Le tout formant une atmosphère de tension, sur laquelle Okada et Cody ont eu vite fait de capitaliser pour accentuer le suspense de la situation.
De la même façon, Billy Gunn (en compagnie de "no one's boy" Yoshi Tastu) aura été violemment rejeté par ses compatriotes, aucunement venus pour soutenir un "nostalgia act". En conséquence, 'Mr. Ass' l'aura joué complètement "heel" presque de bout en bout du week-end ... jusqu'à respectueusement salué la victoire du grand Hiroshi Tanahashi (lui aussi, accueilli comme un roi ... pourtant venu avec une "replica belt" de sa ceinture Inter-Continental réparée), en conclusion de leur solide match de championnat Inter-Continental.
Deux réactions sans doute choquantes pour la direction de la NJPW, qui avaient misés sur l'attrait local de certaines de ses stars, mais du moins indicatives de l'efficacité du "booking" de ses Main-Eventers et autres stars en plein "push" (telles Hiromu Takahashi, KUSHIDA, Tetsuya Naito ou même Juice Robinson). De fait, le public japonais généralement se montre modestement indifférents pour signifier son rejet - préférant juste s'exclamer de satisfaction. A contrario, les fans américains acclament aussi bien qu'ils huent, ceux pour quoi ils sont contres. Dans cette optique, les instances supérieures de la NJPW ont pu constater de l'inefficacité, par exemple, d'un Cody Rhodes en Main-Event, et pourront donc prendre acte du fait lors de la prochaine dissolution du Bullet Club ...
Retour en 2018, Kenny Omega et divorce progressif avec la ROH
Car ici réside l'étape historique latente que constitueront à l'avenir ses G1 Special in USA. De nombreuses graines de dissension entre les deux fortes têtes du Bullet Club, stars de ce week-end : Cody Rhodes, "l'outsider" vedettisé mais rejetté par le public, et Kenny Omega, le preneur de trône et conquérant du monde du catch, peut-être sur le départ l'an prochain. Si la NJPW a bien fait ne pas avoir confié tout de suite la place de "top-gaijin" à Cody Rhodes, que devrait-il advenir malgré tout de Kenny Omega ?
Quasi-complet "babyface" désormais, et détenteur de son lot de consolation (temporairement ?), Kenny Omega devrait dans la logique des choses bientôt remplacer ce dernier par son véritable trophée - celui d'IWGP Heavyweight Champion. Cody n'est en effet pas à la hauteur du tout, et le règne d'Okada - bien qu'excellent à tous les niveaux - s'essouffle. Ainsi, le futur du nouveau championnat US paraît aussi incertainement que la direction que prendra Omega dans les prochains mois ... Qui pourra bien le porter au même niveau que lui, une fois qu'il l'aura perdu ? Comment ne peut-il pas défaire Okada à l'avenir ? Comment le Bullet Club survivra une fois dissolue, ou simplement après son départ éventuel ?
... Et comment la NJPW pourrait s'en sortir sans lui, à son retour annoncé aux States en 2018 ? En effet, après avoir sur-exploité une Ring of Honor de plus en plus générique, la promotion-reine du Japon ne la traite aujourd'hui plus comme un partenaire privilégié, en égal à égal, mais comme une simple alliée internationale de plus. La ROH et ses talents ne sont plus que des bouche-trous pour la NJPW, qui désormais a véritablement réussi à faire son trou (justement) sur son propre territoire. Aujourd'hui, il faut l'avouer, la ROH ne sert plus vraiment à grand-chose à la NJPW ... Et cela, risque de coûter grandement à cette promotion américaine qui, depuis quelques années, capitalisait énormément sur cette alliance privilégiée.
Alors que la NJPW entre tranquillement dans sa période la plus florissante de l'année, bien aidée par un G1 Climax 27 des plus impressionnants en perspective, le nouveau monde du catch se profile de plus en plus. La guerre mondiale entre WWE et NJPW se centralise de plus en plus, entre ses deux pôles, laissant le reste à leurs côtés ou sur les côtés. Qu'on se le dise : deux grandes puissances se partagent aujourd'hui la quasi-entièreté du monde du catch !
PS :
- Jay White, fort de son "break-out match" contre Will Ospreay, s'est vu offrir deux victoires, sans grande performance de sa part. Avec de tels cadeaux, ça sent un gros "push" pour lui, à son retour à Tokyo ! (Chase Owens, son cadeau à lui, fut d'avoir été présent devant la caméra !)
- Comme pour rappeler maladroitement le grand nombre d'absents (outre les Minoru Suzuki, Yuji Nagata et Tiger Mask W/Kota Ibushi, je pense notamment à Davey-Boy Smith Jr. qui aurait été un parfait remplacement pour Billy Gunn, face à Tanahashi !), Ricochet est apparu comme un cheveu sur la soupe, pour mettre en avant Ryusuke Taguchi .... et en a profité pour "shooter" sur la Lucha Underground (dont les conditions contractuelles l'ont sans doute empêché d'apparaître sur AXS TV)
- Certes, il n'y avait pas assez de "spotlights" pour tout le monde, mais quel dommage d'avoir autant délaissé des stars comme Tetsuya Naito (dernier du quatuor de Main-Eventers de la NJPW actuellement, pas aussi bien traité que les trois autres au cours du week-end) ou Will Ospreay, très populaire auprès des fans occidentaux ...
- Quelle étrange moment que cet après-match entre les Young Bucks et RPG Vice. Trent Barretta est-il vraiment prêt/fait pour la division poids-lourd ? (Cela dit, un Suzuki vs. Barretta, pour le titre NEVER, pour bien commencer, donne envie) Est-ce vraiment la fin pour Rocky Romero, qui est pourtant encore en grande forme ?!
Le Top du Sniper : Les 5 catcheurs les plus sur-estimés du moment
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- Le 08/07/2017
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- Housni
Un certain nombre de choses me rendent bien triste ces derniers temps, dans le monde du catch. La beauté artistique, presque théâtrale, est selon moi de plus en plus délaissée au profit du « work-rate ». Ce cher « kayfabe » pourrit progressivement en chambre 1972 de l'hôpital de Tokyo, des suites des agissements de The Elite sur YouTube. Sans parler de Triple H, un coup « heel » ou un coup « face » à sa guise, ou même des anciennes stars féminines de NXT risquant d'être « découvertes » sur les réseaux sociaux, et ruinant des « storylines » entières …
Mais ce qui dépasse mon entendement, et m'énerve au plus haut point, ce sont les réclam' de mes confrères fans de catch sur Internet. Admettre que Roman Reigns peut être talentueux correspond aujourd'hui à une lapidation en place publique de l'Internet Wrestling Community, avec pour bourreaux NJPW&ROH4Life et autres Rollins&Ziggler007 ... Un sort plus probable que de tomber sur un mauvais show de la New-Japan ou Finn Balor de mauvaise humeur !
Alors, à mon tour de piquer ma colère ! A moi de jouer les donneurs de leçons ! J'ai un avis avisé, un argumentaire à couper au couteau, et je n'hésiterais pas à m'en servir ! Mes premières victimes ? 5 catcheurs adulés par vous autres, mais qui, d'après moi, ne sont même pas à la hauteur de ce que devrait être le catch, le vrai, le bon … celui que j'aime !
5 - Will Ospreay, le danseur sans substance
Loin dans la jungle des « spot-fests », au royaume des « spot-monkeys », Will Ospreay y est le roi. Au-dessus même de Ricochet et des Young Bucks, le roi Will est le plus surestimé de tous les « high-flyers ».
Plus patineur artistique que catcheur dans l'âme, j'ai envie de vous dire : Ospreay n'est qu'un acrobate. Il nous a peut-être offert de belles chorégragies face à Ricochet ou KUSHIDA, mais est-ce vraiment ça le catch ? Je ne crois pas non !
« Selling » quasi-inexistant, psychologie à la poubelle, catch dansé plus que combattu ?! Ne me dites pas que Shawn Michaels vs. Ric Flair et Ricochet vs. Ospreay sont à comparer !
L'évolution ? Quelle évolution ?! Ah, c'est sûr, économiquement parlant, paraît-il que ça rapporte : pour preuve, Ricochet et les Bucks semblent compter parmi les plus riches du circuit indépendant. Remplir les salles, faire réagir, c'est aussi ça le catch … Donc, grâce à cette belle évolution, on se dit à dans 10 ans pour la célébration du catch-danse, en compagnie de Fandango et Lana aux commentaires !
4 - Dolph Ziggler, l'aimant à fanboys
Les Titan Towers, à Stamford, doivent avoir une corbeille spéciale pour tous les courriers de menaces et de pétitions, provenant de fans de Dolph Ziggler réclamant son « push » …
Pour reprendre Christophe Agius, lors d'un podcast juste avant WrestleMania xXx : « aujourd'hui, dans le catch, c'est comme au foot ; il suffit qu'un mec fasse deux bons matches pour qu'il soit appelé en équipe de France par ses supporters ! ». Trois bons combats plus tard, la « fanbase » du catcheur en question prend d'assaut les commentaires Facebook de WWE, tous les forums Reddit, puis se plaint que la tête d'affice du moment ne soit pas leur favori …. Ca suffit !
Quel « booking » bancal ? Si il était si talentueux que ça, malgré son « booking », il n'aurait pas été aussi insignifiant en huit ans de carrière dans la plus grande compagnie de catch du monde !
Qu'y'a-t-il à retenir de 'Ziggy' mise à part son « cash-in » post-WrestleMania 29 ? Sa dernière rivalité pour le titre Inter-Continental ? Merci The Miz, oui !
Être un bon catcheur, avec une version délavée de Shawn Michaels pour « gimmick », cela ne suffit pas pour atteindre les sommets dans ce métier !
Qu'il nous sorte une « pipe bomb », puis parte en vacances à la NJPW : c'est ce qu'il a de mieux à faire à ce train-là !
3 - Cody Rhodes, un joli plât au goût médiocre
Cody est comme un vêtement pas tip top mais qu'on paye une blinde pour son logo. S'il n'avait pas ce nom de famille avantageux et son étiquette « made in WWE », il ne sera pas surestimé à 300% par tous les promoteurs du circuit indépendant !
L'héritier Rhodes, cela dit, est un bon talent, un bon « worker » comme un bon « talker » … En résumé, il est juste « bon ». En dix ans de carrière, il n'a jamais sorti un seul match réellement marquant, à la WWE ou ailleurs.
Alors, fera t-il l’affaire en tant que vitrine occidentale de New Japan, où le standard « in-ring » est le plus élevé sur la planète, en cas de départ de Kenny Omega ? Commercialement parlant peut-être … Après tout, la NJPW gère très bien ses affaires depuis ces dernières années. Mais sur le ring, Cody et Omega ne doivent sous aucun prétexte être comparé vu le nombre de classes qui les séparent !
Et si vous n’êtes pas convaincu, allez voir le niveau de matches comme Okada vs. Shibata de Sakura Genesis 2017 ou Omega vs. Naito du G1 Climax 2016. Vous relativiserez très vite les performances de gars comme Ziggler, Cody ou même Seth Rollins, qui sont vus comme les rois du monde par les abonnés du WWE Network … De la chantilly sur un lit de chocolat, et du pipi de chat : facile de faire la différence normalement !
2 - Dean Ambrose, le « jobber » au palmarès de star
Dès les débuts de The Shield en 2012, et même après leur séparation en 2014, Dean Ambrose a toujours été très « over ». Mais aujpourd'hui, ça fait plus « overdose » ! Avec les yeux révulsés et le vomit au coin des lèvres qui vont avec …
Non seulement, il est généralement « over-rated » mais il est le catcheur le plus mou qu'il m'ait été donné de voir ! Et pourtant, il a eu titres sur titres, grands matches sur grands moments … Bien plus que n'ont eu des « super pushés » méritants comme AJ Styles ou Finn Balor, rendez-vous compte !
Le 'Lunatic Fringe', aussi connu sous le nom du 'Stone Cold' Steve Austin des bacs à sable, serait tellement « taré » qu'il va jusqu'à jeter de la moutarde au visage de ses adversaires, et mange des sandwichs sur le ring ! Sans oublier, ses histoires de plante verte avec Chris Jericho … Pour le coup, en voilà un qui souffre clairement de l'effet PG.
Car sur le ring, Ambrose est bien en dessous de ce que l’on peut nous faire croire. Il n’aura brillé qu’au Royal Rumble 2016, et aura eu besoin d’AJ Styles et Kevin Owens pour sortir ses seuls matchs corrects par la suite. C’est pour dire à quel point il a besoin d’être assisté sur le ring !
1 - Zack Sabre Jr., l'anti-catcheur parfait
Imaginez un catcheur avec la présence et l’entrée d'un Bill Goldberg, le charisme de The Rock, la verve de Paul Heyman, la « vicelardise » du Revival, l'in-ring d’AJ Styles ou de Kenny Omega, « l’acting » et le costume de Kazuchika Okada, le « storytelling » de KUSHIDA ou Sami Zayn… Je ne sais pas si ce catcheur existe, mais son exact inverse oui, et personne ne sait même pourquoi il s'appelle « Zack Sabre Jr. » !
Quand je le vois arriver sur le ring, je me dis sincèrement que j’aurais pu être catcheur et participer au Cruiserweight Classic moi aussi. Charisme à la rue, un « selling » inexistant, émotions invisibles et le physique insuffisant pour faire les « tryouts » d'une école de catch français de banlieue…
Oui Zack est un bon « technicien », mais là c’est du catch, pas du MMA ! Autrement dit, tu peux être un vrai couteau-suisse sur le ring, si tu ne dégages rien d'autre, c’est non !
Et cerise sur le gâteau : depuis peu, ce brave garçon fait parti du Suzuki-Gun, le gang de son antithèse, Minoru Suzuki ! Qu’est ce qui s’est passé frérot ? Ton clan n’est pas censé être « bad-ass » à mort ? Même dans la crèche de mon neveu, je lui sors un petit plus méchant que lui !
#OVERRATED
Le sniper reviendra avec de nouvelles cibles … Attention, un catcheur que vous aimez pourrait être la prochaine victime !
Billet d'humeur : Spécial ROH Final Battle 2016
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- Le 04/12/2016
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Pour questions et avis >> http://ask.fm/Felixtaker
Au cas où vous n'étiez pas au courant (et c'est normal), la Ring of Honor est revenu vendredi soir au Hammerstein Ballroom (après 3 ans d'absence) pour son show le plus important de l'année, Final Battle 2016. No Hype, No Buzz, No Honor ?
The Rebellion vs. Dijak & MCMG
Pas énorme pour commencer le show, on a vu mieux. Qui en a quelque chose à foutre de l'ex-Cabinet ?! Personne, et pourtant la ROH continue d'essayer de lui donner une légitimité. Encore dommage pour Dijak, je comprends le "hum, les fans l'aiment bien, alors on va leur faire désirer son 'push' !", mais attention au retard sur victoires ... Et : WTF avec les Springboard Elbows à répétition ce soir ??
Silas Young vs. Jushin 'Thunder' Liger
Content pour le bon choix de victorieux, mais à part ça, c'était naze honnêtement ... J'en profite néanmoins pour saluer le fait que pour une fois, les rares talents NJPW présents n'y étaient pas pour représenter la compagnie mais simplement pour agrémenter un show ROH - ça change un peu, pause dans l'overdose !
Dalton Castle vs. Colt Cabana
Dalton Castle sait vraiment comment cristalliser son aura, lui donnant une présence de star. A part ça, le match était pas dégueu' mais bon, aucun enjeu tant personne ne comprend les raisons derrière le "heel-turn" Cabana ... Kelly et Corino ne font que des interprétations pour essayer d'expliquer, mais en plus c'est bancal ... Mauvais boulot tout ça.
Cody vs. Jay Lethal
L'entrée foireuse de Cody, et la maîtrise de la musique sur ce show est désastreuse, ça fait de certaines entrées des pétards mouillés. Le pré-match était étrange (les fans ne savaient plus quoi faire : huer les deux "heels" pour respecter l'alignement de la ROH, ou aller contre comme ce qu'elle voulait finalement ce soir-là ... ah dilemme dilemme du fan biaisé) mais finalement efficace pour donner de l'importance à ce match. J'ai bien apprécié le in-ring, mais la fin chaotique imprévisible sentait le forcé, juste pour "faire le buzz" (et réutiliser l'angle foireux du Father et Steve Corino ...).
6-Man Championship Tournament Finals : The Kingdom (3.0) vs. Lio Rush, Jay White & KUSHIDA
Difficile de comprendre pourquoi ACH et Lio Rush se sont échangés les rôles dans ce tournoi, mise à part une justification bancale pour ne pas dire qu'ACH est finalement parti de la compagnie (I told you ...). Autrement, c'était fouillis et je ne ressens rien auprès des gagnants, The Kingdom 3.0.
TV Championship : Marty Scurll (c) vs. Will Ospreay vs. Dragon Lee
Pauvre Dragon Lee (et Bobby Fish, aussi) ... Néanmoins, le reste était appréciable - du style qu'il devait être finalement. Heureusement que Scurll l'a emporté (pour au moins solidifier sa victoire au UK Tour et capitaliser sur les changements de titres précédents), sinon j'aurais pu devenir un Ospreay "hater" tant ce match ne tournait qu'autour de lui.
Tag Team Championship : Young Bucks (c) vs. Briscoe Brothers
Classique mais efficace, très bonne fin de match. +2 = +1 pour le match et +1 pour Broken Matt Fuckin' Hardy !!! (seule vraie bonne surprise de la soirée).
World Championship - No DQ : Adam Cole (c) vs. Kyle O'Reilly
Récurrent aussi, mais l'ajout du No DQ à la dernière minute était mal-expliquée. Pour Austin vs. Rock II, Jim Ross avait génialement joué l'étonné, l'insurgé presque, tant la pression et l'importance du match l'exigeait. Là, c'est juste "bla-bla parce que bla-bla donc No DQ", OK merci "useless McGuinness" (je l'adore, mais là, il n'a servi à rien - il n'a même pas su réhausser la qualité des commentaires comme il sait si bien le faire).
Sinon, le match était adéquat et la victoire, évidemment, bien menée. Il était temps. Mais les fans semblaient n'en avoir presque rien à foutre, partiellement avec le mauvais timing de la cloche finale laissant le doute. No DQ", OK merci "useless McGuinness".
En conclusion : Final Battle 2016 est loin d'être un mauvais Live PPV, mais tout cela sentait le forcé, d'une façon ou d'une autre. Que ce soit le booking du "heel-turn" de Cody Rhodes, les réactions du public (au début très enthousiaste puis complètement absent) envers certaines choses, l'ajout de stipulations, etc ... Le seul véritable moment surprenant et satisfaisant était la présence surprise de Broken Matt Hardy pour défier les Young Bucks et les Briscoes. Presque 100%, ce show aurait pu relancer la Ring of Honor vers de meilleurs horizons, plus à la hauteur de sa réputation - selon moi, ce n'a pas été le cas. Pour finir sur une note positive cela dit : le Hammerstein Ballroom était magnifiquement bien filmé ! ^^
ROH 6-Man Tag Championship : Les 10 trios historiques les plus méritants
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- Le 09/09/2016
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Si vous suivez le Bulletin Indy, vous êtes très probablement au courant de la prochaine "nouveauté" servie par la Ring of Honor : All-Star Extravaganza VIII - Live Pay-Per-View tenu près de Boston en fin de mois - inaugurera un 6-Man Tag Team Tournament, voué à couronner les premiers champions trios de l'Histoire de la promotion (probablement aux environs de Glory By Honor ou Final Battle 2016). A croire que la Ring of Honor doit créer un titre de champion tous les 6 ans (Pure Championship en 2004 puis Television Championship en 2010) pour rester "fraîche" ... et surtout qu'elle doit encore jouer les retardataires en copiant sur ses alliées (la CMLL et ses différents titres de ce genre, installés depuis des années ; et la NJPW et son ratage total pour l'instant des NEVER 6-Man Tag Titles) et ses concurrents (Lucha Underground et son Trios Championship, pour le moment plutôt bien géré et réussi - innovant même pour le catch américain, au moment de son introduction).
"We don't imitate, we innovate" : Il est loin le temps où ce slogan était respecté ... D'autant plus qu'à bien des époques de son Histoire, la Ring of Honor aurait trouvé tout ce qui lui fallait en matière de trios ! Sans parler de "dream trios" comme par exemple Samoa Joe, Low-Ki & Homicide ou Bryan Danielson, Nigel McGuinness & Austin Aries, en voilà 10 ayant réellement existés qui auraient été parfaitement méritants de profiter du titre de premiers champions trios de l'Histoire de la ROH :
#10 - The Decade (Roderick Strong, Jimmy Jacobs & BJ Whitmer)
Au cours de ROH Final Battle 2013 (l'un des derniers shows de catch au Hammerstein Ballroom jusque là, en passant), un curieux trio de vétérans talentueux se formait dans le rejet, la jalousie et la frustration. Chacun installé à la Ring of Honor depuis 10 ans, ceux qui allaient se faire appeller ainsi The Decade en ont eu marre de s'abaisser au profit de catcheurs allant-et-venants dans "leur" compagnie (un sujet repris de façon différente par les boiteux Knights of the Rising Sun l'an passé). Démolissant Eddie Edwards s'apprêtant à rejoindre la TNA après un match par équipe servant aussi (de première graine au tant nécessaire et attendu "heel-turn" de Jay Lethal et) de dernier match de la carrière de BJ Whitmer (blessé à la nuque par un mauvais Piledriver plusieurs mois avant), pour se faire définitivement comprendre.
Association incongrue, le manipulateur et imprévisible Jimmy Jacobs, le faux-retraité BJ Whitmer et l'agressive grande-gueule Roderick Strong formait un trio atypique. Certes, les liens entre eux ne tenaient qu'à la simple force du postulat du groupe, lequel n'a pas tenu si longtemps tout comme ces dits liens. Et même si il est vrai que la somme des talents de The Decade n'égalait pas les talents des trois individus séparés, il en restait un trio solide et prestigieux, tout à fait capable de prétendre au titre de premier champion 6-Man Tag de l'Histoire de la Ring of Honor.
#9 - The Prophecy (Christopher Daniels, Dan Maff & BJ Whitmer)
En 2002, lors de ses premier mois d'existence, la compagnie fondée par Gabe Sapolsky, Cary Silkin et Rob Feinstein ne différait pas énormément du reste du catch américain, quoique moins "hardcore" que ses concurrentes directes IWA:Mid South et CZW et plus substantielle qu'une certaine TNA. Ainsi, comme beaucoup d'autres de ces promotions par le passé, il avait eu vite de créer sa première faction antagoniste. Nommée The Prophecy, elle visait à réaliser les desseins maléfiques du traître père-fondateur 'Fallen Angel' Christopher Daniels, notamment celui de s'emparer du championnat du monde de la ROH et du contrôle de cette dernière. Classique.
Composé, en outre, d'un jeune BJ Whitmer (encore lui) et du "gangsta" Dan Maff, ce groupe n'a finalement pas réussi à menacer l'avenir fictif de la Ring of Honor et de son champion de l'époque, Samoa Joe (ancien mercernaire pour The Prophecy, le trahissant en éliminant l'ex-champion Xavier, ancien allié de Daniels). Puis, en janvier 2004, à Battle Lines Are Drawn, les Second-City Saints menés par un certain CM Punk s'en étaient définitivement débarassés. En conclusion, en tant que groupe, The Prophecy n'a pas été vraiment à la hauteur de son rôle mais aussi de son leader. Néanmoins, l'alliance était cohérente, un peu diversifiée et au potentiel de cohésion solide - des atouts majeurs pour tout grand trio.
#8 - The Embassy (Jimmy Rave, Alex Shelley & Abyss)
Probablement le clan à la plus longue existence et persistance de l'Histoire de la ROH, The Embassy n'a pas toujours su s'imposer (s'endormant et se réveillant sans cesse) ou contenir des talents majeurs (Tommaso Ciampa et désormais Donovan Dijak en étant les deniers représentants historiques). Néanmoins, il fut un temps où le tyrannique Prince Nana et son clan étaient vraiment dans une position maîtresse au sein du roster.
Cette époque remonte en 2005 où Alex Shelley avait soudainement trahi le groupe Generation Next pour rejoindre le riche Nana et son détestable poulain Jimmy Rave. S'était ensuite ajouté à ce duo ainsi formé l'imposant et terrifiant Abyss, alors dans la plus grande année in-ring de sa carrière. Une véritable guerre entre les deux factions s'en était suivie, révélant la vilénie de Prince Nana, laquelle c'est terminée dans le chaos le plus total en décembre 2005 dans le premier Steel Cage Warfare, Main-Event du show éponyme. Un trio de jeunes "heels" (vainqueur en passant du second et dernier Trios Tournament, en 2006) quasi parfait pour un tel 6-Man Tag Championship bientôt inauguré !
#7 - ROH Bullet Club circa 2015 (AJ Styles & The Young Bucks)
Comment une telle séquence de "finishers" combinés ne pourrait-elle pas justifier la présence de ce trio dans le classement ?! Le vrai, violent et tyrannique, a mis du temps à se montrer à la Ring of Honor. Et maintenant ceci fait, ce n'est pourtant pas le trio roi Adam Cole & The Young Bucks (actif, donc pas qualifié pour ce classement) qui le représente ici. Après une arrivée à la cool, comme chez lui, en 2014, c'est l'année suivante que le Bullet Club a commencé à vraiment contribuer aux shows de l'alliée américaine de la New-Japan Pro-Wrestling où il exerce encore et toujours son despotisme.
Sans rien de bien méchant encore, certains de ses membres ont donc cependant offert des performances spectaculaires, en particulier le trio regroupant le leader de l'époque AJ Styles et les rockstars du circuit indépendant, les Young Bucks (comme vu ci-dessus). Ensemble, il ne semblait pas y avoir de plus destructeur - qu'il soit face à une "dream team" de voltigeurs comme ACH, Matt Sydal et Cedric Alexander ou le fleuron de CHAOS tel Kazuchika Okada & Roppongi Vice. A grandeur uniquement in-ring certes, ce trio n'aurait eu aucun mal à justifier son titre de champion !
#6 - The Second-City Saints (CM Punk, Colt Cabana & Ace Steel)
A leur débarquement simultané au sein de la Ring of Honor, très peu de temps après sa création, CM Punk, Colt Cabana et leur entraîneur-partenaire Ace Steel ont tout de suite su accaparer une place de choix et un rôle solide. Unis depuis leurs premiers vrais entraînements, les trois hommes avaient naturellement voulu vérifier l'adage "l'union fait la force". Venant chacun de l'école Steel Domain (en partie fondée par Ace Steel) à Chicago, The Second-City Saints constituait un groupe naturel d'individus alliés pour se défendre les uns et les autres et attaquer les mêmes objectifs ensemble. Mais la force du groupe et l'intérêt de ses guerres face à Raven ou The Prophecy tenaient surtout grâce aux personnalités de ses constituants.
Ace Steel apportait la touche un peu "old-school" et une certaine constance. Colt Cabana avait pour lui une technique in-ring toujours aussi sous-estimée et, évidemment, un charisme comique énorme. Quant à CM Punk, leader naturel sans le revendiquer, il était le penseur et moteur du trio, au-dessus du lot sans vouloir nécessairement profiter de son talent pour lui seul. Une vraie fraternité qui caractérisait de grands trios tels les Von Erichs (littérallement) ou même aujourd'hui New Day.
#5 - The Rottweilers (Low-Ki, Homicide & Rocky Romero)
"It's not about the size of the fighter. It's about the size of the fight he will bring !" - Low-Ki. Mais, quid d'un "street fighter" ? D'un casseur sans respect ? D'un chien qui a la rage ? Si la première version de la racaille nommée Rottweilers, créée courant 2003 pour soutenir Homicide dans sa guerre "hardcore" contre Steve Corino, n'a pas fait long feu, son esprit fait d'un mélange de haine, de violence et d'irrespect, est resté intact une année plus tard lors de sa renaissance. Mené par 'The Notorious 187' et son manager négligeable Julius Smoke, ce groupe était le premier vrai gang de l'Histoire de la Ring of Honor. Accompagné des jeunes latinos Ricky Reyes (aka Cortez Castro dans Lucha Underground) et Rocky Romero, il ne lui manquait plus qu'une touche de réel talent et "star-power" pour atteindre son plus haut potentiel. Ce talent, c'était le tout premier champion du Monde de la ROH, Low-Ki, crachant sur le titre qu'il avait détenu et son porteur et ex-honorable adversaire Samoa Joe. Une déclaration de guerre à la Bullet Club dirions-nous aujourd'hui comme la ROH n'en avait jamais vu jusque là.
Vainqueur du premier (sur seulement deux) Trios Tournament de la promotion en 2005, le trio Homicide, Ricky Reyes & Rocky Romero n'était pourtant pas le trio idéal pour magnifier ce gang à mon sens. En remplaçant le moyen et sans charisme Ricky Reyes par la vraie star Low-Ki aurait compléter un trio "heel" majeur. L'extrême violence et la vulgarité d'un Homicide, tempérée par le charisme grandissant de Rocky Romero et ajusté par l'intensité et la prestance de Low-Ki : en voilà un trio méritant d'être désigné champion.
#4 - Generation Next (Austin Aries, Roderick Strong & Jack Evans)
Le printemps précédant la renaissance des Rottweilers citée ci-dessus, une autre faction venait de se former. Lors d'un show voué à présenter la nouvelle génération de catcheurs indépendants aux fans de la Ring of Honor, Generation Next, quatre jeunes lutteurs ont décidé de forcer le destin, refusant de se plier à la hiérarchie pré-établie du roster : Austin Aries, Roderick Strong, Alex Shelley et Jack Evans. Un groupe soudé par une même cause mais aussi une même envie de réussir, seul ou à plusieurs. Reprenant le nom de son lieu de naissance, Generation Next (version améliorée des Natural Born Thrillers de la WCW, et version mieux réussie de la future Nexus) s'est tout de suite imposé comme comptant parmi les meilleurs nouveaux princes de la scène indépendante américaine. La puissante et rudesse surprenantes de Roderick Strong, la technique et le charisme d'Austin Aries (deux qualités qui lui vaudront de mettre un terme au long règne de Samoa Joe seulement quelques mois plus tard), la personnalité d'Alex Shelley, sans oublier l'attitude et le talent incomparable pour le "spot fest" de Jack Evans, a fait du quatuor un succès immédiat. Victorieux face à The Embassy (à qui Shelley offrira ses services, jaloux des autres membres de son groupe) ou encore aux Briscoes, Generation Next avait réussi son pari de modeler parmi les meilleurs catcheurs du monde aujourd'hui.
Ainsi, il est de mon avis que si placé dans une situation tel que le ROH 6-Man Tag Championship Tournament à venir, le meilleur trio pour le représenter ne comprendrait ni le vendu Alex Shelley ni son remplaçant Matt Sydal. 'A Double' en pilier, Strong et sa force et Jack Evans et ses qualités in-ring incongrues composeraient le trio GenNext parfait pour être légitime de remporter une telle compétition.
#3 - S.C.U.M. (Kevin Steen, Jimmy Jacobs & Steve Corino)
En 2012, suivant la victoire finale de Kevin Steen contre le champion mondial Davey Richards à ROH Border Wars, une réunion "d'evil persons" concluait l'iPPV. Après des mois d'incompréhensions et de trahisons les uns envers les autres, une forte et indissoluble amitié régnait enfin de nouveau entre Steen, Jimmy Jacobs et Steve Corino. Génies du mal derrière le "heel-turn" initial du premier et sa guerre fratricide contre El Generico deux ans auparavant. Tous les trois, ils formèrent Suffering, Chaos, Ugliness & Mayhem - abrèvié en S.C.U.M. ou "déchet" au sens figuré en français - et règnèrent sans partage une fois les championnats par équipe acquis par Corino et Jacobs. Et ce, jusqu'au rejet de Steen par une version élargie du groupe mené par Corino un an plus tard.
Outre le talent et les fortes personnalités respectives des trois hommes formant le trio originel de S.C.U.M., c'est leur grande amitié les uns pour les autres, celle de la vie hors du champ des caméras se traduisant à merveille devant, qui en fait un trio à part entière. Quoique plus sombre et fou, il rappelle un peu en cela The Fabulous Freebirds, l'un des plus grands trios de l'Histoire du catch. Le genre de trios qui possèdent une valeur supérieure ensemble à la simple somme de ses trois parties.
#2 - The Age of the Fall (Jimmy Jacobs, Tyler Black & Brodie Lee)
Voilà comment s'est terminé la diffusion différée (pas en directe) du troisième Pay-Per-View de l'Histoire de la Ring of Honor, nommée de manière forte ironique Man Up (#CochonPenduSanglant). Le 161ème show organisé et présenté par cette dernière au terme donc du quel le mystérieux Project 161 s'est révélé être l'oeuvre suprême de Jimmy Jacobs, The Age of the Fall. Des débuts impactants, pour un nouveau groupe et une nouvelle "storyline" intéressants ... trop impactants justement, vu le reste de l'Histoire du groupe. Probablement ce qui a marqué le début de la fin du contrôle créatif de Gabe Sapolsky. Une séquence controversée (et à certains endroits maladroites) qui avait en effet refroidi les futurs projets créatifs pour Jimmy Jacobs & Cie. Cela dit, sans The Age of the Fall, les propres débuts de Tyler Black n'auraient pas eu la même exposition, ni l'aide l'amenant à son premier "push" lequel lui permettra progressivement de se transformer en l'une des top-stars du catch mondial qu'il incarne aujourd'hui sous le nom de Seth Rollins.
Au sein de ce groupe aux visages et talents multiples, plusieurs combinaisons se sont formées mais jamais un réel trio en dehors de celui originel de Jacobs, Black et Necro Butcher. Néanmoins, celle-ci ne constituait pas selon moi le meilleur trio possible concernant The Age of the Fall. En remplaçant le sadique ex-champion de la CZW, non pas par Delirious ou Joey Mercury, mais le puissant et plus talentueux Brodie Lee (aka Luke Harper), Jimmy Jacobs et Tyler Black auraient eu le troisième homme idéal pour former un trio génial, à l'aura difficilement surpassable ... si ce n'était pour le #1 :
#1 - Kings of Wrestling (Claudio Castagnioli, Chris Hero & Sara Del Rey)
CZW, Chikara, PWG, ROH, ces rois-ci l'étaient dans chacun de ces royaumes, jadis. Très vite amis lors de leur rencontre dans les vestiaires de la Chikara en 2005, le déjà vétéran du circuit indy Chris Hero et le suisse soucieux de s'améliorer Claudio Castagnioli y ont rapidement formé un duo plein d'alchimie sur le ring, les Kings of Wrestling. Après les premiers succès dans la promotion de Mike Quackenbush, ils ont accumulé les titres aussi bien à la CZW qu'à la PWG et, dans un premier temps, à la ROH dans le cadre de la guerre inter-promotionnelle l'opposant à la CZW. A leur réunion en 2009, Hero au top de sa forme physique et Claudio plus talentueux que jamais ont ravis de nouveau les championnats par équipe ... mais cette fois accompagnés d'une 'Queen of Wrestling', l'impératrice de la Shimmer Women Athletes, Sara Del Rey.
Une simple alliée pour les KOW, la future entraîneuse féminine du WWE Performance Center aurait pu réellement être le composant manquant à un trio de champions, accueillant déjà l'une des meilleurs équipes de l'Histoire du catch (tout court !). Son charisme, sa technique et son intensité auraient parfaitement collés aux talents globaux des anciens doubles champions par équipe de la ROH.