Il y a une semaine, par le biais de son Network, la WWE ouvrait son United Kingdom Championship Tournament à l'Empress Ballroom de Blackpool, en Angleterre. Un événement organisé et annoncé un peu à la va-vite, en réaction à la dangerosité opposé par le probable "reboot" de World of Sports Wrestling par la chaîne ITV (le TF1 du Royaume-Uni). L'occasion, un peu hâtive, pour elle de débuter son nouvel expansionnisme mondial, dans l'optique d'envahir et d'accaparer le terrain des grands milieux du catch. Le circuit britannique en pleine apogée de sa récente résurgence étant le lieu parfait pour débuter un tel projet.
♦ Du "boom" du catch indépendante à sa perte totale ? ♦
Pour ce faire, elle a imité le système du phénomène 2016, le Cruiserweight Classic, regroupant des talents indépendants provenant de tout le pays et de certaines des promotions nationales les plus florissantes - empruntant amicalement les champions de l'ICW et de la PROGRESS et, moins amicalement de la WCPW. Ainsi, à l'instar de ce que The Alt avait proposé à la suite du First Round du CWC et en conclusion du NJPW G1 Climax 26, voici deux Top 5 - celui des meilleurs performers suivi par celui des meilleurs matches - résumant cette nouvelle compétition semi-indépendante d'envergure.
Mais avant de passer aux deux Top 5, quelques remarques subsidiaires concernant ce UK Championship Tournament :
- Après les hideuses ceintures de champions Universal et Cruiserweight, la WWE a rassuré son monde en montrant qu'il lui restait encore un peu de bon goût en réserve avec le design de la ceinture de champion UK. Très honnêtement, la plus belle nouvelle ceinture de champion depuis des années (WWE ou non) !
- Le York Hall, le Liverpool Olympia, l'O2 Academy de Londres ou les Barrowlands de Glasgow, ou autant de salles mythiques de la même envergure, tenant fréquemment des shows de catch depuis quelques années, que la WWE aurait pu facilement choisir pour installer son UK Championship Tournament. Et pourtant en s'arrêtant à l'Empress Ballroom, elle a fait le bon pari. Célèbre salle d'Angleterre, en matière de meetings politiques, de pièces de théâtre et de concerts, et situées dans la ville de légendes du catch britannique que sont Robbie Brookside et William Regal, elle avait le parfait mélange de tradition et de réputation "mainstream" pour rassembler le meilleur rassemblement de fans possible. Spacieuse (environ 2.700 personnes étaient présents chaque soir du tournoi) et chique dans son architecture, la WWE n'aurait pas pu rêver mieux pour organiser un tel événement.
- Le Cruiserweight Classic avait Mauro Ranallo et Daniel Bryan, l'UK Championship Tournament avait Michael Cole et Nigel McGuinness - débutant enfin, par la même occasion, à la WWE et réalisant donc ce rêve qui lui avait échappé de façon si malheureuse et presque injuste par le passé (fier de toi, Niegl !). Néanmoins, le niveau n'était pas le même. Certes, Michael Cole était plus sérieusement porté sur le "play-by-play" et s'est rapproché le temps d'un week-end de ses meilleures heures de sa carrière de commentateur, mais sans rien donner d'exceptionnel de sa part. Quant à Nigel, il a parfaitement joué son rôle, mais lui non plus, rien qui ne pouvait réaliser avec certaines de ses envolées aux commentaires de certains Main-Events de shows de la Ring of Honor.
- Contrairement au CWC, la WWE s'était ici penché vers un "booking" plus traditionnel, porté sur le "storytelling". Si ce choix a porté ses fruits, il a cependant écarté de la compétition des catcheurs de talent initialement prévus comme Nathan Cruz et le vétéran Tiger Ali Singh. Un sacrifice regrettable mais qui aura servi la réalisation d'un plus grand dessein, finalement réussi. Malgré tout, il a manqué un sérieux "star-power" : que ce soit du côté de lutteurs déjà signés à la WWE - Neville, Jack Gallagher ou Big Damo (qui vient de débuter à NXT) - ou du côté de stars du circuit britannique, dont l'allégeance est à la NJPW ou à ITV's World of Sports - Will Ospreay, Marty Scurll, Dave Mastiff, Grado, Rampage, El Ligero, etc. Preuve une nouvelle fois que la "guerre pour la Grande-Bretagne" ne fait que commencer !