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Que va-t-il arriver à NJPW Wrestle Kingdom 13 ?
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- Le 10/10/2018
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Le Main-Event a été officialisé : nous sommes donc officiellement en route vers Wrestle Kingdom 13 ! Et quelle année de rebondissements, de grands moments et de grands matches que nous avons vécu une nouvelle fois ensemble ! Et face aux développements futurs déjà en marche et aux incertitudes de l'avenir, il est temps tout d'abord de s'attarder sur ce grand rendez-vous le 4 janvier 2019 au Tokyo Dome et d'en percevoir ensemble les matches, les gagnants, les enjeux et les conséquences à venir. N'hésitez pas à en discuter en commentaires et à partager ses prédictions, ainsi que les vôtres, sur la page Facebook de The Alt ou sur Twitter.
(Pré-Show) New-Japan Rumble
Depuis Wrestle Kingdom 9, la NJPW rassemble chaque année le reste de son roster non-impliqué sur la carte du show principal dans une bataille royale d'avant-show. A l'instar du traditionnel Royal Rumble de la WWE le même mois, elle peut aussi figurer des invités surprises et des revenants. L'an dernier, c'est un ancien catcheur de la New-Japan et de feue sa rivale UWFi, Masahito Kakihara, qui l'a remporté dans une sorte de célébration de sa guérison. Ce dernier avait arrêté prématurément sa carrière après une grave blessure au dos. Dans la même veine de bonnes publicités, la star de la J-Pop Momoka Ariyasu avait permis la victoire de Jado (l'ex-partenaire in-ring de Gedo, désormais son partenaire au "booking") à WK 10. Quant aux gagnants membres actifs du roster, Yuji Nagata et Michael Elgin en sont chacun ressortis avec des matches de championnat la tournée suivante, The New Beginning.
Cette année, je préférais voir les chers "bookers" se focaliser sur cette deuxième catégorie : à savoir des catcheurs actifs à qui cela pourrait profiter d'une façon ou d'une autre dans le schéma global de la NJPW.
Gagnant :
- Option 1 : Tomoaki Honma
Après une terrible blessure à la nuque qui lui a demandé plus d'un an de récupération, Tomoaki Honma est revenu - qu'on se le dise - difficilement sur le ring à la fin du G1 Climax 28. Il a depuis relancé son duo, Great Bash Heel, avec Togi Makabe en amont du tournoi World Tag League de novembre-décembre prochain. Malgré ce retour tout en émotions et le boost qui l'accompagne, je ne vois pas l'équipe de vétérans remporter le dit tournoi. Ainsi, en compensation et pour continuer de capitaliser malgré tout sur ce retour, une victoire de Tomoaki Honma ici serait tout à fait concevable et profitable.
Le roi du Kokeshi pourrait même réclamer un match de championnat NEVER après coup et, même si c'est pour le perdre, finir de profiter de ce pic d'intérêt du public en sa faveur.
- Option 2 : Flip Gordon
Bataille royale oblige, la New-Japan a eu tendance jusque là à favoriser les poids-lourds. Néanmoins, le New-Japan Rumble est ouvert à tous. Après de belles performances lors de la tournée Honor Rising suivi d'une excellente participation au Best of the Super Juniors Tournament, le jeune Flip Gordon s'est fait discret sur le rings de la NJPW en ce second semestre et ne participera pas à la Super Junior Tag League comme pressenti.
En échange, une victoire surprenante face à un public qui le connaît et l'apprécie déjà continuerait de solidifier son statut au sein de la division Junior et pourrait même lui suffire à affronter le champion Junior sortant au prochain super-show ou à la Ring of Honor, sa promotion-mère - tout en gagnant l'attention du reste du monde via Being The Elite sur YouTube.
- Option 3 : Katsuya Kitamura
Dernière option valable selon moi, mais sans la moindre rumeur à mon appui, reste le retour éventuel du gargantuesque et tout aussi sympathique Kitamura. Gravement commotionné en février dernier lors de sa série de matches de test avant sa promotion officielle dans le roster de la New-Japan, l'ex-"young lion" avait annoncé la fin probable de sa carrière de façon inattendue. Mais comme on dit dans le catch : "never say never". Sans avoir officialisé véritablement sa prise de retraite, il reste possible - comme pour un certain Katsuyori Shibata - que le géant Kitamura revienne un jour sur les rings nippons. Quoi de mieux qu'en invité surprise et gagnant du premier match de Wrestle Kingdom 13 ?
IWGP Junior Tag Championship - 3-Way Match : Suzuki-Gun (Yoshinobu Kanemaru & El Desperado) © vs. RPG 3K (YOH & SHO a/ Rocky Romero) vs. L.I.J. (BUSHI & Shingo Takagi)
Les mois de novembre et décembre marquent la saison des divisions par équipe de la NJPW. Comme annoncé après King of Pro-Wrestling 2018, nous aurons d'abord droit à la Super Jr. Tag League dont les gagnants seront déterminés lors de Power Struggle 2018 et remporteront un match de championnat Junior Tag IWGP à WK 13. face aux champions défendants : à savoir, très certainement les actuels titulaires, Yoshinobu Kanemaru & El Desperado.
Avec l'établissement de nouveaux duos, tels que BUSHI & Shingo Takagi côté Los Ingobernables de Japon ou Taiji Ishimori & Robbie Eagles côté Bullet Club OGs, il est difficile de désigner un favori absolu. Néanmoins, selon moi, les gagnants nécessaires et nécessiteux ne sont nuls autres que les précédents gagnants du tournoi et anciens champions, Roppongi 3K. Rien de tel pour les remettre en selle et rebooster leur crédibilité que de prouver une fois de plus leur supériorité sur la division. Cela étant dit, après ses débuts surprises à King of Pro-Wrestling, le beau Shingo (et son nouveau co-équipier désigné) a besoin de rester sur une pente positive.
Ainsi, si RPG 3K pourrait s'arroger la finale, il est au moins certains que le duo de L.I.J. devra battre les champions en chemin - obligeant la NJPW à tenir un tel 3-Way Match. Enfin, s'il est certain que les ceintures devront changer de mains le 4 janvier (Yoshi & Despy les ont eu bien assez longtemps), il serait, je crois, plus judicieux de les donner à BUSHI & Shingo. Leur union (et avec, les débuts de Shingo) serait ainsi solidifiée et une nouvelle rivalité enclenchée face aux "babyfaces" SHO & YOH ... reculant encore un peu leur retour en force sur le devant de la scène pour en faire un dénouement encore plus spectaculaire !
Gagnants : L.I.J.
IWGP Tag Team Championship - No DQ - Tornado Tag Match : G.O.D. (Tama Tonga & Tonga Loa a/ King Haku) © vs. The Young Bucks (Nick & Matt Jackson)
Tout comme, chaque été, le G1 Climax suit le BOSJ, chaque hiver, la World Tag League suit le Super Jr. Tag Tournament. Le division poids-lourd par équipe de la NJPW présente de nombreux atouts dont deux nouveaux duos de poids : les Young Bucks et les Golden Lovers. Malheureusement, concernant les premiers, les rumeurs indiquent qu'ils ne participeront très certainement pas à la compétition du fait de leur agenda chargé (justifié de façon "kayfabe", par l'état pitoyable du dos de Matt Jackson). Quant aux seconds, avec Kenny Omega champion et d'ores et déjà occupé par le Main-Event de WK 13, aucune chance (ou presque ?) que son fragile duo avec Kota Ibushi s'en sorte avec un match de championnat par équipe le même soir. Mais rien ne dit que ces deux équipes ne seront pas activement impliquées.
En dépit des efforts et positions de K.E.S., SANADA & EVIL ou encore Great Bash Heel, il est une rivalité qui prime actuellement et qui ne possède pas encore de conclusion du fait des nouveaux développements initiés à King of Pro-Wrestling 2018 : Bullet Club Elite vs. Bullet Club OGs. Afin de ne pas l'oublier, les frères des îles Tonga pourraient dans un premier temps avoir à affronter, pour la première fois, les Golden Lovers en finale de la World Tag League. Et cela ne serait pas une première s'ils étaient amenés à la remporter en tant que champions, profitant des dissenssions naissantes entre les Omega et Ibushi. D'autre part, cela permettrait alors aux Young Bucks de saisir l'occasion de les provoquer dans un violent rematch de Fighting Spirit Unleashed.
Vainqueurs, les "showrunners" de Being The Elite auront ainsi pris leur revanche et pourront débuter un règne digne de ce nom. Quant à Tama Tonga, il pourra toujours se raccrocher à sa victoire sur les Golden Lovers pour demander un match de championnat face à un Kenny Omega toujours champion, lors d'un des shows The New Beginning le mois suivant.
PS : Sans rien à faire d'autre sur la carte, je verrais bien Marty Scurll (et même Chase Owens et Yujiro Takahashi, pourquoi pas) garder le coin des Young Bucks afin d'équilibrer les forces aux besoins - surtout si Bad Luck Fale décide de s'en mêler aussi. Et puis, qui n'aurait pas envie de voir Marty tenter de briser les doigts de Haku ?!
Gagnants : The Young Bucks
IWGP Junior Heavyweight Championship Match : KUSHIDA © vs. Taiji Ishimori
Suite à la blessure à la nuque de l'ex-champion Hiromu Takahashi, KUSHIDA a remporté le titre champion Junior Heavyweight IWGP vacant contre Marty Scurll à King of Pro-Wrestling 2018. Pris par la Super Junior Tag League prochainement (aux côtés de Chris Sabin, l'ex-partenaire de son ex-partenaire), KUSHIDA n'aura sans doute pas à défendre son nouveau bien avant WK 13. Autrement dit, à moins que PAC décide de quitter la Dragon Gate plus tôt que prévu, son adversaire sera sûrement extrait de l'un des participants de ce même tournoi.
Nouveau Bone Soldier depuis le dernier BOSJ, dont il a été un dangereux finaliste, Taiji Ishimori profite actuellement d'un regain de visibilité en participant aux méfaits des Bullet Club OGs. Battre le champion Junior lors du tournoi lui donnerait l'argument pour s'octroyer sa propre attention et lui donnerait ce match de championnat qu'il n'a pas pu recevoir avant la blessure d'Hiromu.
Pour fortifier son sixième règne solo (et pour prouver, une fois, de plus qu'il est l'un des meilleurs catcheurs au monde), KUSHIDA devrait ressortir victorieux d'une bataille s'annonçant difficile - que ce soit en considérant le style impactant et puissant de l'ancien GHC Junior Heavyweight Champion de la Pro-Wrestling NOAH ou les possibles interventions de la part du Firing Squad. Taiji Ishimori aura, quant à lui, toujours une ceinture NEVER Openweight 6-Man à la hanche en sortant et pourra se rattrapper au prochain BOSJ, fort de cette belle performance au Dome.
Gagnant : KUSHIDA ©
IWGP United States Championship - 4-Way Match : Cody © (a/ Brandi Rhodes) vs. Juice Robinson vs. Beretta vs. Hangman Page
Avec le gain de Cody sur un Juice Robinson affaibli par un G1 Climax 28 très pauvre en victoires, la direction de l'IWGP United States Championship semble s'être embrouillé. Rien de mieux alors pour la re-stabiliser que de reconsidérer les différents challengers possibles, de les rassembler pour les comparer et former une nouvelle hiérarchie. Traduction : organiser un 4-Way Match et en tirer les conséquences ensuite.
Avec Juice Robinson prêt à prendre sa revanche, disons après une bonne performance aux côtés de David Finlay au cours de la World Tag League, il consistue une présence obligatoire. Battu par Jay White à Strong-Style Evolved, Hangman Page a depuis remonté la pente avec une belle première impression au sein du G1 Climax 28. Star à part entière de Being The Elite et ALL IN, sa cote a qui plus est bien augmenté. Quant à Beretta, challenger impressionnant face à Kenny Omega l'an dernier, il est revenu du banc de touche depuis peu et profiterait bien d'un peu d'attention - en plus d'un beau parcrous dans la WTL. Cette brochette devrait être tout à fait suffisante pour menacer le règne de 'The American Nightmare' et re-structurer la "title picture".
Contre toute attente, je vois Hangman Page l'emporter pour profiter de la stipulation ne l'obligeant pas à heurter son compatriote du Bullet Club Elite pour se faire. Beretta et Juice Robinson deviendrait, de facto, ses prochains challengers naturels - d'autant que 'The Flamboyant' excelle davantage dans le rôle du poursuivant que du poursuit.
Quant aux absents qui leur sont liés - je pense respectivement à David Finlay, Chuck Taylor, Chase Owens ou même Yujiro Takahashi -, ils pourraient très bien servir de challengers de seconde zone pour l'un ou l'autre des trois premiers cités plus tard dans l'année.
Gagnant : Hangman Page
Lumberjack Deathmatch : Minoru Suzuki vs. Tomohiro Ishii
Entre les petites guéguerres face à Tetsuya Naito, Minoru Suzuki n'a eu de cesse de croiser Tomohiro Ishii sur son chemin. Lors de Strong-Style Evolved UK pour le compte de l'alliée britannique de la NJPW, RevPro, il lui a même pris son titre de championnat British Heavyweight. Une revanche est d'ailleurs prévu pour Global Wars UK 2018. Ainsi, si leur rivalité risque de se terminer en Angleterre, elle a des chances de continuer malgré tout sur les côtes nippones à moins qu'ils finissent par régler leurs comptes en face-à-face (ce qui constituerait, en plus, pour les fans britanniques une "belle" si tant est qu'Ishii récupère son titre dimanche prochain).
Evidemment, comme souvent avec le Suzuki-Gun, cela impliquera que 'The King' ne viendra pas seul. La seule solution resterait donc d'organiser un Lumberjack Deathmatch (comme l'aime à les appeller la New-Japan) pour équilibrer les chances de chacun. De plus, cela permettrait à plusieurs catcheurs a priori absents de la carte - Hirooki Goto, Toru Yano, YOSHI-HASHI, K.E.S., Taichi, etc - de profiter des lumières du Tokyo Dome.
Certes perdant de son précédant match à Wrestle Kingdom, je verrais davantage Minoru Suzuki concéder une nouvelle fois la victoire à un membre de CHAOS. D'une part pour donner l'impression de renforcer le groupe CHAOS lui-même avant le Grudge Match opposant Kazuchika Okada et Jay White plus tard dans la soirée. D'autre part pour offrir enfin à Tomohiro Ishii une grande victoire en solo sur la plus grande scène de l'année.
Gagnant : Tomohiro Ishii
Zack Sabre Jr. (a/ TAKA Michinoku) vs. EVIL
Après sa défaite certaine face Chris Jericho dans le prochain Main-Event de Power Struggle 2018, EVIL voudra très certainement prendre sa dûe revanche contre Zack Sabre Jr. qu'il attendait à King of Pro-Wrestling. L'organiser pour Wrestle Kingdom 13 représenterait en plus une belle preuve de confiance offerte à deux upper mid-carders incarnant l'avenir de la compagnie.
Dans ce clash certain de styles in-ring diamétralement opposés, je favoriserais néanmoins le plan narratif. Dans leurs différents matches, ZSJ a toujours eu le dessus sur EVIL. Trompé, agressé puis battu, EVIL aura toutes les raisons de donner tout le "Burning Fighting Spirit" cher à la NJPW qu'il a en lui pour résister à la supériorité technique de son adversaire.
Et qui ne verrait pas non plus qu'il en profiterait ensuite pour se la jouer SANADA en affrontant Tetsuya Naito, nouvellemment couronné champion Inter-Continental, dans un match de championnat "amical" à The New Beginning ?
PS : A l'instar de Marty Scurll dans un autre match plus haut, SANADA pourrait tout à fait soutenir EVIL exceptionnellement aux abords du ring afin d'empêcher toute intervention de TAKA Michinoku et surtout de se montrer présent lors du plus grand show de l'année.
Gagnant : EVIL
NEVER Openweight Championship Match : Will Ospreay © vs. Kota Ibushi
Parfois, entre les super-shows mensuels, les shows "Road To" des différentes tournées de la NJPW peuvent réserver de belles surprises. Aucune, peut-être, n'a jamais été à la hauteur inattendue de Will Ospreay & Tomohiro Ishii vs. The Golden Lovers, tenu début septembre en préparation du match opposant Kenny Omega à Ishii quelques jours plus tard. Quatre des meilleurs catcheurs de la planète ont réussi à promouvoir non un mais deux matches sans qu'on leur demande (ou pas ?). En effet, montrant une alchimie surprenante pour deux catcheurs ne s'étant rencontrés qu'à de très rares reprises et jamais dans des conditions de face-à-face , Will Ospreay et Kota Ibushi ont suscité auprès du public chauffé à blanc du Korakuen Hall le désir qu'ils semblaient avoir de s'affronter.
Et le timing ne pourrait pas être aussi parfait qu'il ne l'est actuellement. Ospreay est récemment monté en grade et va rejoindre petit à petit la division poids-lourd : son premier test étant de récupérer le titre NEVER Openweight (non-réservé aux poids-lourds, c'est adéquat) des mains de Taichi. Quant à Kota Ibushi, malgré son envie d'affronter 'The Sky King', il a dû suivre la direction de Kenny Omega ... jusqu'à les premières dissensions apparues à Fighting Spirit Unleashed puis à King of Pro-Wrestling 2018. Tout indique donc que rien n'empêchera Kota Ibushi d'aller voir ailleurs le temps d'une soirée et pour Will Ospreay de le choisir lui-même, comme premier challenger.
Malgré la fraîcheur de son nouveau grade, son potentiel et son talent, j'estime que Will Ospreay n'est pas prioritaire ici. Après avoir perdu le G1 Climax 28 puis le Main-Event de King of Pro-Wrestling, Kota Ibushi doit reprendre en main sa carrière solo avant de se diriger doucement vers une collision titanesque contre son Golden Lover. Devenir champion temporairement remplirait parfaitement cette condition. Quant à Will Ospreay, il aurait tout le temps l'an prochain de révolutionner le style attaché tacitement depuis l'ère Katsuyori Shibata, au titre NEVER afin d'en faire réellement le sien.
Gagnant : Kota Ibushi
IWGP Inter-Continental Championship Match : Chris Jericho © vs. Tetsuya Naito
Suite aux événements de King of Pro-Wrestling 2018, c'est de toute évidence le match que nous aurons pour le titre Inter-Continental IWGP au Tokyo Dome - une fois Power Struggle terminé. Après une défaite compliquée contre Chris Jericho et un G1 Climax 28 infructueux, Tetsuya Naito a besoin de se remettre sérieusement sur les rails du Main-Event si la NJPW ne veut pas fragiliser sa popularité davantage. Un nouveau règne à durée indéterminé en tant que champion Inter-Continental IWGP devrait être le minimum suffisant. Et une revanche contre Zack Sabre Jr. à Power Struggle devrait suffire à le rendre éligible au titre de challenger.
J'attends de ce match qu'il se différencie le plus possible de leur bagarre de chiffoniers brouillonne de DOMINION. Mais, surtout, qu'il puisse se terminer par une victoire décisive et catégorique du 'Stardust Genius'.
Après coup, Naito aura tout loisir de ramasser les miettes du clash Omega-Ibushi et Jericho pourra très bien s'en prendre à un Hiroshi Tanahashi, Kazuchika Okada ou une star montante pour conclure son séjour à temps partiel à la NJPW.
Gagnant : Tetsuya Naito
Kazuchika Okada vs. Jay White
Si le dénouement concernant les deux hommes à King of Pro-Wrestling 2018 ressemblait plus à un cliffhanger de RAW Is War avec Okada dans le rôle de The Rock et Jay White & Cie dans le rôle du Corporate Ministry, les racines de cette "feud" sont évidemment bien plus anciennes. En janvier, Kazuchika Okada acceptait le 'Switchblade' dans son clan CHAOS après le refus de ce dernier de rejoindre le Bullet Club affaibli de Kenny Omega. Dès lors, le voeu de zizanie du jeune Néo-Zélandais se réalisait petit à petit : d'abord par de simples commentaires provocants, puis par sa victoire sur son leader théorique lors du G1 Climax 28 jusqu'à sa manipulation de YOSHI-HASHI en septembre. A Destruction in Kobe, il s'est définitivement séparé de CHAOS en s'octroyant les services traîtres de Gedo, ex-manager d'Okada. Puis, cette semaine, en acceptant l'invitation impromptue des Bullet Club OGs de former une alliance.
Ce Grudge Match est donc désormais indissociable de la carte de Wrestle Kingdom 13 et permettra, si ça ne tenait qu'à moi, de relancer la carrière d'un Kazuchika Okada en pente douce depuis sa défaite démoralisante, coincidant avec la perte de son titre de champion poids-lourd IWGP et de 'Ace', de DOMINION. Comme il faut s'en douter néanmoins, ceci ne sera très certainement que le premier chapitre d'une narration plus longue ... à suivre !
Gagnant : Kazuchika Okada
IWGP Heavyweight Championship Match : Kenny Omega © vs. Hiroshi Tanahashi
Ce qui nous amène bien sûr à discuter du Main-Event pour le titre de champion poids-lourd IWGP détenu par Kenny Omega. Un combat de générations, de mondes et de philosophies opposées. D'un côté, le premier grand règne encore neuf de la première véritable top-star "gaijin" et internationale de la NJPW. De l'autre, la renaissance certes éphémère mais soutenue coeurs et âmes par les fans japonais de l'ancien visage de la compagnie. D'un côté, la poursuite de l'expansion internationale de la NJPW vers l'Occident et ailleurs. De l'autre, l'assurance que le nouveau régime exécutif - justement très occidental - ne sacrifiera pas le territoire japonais et ses stars. D'un côté, le box-office et le buzz mais l'incertitude d'une capitalisation sur la durée (WWE, ira-ira-pas, en vérité qui sait ?). D'un autre, le manque de nouveauté et de création de nouvelles stars mais la garantie d'une loyauté sans borne. Mais quoi qu'il arrive, l'assurance d'un match frais, épique et historique. C'est tout ce que l'on peut en attendre d'un Main-Event pour Wrestle Kingdom (prends-en de la graine, WrestleMania !).
En autres choses, aux vues du contexte et des différentes rumeurs circulant actuellement, je pense plus probable que Kenny Omega restera à la NJPW au moins (autrement dit : si ce n'est plus) jusqu'au G1 Supercard, le show inter-promotionnel partagé avec la Ring of Honor au Madison Square Garden en avril prochain. Et qui plus est, qu'il y participera en tant que champion, espérons-le, pour faire face à Kota Ibushi. Quant à Hiroshi Tanahashi, je suis tout à fait de l'avis qu'il a encore de quoi offrir au moins un règne de champion au top de la New-Japan, mais le timing n'est pas tout à fait en sa faveur. Un règne de champion Inter-Continental serait, là encore, plus adéquat - surtout une fois que Tetsuya Naito s'orientra de nouveau vers le titre d'Omega.
Gagnant : Kenny Omega ©
La valeur d'un tournoi ou comment rendre le catch sportif
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- Le 17/09/2018
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En parallèle de votre lecture de cet article, écoutez le dernier numéro de Catchacast, notre podcast partenaire, consacré à l'entièreté du NJPW G1 Climax 28 - le tournoi le plus prestigieux de l'année.
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Le catch : un sport fictif
On a parfois tendance à l'oublier mais le catch est un sport fictif. Style de combat underground et "carny" à l'origine, la lutte professionnelle - traduction du terme "pro-wrestling" qui désigne le catch en anglais - a été ensuite remodeler en un sport légitime, concurrençant même la boxe au début du siècle dernier. Ce n'est seulement que pour la rendre plus divertissante (parce que voir Frank Gotch vs. George Hackenschmidt pendant deux heures et trois minutes pouvait achever n'importe qui, même à l'époque) que le "sport" se retrouva de plus en plus "truqué" par des esprits créatifs et commerciaux comme Ed 'Strangler' Lewis (un vrai de vrai, prêt à sacrifier sa réputation) et Toots Mondt (alors futur associé de Vince McMahon Sr.). Une fois la nouvelle méthode fictive de fabrication du catch découverte par la presse, le sport n'en était plus un aux yeux d'un public trahi.
Puis, tandis qu'El Santo se faisait la main sur les rings de Mexico et dans ses salles de cinéma et que Rikidozan devenait le plus grand champion de l'histoire du Japon en remodelant un art ennemi, le catch américain reprit en crédibilité et réputation avec l'essor de la télévision et la stricte politique de "booking" de la nouvelle National Wrestling Alliance - une institution administrative, garante de l'esprit sportif d'une mascarade de compétition politisée, dirigée par une assemblée mafioso. Dès lors, et jusqu'aux envolées lyriques des années 1990 et à l'effondrement volontaire du quatrième mur deux décennies plus tard, la réelle orchestration de ce sport fictif fut caché sous le nom de code "kayfabe" (ou "keep it fake", en vieux jargon "carny"). Une nouvelle chance était donnée aux promoteurs d'arranger la réalité compétitive des matches et rivalités en clamant produire de la violence authentique. Ainsi, plus un match, un show, une rivalité était exécuté avec réalisme, plus il avait de chance de tromper le public et de le surprendre, de l'emballer et de le rendre accroc. Et ce, que la promotion se réclame d'une identité de "catch pur", dans la plus sportive et traditionnelle des formes, ou de "divertissement sportif", jouant sur les personnages, leurs relations et leur influence sur le déroulement du show.
La formule du tournoi, la solution de réalisme
Et quoi de mieux pour rendre un sport fictif réaliste que d'emprunter une formule sportive et compétitive établie - celle du tournoi. Les plus grands événements sportifs sont des tournois, ou des "coupes", divers et variés. Ils peuvent être simples et linéaires comme Roland Garros pour le tennis ou complexes et denses comme la Coupe du Monde de Football. Ils rassemblent généralement les meilleurs athlètes de leur domaine et déterminent le ou les meilleurs d'entre eux. Ils sont le plus souvent représentatifs de l'état de l'art d'un sport et responsables de son avenir (changement de classement, passage de flambeau, innovation technique, etc).
En essence, le tournoi est une simulation humaine de la sélection naturelle : de vieilles mutations et de nouvelles vont s'affronter dans un environnement donné dans le cadre d'une compétition, quelle soit intra-espèce ou inter-espèce. Seules celles qui réussissent à passer à travers le filtre compétitif mérite d'être conservés et de continuer l'aventure de la vie. Evidemment, il est rare que les tournois soient aussi radicales : à moins qu'un accident ne survienne, les perdants peuvent très bien être les gagnants de demain - et vice-versa. En ce sens, la formule du tournoi inculque non seulement du réalisme dans un contexte catchesque mais peut aussi servir à différents aspects narratifs, inhérents à son fonctionnement.
Créer une star
En premier lieu, organiser un tournoi est le meilleur moyen pour un promoteur de connecter un catcheur particulier à un public et d'en faire un champion, littéralement ou non, reconnu et crédible. Evidemment, la première condition à remplir est de choisir un catcheur un minimum solide athlétiquement et techniquement sur le ring pour renforcer le réalisme de l'exploit souhaité. L'élu en question peut très bien être déjà être un Main-Eventer dont la dominance doit être affirmée ou revigorée - ce fut le cas de Tetsuya Naito lors du NJPW G1 Climax 27 en août 2017. Ou, et c'est le plus intéressant, être un individu en dehors de la liste des favoris.
En impressionnant le public et la critique au cours de ses matches et en remportant finalement la compétition malgré ses maigres chances initiales de l'emporter, le vainqueur prouve sa valeur avec réalisme et s'affirme automatiquement comme une force incontournable, au-dessus de tous les autres compétiteurs. Le promoteur crée ainsi une toute nouvelle star - ainsi qu'un moment inoubliable pour le public et, potentiellement, l'histoire de la promotion ou d'un quelconque championnat. On retrouve exactement cela avec la première édition de l'United Kingdom Championship Tournament de la WWE et son vainqueur Tyler Bate.
Centré autour de l'incontrôlable Pete Dunne, présenté en train de violenter ses adversaires pour affaiblir la compétition en sa faveur dans de nombreux segments en coulisses, ce tournoi de janvier 2017 semblait avoir été destiné au 'BruiserWeight'. Néanmoins, au travers de performances surprenantes et excitantes, le jeune et effacé Tyler Bate va combler le public du Royal Albert Hall pour, match après match, en devenir le chouchou. Une fois qualifié en finale, Tyler Bate n'était plus considéré comme l'invité surprise ou le "darkhorse" de la course mais le pourfendeur possible du dévoreur tricheur, Pete Dunne. Le tout donnait à ce match final un classicisme catchesque des plus appréciables : le favori, prêt-à-tout pour éliminer la compétition et remporter le titre, face à la surprise d'un jeune prodige à la sympathie aussi grande que sa maîtrise technique. En donnant la victoire à ce dernier, la WWE (plus précisément, Triple H et William Regal) a réussi à créer deux stars et une rivalité - en plus d'un nouveau titre de championnat.
Faire l'état de l'art ou l'innover
Historiquement, la formule du tournoi n'a jamais été de l'apanage du catch occidental (américain ou britannique) ou mexicain. Les premiers à l'avoir pleinement exploités sont les Japonais, avec la World Big League de la compagnie de Rikidozan, Japan Wrestling Association. De la fin des années 1950 au début des années 1970, la JWA a tenu cette compétition style "round-robin" (ou "système de poules" en français) chaque année pour confronter ses meilleurs catcheurs locaux ou "meilleurs" catcheurs étrangers, principalement américains, et surtout mettre en avant Rikidozan puis ses disciples, Giant Baba et Antonio Inoki. Une fois la JWA enterrée, ces deux derniers reprirent la même formule pour lancer respectivement le Champion Carnival de l'AJPW et le G1 Climax de la NJPW.
Peu importe le format - simple élimination ou "round-robin" - un tournoi rassemblant parmi les meilleurs catcheurs du plus large spectre géographique ou stylistique possible favorise nécessairement la meilleure démonstration in-ring contemporaine voire même future. C'est aujourd'hui ce qu'illustre le Battle of Los Angeles Tournament de la Pro-Wrestling Guerrilla ou, plus NJPW-centré, le G1 Climax. Mais si l'histoire ne devait n'en retenir qu'un, c'est la toute-première Super J-Cup de la NJPW en 1994.
Tournoi à simple élimination tenu lors d'une unique soirée au légendaire Sumo Hall de Tokyo, il fut qualifié de "meilleure soirée de catch de tous les temps" par le célèbre journaliste et critique américain, Dave Meltzer. Ouvert à différentes promotions japonaises indépendantes - telles que la Michinoku Pro avec TAKA Michinoku et The Great Sasuke et la FMW avec Hayabusa et Ricky Fuji - ainsi qu'à la mexicaine Consejo Mundial de Lucha Libre, avec Negro Casas comme unique représentant, cette "Cup" avait néanmoins, bien sûr, pour but de favoriser la division Junior Heavyweight de la New-Japan. Dans un esprit de compétition cordial, ce qu'elle produisit fut cependant un tournant dans l'innovation du catch in-ring et dans la représentation des catcheurs "Junior", c'étaà-dire "poids-légers" ou "poids-moyens". Suite à ce tournoi exceptionnel, le Best of Super Juniors Tournament (l'équivalent du G1 Climax de la division Junior pour la NJPW) devint un événement annuel. Surtout, les carrières de trois hommes furent à jamais modifiées. Chris Benoit (Wild Pegasus), vainqueur de ce tournoi, Eddie Guerrero (Black Tiger) et Dean Malenko s'établiront chacun durablement aux Etats-Unis, via l'ECW puis la WCW, devenant les poids-lourds d'un nouveau genre - plus technique, plus agile et plus "petit". C'est dire l'impact mondial et historique de ce tournoi sur l'état de l'art technique et globalement stylistique du catch.
Inaugurer un titre de championnat avec prestige
Quand en 1979, la WWF/E a voulu établir un titre de championnat secondaire fort - l'Inter-Continental Championship - elle a prétendu que Pat Patterson l'avait remporté à Rio de Janeiro, au Brésil, en unifiant son North-American Championship avec l'inexistent South-American Championship au terme d'un tournoi n'ayant jamais eu lieu. Ce mensonge de naissance d'un titre aussi prestigieux et historique que l'Inter-Continental Championship de la WWE démontre la puissance, ne serait-ce qu'évocatrice, de la formule du tournoi dans l'imaginaire collectif. Comment renier un champion quand celui-ci à remporter son titre au terme d'une compétition rassemblant plusieurs catcheurs, qui plus est, de différents pays ? "Que le meilleur gagne" comme on dit, c'est la loi de la jungle et son roi en est le champion - le meilleur d'entre nous.
Nombreux sont les titres de championnat encore actifs aujourd'hui qui résultent d'un tournoi inaugural. L'UK Championship cité plus haut en est un. Le nouveau Cruiserweight Championship de la WWE en est un autre : il fut inauguré en 2016 au terme du Cruiserweight Classic, un tournoi dantesque confrontant des poids-légers du monde entier, dont le Français Clément Petiot (aka Tristan Archer). En mélangeant des talents indépendants de différents pays du monde sous une bannière de haut niveau in-ring, la WWE avait réussi à orchestrer une compétition passionnante et au "booking" d'un réalisme surprenant de sa part (une émission comparant la strcuture même des matches à venir, les procédures arbitrales systématiques à la fin et au début de chaque match, la présentation de chaque catcheur sur un pied d'égalité et en fonction, non pas d'un personnage ou d'un passif, mais d'un pays, etc).
♦ A LIRE : Retour sur le Tounoi des Poids-Lourds ♦
Dans le même acabit, la NJPW a réussi à marquer le coup en 2017 quand elle a programmé ses premiers shows en solitaire sur le sol américain - le doublet G1 Special in Long Beach. En deux soirées consécutives, elle est parvenue à couronner son tout-premier champion IWGP poids-lourd des Etats-Unis dans un tournoi à élimination simple remporté par Kenny Omega. Ce dernier, ayant alors raté une nouvelle opportunité au titre de champion poids-lourd IWGP de Kazuchika Okada, a été ainsi revigoré et présenté comme l'emblème de l'expansion internationale de la New-Japan, rendant la nouvelle ceinture rouge qu'il porterait pour les six prochains mois à venir d'autant plus prestigieuse.
Enfin, concernant le circuit du catch indépendant et contrairement aux deux exemples précédants, l'EVOLVE a réussi le pari d'établir un nouveau titre de championnat dont le prestige de départ (certes, moindre en comparaison) s'est maintenu depuis. En janvier 2016, l'EVOLVE Tag Team Championship naissait à la suite d'un triplet de shows réunissant des équipes établies comme les Bravado Brothers ou Team Tremendous et des duos atypiques tels que Sami Callihan & Zack Sabre Jr., Chris Hero & Tommy End et les vainqueurs, "l'all-star team" de Johnny Gargano & Drew Galloway. Deux ans et demi plus tard, ces titres de champions par équipe restent inhérents à la structure des shows d'EVOLVE, portés avec brio par le Doom Patrol (Chris Dickinson & Jaka) ou des stars montantes comme Anthony Henry & James Drake.
Exploiter et progresser une rivalité
Un tournoi peut aussi servir de nouveau contexte pour développer une rivalité impliquant plusieurs participants à la dite compétition. Qu'ils soient destinés à s'affronter dès le départ ou non. Qu'ils s'affrontent sur le ring ou désordonnent le cours de la compétition en intervenant dans le match de l'un ou de l'autre. Et ce, surtout dans le cas d'une rivalité personnelle, passant outre les règles, la morale et le respect de l'ordre. Le tournoi donne une nouvelle dimension à la rivalité. Soit il magnifie son caractère incontrôlable dont les individus devront subir les conséquences (suspension fictive, nouvelles relations tendues avec des catcheurs ayant souffert des dommages collatéraux ou même changement de réactions des fans) et dont le promoteur/"booker" se devra de précipiter son arrêt par un Grudge Match quelconque ; soit il ajoute un argument de plus pour l'un ou l'autre des rivaux si l'un a battu l'autre ou si l'un a remporté le tournoi et son prix et pas l'autre.
En 2011, la PWG a joué sur l'une de ses possibilités pour continuer la rivalité trans-promotionnelle opposant El Generico à Kevin Steen. Toujours fictivement suspendu par la Ring of Honor suite à sa défaite contre 'The Generic Luchador' (lui-même absent des rings depuis lors) à Final Battle 2010, Kevin Steen n'arrivait pas encore à forcer la ROH à le ré-intégrer. Il avait besoin de lâcher sa frustration et sa colère sur son ennemi juré, El Generico, et la seule plateforme qui lui en donnait le moyen était la PWG. Pour commencer, la promotion Californienne les réunit dans son tournoi annuel estival, le Battle of Los Angeles Tournament.
Pendant toute la durée du tournoi, en simple élimination et tenu ici en un seul show, les deux hommes se sont répondus par matches interposés - Steen lançant notamment un doigt d'honneur à un petit garçon portant un masque d'El Generico. Au final, comme un signe du destin, la finale opposa Kevin Steen et El Generico dans un combat brutalement personnel. Vainqueur de son arch némésis, El Generico obtint de plus une opportunité au championnat du monde de la PWG ... détenu par Kevin Steen. En conséquence, les deux rivaux s'affrontèrent quelques mois plus tard dans un Ladder Match à Steen Wolf, l'un des shows les plus appréciés de l'histoire de la PWG et certainement celui qui participa à créer sa réputation actuelle.
Réaliser l'imprévu et ses conséquences
C'est dans la contrainte que la vraie créativité s'exprime. Ainsi, en suivant une formule structurée comme un tournoi, il est parfois possible de tenter l'imprévu ou l'impossible - d'un point de vue de cohérence de "booking" - sans peur du non-sens. Dans le cadre d'un tournoi, deux catcheurs de deux niveaux différents ("low-card" vs. "mid-card" ou "mid-card" vs. Main-Event par exemple) peuvent très bien se rencontrer sans désordonner complètement la hiérarchie d'un roster. Pour un tournoi solo, deux partenaires peuvent aussi bien s'affronter sans besoin d'un "heel-turn" de l'un ou de l'autre à l'avance. Et, cerise sur le gâteau, de telles imprévues sont capables de modifier la composition même du roster, la perception des fans envers certains catcheurs et même induire de nouvelles narrations.
La version compétitive de ce phénomène se retrouve souvent au cours du G1 Climax de la NJPW. Tournoi "round-robin" éprouvant rassemblant les meilleurs catcheurs poids-lourds de la compagnie, champions y compris, il rend tout à fait concevable qu'un champion invincible puisse être vaincu par un "mid-carder". Ce fut le cas l'an dernier lorsque EVIL a battu le champion Kazuchika Okada ou, plus récémment, quand Tomohiro Ishii a vaincu le champion Kenny Omega. Ces vainqueurs plus ou moins incongrus s'octorient de facto un match de championnat plus tard contre le champion vaincu. Ce principe permet une variété de matches de championnat, un renouvelement de la "title picture" et parfois même des changements de titre surprises mais cohérents.
Au niveau narratif, le meilleur exemple de la valeur d'un tournoi dans la réalisation d'un imprévu reste la magnifique rencontre opposant Johnny Gargano à Tommaso Ciampa, formant ensemble l'équipe DIY à NXT, lors du Cruiserweight Classic. Depuis leur arrivée en duo à la WWE, les deux amis ne s'étaient jamais affrontés ni n'avaient goûtés d'une victoire en solo. Le CWC leur donnait à chacun cette chance, malheureusement l'un allait devoir passer sur le corps de l'autre pour arriver en finale. Dans une première rencontre épique, Johnny Gargano dut passer sur le corps du 'Sicilian Psychopath' pour ce faire. A cet instant, ce dernier le pardonna mais nul doute que cette première blessure fut la première goutte d'eau d'une longue série qui déborda le vase de leur amitié deux ans plus tard.
Produire un événement annuel majeur
Pour finir, en raison de tous les arguments précédents, la formule du tournoi est parfaite pour offrir un événement majeur, récurrent ou non. Peut-être la moins adepte des tounois de toutes, la WWF/E l'avait elle-même comprise avec The Wrestling Classic - son premier show exclusivement diffusé en Pay-Per-View - puis avec la version annuelle du King of The Ring Tournament de 1993 à 2002.
L'apport en réalisme, prestige et historicité que cette formule prodigue s'est dépeinte - et dépeint encore - sur le catch japonais traditionnel présenté aujourd'hui par la NJPW, l'AJPW ou la Pro-Wrestling NOAH. Pour preuve de son efficacité, la New-Japan tient encore chaque année au moins cinq tournois : la New-Japan Cup en février-mars, le Best of Super Juniors Tournament en mai-juin, le G1 Climax en juillet-août, le Super Junior Tag Tournament en octobre-novembre et la World Tag League en novembre-décembre. Parmi eux, le G1 Climax est devenu son plus grand événement annuel à travers le monde, en fournissant les meilleurs matches de l'année, année après année.
Et même pour des promotions davantage portées sur le divertissement sportif, comme la PWG ou la Chikara, leurs tournois - respectivement BOLA et King of Trios - restent des événements d'importance à part entière dans le monde du catch.
Review Press - septembre 2018 : Sélection spéciale ALL IN !
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- Le 06/09/2018
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ALL IN : que dire de plus que ce qui n'a déjà été dit ? Après tout, c'est la rançon du pari réussi de Cody et des Bucks. Imparfait parfois dans son exécution, le show a été finalement simple et efficace dans son déroulement : les storylines de Being The Elite ont été achevés ou continués de manière cohérente, sans accroc, et chaque catcheur a été montré dans la plus belle lumière possible. Ni trop ni pas assez : juste ce qu'il faut pour faire un show digne d'une telle attente.
Et parce que les autres l'ont dit tellement mieux, je vous propose dans cette nouvelle Review Press une palette rassemblant les meilleurs articles, podcasts et vidéos sur le sujet. Et parce que l'été fut long, je laisse aussi la place au reste du monde avec un bon nombre d'articles sur l'état du monde du catch, sur les bons et mauvais côtés de la WWE et sur l'actualité du catch indépendant ... et même une vidéo sur le fonctionnement scientifique de la YouPornPlex !
ALL IN
-- Sports Illustrated a ouvert un boulevard pour ALL IN. Et ce fut non sans l'aide de son excellent chef de rubrique catch, Justin Barrasso, dans deux articles. Le premier, consacré à Kenny Omega et son avenir, fait le portrait du catcheur le plus "hypé" du monde en donnant la parole - qui plus est toujours de manière impactante - à des noms comme Jim Ross, Hulk Hogan, Kofi Kingston, Rob Van Dam, Chris Jericho et bien sûr les Young Bucks. Un portrait qui rend encore plus tendue l'attente d'une décision officielle : Kenny Omega & Cie resteront-ils hors des griffes de Stamford ?
Le second revient sur le Pay-Per-View lui-même avec les premiers commentaires, et révélations non-kayfabe de son déroulement, des trois organisateurs - Cody et les Bucks.
♦ A LIRE : ALL IN : et après ? ♦
-- Mais l'article qui illustre le mieux ce sentiment d'historicité et d'une passion magnifiée autour d'ALL IN, c'est celui de Mike Piellucci, le spécialiste catch de The Ringer. Non seulement résume-t-il tous les enjeux et le contexte derrière l'événement, mais il prend le recul des significations et des conséquences (pour certaines déjà effectives, #G1Supercard #MSG). Comme le disaient Dave Meltzer et Bryan Alvarez du Wrestling Observer dans leur review du show, "tout peut être 'over' s'il on y croit assez pour emmener les fans". Ou comme le dit encore mieux Dave Lagana (l'homme derrière la web-série Ten Pounds of Gold et la renaissance de la NWA de Billy Corgan) : "vous devez comprendre ce que le public veut vraiment. L'argent n'a rien à voir là-dedans. Le public vous soutiendra et vous suivra jusqu'à la fin du monde s'il croit en votre message et ce que vous proposez."
-- Enfin, ce que cristallise ALL IN, c'est la force et la luxuriance du catch alternatif aujourd'hui. Ce dont je relevais moi-même les premiers soubresauts il y a trois ans ici même a été bien résumé sur 411Mania : nous vivons actuellement un boom "discret" du catch mondial.
WWE
-- Reality Era, New Era, New Attitude Era, Alternative Era : les fans de catch aiment qualifier et classer les différentes époques et courants - en particulier actuels - en "ères". Et pour nommer celle que nous vivons actuellement, le tranchant Justin Ballard d'Enuffa a sans doute trouvé la meilleure formule : The F*ck The Fans Era ! Son argument ? Faire du top-guy le plus populaire un méchant et de sacrifier Seth Rollins et Dean Ambrose pour protéger le top-guy le moins populaire.
-- Mais comme se plaindre ne semble pas suffire à changer les choses - tant Vince McMahon oublie de mettre ses appareils auditifs - certains, comme Tim Kail sur Work of Wrestling, proposent eux-mêmes les changements à apporter. Dans une récente tribune, il préconise une chose tellement simple qu'il paraît abhérent que la WWE n'y est pas pensé naturellement : engager des femmes scénaristes. Ce n'est un secret pour aucun fan, une rivalité entre catcheuses à la WWE se base généralement sur des thèmes malaisants, même récemment - il n'y a qu'à voir Alexa Bliss vs. Nia Jax. Ne pas se reposer uniquement sur Stephanie McMahon (à l'esprit plus masculin et "McMahonien" que son propre mari) pourrait déjà aider selon lui.
-- Entre ALL IN, la NJPW, la ROH ou même World of Sports Wrestling au Royaume-Uni, la WWE a du pain sur la planche pour faire face à la concurrence grandissante à un niveau international. Et si elle a bien réussi son coup en Arabie Saoudite avec The Greatest Royal Rumble et s'apprête à sécuriser sa dominance en Australie avec Super Show-Down, elle devrait peut-être se méfier de la Qatar Pro-Wrestling ! Dans un superbe reportage (et oui !), nos amis de VoxCatch nous offre une immersion totale dans la vie du promoteur-entraîneur de la seule promotion indépendante du Qatar - négociations foireuses avec Alberto El Patron, y compris !
-- Quoique imparfait, la WWE essaye de se rattraper doucement concernant le traitement de Daniel Bryan en magnifiant le travail de ce dernier dans sa récente rivalité - tant attendue - contre The Miz. The Spectacle of Excess félicite particulièrement l'efficacité insoupçonnée de la cinématographie des meilleures scènes de ce scénario.
-- En parlant de narration, Tim Kail du Work of Wrestling s'attarde sur la pertinence des invités aux panels des pré-shows des PPVs/Special Events de la WWE. Selon lui, ce point pourtant complètement ignoré par le monde du catch est ce dont la WWE devrait se méfier. En effet, en intégrant ces critiques et prodcasteurs dans le kayfabe en les faisant jouer la comédie comme les autres, elle participe à l'incohérence narrative de son produit et donc à sa propre périclitation.
-- La seule chose que la WWE (au sens large) semble bien faire en ce moment, c'est une rivalité classique entre deux anciens partenaires et meilleurs amis. En même temps avec Marty Jannetty vs. Shawn Michaels, Triple H vs. Shawn Michaels ou Tommy Dreamer vs. Raven comme modèles, pas vraiment difficile de réussir cette storyline. Je parle bien sûr de Johnny Gargano vs. Tommaso Ciampa à NXT. Juste avant TakeOver : Brooklyn 4, Voices of Wrestling est revenu sur les subtilités du développement narratif de cette rivalité.
NJPW
-- En juin, la NJPW a non seulement couronné un nouveau champion du monde - en la personne de Kenny Omega - elle a aussi célébré l'arrivée d'Harold Meij au poste de nouveau CEO (aux côtés de Takaaki Kidani de Bushiroad, le proprio', et Naoki Sugabayashi, le chairman historique). Voices of Wrestling revient sur l'importance de cette décision et sur ce qu'elle souligne de la situation politico-économique du catch mondial.
Ailleurs
-- Commençons par un mot d'amour envoyé à l'intention d'une prise du catch. Oui, oui, vous avez bien lu : l'excellent JJ McGee du Spectacle of Excess a signé un article rempli de GIF et de compliments envers le Moonsault !
-- Toujours sur le Spectacle of Excess, le bien nommé John Dvorak nous fait le portrait de LA star montante de l'EVOLVE, le fils spirituel de Sabu et Mick Foley, complètement grunge dans l'âme et spectaculairemet original sur le ring, Darby Allin.
-- En parlant de portrait, chez VoxCatch, mon ancien collègue de Catch Au Quotidien et spécialiste du catch indépendant européen revient sur l'été de WALTER, le meilleur de sa carrière après avoir remporté successivement les championnats de la Californienne PWG, de la britannique PROGRESS et de l'Irlandaise OTT.
-- Cet été, juste après Best In The World 2018, Dalton Castle a enfin laissé sa ceinture et son titre de champion du monde de la Ring of Honor à l'excellent Jay Lethal. Tendinites, dislocations et autres blessures l'ont petit à petit fait ressembler à un Nigel McGuinness de 2007-2008, mais sans son règne mémorable. D'après 411Mania, c'est la faute au head booker, Hunter 'Delirious' Johnson.
-- Il y a quelques années, la Dragon Gate était considéré comme la promotion #2 au Japon. Aujourd'hui, c'est la débacle. Comme le raconte si bien Voices of Wrestling, entre le départ de CIMA pour la Chine et l'échec de la création de nouvelles stars pour remplacer les YAMATO et autres Masato Yoshino, il se pourrait qu'elle finisse par se scinder vraiment en deux ...
-- Avec Luchamania II, l'APC de Nanterre finit sa saison 2017-2018 en beauté. Nos confrères de VoxCatch la qualifient même de "meilleure saison de son histoire". Elle sera de retour le 7 octobre avec, pour invité international, l'ex-champion de la PROGRESS, Travis Banks !
-- La re-signature d'Eli Drake - 'The Namer of Dummies' d'Impact Wrestling - n'est pas anodine. C'est ce que soulève Voices of Wrestling. En effet, elle montre à quel point il est possible aujourd'hui pour un catcheur d'envisager un avenir en dehors de la WWE, donc de refuser son appel, et surtout pour un promoteur de contrecarrer le processus de macrophagie du circuit indépendant par la WWE.
-- Pour finir, The Indy Corner nous propose un retour dans le passé en présentant aux nouveaux fans de catch indépendant la "génération oubliée" des fondateurs du catch alternatif moderne : Mike Quackenbush, Super Dragon, Teddy Hart et autres Human Tornado !
Les podcasts à écouter
-- Bon nombre de podcasts - y compris celui de Dave Meltzer, cité plus haut - sont revenus sur ALL IN, mais aucun ne l'a fait mieux que Colt Cabana dans les coulisses du show lui-même avant et après. Avec son naturel habituel, Colt Cabana retranscrit l'ambiance, l'expérience et l'historicité de ce "Woodstock du catch". Avec ce podcast, on ne fait pas que le savoir, on le comprend !
Les vidéos à voir
-- La vidéo qu'il fallait absolument voir concernant ALL IN, c'était le dernier épisode de Ten Pounds of Gold. Dave Lagana a réussi à maximiser l'émotion pure qui a servi de socle à la rivalité opposant le désormais ex-champion NWA, Nick Aldis, et le nouveau, Cody (Rhodes). Cet épisode pourrait tout aussi bien être seul responsable de l'immense passion avec laquelle Cody a été accueilli et félicité à Chicago :
-- Si on a surtout évoqué le catch mexicain uniquement pour AAA TripleMania XXVI récemment, il mérite d'être rappelé qu'il est beaucoup plus diversifié qu'il n'y paraît. Vice Mexico a notamment signé un excellent reportage sur le catch "hardcore" au Mexique :
-- Le grand absent d'ALL IN, c'était peut-être lui : Matt Riddle. S'il aura encore un dernier match sur le circuit indépendant - contre Mark Haskins à PROGRESS : Hello Wembley ! - avant de rejoindre NXT, c'est plein d'émotions qu'il a déjà dit "au revoir" à son ancienne promotion mère, EVOLVE. L'occasion pour le génial Kenny Johnson pour le capter une dernière fois, la larme à l'oeil :
-- Toujours dans le registre du documentaire, et en parlant de larmichettes, la NJPW vient de sortir un nouveau documentaire se focalisant sur le quotidien de son LA Dojo et dans la psychée de son entraîneur principal, Katsuyori Shibata :
-- Showbuckle, le faiseur de vidéos narratives concernant la NJPW, est revenu en force cet été avec un portrait de Prince Devitt - aka Finn Balor à la WWE. Le premier fondateur et parrain du Bullet Club a en effet été cité comme justification première des tactiques outrageantes de Tama Tonga et de son Bullet Club OG. L'occasion pour le vidéaste de rappeler l'histoire de la création du plus célèbre "club" du catch et de son créateur :
-- Et après avoir vu tout ça, rien de tel qu'une vidéo scientifique pour se détendre, non ? Mais si, je vous assure, ça parle de Low-Blows et de YouPornPlex ! Profitez-en ensuite pour regarder les autres vidéos pseudo-scientifiques de LuchaLabs.
ALL IN : et après ?
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- Le 29/08/2018
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J-4. Ce samedi 1er septembre 2018 marquera l'un des plus grands jours du catch indépendant. Le jour où trois stars du circuit à l'ambition débordante et au sens aigü de l'entrepreneuriat - The Young Bucks et Cody (Rhodes) - auront officiellement relevés un simple défi Twitter : prouver au plus grand spécialiste américain de catch connu, Dave Meltzer, qu'il se trompait, que le monde du catch a changé et que désormais tout était possible ... à nouveau.
D'ores et déjà une réussite commerciale, ALL IN - et son festival Starrcast qui l'entoure - sera soit le plus célèbre et vénéré "one-shot" de l'histoire du catch soit le premier pas d'une longue série. Car, dans le monde du catch, chacun sait que "One Night Stand" ou "Once In A Lifetime" obtiennent toujours une suite. Aucune promesse ne se tient et les vedettes de Being The Elite ne seront pas les premières à en profiter. Pour preuve, les effets du succès météoritique d'ALL IN sont déjà visibles : G1 Supercard, le super-show NJPW/ROH du prochain WrestleMania Week-End au légendaire Madison Square Garden, affiche complet - une première, là aussi. Et ce, avec ou sans la bande du Bullet Club Elite qui, si elle veut en profiter un maximum, devra rester soudée et refusée une nouvelle fois les appels du pied de Stamford.
En nous basant sur ce futur proche partiellement pré-établi, quelles seront les retombés pour les rivalités et les affrontements se jouant à Chicago samedi soir ?
Pour rappel, la carte finale d'ALL IN ressemble à ce qui suit :
- The Briscoes (Jay & Mark) vs. SoCalUncensored (Frankie Kazarian & Scorpio Sky) [ALL IN : Zero Hour - Pre-Show]
- Over The Budget Battle Royal (Colt Cabana, Ethan Page, Moose, Jordynne Grace, Billy Gunn, Marko Stunt, Rocky Romero/Chico El Luchador, Brian Cage, Jimmy Jacobs, Punishment Martinez, Brandon Cutler, etc) [ALL IN : Zero Hour - Pre-Show]
- Joey Janela vs. Hangman Page
- Madison Rayne vs. Tessa Blanchard vs. Chelsea Green vs. Britt Baker
- Christopher Daniels vs. Stephen 'Arrow' Amell
- ROH World Championship Match : Jay Lethal vs. (Gagnant de l'Over The Budget Battle Royal)
- Kazuchika Okada vs. Marty Scurll
- NWA World Heavyweight Championship Match : Nick Aldis (c) vs. Cody
- Kenny Omega vs. Pentagon Jr.
- Kota Ibushi & The Young Bucks vs. Rey Mysterio Jr., Fenix & Bandido
ALL IN se veut être un show mélangeant des intrigues de Being The Elite, de la nouvelle NWA de Billy Corgan et de sa propre web-série Ten Pounds of Gold, mais surtout une représentation des beautés diverses et variées du circuit indépendant et sa célébration dans la bonne humeur. ALL IN est l'emblème de l'Attitude Era d'une nouvelle génération - de fans "hardcore" à travers un monde connecté qui participent, grâce à la célébrité de catcheurs et d'entités en dehors des limites imposées par l'implacable WWE, seule super-puissance de l'industrie.
Une telle identité est parfaite pour un "one-shot" avec autant d'historicité et de regards posés sur lui. Comment, néanmoins, envisagez d'y faire suite ? ALL IN n'est clairement pas censé conclure toutes les storylines construites et développées au fil de Being The Elite ou, pour Aldis vs. Cody, de Ten Pounds of Gold. Pourtant nombre d'entre elles y joueront un rôle essentiel.
#BookFlip : le début de la gloire pour Gordon ?
Flip Gordon - toujours pas "officiellement" prévu de catcher ou même d'apparaître durant le show - trouvera certainement un moyen de participer voire même de gagner la bataille royale et de s'octroyer un match de championnat lors du véritable show. Quels seront les causes de son apparition et surtout les conséquences ? Cody lui a toujours interdit de participer, sans doute ne sera-t-il pas fier de l'avoir vu outre-passé ses ordres.
Par ailleurs, peut-être aurons-nous même, lors de cette bataille royale, des suprises comme la participation de Chris Jericho (pour promouvoir encore un peu plus sa croisière de Rock N' Wrestling le mois prochain), de Neville/PAC tout juste libéré par la WWE ou même des Best Friends (Chuck Taylor & Trent Beretta), deux personnages secondaires de Being The Elite complètement oubliés depuis la blessure de Beretta.
♦ A LIRE : ALL IN, révolution en vue ou simple OVNI ? ♦
Memories of Murder : Page-Ryan, chapitre 3
Hangman Page, le meurtrier schizophrène pieds nus, aura sans doute affaire au retour d'entre-les-morts de Joey Ryan au terme de son match contre un autre Joey. La suite des "storylines" aura besoin d'une conclusion in-ring ultérieure. Elle pourrait avoir lieu aussi bien lors d'un show Bar Wrestling (où il n'a jamais été vraiment "mort") mais serait plus profitable - et cohérente scénaristiquement - au sein d'un éventuel séquel, ALL IN 2.
♦ A LIRE : ALL IN - Fantasy Booking #2 ♦
Passé vs. Présent, le dilemme de Jay Lethal
Le propre syndrome hallucinatoire de Jay Lethal, tourmenté par son ancien personnage de Black Machismo, perturbra certainement sa défense de titre et devra être réglée à l'avenir. Une conclusion narrative sur Being The Elite pourrait marcher mais de nombreuses autres possibilités se présentent : rendre imprévisible la personnalité de Jay Lethal - une fois lui-même, une fois Black Machismo - pendant des mois jusqu'à, par exemple, le forcer psychologiquement à laisser la place à une seule personnalité au travers d'un match capital. Là encore : parfait pour un éventuel ALL IN 2.
♦ A LIRE : ALL IN - Fantasy Booking #1 ♦
Aldis vs. Cody : la première saga de la nouvelle NWA
Enfin, avec l'annonce du premier show NWA à part entière promu depuis des lustres - NWA 70th Anniversary fin octobre -, on sent bien que la rivalité Nick Aldis vs. Cody ne fait que commencer. Billy Corgan, et son comparse scénariste Dave Lagana, en ont fait leur propre projet. De mon point de vue, le plus probable serait d'utiliser la bonne vieille (et ironique) technique du "Dusty Finish" pour laisser Nick Aldis repartir ici avec sa ceinture sans faire vraiment perdre son challenger. 'The National Treasure' en ressortira d'autant plus détestable (car, malgré tout le bon travail effectué ces derniers mois par la NWA nouvelle mouture et par Aldis lui-même, il n'est toujours pas aussi "over" que son adversaire) et Cody efficace dans sa demande de rematch.
Billy Corgan tiendrait ainsi le Main-Event parfait pour son prochain show : une revanche, pourquoi pas en Steel Cage Match à l'ancienne, pour le titre de champion du monde poids-lourd NWA. Et si le tout fonctionne, Nick Aldis pourrait même s'arranger pour demander son propre rematch à ALL IN 2 !
Seul l'avenir nous le dira - et il dépendra lui-même de la direction que prendra The Elite (vers Stamford ou non) - mais tout est d'ores et déjà plus ou moins en place pour aborder la suite et construire un éventuel ALL IN 2 efficace et, peut-être, encore plus mémorable !
Top 10 des meilleurs "theme songs" du catch alternatif
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- Le 05/07/2018
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"Si on veut connaître un peuple, il faut écouter sa musique" disait Platon. C'est dire l'importance socio-culturelle de la musique, d'autant plus concernant le cas d'un art audiovisuel tel que le catch. Des bande-annonces promouvant les "super-shows" ou Pay-Per-Views et vidéos récapitualtives des plus grandes rivalités avant des matches d'importance aux playlists des jeux-vidéo de catch (ie. WWE), en passant bien sûr pour l'entrée en scène des catcheurs, la musique est aujourd'hui essentielle dans la présentation du catch moderne. Un fan de catch en est imprégné : pour preuve, le YouTubeur LinksTheSun a révélé que son choix - désormais indissociable de sa célèbre chronique Point Culture - d'Animal I've Become, de Three Days Grace, est issu de WWE Smackdown vs. Raw 2007 !
Après des premiers sursauts dans les premières décennies de la télévision occidentale (avec Gorgeous George puis les Fabulous Freebirds), la WWE/F - pour ne pas dire son ancien compositeur atitré, Jim Johnston - a toujours été le moteur dans la popularisation de ce mode de pensée. Mais avec l'explosion du catch indépendant international (hautement influencé, en Amérique et en Europe, par les choix musicaux de haut acabit de l'ECW dans les années 1990), le catch alternatif a lui aussi ses chefs d'oeuvre sonores (et ses artistes stars ... n'est-ce pas, Marty ?). Des plus grands thèmes d'entrée des grandes compagnies nippones (Shinsuke Nakamura, Keiji Mutoh, Kenta Kobashi, etc) aux refrains mémorables de Bryan Danielson, Kings of Wrestling ou AJ Styles de la grande époque de la Ring of Honor et de la TNA, le catch alternatif possède son propre héritage audio.
Parce que moi-même, je ne peux pas vivre sans musique, je vous propose de découvrir les 10 meilleures thèmes musicaux d'entrée encore écoutables actuellement sur la scène du catch alternatif !
Mention honorable : Nick Aldis - The Gilded Warrior
[MAJ - 10/07/2018] Nick Aldis a réussi à se réinventer sans perdre de sa prestence caractéristique avec Billy Corgan, la web-série Ten Pounds of Gold et son règne de champion du monde poids-lourd NWA. Cette renaissance est ancrée dans une double mythologie - celle de la NWA et celle, plus personnelle, du premier champion du monde poids-lourd anglais - que révèle à merveille ce morceau d'epic metal de Retro Shred. Un sentiment de gloire et de conquête, très médiéval fantastique, du monde par un champion parfaitement positionné entre deux âges et entre deux mondes.
#10 ex-aequos - Naomichi Marufuji - Hysteric / Tetsuya Naito - Stardust
L'entrée d'un catcheur (ou d'une catcheuse, même si aucune de ces dames ne figurent sur cette liste) donne le ton de la confrontation physique à venir. A l'image de l'agressivité etl'intensité exprimées dans les "theme songs" de Seth Rollins, Kevin Owens ou Dean Ambrose à la WWE - des catcheurs explosifs, violents et imprévisibles.
Avec des titres comme l'historique Hysteric et le génial Stardust, c'est une ambiance folle, de boule à facettes in-ring, à la fois de rapidité et d'agilité sonore (et donc, physique en perspective) mais aussi de finesse et de maîtrise de son art - que ce soit, à l'audio, dans cet électro-rock japonais, ou sur le ring, avec des catcheurs aussi talentueux et surtout aussi polyvalents (endurants, puissants, percutants, rapides et agiles) que Marufuji et Naito. Deux titres, de deux époques et de deux compagnies différentes, finalement très similaires. Un peu comme Marufuji et Naito ... Oui, finalement, le "tranquilo" caractéristique de Naito se retrouve aussi chez Maru', qui possède le calme et la confiance à la mesure de son excellence in-ring.
#9 - Pentagon Jr. - Thrill Switch
L'entrée d'un catcheur doit aussi définir instantanément le personnage qui s'apprête à apparaître devant la foule et fouler le ring - pour la première fois, pour certains des fans présents dans cette foule. L'attitude, la gestuelle, la lumière, mais surtout la musique, doivent incarner le "groove" global du personnage : les fans habitués seront ainsi instantanément re-situés dans le contexte du combat et les nouveaux fans l'identifieront, de façon plus ou moins interprétée, plus rapidement et pourront donc mieux rentrer et suivre dans l'histoire qui leur est raconté.
Pentagon Jr. - ou Penta El Cero M - est une grande gueule charismatique. Mais à l'origine, il incarne violence et cruauté malsaine. Avec son masque noir et blanc ou noir et rouge le plus souvent, il a une attirance pour l'ombre et la nuit, toutes deux teintées de sang. Il a aussi l'adresse, la dextérité et parfois la zenitude d'un samouraï. En somme, un parfait prédateur, tapis dans l'ombre, avec une pointe d'orgueil. Thrill Switch, aux sonorités rapellant Kavinsky, représente ce "groove" si particulier. Il mélange un son doux et bas, comme la nuit, à un son harmonieux plus tranchant et épique, comme le ronin, le samouraï solitaire qu'est Pentagon dans Lucha Underground.
#8 - Ringkampf (WALTER & Timothy Thatcher) - New World Symphony
La plus célèbre symphonie de Dvorak combine les deux précédentes utilités pour Timothy Thatcher et WALTER. Tous deux, à leur manière, incarnent un certain classicisme in-ring - un catch-as-catch-can old-school, soit dans le "grappling", soit dans le "brawling". Ils sont sérieux, déterminés seulement à battre leur adversaire et à montrer la supériorité de leur style de catch, le "vrai" catch.
La Symphonie du Nouveau-Monde permet aussi de s'immiscer dans cette atmosphère si particulière qu'ils transportent tous deux : une solennité et une supériorité européenne, conservatrice et pourtant ouverte sur le reste du monde.
#7 - Jimmy Havoc - I Hope You Suffer
La musique d'entrée d'un catcheur n'est évidemment pas fixe : elle peut changer selon les promotions, selon les époques ou selon les personnages qu'ils incarnent (si changements radicaux il y a). La musique d'entrée peut être influencée aussi par l'arc narratif global dans lequel le personnage du catcheur s'inscrit. Dans le cas de Tommaso Ciampa par exemple, c'est l'absence totale de musique qui caractérise la position de son personnage dans la "storyline" l'opposant actuellement à Johnny Gargano. Son thème d'entrée, non pas inaudible mais invisible, est en outre un bon moyen de favoriser les huées des fans à son égard - à la fois de les susciter et à la fois, les laisser participer à son entrée elle-même et donc à la présentation du personnage et de la confrontation à venir.
Dans le monde du catch alternatif, on retrouve un phénomène similaire avec Jimmy Havoc, à la PROGRESS. Havoc a servi d'un Raven augmenté, d'un anti-Stone Cold pour la promotion de Punk Rock Wrestling. Il était au centre de toutes les "storylines". Il incarnait un antagoniste principal d'une haine sans précédent : un anti-establishment empli de vengeance envers une compagnie et des fans le poussant à rester un "deathmatch wrestler" face à son désir de se débarrasser d'une telle réputation. Le légendaire I Hope You Suffer d'AFI est la parfaite incarnation de la situation, du personnage et du sentiment qu'il ressent et exprime. Et parce qu'il a si bien défini Jimmy Havoc, il est encore aujourd'hui son "theme song" même après la fin de l'arc narratif dans lequel il s'inscrivait - c'est dire son caractère iconique !
#6 - Jushin Thunder Liger - Ikari No Jyushin
Et puis, il y a des thèmes d'entrée qui sont indissociables des catcheurs qu'ils accompagnent. C'est le cas du légendaire Junior Heavyweight masqué de la NJPW, Alternative Hall of Famer 2018, Jushin 'Thunder' Liger ! Le look de ce dernier est en effet inspiré du manga éponyme, et le titre musical de son adaptation en dessin animé, très populaire au début des années 1990. Juste après le succès de Tiger Mask et du catcheur éponyme, la NJPW avait cette fois choisie de capitaliser sur un manga pré-existant pour présenter celui qui allait devenir son nouvel "Ace" de sa Junior Division.
Comme il a été étrange de voir, et entendre, arriver Hiroshi Tanahashi sur son nouveau "theme song", Go Ace, et comme il est étrange de faire de même avec celui de Kazuchika Okada (voir RevPro/NJPW Strong-Style Evolved UK), il serait étrange de ne pas fredonner Ikari No Jyushin en assistant à l'entrée en scène de Liger. Une musique épique, évoquant l'action et l'aventure, caractéristique de la culture super-héroïque, shonen-esque, japonaise qui a tant en commun avec le catch surtout avec un catcheur aussi spectaculaire et révolutionnaire que lui !
#5 - Will Ospreay - Elevate
Will Ospreay est peut-être la plus parfaite incarnation du catch moderne. Personne humble, modeste et passionnée, il est un catcheur charismatique, déterminé à atteindre les sommets et à faire valoir sa supériorité stylistique. Sur le ring, il virevolte, risquant plusieurs fois sa vie, avec une aisance et une ampleur sur-humaine et, de plus en plus, sait maîtriser ses adversaires avec des prises puissantes, des soumissions réfléchies et des coups explosifs. De plus, micro en main, ce jeunot parfois un peu maladroit en interview se transforme une fois confronté à un challenger à arrêter ou un champion à détrôner, il se révèle et s'élève.
C'est exactement ce que représente son thème d'entrée, Elevate, composé pour lui par It Lives, It Breathes. Dans le même temps qu'il s'élève dans les airs et qu'il s'élève en tant que catcheur (gain de charisme, de confiance au micro et gain de dimensions in-rings), ils nous élèvent - nous les fans, ébahis et enjoués par ses prouesses. Et parce que ce titre, pourtant assez simple, a lui aussi plusieurs dimensions : c'est particulièrement durant son dernier règne de champion Junior Heavyweight IWGP qu'on a pu le ressentir au mieux. Avec ses sons amples, comme des trompettes, il gagnait une certaine prestence royale en arrivant à chaque défense de titre.
#4 - Silas Young - United Divided
Silas Young est audieux, lourd, intolérant et impardonnable. Il est le "dernier véritable homme du monde du catch". Il est l'incarnation de la virilité traditionnelle et conservatrice - sale par principe, pleine de sueurs pour marquer l'absence de toute passivité physique et porteuse d'un machisme et d'un dédain obsessionnel. United Divided, de Voodoo Johnson, dans sa sonorité et dans son accent, rappelle le caractère implaccable de cette dureté sudiste datant du Far West.
Silas Young n'est peut-être pas le catcheur le mieux loti - disons qu'il est, en somme, "moyen +" - mais il a au moins pour lui une incarnation (presque trop) parfaite de son personnage de 'Wrestling's Last Real Man' très Stan Hansen-esque. United Divided a en cela extrêmement bien aidé avec sa guitare furieuse et ses percutions lourdes et brutales, graves et viriles. Du bon gros hard-rock, comme j'aime mais surtout comme doivent l'adorer les durs à cuir des bars que Silas Young doit fréquenter !
#3 - Cody - Kingdom
"Le catch a plus d'une ... famille royale". Cette phrase introduisait chaque entrée de Cody (Rhodes) pourrait résumer à elle seule la position princière assumée de Cody, mais Kingdom, la chanson composée pour lui par Downstait (un ancien groupe phare de la WWE), en rajoute une sacrée louche !
Cody est un héritier - celui de Dusty Rhodes, du "made in WWE" d'avant 2011 et d'une abondante culture catch avec des ramifications jusque dans les dernières grandes heures de l'âge des "Territoires". Cody est un prince - il est le successeur d'une dynastie, il en est son espoir mais il incarne aussi le renouveau. En quittant Stamford, rejoignant le circuit indépendant pour la première fois de sa carrière, il a voulu tracer sa propre destinée et contribuer enfin au monde du catch, comme ses ancêtres avant lui. All In en est la preuve la plus flagrante. Et Kingdom en était déjà la prémonition :
"Vous m'avez tout pris,
Je vous ai tout donné.
Vous ne pouvez prendre ma liberté !
Ici pour changer les choses, un étendard douloureux.
Je vais construire mon royaume.
Maintenant, vous vous agenouillez devant moi.
Vous avez pris mes rêves mais pas mon nom.
Vous me suivrez jusqu'à la fin,
Je suis mon propre royaume.
Vous avez essayé de me dire ce que je devais faire,
J'ai vu la porte et l'ai défoncé.
Je suis passé et l'ai traversé,
Et désormais, vous ne pourrez plus m'arrêter !
Je suis le roi et vous n'êtes que la couronne,
Maintenant, regardez-moi prendre le trône,
Et régner sur mon royaume."
Cette chanson incarne Cody, la réalité mais aussi l'arrogance égocentrique de son personnage, parfaitement. Il veut défier la WWE qui a essayé de le brimer et lui prouver de quelle trempe il est. Dans le même temps, il veut montrer aux fans de catch ce qu'il a dans le ventre et surtout dans le crâne, autrement dit de grandes idées pour changer le monde du catch et se couronner lui-même roi de ce monde. Quant à l'esthétique musciale, elle est ce que Downstait sait faire de mieux : du rock puissant, plein de détermination et de grandeur.
#2 - Marty Scurll - One True Villain (Epic Version de ROH Best In The World 2018)
S'il est plus souvent le rigolo de la bande dans Being The Elite, sur le ring, Marty Scurll n'a rien de drôle. Il est perturbant, angoissant même, dans ses mimiques d'Oswald Copplebot, un peu trop pingouin-esque, et dans le plaisir sadique qu'il joue en disséquant ses adversaires.
Comme pour le Thrill Switch de Pentagon Jr., son "theme song" sobrement intitulé One True Villain (adapté du plus puissant mais tout aussi malaisant, Party Is Dead, pour la RevPro) l'introduit avec brio. Sinistre, menaçant et anormal, cette musique techno est comme un mauvais présage - à l'image du masque de médecin de peste, en forme de crâne de corbeau, qu'il porte de plus en plus souvent lors de son entrée en scène. D'autant plus quand il était le cruel et despotique champion de la PROGRESS ou la malédiction de Will Ospreay à la Ring of Honor et la New-Japan.
La "cover" épique de l'excellent Dillon Spears, utilisée lors du Main-Event de ROH Best In The World 2018, rajoute une impression de grandeur terrifiante et de malheur insurmontable à venir - un Cross-Face Chickenwing implaccable !
#1 - Minoru Suzuki - Kaze Ni Nare
"Deviens le vent". Comme Ikari No Jyushin pour Jushin 'Thunder' Liger, Kaze Ni Nare d'Ayumi Nakamura (aucun lien) ne peut être séparé du Alternative Hall of Famer 2018, Minoru Suzuki, et réciproquement. J'en prends pour preuve la peur immédiate de ses fans lorsque la New-Japan lança un insipide "theme song" de groupe pour le Suzuki-Gun, craignant qu'il remplacerait le légendaire et transcendant Kaze Ni Nare.
En apparence, grandiose et impérieuse à l'instar du catcheur lui-même, ce titre est en réalité, dans ses paroles, une chanson d'amour mêlant espoir et désespoir, pleine de passion. La même passion et le même amour qui animent, en réalité, Minoru Suzuki, l'homme qui incarne l'impitoyable et psychopathique co-créateur du MMA. Mais au-delà du ton, au-delà de l'incarnation, Kaze Ni Nare est le thème musical de catch par excellence tant il fait participer les fans eux-mêmes à la majesté, le "roi du catch", en criant : KAZE NI NARE !!!
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N'hésitez pas à laisser un commentaire si vous avez des suggestions et partagez vos thèmes d'entrée favoris !
EXCLU - Interviews : Les stars de NXT parlent du catch indépendant
- Par
- Le 26/06/2018
- Commentaires (2)
11 juin, Cirque d'Hiver de Paris : il est 15h45. Ma mision : poser des questions sur le catch indépendant à des catcheurs entre le courant "alternatif" et le "mainstream".
Je retrouve Mehdi de Catchacast et des Deez Podcasts dans la rue donnant sur "l'entrée des artistes", à l'arrière du légendaire Cirque - où Tommaso Ciampa et Nikki Cross prennent l'air. Je l'avais rencardé sur l'agence responsable de la communication de la WWE en France. Nous avions alors décidé de mener ensemble les interviews réservées aux médias *. Après avoir été rassemblés à un café du coin pour nous faire patienter, il est 16h30 quand nous entrons dans le fief des Bouglione. France Info et 20 Minutes ont envoyé leurs journalistes (ou stagiaires), Jérôme Pourrut, l'ancien rédac'chef du magazine Planète Catch, est là lui aussi, tout comme de nombreuses têtes connues : Catch-Newz, VoxCatch et surtout mes anciens collègues de Catch Au Quotidien.
♦ EXCLU - Podcast : Reportage sur les traces des commotions cérébrales ♦
Nous sommes tous rassemblés dans une magnifique salle de rouge et d'or (à l'image de la ceinture d'un des intéressés) que je reconnais instantanément. C'est ici même, qu'après un show de la Wrestling Stars, j'étais allé demander des autographes à Tom La Ruffa ou encore Jimmy Gavroche ... il y a plus de huit ans. Cette fois, ce n'est pas des catcheurs français (aucune chance par les temps qui courent ... quoique ?) que j'allais rencontré, mais un américain, une néo-zélandaise et une britannique, stars de WWE NXT : le champion nord-américain Adam Cole, Dakota Kai et Tegan Knox (aka Nixon Newell), connues ensemble sous le nom de Team Kick. Le principe des interviews, nous avait-on expliqué, est celui d'un "speed dating" : les trois "Superstars" allaient passer 10-15 minutes par table, regroupant chacune 3 à 4 médias - soit 2 ou 3 questions de 2 minutes chacune par personne. Heureusement pour eux, les catcheurs de Stamford (même en attente à NXT) sont rôdés. Ils comprennent facilement les accents anglais parfois à couper au couteau des petits français et savent répondre à n'importe quelle question, en utilisant les bons éléments de langage, en évitant les spoilers et le "politiquement incorrect".
Tegan Knox arrive la premiàre à notre "dating table". Fraîchement signée à NXT mais blessée, l'ex-Nixon Newell ne participera pas, cependant, au premier show NXT en France trois heures plus tard. Positionné en bout de table, je lui pose la première question (dans un anglais parfait, évidemment) : "que pensez-vous de la scène britannique actuelle et de l'implication de la WWE ?". NXT UK n'a été annoncé quelques jours plus tard seulement, mais Ms. Knox devait être déjà au courant et pourtant, rapide et stoïque comme un automate, elle me répondit :
"Le catch britannique est incroyable. Il en provient des catcheurs très talentueux comme Pete Dunne, Tyler Bate ou Trent Seven. Et maintenant que la WWE a la main mise, le catch britannique va atteindre de nouveaux sommets !"
Bien que corporate (bien sûr), je constate que ses réponses peuvent peut-être laisser place à d'autres réflexions si on appuie là où il faut. Suite à une question de l'ami Mehdi sur la montée en puissance (et en grade) du catch féminin, j'en rajoute une couche. A propos du catch féminin et du catch britannique, elle avait catché plusieurs fois dans des matches anciennement dits "hardcore" en Angleterre, une rareté aux Etats-Unis. Que pensait-elle alors de ce manque du côté de la WWE ?
"Oui, j'ai combattu dans plusieurs matches sans disqualification au Royaume-Uni et j'ai beaucoup aimé. Cependant en tant que superstars et qu'athlètes, la WWE veut simplement nous protéger."
Raté ! Quelques minutes et questions plus tard, nous accueillons une Dakota Kai sur-excitée et enthousiaste, sincèrement toute sourire. Vétéran du catch féminin indépendant, je me fais alors la réflexion qu'elle devrait pouvoir se permettre un peu plus de recul, sortir un peu du carcans Stamfordien. Je commence alors par une question tortueuse dès le départ : "Si vous aviez eu l'opportunité il y a quelques années, à l'époque des Divas quand il n'y avait pas encore eu de 'Women's Revolution', de rejoindre la WWE, l'auriez-vous saisi ?".
"Oh ... Je pense que j'aurais saisi l'opportunité quoi qu'il arrive honnêtement. Catcher pour la WWE a été mon rêve depuis ... 'aussi longtemps que je puisse m'en souvenir', depuis que j'étais 'toute petite' (rires). Et que cette révolution ait commencée ou non, je pense que j'aurais gardé le même état d'esprit qui me pousse à réclamer plus d'équité et à demander à ce que les catcheuses soient prises au sérieux. Je crois qu'il faut plus d'une personne pour qu'une révolution commence et j'aurais adoré tout autant participer à son initiation qu'à son apogée actuelle."
Plus volubile que sa partenaire, l'honnêteté de Dakota Kai est bien maîtrisée : elle semble dire ce qu'elle pense sans craindre d'entacher sa position actuelle à la WWE. Drôle et sympathique, je me laisse à lui poser une question plus simple, moins problématique. Avec la montée en notoriété de Travis Banks et la croissance du dojo de Bad-Luck Fale, le catch indépendant néo-zélandais grandit doucement mais sûrement. Native de l'île, quoique davantage habituée aux circuits américains et japonais, je lui demande naturellement ce qu'elle pense de la progression de sa scène locale :
"Dans les années 1960-1970, le catch était très populaire là-bas mais sa popularité s'est complètement estompée aujourd'hui. Peut-être que le catch local grandit, et tente de s'arroger plus de reconnaissance internationale, mais sa notoriété reste stagnante. C'est un processus très lent à l'image de notre pays, très petit. Je pense que si le catch néo-zélandais continue à avancer, il attirera bientôt la WWE sur ses terres."
Après une petite photo souvenir en sa charmante compagnie, nous saluons la véritable star de l'après-midi. Souriant, conservant fièrement sa belle ceinture - "aux couleurs de l'endroit", comme si les employés du Cirque d'Hiver "l'avaient fait exprès" - près de lui, notre Main-Event, Adam Cole, s'installe sur le velours rouge du divan. M. Catchacast est le premier à lui poser une question, sur les différences entre son leadership du Bullet Club et d'Undisputed Era. Au lendemain de NJPW DOMINION 2018, j'en profite alors pour lui demander son avis sur le succès du "Club" à Osaka :
"C'était incroyable ! Surtout en sachant qu'à l'époque, l'idée de voir les Young Bucks évoluer dans la division par équipe poids-lourd était considérée comme absurde. Donc, le fait qu'ils peuvent non seulement officiellement catcher dans la division poids-lourd mais qu'ils en sont maintenant les champions, j'avoue que c'est assez cool. Mais ça ne me surprend pas de leur part ! Ces deux-là ont accompli tant de choses, rien ne leur est impossible selon moi ..."
Pour le coup, on sentait vraiment qu'il gardait encore un oeil sur le reste du monde et ses développements. Ainsi, après une question de Mehdi sur les risques des catcheurs (Cole rappellant qu'il a appris de ses erreurs faites à ses débuts à la CZW), j'ai le droit de poser la dernière question de l'après-midi. Comme aucun de mes collègues s'y était tenté, malgré l'actualité toute chaude de la chose, je lui demande son avis sur sa défense de titre inédite à EVOLVE 107 (qu'il a réussi, non sans peine, contre WALTER ce week-end) :
"C'est très excitant ! Rappelez-vous ce que j'avais dit lorsque j'avais remporté le championnat nord-américain : 'je vais en faire le titre le plus important de NXT'. L'une des meilleures façons d'y arriver est de me laisser le défendre en dehors de NXT, dans d'autres compagnies comme l'EVOLVE. C'est assez cool, d'ailleurs. Je pense que ce sont ce genre de choses qui rendent le catch encore plus cool en 2018, où des stars d'une compagnie se montrent dans une autre. Le côté 'crossover' est excitant ... J'ai hâte !"
Et dire qu'il savait très bien (contrairement à nous à ce moment-là) qu'il allait devoir survivre à WALTER ! Quel homme !
19h30 : le premier "house show" de NXT sur le sol français débute. Cette fois, affublé d'un t-shirt très "métal" d'Aleister Black tout fraîchement acheté, je suis entouré de trois amis non-initiés, prêts à faire connaissance avec le catch de la plus haute qualité.
A 21h30, je rejoins ensuite Mehdi et Mikaël du Catchacast, ainsi que le trio de Catch'Up et Darren Fog, de VoxCatch, pour un podcast de réactions post-show improvisé dans un bar. Un peu déçu des réponses jugées un peu trop positives et trop brèves des stars du jour, je me rends compte alors - en pleine bataille d'arguments sur Kenny Omega vs. Kazuchika Okada IV, entre des bières et un Ice Tea - qu'Adam Cole avait quand même raison. C'est vraiment cool de faire partie du monde du catch en 2018 !
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* : Toutes les interviews - et les réactions au house show de NXT lui-même - sont à retrouver en intégralité dans l'épisode de Catchacast ci-dessous.
What I Liked This Month - Rétrospective : Un an en statistiques
- Par heisenbergbad
- Le 26/06/2018
- Commentaires (0)
Votre sélection mensuelle de matches à voir, What I Liked This Month, a un an ! Avec 72 matches cités au cours de ses 12 derniers mois (sans compter le hors-série sur le NJPW G1 Climax 27, exclus ici), il est temps de faire les comptes. Dans cette rétrospective, tout en statistiques et en grahiques, nous allons répondre à une dizaine de questions : qui, si l'on regarde les sélections de WILTM, est le meilleur catcheur de cette année 2017-2018 ? Quelle est la meilleure promotion ? Quelle ville accueille les meilleurs matches ? Un regard en data-visualisation sur cette chronique qui offre l'esquisse de réponses sur la réalité du monde du catch.
♦ Un an de What I Liked This Month : Lire toutes les chroniques 2017-2018 ♦
Quel est le type de match le plus représenté sur WILTM ?
On ne pouvait évidemment commencer sans parler des matches eux-mêmes. Véritable pierre angulaire de cette chronique, ils constituent l'unité de base de cette analyse rétrospective. Les meilleurs d'entre eux ont été sélectionnés par WILTM et en un an, il y a eu de sacrées pépites ! D'Okada vs. Omega II à NJPW DOMINION 2017 à Almas vs. Gargano de NXT TakeOver : Philadelphia, en passant par WALTER vs. Thatcher à la PROGRESS ou même MOchizuki vs. Kzy de la Dragon Gate.
Force est donc de constater que la majorité des meilleurs matches cités sont bien des matches en simple, ou "Singles Matches". Et ce, qu'ils soient avec une stipulation (Ladder Match, No DQ Match, etc), lesquels représentent 8% des matches sélectionnés cette année, ou parties intégrantes d'un tournoi (c'est le cas pour 13% des matches cités), ou qu'ils soient le théâtre de la remise en jeu d'un titre de championnat, dont c'est le cas pour 28% des matches sélectionnés par WILTM.
Comme quoi il n'est pas nécessaire de s'ennuyer avec de l'"overbooking" pour produire un match de catch de grande qualité !
Quel est le titre le mieux disputé sur le ring ?
Même s'il n'y a pas besoin qu'un titre soit remis en jeu dans un match pour que ce dernier soit de qualité, il lui rajoute toujours plus d'importance et d'enjeu. L'excellence des matches de championnat revêt donc un attrait particulier, davantage de suspens et de gravité pour le spectateur et de prestige pour le titre disputé.
Cette année, dans WILTM, le titre de championnat le plus représentatif de cette philosophie est sans conteste l'IWGP Junior Heavyweight Championship. Il faut dire qu'entre la rivalité KUSHIDA vs. Ospreay, et le règne de celui-ci de Wrestle Kingdom 12 à DOMINION 2018, on a été gâté ! (Et comme nous le verrons plus bas, ce n'est pas pour rien que Will est impliqué dans ce résultat.) Les deux titres poids lourds principaux de la NJPW et de la Pro-Wrestling NOAH se disputent, quant à eux, la deuxième place : le premier grâce au règne historique de Kazuchika Okada, et le second, non sans l'aide, du sacre du premier "gaijin" en tant que GHC Heavyweight Champion – Eddie Edwards – et du règne, bref mais intense, du jeune Kenoh.
Quelle promotion produit les meilleurs matches ?
Comme on le pressent déjà avec ces premières statistiques, la NJPW domine sans peine les données, et donc les sélections mensuelles de WILTM.
Stat' la plus représentative de cette tendance, elle est clairement la promotion la plus citée au cours des douze derniers mois de la chronique, avec 44% de "parts de marché" si je puis dire. Il faut avouer qu'elle couvre beaucoup plus de terrain entre ses multiples tournois (BOSJ, New-Japan Cup et bien sûr le G1 Climax, dont nous reparlerons plus bas), ses nombreux titres, ses multiples shows et surtout un super roster - sans parler de la qualité, quasi-irréprochable, de son "booking". La New-Japan a, qui plus est, sorti l'artillerie lourde en 2017-2018 : sur la première année d'existence de WILTM, on retrouve déjà de futurs classiques comme la série de matches entre Okada et Kenny Omega, la finale du G1 Climax 27 entre Omega et Tetsuya Naito ou encore la rivalité de Juniors entre KUSHIDA et Ospreay.
Loin derrière elle, on retrouve à la tête du reste du peloton, avec 10% de représentation, le roster "alternatif" de la WWE, NXT. Plus encore cette saison qu'auparavant, NXT est devenu l'endroit rêvé pour rassembler parmi les meilleurs catcheurs du circuit indépendant international et ainsi produire certains des meilleurs matches de l'année pour la WWE, en alliant grandes rivalités et capacités in-ring de top niveau : la preuve avec Aleister Black vs. The Velveteen Dream ou Johnny Gargano vs. Tommaso Ciampa plus récemment.
Il ne faut cependant pas oublier des promotions petites mais aux matches marquants comme la Wrestle-1 (je pense à Ashino vs Kuroshio pour le titre majeur), la Lucha Underground (avec KIllshot vs. Dante Fox à Ultima Lucha Tres) ou la promotion de Joshi Puroresu Sendai Girls, offrant notamment le premier match féminin de WILTM et qui sera difficile à détrôner.
Quelle ville accueille les meilleurs matches ?
Fief de la NJPW et adresse du légendaire et hyper-actif Korakuen Hall, Tokyo domine de très loin cette catégorie avec pas moins de 25 citations sur plus d'une soixantaine de matches sélectionnées en 12 mois. Entre le Sumo Hall et le Tokyo Dome, la capitale du Japon accueille parmi les plus grands shows et donc les meilleurs matches de la New-Japan, chaque année.
On retrouve ensuite en deuxième position la Nouvelle-Orléans, théâtre du WrestleMania Week-End en 2018, de fait surpeuplée en "super-shows" et "dream cards" du circuit indépendant. Ex-aequo à la troisième position avec Osaka, Londres représente enfin le coeur du circuit britannique toujours en plein "boom" grâce à des promotions résidentes puissantes, telles que la PROGRESS à l'Electric Ballroom ou la RevPro au York Hall.
Dans quelle salle peut-on les voir ?
Si vous vous rendez au Japon et que vous voulez assister à un show de catch japonais, il est fort probable que le meilleur endroit pour y arriver est au Korakuen Hall, véritable mecque du Puroresu. Beaucoup de promotions nippones en ont fait leur maison, qu'elles soient petites comme la Wrestle-1 ou la Dragon Gate, en reconstruction comme l'All-Japan ou la NOAH ou grandes comme la NJPW. Avec sa capacité maximal de 1900 personnes, c'est également le "checkpoint" de tous les grands tournois annuels - du G1 Climax au BOSJ, en passant par le Champion Carnival et la Global League - et d'une majorité de matches de championnat.
Outre les Sumo Hall et Tokyo Dome, places fortes de la sur-dominante New-Japan (actuellement la seule à pouvoir les louer à sa guise), on retrouve en deuxième position le Turbinenhalle d'Oberhausen, en Allemagne. Il est l'équivalent de l'ECW Arena pour la wXw qui, depuis quelques années y tient ses plus grands shows et tournois, tels que l'annuel 16-Carat Gold Tournament désormais de renommée internationale ou la World Tag Team League.
Quant au Smoothie King Center de la Nouvelle-Orléans, il a été le lieu de l'excellent NXT Takeover : New-Orleans, cités à maintes reprises dans l'édition d'avril 2018.
Quel show a été le plus représenté sur WILTM ?
En parlant de shows, rares sont ceux qui ont été cités plusieurs fois dans une même édition de WILTM. En 2017-2018, les deux plus grands "super-shows" des deux promotions dominantes - la NJPW et la NXT - ont été ainsi représentés à parts égales.
Wrestle Kingdom 12 a été marqué par un Hirooki Goto vs. Minoru Suzuki surprenant de qualité après une année de médiocrité, le 4-Way pour le titre de champion Junior marquant le second couronnement de Will Ospreay et enfin, le "dream match" opposant Kenny Omega à Chris Jericho. Quant au "hit" du WrestleMania Week-End 2018, NXT TakeOver : New-Orleans était un show gonflé à blocs avec la première rencontre de la rivalité de l'année, entre Johnny Gargano et Tommaso Ciampa, le couronnement d'Aleister Black contre Andrade 'Cien' Almas et la première remise en jeu du North-American Championship dans un Ladder Match. A noter que, ce week-end là, la ROH n'était pas loin derrière avec Supercard of Honor XII, bien aidé par son propre Ladder Match et ce bon Kota Ibushi.
Enfin, remarquons que la nouvelle reconstruction de la NOAH semble en bonne voie d'après les statistiques : ne serait-ce qu'ici avec son show Winter Navigation (Day 11) de l'hiver dernier.
Quel tournoi fournit les meilleurs matches ?
Si un tournoi permet de faciliter le "booking" pour une promotion, mais surtout de créer facilement de nouvelles stars et d'augmenter le prestige de ses titres de championnant, il facilite aussi la production de matches d'excellente qualité.
♦ Hors-Série - What I Liked ... In The G1 Climax 27 ♦
Sans compter le hors-série qui lui est consacré (voir lien ci-dessus), le fantastique G1 Climax 27 occupe sans soucis la première place dans le domaine avec 5 matches cités sur deux mois. A voir si le G1 Climax 28 fera, cette année, autant ou mieux !
La deuxième place se partage entre trois tournois. D'abord, deux autres tournois de la NJPW : les éditions 2018 du meilleur tournoi poids-moyen de la planète, Best of the Super Juniors (dont la sélection ne comprend pas celle prévue pour le mois de juin, composé de sa phase finale), et la New-Japan Cup maîtrisée de bout en bout par Zack Sabre Jr. Enfin, ils côtoient le tournoi par équipe de la promotion allemande, wXw, mené cette année par le duo star de Ringkampf, WALTER & Timothy Thatcher.
Quel mois réserve le plus de matches d'excellence ?
Nous abordons maintenant les deux dernières, et plus importantes, catégories. Avec 72 matches au total sur un an, la composition des sélections mensuelles de WILTM ont souvent varié, pourtant on reconnaît aisément certaines tendances logiques au fil des mois.
Avec respectivement 8 et 10 matches sélectionnés, les mois de janvier et avril 2018 ont été soumis à la dominance d'une part de Wrestle Kingdom 12 (avec, pour rappel, 3 matches sélectionnés) et d'autre part, l'influence du WrestleMania Week-End 2018, avec des "super-shows" sur-vitaminés comme NXT TakeOver : New-Orleans et ROH Supercard of Honor XII.
Remarquons par ailleurs le placement des mois de mars et de mai, autour de ce 'Mania Week-End, chacun comportant 7 matches sélectionnés. Pourtant, attention, l'effet de proximité est trompeur : aucun match de ces éditions n'est attaché aux rivalités d'avril. En effet, le mois de mars est particulièrement bien aidé par la New-Japan Cup tandis que le mois de mai est dominé par Wrestling Dontaku 2018 et les premiers jours du BOSJ XXV. Malgré cet effet statistique, c'est toujours bien la NJPW qui a dominé cette première année de part en part !
Quel a été le catcheur le plus cité dans WITLM en 2017-2018 ?
Enfin, quoi de mieux qu'une sélection mensuelle (la plus objective possible bien sûr !) pour déterminer mathématiquement et statistiquement le meilleur catcheur de l'année ? En l'occurrence, avec 9 apparitions sur 72 matches cités en 12 mois, c'est le jeune "high-flyer" surdoué britannique, Will Ospreay, qui remporte la palme de cette première saison de WILTM !
En 2017-2018, que ce soit à la NJPW face à KUSHIDA plusieurs fois, Marty Scurll ou même Kazuchika Okada, face à Matt Riddle à l'EVOLVE ou Rey Mysterio à l'ex-WCPW, il a toujours su montrer son talent indéniable et sa polyvalence grandissante. Sans oublier son excellent règne de champion Junior IWGP de janvier à juin 2018.
Parce qu'on ne peut aujourd'hui parler de "meilleur catcheur mondial" sans le citer, on retrouve évidemment non loin derrière la 'Best Bout Machine' bien nommée, Kenny Omega. Il nous a offert certains des matches les plus épiques et marquants de cette première saison de WILTM - ne serait-ce qu'avec ses chefs d'oeuvre contre Okada ou le très attendu "dream match" opposant les Golden Lovers réunis et ses amis les Young Bucks. On retrouve d'ailleurs son 'Golden Lover', Kota Ibushi, fort d'un retour réussi à la NJPW en quatrième position, juste derrière WALTER.
L'Autrichien est l'un des meilleurs poids-lourds de l'année 2017-2018, une saisons qui a été pour lui celle de l'extension de sa notoriété internationale. Que ce soit à sa maison-mère de la wXw, face au jeune Ilja Dragunov ou en duo avec Timothy Thatcher, à l'EVOLVE face à Keith Lee ou à la PROGRESS contre Matt Riddle, le nouveua maître de l'atémi nous a mis une belle claque cette année !
Enfin, on retrouve le toujours excellent KUSHIDA, et sa constante solidité, en cinquième position. Souvent sous-estimé, il est pourtant l'un des catcheurs les plus polyvalents du monde comme l'ont montré cette année ses duels d'antologie contre Hiromu Takahashi ou Will Ospreay.
Will Ospreay gardera-t-il son titre de meilleur catcheur au monde ? La NJPW conserava-t-elle son statut dominant sur le marché du catch de qualité ? Le G1 Climax 28 sera-t-il à la hauteur du précédent ?
Les réponses à toutes ses questions dans la prochaine saisons de What I Liked This Month, à commencer par l'édition de juin 2018 dès la semaine prochaine !
Review Press #7 : La sélection mensuelle d'articles catch à lire
- Par
- Le 21/06/2018
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Quel mois, chers lecteurs ! Côté planète catch, Kenny Omega a rempli sa mission : il a vaincu Okada pour le titre de champion du monde alternatif et a fait jouïr une nouvelle fois Dave Meltzer pour l'amener à un septième ciel composé de sept étoiles. Quant à la WWE, elle dévoile enfin son jeu (et me donne raison), déplaçant ses premiers pions sur l'échiquier de la conquête des dernières parcelles du monde qui lui résistent et même fleurissent sans elle.
Côté The Alt, il n'a pas été de tout repos non plus - dans le bon sens du terme ! Housni, le Sniper, nous a offert un nouvel article record, Ludovic s'est attaqué au cas LinksTheSun (trop occupé pour répondre à nos questions, dommage) et Heisenbergbad finalise un What I Liked This Month de fin de saison aux petits oignons ... Et quant à moi, que d'aventures !
J'ai d'abord officiellement intégré la fine équipe du podcast Catchacast lors d'un live tout en "storyline" et "kayfabe" au bar (le bien nommé) Lucha Libre à Paris. J'ai par la suite interviewé trois stars de NXT - Tegan Knox (aka Nixon Newell) et Dakota Kai de la Team Kick, ainsi qu'Adam Cole (Baybay !) - à l'occasion de la venue du "yellow brand" au Cirque d'Hiver de Paris. (A LIRE ... bien sûr, très bientôt, ici même).
J'y ai initié trois (désormais) nouveaux fans de catch et enchaîné dans la foulée par un podcast improvisé sur NXT et NJPW DOMINION 2018, organisé par Catchacast, aux côtés de M. VoxCatch, Darren Fog, et des sympathiques satyres du podcast Catch'Up. La famille de The Alt s'agrandit et avec elle, ma passion pour le catch. Merci à toutes ses personnes avec qui j'ai partagé de merveilleux moments durant ce "Month of The Year" !
WWE
-- Depuis 2013, la WWE a peu à peu délaissé son fief historique du Madison Square Garden de Manhattan pour le plus moderne (et moins cher) Barclays Center de Brooklyn. Depuis qu'elle boude le MSG, "l'arène la plus célèbre du monde" tente le tout pour le tout pour regagner son attention. Dernière tentative en date : elle a proposé à la Ring of Honor d'investir les lieux en 2019 ... avant que la WWE ne vienne le lui interdire. Mais, comme le remarque habilement Larry Csonka de 411mania, la guerre n'est pas entre les deux compagnies de catch mais entre les deux salles new-yorkaises ... Et dire que l'AAA a loué le MSG aussi : l'espoir fait tout !
-- #IToldYouSo ... Again ! Il y a un an et demi, je prévenais mes amis fans de catch indépendant que la WWE se lancerait beintôt dans la reconquête, totale, de la planète catch. Si, à l'époque, certains m'ont traité de conspirationniste (si, si), la première preuve d'ampleur s'est montrée cette semaine. La WWE a officiellement la création de NXT UK, un programme-frère de NXT, pour le territoire britannique. The Indy Corner sent, comme je le sentais, que cette nouvelle ne sera pas forcément bénéfique pour la scène indépendante britannique actuellement en plein "boom" ... Et dire que la WWE compte remettre le couvert avec le Japon et la Pro-Wrestling NOAH ...
-- Enfin, nos compatriotes des Cahiers du Catch semblent enfin s'être rendu compte qu'on s'ennuie facilement devant un programme de la WWE ces derniers temps. Par contre, difficile de s'emmerder avec leur argumentation toujours aussi comique dans sa satire, comme ils savent seuls le faire !
NJPW
-- NJPW DOMINION 2018 fut l'un des plus importants (et l'un des meilleurs) shows de catch de l'année. Evidemment, l'une des raisons réside dans le nombre de "stars" qu'a reçu le 2/3 Falls Match marathon entre le désormais ex-champion Kazuchika Okada et Kenny Omega. Un excellent analyse de Voices of Wrestling revient, tout en narration, sur la scène finale de cette historique combat !
-- Néanmoins, en parlant de DOMINION, s'il y en a bien qui n'a pas eu une soirée très brillante, c'est bien ce cher Tetsuya Naito. Détrôné par un Chris Jericho psychopathique et déchaîné, le 'Stardust Genius' est un peu au fond du trou et aura bien besoin du G1 Climax 28 pour se remettre d'aplomb. Malgré tout, ses fans résistent. Le passionné (et passionnant) JJ McGee de The Spectacle of Excess explique pourquoi et comment un fan de catch peut avoir autant d'affection pour un catcheur.
Ailleurs
-- Cette semaine, le monde du catch a perdu littéralement un grand homme, d'une énorme importance pour le catch aussi bien américain que japonais. Leon 'Big Van Vader' White nous a en effet quitté à l'âge de 63 ans suite à la complication d'une pneumonie. Ce monstre du ring fut l'un des premiers "gaijins" à avoir une influence de taille sur le Puroresu, aux côtés notamment de Stan Hansen. Et que dire de ses rivalités et matches contre Sting, Mick Foley ou Shawn Michaels ? Ce bon Larry Csonka vous propose de les (re)découvrir au travers d'une nécrologie à la hauteur de cette légende des Rocky Mountains !
-- Au sujet des grandes rivalités, il y en a une qui fait particulièrement rage sur le circuit américain. Depuis plusieurs mois, et à cause d'un accident potentiellement mortel bien réel, Eddie Edwards et Sami Callihan n'arrivent pas à se défaire de la haine qu'il ressente l'un l'autre. Voices of Wrestling revient avec efficacité sur cette "blood feud" très sous-estimé, qui a véritablement révélé la capacité "d'acting" de l'excellent catcheur qu'est Eddie Edwards.
-- Toujours sur 411Mania, son rédac'chef a une théorie : et si l'acquisition des droits de diffusion de SmackDown Live par la FOX pour un milliard de dollars était une bonne chose ... pour Impact Wrestling ? Si SmackDown, le "B-Show" de la WWE, a réussi à attirer un tel deal, pourquoi pas le show de la compagnie "B" (ou peut-être "C") du circuit américain qui fait tant d'effort actuellement pour remonter la pente ? C'est ce qu'il pressent ou plutôt ce qu'il espère ...
-- Sur une note plus légère, pendant que la scène britannique se fait coloniser par Stamford, il est une contrée en Orient qui découvre le catch et déjà en redemande. Une véritable scène indépendante s'est désormais développé en Chine et commence à accaparer ce terrain que la WWE met tant de temps à investir (ou dupera-t-elle sa future nouvelle associé la NOAH - déjà en alliance avec l'Oriental Heroes Legend - là-dessus aussi ?). Encore une fois, c'est Voices of Wrestling qu'il faut lire !
Les podcasts du mois
-- En premier lieu, un petit coucou à mes nouveaux amis de Catchacast qui nous ont offert un portrait d'un jeune catcheur français, toute en introspection et réflexion :
-- Et parce qu'on ne change pas une équipe qui gagne, je vous propose d'écouter attentivement le nouvel épisode du plus vulgarisateur (et plus long ?) podcast de catch, How2Wrestling, sur l'un des personnages les plus controversés de l'histoire du catch : le tout premier "wrestling writer", Vince Russo ! (Et, tant que vous y êtes, allez écouter un petit coup de l'épisode de l'Attitude Era Podcast sur l'XWF, la tentative "d'alternative" à la WWF de 2001 de Jimmy Hart, les Nasty Boyz et Hulk Hogan. De l'or en barre !)
Les vidéos du mois
-- La NJPW fait beaucoup de choses bien, mais elle n'est pas parfaite. Et j'en prends pour preuve la vidéo annonçant officiellement (niveau "kayfabe") la promotion d'Harold Meij comme nouveau CEO de la compagnie. Le leit motiv ? WWE-level d'égocentrisme !
-- Avant de conclure, et parce qu'il faut le voir pour le croire, je vous présente une cover à l'accordéon du magique Kaze Ni Nare, le thème musical de Minoru Suzuki ... On a rien fait de mieux !
All In : un show parfait pour le "fantasy booking"
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- Le 13/06/2018
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"C'est juste un premier jet de la carte pour All In ..." - Being The Elite #105 ("Breaking News") ... voilà ce qu'on appelle une belle "Jim Cornette Face" de Cody.
Dans moins de trois mois se déroulera "All In", un show indépendant auto-financé dont tous les fans de catch (ou presque) parlent et dont certains spécialistes attendent qu'ils changent le catch pour toujours. Avec l'attente chauffe l'impatience et l'excitation. Avec les deux réunies bouillonne l'imagination. Le catch, ses personnages et ses "storylines", est fait pour être décortiqué, prédit, imaginé. Ainsi, d'aucun fan de catch ne pratique pas, même inconsciemment, le "fantasy booking" : un art réservé aux fans et aux critiques pour imaginer eux-mêmes la composition et le déroulement d'un show, voire le fonctionnement d'une promotion. Pour boucler la boucle de ce raisonnement, All In, ses annonces à retardement et ses mystères (non sans l'aide de sa web-série associée, Being The Elite), est le show parfait à "fantasy booker".
♦ A LIRE : "All In", révolution en vue ou simple OVNI ? ♦
Dans cette optique, au cours des prochaines semaines (avant que la carte entière officielle soit dévoilée et qu'il soit trop tard), une fine équipe de rédacteurs de The Alt va tenter de confronter leur imagination "alternative" pour vous délivrer leur meilleure version prédictive de All In. Ce sera ensuite à vous de juger pour le rédacteur le plus imaginatif et pour le "fantasy booking" le plus attrayant !
Pour commencer ce petit concours amical de "fantasy booking", j'opterais ici pour une carte complètement détaillée (dans l'ordre du déroulement du show), influencée seulement par le contexte actuel et l'avancée des "storylines" dans BTE, des personnes et faits déjà officiellement annoncés et des affinités soupçonnés des intéressés avec le reste du monde du catch. Par ailleurs, chaque match comportera un brin plus ou moins dense de narration, justement pour dégager l'imagination qui déborde au fur et à mesure que le véritable événement approche !
♦ Détails :
Annonceur : Bobby Cruise (ROH)
All In, par ses concepteurs et organisateurs, Cody et les Young Bucks, est de facto fortement connectés à la Ring of Honor, la New-Japan Pro-Wrestling et la Pro-Wrestling Guerrilla. Comme pour ses arbitres, le trio fera forcément appel aux meilleurs personnels possibles en provenant. Bobby Cruise est l'un des annonceurs historiques de la ROH et sa voix est déjà identifiée, par les fans, avec la majorité des têtes d'affiche.
Commentateurs : Kevin Kelly & Don Callis (NJPW)
Le duo est emblématique des grands "super-shows" de la NJPW et comptent désormais parmi les meilleurs commentateurs anglophones. Kevin Kelly est très au faite des stars de la Ring of Honor déjà prévues pour le show et surtout des "storylines" entourant le Bullet Club. Quant à Don Callis (déjà "officialisé" lors de NJPW DOMINION 2018 et qui ne rechignera pas pour un peu de publicité offerte à Impact Wrestling), il est un excellent "color commentator" et est un proche de Kenny Omega - les fans connaissent déjà ses positions sur ce qui entoure la 'Best Bout Machine'.
J'avoue avoir pensé à Excalibur, l'un des "bookers" et l'excellent commentateur "play-by-play" de la PWG. Il serait parfait pour un show véritablement indépendant et aussi historique qu'All In. Néanmoins, difficile de savoir si il irait de pair avec Don Callis, en remplacement du moins fun mais très pro Kevin Kelly.
Diffuseur (potentiel) : Twitch ou AXS TV
Il est encore incertain qu'All In sera diffusé en direct, que ce soit en Pay-Per-View régulier, "gratuitement" à la télévision ou sur une plate-forme web. Cody pousse actuellement le slogan que le show est un chapitre de l'histoire du catch à voir sur place. Néanmoins, aucun doute qu'avec le succès des ventes et, par conséquent, l'important nombre de fans frustrés, All In sera d'une façon ou d'une autre observable à distance.
Compte tenue la volonté de Cody et les Young Bucks de partager leur vision au plus grand monde, j'imagine que le show sera disponible en direct plus ou moins gratuitement. Deux options (forcément concurrentes ?) se présentent ainsi selon moi : une diffusion sur Twitch, déjà prisée entre autres par Impact Wrestling, l'AAA et House of Hardcore, ou sur le diffuseur américain, plutôt adaptable et enthousiaste, de la NJPW, AXS TV. Le second sera sans doute le bon, mais peut potentiellement être contraignant d'un point de vue production pour les organisateurs et rattacher un peu trop leur show ultra-indépendant à la NJPW ...
Flip Gordon & Brandi Rhodes vs. D.I.R.L. (Trent Barreta & Chuck Taylor)
Contexte : Flip Gordon est pour BTE, ce qu'était Grado pour l'Insane Championship Wrestling il y a quelques années : il cherche tant bien que mal à être "booké" à All In. Dans le même temps, il s'est empêtré dans une histoire de semi-triangle amoureux (à la Triple H-Stephanie McMahon-Kurt Angle en 2000) avec Brandi Rhodes, la femme de Cody. Flip rapidement "friendzoné", Brandi le considère néanmoins comme un très bon ami et l'accompagne dans sa quête. Les deux forment un duo attachant qui pourrait amener un peu d'Intergender Wrestling sur la carte.
L'équipe Best Friends, aujourd'hui dans CHAOS à la NJPW, ne s'est quant à elle pas beaucoup fait remarquer ces temps-ci dans Being The Elite. Les deux larrons ne sont d'ailleurs pas encore officiellement annoncés pour le show. Leur "gimmick" récurrente de brutes pathétiques et imbuvables (autrement dit : "Dicks in real life", d'où mon D.I.R.L.) seraient les parfaits antagonistes pour se moquer de l'amitié de Flip Gordon et Brandi Rhodes et menacer le "booking" du premier au dernier moment.
Ce "Special Tag Match" est le parfait "opener" pour All In. La voltige de Flip Gordon, alliée à l'explosivité de Barreta, l'humour de Chuckie T et Brandi, le tout imprégné de la "storyline" les regroupant et les "gimmicks" les définissant formulent bien ce qu'incarnent Being The Elite et ce show : la création indépendante d'une "nouvelle Attitude Era".
♦ A LIRE : Comment le catch raconte une histoire en 2018 ♦
Narration : Au début du match, alors que la sonne n'a même pas encore sonnée, D.I.R.L. font tout pour embêter le duo adverse, les taquinant pour provoquer l'affrontement. Flip prend vite la défense de sa partenaire et s'engouffre dans le match. Barreta le rétame aussi sec et commence alors une domination des "heels". Grâce à ses numéros d'acrobatie, Gordon s'en sort et passe la main à Brandi ... qui, très rapidement, perd l'avantage. D.I.R.L., et en particulier Chuck Taylor, la malmène, l'insulte et l'humilie.
Chuckie T trop confiant, Brandi tente plusieurs fois de passer la main, sans succès. Barreta prend ensuite les choses en main, il est beaucoup plus violent. La scène est limite malaisante et le public s'enflamme autant que Flip pour renverser la tendance sur le ring. Ce dernier déjoue une tentative de triche de Chuck Taylor, réussit à être tagué et fait le ménage. De contres en contres, il arrive finalement à faire le ménage puis à placer un 450° Splash sur Chuck Taylor et remporter ainsi le match pour son équipe !
Au comble du bonheur, le jeune Gordon embrasse Brandi ! Elle le repousse gentiment et finit de célébrer leur victoire ensemble.
♦ Victoire : Flip Gordon & Brandi Rhodes
Women's Gauntlet Match : Tessa Blanchard vs. Chelsea Green vs. Penelope Ford vs. Britt Baker vs. Santana Garrett vs. Leva Bates v. Mia Yim vs. Mandy Leon vs. Madison Rayne
Contexte : Toutes les catcheuses ici présentent ont d'ores et déjà été annoncées pour All In et/ou la convention Starrcast. Ne manque que Deonna Purrazo, de la jeune division féminine de la Ring of Honor, qui s'apprête à rejoindre la WWE et donc ne sera potentiellement pas de la partie le 1er septembre prochain.
Sans réelle "storyline" (pour l'instant) dans BTE pour leur donner une direction, le but de ce fourre-tout était ici de leur donner à chacune une place sur une carte déjà bien remplie. L'option du Gauntlet Match (à élimination au tour-par-tour) permet à chaque catcheuse de briller équitablement et à certaines parmi elles - je pense à Tessa Blanchard ou Mia Yim - de servir de bases solides pour les autres afin de rendre le match cohérent, niveau in-ring, et fluide.
Enfin, pour rajouter un peu plus d'historicité, j'ajouterais Gail Kim (désormais à la retraite, mais invitée au Starrcast) aux commentaires.
Narration : Une fois l'arrivée de Gail Kim à la table des commentateurs, le Gauntlet débute avec les talentueuses Mia Yim et Santana Garrett, vétérans du circuit indépendant féminin. L'idée est de donner à Mia Yim le meilleur parcours possible, tant elle est polyvalente et peut ainsi faire briller ses adversaires. Après cette premère élimination difficile, elle enchâine plutôt facilement les Ford, Baker, Leon et Green du groupe. Madison Rayne, quant à elle, lui pose davantage de problèmes, la fatigue n'arrangea rien.
Epuisée, elle s'en sort in extremis mais doit désormais affronter la dernière compétitrice, star du groupe et favorite du match : Tessa Blanchard. Cette dernière est hyper-confiante et prend son temps pour rentrer sur le ring. Le duel féminin de la soirée débute alors. Tessa joue d'abord les "heels", tel un chat s'amusant avec une souris blessée, puis devient de plus en plus agressive à mesure que Mia regagne du terrain. La rencontre s'équilibre et les "nearfalls" s'enchaînent. Mia Yim est proche d'une victoire marathon inespérée ... Jusqu'à ce que Tessa Blanchard l'interrompt avec un astucieux Small-Package et empoche la victoire !
Alors que Mia Yim (signalant à la gagnante qu'elle était "à ça") est dégoûtée et le public de Chicago applaudit la performance des deux femmes, Tully Blanchard apparaît pour féliciter sa fille, plein d'arrogance, sur le ring.
♦ Victoire : Tessa Blanchard
Kazuchika Okada vs. Jay Lethal/Black Machismo
Contexte : Dans une "storyline" récente sur BTE, Jay Lethal souffre d'un problème de schizophrénie par contact : à chaque fois qu'une personne le tape sur l'épaule, son ancienne "gimmick" de Black Machismo (se prenant pour 'Macho Man' Randy Savage) surgit jusqu'à ce que la personne en question ne le touche à nouveau. Le véritable Jay Lethal oublie ces accès de folie mais comprend depuis peu l'anormalité de sa situation et a tenté de recevoir un traitement sans succès ("I give you six months to live !" lui a dit Marty Sc... l'un des docteurs).
Quant à notre 'Rainmaker' international, il est présenté comme l'une des "special attractions" du show. Et, même s'il vient de perdre sa ceinture de champion poids-lourd IWGP à NJPW DOMINION 2018, il reste méritant d'un match de haut acabit et donc d'un adversaire digne de ce nom. Jay Lethal, qu'il n'a jamais affronté en face-à-face, est selon moi la catcheur parfait pour nous sortir un classique face à Okada. Ajoutons à cela toute cette "storyline" de dédoublement de personnalité refoulée, et la dimension narrative qu'elle implique, et la dynamique de ce match en devient encore plus intéressant !
Narration : Les semaines précédant le show, la schizophrénie de Jay Lethal s'est agravée : Black Machismo, son alter-égo, persiste (aussi bien sur BTE que sur les rings de la ROH). Alors qu'All In approche, les fans et les personnalités de Being The Elite se demandent quel Jay Lethal se montrera au Sears Center. Okada (qui aura peut-être remporté le G1 Climax 28 d'ici là, qui sait ?), quant à lui, se plaint de l'adversaire "diminué", déboussolé mentalement et indigne de son prestige qui lui reste à affronter lors de ce show historique.
Le doute plane jusqu'à l'entrée en scène de Jay Lethal qui apparaît en Black Machismo complet. Le 'Rainmaker', confiant et agacé ne pas faire face à un adversaire "sérieux", la joue relâché, voire détaché, moquant cette pathétique imitation de Randy Savage. Mais Black Machismo n'est pas simplement le meilleur sosie du 'Macho Man', il est aussi lui-même un superbe catcheur sur le ring et il arrive à déjouer et étonner plusieurs fois l'ancien champion poids-lourd IWGP. Surpris, Okada se laisse entraîner dans une mauvaise passe. Black Machismo s'approche même plusieurs fois de la victoire ! Intelligent, le leader de CHAOS reprend de l'aplomb, devient agressif et arrive à placer une violente Rainmaker Lariat à son opposant !
Sous l'effet du choc, Lethal roule à l'extérieur du ring. Quand il se relève, il semble avoir repris ses esprits : il regarde autour de lui avec étonnement et confusion. Il se regarde lui-même, constate son accoutrement "Macho-Man-esque" et enrage, comprenant qu'il a eu encore un accès de folie. Puis il réalise deux choses : d'une part, il a enfin repris le contrôle sur lui-même - le vrai Jay Lethal est de retour ! - et d'autre part, il est contre un quasi-invincible japonais d'1m90 ! Il revient sur le ring en furie avec un Springboard Missile Dropkick puis une Lethal Combination ! Il effectue une première Lethal Injection, sa prise de finition personnelle, qui reste sans succès. Alors qu'il s'apprête à tenter une deuxième, il hésite puis prend la décision surprenante de monter sur la troisième corde et d'étaler Okada avec un Macho Man Elbow (le "finisher" du Black Machismo) ! Il ne tente pas le tombé et choisit de préparer une dernière Lethal Injection : il se jette dans les cordes et quand il rebondit pour attraper Okada, celui-ci le bloque et le retourne à la vitesse de l'éclair pour l'oblitérer d'une dévastatrice (et fatale) Rainmaker Lariat !
Premier "match de la soirée", les fans applaudissent la performance des deux hommes. Lethal, déçu par la défaite mais soulagé de s'être débarrassé de sa schizophrénie (c'est ça le catch !), tend une main respectueuse à Okada qui lui serre, plein d'honneur, et en profite pour lui taper amicalement sur l'épaule avant de repartir. Jay sursaute, s'attendant à perdre une nouvelle fois la raison, mais s'aperçoit, en regardant autour de lui, qu'il est toujours lui-même. Le public se marre alors qu'il sourit, soupire soulagé et repart lui aussi, remerciant les fans.
♦ Victoire : Kazuchika Okada
Chicago Street Fight : Joey Ryan vs. Hangman Page (Special Guest Referee : Stephen Amell)
Contexte : Cette rivalité entre Joey Ryan et Hangman Page dure depuis de longs mois aujourd'hui. Elle a réellement permis d'établir le personnage d'Hangman comme central, et non seulement comme "sidekick" de Cody. Pour rappel, jaloux des attributs masculins du 'Mustache Playboy', Page l'avait provoqué en duel sur le ring de Bar Wrestling, sa propre petite promotion. Suite à la "victoire" de Joey Ryan et après ruminé son humiliation plusieurs semaines, Hangman l'avait violemment agressé dans sa chambre d'hôtel à Tokyo. Ryan a depuis été laissé pour mort dans l'émission et une enquête suit son cours.
Actuellement, des images de vidéo-surveillance ont été révélées accusant, non pas Hangman Page (véritable auteur du "meurtre" et donc l'homme encapuchonné repéré par la caméra de l'hôtel en question), mais l'acteur principal d'Arrow et grand ami de Cody, déjà "booké" pour All In, Stephen Amell (et ça, c'est le mystérieux japonais aux vidéos de surveillance, à la voix similaire à celle de Curry Man, qui le dit).
Si Hangman est pour l'instant innocenté et Joey Ryan toujours considéré mort (c'est son "fantôme" qui est annoncé pour la convention Starrcast) dans le contexte actuel de cette "storyline", nul doute que dans les semaines précédant le fameux show, c'est deux choses auront été réglées. Ainsi, un affrontement final et brutal entre les deux hommes est inévitable pour All In. L'occasion pour Joey Ryan de se venger, pour Page de l'"éliminer" une bonne fois pour toutes ... et pour Amell, innocenté, de participer activement sans piquer le spot d'un catcheur sur la carte !
Narration : Si le titre officiel de ce "feud ender" est "Chicago Street Fight", l'ambiance est plutôt proche d'un Deathmatch ou d'un Guerrilla Warfare Match ! (Et non pas un pseudo "Unsanctionned Match" trop à la mode et injustifié pour un match en milieu de carte.) Joey Ryan arrive en tenue civile (pour coller avec le contexte du "Street Fight" compagnie de sa femme, la catcheuse Laura James, tous deux dans une rage équivalente. Hangman Page, lui aussi habillé casuellement en cow-boy moderne, n'hésite pas à penser qu'il pourra encore s'en sortir et commence par provoquer cette dernière. Pour lui répondre, Joey Ryan se jette littéralement sur lui et l'entraîne rapidement en dehors du ring. Le combat se transforme sans surprise en bagarre de chiffoniers sans merci : Joey domine Page et l'emmène dans le public "ECW style". Les deux hommes, suivi de près par un Stephen Amell très laxiste, s'échangent des droites, des coups de chaise et de verres de bière ainsi que les projections contre les murs du Sears Center.
Pour aller à fond dans l'esprit "Street Fight", les deux rivaux s'engouffrent dans les rues sombres de Chicago à l'extérieur de l'arène où quelques fans en délirent les suivent de près. Après un coup de poubelle et une projection contre le flanc d'une voiture, Hangman Page a repris l'avantage sur son furieux rival et le ramène à l'intérieur de l'arène. Les caméras retrouvent un Joey Ryan titubant alors qu'on aperçoit son adversaire montant sur le premier balcon au-dessus de lui ... et effectuer un magnifique et dévastateur Moonsault ! Page se relève le premier et repousse progressivement Joey vers les abords du ring. Alors qu'il s'apprête à en finir sur le ring, il est abordé par Laura James, restée là à observer la bagarre de loin. Elle lui crache à la figure et lui met une violente claque pour contrer ses avances psychopathiques. Page l'attrape violemment et se prépare à la fouetter avec sa ceinture, sans prendre en compte les cris de réprimande d'Amell. Ce dernier, constatant l'état comateux de Joey Ryan, décide de prendre sur lui : il monte sur la troisième corde et saute sur Hangman en Somersault Plancha !
L'arbitre super-héros ramène le bras-droit de Cody sur le ring à temps quand Joey Ryan se relève. Laura James lui glisse, quant à elle, un sac que ce dernier s'empresse de déverser sur le ring : des punaises,des morceaux de Lego ... et une sucette ornée de punaises ! Le 'Mustache Playboy' la met d'abord délicatement dans sa bouche puis la fourre violemment dans celle du Hangman et termine par un Superkick, sous les chants "You Sick Fuck !" des fans de Chicago. Joey tente ensuite d'en finir en préparant un Mustache Ride sur les punaises mais la prise est renversé et Page le positionne pour un Rite of Passage. Pris d'un rire sadique, celui-ci perd du temps et est lui-même contré : Ryan se retrouve les pieds au sol et repousse Page, à genoux, qui le cogne au niveau des parties génitales. Malheureusement pour lui, c'est là que se trouve l'arme secrète de Joey Ryan. Page se rend compte de son erreur et observe en panique sa main comme "collée" au slip de Joey Ryan. Les fans éructent de folie alors que Joey lui place sa You-Porn Suplex sur le tapis de punaises et Legos pour le compte de trois !
♦ Victoire : Joey Ryan
Rey Mysterio Jr. vs. Marty Scurll
Contexte : Cette rivalité n'a (pour le moment) pas lieu dans Being The Elite mais seulement sur les rings de la New-Japan Pro-Wrestling. A Strong-Style Evolved, Rey Mysterio blessé était resté sur le banc de touche à regarder Will Ospreay vs. Jushin 'Thunder' Liger avant d'être agressé, comme ces deux derniers, par un empêcheur de tourner en rond du nom de Marty Scurll. A DOMINION, théâtre des débuts de Rey Mysterio sur un ring de la NJPW, Marty l'avait provoqué en duel dans un 6-Man Tag Match, comprenant par ailleurs Hiroshi Tanahashi, Liger, Cody et Hangman Page.
Clairement, le mexicain et le 'Villain' n'en ont pas terminé et All In, show auquel ils sont tous les deux "bookés", est l'occasion parfaite pour régler leurs comptes dans le match poids-léger trans-générationnel et inter-stylistique.
Narration : Lorsque la cloche sonne, Marty est toute en arrogance face à la légende américaine de la Lucha Libre. Rey-Rey, sérieux comme jamais et prêt à fermer le clapet du jeunot, lui assène plusieurs Low-Kicks piquants et lui montre qu'il est tout aussi capable de le malmener à 43 ans et presque autant d'opérations des genoux ! Néanmoins, calmé et ainsi provoqué, la cruauté du 'Villain' ressurgit et il reprend vite l'avantage et commence à torturer le luchador de Tijuana. Mysterio a du mal à revenir face aux assaults techniques et stiffs de Marty Scurll.
Il reprend néanmoins le dessus après un regain de confiance de Marty, redevenu trop négligent : en le poussant nonchalament dans les cordes, Rey le contre avec un impactant Yoshi Tonic ! Expérimenté, le vétéran masqué ne perd pas de temps à enchaîner avec plusieurs prises agiles et rapides. Plus jeune cependant, Scurll profite d'une petite opportunité pour l'assomer. Affolé, il annonce rapidement son Crossface Chickenwing. Mais, dans sa pirouette fétiche, se fait arrive étourdir par un Dropkick dans le dos, le faisant chuter position pour le célèbre 619. Mysterio l'effectue à la perfection et se précipite sur la troisième corde pour un Frog Splash en combo : son adversaire le contre en levant les genoux dans sa chute, et continue en le renversant pour un Small Package ... 1 ... 2 ... et Mysterio s'en sort !
Marty est furieux et tente un autre Crossface Chickenwing : Rey-Rey le bloque et saute en arrière par dessus sa tête pour s'extirper de spn étreinte. Ce dernier le pousse dans les cordes, mais cette fois Marty rebondit dans les cordes et l'éclate d'une Jawbreaker Lariat ! Les deux hommes restent à terre ensemble jusqu'à ce que le luchador se relève le premier. Il court vers les cordes, saute sur la deuxième et plonge en arrière pour arriver sur les épaules de Marty - l'une de ses vieilles techniques avant de procéder par un Hurricanrana et un tombé surprise. Le Britannique sent le coup venir, le décroche vite de ses épaules et l'attrape enfin dans un Crossface Chickenwing ! Mysterio est coriace et résiste plus qu'il en faut avant finalement d'abandonner lentement.
Sautant de joie dans le ring, Marty Scurll est sur-excité de sa victoire et rit du perdant. Plein d'honneur malgré la défaite, ce dernier veut - à la manière de Lethal plus tôt, lui serrer la main. Scurll prend un air plein de honte et de timidité et accepte sa marque de respect ... avant de lui placer un coup de pied dans l'entrejambe et de lui arracher une nouvelle fois son masque, comme à Long Beach ! Alors que l'arbitre aide la légende à se relever et que le public lui fait une "standing ovation" empreinte de respect, les commentateurs impliquent qu'une revanche ne serait pas à éliminer pour Wrestle Kingdom 13 .... ou l'hypothétique All In 2.
♦ Victoire : Marty Scurll
NWA World's Heavyweight & ROH World Championships - Steel Cage Match : Nick Aldis © vs. Cody ©
Contexte : Ce double match de championnat émane davantage de la web-série de la nouvelle NWA de BIlly Corgan, Ten Pounds of Gold, que de BTE. A l'origine, le chanteur des Smashing Pumpkins et Cody Rhodes avaient annoncés, lors de la première conférence de presse All In à Chicago, que le titre de champion du monde poids-lourd de la NWA serait remis en jeu le 1er septembre et que Cody en serait le prétendant, quoi qu'il arrive au détenteur actuel de la ceinture, Nick Aldis. Ce dernier, par excès d'arrogance et de susceptibilité, avait fermement déclaré qu'en tant que champion, il aurait dû être consulté avant qu'une telle décision soit prise et qu'il y opposait, en conséquence, son véto.
Résultat, à l'occasion de la tournée britannique de la Ring of Honor, Honor United, Cody lui avait fait face dans le ring pour lui proposer officiellement de faire partie d'All In et lui demander solennellement de bien vouloir remettre sa ceinture en jeu contre lui. Nick Aldis lui avait alors rétorquer le "deal" suivant : il mettra son titre en jeu à All In, seulement et seulement si Cody redevenait champion du monde de la ROH lors de Best In The World 2018, le 29 juin, et posait lui même son titre dans la balance.
Avec Dalton Castle blessé et Marty Scurll en prime dans le match de championnat prévu pour BITW, il ne fait aucun doute désormais que 'The American Nightmare' récuperera son titre et officialisera ainsi ce double match de championnat. Néanmoins, je verrais bien le malin Cody pimenter le tout. Le 'Son of a Son of a Plumber' est admiratif des anciennes guerres entourant le NWA World's Heavyweight Championship et All In est un peu son Starrcade '83. Ce dernier avait pour affiche le champion NWA de l'époque, Harley Race, face au 'Nature Boy' Ric Flair dans un Steel Cage Match à l'ancienne (sans victoire par fuite). Ainsi, je verrais très bien Cody, fort de son gain à BITW et de son avantage psychologique désormais en poche, faire une contre-proposition à un Aldis trop concentré sur son optique de victoire historique et pleine d'or. A All In, pas de blague, pas de moyen de tricher ou d'esquiver l'autre, deux champions entreront sur le ring et seul l'entre d'eux en ressortira couvert d'or. A All In, Nick Aldis et Cody se feront face dans une cage d'acier où le seul moyen est de vaincre ou soumettre son adversaire au centre du ring !
♦ A LIRE : Cody Rhodes, d'enfant prodige à superstar indépendant ♦
Narration : Après une entrée pleine de confiance de Nick Aldis face aux huées majoritaires du public, Cody arrive tel un roi en compagnie de sa 'Bullet Queen', Brandi. Une fois les deux champions face-à-face sur le ring, la cage commence sa descente sur le ring. Cody, euphorique d'All In, du match lui-même et de cette salle débordante de fans, ne voit pas venir l'attaque vile du champion NWA. Les deux hommes sortent du ring alors que la cage vient de se poser sur les arêtes du ring. Aldis semble comme un requin attiré par le sang, il est prêt à étripper Cody le plus vite possible pour écrire l'histoire sur son propre ring ! 'The National Treasure' n'a jamais été aussi agressif : il malmène Cody contre la cage, l'envoie violemment contre les barrières, l'étale avec une Clotheline puis lui assène de brutaux coups de poing au sol. L'arbitre ouvre la porte de la cage et lui ordonne de ramener l'action entre les cordes. Après une longue argumentation, Aldis repousse gentiment une Brandi enragée et accepte de ramener Cody, au front déjà bien sanglant, sur le ring.
Trop posé et trop confiant, Aldis continue de se disputer avec l'arbitre - histoire de se faire respecter - et ne voit pas Cody se relever comme un possédé. Ce dernier crie de rage devant un champion NWA surpris, saute d'un pied sur la deuxième corde et lui place son Disaster Kick dans la tempe ! Cody le relève prestemment et tente de le projeter contre l'un des murs de la cage. Aldis bloque, l'écarte de quelques coups de coude dans l'abdomen, lui attrape le poignet, le repousse et le décapite d'une Short-Arm Lariat ! D'ici, le champion NWA reprend doucement le contrôle de la rencontre.
Plusieurs minutes sont passés quand 'The National Treasure' se décide à en finir avec panache. Boosté par l'histoire qu'il est à deux doigts d'écrire, Aldis ne renferme pas Cody dans sa King's Lyn Cloverleaf dans laquelle il venait de l'étreindre sans succès. Poster sur la troisième corde, il se dit, le sourire aux lèvres, que tant qu'à gagner, autant gagner avec une belle photo qui fera la "une" des médias le lendemain : il s'assoit donc sur le sommet de la cage, fait la pause et se lance dans un Diving Elbow ... mais chute sur le tapis du ring en contrebas ! Cody, même épuisé et ruisselant de sang, a réussi à esquiver à la dernière seconde. Il tente le tombé mais Aldis s'en extirpe. Les deux hommes, l'un épuisé et l'autre blessé, se remettent debout nez-à-nez et commencent à s'échanger mandale pour mandale ! 'The American Nightmare' prend l'avantage en griffant les yeux de son adversaire, qui s'écroule à ses pieds et lui répond avec un Low-Blow et un School-Boy : 1 ... 2 ... Cody s'en sort à 2,99 ! Aldis, se relevant péniblement, enrage et force l'arbitre à lui ouvrir la porte de la cage.
Une fois en dehors, il semble rechercher une arme sous le ring. Quand il trouve finalement une chaise du côté du ring donnant vers la rampe d'entrée, Brandi se précipite sur lui pour le lui prendre des mains. Fatigué et le bras droit blessé par sa chute vertigineuse quelques minutes plus tôt, Aldis peine à prendre le dessus, ce qui donne suffisament de temps à Cody pour reprendre ses esprits et grimper au sommet de la cage face à lui. Brandi réussit à arracher la chaise des mains d'Aldis, pétrifié à la vision du champion de la ROH se jetant à plusieurs mètres au-dessus de lui. Le public du Sears Center est en délire alors que Cody se relève, booster par l'adrénaline, et ramène le champion assommé sur le ring. Une fois qu'il l'a rejoint, il lui attrape la nuque, le coince et lui plante le crâne dans un Cross Rhodes retentissant ! S'en suit le compte de trois et une victoire historique pour le fils de Dusty Rhodes, champion unifié de la NWA et de la ROH !
♦ Victoire : Cody
Superkick Party Championship - Ladder Match : Young Bucks © vs. Lucha Bros vs. SoCal Uncensored vs. The Briscoes
Contexte : Après un match très "old-school", il faut à All In repasser un style plus "moderne", plus en "spot-fest". Un Ladder Match avec les Young Bucks (et pourquoi pas, pour cela, remettre au goût du jour leurs anciennes Superkick Party Championship Belts) est la solution parfaite. Car que serait un show indépendant d'une telle ampleur sans un match de l'échelle digne de ce nom ?
Pour leur faire face, il y a d'abord Rey Fenix et Penta El Zero M, ex-champions par équipe de la PWG et actuels champions par équipe de la Major League Wrestling (diffusée sur beIN Sports), déjà annoncés pour All In. Il faut ensuite compter pour sûr sur les frères Briscoe, encore champions Tag Team de la Ring of Honor, présents sur le tableau de "booking" fictif dans une aparté de Being The Elite. Et en parlant de l'émission, pourquoi ne pas ajouter un trio récemment très présent au second plan sur la web-série, d'anciens champions par équipe et trio de la ROH et des vétérans talentueux de la scène indépendante américaine, Christopher Daniels et Frankie Kazarian, épaulés par Scorpio Sky ?
Narration : Il serait difficile de décrire de ce match avec autant d'imagination que les 9 larrons qui y participent. Aussi, je ne m'intéresserais ici qu'à sa conclusion.
Le public sent que la fin du match approche alors que les frères Jackson grimpent ensemble, doucement mais sûrement, les échelles placées au centre du ring pour récupérer leurs ceintures fétiches. Ils sont vite rejoints par les Lucha Bros et des membres des deux autres équipes. Des échanges de coups de poing au sommet des échelles s'en suivent, ne laissant plus que les Bucks et les Bros encore debouts et proches de la victoire. Rey Fenix se chamaille avec Nick Jackson mais prend l'avantage et arrive à lui placer un ahurissant Hurricanrana du haut de l'échelle ! Matt Jackson et Penta El Zero M regardent leurs frères respectifs au sol, bouches bées, puis leurs regards se croisent. Ils réalisent que la victoire se décidera entre eux deux seuls. Matt attrape le masque de Penta mais celui-ci lui presse violemment le crâne contre le sommet de l'échelle ... puis le fait tomber en arrière avec une claque en plein torse ! Penta décroche une première ceinture qu'il jette à son frère au sol et décroche la seconde qu'il brandit en l'air tandis que la cloche de la victoire retentit.
Après coup, une fois les Briscoe et SCU partis, les Young Bucks rejoignent les Lucha Bros au centre du ring en pleine célébration. Leurs dos en compote, ils leur prennent les ceintures des mains à la surprise générale. Après un dernier regard, ils leur remettent finalement eux-mêmes sur les hanches avant de lever leurs bras en signe de respect.
♦ Victoire : Lucha Bros
Gimmick Battle Royal : Chico El Luchador, Joey Janela, Colt Cabana, Matt Cross/Son of Havoc, MJF, James Hellsworth, Hurricane Helms, The Blue Meanie, Jimmy Jacobs, Brian Cage, Robbie E, Dalton Castle, etc
Contexte : Parce que le show ne fera pas 7 heures comme presque tous les Pay-Per-Views modernes de la WWE, il est obligatoire de passer par un match bouche-trou et fourre-tout à l'instar du match féminin. L'idée de cette Gimmick Battle Royal trans-générationnelle est une reprise du concept de ce "match détente" de WrestleMania X-Seven, où d'anciens catcheurs plus ou moins renommés des années 1980 s'étaient affronter en pleine apogée de l'Attitude Era, pour laisser les fans de Chicago reprendre des forces, rigoler un bon coup, avant d'attaquer le véritable dessert.
Pour remplir les rangs de cette bataille royale, j'ai ajouté les derniers catcheurs annoncés pour All In ne pouvant figurer sur ma carte (comme Joey Janela et Matt Cross) ainsi que des catcheurs présents en dédicace pour Starrcast (tels que Brian Cage, Chico El Luchador - le personnage de Rocky Romero dans BTE - James Hellsworth, des vétérans non-retraités comme Hurricane Helms et, oui, même Robbie E). Enfin, je me réserve (comme le show lui-même sans doute) quelques surprises ci-dessous*.
Narration : Après une élimination difficile, même en groupe, du monstrueux Brian Cage, les derniers participants restants sont Colt Cabana, James Hellsworth et la premier entrant du match, l'ancien champion du monde de la Ring of Honor (à compter de Best In The World 2018, voir plus haut), Dalton Castle, de retour après deux mois en convalescence. Il ne reste plus qu'un dernier arrivant à venir les rejoindre pour décider d'un vainqueur : et c'est nul autre que Chris Jericho qui fait sa lente et pompeuse entrée sur la scène d'All In. Malgré son envie de participer à All In évoquée dans le dernier Being The Elite post-DOMINION 2018 et son refus précautionné pour ne pas éreinter sa marque, le "Mister Swerve" fin "business man" de la planète catch compte bien être de la fête et rafler au moins l'une des mises !
Cabana et Castle épuisés, Jericho s'en prend de suite à James Hellsworth, lui faisant face les poings hauts et serrés. Il le ridiculise verbalement, lui met quelques claques sur la tête puis s'en prend une dans la mâchoire. Furax, il se jette sur lui, les genoux devant, pour lui briser la sienne avec son Codebreaker et le jeter par-dessus la troisième corde. Colt Cabana et Dalton Castle se sont relévés et s'en prennent à lui, sans succès. Les deux plus jeunes maîtrisés, 'The Alpha' se sent le roi du monde et ne voit pas arrivé l'assaut de Cabana. Ce dernier tente de l'éliminer mais Jericho, roublard, le fait passer par dessus la troisième corde. Cabana se réceptionne sur le tablier du ring, les mains accrochées aux cordes. Jericho le voit et lui fait lâcher les cordes : Cabana perd l'équilibre et tombe.
Y2J, hilare, l'insulte ... tandis que Dalton Castle se prépare à l'attraper puis le soulève et l'étale avec une superbe German Suplex ! Il est déjà prêt pour une seconde mais Chris Jericho lui place un coup de pied dans l'entrejambe. Toujours debout, Castle arrive cependant à le réceptionner en plein Codebreaker, à le repositionner et le faire valser dans son Bang-A-Rang ! Jericho se relève, complètement étourdi, et passe par-dessus la troisième corde avec une furieuse Clotheline du 'Party Peacock' qui remporte la bataille royale !
* : Chris Jericho a beau dire qu'il ne sera pas à All In, je ne pense pas qu'il ratera l'occasion immense de promouvoir sa croisière Rock N'Wrestling Rager le mois suivant le show. Sa défaite face à Dalton Castle ne serait ainsi pas anodin : non seulement, c'est une manière pour Cody (l'un des "bookers" en chef sur All In) de le "rembourser" de sa perte du titre de ROH World Champion à son profit, mais surtout, Dalton Castle sera le "Cruise Director" de la dite croisière.
♦ Victoire : Dalton Castle
IWGP Heavyweight Championship Match : Kenny Omega © vs. Kota Ibushi
Contexte : It's time for your Main-Event of the evening ! Comme vous le savez, Kenny Omega a finalement remporté le titre de champion poids-lourd IWGP de la NJPW, des mains de l'invincible record-man Kazuchika Okada, dans un 2 out of 3 Falls Match de près de 70 minutes lors de DOMINION. Il est officiellement l'étendard de tout ce qui n'est pas estampillé "WWE" sur la surface de la planète catch. De fait, il ne peut être placer autrement qu'en tête d'affiche du show anti-establishment par excellence qu'est All In et, qui plus est, dans le meilleur match possible d'une soirée promettante déjà d'être exceptionnelle !
Comme il est difficile d'imaginer que la 'Best Bout Machine' fera si vite face à Okada lui-même à Chicago, et qu'il affrontera déjà Cody au G1 Special in San Francisco, je ne le vois pas plus jouer le trio The Elite avec les Young Bucks comme à un vulgaire "cross-over show" NJPW/ROH. En outre, étant donné que je ne puis m'appuyer sur les présences hypothétiques (ou pas ... *) d'adversaires "de rêve" du circuit indépendant comme Matt Riddle ou Jeff Cobb, il ne me reste plus qu'une solution : voir Kenny Omega défier, lui-même et en toute amitié, son 'Golden Lover', Kota Ibushi, en remerciement du soutien qu'il lui a apporté et qui lui a permis d'atteindre ce but de cuir et d'or. Et il tend de montrer, pas seulement aux fans japonais de la DDT mais du monde entier, ce qu'un Kenny Omega vs. Kota Ibushi peut offrir !
Une solution qui pourrait très bien être le Main-Event de Wrestle Kingdom 13, suivant le déroulement du G1 Climax 28, et donc est tout aussi difficile à prédire pour All In ! Mais tant qu'à faire du "fantasy booking", allons-y franco et commençons par ajouter une "guest star".
Narration : Le Main-Event démarre avec l'annonce de l'entrée en scène de CM Punk, présent au Starrcast, en tant qu'invité spécial aux commentaires. Il rappelle que, malgré sa nouvelle défaite en MMA à UFC 225, il s'est éloigné définitivement du catch. Néanmoins, il n'allait pas perdre une occasion de marquer le coup en assistant aux meilleurs catcheurs au monde s'affronter dans un événement tel, dans sa ville de Chicago !
De la même manière que pour le Ladder Match plus haut, je me contenterais d'aller droit au but. Pour toute illustration du déroulement possible de ce match, il vous suffit de voir leur révolutionnaire match de DDT Peter Pan 2012.
Les deux 'Lovers' ont tout tenté devant un public de Chicago épuisé mais ravi : Kota Ibushi s'est même marqué pour être l'un des premiers hommes à résister à un One-Winged Angel et Kenny Omega n'a pas succombé à son Kami-Goye. Ibushi est debout, fatigué, prêt à tenter le tout pour le tout. Il se positionne accroupit sur la troisième corde, face au public, dans l'optique d'un Phoenix Splash final. Kenny Omega le rattrape in extremis, le porte sur ses épaules. Il l'attrape pour un One-Winged Angle suicidaire, se met debout sur la troisième corde et se jette en arrière pour planter la nuque de son meilleur ami dans le ring dans un cri d'affolement mêlé de jouïssance des fans présents au Sears Center ! 1, 2 et 3, le verdict tombe implaccable comme pour signaler que la dernière limite venait d'être franchie sans rien de supérieur possible au-delà.
Alors que Kenny Omega enlasse Kota Ibushi, le remet lui-même debout et tient à célébrer avec lui sa victoire, les créateurs d'All In et le reste des protagonistes de Being The Elite, y compris CM Punk se levant de la table des commentateurs, les rejoignent aux abords du ring pour les féliciter et clôturer le... *Une musique soudain retentit doucement ... "One, two, three, four ...", le compte-à-rebours final pour laisser entrer 'The Best In The World' original, 'The American Dragon' Bryan Danielson ! Celui-ci, qui connaît bien les deux hommes, les saluent respectueusement une fois sur le ring puis, micro déjà en main, annonce au toujours champion : "toi et moi, pour le titre, au Madison Square Garden. All In 2" !
♦ Victoire : Kenny Omega
Billet d’Humeur : LinksTheSun et le catch, ou l’opportunité de mieux faire connaître notre passion
- Par ludovic-h
- Le 27/05/2018
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Cela n’est pas inconnu pour la plupart d’entre nous, le catch a bien effectivement du mal à percer en France depuis bon nombre d’années. Malgré une vague de popularité aussi forte que brève aux alentours de 2008 – grâce notamment à l’émission phare de NT1 Catch Attack – notre "divertissement sportif" favori fait malheureusement face à bon nombre de critiques, celui-ci étant même parfois boudé du grand public, qu'il tourne souvent en dérision. Pourtant, nous sommes actuellement dans une période propice à l’amélioration de l’opinion publique. Avec, par exemple, le retour du catch sur une chaîne gratuite, avec la diffusion de WWE RAW sur l’Equipe 21, ou bien avec la récente diffusion des shows de la NJPW sur la chaîne J-One, et dans une moindre mesure, la douce et lente reconquête du catch français dans le coeur des fans. Comme le dirait Tristan Archer : "la révolution est en marche". Mieux encore, une nouvelle pièce vient de s’ajouter au puzzle, avec la récente annonce du Youtubeur LinksTheSun, et son concept de vidéo dédié au catch. Alors, qu’est-ce que tout cela implique ? Voyons ça tout de suite !
Qui est LinksTheSun ?
Certaines personnes, qui suivent déjà ses excellentes vidéos, pourraient se trouver indignés par cette question, mais il faut quand même préciser de qui on parle pour ceux qui ne le connaîtraient pas. LinksTheSun (de son vrai nom Alexis Breut) est donc un Youtubeur français, produisant des vidéos aussi intéressantes que variées - du bien connu Point Culture, au Mais T'as Vu Ce Que T'écoutes pour la critique musicale en passant par le plus récent 50/50 pour le cinéma. Tout le monde peut y trouver son bonheur. Plus d’un million et demi d’abonnés le suivent régulièrement sur YouTube, faisant de lui un des français les plus suivis sur la plateforme. Il possède également une chaîne secondaire, dans laquelle il parle régulièrement de catch, notamment donnant son avis sur les Pay-Per-Views de la WWE, étant un passionné de ce sport tout comme nous (pour le découvrir plus en détails, je vous invite à parcourir son interview donnée à nos confrères de Catch-Newz). Et c’est à cela que nous allons nous intéresser. Effectivement, il fait depuis quelques temps des vidéos pronostics sur les événements majeurs de la WWE, entre autres, et dans une récente vidéo, il explique qu’il consacre le plus clair de son temps libre à regarder du catch. Mais pourquoi nous nous intéressons particulièrement à lui ?
"STATCH", une promesse alléchante pour la promotion du catch en France
La nouvelle émission en question, nommée "STATCH" (sans doute, une fusion entre statistiques et catch ? C'est ça, j'ai bon ?) a de quoi donner ce bon boost d'attention du grand public (ou, en tout cas, d'un public plus large) dont le catch a tant besoin en France. Expliquons tout d’abord en quoi celle-ci va consister. Comme l’explique le principal concerné, nous aurons droit lors de tous les premiers dimanches de chaque mois, à son classement des 10 meilleurs catcheurs de la WWE. Un concept qui semble plutôt simple au premier abord, mais qui peut s’avérer très intéressant, en étant bien argumenté, pour les connaisseurs. Néanmoins, ce concept visera plus particulièrement les non-initiés à la discipline, afin de mieux faire connaître ce sport. Parce que le fait de classer les 10 meilleurs lutteurs de la fédération de Stamford permettra aux néophytes de découvrir éventuellement des noms et des visages, qu’ils pourront peut-être retrouver chaque mois, de quoi se familiariser peu à peu avec la discipline, et leur donner peut-être l’envie de regarder le produit. Et ceux qui auront laissé tomber le catch en cours de route pourront se laisser tenter par des réminiscences, qu’elles soient nostalgiques ou non.
Comme nous l’avions dit plus tôt, LinksTheSun possède quand même un million et demi d’abonnés, ainsi beaucoup de personnes se retrouvent à chaque fois potentiellement touchées par les messages que celui-ci transmet. On trouve pourtant beaucoup de chroniques vidéos parlant de catch, comme C'est ça Le Catch ou la Fabuleuse Histoire du Catch Américain, mais celles-ci n’atteignent que rarement des nombres importants de visionnages et restent confinés un groupe restreint de "déjà fans" de catch. Finalement, ce nouveau concept d’émission représente un gain potentiel énorme de nouveaux fans, ce qui constitue un enjeu majeur quant à la popularisation de ce si beau "sport" qu’est le catch. Alors avant de lui jeter la pierre pour se limiter à la WWE, le fan "alternatif" que je suis lui souhaite la bienvenue dans la famille française du catch !
Review Press #6 : La sélection mensuelle d'articles catch à lire
- Par
- Le 26/05/2018
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Un YouTubeur français reconnu se met au catch, la NJPW est diffusée en France via J-One et All In se remplit en moins de 30 minutes ? Mais dans quelle "planète-catch" vit-on ?! C'est sans doute un cliché de vieux fan de catch pour ma part, mais tout va si vite aujourd'hui et il est parfois difficile d'anticiper l'évolution des choses ... D'où l'importance, très humblement selon moi, d'offrir une vitrine (même très loin d'être exhaustive) sur l'actualité du catch dans les médias anglophones et francophones.
WWE
-- En écho à la magnifique photo en noir et blanc ci-contre, on commence ce mois-ci avec un article édifiant sur le catch des années 1970 et la politique interne jadis ... ou plutôt les mafieuseries. Ecrit par un homme de l'ombre de l'époque, improvisé historien, pour le site de Dave Meltzer F4WOnline suite à la mort de Bruno Sammartino, ce retour en arrière extêmement complet raconte l'histoire derrière le "dream match" oublié, opposant le champion NWA Harley Race et le champion WWWF Bruno Sammartino.
-- Il y a plusieurs semaines, sur The Alt, Ludovic H. sentait que le "booking" de Roman Reigns s'améliorait mais comme on l'a vu par la suite, ce changement n'a pas fait long feu. La preuve avec Les Cahiers du Catch signant "la fin de l'empire Roman" ... A voir si Vince McMahon a vraiment abandonné le bébé ... ou, avec l'âge, oubliera-t-il qu'il avait changé d'avis pour re-changé d'avis ...
-- Ce même Ludovic était aussi revenu sur le Greatest Royal Rumble, l'événement sans effort et sans saveur par excellence ... mais pas sans réussite. VoxCatch revient sur le contexte qui a provoqué l'organisation d'un tel événement et pourquoi la WWE n'en avait, réellement, rien à faire que le show soit de qualité, lançant indirectement un gros "f**k you !" à tous les abonnés du WWE Network.
NJPW
-- Zack Sabre Jr. a peut-être failli contre l'invincible Kazuchika Okada, mais il reste l'homme à surveiller dans les prochains mois et prochainnes années à la WWE. Un de nos alumnis, Florian de Catch Au Quotidien, l'a bien montré dans son dernier Portrait Indy, et Zacky lui-même n'en doutait pas dans son interview avec ESPN. Sera-t-il un futur champion poids-lourd de l'IWGP ? Si vous n'en êtes pas encore convaincu, cet article va vous en persuader !
-- En parlant de futur (proche, espérons-le), Kenny Omega a accepté un entretien avec Sports Illustrated pour promouvoir le show qu'il co-organise pour le festival de jeux-vidéo de combat CEO et la NJPW, When Worlds Collide 2018. Kenny Omega n'hésite jamais à parler de ses visions créatives sur le catch et en détailler les complexités ... ce qui fait de lui, sans doute, l'homme le plus ouvert d'esprit du monde du catch !
-- Certains l'oublient désormais entre le règne inébranlable de Kazuchika Okada et la "feud" omniprésente de Kenny Omega et Cody, mais il n'y a encore pas si longtemps, il n'y avait qu'un homme au sommet de la New-Japan, capable de l'emmener sur des hauteurs qu'elle grimpe aujourd'hui 3 par 3 : Hiroshi Tanahashi. Récemment, à l'occasion de Wrestling Dontaku 2018, 'The Ace' a réussi à le rappeler dans un excellent (dernier ?) match contre 'The Rainmaker'. Voices of Wrestling raconte toute l'étendue de l'histoire et l'importance de Tanahashi, et la désillusion de son personnage qu'il est encore "Da Man in Japan".
Ailleurs
-- Pierre Carl Ouellet, le papa d'une beauté nommée Maryse, est un ancien catcheur queébecois de la "New Generation Era". Il a récemment interrompu sa retraite pour combattre WALTER au GCW Joey Janela's Spring Break 2. Comme la GCW fait décidemment bien les choses pour promouvoir ses matches, les vidéos "d'entraînement" de PCO sont devenus rapidement virales et il jouit aujourd'hui d'une seconde vie sur le circuit indépendant. PWPonderings, site spécialisé sur le catch indépendant américain, l'explique en détail et l'illustre de réactions de fans et non-fans à tomber par terre sur Twitter !
-- 411Mania est davantage renommé pour ses previews et reviews (et par là, j'entends surtout celles du boss, Larry Csonka) mais m'éteonne quelque fois par certaines analyses moins traditionnelles. Néanmoins, ce mois-ci, c'est un article un peu hors-série qui a marqué mon attention, un retour sur les principales "inside jokes" partagés par les fans de catch les plus "smarts". De "I'm hardcore, I'll take 'em both !" à CENAWINSLOL, tous ces memes spécifiques à la culture catch incarnent en eux-mêmes l'histoire du catch telle qu'elle a été perçue par des générations de fans et telle qu'elle a été partagé entre les générations.
-- Pour finir sur un sujet beaucoup plus profond, philosophique et même physiologique, l'excellent JJ McGee de Spectacle of Excess a consacré son dernier article à la mécanique des fluides principaux du catch : la sueur, les larmes et le sang. Avec son style narratif typique, replaçant ses propres expériences de fan en perspective, son analyse est édifiante : ces fluides, générés accidentellement ou volontairement, participent aussi au réalisme du sport mais aussi des émotions - que ce soit celles induites chez le spectateur ou celles incarnées/jouées par le catcheur-acteur. C'est l'article de fond du mois à lire !
Les podcasts du mois
-- Une fois encore ce mois-ci, le podcast vulgarisateur How 2 Wrestling nous a proposé une émission de qualité et d'une densité remarquable ! Si l'objectif principal est ici de faire découvrir la Pro-Wrestling Guerrilla aux néophytes, le couple britannique se lance ici dans des débats d'une autre dimension : ils questionnent les décisions économiques de la PWG et si elle est si excellente que ça, s'attardent sur le "intergender wrestling" comme étant le futur du catch et vont même jusqu'à évoquer un "dream trio" entre Roman Reigns et les Young Bucks !
-- Cody Rhodes était ce mois-ci dans le viseur du Sniper de The Alt mais aussi au micro du toujours aussi divertissant duo Edge & Christian, dans le cadre de leur Pod of Awesomeness. Une interview effectuée à point nommé, puisque suivant tout juste le succès historique des ventes de All In, et parfois très émouvante :
Les vidéos du mois
-- Pour commencer, un peu de douceur, avec (pour ceux qui ne l'auraient pas vus) la bande-annonce du "No Holds Barred" de la NJPW, "My Dad Is A Heel Wrestler" avec Hiroshi Tanahashi, un père se sentant coupable d'incarner un méchant masqué au doux nom de "Cafard" :
-- C'est la news dans la sphère du catch français : LinksTheSun se lance officiellement sur le sujet du catch ! Le YouTubeur connu pour ses Points Cultures ou encore son émission d'analyse de films, 50/50, est un fan de catch de coeur (Catch Newz l'a bien montré dans son interview de l'intéressé) et veut désormais partager sa passion avec sa nouvelle chronique, STATCH. Le ton est très simple mais peut ainsi participer à l'agrandissement de la communauté des fans de catch français ... et pourquoi pas !
-- Enfin, pour rester dans l'Hexagone, un sympathique projet vient d'être "crowdfundé" à 107%. Princesse Suplex est un court-métrage s'inspirant de la BD éponyme et utilisant le catch pour illustrer les fantasmes d'une jeune femme rêveuse, employée de bureau la semaine et catcheuse le week-end. Un beau petit projet à soutenir, dont les premières prémisses de scénario sont déjà disponibles !
Le Billet du Sniper : Cody Rhodes, d’enfant prodige de la WWE à superstar indépendante
- Par
- Le 23/05/2018
- Commentaires (6)
~ par Housni, le Sniper ~
Il y a deux ans - presque jour pour jour, le 21 mai 2016 – le compte Twitter officiel de Cody Rhodes annonçait la fin (abrupte et volontaire) de son contrat avec la WWE. Il y avait eu alors (comme souvent) deux genres de réactions au moment de cette annonce.
Pour certains, c’était LE gros scandale. Encore une fois, la WWE n’a pas utilisé un de ses talents correctement, parce qu’il avait du potentiel, parce qu’il y avait moyen d’en faire une star gneu, gneu, gneu... Ces mêmes personnes qui n’iront (bien entendu) pas suivre et soutenir le parcours du catcheur maltraité qu’ils aimaient tant. [NdE : C’est faux !] Et pour d’autres, ce départ était une manière de se souvenir que Cody existait (le Sniper ne vous cachera pas qu’il faisait partie de ces personnes là).
Mais une question pouvait toute de même intéresser tout ce beau monde : que pourrait devenir ce produit 100% « made in WWE » une fois dans le circuit indépendant américain ? Lui qui n’avait jamais dépassé la « mid-card » jusque là, qui n’a pas un palmarès débordant, qui n’a pas l’in-ring d’autres catcheurs s’étant essayés à l’expérience en dehors de Stamford tel Johnny Mundo, Drew Galloway ou Shelton Benjamin. Cody a tout de même certaines forces et un talent certain, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a réussi à les mettre à littéralement profit.
Chapitre 1 : Une arrivée remarquée
À peine deux semaines après l’annonce de son départ du Vinny Mac Comedy Club, Cody signe son premier match sur la scène indé, le 19 août 2016, face à un certain Zack Sabre Jr. pour le compte d’EVOLVE. Un premier pari pour le cadet des frères Rhodes, tout fraîchement dépossédé de son nom de famille (kayfabe) pour des raisons contractuelles. Pour la première fois, il se retrouve dans un environnement qui lui était jusque là inconnu, face à un style d’adversaire qu’il n’avait jusque là jamais eu la « chance » d’affronter, et face à un public face à qui il n’avait jamais eu l’habitude de catcher.
Qui plus est, chose très importante avant d’arriver à ce premier match, Cody est alors très actif sur les réseaux sociaux. Un bon point pour que les gens ne l’oublient pas (coucou Neville/PAC !), et surtout pour montrer que pour son nouveau parcours hors WWE, Cody sera complètement « lui-même ». Sans maquillage et costume grotesques, sans masque, sans mentor ou sans parent pour lui faire de l’ombre.
C’est donc le 19 août à Baltimore, dans le Maryland (ville natale du légendaire James Ellsworth), que l’ex-Stardust (oh, au point où le 4ème mur en est hein...) fait ses débuts hors d’un ring estampillé WWE. A l’instar de Jay White (dont Le Sniper vous parlait dernièrement), les bases sont excellentes chez Cody. Alors qu’il débarquait encore sans sa femme, sans sa teinture blonde, sans le logo Bullet Club et sans ses amis les Young Bucks, Cody dégageait déjà un sacré quelque chose. Un thème musical exceptionnel (préparé par Downstait avant même son départ de Stamford), une étiquette « ex-WWE » encore toute fraîche, un très bon physique, et un nom de famille qui n’est pas du tout passé inaperçu dans l’histoire du catch américain : sur la forme, tout est poil avec Cody. Et ce n’est pas un hasard si son parcours indépendant a si bien commencé.
Ce soir-là, à Baltimore, il bat Zack Sabre Jr. - son inverse total - et de là, c’est l’autoroute de la gloire pour Cody : EVOLVE, Global-Force, North-Eastern Wrestling, WCPW, ROH et même un passage à la PWG et son sympatoche BOLA ! En été et automne 2016, Cody était au circuit indy ce que Cyril Hanouna est à C8, si tu ne veux pas voir sa gueule, autant zapper !
Mais le meilleur était encore à venir pour Cody … un certain 10 décembre 2016.
Chapitre 2 : Welcome to Japan … now, Shot ‘Em !
À la NJPW, les deux derniers mois de l’année sont un peu équivalents aux douze premiers mois à la WWE : ils sont vides. Une fois toutes les grosses affiches pour WrestleKingdom connues, le G1 Climax et Power Struggle passés, c’est le calme avant la tempête en attendant impatiemment le 4 janvier. Mais un petit tournoi occupe tout de même cette partie du calendrier pour la NJPW, la World Tag League. C’est lors de ce tournoi que le tremblement de terre a lieu. Superbe vidéo promo’ à l’appui, le message passe clairement : Cody fera officiellement ses débuts à la NJPW, au Tokyo Dome, le 4 janvier et rejoint officiellement le Bullet Club. #PourriGâté
Le Bullet Club, ce clan qui a fait sa légende grâce à des noms tels que Prince Devitt, Karl Anderson, AJ Styles, Kenny Omega, mais aussi Jeff Jarrett, Cody Hall, l’ex-Captain New-Japan - donc très certainement le clan le moins élitiste du monde. Mais bon, c’est comme la bande de potes la plus cool de l’école, la nouvelle nWo, c’est toujours bien de dire que tu en fais partie.
Le 4 janvier arrivé, Cody débarque au Japon avec son tout nouveau surnom ‘The American Nightmare’, en référence contrastée à son père, le légendaire ‘American Dream’, et se retrouve face à un autre ancien raté de Stamford, Juice Robinson. Le match fut… un match de Cody. Autrement dit, ça a existé, merci, au revoir. Une première impression fadasse qu’il va, heureusement, réussir à faire oublier les mois suivants d’une toute autre façon.
Entre temps, Cody passe par Impact Wrestling, où il embarque sa femme Brandi qui, magnifique comme elle est, embellit encore un peu plus le « produit » Cody Rhodes (Miz & Maryse, prenez-en de la graine !).
Chapitre 3 : Being The Elite To Be A (True) Superstar
Au moment de son arrivée sur le circuit indépendant, un duo monopolisait déjà pas mal le terrain, sur les rings et en dehors. Les frères Nick et Matt Jackson, les Young Bucks, certainement la plus grande équipe de la décennie et sans aucun doute la plus intelligente niveau business. Durant leur carrière, ils ont su parfaitement bien s’entourer aux côtés de Prince Devitt, AJ Styles, Kevin Steen, Roderick Strong, Kenny Omega et plus brièvement Adam Cole, et nul doute que l’autre « poids-lourd » actuel du circuit devait s’attirer leurs faveurs pour réussir.
Dans le même clan depuis peu, Cody et les Young Bucks font naturellement la paire (ou plutôt, le trio) à la Ring of Honor, puis à la New-Japan Pro-Wrestling, avant de forger une alchimie qu’ils emmèneront jusqu’à leur web-série à succès : Being The Elite. Cette émission est tout l’inverse de ce que le public américain peut retrouver devant sa télévision sur USA Network tous les lundis et mardis soirs : drôle, « vrai », intéressant et passionnant. Chacun incarne ce qu’il est : Cody est l’enfant terrible, trop gâté et capricieux, les Bucks, les « self-made brothers » trop « busy » du milieu, mais proches de leurs fans et toujours en quête de défis, sans oublier Kenny Omega, Hangman Page ou encore Marty Scurll, autres acteurs majeurs de la série. Et bien sûr, avec tout ce beau monde en quête de gloire, il faut bien que quelque chose se casse…
Chapitre 4 : Cody vs. Kenny, deux égos s’entrechoquent
Le 11 juin 2017, la NJPW tient au Osaka Jo-Hall son deuxième plus gros show de l’année, DOMINION. Cody, qui est un des nouveaux projets de Gedo, est bien évidemment de la partie, en « undercard » face à Michael Elgin. Kenny Omega, le leader en date du Bullet Club, est lui dans le Main-Event face au diamant Kazuchika Okada. Comme on dit « deux salles, deux ambiances », il y avait de quoi être jaloux, mon pote.
Alors que Cody défait Elgin dans un match… bon, un match de Cody quoi. Kenny Omega, lui, se retrouve dans un des meilleurs matchs de l’histoire du catch (et le préféré du Sniper !). Alors qu’Omega ne semble pas réussir à se débarrasser d’Okada, comme toi, tu n’arrives pas à te débarrasser de cette tâche faite accidentellement sur ta veste blanche, Cody déboule en plein match, accompagné du reste du Bullet Club, pour jeter l’éponge (ou plutôt la serviette, pour les anglophones) et donc déclarer forfait pour le compte d’Omega … avant d’être interrompu par ce dernier, en furie totale.
Et si Cody avait fait ça simplement pour « protéger » Omega ? Pour qu’il arrive quelques semaines à Long Beach, pour les G1 Special in USA en pleine forme, et par la même occasion, avouer à Kazuchika Okada qu’il est vraiment le plus fort ? Rien du tout ! C’était surtout un prétexte pour Cody de s’assurer que Kenny Omega ne prenne pas la ceinture, afin de se signer un « title shot » contre Okada aux États-Unis à Long Beach, pour le retour de la NJPW sur le sol américain… Pas folle la bêt… la break !
Qui plus est, entre temps, Cody ravit la ceinture mondiale de la ROH des mains du vétéran Christopher Daniels et devient le premier de sa légendaire famille à remporter cette ceinture incontournable du circuit américain.
Ainsi, lors du G1 Special in USA, Cody est pour la première fois en tête d’affiche d’un évènement de la NJPW. Il perd son match face au ‘Rainmaker’, mais les dissensions avec Kenny Omega continuent, après qu’il lui ait renvoyé la pareille, tentant d’interrompre le match. L’après-match dans les coulisses, ainsi que les prochaines semaines dans Being The Elite et dans les programmes de la NJPW et de la ROH continuent de faire avancer cette rivalité qui culmine lors du WrestleMania Week-End, plus précisément le 7 avril 2018, pour l’historique (mais pas vraiment pour sa qualité) Supercard of Honor XII qui permet à la promotion de battre son record d’affluence. Cody vs. Kenny : it’s not about Bullet Club, it’s not about power, it’s about money !
Chapitre 5 : La première bataille, avant de faire tapis ?
Remarquez qu’entre son départ de Stamford et ce match - qui est sans doute le combat le plus important de la carrière de Cody jusque là - il y a eu une très grosse évolution et avec elle, l’acquisition d’une nouvelle aura. Que ce soit dans son apparence, avec cette superbe teinture blonde qui lui donne plus que jamais une allure de star (en bonne émulation des Ric Flair, Freddie Blassie, Buddy Rogers et autres … Dusty Rhodes). Que ce soit ses excellentes promos ou son duo avec Brandi parfaitement raccord. Niveau in-ring, cependant… c’est toujours pas ça. Aucun match de référence avec pourtant, une palette d’adversaires très impressionnante : Kurt Angle, Chris Hero, Michael Elgin, Juice Robinson, Jay Lethal, Marty Scurll, Christopher Daniels, Kazuchika Okada, Kota Ibushi, etc. Mais Kenny Omega, avec une « feud » digne de ce nom, pourrait bien être ce premier match mémorable pour Cody.
Le 7 avril 2018, pour Supercard of Honor XII, Cody bat Kenny Omega dans le « semi-Main-Event » suite à une intervention ratée des Young Bucks. Le match fut, pour certains, le meilleur de la carrière de Cody, mais pour d’autres, le Sniper inclus, il manque toujours ce je-ne-sais-quoi pour être (RÉELLEMENT) digne d’un « classic match » comme ont pu en produire, à la pelle, certains de ses anciens adversaires.
Son match pour le championnat poids-lourd IWGP contre Okada et cet épisode de 9 mois contre Kenny Omega qui n’a même pas donné un si beau bébé que ça, ne sont pas les deux seules grosses activités de Cody depuis son départ de la WWE. Cet autre bon point est certainement un mini (pour faire bien et ne pas dire très gros) clin d’œil à l’enfer dans le quel il était à Stamford.
Le 16 mai 2017, le critique le plus controversé du net, Dave Meltzer et son mental d’acier répond à une série de questions quotidiennes surhumaines où se retrouvent souvent des œuvres de génies incompris. L’une d’entres elles marquera l’histoire : remplir une arène d’au moins 10.000 personnes, avec quelques mois de promo, et sans l’aide de grosses promotions.
♦ A LIRE : "All In", révolution en vue ou simple OVNI ? ♦
Chapitre 6 : ALL IN, ultime défi ou début d’une nouvelle ère ?
Quelques mois après ce fameux tweet, Cody et les frères Nick et Matt Jackson officialisent l’organisation d’un tel show sur les réseaux sociaux : il aura lieu le 1er septembre 2018 à Chicago. Comme vous le savez, le gratin du monde du catch y est déjà convié. Entre l’intégralité de The Elite, Kazuchika Okada, Rey Mysterio ou même le légendaire championnat du monde poids-lourd de la NWA (est-ce toujours réellement le cas ?), c’est un casting et une démarche qui transcendera les fans du monde entier. Cerise sur le gâteau, le trio va même jusqu’à faire cracher le site d’achat en ligne des billets et remplir le Sears Center Arena en l’espace de 30 minutes. Une première depuis plus de 20 ans sur le sol américain, sans le logo de la « vévéheu » collé quelque part.
"Force est de constater qu’en 2018, le catch hors WWE a pris une nouvelle tournure."
La Ring Of Honor qui bat son record d’affluence et qui ne s’est jamais aussi bien porté économiquement. Le Bullet Club qui ne cesse de cartonner en merchandising à un niveau presque inattendu. La New-Japan qui s’offre un WrestleKingdom en or massif cette année et qui remplit ses trois dates aux Etats-Unis en l’espace de quelques jusqu’à en prévoir officiellement une quatrième dans une plus grosse salle en juillet. Sans oublier le projet ALL IN qui est - jusque là - un énorme carton en plus d’être une première historique… Qu’on ne l’aime ou non, qu’il soit bon ou non, qu’il soit atteint d’une Baronne Corbinite Aigüe ou non, Cody est fortement lié à tous ces grands évènements et changements que le catch vit et a vécu ces dernières années.
Alors, est-ce que son nom et son charisme lui suffiront pour continuer de la plus belle manière sa carrière et élever la scène hors-WWE sans passer par de gros efforts in-ring ? Pourra-t-il repasser par un règne de champion de la ROH malgré la petite déception (in-ring) que fut le premier ? Ou bien est-ce que Cody et Dalton Castle continueront encore longtemps à foutre des infarctus à Samoa Joe, Takeshi Morishima, Nigel McGuinness ou Bryan Danielson ? La question reste en suspens, l’affaire reste à suivre … et le Sniper le garde dans son viseur !
"All In", révolution en vue ou simple OVNI ?
- Par
- Le 15/05/2018
- Commentaires (3)
Ce dimanche 13 mai 2018, au siège de Pro-Wrestling Tees à Chicago, la bande de joyeux drills de Being The Elite a tenu sa première conférence de presse pour All In. Toute en spectacle, la séance s’est faite devant des fans et médias déjà acquis à la cause de Cody Rhodes et les Young Bucks et n’a donné que très peu d’annonces supplémentaires sur le show du 1er septembre : la participation d’une nouvelle star, Rey Mysterio Jr., et un match de championnat du monde poids-lourd NWA pour Cody (nicely done, Billy !). Mais le véritable objectif derrière cette conférence était de marteler une dernière fois (non, pas #FTRR, pour les retardataires au fond à gauche dans le coin sombre) le lancement de la billetterie, les heures suivantes.
Le défi n’était pas de faire de la communication marketing efficace (et cela, les Young Bucks et Cody Rhodes savaient déjà bien le faire avant même de se rencontrer). Le défi n’était pas d’organiser un show (Nick & Matt en avaient l'habitude à Reseda). Le défi était de dépasser la barre des 10.000 billets vendus pour un show de catch complètement indépendant, où Cody et les Bucks investiraient même leurs salaires s’il le fallait (d’où l’expression retenue pour « All In »). Ce défi a non seulement été relevé, il a été explosé ! Les 10.000 et quelques tickets mises en vente pour la soirée au Sears Centre de Chicago (le jour de la fête du travail américaine, bien choisi) ont tous été vendus en moins de 30 minutes ! Littéralement, comme l’ont souligné tous les médias de catch hier et aujourd’hui, du jamais vu aux Etats-Unis depuis (même pas la mort mais) la chute de la WCW à la fin des années 1990.
Une "blague", un "défi impossible" ... un bon angle de "crowdfunding" en somme ?
Le pari initial avait été lancé au célèbre journaliste et critique, Dave Meltzer, par Cody lui-même sur Twitter il y a tout juste un an. Meltzer affirmait alors, en réponse à un fan, que la Ring of Honor n’arriverait jamais dans un avenir proche à remplir une salle de plus de 10.000 personnes. Le fils du « fils d’un plombier » avait rétorqué qu’avec son nom et celui des frères Jackson à l’affiche, il ne leur suffirait que de trois mois de promotion (un détail du défi dont personne n’a souvenir d’ailleurs …) pour lui donner tort. Dès lors, la campagne de communication s’était mise en marche : Being The Elite est passé de simple vlog ou « road diairies » des Young Bucks et Kenny Omega à une véritable web-série influençant sur des « storylines » majeures de la ROH et NJPW, un compte Twitter @ALL_IN_2018 s’est ouvert en décembre 2017 annonçant des noms, date et lieu au compte-goutte, un partenariat commercial avec Pro-Wrestling Tees s’est signé et une véritable convention, STARRCAST (avec un certain 'Best In The World' au casting), s’est organisé autour.
Being The Elite, le show devenu plateforme de promotion d'All In, a-t-il désormais une raison d'exister ?
Aujourd’hui, le « club » de Cody & Cie est, comme on dit dans le jargon, plus qu’« over ». En 2018, il est de près ou de loin à l’origine de l’événement le plus fréquenté de l’histoire de la ROH (plus de 6.000 fans ont préféré son Supercard of Honor XII à NXT TakeOver : New Orleans), du succès similaire de NJPW Strong-Style Evolved et du prochain G1 Special in San Francisco au beaucoup plus imposant Cow Palace (et ce n’est pas un hasard, puisque c’est l’une des salles favorites de Cody Rhodes) – sans oublier CEOxNew-Japan, le show co-organisé par Kenny Omega. Contrairement au catch indépendant britannique par exemple, ou deux-trois promotions se partagent ce marché nouvellement grandissant, les parts du circuit indy américain que cette bande ne touche pas de leur "Midas touch" ne font que vivre ou survivre à côté (autrement dit, la Ring of Honor ne serait actuellement peut-être pas grand-chose sans elle).
♦ A LIRE : Comment le catch raconte une histoire en 2018 ♦
Le succès (commercial) aussi soudain et fracassant d’All In est aussi bien leur victoire que celle des fans eux-mêmes … ou pas ? Ce show auto-financé, le plus « alternatif » qui soit, est la preuve que des catcheurs non-WWE (ou presque, dans le cas de Cody) assez populaires, au sens aigu de la communication et du marketing, sont capables sans l’aide d’aucune structure ou agent (« P-W-G ! P-W-G !») de fédérer une véritable communauté autour d’eux et de la transformer en une clientèle fidèle et vorace – à condition de leur offrir, a priori, exactement ce qu’ils attendent en retour. Car pour ce show du 1er septembre déjà « sold out », Cody & The Bucks n’ont même plus besoin de rester « all in » puisque quoi qu’il arrive, s’ils se débrouillent assez bien tout en faisant le minimum d’efforts, les 10.000 et quelques fans qui ont leur ticket seront là et achèteront t-shirts et goodies au passage. De ce point de vue, seuls les prochains mois nous diront si le trio visionnaire ne va pas tomber dans les mêmes travers que Stamford (même si, personnellement, j’en doute). Autre doute : le show sera-t-il, à l’image de son idée folle, aussi révolutionnaire en termes de qualité in-ring et narrative ? Là encore, nous ne le serons que le soir même du 1er septembre prochain.
Le jamais vu, jamais fait et historique ne fait pas tout ...
Qu’en est-il de sa signification pour le « futur de la profession » ? La plupart des médias et spécialistes tiennent à souligner uniquement l’accomplissement de ce week-end en lui-même pour d’ores et déjà prédire un impact historique hypothétique sur l’industrie toute entière. Pourtant, ce show « anti-establishment », arrivé au bon moment et surfant sur la bonne vague, va-t-il vraiment changer le monde du catch comme l’a fait l’ECW de Paul Heyman ou la WWF des années 1980 avant lui ? Peut-être, mais pas forcément 100% en bien.
Du point de vue des catcheurs, l’influence d’All In et de ce qui suivra immédiatement après pourrait être aussi positive que négative. D’un côté, un tel succès donnera un argument de pression pour relancer sérieusement le débat autour de la formation d’un syndicat (ou « union » en anglais), après avoir prouvé le fait que des catcheurs n’avaient besoin d’aucune organisation derrière eux pour faire ce qu’ils entendaient. De l’autre, organiser un événement et en prendre les responsabilités administratives, juridiques et financières n’est pas à la portée de tous. Des structures comme la WWE ou la NJPW ont des mauvais côtés (plus chez une que chez l’autre, évidemment) mais elles ont pour elle un ensemble de garanties de protection médicale et juridique de leurs talents. Et même d’un point de vue créatif, si un personnage ou une « storyline » ne marche pas auprès du public, les critiques retombent sur la direction et l’équipe créative, rarement le catcheur lui-même. Seul face à son public, le droit à l’erreur devient très vite limité.
Quant aux promoteurs d’ailleurs, ce modèle volontairement « chaotique » et auto-entrepreunarial les poussera peut-être à donner davantage de pouvoirs créatifs et de liberté, en général, à leurs talents. D’un autre côté, cela peut les amener à négliger des postes clés dans l’organisation d’un show de catch : adieu « bookers », « agents » et scénaristes. Qui a dit que le monde du catch avait besoin d’un Gabe Sapolsky, d’un Chris Kreski ou … d’un Dusty Rhodes ? (Et ne parlez pas à Cody de Vince Russo !) Qui a dit qu’un programme purement scénaristique tel Lucha Underground avait vraiment lieu d’être ? Et qui a dit, encore une fois, qu’on avait besoin de « booker » la carte d’un show de A à Z pour le vendre ? Que serait la monstrueuse ascension de la NJPW en 2018 sans une organisation solide, une direction déterminée et avisée et une équipe créative efficace ?
Pour l’instant, All In (l’un des rares shows sans promotion organisatrice … de puis Heroes of Wrestling) est un ovni et non l'écriture d'une nouvelle page de l’histoire du catch. Et seul l’avenir conclura sur la positivité de son influence … mais en attendant, j’en connais trois qui se baignent dans des milliers de billets verts bien mérités (Matt Hardy style !) et de tout cela n'en ont strictement rien à foutre !
Back To The ... Present : WWE Greatest Royal Rumble ou quand le matérialisme passe avant le sport
- Par ludovic-h
- Le 30/04/2018
- Commentaires (1)
Être payé pour faire les choses en grand, c'est bien, mais faire un effort pour donner une valeur ajoutée, c'est mieux. Malheureusement, ce n'était pas le cas du WWE Greatest Royal Rumble en Arabie Saoudite.
Il y a quelques mois de cela, la WWE annonçait à la plus grande surprise de tous qu’un nouvel événement Royal Rumble allait avoir lieu, seulement 3 mois après l’événement habituel du mois de janvier. C’est ainsi qu’est né The Greatest Royal Rumble. En ce soir du 27 avril 2018, la WWE proposait donc en effet le plus grand Royal Rumble match jamais organisé – d’où le nom du show – devant un large public Saoudien, peu habitué de ce genre d’événements sportifs. Malgré un cadre intéressant, et une carte plus qu’attrayante (dont nous parlerons un peu plus tard), le show a été très loin de se montrer à la hauteur. Voyons tout de suite pourquoi en commençant par les résultats en bref :
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John Cena b. Triple H (***1/4)
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Cedric Alexander © b. Kalisto et conserve son titre poids-moyen (***1/2)
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The Deleter Of Worlds b. The Bar et remportent les titres par équipe vacants de RAW (**)
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Jeff Hardy © b. Jinder Mahal pour conserver son titre US (*1/2)
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The Bludgeon Brothers © b. The Usos et restent champions par équipe de Smackdown (**1/4)
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Seth Rollins © b. Finn Balor, Samoa Joe & The Miz dans un Fatal 4 Way Ladder Match pour conserver son titre Intercontinental (***)
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AJ Styles vs Shinsuke Nakamura se termine en Double Count-Out, 'The Phenomenal One' reste donc champion de la WWE (***1/2)
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The Undertaker b. Rusev dans un Casket Match (*3/4)
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Brock Lesnar © b. Roman Reigns dans un Steel Cage match et garde son titre Universel (***1/4)
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Braun Strowman remporte le "Greatest Royal Rumble Match Ever" (**3/4)
Un programme et un contexte pourtant digne d’un WrestleMania …
Pour être honnête avec vous, lorsque cet événement a été annoncé, je n'étais absolument pas emballé par la nouvelle. Cependant, la carte a commencé doucement à se dessiner, et je me suis finalement dit que nous pourrions éventuellement avoir un show convenable. Comme on peut facilement le remarquer avec les résultats, la WWE a mis les petits plats dans les grands afin d'attirer le public Saoudien, en sortant un bon nombre d'atouts en sa possession. Ainsi, on observe la présence de noms connus de tous – que ce soit pour les non-initiés où pour les fans de la première heure – tels que Triple H, John Cena, The Undertaker, Rey Mysterio, etc.. De quoi toucher un maximum de personnes à la fois. Ce qui ne peut que marcher à la perfection. Cela rend également l'événement très prestigieux, sachant que des lutteurs tels que l'Undertaker ou encore Rey Mysterio ne sont que très rarement là.
De plus, la WWE proposait pas moins de 7 matchs de championnat, soit la défense de tous les titres masculins de la fédération, toujours dans cette même stratégie de toucher un maximum de public. Pour poursuivre dans cette voie, nous pouvions également retrouver quelques matchs à stipulation, et bien évidemment, le plus grand Royal Rumble jamais organisé. Parlons également du lieu dans lequel se déroulait ce spectacle, puisqu'il s'agissait du King Abdullah Sports City Stadium, un stade de football d'une capacité d'environ 60 000 places. De quoi accueillir beaucoup de monde, mais également proposer un cadre et une réalisation similaire à des shows comme WrestleMania. Le projet de séduction était donc lancé, et la WWE avait toutes les armes nécessaires pour proposer une représentation de qualité.
… qui s'est finalement transformé en pétard mouillé
Il faut quand même reconnaître que la WWE a bien choisi l'ordre des matchs. En proposant le Triple H vs John Cena en premier, ainsi que le match pour le titre poids moyen ensuite, l'événement a débuté sur une base qui était familière pour tout le monde, avec un match plutôt agréable, suivi d'un match de très haute volée ensuite, permettant de mettre le spectateur en confiance. Suite à ces deux matchs, j'étais plutôt ravi à vrai dire, mais c'était avant que la dégringolade commence… Effectivement, suite à ces deux matchs, on est passé – en termes de qualité in-ring – d'un show plutôt convainquant, à un house show, ni plus ni moins. Au revoir l'intensité, au revoir la construction des matchs. Place maintenant à des affrontements poussifs, expéditifs et dont on ne retient pas grand chose.
Même le Fatal 4-Way Ladder Match était en dessous de ce qu'on aurait pu attendre, malgré une très bonne fin de match. Et même si la revanche entre Styles et Nakamura aura très largement remonté le niveau, la suite n'était guère meilleure. Côté narratif, aucune tentative de rectification ou d'avancement majeure après un WrestleMania en demi-teinte : Lesnar s'en sort encore face à Reigns, quoique plus in extremis (pauvre Samoa Joe qui payera les pots cassés à Backlash) ; Styles-Nakamura continuera sans changement et, quant au reste, l'influx scénaristique était plus ou moins inexistant. Alors pourquoi autant de paresse sportive et scénaristique, en dépit de tous les arguments présentés pour faire de ce Greatest Royal Rumble un show dont on se souviendra ? Et bien, la réponse est toute simple.
Le fric, c'est chic !
Si il y a bien un seul mot qui peut résumer pourquoi cet événement était si poussif, c'est bien le mot argent. Ce n'est pas plus compliqué que cela. Le simple fait que cet événement ait eu lieu dans un pays tel que l'Arabie Saoudite est un argument sur lequel on peut s'appuyer. En effet, ce pays est très peu lié au monde du catch en général, donc on pourrait se demander pourquoi s'exporter là-bas . Effectivement l'Arabie Saoudite est un des premiers producteurs de pétrole dans le monde, qui est un milieu extrêmement rentable puisque ce genre de pays n'ont comme désir que de dépenser l'argent gagné par leurs ventes d'hydrocarbure. Ainsi, l'organisation d'événements sportifs dans ce genre de pays là est également très rentable pour ceux qui les organisent. Il est de plus en plus courant de voir des compétitions sportives dans ces pays du Moyen-Orient, comme par exemple la future coupe du monde de Football 2022 au Qatar. Pour en revenir au Greatest Royal Rumble, nous avions appris quelques jours avant le show que la WWE allait se faire d'énormes bénéfices, allant jusqu'à 150 millions d'euros environ, sans compter les recettes concernant les ventes des tickets. Quelque part, le fait de produire un show de qualité ou non ne change absolument rien, puisque la compagnie se fait un bénéfice énorme tout en séduisant de nouveaux fans afin de produire d'autres événements dans ce pays sur le long terme.
Qu'en est-il du "Greatest" Royal Rumble Match ?
Évoquons maintenant le Main Event de la soirée, qui était bien évidemment le plus grand Royal Rumble jamais organisé comportant pas moins de 50 lutteurs. Même si le reste du PPV m'avait plutôt désespéré je dois l'avouer, il restait en moi un fragment d'espérance quant à ce match. Après tout, c'est le genre de bataille que tout le monde apprécie à l'unanimité, et bien que celle-ci soit "amicale" (traduction que l'enjeu était simplement "historique") on pouvait quand même s'attendre à quelque chose d'agréable. Mais cela n'a pas été tout à fait le cas. En effet, ce match a reflété parfaitement le reste de la soirée de par sa paresse scénaristique, notamment.
D'habitude, les matchs de ce genre sont ponctués par des enchaînements de moments forts, liés par une ligne directrice cohérente, apportant ainsi énormément de relief au match en question. Il n'en était rien ici. Il s'agissait juste de 50 lutteurs qui se succédaient dans le ring, sans réels moments particuliers à retenir. Même si cela reste divertissant, on reste quand même sur sa faim, avec cette amère impression de n'avoir rien retenu d'un match qui a pourtant duré une heure et quart. On pourra quand même noter l'excellente performance de Daniel Bryan, resté presque pendant toute la durée du match, avant de se faire éliminer par Big Cass, de quoi alimenter leur rivalité en vue de leur futur match lors de Backlash. Mais également les entrées très rafraîchissantes de lutteurs comme Rey Mysterio, qui auront donné un second souffle au match. Mis à part quelques détails çà et là, ce match aura peiné à convaincre, d'autant plus que la victoire de Braun Strowman était, certes, méritée mais évidente pour beaucoup d'entre nous.
En somme, The Greatest Royal Rumble était une sorte de show commercial, dédié à un public en particulier (soit peu initié et nécessitant d'un certain taux de "simplification", d'où cette paresse créative), ce qui explique le manque de qualité générale. De plus, le public timide de Saoudiens découvrant tout juste les joix des spectacles à grande échelle (catch ou autres) n'aura absolument pas aidé avec tout ceci, tant il était complètement absent et silencieux tout au long de la soirée. L'ambiance était presque comparable à une ambiance de bibliothèque et c'était parfois très triste à voir. Ce qui nous donne en tout et pour tout : une prestation historique à oublier.
Review Press #5 : La sélection mensuelle d'articles catch à lire
- Par
- Le 21/04/2018
- Commentaires (0)
Comme il est curieux d'être fan de catch aujourd'hui ... La France se réveille doucement avec des essais scénaristiques et des shows enfin au niveau, mais aussi avec une mobilisation communautaire sans précédent (#CatchCovoit #JeCroisAuCatchFrançais #C'estCaLeCatch).
Et, pendant ce temps-là, bien sûr, le catch mondial continue sa route vers de nouveaux horizons toujours aussi impressionnants. Des nouvelles tentatives créatives à l'expansion des frontières entre les promotions, de la renaissance de territoires entiers à l'émergence de nouveaux intérêts nationaux (Coucou, la Chine !), tout semble aller si vite ... qu'il devient nécessaire de prendre le temps de faire le bilan et de prendre connaissance de toutes ses visions du monde entremêlées ! C'est la raison d'être de la Review Press.
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WWE
-- Voici tout le génie du scénariste indépendant et ultra-fan de catch, Tim Kail. Il est capable d'analyser et de décortiquer une simple scène d'une modernité sortant de l'ordinaire lors de WWE RAW (et dont on ne rêvera probablement jamais la démocratisation), d'une façon qu'on espérerait presque qu'il ne soit pas seulement dans l'équipe créative de Stamford mais à la place de son cerveau en chef - tout en lui donnant plus de crédit que quiconque. Si quelqu'un devrait imaginer le "New Kayfabe", c'est bien lui !
-- Dans le même genre d'auteurs pleins de réflexions riches et étonnantes, on trouve M. McGee du Spectacle of Excess. Très inspiré de la philosophie primordiale de notre cher Roland Barthes, il installe des analyses toujours très pointues, rajoutant du corps au sens des "storylines" et des réalités du catch. Dernièrement, il s'est intéressé au duo Kevin Owens & Sami Zayn, dont il a retracé avec brio le parcours d'avant WWE.
-- Avant Roman Reigns, avant Braun Strowman, avant Ryback et avant Mason Ryan, ils étaient trois : Batista, John Cena et surtout Bobby Lashley ! Si, à l'époque, ce dernier ressemblait plus à un Roman Reigns circa 2014 qu'au Brock Lesnar circa 2002 que Vinny Mac espérait dans ses rêves érotques, il n'est plus le même aujourd'hui.
Après ses succès en MMA et son passage très réussi à la TNA/Impact Wrestling, 'Walking Armageddon' est une montagne de puissance in-ring mais aussi de charisme et de personnalité. Et pour ceux d'entre vous qui ne sont pas encore convaincus, n'hésitez surtout pas à jeter un oeil à la liste de ses meilleurs matches réalisée par Voices of Wrestling !
-- Enfin, pour ceux qui n'ont pas (encore) vu l'excellent documentaire d'HBO sur André Le Géant, vous pouvez tout à fait lire le très stylistique dossier Explore de L'Equipe ... reprenant quasiment en copié/collé les éléments du docu' (en rajoutant l'influence culturelle récente du monsieur qui manquait).
NJPW
-- Ce mois-ci, on en a entendu des vertes et des pas-mûres sur le nouveau Steven Spielberg, Ready Player One. Mais le commentaire qui restait globalement en tête, c'était qu'on allait "s'en souvenir dans les quarante prochaines années". De la même façon que je ne suis pas nécessairement de cet avis, j'aimerais être de cet avis pour un match de catch en particulier : Golden Lovers vs. Young Bucks. Essence même du catch par équipe de haut niveau, match 5 étoiles pour Dave Meltzer, il est surtout le premier match depuis les grandes heures de l'AJPW et de l'ECW a avoir su aussi bien exprimer une narration complexe et profonde sur le ring. C'est exactement ce qu'a retenu Vice Sports dans un très bon article sur le sujet !
-- La NJPW semble enfin rentrer dans le mainstream américain. En promotion de son show Strong-Style Evolved, elle en a profité pour attirer les regards du respectable New-York Times. Entre l'ambition de son diffuseur américain, AXS TV, et la puissance de feu accumulé de ses différents partenariats, la NJPW pourrait bien un jour sérieusement concurrencer la WWE selon le journal.
-- Cody Rhodes est une star, c'est officiel depuis ses frasques sur Being The Elite. Mais c'est surtout un homme porteur, à la fois, d'un héritage aussi glorieux que pesant et à la fois de son propre destin. 'The American Nightmare' commence seulement aujourd'hui à équilibrer le tout pour se tracer un chemin dorée vers la popularité qu'il possède aujourd'hui. Et pour mieux le comprendre (et sincèrement, je ne me suis jamais autant identifié à un catcheur après un article), lisez au plus vite son portrait sur The Ringer !
Ailleurs
-- Le 17 mars dernier, à Plouasne, la promotion bretonne Ouest Catch a fait sensation, comme le retranscrit VoxCatch. Elle a tenté quelque chose quasiment sans précédent (c'est dire s'il était temps) dans le tot-petit monde du catch français : un "heel-turn" ! Ex-WWE, Tom La Ruffa a vaincu Tristan Archer dans un match très attendu en trahissant justement les attentes des fans français, devenant champion grâce à la traîtrise inattendue du "M. Loyal" de toutes les fédérations françaises et unique star YouTube du catch français, Sturry. Se lancer dans un tel scénario est une chose - et une preuve de bonne volonté - mais savoir l'exploiter comme il faut est encore autre chose ...
-- Et en parlant de ce même Tom La Ruffa, il apparaît en bonne place dans un article du journal mainstream britannique, The Sun, après avoir participé à un show de catch indépendant de grand ampleur en Turquie.
-- Pour finir, chers lecteurs, si vous avez loupé les meilleurs matches du WrestleMania Week-End, rassurez-vous : l'incroyable Larry Csonka de 411Mania les a listé et pré-analysé pour vous !
Les podcasts du mois
-- Si Catchacast se doit d'être votre référence en matière de vulagrisation catchesque francophone, How 2 Wrestling doit forcément apparaître comme son pendant anglophone. C'est grâce à ce podcast que ce couple a appris à aimer le catch ensemble. Si c'est Kefin qui ramène sa science et ses connaissances aiguisés en matière de catch, et son humour décalé de l'ultra-connu Attitude Era Podcast, c'est sa compagne Jo qui apporte les points de vues les plus intriguants et un regard neuf sur ce qui nous paraît "normal" à nous, fans de catch aguerris.
Et pour ceux qui comptaient faire la sieste en ces premiers jours d'été (en avance) étouffants, leur (très) long épisode sur Vince McMahon est à écouter de bout en bout, renseignant sur son histoire tourmentée mais aussi sur sa personnalité si ambigüe :
-- Colt Cabana est plus que l'ambassadeur du catch indépendant, il est son pionnier moderne. Après avoir lancé la mode du podcast-catch avec son Art of Wrestling et du vlog-catch, avec son documentaire Wrestling Road Diairies (avec les dernières semaines de Bryan Danielson avant qu'il ne devienne Daniel Bryan), il n'a de cesse de se renouveler et ainsi de tracer sa propre route.
Depuis quelques semaines, il a transformé son podcast d'interview en reportage, relatant ses différents voyages et rencontres. Dans cet épisode, particulièrement bien réussi, il nous transporte dans l'envers du décor de la salle de catch la plus mythique au monde : Korakuen Hall.
Les vidéos du mois
-- Depuis ses débuts, The Alt suit la renaissance de la NWA sous l'égide de Billy Corgan et David Lagana. La seconde Review Press présentait même le premier épisode de leur nouveau format sur YouTube, Ten Pounds of Gold. Sujet principal de "Comment le catch raconte une histoire en 2018" (#SelfPublicity), cette web-série a signé l'un de ses meilleurs épisodes (pourtant, peut-être le plus court) ce mois-ci. Entre des conversations intéressantes de conceptualisation du "kayfabe" et des "teases" de partenariats avec la Ring of Honor et la bande d'All-In, tout y est pour donner envie de la suivre !
-- Mais la vidéo qui m'a le plus marqué ce mois-ci promouvait un match qui n'a finalement pas eu lieu. La Game-Changer Wrestling (GCW) est, en l'état, une promotion à l'histoire récente. Si elle organise toujours des "death-matches", elle s'est reforgée son identité autour d'un produit varié et innovant, en n'hésitant pas à faire la part belle à ses lutteurs. C'est le cas , depuis l'an dernier, avec 'Bad Boy' Joey Janela qui a désormais son propre show annuel lors du WrestleMania Week-End - Joey Janela's Spring Break.
Cette année, la GCW a misé sur Matt Riddle, avec son Bloodsport, où chaque combat se déroulait dans un ring sans corde et aux règles proches du MMA, rappelant le match Drew Gulak vs. Timothy Thatcher et surtout le film éponyme avec JCVD. Pour le promouvoir, la GCW a délivré une série de vidéos superbement bien réalisées, rafraîchissantes et enthousiasmantes, en particulier celle annonçant Riddle vs. Low-Ki (qui sera remplacé à la dernière minute par Minoru Suzuki). Le ton, l'ambiance sonore et chromatique et l'idée du match lui-même m'ont traversé ... à chaque fois que j'ai regardé cette vidéo :
Comment le catch raconte une histoire en 2018
- Par
- Le 12/04/2018
- Commentaires (2)
Le week-end dernier, le monde du catch s'est rassemblé en (très grand) nombre pour un nouveau WrestleMania Week-End à la Nouvelle-Orléans. Des fans du catch de tous les pays se sont réunis, passant près d'une semaine à enchaîner des shows du matin au soir. Une ribambelle de cartes produites aussi bien par la WWE, principale source d'attention et d'attraction, que par les différents organismes indépendants : de la Ring of Honor à la grande famille du WWN, en passant par Impact Wrestling, Lucha Underground ou encore Revolution Pro-Wrestling accueillies dans le cadre du WrestleCon. Des affiches sur-chargées et des matches de rêve à la pelle, c'était la garantie proposée par ce week-end paradisiaque pour n'importe quel passionné assez endurant.
Mais le catch ne peut s'appuyer uniquement sur de belles rencontres et une qualité in-ring "top-notch" : Shinsuke Nakamura vs. AJ Styles II en a été la preuve à 'Mania 34. Il a besoin de "build-up", de "pay-off" et de "storytelling". Traduction : il fonctionne bien seulement s'il élabore des scénarios travaillés, faits de relations cohérentes entre des personnages identifiables, afin de raconter des histoires tout bonnement captivantes.
♦ A LIRE : Ce qui ne va pas avec le produit WWE ♦
Actuellement, quatre histoires de ce calibre animent l'imagination des fans de catch. Toutes les quatre sont difficilement comparables : chacune se situe à sa propre échelle, possède ses propres variables et enjeux, et surtout suit son propre modèle. Innovante. Originale. Risquée. Facile. Classique. Moderne. Simple. Ambitieuse. Toutes sont très différentes mais toutes sont, à leur manière, efficaces ... et montrent ainsi comment le catch peut raconter une belle histoire. Prends-en de la graine, Papy Vinny !
L'ambition de Ten Pounds of Gold ravive une vieille flamme
"J'ai réalisé qu'il n'était pas nécessaire de créer une promotion, mais seulement de raconter des histoires." - Sam Roberts (Sam Roberts Wrestling Podcast, 28/03/2018)
Je l'ai réalisé moi aussi, grâce à cette web-série au budget modeste mais à l'audience grandissante. Quand elle a débuté, je l'avais décrite en ces brefs termes dans ma Review Press mensuelle :
"Suite à son rachat raté de la TNA, Billy Corgan (accompagné par Dave Lagana, l'ex-head writer de la compagnie de Nashville) s'est retrouvé propriétaire majoritaire de cette bonne vieille National Wrestling Alliance. Fan de catch "old-school", le leader des Smashing Pumpkins compte la remettre au goût du jour suivant un plan de plusieurs années. Cette quête presque impossible a commencé avec l'appréciable web-série Ten Pounds of Gold, s'intéressant à l'actuel champion du monde poids-lourd, Tim Storm - un professeur d'Histoire de 53 ans."
Billy Corgan a fait le pari de la reconstruction à long-terme autour d'une idée créative originale. Celle d'une pure et simple narration filmique, non de la renaissance d'une structure ou d'un roster mais d'une marque prestigieuse. Et pour racheter la NWA auprès des fans de catch, après plus d'une décennie de médiocrité (à l'exception faite de la série Cabana vs. Pearce en 2011-2012, à la fin controversée), il a choisi de se focaliser sur le plus important : son fameux titre de championnat du monde poids-lourd et son porteur. En l'occurence, c'est aujourd'hui Nick Aldis qui endosse le rôle du protagoniste principal - doucement réhabilité lui aussi, en tant que "heel" pourfendeur du vétéran et héros transitoire de la web-série, Tim Storm. C'est donc à travers sa "croisade", sans frontières géographiques ou promotionnelles, que ce champion-globe-trotteur nouvelle génération mène la narration - aussi bien en Chine, cette semaine, ou très probablement, à la Ring of Honor et au show All In prochainement.
Cette narration s'inscrit dans le modèle hyper-réaliste de la série des EVOLVE Mini-Docs de Kenny Johnson, collant aux événements réels à l'intérieur comme à l'extérieur du ring, en amplifiant les personnalités et les relations des catcheurs. Pour les abonnés au WWE Network, elle peut aussi s'apparenter à une version active et dynamique (en terme de temporalité) de ce qu'offre la collection des WWE 24 - un format type documentaire très proche de la réalité souvent à la limite du franchissement du "quatrième mur" - qui n'est qu'une sous-couche de l'ensemble des réalisations créatives de la WWE, non son produit principal où s'orchestre la narration.
Par ce choix alternatif, Ten Pounds of Gold remplace le show TV hebdomadaire traditionnelle, tout en exploitant les mêmes filons : promouvoir la marque, ses talents et surtout leurs matches - ou plutôt, ici, le déroulement d'un règne. C'est donc en toute simplicité que Corgan, Lagana et Aldis participent au renouveau d'une antiquité, non sans modernité et ingéniosité.
Si son principe fonctionne parfaitement, son importance dans le paysage actuelle est mineure face au prochain exemple. Web-série hebdomadaire elle aussi, elle bouscule davantage le courant de pensée mainstream. Moins rigoureux dans son écriture et sa réflexion, ce nouveau phénomène au mode déstructuré, résultat d'une liberté d'expression créative à plusieurs voix, s'oriente néanmoins dans deux directions pragmatiques : engranger de la popularité et de l'argent.
Being The Elite joue avec les codes du genre
"Tu es notre meilleur personnage, Marty !" - Matt Jackson ("Finale", Being The Elite #100)
En premier lieu, un vlog à la Candice & Joey Show ou Kevin Steen's Weekend Escapades (eux-mêmes, des reprises du road-trip documentaire de renom, marqueur d'une époque où le circuit indépendant n'était rien de ce qu'il est devenu aujourd'hui, The Wrestling Road Diairies), la chaîne YouTube des Young Bucks et Kenny Omega s'est transformée en terrain d'expérimentation pour gimmicks puis en une véritable fiction au fil de son évolution. Initialement influencée par les diverses "storylines" impliquant ses protagonistes à la Ring of Honor ou la NJPW, tel un complément bonus pour les connaisseurs, elle est devenue la source même de ces dernières, influençant elle-même l'orchestration des shows des dites compagnies.
Composée d'une trame principale en plus de plusieurs sous-histoires, elle constitue un feuilleton 2.0, une web-série où sont narrées les voyages, rivalités et relations qu'entretiennent les frères Jackson et leur univers. Car si ce produit est bien estampillé The Elite, la poignée la plus "divertissante" du Bullet Club, il tourne en vérité principalement autour d'eux : Being The Elite est leur show, leur création. Il permet de vendre leurs produits, leurs marques, leurs personnages et bientôt leur propre gala de catch, All In.
A l'image de cette identité quelque peu ambigüe, son écriture narrative ne cesse de jouer - mettant volontairement les pieds dans le plat pour ce faire - avec la confusion entre "shoot" et "work", réalité et fiction, redéfinissant même à sa guise les codes du "kayfabe". Le "kayfabe" façon Bucks est incongru, admet des éléments du réel et crée du méta (eg. la citation ci-dessus) sans vergogne. Un comportement similaire à ceux de la nouvelle génération des fans de catch sur Twitter, s'amusant de l'importance perdue du "kayfabe" à grands renforts de memes gimmickés ("Rusev Day", "Get These Hands" ou, pour un exemple plus pertinent, #FTRR) tout en soulevant son caractère indispensable à l'appréciation de n'importe quel produit catch qu'ils consomment. En cela, Being The Elite constitue une manière plus fine de faire évoluer les modalités fictionnelles que peut emprunter le catch. Et ce, à l'opposé d'innovations davantage portées sur la fiction, à l'instar des productions provenant de l'univers fantastique (et lassant) de Matt Hardy, de la parodique Southpaw Regional Wrestling, de la série-promotion Lucha Underground (qui n'évolue guère et n'apporte plus grand-chose d'innovant aujourd'hui) ou d'une série-série catch comme Netflix's GLOW ou la drôlatique mais éphémère Undisputed.
♦ A LIRE : "The Ashes of Chikara" ou l'essor du catch filmique ♦
Being The Elite est, en ce sens, le nouveau show de catch immanquable du moment. Mais il n'est pas exempt d'imperfections allant à l'encontre de son aspect expérimental et de sa narration déconstruite. Aussi bien dans son fond que dans sa forme, il est parfois maladroit dans sa réalisation. Par exemple, quand le point de vue choisi est celui du vlog, où l'on sait que la caméra est celle d'un téléphone utilisée pour filmer la scène, on comprend qu'elle existe donc dans l'univers présenté par les Bucks, et que celui-ci fait partie de notre réalité. Puis, l'instant d'après, la caméra devient uniquement l'oeil du narrateur, confiant des éléments fictionnelles au spectateur, et n'existe plus en tant que telle dans la diégèse (l'univers fictif de la narration). Cette transition de modes narratifs est rendue fluide, organique et finalement naturelle par le montage et la cohérence de chaque épisode mais paraît souvent approximative - ce qui risque d'interrompre la suspension volontaire d'incrédulité, ce pilier inconscient à toutes fictions, et donc au "kayfabe", nécessaire au spectateur.
Face aux problèmes posés par l'expérimentation de nouvelles idées, les grandes compagnies produisant le catch tel qu'il est regardé en grande quantité et en majorité choisissent trop souvent la voie de la complaisance. Néanmoins, les vieux ressorts classiques arrivent à fonctionner encore aujourd'hui, lorsqu'ils sont utilisés avec efficacité comme le montrent les deux exemples suivants.
La réunion des Golden Lovers, ou comment savoir profiter du timing
"Tous les sentiments reviennent d'un coup, un par un : amitié, amour, souffrance, rancoeur, trahison et finalement le pardon." - Showbuckle (The Tale of The Golden Lovers)
Voici un exemple typique de comment le catch est en mesure de raconter une belle histoire en utilisant le réel, en écoutant les attentes et envies des fans et en prenant en compte les idées des catcheurs. La NJPW a toujours su tirer profit des "lores", des backgrounds "kayfabes" de ses catcheurs dans leurs interactions. Ainsi, bien avant la mise en place de leur réunion (dès le G1 Climax 2017), elle a laissé Kenny Omega et Kota Ibushi avoir de rares interactions ensemble, suivant ce que conseillait de mieux le timing (notablement leur échange de regards lors du match du second face à AJ Styles à Invasion Attack 2015). Et elle a su en profiter a posteriori dans le lent "build-up" de leur réunion - se servant de leur passif (y consacrant même le documentaire ci-dessus) pour donner de l'enjeu à un événement attendu depuis si longtemps par les fans japonais (matchant presque le phénomène des Crush Gals dans les années 1980-1990s), mais incompréhensible pour certains fans occidentaux ignorant l'importance de leur relation.
La New-Japan a su ainsi orchestrer une réunion cohérente et légitime dans le cadre de sa narration globale, car inscrite comme point d'ancrage de la dissolution chaotique et complexe du Bullet Club et de l’opposition Kenny-Cody-Bucks. Autrement dit, cette réunion ne paraît pas être simplement une réunion, mais la formulation d'une étape majeure de l'évolution de plusieurs personnages - du duo en question à leurs antagonistes, Cody et Hangman Page, en passant par leur entourage, Marty Scurll, les Bucks et le clan Tonga. Un coup réussi, sans avoir eu besoin d'une plateforme formalisée et régulière pour faire avancer la narration mais par petite quantité d'étapes scénaristiques distribuées avec parcimonie et efficacité au fil des mois. Cette maîtrise des dimensions multiples de cette "storyline" somme toute classique, le YouTubeur Showbuckle l'a très bien intégré et admirablement retranscrit dans sa superbe vidéo narrative - dont la fin me donne, coup sur coup, la chair de poule.
[NB - 17/04/2018 : Après la parution de cet article, la chaîne de Showbuckle a été "vidée" suite à une réclamation de la NJPW. La vidéo citée ici a donc été supprimée. Elle sera repostée dès qu'elle sera republiée de son côté ... 30/04/2018 : Elle a bien été ré-uploadée sur Vimeo, comme suit à ce lien.]
Ce qui manque peut-être à ce programme (bien qu'il ne fait que commencer !), c’est la nature plus cruelle acquise par Kenny Omega ses dernières années, en adaptation à l’abandon d’Ibushi (tel que le narre Showbuckle dans sa vidéo). Un désir de gloire et de grandeur qui pourrait aller à l’encontre de ces retrouvailles, orientées vers l’amitié et la joie de vivre et de satisfaire les fans. Tout comme la précarité des envies et la bougeotte d’Ibushi, qui n'est pas resté fidèle à certaines promotions par le passé et qui peut potentiellement provoqué une méfiance chez ce cher Omega, s'il est tenté de reproduire le même schéma à l'avenir. A voir si la NJPW réussit à traduire cela correctement dans l'évolution de cette "storyline"... Une évolution qui ressemble fortement à ce qui est arrivé à un populaire duo de NXT, DIY, dont la "feud" fratricide a été le point d'orgue de ce WrestleMania Week-End 2018 !
La séparation de Johnny Gargano & Tommaso Ciampa : l'exemple d'une "feud" efficace mais pas assez
"Tu ne briseras pas tout ce que j'ai construit. / Tu ne me briseras jamais." - CFO$ ("Rebel Heart")
WrestleMania 34 nous a donné droit à un excellent Charlotte vs. Asuka, à un essai narratif inédit mais bancal et décevant pour Undertaker vs. Cena et même à des entrées polluées par de la réalité augmentée. (Tenter, tester, je veux bien mais on ne dit pas "less is more" pour rien : la preuve avec l'arrivée sans musique mais huée et donc réussie de Tommaso Ciampa la veille !) A l'inverse, le soir précédent a été d'une cohérence et d'une qualité exemplaire : certains critiques l'ont d'ailleurs décrit comme possiblement le meilleur TakeOver de l'histoire ... et ce, non sans l'aide, d'un Grudge Match à l'anticipation majeure mais à la réception, selon moi, exagérée (oserais-je dire, "markisée").
La formule ici est "vintage". Le format de narration est traditionnel, arrangé suivant une programmation télévisuelle hebdomadaire, comportant d'autres "storylines" sans lien. Et l'histoire en est elle-même est tout ce qu'il y a de plus classique. Un duo gagne en popularité à mesure qu'il monte les échelons et fait face aux obstacles et difficultés. Puis, l'un des deux hommes, refusant de partager le "spotlight" plus longtemps, se sépare violemment de son coéquipier. Ce dernier remonte la pente sans lui, l'autre le jalouse et décide de s'en prendre à lui - l'affrontement devient alors inévitable. En somme, une version alternative du récit des Rockers, Marty Jannetty & Shawn Michaels, maintes et maintes fois repris. La blessure de Tommaso Ciampa, son absence et son envie de vengeance injustifiée grandissante n'ont fait en l'occurence que rajouter à l'anticipation de ce premier combat entre les deux anciens amis. La recette a été suivie à la lettre dans le cas du "split" de DIY, et a même profité de petites graines plantées précédemment (le match lors du Cruiserweight Classic ou le sauvetage de Ciampa par Gargano lors du Ladder Match face aux Authors of Pain) amplifiant l'émotion des sentiments exprimés entre les deux protagonistes. Mais l'équipe créative de NXT s'est arrêté là : en même temps, si ça fonctionne aussi bien pourquoi en faire plus ?
Personnellement, j'ai beau avoir apprécié le match en lui-même et la première partie du "build-up" (les graines de dissension plantées çà et là), sa seconde partie et son "pay-off" ne m'ont pas convaincu. Le potentiel énorme de richesse narrative que contient cette "feud" n'a pas été exploitée à la hauteur des moyens disponibles. Pour commencer, Ciampa n'a pas de réelle motivation, originale, contre Gargano. Il le traite d'égoïste, mais jamais il n'est expliqué ou signifié en quoi ce dernier pourrait l'être. Johnny Wrestling est un "babyface" à l'ancienne, bon, morale, juste, loyal et courageux. A aucun instant n'a-t-il eu de gestes violents ou pris une décision douteuse, à remettre possiblement en question, à l'égard de son ex-partenaire. Dans cette optique, la blessure et absence de Ciampa n'est même pas utilisée : Gargano s'en est-il soucié ? A-t-il essayé de lui rendre visite ou s'est-il au moins posé la question ? Enfin, en dehors du fait qu'il s'en est pris à son tant apprécié ami et coéquipier (pour des raisons vaseuses donc), Ciampa n'a aucune raison suffisante pour être détesté de la sorte (le public de NXT n'est cependant pas impartial, et est beaucoup plus tolérant et aidant que la normale). A noter au moins qu'il aura tenu sa promesse : il avait promis qu'il deviendrait "le catcheur le plus dangereux de NXT" et il est effectivement revenu plus psychopathe que jamais et plus musclé et dangereux, physiquement, que jamais !
Quant à Gargano, il semble prendre les choses bien trop à coeur. Il n'hésite pas à mettre sa carrière en jeu une nouvelle fois, réagit trop rapidement et facilement par l'agression et ne doute pas vraiment des sentiments qu'il éprouve envers Ciampa. Après tout, c'est son meilleur ami. Ce n'est pas simplement parce que votre meilleur ami pète un plomb qu'il faut tout de suite s'en séparer, laisser tomber et le traiter comme un ennemi, sans penser une seule seconde à l'aider. Ciampa n'a même pas essayé de s'en prendre à sa femme, Candice LeRae - un élément de réalité, dans la relation des personnages et de leur univers, sur lequel aurait dû (et devrait, par la suite) capitaliser la narration ! Et puis, en quoi est-il "un symbole" ? Ce n'est pas très humble et modeste de la part d'un "babyface" aussi traditionnel ... En somme, ce premier "pay-off" pour Gargano semble arriver bien trop tôt. Triple H devrait se rappeler de ses précédentes créations (ie. Sami Zayn vs. Neville), réviser ses propres classiques (ie. Ric Flair vs. Dusty Rhodes) ou discuter plus souvent avec Paul Heyman de comment il avait aussi bien gérer Raven vs. Tommy Dreamer !
♦ A LIRE : Tommy Dreamer vs. Raven, le chef d'oeuvre de Paul Heyman ♦
En conclusion, plusieurs routes peuvent être empruntées pour réussir à engager les fans de catch dans une rivalité, un personnage, un match ou une marque. Mais quelque soit le format, le modèle ou l'ordre de grandeur sur lesquels installer une narration, il est toujours nécessaire de faire l'effort d'une réflexion emprunt d'imagination pour pousser son potentiel narratif jusqu'au bout. Les meilleures histoires sont les mieux travaillées, les mieux orchestrées, les mieux planifiées mais les mieux improvisées aussi. Et, finalement, que l'on change les codes ou non, que l'on change de format ou non, ce sont toujours ces mêmes principes qui fonctionnent et nous font vivre les meilleurs moments de catch possibles.
Billet d'Humeur : La WWE a-t-elle enfin réussi à booker Roman Reigns correctement ?
- Par ludovic-h
- Le 03/04/2018
- Commentaires (1)
Depuis cette fameuse implosion du Shield milieu 2014, la WWE a placé grand espoir en chaque ancien membre de cette faction si populaire. Mais il est indéniable que c’est Roman Reigns qui a été le plus mis en avant des trois depuis ces trois ou quatre dernières années. Et c’est bien ça le problème, puisque l’overdose appelée Roman Reigns s’est vite fait ressentir chez de nombreux fans et se ressent toujours.
Aujourd’hui, Wrestlemania 34 approche, et Mr. Reigns se retrouve de nouveau sur le devant de la scène, pour le plaisir de ses fans et au grand désespoir de ses détracteurs. Et, évidemment, la construction de son match face à Brock Lesnar est un des éléments moteurs des derniers épisodes de Raw. Alors, pour cette énième tentative de mise en avant, la WWE a-t-elle enfin réussi à "booker" Roman Reigns correctement ? Pour y répondre, il faut confronter les événements passés au présent : c'est la seule façon de savoir si elle a retenu la leçon et agit en conséquence, pour mettre en avant le Samoan.
Quand la WWE nage à contre-courant
Je vais vous le dire tout de suite, je n’ai absolument rien contre Roman Reigns. J’aurais parfois même tendance à l’apprécier. Certes, son jeu au micro est perfectible – bien que celui-ci s’améliore avec le temps – mais il reste tout de même capable de délivrer de bonnes performances dans le ring. Ce qui a tendance à m’énerver cependant, comme tout le monde, c’est ce "booking" "supermanesque" dont celui-ci a bénéficié pendant beaucoup trop longtemps, et qui a engendré parfois des incohérences scénaristiques grotesques mais surtout bon nombre de frustrations et de rejets de la part des fans - sa clientèle.
Effectivement, depuis 2014-2015, la WWE nage à contre-courant en ce qui concerne le 'Big Dog'. Il faut dire que la fédération de Stamford est la spécialiste en la matière, n'hésitant jamais à "pusher" son favori en dépit de sa popularité. Résultat ? La mayonnaise n’a jamais pris pour le Samoan. Le premier exemple flagrant était sa victoire lors du Royal Rumble 2015 qui a été très mal accueillie par les fans, considérée sans surprise et donc par conséquent, dénuée de saveur. Connaissant l'obstination de Vince McMahon, tout le monde s’y attendait - mais tout le monde espérait que Daniel Bryan, alors de retour, l'obtiendrait. De même pour sa victoire face à Triple H lors de WrestleMania 32. Finalement, la WWE essayait à chaque fois de faire aimer Roman Reigns par la force, avec de nouvelles tactiques qui n’étaient que très peu différentes les unes des autres sur le fond et la forme. Le coup de grâce aura été sa victoire l’année suivante face à l’Undertaker, à WrestleMania 33 sur son terrain, qui aura provoqué la fureur de l’univers de la WWE. On ne touche pas au 'Deadman' et encore moins pour (possiblement à ce moment-là) son dernier match ! Pourtant, la WWE pensait naïvement - et à tort - à l’époque que cette victoire allait attirer la sympathie des fans envers Reigns, "over-crédibilisé" par un tel accomplissement. Le lendemain, à Raw, la réaction fut sans appel : lorsque Reigns déclara, vindicatif, que "c'était désormais son jardin", il devenait instantanément plus détesté que jamais. Un déferlement de haine sur lequel il joua lui-même, se prenant pour un "heel" que Vince McMahon voyait comme un "top babyface". Une situation un peu injuste pour le lutteur, il faut le dire, qui n'est pas responsable de son "booking" désastreux.
Reigns-Strowman ou quand un "Vince's Boy" s'en prend à un autre
A quelques jours de Fastlane 2017, Michael Cole sonne l'air inquiet : "Que va-t-il falloir à Roman Reigns pour venir à bout de Braun Strowman ?". Le "monstre parmi les hommes" avait déjà écrasé toute forme de concurrence et s'était mis en tête de provoquer lui-même le 'Big Dog' à défaut d'affronter un challenge suffisant. L'ancien sbire de Bray Wyatt était, à l'image de son parcours de destruction, rapidement devenu le nouveau "chouchou" du public : un homme, certes archétypique des envies du Chairman, mais qui n'avait peur de rien ni personne et qui était peut-être le seul à pouvoir prétendre à l'exécution de Roman Reigns.
Le Samoan s’avançait donc effectivement vers un match potentiellement très difficile pour lui ... Sa dominance privilégiée allait peut-être écourtée. Seulement, il s'en est sorti vainqueur comme toujours, après avoir été dominé pendant une majeure partie du match, à l’aide de seulement quelques Spears tel un véritable Superman du catch - décrédibilisant ainsi son adversaire et tout le travail qui avait été accompli autour de ce dernier lors des précédentes semaines. Strowman aura beau continuer de le brutaliser par la suite, il n'aura pas le moment resplendissant comme Reigns à 'Mania le mois suivant. Et même si sa popularité lui a permis de survivre à cette déconvenue, l’histoire s’est malheureusement répétée à l’identique aujourd’hui avec leur match à Elimination Chamber 2018. De quoi frustrer finalement un grand nombre d’entre nous : que ce soit un héros élu par le public, comme Daniel Bryan, ou une force inarrêtable choyé par la direction, telle Braun Strowman, Roman Reigns semblait garantie de recevoir un traitement à sa seule faveure. Comment la WWE allait-elle donc faire pour renverser la tendance à l'approche de l'un de ses plus gros Main-Events ? Comment comptait-elle saisir sa dernière chance de faire accepter sa "top-star", en remplacement du départ d'une poule-aux-oeufs-d'or (sur laquelle elle pouvait encore se reposer) repartant pour d'autres pâturages ?
Lesnar vs. Reigns II : Un renouveau en terme de "booking" ?
Vous le savez sans aucun doute, Reigns et Lesnar s’affronteront dans quelques jours lors de Wrestlemania 34 avec le titre Universel en jeu. Mais qu’en est-il de ce match ? Le "booking" est-il encore selon le même schéma habituel et frustrant ? Selon mon humble avis, pour la première fois, la WWE a enfin "booké" Roman Reigns de la meilleure des manières possibles, et je vais vous expliquer pourquoi.
A la grande différence des précédentes "storylines", il en est fini du "je suis le plus fort, c’est mon jardin, je suis son gros chien et personne ne me battra !" répétitif de Roman Reigns, toujours aussi désespérant qu’énervant. Non, cette fois-ci le Samoan a changé de disque, ce qui rend cette histoire entre les deux hommes intéressante à suivre. En effet, celui-ci se compare enfin aux fans de la WWE : il va tous les jours au travail, comme eux, ce qui rend l’identification plus simple entre le public et le lutteur. Tout en pointant du doigt l’attitude irrespectueuse de son adversaire, qui n’est que rarement là. On nous décrit ainsi 'The Beast' comme un homme qui n’a d’yeux que pour lui, et qui ne respecte personne, marquant ainsi plus fortement la limite entre le "heel" et le "face" dans cette rivalité. Difficile d'huer une personne, comme soi (ou presque), qui ose critiquer, justement et légitimement, un priviligié en dépit des chances d'être puni !
Si ça a déjà été le cas par le passé, pour forcer encore un peu plus le public à le soutenir, Roman Reigns défie actuellement l’autorité d’une manière plus subtile, s’attaquant ainsi verbalement au grand patron Vince McMahon, l'humiliant presque en allant le chercher dans sa cachette de producteur de l'émission. Une belle tentative d'aller à l'encontre de la relation de favori qu'il entretient pourtant avec lui en dehors du "kayfabe". De cette manière, il se mélange un peu plus à la foule, ce qui donne envie de plus le soutenir. Il adopte ainsi une attitude plus chevaleresque, en n’hésitant pas à se confronter à Lesnar les mains menottées, et à quand même revenir le défier une semaine plus tard, après avoir pris une dérouillée monumentale.
En somme, le "booking" du 'Big Dog' ces dernières semaines est plus plaisant, pour une fois. On est très loin du mauvais "booking" pré-WrestleMania 31 pour sa première rencontre avec Lesnar, quelques mois seulement après la dissolution du Shield. On aurait pu même croire que l’amélioration du "booking" aurait entraîné un certain suspens quant au vainqueur du match, mais malheureusement un autre facteur s’est mêlé à la fête. En effet, les rumeurs concernant le retour de Brock Lesnar à l’UFC font pencher la balance du côté de Reigns pour WrestleMania, ce qui casse un peut tout le suspense, dommage… Roman Reigns est peut-être simplement malchanceux, vous ne croyez pas ?
Nostalgia Act #1 : Ce show qui m’a rendu fan de la TNA
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- Le 28/03/2018
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~ par Ludovic H. ~
Vous l’aurez sans doute compris, je suis un grand nostalgique : mes précédentes chroniques, Back To The Past, en étaient déjà la preuve. Mais vous savez quoi ? C’est bien d’être nostalgique. Certes, cela peut rendre parfois triste lorsqu'on s'aperçoit que les choses ont changés dans la mauvaise voie (et dans le cas de la TNA, on a été servi !), mais cela apporte aussi de bons souvenirs, et c’est sur cet aspect-là que nous allons nous concentrer. Pour ce faire, je vais évoquer avec vous ce show qui m’a fait aimer la TNA ... et ce n'est pas celui que vous croyez : Genesis 2010.
Remise en contexte
Nous sommes au début de l’année 2010. J’étais encore un jeune fan de catch, et comme la plupart des fans de catch de mon âge, je suivais uniquement la WWE. Même si j’avais entendu parler de la TNA auparavant – notamment au travers des émissions sur TF6 en 2008 – je ne m’y intéressais pas beaucoup ... jusqu’à ce que je décide d’acheter un DVD de cette fédération, en l’occurrence Genesis 2010. Alors pourquoi ai-je aimé la TNA à partir de ce moment-là ? Comment ce PPV emblématique de l'ère Hogan-Bischoff tant décriée et éloignée de l'ADN initial de la TNA a-t-il fait de moi un fan ? Voyons ensemble la réponse.
Le chemin transitoire parfait entre la WWE et la TNA
Il me semble que Genesis 2010 est tout simplement le show parfait pour passer d’un produit (ici, celui de la WWE) à l’autre (celui de la TNA), quand on ne connaît pas beaucoup cette dernière. Non pas parce que la qualité était exceptionnelle – Genesis étant, dans sa globalité, un PPV seulement moyen – mais bien parce que c’est sans doute la période où l'on pouvait croiser le plus de visages familiers. Le grand et légendaire Hulk Hogan venait tout juste de débarquer dans la compagnie de Dixie Carter pour ainsi en prendre la direction aux côtés de Eric Bischoff, avec leur lot de belles promesses et de plans alléchants pour le futur. Rien que ça. De plus, des noms comme Kurt Angle, Brian Kendrick, Mr. Anderson (ou Kennedy, comme vous voulez), Kevin Nash et d'autres pouvaient permettre au nouveau spectateur de ne pas se perdre dans cet océan de nouveautés. Sans parler du retour à l'écran de Jeff Hardy après avoir quitté la WWE quelques mois plus tôt, mais qui n'était malheureusement pas présent ce soir là. Beaucoup de choses pouvaient donc potentiellement attirer quelques néophytes vers la compagnie d’Orlando.
Un préambule à la X-Division et un Main-Event de grande qualité
Deux choses marquantes, ou plutôt deux matchs en particulier, avaient attirés mon attention. Tout d’abord le match d’ouverture qui opposait un "TNA Original", Amazing Red - alors inconnu au bataillon pour moi et beaucoup d'autres - face à l’expérimenté Brian Kendrick. Ne sachant pas encore ce qu’était la X-Division à l'époque, ce match avait retenu un peu plus mon attention que d’autres. Comme l’a ensuite très justement dit Célian Varini, commentateur français de la TNA : "Ce n’est pas une question de poids, c’est une question de style". Il s’agit ici d’un style relativement aérien, précisons-le très peu présent sur les rings de la WWE à ce moment-là. Et cette phrase a dû en ravir plus d’un, sachant très bien aujourd’hui que cette fameuse X-Division a longtemps été ce qui rendait la TNA si unique. Quoi qu’il en soit le match entre les deux hommes a effectivement loué la description faite précédemment, mêlant ainsi rapidité, prises acrobatiques et moments forts. De quoi donner envie à n'importe qui d’en voir plus !
Mais un autre match était d’un niveau que je n’avais point soupçonné alors. Il s’agit du Main-Event entre Kurt Angle et un certain AJ Styles - qui était pour moi inconnu à cette époque. Si Genesis est le show qui m’a fait pour la première fois apprécier cette fédération, c'est ce match-ci qui a définitivement fait pencher la balance du côté positif pour le reste des années à venir. Non seulement parce que le match était d’une grande qualité, mais aussi parce que je venais de découvrir ce fameux AJ Styles, livrant alors une immense performance dont lui seul a le secret (et qui aurait pu presque consister à elle seule le sujet de cette chronique !).
Un public peu nombreux mais ô combien fervent
Enfin, pour bien emballer le tout dans une bonne ambiance, le public était particulièrement fervent ce soir-là. Pourtant, en voyant la faible capacité de l’Impact Zone – véritable temple de la TNA pendant des années et, d'une moindre mesure, encore aujourd'hui – tout fan de la WWE, habitué aux très grandes salles, aurait pu se dire que le public allait être discret. Mais ce fut loin d’être le cas. Dès le premier match, ces derniers étaient bien présents, à réagir à chaque grosse prise avec des rugissements de plaisir, suivi de ce mythique chant "TNA ! TNA ! TNA !" qui montrait à quel point ces derniers étaient fiers d’être ici et fiers d’être fans de cette fédération. Quand on compare cela avec le public fantomatique actuel de la TNA, on a de quoi, justement, être nostalgique.
NB : TNA Before The Bell était un programme YouTube d'avant PPV expliquant le contexte et les enjeux de l'événement, comme ici pour Genesis 2010.
La Review Press #4 : La sélection mensuelle d'articles catch à lire
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- Le 13/03/2018
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Wouah ! Les Golden Lovers se re-aiment à nouveau ! NXT s'offre un match 5 étoiles ! Braun Strowman se découvre chanteur et musicien ! Impact Wrestling propose enfin un show sans faute et la Ring of Honor, un excellent PPV seule ! Bury The Bear est en fait Kenny Omega ! ... Mais ce n'est pas normal tout ça !
En effet, voix intérieure peu originale, parce que ce n'est pas tout, tu oublies : Fabulous Moolah encore honorée comme si de rien n'était, Kid Rock au WWE Hall of Fame, Rey Mysterio blessé avant Strong-Style Evolved, la Ring of Honor loin d'être sortie d'affaire, Tomohiro Ishii vs. Kazuchika Okada qui n'arrivera pas encore ... et encore tout le reste qui repose ci-dessous, dans la quatrième édition de la Review Press !
WWE
-- Après l'entrée de Kid Rock dans son Hall of Fame et avant l'officialisation de John Cena vs. The American Bad-Ass à WrestleMania 34, la WWE a annoncé l'inauguration de la première Fabulous Moolah Memorial Battle Royal au Superdome. Toujours dans la poursuite de sa campagne médiatique prônant l'égalité hommes-femmes sur son ring, elle devrait devenir une tradition annuelle similaire à l'Andre The Giant Memorial Battle Royal masculine, démarrée justement à la Nouvelle Orléans en 2014. Si le tout-premier Women's Royal Rumble a été une décision bénéfique et félicitée, celle-ci n'a jusque là reçu que de la haine - la révolution (forcée quoique bénéfique sur le ring) est devenue scandaleuse.
Pourquoi ? Parce que The Fabulous Moolah, figure pionnière dans la propagande menée par Stephanie McMahon et ses sujets, n'est autre que la femme la plus diabolique de l'histoire du catch. Manipulation politique, racket, maltraitance, proxénétisme, complicité de viol : cet article-forum effarant (déniché par Maffew de Botchamania) déballe toute l'étendue de son casier insoupçonné pour celui qui ne connaîtrait d'elle que ce que la WWE a choisi de lui montrer.
-- Dans la même veine, VoxCatch a proposé une remise en question détaillée de cette "Women's Revolution" tant agitée par la WWE, qui regarde ailleurs quand ça l'arrange : inégalité des salaires, sexisme et tout le tutim. Moins violent mais tout aussi éclairant !
-- Là où la WWE passe, le débat ... surgit ! Depuis le 10 mars, la chaîne TV française L'Equipe 21 diffuse désormais tous les samedis matins une heure compactée de RAW commentée par Christophe Agius et Florian Gazan. Si c'est sans doute un bon signe pour la nouvelle génération de fans de catch à venir (et un programme de plus pour allonger le samedi matin devant la télé, pour mes neveux ^^), ce retour de la WWE sur la TNT n'est pas sans rien à redire. Ainsi ai-je lancé un débat Twitter très animé, dans le bon sens du terme, tout en argumentation, en exemples et en contre-exemples. Pour le coup, un bon signe de l'état intellectuel de la communauté française de fans de catch actuelle !
Japon
-- Dans le monde médiatique d'aujourd'hui, on peut même trouver des perles dans un coin perdu de Twitter. Suite à la reformation tant attendue du duo de Kenny Omega et Kota Ibushi, un "twittos" a publié une Twitter Thread entière consacrée au moindre détail de leur histoire commune, racontant fabuleusement bien leur relation "kayfabe". Un magnifique complément d'information à la toute aussi magique et émotionnellement chargée (mais "NJPW-centric" ) vidéo de Showbuckle :
-- En parlant d'émotions fortes, c'est toujours avec un plaisir un peu triste que de repenser à la fin de carrière (momentanée ? :/) de Katsuyori Shibata. C'est sûrement ce qu'a ressenti notre ami Vincenzo du Coin du Bourrin lors de la rédaction de son très bon article sur les conséquences de la pratique d'un style trop réaliste, comme celui du "strong-style" à la Shibata. Une superbe vulgarisation du phénomène dans la lignée de mes nombreux articles (et un reportage !) sur le sujet.
-- L'annonce s'est faite discrètement et seulement unilatéralement il y a à peine quelques jours. La New-Japan Pro-Wrestling tiendra en juin un show spécial en Floride, dans le célèbre Ocean Center (une salle de 9000 personnes, qui a vu deux "heel-turns" de Hulk Hogan - en 1996 et en 2010), en collaboration avec la convention de jeux-vidéo CEO. Souvent parrainnée par Kenny Omega (qui y avait notamment rencontré Xavier Woods l'an dernier dans un combat de Street Fighter) à de multiples reprises, cette convention américaine n'a donc pas eu besoin de passer par la ROH, alliée locale de la NJPW, pour avoir le feu vert. Quand Joe Koff disait qu'il n'avait "rien contre un show NJPW only" en Californie (car région très peu fréquenté par la ROH), il ne pensait pas que celle-ci irait sur son territoire ... Une très bonne analyse développe tout cela et remet parfaitement en question l'avenir, définitivement en pente, de la relation NJPW-ROH.
-- Pour finir sur la NJPW, pour ceux qui voudrait la découvrir pour la première fois ou la découvrir davantage (et ce, sans jeu de mots osé), ne cherchez plus, notre cher Florian de Catch Au Quotidien a écrit l'article qu'il vous faut !
Ailleurs
-- Les choses changent, lentement mais sûrement, pour le catch français ... Ca se sent. Et même ça se voit ! Dans deux excellents articles signés VoxCatch, deux extrémités du spectre du catch français sont observés et décortiqués. La première, Wrestling Stars, est une promotion familiale qui pendant ces belles heures (celles, les mêmes pour tous, de l'apogée de l'ère NT1) remplissait presque le Cirque d'Hiver. Elle n'est pas tout à fait du côté du progrès mais se débrouille malgré tout. La seconde sort enfin du lot sur la scène parisienne après plusieurs années de travail acharné, notamment avec un show qui aura rassemblé toute la famille média catch : SuperClash II.
-- Les choses changent aussi du côté des médias plus "mainstreams". Dans une publication inattendue, Vice France a laissé la parole à une catcheuse française indépendante du nom de Camille Grignon. Un magnifique portrait de la réalité du catch français : sa précarité mais aussi son avancée.
-- Il y a deux ans presque tout juste, je démarrais une nouvelle chronique sur CAQ, analysant le catch non-WWE avec un point de vue parfois un peu alternatif (et donc précurseur de ce présent site) avec une tribune sur la dégringolade créative et in-ring à venir pour la Ring of Honor. Deux ans plus tard, les matheux de Voices of Wrestling confirment mes craintes dans un article plein de statistiques, de tableaux et de graphiques, dont ils ont seuls le secret. (Enfin, ceci prouve cela, seulement si vous n'avez pas vu l'excellent 16th Anniversary Show ...)
-- Après tout qui a besoin de la ROH, quand les "storylines" de Being The Elite se suffisent presque à elles-mêmes ? C'est la question que l'on se pose après la lecture de cette interview des Young Bucks sur Sports Illustrated, ou les deux génies qui ont montré comment aujourd'hui on pouvait jouer avec le "kayfabe". A la croisée des regrettées Kevin Steen's Weekend Escapades et les EVOLVE Mini-docs de Kenny Johnson, les créations des Young Bucks sont exactement ce dont le catch américain a besoin (et ce dont je n'arrête pas de parler depuis des années !!! #modestie).
-- Enfin, j'aimerais féliciter une nouvelle fois la fusion (ou plutôt la gentille phagocytose) des Cahiers du Catch avec VoxCatch et j'invite les nouveaux fans de catch à découvrir la pensée des anciens, "alternative" à leur manière avant l'heure.
Le podcast du mois
-- Le New-Japan Purocast est peut-être la meilleure source d'analyse concernant tout ce qui tourne autour de la NJPW. Ses deux podcasteurs possède une alchimie proche des meilleurs duos de commentateurs de l'histoire du catch - Gorilla Monsoon & Jesse Ventura ou Jim Ross & Paul Heyman en tête. Ainsi, quand parfois un désaccord éclate, la discussion s'enrichit d'une belle argumentation, le pour valant autant que le contre. Commentant le très bon doublet d'Honor Rising 2018, dans l'un des derniers épisodes, ils se sont attelés un instant à savoir comment Kenny Omega pourrait bientôt "main-eventer" un show de la NJPW au Madison Square Garden !
La vidéo du mois
-- Entre le documentaire promotionnel sur NJPWWorld pour le retour des Golden Lovers ou encore le chef d'oeuvre annoncé d'HBO sur André Le Géant, ils sont nombreux les documentaires catch à pleuvoir ces temps-ci. Pourtant, il y en a un qui sort du lot ce mois-ci. Il est consacré au le plus grand catcheur mexicain inconnu de l'histoire du catch et le catcheur favori des joyeux drilles de Being The Elite : Chico El Luchador !
NJPW : rayonnante en 2017, douteuse en 2018 ?
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- Le 09/02/2018
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♦ Article originellement écrit les jours suivants Wrestle Kingdom 12 ♦
Le plus dur est à venir, pour la New-Japan Pro-Wrestling. Si 2016 a été l’année de la reprise en main, suite à un exode surprise, 2017 a été celle de la brillance.
La NJPW a brillé par son catch d’une qualité sans précédent tout au long de l’année : sur les 10 matches notés 5 étoiles ou plus par Dave Meltzer, 8 proviennent de shows de la New-Japan, y compris les 4 notés plus de 5 sur 5. La NJPW a aussi brillé par sa croissance économique : d’août 2016 à juillet 2017 (l’année fiscale japonaise), ses recettes ont atteint 34 millions de dollars (21% de plus que l’année précédente) - une recette record si ce n’était sans compter l’année 1997, époque où elle remplissait encore quatre stades par an. La NJPW a enfin brillé par sa percée dans le marché occidental, notamment grâce à deux shows “sold out”, une augmentation du nombre d’abonnés à son service NJPWWorld et de téléspectateurs américains sur AXS TV ainsi que d’immenses ventes de produits dérivés.
2018, l'année des dilemmes
Et pour démarrer l’année 2018, elle a attiré plus de 35.000 fans payants, japonais et occidentaux, pour son Wrestle Kingdom 12 au Tokyo Dome - une première en 15 ans. De plus, grâce au buzz suscité par le “dream match” Omega vs. Jericho, NJPWWorld doit avoir gagné quelques milliers de nouveaux abonnés. Sans compter sur son prochain retour à Long Beach dans une salle deux fois plus grande que la précédente, et un week-end estival pour le bouquet final du G1 Climax 28 prévu au Madison Square Garden du Japon, le Nippon Budokan - une autre première, en 15 ans.
La New-Japan Pro-Wrestling est aujourd’hui l’alternative principale et incontestée du catch mondial. Certes loin de la puissance financière et médiatique de la WWE, elle constitue un numéro deux difficilement détrônable par quiconque sur le marché. Titillée par la Dragon Gate et la DDT, et effleurée par les renaissantes AJPW et Pro-Westling NOAH, la NJPW n’a cependant aucun véritable concurrent sur son territoire. Quant au reste du monde, elle n’a pour seule ennemie que la compagnie de Vince McMahon : si ce n’était sans son alliance, la Ring of Honor n’aurait sans doute pas eu autant de succès en 2017 (une récompense cela dit bien méritée pour l’avoir elle-même aidée à pénétrer le marché américain).
Et pourtant, c’est en cette nouvelle année 2018 que tout va se jouer. Le “booking” du 4 janvier, et même du soir suivant, New-Year Dash! 2018, en a donné un aperçu aussi excitant qu’inquiétant. En effet, deux grands dilemmes ont été soulevés et devront être réglés afin de déterminer son avenir. Prendre le risque de parier sur la nouveauté et sur l’instant présent, ou consolider ses acquis et conserver des méthodes sûres mais limitées ? Et se lancer pleinement et frontalement dans la conquête du catch occidental ou prendre soin du cœur de sa clientèle et reprendre complètement le contrôle de son territoire national ? L'époque de la reconstruction progressive, aux risques distillés, calculés et mesurés, est révolue. 2018 sera l'année du quitte ou double.
Okada ou Naito : y'a-t-il une top-star de trop ?
A Wrestle Kingdom 12, la NJPW a choisi de protéger son ‘Ace’, Kazuchika Okada. Symbole de sa renaissance réussie, ce dernier n’était pourtant pas le favori, ni du timing ni des fans. Propriétaire du record du plus long règne et du plus grand nombre de jours en tant que champion poids-lourd IWGP, il est déjà au sommet de la New-Japan et, on peut le dire, du monde du catch. Comme je l’écrivais pour le récompenser d’avoir été désigné Catcheur de l’Année 2017 aux Alternative Year-End Awards, “il vient juste d’avoir 30 ans [et] il est déjà un véritable dieu du catch”. Et même si à notre échelle, il peut être considéré comme “l'emblème du catch alternatif”, la majorité des fans japonais de la NJPW le perçoivent aujourd’hui comme le champion invincible de la compagnie, qui empêche le rêve de Tetsuya Naito de se réaliser. Le leader de Los Ingobernables de Japon mérite la ceinture d’Okada, autant qu’il la mérite et autant que Kenny Omega la mérite.
Gedo, l’un des principaux “bookers” de la NJPW derrière la caméra, a souhaité protéger et solidifier le statut de son chef d’œuvre qu’est Kazuchika Okada. Pour ce faire, il a rejeté ce que le “timing” lui dictait : répondre aux fans japonais (et un bon nombre de fans occidentaux), souhaitant voir enfin Tetsuya Naito être récompensé pour ses efforts. En conséquence, Naito a été acclamé le lendemain à New-Year Dash! 2018 tandis qu’Okada a été accueilli dans l’hésitation voire la colère (et il s’en est d’ailleurs joué). Le toujours “tranquilo” avait joué la veille le challenger pressé de réaliser son destin et terminer sa transformation, ressortant des astuces passées et faisant ressurgir une attitude plus proche de son ancien soi - tentant plusieurs fois le Stardust Press, son ancien “finisher”. Si la NJPW a déjà en tête une revanche, avec le programme de remontée de la pente qui va avec, voyant à son terme un Naito plus malin, plus calculateur, plus “lui-même” remporter le titre, face peut-être à un Okada trop confiant et imbu de lui-même, peut-être qu’une telle narration se justifiait.
Mais les fans seront-ils encore à fond derrière l’Ingouvernable à ce moment-là ou se seront-ils lassés, attristés de ne pas avoir eu ce qu’ils désiraient si ardemment ? Et si finalement, rien de tout cela n'arrive ou n'est prévu, comment Naito s’en remettra ? Comment la compagnie gérera le fait d’avoir négligé sa top-star #2, l’une des raisons principales de la recrue d’essence du nombre de ses fans sur son propre territoire ? Tanahashi n’en a plus pour longtemps, Hirooki Goto a déjà été délaissé par les fans et Katsuyori Shibata pourrait ne plus jamais remonter sur le ring … Même avec un Okada tout-puissant, à l’instar d’Antonio Inoki à la belle époque, que se passera-t-il dans le cas d’un accident de parcours ou d’un autre manque de considération du public ? C’est en cela que cette première grande décision de 2018 risque d’influencer l’avenir de la NJPW, d’une façon difficilement modifiable.
Kenny Omega, le capitaine du navire “USA”
Qu’en est-il pour la top-star #2 bis de la NJPW ? Source d’une hype international immense, partagée avec un surprenant Chris Jericho, à l’occasion de Wrestle Kingdom 12, Kenny Omega risque d’être encore au centre de toutes les attentions dans les mois à venir. Entre le rôle proéminent qu’il jouera sans doute à Strong-Style Evolved en mars puis à ROH Supercard of Honor en avril, et son programme sous-jacent de longue durée déjà lancé l’opposant à Cody Rhodes et Kota Ibushi (et impliquant peut-être une scission du Bullet Club), ‘The Cleaner’ prendra définitivement une place décisive cette année au sein de la NJPW, qui ne veut pas laisser tomber tout le travail effectué en vue d’une invasion formelle sur le territoire américain. L’actuel leader de The Elite serait certain de devenir probablement l’homme qui mettra enfin un terme au légendaire règne record d’Okada.
Car, même si les titres US et Inter-Continental sont aujourd’hui des moyens de “faire patienter” ceux qui mériteraient le prestigieux titre poids-lourd IWGP, il n’y a qu’un ‘Ace’ à abattre pour être au sommet - un constat illustré à WK12. Vaincre Okada et s’arroger le titre de champion IWGP donnerait automatiquement à Omega la tâche de “mener le navire” et permettrait ainsi à la NJPW de faire passer son expansion internationale à la vitesse supérieure (entre autres, se débarrasser sa politique conservatrice d’organisation d’événements sur place et donner la main à encore plus de “gaijins” - Juice Robinson, Trent Berreta, Jay White et même Zack Sabre Jr. en tête, chacun à sa mesure un peu délaissé par ce doublet Wrestle Kingdom-Dash!). Cette direction alors prise, le recouvrement de ses forces passées chez elle, au Japon, redescendrait forcément dans l’ordre des priorités mais en aucun devra-t-elle l'abandonner. C’est un défi qu’elle devra relever, sans quoi le Tokyo Dome recommencera à se vider - et ses caisses aussi.
Mais si un petit vent de fraîcheur inattendu venait soudain chasser ses nuages de doutes et d’appréhension ? Si, comme beaucoup le prophétisent depuis des mois, un homme providentiel venait “tout arranger” ? Si, à l’instar de la surprise d’Alpha vs. Omega en 2017, la NJPW ravivait le feu du “Yes! Movement” et s’octroyait les services de Daniel Bryan ? Après tout, son contrat avec la WWE devrait s’arrêter en septembre 2018 (si les rumeurs sont exactes) et ce dernier n’a jamais caché son envie de retourner sur le ring et sa frustration avec Stamford … Ainsi, pour la New-Japan, 2018 pourrait tout aussi bien être l’année du quitte au double, que du triple : “Yes ! Yes ! Yes !”