* Pour leurs contributions à une branche particulière du Monde du catch *
Dans cette dernière catégorie, consacrée aux icônes du Puroresu, de la Lucha Libre et du catch occidental, cinq titres honorifiques de "Pionniers" ont été attribués par votes :
♦ Kenta Kobashi
Rugbyman reconverti dans le catch sous la houlette de Dory Funk Jr. et Giant Baba, Kenta Kobashi est rapidement devenu la coqueluche du public japonais au fil des années 1990s. Surnommé affectueusement 'The Orange Crush' par les nippons, Kobashi exprimait le véritable "Burning Fighting Spirit" cher aux nippons, ne perdant jamais un match sans au moins avoir donné tout ce qu'il avait.
Quatrième pilier des Four Corners of Heaven (en compagnie de Mitsuharu Misawa, Toshiaki Kawada et Akira Taue) à l'AJPW, il atteint enfin la gloire suprême avec son clan Burning. Premier lutteur du côté de Misawa lors du massif exode de 2000 visant à fonder la Pro-Wrestling NOAH, il en devient l'un des emblèmes, régnant au sommet de sa division poids-lourd de 2003 à 2005 et y affrontant son grand rival Misawa, son protégé Jun Akiyama ou encore l'homme fort Kensuke Sasaki devant des foules records.
Comme immunisé contre la douleur, Kobashi est sans doute l'un des lutteurs les plus intenses et résistants de l'Histoire du catch. Une prestance athlétique qui fait de lui un vrai "Pionnier" du "strong-style" moderne.
♦ Eddie Guerrero (RIP)
Dépassant de très peu le légendaire El Santo, c'est sans démériter que le plus apprécié des Guerrero a été élu "Pionnier de la Lucha Libre".
Avant dernier d'une fratrie de renom dans le milieu de la Lucha Libre, Eddie Guerrero fait ses premiers pasavec déjà tant d'aisance à la jeune mexicaine AAA d'alors. Premier luchador à volontairement retirer son masque (celui de Mascara Magica) sur le ring, il s'illustre dans son duo Los Gringos Locos, avec l'inventeur du Frog Splash, Art Barr au début des années 1990s.
Il est vite appelé par Paul Heyman et sa ECW, mais aussi par la New-Japan Pro-Wrestling où il devient une figure de sa division Junior Heavyweight sous les traits de Black Tiger. Finalement, au coeur des Monday Night Wars, il est engagé par la WCW qui en fait l'un de ses principaux Cruiserweights. Supra-talentueux, Eddie stagne pourtant sur la carte et décide donc de rejoindre la WWF/E en compagnie de ses amis Radicalz (Chris Benoit, Dean Malenko et Perry Saturn).
Mais le succès n'arrive pas tout de suite et, après un bref séjour sur le circuit indépendant (notamment à l'IWA Mid-South et la naissante ROH), il attend 2004 pour décrocher enfin son premier titre de champion du Monde. Charismatique, comique, passionné mais tourmenté, c'est ainsi qu'il nous quitte brutalement en novembre 2005, nous laissant un héritage immense et des dizaines de jeunes rookies inspirés par son passage entre les cordes.
♦ Dusty Rhodes (RIP)
Ex-aequo avec l'actuel et toujours "visage de la WWE" qu'est John Cena, ce n'est pas affront d'affirmer que Dusty Rhodes méritait seul cette élection.
Enfant d'ouvriers américains, Virgil Runnels était né pour porter le surnom de 'The American Dream' - lui, le 'Stardust' de ces premières années avant de côtoyer les rois du "rasslin'" comme Dick Murdoch, Bruiser Brody ou Stan Hansen. Rapide, excitant, divertissant et surtout hautement charismatique, Dusty était imméditament adulé par n'importe quel fan américain qu'il saisissait si naturellement.
Pour ainsi dire, dans les années 1980s, aux commandes des Jim Crockett Promotions de la NWA, il participe à l'émergence du tant influent "boom" du catch américain. Signant une rivalité historique face au 'Nature Boy' Ric Flair sur le ring, il participe en dehors aux développements de nombreuses stars telles Magnum TA, les Four Horsemen, les Road Warriors ou encore Sting. Inventeur de Starrcade, du Great American Bash et des War Games, Rhodes ne manquait jamais de talent pour trouver de bonnes idées. Lui qui le premier, 20 ans plus tard, a d'ailleurs lancé la si acclamée rivalité entre AJ Styles et Christopher Daniels à la TNA. Catcheur, booker, promoteur, agent, entraîneur, quoi qu'a été sa casquette, 'The Dream' a toujours fait figure de "Pionnier" dans le milieu du catch américain.
♦ William Regal
Nigel McGuinness a réussi à montrer le catch traditionnel européen sous un jour plus innovant. Neville (ou PAC) s'est forgé une réputation de grand bosseur et de voltigeur révolutionnaire. Cesaro (ou Claudio Castagnioli) a, lui, montré qu'il n'était aucunement impossible à un Suisse, ancienne star de la wXw, de lutter au plus haut niveau des capacités humaines sur la plus grande scène du Monde. Quant à Billy Robinson, il est celui qui a permis au traditionnel "catch-as-catch-can" d'influencer le Monde entier.
Cependant, c'est bien l'ex-Lord Steven Regal que vous avez élu "Pionnier du catch européen". De son vrai nom Darren Matthews, il a débuté en une période obscur pour le catch britannique, très peu de temps après la fin de l'ère World of Sports. Au début des années 1990s, il débarque à l'américaine WCW y emmenant avec lui sa rivalité très physique face à le plus "stiff" des irlandais, Finlay troisième du nom.
Durant plusieurs années, Regal jongle entre une pratique sérieuse d'un catch européen typiquement "old-school" et des gimmicks comiques. Un professionnalisme qui lui vaudra une excellente réputation aux Etats-Unis et donc une exposition accentuée pour son style si particulier, presque perdu à travers les années. Une longévité qu'il a fait profiter à une pratique ancienne et sous-estimé et qui lui vaut aujourd'hui ce titre honorifique.
♦ The Dynamite Kid [High-Flying]
Tom Billington a rarement été un homme facile, que ce soit avec lui ou avec les autres. Néanmoins, rares sont les lutteurs qui auront influencé autant de générations suivantes.
Cousin germain de Davey-Boy Smith (aka The British Bulldog), c'est un jeune lutteur britannique plein d'énergie qu'il incarne à ses débuts à la Stampede Wrestling à la fin des années 1970s. Très vite remarqué de part sa rapidité, ses mouvements saccadés uniques et son fameux Diving Headbutt, The Dynamite Kid séjourne vite simultanément à la WWF/E et la NJPW. C'est dans ses deux lieux à la fois qu'il produit, avec Tiger Mask I, une série de matches plus qu'innovante. Pour la première fois, le Monde du catch était au "high-flying", le vrai - pas celui, presque comique d'Antonio Rocca, ou celui à peine spectaculaire de Jimmy 'Superfly' Snuka.
Spécialiste donc du catch solo, il devient ensuite maître du catch par équipe aux côtés du British Bulldog, alliant sa force à son agilité comme jamais. C'est avec ces deux maîtrises du catch que The Dynamite Kid a influencé tant de catcheurs de légendes : de Chris Benoit à Daniel Bryan/Bryan Danielson, à Davey Richards (et The Wolves, en comptant The British Bulldogs) et notre "Catcheur" 2015, Finn Balor/Prince Devitt.