The Alternative Hall of Fame 2016
Après rappel des catégories et compilation de listes de nominés pour chacune - proposés par vous, lecteurs, commentateurs et rédacteurs de The Alternative Wrestling Community via Ask.fm ou encore Twitter - il est temps désormais de découvrir la classe 2016 de l'annuel Alternative Hall of Fame !
♦ The Alternative Wrestling Hall of Fame 2015 ♦
Avant tout, revenons aux questions fondamentales : qu'est-ce qu'un "Hall of Fame" et à quoi sert-il ?
Littérallement "temple de la renommée", c'est une institution (ici, administrée immatériellement) qui consiste à honorer des individus ayant réalisé des choses majeures dans leurs domaines respectifs, ici le catch (ou "pro-wrestling") en général. Il permet de constater et de féliciter les contributions et l'influence d'un individu sur le milieu où il a fait carrière. Avec lui, les réputations deviennent légitimes et les légendes plus crédibles.
Cette année, cependant, les règles du jeu ont quelque peu changé. Suite à des problèmes d'organisation (mea culpa) et une plus faible participation en comparaison à l'an dernier, les nouveaux Hall of Famers ci-dessous n'ont pas gagné leurs places via une série de votes. A la place, afin de s'adapter au mieux à la situation, un autre système le plus équitable possible a été mis en place pour les désigner :
- Nomination Majoritaire : Si un même nom revient en majorité dans vos listes de nominés, il est désigné nouveau Hall of Famer de sa catégorie.
- Nomination Récurrente : Si un même nom, rejeté par vos votes l'an dernier, revient cette année, il est désigné nouveau Hall of Famer de sa catégorie.
- Nomination Omniprésente : Si un même nom est rencontré plusieurs fois, dans différentes catégories, dans vos listes de nominés, il peut être favorisé face à d'autres, et donc désigné nouveau Hall of Famer d'une de ces catégories.
- Choix de l'Éditeur : Certes la moins équitable de toutes les décisions et un chouillat subjective, elle permet de désigner l'un de vos nominés si aucun autre type de décision ne s'applique directement. Il en incombe alors à l'Éditeur de désigner le meilleur représentant de sa catégorie parmi vos autres nominés.
Sur ce, voici vos Alt Hall of Famers promotion 2016 :
Le Catcheur = 'Nature Boy' Ric Flair
* Pour ses contributions au catch, sur le ring *
[Nomination Récurrente]
Seul de vos nominés 2016 a l'avoir été aussi en 2015, celui que Triple H, Shawn Michaels ou 'Stone Cold' Steve Austin (d'autres prétendants aux titres d'Alt Hall of Famers cette année) appellent sans broncher "le plus grand catcheur de tous les temps", mérite tout à fait - je crois - sa place d'Alt Hall of Famer dans la catégorie "Le Catcheur".
Orphelins de ses parents biologiques, le frivole et fétard Ric Flierh se décide de suivre les pas de son idôle, Dusty Rhodes, en s'inscrivant au renommé et ardu camp d'entraînement de Verne Gagne, promoteur de la puissante American Wrestling Association (AWA). Après plusieurs allers-retours, aux côtés d'Iron Sheik ou encore l'ex-'World's Strongest Man' Ken Patera, il y débute sa grande carrière en 1972 sous le nom de Ric Flair. En 1975, ce prometteur jeune loup échappe de peu à la mort lorsqu'il est victime d'un grave accident d'avion en compagnie d'autres catcheurs. Son dos est brisé et sa carrière est déjà promise à une fin abrupte. Néanmoins, plus motivé et déterminé que jamais, il reprend des forces et retravaille son "moveset", inventant la technique du "hip bump" (une chute classique sur le dos, devenant au dernier moment une chute sur le côté, au niveau du flanc ou des hanches) pour endommager le moins possible son dos guéri. Enfin d'aplomb, il rejoint l'un des territoires meneurs de la National Wrestling Alliance (NWA), Mid-Atlantic, pour y incarner (dans la lignée de Buddy Rogers, ancien champion du monde poids-lourd de la NWA, inventeur de la fameuse Figure-4 Leglock) 'Nature Boy' Ric Flair - devenu maître de son destin, le succès n'est plus qu'une promesse pour lui.
Don Juan, rolex au poignier et limousine à disposition, le vantard 'Slick Ric' gravit les échelons hiérarchiques rapidement et se voit de mieux en mieux encensé par la critique, plus particulièrement grâce à sa première rivalité contre l'autant talentueux Ricky Steamboat. En 1981, il empoche ainsi son premier titre de champion du monde poids-lourd de la NWA, face à Dusty Rhodes lui-même, sa plus grande inspiration. De là, s'enclenche une nouvelle carrière de légende pour celui qui aime à se faire appeller le 'Space Mountain' de ces dames. Très demandé aux quatre coins du monde (ou du moins, là où la NWA a ses quartiers), Flair devient l'emblème d'un catch américain sans cesse pris d'assaut par la grandissante et florissante World Wrestling Federation (WWF/E) du jeune Vince McMahon Jr., brisant traditions et antiques alliances à tout-va. Par la suite, Flair se maintient au top niveau pendant deux décénnies complètes, s'arrogeant près de 21 titres de championnat du monde poids-lourd - dont 16 seulement sont publiquement reconnus aujourd'hui, principalement par la WWE - de ses plus beaux jours à la NWA, à son retour tourmenté à la World Championship Wrestling (WCW), en passant par son petit séjour à la WWF/E dans les années 1990s. Plus encore qu'un immense nombre de trophées matérielles et d'autres reconnaissances, Flair n'a cessé d'offrir des rivalités et des matches d'anthologie : face à Dusty Rhodes, Sting, Ricky 'The Dragon' Steamboat, Terry Funk, Hulk Hogan, 'Rowdy' Roddy Piper, et j'en passe !
Après avoir servi de soutien pour la nouvelle génération dès les années 2000s en tant que quatrième homme d'Evolution (un clan reprenant la même recette que celle qui avait fait la légende des Four Horsemen, toujours dirigés par Ric Flair), le 'Nature Boy' joue désormais le rôle de mentor pour sa talentueuse fille, Charlotte, actuelle championne féminine de la WWE. Difficile donc, pour elle, de trouver un mentor plus accompli !
Le Génie = Gabe Sapolsky
* Pour ses contributions au progrès du milieu du catch *
[Choix de l'Editeur]
Actuel propriétaire et promoteur d'EVOLVE Wrestling, mais aussi co-dirigeant de sa plateforme média WWNLive (diffusant en Internet Pay-Per-Views chaque show des promotions appartenant au World Wrestling Network), l'humble et timide Gabe Sapolsky succède à son maître et modèle, Paul Heyman, en tant que "Génie" de la classe 2016 du Alt Hall of Fame !
Ainsi donc, formé par le président de l'Extreme Championship Wrestling au cours des années 1990s, ce n'est qu'en 2002 que ce petit "booker" et scénariste en herbe se fait un vrai nom dans le métier. Sur les recommendations philosophiques laissées par Paul Heyman à la banqueroute de l'ECW, il fonde - aux côtés du propriétaire de RF Video (ancienne plateforme de distribution de DVDs des shows de l'ECW), Rob Feinstein, et d'un investisseur, Cary Silkin - la Ring of Honor. Inspiré par le succès grandissant du MMA et des talents prometteurs (tels Samoa Joe, Low-Ki, Bryan Danielson, Spanky/Brian Kendrick, Doug Williams, Christopher Daniels et AJ Styles) ayant participé au King of Indies Tournament quelques mois auparavant sur la côté ouest des Etats-Unis, il y crée une structure compétitive, beaucoup plus sportive que le "sports-entertainment" servi par la désormais hégémonique et toute-puissante WWE. En marge de ce "pure wrestling" digne des batailles entre Mitsuharu Misawa, Kenta Kobashi et Toshiaki Kawada à l'All-Japan Pro-Wrestling, Gabe Sapolsky réussit à forger de véritables futures top-stars du monde du catch, grâce à des "storylines" réalistes et élaborées (eg. "The Summer of Punk"). Les règnes solides de ses champions, très "old-schools", contrebalancent avec l'innovation "à la Paul Heyman" observée d'autres parts - qu'elle soit dans la narration (eg. les débuts de The Age of Fall) ou le "booking" (Fight Without Honor, Ladder War, etc).
En outre, lorsqu'aux commandes de la ROH, Sapolsky incarne la pièce maîtresse du renouveau du circuit indépendant américain, dévasté par les Monday Night Wars et désertique depuis la fin des hostilités. De plus, grâce aux nombreuses coopérations internationales qu'il met en place (comme Heyman l'avait fait avec l'AAA, la FMW ou la Michinoku Pro) avec la Dragon Gate ou la Pro-Wrestling NOAH, différents styles se mélangent pour en tirer le meilleur catch possible. Une mentalité qu'il garde même après son départ controversé de la ROH en 2008 : en quelques mois, il fonde la Dragon Gate : USA (promotion soeur, américaine, de la DG) et l'EVOLVE. D'un côté, la diversité du Lucharesu est mis en avant, tout en permettant des échanges fructueux entre les promotions ; de l'autre, le catch in-ring rentre progressivement dans une nouvelle ère, suivant ce qui avait été commencé à la ROH. Autrement dit, sans Gabe Sapolsky, nous n'aurions ni la nouvelle génération de Main-Eventers de la WWE et de NXT, ni le nouveau vent de progrès et de diversité in-ring actuels.
L'Inventeur = Ultimo Dragon
* Pour ses contributions au progrès, à l'innovation et l'évolution du catch in-ring *
[Nomination Majoritaire]
Premier Alt Hall of Famer de cette classe à y être désigné en majorité directe, Yoshihiro 'Ultimo Dragon' Asai en est plus que méritant. Qui plus est dans la catégorie de "L'Inventeur", lui qui compte parmi les plus innovants "high-flyers" de l'histoire et le principal inviteur du style "Lucharesu".
Suivant les traces de Tiger Mask premier du nom et de Jushin 'Thunder' Liger, Asai décide d'apprendre le catch auprès du New-Japan Dojo vers le milieu des années 1980s. Malheureusement pour lui, et tout comme son mentor de l'époque Gran Hamada, la New-Japan Pro-Wrestling (NJPW) réclame plus de lutteurs grands et forts à cette époque, et déconsidèrent donc les nouveaux talents ne remplissant pas ces critères. Notre Hall of Famer décide ainsi de suivre Hamada au Mexique : en 1991, alors qu'il intègre au mieux les techniques très caractéristiques des luchadores du Consejo Mundial de Lucha Libre (CMLL), il se présente pour la première fois sous le masque d'Ultimo Dragon. Discipliné mais à la fois créatif sur le ring, ce dernier se fait une réputation rapidement, toujours entre Japon et Mexique. Sur sa terre natale, il travaille majoritairement pour des pormotions indépendantes qui montent, en particulier la Michinoku Pro du Great Sasuke, la WAR polyvalente de l'ex-grande star Genichiro Tenryu et l'Universal Lucha Libre de Gran Hamada, alors premier initiateur d'un style de catch hybride, entre intensité nippone et voltige mexicaine, précurseur au "Lucharesu" revendiqué quelques années plus tard par Ultimo Dragon.
A force de belles performances et d'innovations (l'histoire retiendra spécifiquement ses Asai Moonsault et Asai DDT/Sliced Bread/Shiranui), arrivé en 1996, notre catcheur masqué s'arroge la très complète J-Crown de la NJPW, grâce à laquelle - en plus de déjà porté les titres de champion poids-moyen NWA de la CMLL et de champion Cruiserweight de la WCW - il détient et défend simultanément 8 ceintures différentes, faisant de lui le catcheur le plus décoré de l'histoire à un moment de sa carrière. Mais ses accomplissements ne s'arrête pas là. Quelques années plus tard, il ouvre deux dojos, l'un au Mexique et l'autre au Japon, qu'il nomme Toryumon (un terme japonais signifiant le "chemin du succès") afin de transmettre ce "Lucharesu" si inédit. Malheureusement, en 2003, il répond à l'appel de la WWE et laisse ses élèves et son école sans réelle gestion. Ces derniers fondent alors une promotion nippone sur cet héritage, qu'ils nomment Dragon Gate et qui, encore aujourd'hui, ne cesse de grandir et de diffuser le "Lucharesu" à travers le monde - non sans l'aide de ses résidents Masato Yoshino, CIMA, Naruki Doi ou d'anciens disciples comme PAC/Neville, Ricochet ou Akira Tozawa.
La Catcheuse = Aja Kong
* Pour ses contributions au développement du catch féminin *
[Nomination Majoritaire]
Quelle ironie votre choix fait, chers contributeurs à cet Alt Hall of Fame 2016. Puisque succédant à son "arch némésis" Manami Toyoto (et d'une certaine mesure à sa disciple Sara Del Rey, mention honorable l'an dernier), vous avez désigné l'agressive et arrogante légende nippone, Aja Kong, comme "La Catcheuse" de cette nouvelle classe du HoF.
Pur produit du célèbre et endurant dojo féminin de la première et principale promotion de "Joshi Puroresu" (le catch japonais féminin) au monde, l'All-Japan Women's Pro-Wrestling (AJW), Erika 'Aja Kong' Shishido débute sa carrière de catcheuse professionnelle en 1986. Métis, enfant d'une mère nipponne et d'un père afro-américain, elle se démarque déjà des autres : dans une culture japonaise très stricte et stigmatisante - qui plus est, dans un milieu jusque là réservé aux hommes - sa différence est autant une force qu'une cible. Le comprenant assez vite au cours de son entraînement, Aja décide d'en faire une force incommensurable. Son look est atypique, fait pour combattre, avec des cheveux courts (et blonds, pour se démarquer jusqu'au bout) et des peintures de guerre à la Road Warriors/Legion of Doom. Son attitude est arrogante, agressive et colérique - tel un certain Muhammed Ali, le plus grand boxeur que la Terre ait jamais porté. Enfin, sur le ring, elle ne pardonne pas : c'est comme si la lourdeur de Big Van Vader, la fureur de Brock Lesnar et l'intensité de Samoa Joe avaient fusionné en un in-ring individuel.
Munie de toutes ces caractéristiques, elle fait un carnage à l'AJW, remportant de nombreuses fois des titres majeurs - dont deux fois celui de championne du monde WWWA, issu du tout premier championnat féminin de catch dans l'histoire a avoir été officiellement reconnu. En 1994 et 1995, elle gagne (au Tokyo Dome, devant près de 43.000 fans réunies simplement pour du catch féminin !) puis perd une succession de deux 5-Star Matches face à Manami Toyota. Fière d'une telle réputation, elle débute un peu plus tard à la WWF/E, sur les traces de sa comparse Bull Nakano, où elle se dirige vers une victoire au championnat féminin contre Alundra Blayze/Madusa au Royal Rumble 1996, après une performance dominante aux Survivor Series 1995. Malheureusement, Blayze est virée de la compagnie avant que le combat n'ait lieu, et le reste est une autre histoire.
Pour finir, en 1997-1998, Aja Kong installe sa propre promotion sur le terrain, ARSION ("incendie" ou "brûlure" selon les traductions), avec comme bras-droit la brillante Mariko Yoshida. Ensemble, elles réunissent un roster de lutteuses parées pour le "shoot-style", s'associant avec des promotions de catch-MMA comme la Pancrase et la BattlArts. Une véritable révolution dans le catch féminin, qui a plus gagné le monde du MMA que celui du catch international. Toujours active à ce jour, Kong a néanmoins inspiré et appris parmi les meilleurs catcheuses modernes, à l'instar de Sara Del Rey ou d'Amazing Kong/Awesome Kong - le genre de celles, tout comme leur modèle, qu'il ne faut pas embêter mais honorer !
Les Pionniers
* Pour leurs contributions à une branche particulière du monde du catch *
Dans cette dernière catégorie, consacrée aux icônes du Puroresu, de la Lucha Libre et du catch occidental, cinq titres honorifiques de "Pionniers" ont été attribués :
♦ Shinsuke Nakamura [Nomination Majoritaire]
Nommé en grande majorité parmi d'autres pilliers de l'histoire du catch japonais dans vos listes de nominées, personne - et surtout pas cet Alt Hall of Fame 2016 - ne peut négliger l'importance de l'existence de ce grand catcheur.
Meilleur élève de la classe du fameux New-Japan Dojo d'Hiroshi Tanahashi, Katsuyori Shibata, Hirooki Goto et Ryusuke Taguchi, Shinsuke Nakamura est respectueux, vif et surtout très talentueux. Il est désigné alors 'Super Rookie', le catcheur symbole d'espoir qui va sortir la NJPW de la panade face à la popularité immense gagnée par le MMA en quelques années. Nakamura s'attèle à maîtriser les capacités d'un combattant d'arts martiaux mixtes, et développe nombre de techniques de combats à travers le monde. Après seulement quelques mois de carrière professionnelle, il devient le plus jeune champion poids-lourd IWGP de l'histoire - la pression qui repose sur ses épaules est alors immense. Durant ses voyages de formation continue intensive, en particulier au Mexique, il arrive à se révéler. L'humble et timide 'Super Rookie' se métamorphose en un 'King of Strong-Style' extravagant et charismatique.
En 2009, il forme son propre clan, CHAOS, rejetant ses objectifs et promesses faites par ses employeurs, et devient le nouveau "top-heel" de la compagnie. Commence ainsi une lente et progressive renaissance pour la NJPW. Signant multiples matches d'anthologie face à son rival Hiroshi Tanahashi, son successeur Kazuchika Okada ou un autre super-talent prometteur comme Kota Ibushi, il incarne le principal véhicule de cette renaissance aujourd'hui réussie pour la New-Japan. Finalement, répondant à l'appel de la WWE en 2016, il a su partir humblement en s'assurant d'avoir laissé la compagnie qui l'a vu naître, en meilleur état qu'il ne l'avait connu initiallement. Chapeau, monsieur.
♦ Ex-aequos - Mil Mascaras & Rey Mysterio Jr. [Nominations Majoritaires]
D'abord, il y a Aaron Rodriguez, ou celui que l'histoire du catch retiendra comme l'homme au mille masques, Mil Mascaras. Troisième pillier de la sainte trinité de la Lucha Libre, aux côtés du myhtique El Santo et du premier "rudo" (les "heels" du catch mexicain) Blue Demon, il se démarque grâce à ses nombreuses excursions à travers le monde. Luchador poids-lourd très capable sur le ring, il paraît néanmoins bien plus extraordinaire aux publics américains et japonais, qui découvre avec lui le style très identifié du catch mexicain traditionnel, fait de Tope Suicidas, Huracanranas et autres Planchas. Autre mérite à sa grande carrière, sa longévité : du milieu des années 1960s jusqu'à l'aube des années 1990s, l'oncle d'un certain Alberto Del Rio (aka Dos Caras Jr., à la CMLL, avant sa première venue à la WWE) est partout à la fois, dominant les affiches de nombreux shows de catch et même de quelques films. Ainsi, certes, il n'a peut-être pas été le plus grand emblème de la Lucha Libre, mais il a su en être le plus beau porte-étendard.
Ensuite, d'aucuns n'auraient oublié l'une des stars actuelles de Lucha Underground pour le désigner "Pionnier" de la Lucha Libre. Rey Mysterio Jr., le 'Colibri' de neveu de Rey Misterio, qui depuis qu'il a débuté sa carrière à l'âge de 14 ans n'a cessé de changer la face du monde du catch, sur le ring. Rival d'autres jeunes prodiges luchadores, Juventud Guerrera et Psicosis, à l'ouverture de l'AAA au début des années 1990s, Rey-Rey se fait un nom en 1995 quand il passe la frontière et rejoint brièvement la révolutionnaire ECW de Paul Heyman. Là, sa maîtrise d'une Lucha Libre nouvelle génération le transforme en sensation instantannée. Petit mais astucieux et audacieux, le 'King of Lucha Libre' en fabrication innove à chaque instant. En conséquence, il est rapidement signé par la WCW dans l'optique de grossir les rangs de sa fraîche Cruiserweight Division en 1996. Cette fois face à des talents internationaux comme Dean Malenko, Eddie Guerrero, Chris Jericho et Ultimo Dragon, Mysterio solidifie sa réputation, grâce à son talent incommensurable. En 2002, alors qu'il remet son masque perdu pour ses débuts à la WWE, sa popularité monte en flèche - il devient le nouveau super-héros des enfants, une machine à vendre des produits dérivés. Son héritage est ainsi à jamais forgé, et la Lucha Libre pour toujours ancrée dans le coeur et l'esprit de millions de fans de catch à travers le monde.
♦ 'Stone Cold' Steve Austin [Nomination Récurrente]
"'Stone Cold' Steve Austin est vraiment la plus grande Superstar, ou attraction, que nous ayons jamais eu" a déclaré à plusieurs reprises Vince McMahon, en particulier une fois l'effervescence de l'Attitude Era retombée, donnant encore plus d'importance à son propos. Et pour preuve, vous l'avez nommé "Pionnier" du catch américain, comme il se doit.
Après de modestes débuts de carrière au Texas, 'Stunning' Steve Austin progresse lentement mais sûrement à la WCW au début des années 1990s. Après avoir été le protégé de Paul Heyman au sein de sa Dangerous Alliance, il s'allie au talentueux Brian Pillman pour former les insupportables Hollywood Blondes. Bien que réussi, le duo ne dure pas longtemps et après un séjour en solo dans la "mid-card", Austin est abruptement viré de la compagnie. Frustré, insurgé et hargneux, il accepte l'invitation d'Heyman et explose à l'ECW. Révélant sa véritable personnalité et son vrai talent oratoire, Steve est repéré par la WWF/E qui l'embauche sans trop savoir quoi en faire. Malin et déterminé, il arrive à réveiller les dirigeants et développe une nouvelle personnalité agressive et sans pitié, celle de 'Stone Cold' Steve Austin. Dès lors, la revanche de la WWF/E sur la WCW dans le cadre des Monday Night Wars s'organise autour de lui. Après de magnifiques performances face à Bret 'The Hitman' Hart et un début de rivalité populaire face au boss Mr.McMahon, il s'arroge son premier titre de champion du monde à WrestleMania XIV, l'Attitude Era est officiellement sur les rails. Avec le bagarreur anarchiste et quelque peu justicieux, sans peur, sans reproche et sans respect, au volant, la WWF/E bat tous les records à la fin des années 1990s.
Malheureusement, séquelles de sa grave blessure à la nuque en 1997 (la même qu'il avait accidentellement infligé à Masahiro Chono - ironie du sort), il met un terme définitif à sa carrière sur le ring en 2003 après un dernier grand combat face à son plus féroce rival, The Rock. Mais, mine de rien, sans le bref empire de 'Stone Cold' Steve Austin, le catch américain d'aujourd'hui ne serait pas du tout le même !
♦ PAC/Neville [Nomination Majoritaire]
Après avoir nommé le respecté technicien William Regal à ce titre l'an dernier, voici qu'a été désigné l'innovant voltigeur, actuellement connu sous le simple nom de Neville, comme "Pionnier" du catch européen.
Certes, celui qu'on appelait auparavant PAC (à cause de ses tablettes de chocolat taillées dans le marbre), n'est pas vraiment porteur d'un style de catch britannique traditionnel, en général très technique et intelligent. Néanmoins, l'ancien champion NXT est reconnu comme le premier "high-flyer" moderne, celui d'un nouveau genre, et qu'on suivit désormais peuplade de catcheurs européens - Will Ospreay et Mark Andrews en tête.
De son vrai nom Benjamin Satterley, originaire de la ville ouvrière de Newcastle, il a fait ses débuts dès la deuxième moitié des années 2000s, ravissant un catch britannique encore en friche grâce à ses mouvements aériens spectaculaires et innovants. Suite à plusieurs participations sur des shows de la Pro-Wrestling Guerrilla américaine, il est repéré par la promotion nippone Dragon Gate. Là, il améliore sa technique et sa discipline, lui permettant de porter des coups impactants et "stiffs" avant de se décider à s'élancer dans les aires pour une de ses manoeuvres aériennes. Avec lui, un nouveau genre de "Super Juniors" voit le jour, aidé par les Kota Ibushi, Ricochet et autres Prince Devitt/Finn Balor aujourd'hui tellement appréciés par les fans de catch. Autrement dit, sans doute que sans lui, le Cruiserweight Classic Tournament débutant sur le WWE Network n'aurait jamais germé de la tête de ce bon Triple H ...
♦ Hayabusa (RIP) [High-Flying] [Nomination Omniprésente]
Enfin, "last but not least", en voilà une autre légende qui nous a quitté en 2016. Un équivalent japonais de ce cher Sabu, autant talentueux en terme de "high-flying" que de catch "hardcore", qui venait tout juste de retrouver l'usage partiel de ses jambes après des années passées sur un fauteuil roulant, rendu paraplégique par une mauvaise chute en plein match. Nommé aussi bien dans les catégories "Catcheur", "Inventeur" que "Pionnier", il va s'en dire qu'Hayabusa méritait tout à fait sa place dans l'Alternative Hall of Fame 2016. Et qui mieux pour évoquer ce grand catcheur, icône de la révolutionnaire Frontier Martial-Arts Wrestling (FMW) et emblème de l'innovation in-ring, que son plus grand fan et spécialiste, notre H-Edge :
"Eiji Ezaki est un nom qui vous est peut être inconnu, c'est le véritable nom d'un catcheur qui c'est fait connaître dans les années 90 sous la lettre H, et surtout sous le masque de Hayabusa, en étant le créateur de la "gimmick" mais aussi le seul à avoir rencontré le succès. À l'inverse de Tiger Mask il ne peut y avoir qu'un seul Hayabusa, car Hayabusa se démarque trop par son "in ring" unique et ses nombreuses prises de risques. Hayabusa a prouvé que les catcheurs "hardcore" peuvent être les égaux, voir même meilleurs que les catcheurs plus classiques : l'exemple le plus concret étant son passage à la All Japan Pro Wrestling, où il a réussi à tenir tête à des catcheurs mondialement reconnu pour leur talent tel que Jun Akiyama, Kenta Kobashi ou Mitsuharu Misawa. Malgré tout, celui qui est parfois surnommé le "Shawn Michaels japonais" par les fans de catch occidentaux n'est bien souvent pas très connu hors de son pays d'origine. Probablement car Hayabusa n'a presque jamais lutté en dehors de sa fédération de cœur, la Frontier Martial-Arts Wrestling, plus grosse fédération de catch "hardcore" de l'histoire- sans doute un frein à la reconnaissance mondiale que mérite l'inventeur entre autre du Phoenix Splash (Croscrew 450° Splash) (réutilisé notamment aujourd'hui par Kota Ibushi ou Seth Rollins)." (La suite : > ICI <)