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Les 10 meilleurs "faces" et "heels" de l'Histoire du catch
Le 29/04/2016
A l'AccorHotels Arena de Paris Bercy ce vendredi, curieuses étaient les réactions d'un public surprenant à l'égard des catcheurs présents ce soir-là. Surtout à une époque où le plus détesté et rejetté du roster est un héros, le champion du monde incontesté et bourreau de la tyrannique Authority que se veut être Roman Reigns. A se demander ce qui fait un vrai bon "babyface" et un excellent "heel". Et à cette interrogation rejoint l'envie naturelle de classer les meilleurs exemples possibles de ces notions, pour mieux les illustrer et donc les comprendre. L'idée m'est donc venu d'établir les plus précis et légitimes Top 10 des meilleurs "heels" et Top 10 des meilleurs "faces", à ma modeste connaissance.
Attention ! Ici ne seront donc pas retenus ceux qui ont simplement été immensément populaires en dépit du reste, à l'instar de Daniel Bryan en 2014, ou ceux qui ont réussi à inspirer les envies les plus meurtrières, tel Larry Zbysko quand il trahit Bruno Sammartino. Aussi, seront écartés les "tweeners", autant ceux aux tendances de "heel" (eg. Brock Lesnar post-SummerSlam 2014) que les autres, plus "faces" (eg. 'Stone Cold' Steve Austin post-WrestleMania 13) qui incarnent la plus réelle et nuancée des options, mais ne sont, ipso facto, pas des exemples concrets à considérer dans un alignement "kayfabe" standard. Dans ces deux classements ne seront compilés que ceux qui, en adéquation avec le "booking" idéal (lequel, suivant les désidératas du public touché), ont su être assez héroïque, touchant et appréciable - dans le cas des "babyfaces" - ou assez détestable, cruel et manipulateur - dans le cas des "heels" - pour exorter l'émotion voulue à leur public.
Back To The Past #4 : WWF Wrestlemania X8
Le 25/04/2016
Bien le bonjour, et bienvenue pour le quatrième numéro de Back To The Past ! Dans cette nouvelle chronique sur The Alt, je vais analyser un ancien Pay-Per-View de votre choix (chaque mois, vous pourrez élire au choix l'un de deux, ou plusieurs PPVs proposés sur ask.fm/Rollins_Thefuture), à la fois dans son déroulé match-par-match et dans son importance contextuelle.
A propos du PPV

Ce mois-ci, je vais m'attaquer à la dix-huitième édition du 'Grandest Stage of Them All', WrestleMania X-8 ! J'ai en effet voulu être en adéquation avec le contexte actuel, avec WrestleMania 32 désormais dans les livres d'Histoire. Ce PPV s'est déroulé le 17 Mars 2002 au Skydome de Toronto, dans l'Ontario au Canada. C'était le deuxième passage de la WWE dans cette arène pour un WrestleMania, après la sixième édition. Sur place, le spectacle a attiré 63 237 personnes dans une salle comble. Ce WrestleMania est assez spécial, puisque c'était le dernier WrestleMania épinglé du sigle « WWF » mais également le dernier show avant la « Brand Extension ». Cette grande affluence de spectateurs a permis à la fédération de Stamford de récolter quelque 6 millions de dollars de recette sur place, et 860 000 de téléspectateurs payants.
Avant de passer au vif du sujet et de développer un peu plus à propos de ce show, regardons brièvement les résultats de cet événement :
- Rob Van Dam b. William Regal © pour devenir champion Intercontinental
- DDP © b. Christian et conserve son European Championship
- Goldust vs Maven © pour le titre Hardcore, se termine en no-contest
- Kurt Angle b. Kane
- The Undertaker b. Ric Flair dans un match sans disqualification
- Edge b. Booker T
- Steve Austin b. Scott Hall (accompagné de Kevin Nash)
- Billy & Chuck © b. APA, The Hardy Boyz, et les Dudleys Boys dans un 4-corners elimination tag team match pour conserver les titres par équipe.
- The Rock b. Hollywood Hulk Hogan
- Jazz © b. Lita et Trish Stratus et conserve son titre féminin
- Triple H b. Chris Jericho © (accompagné de Stephanie Mcmahon) et devient le nouveau Undisputed Champion.
Comme vous pouvez le constater, cette carte était plutôt bien remplie. Voyons maintenant si celle-ci a tenu toutes ses promesses.
Le match-par-match
Le plus grand show de l'année s'ouvre par un match comptant pour le titre Intercontinental opposant William Regal à Rob Van Dam. Grâce à ce match très intéressant, nous avions la possibilité de commencer la soirée d'une très bonne manière.
Le match ne s'est pas avéré décevant, puisque les 2 lutteurs nous ont offert un match de haute volée pour attaquer ce WrestleMania. Le rythme de l'affrontement était effectivement très rapide, alors que les 2 lutteurs – autant Rob Van Dam que William Regal – enchaînaient les grosses prises. Notamment une Half-Nelson Released German Suplex dévastatrice dont seul William Regal a le secret. En outre, c'était un match assez brutal, comme pouvaient en témoigner les bouches en sang de William Regal et de Rob Van Dam. Malgré la durée assez courte de ce match, les 2 lutteurs ont su utiliser parfaitement le temps qui leur était imparti pour nous offrir un bon premier affrontement.
Le match suivant opposait Diamond Dallas Page à Christian avec le titre Européen en jeu. Dans les semaines précédant WrestleMania, DDP était positionné comme le mentor de Christian, avant que ce dernier ne le trahisse. Un match entre les 2 hommes a donc naturellement été organisé pour 'Mania 18.
Pour être honnête, il n'y a pas grand-chose à dire à propos de ce match. C'était un match un peu plat et monotone, sans réelle saveur. De plus, la fin semblait très hésitante. C'était donc un match à oublier.
Passons maintenant au troisième match de la soirée qui opposait Goldust à Maven pour le titre Hardcore. Seulement, il n'y a presque pas eu de match entre les 2 lutteurs. Rappelons que la règle du « Hardcore 24/7 » était appliquée pour ce titre. Cette règle – créée par Crash Holly lors de son règne – stipulait que le titre Hardcore était défendu 24 heures sur 24, et 7 jours sur 7. Après 3 minutes de combat, Spike Dudley est intervenu (sans pour autant être impliqué dans le match) et il a remporté le titre, avant que d'autres lutteurs ne le poursuivent. Ce match a été l'introduction d'un fil-rouge qui a duré tout le long du show. En effet, de nombreuses personnes auront essayé de quitter l'arène avec le titre. Notamment The Hurricane, Molly Holly ou encore Christian. Toutes ces scènes étaient fort divertissantes et drôles, et elles ont permis de très bien rythmer la soirée.
Le match suivant opposait Kurt Angle à Kane. Il s'agissait d'un match simple sans enjeu.
Cet affrontement entre les 2 hommes était assez bon. C'était un match plutôt classique certes, mais pas désagréable à regarder. Malheureusement, la fin du match un peu « botchée » a laissé un goût un peu amer à l'ensemble de la rencontre. Mais en faisant abstraction de ce détail, le rendu était convenable.
On passe maintenant aux choses sérieuses avec le match opposant Ric Flair à The Undertaker dans un match sans disqualification. A l'époque, Ric Flair était un des patrons à la WWE (revenant à la fédération pour la première fois depuis 1993, il s'était placé comme associé de Vince McMahon, au lendemain des Survivor Series 2001 et de sa victoire sur The Alliance). Ce dernier n'appréciait pas les actions de l'Undertaker. En effet, celui-ci avait agressé The Rock et lui avait porté un « Tombstone Piledriver » sur une voiture. Lors de No Way Out 2002 – un mois avant WrestleMania 18 – Ric Flair avait alors attaqué l'Undertaker pendant son match face à The Rock. 'The Deadman' voulait ainsi sa revanche et il demanda ensuite un match face à Ric Flair. Une proposition qu'il refusa. Pour le faire changer d'avis, The Undertaker attaqua des proches de Ric, notamment son ami Arn Anderson ou encore son fils. Tout ceci poussa Ric Flair à accepter la proposition du 'American Bad-Ass' pour un match à WrestleMania 18.
Concernant l'affrontement en lui même, ces 2 légendes des rings nous ont offert une très belle bataille – bien que dominée par The Undertaker dans son ensemble. D'ailleurs, ce dernier n'y est pas allé de main morte sur Ric Flair, lequel a été passé à tabac pendant de longues minutes. Une intervention de Arn Anderson, et son magnifique Spinebuster, relança le match. Mais cela n'aura pas pour autant permis à 'The Nature Boy' de gagner, Undertaker restant invaincu à 'Mania avec une 10ème victoire. Ce combat était donc très bon, l'un des meilleurs combats de la soirée.
Après ce combat fort en intensité et en rebondissements, c'était au tour d'Edge d'affronter Booker T. Il est important de noter la grande importance de ce combat aux yeux d'Edge. En effet, lorsqu'il était bien plus jeune, il avait assisté à WrestleMania 6 dans cette même arène, théâtre de la victoire de l'Ultimate Warrior face à Hulk Hogan, son idôle. C'était donc pour lui un moment particulier, en tant que fan, et en tant qu'athlète également.
Cet affrontement était assez bon et intéressant à regarder, un peu à l'image du Kurt Angle contre Kane plus tôt dans la soirée. C'était, en d'autres termes, un combat classique mais efficace. Edge aura bien su nous faire rire avec sa tentative de Spin-A-Roonie un peu ratée. Mis à part ça, le combat s'est conclu avec une belle passe d'armes et de contres avant que Edge ne place son Edgecution pour remporter la victoire. C'était donc un bon combat.
Revenons maintenant à nos légendes, puisque Stone Cold Steve Austin allait maintenant combattre Scott Hall.
C'est Vince McMahon qui avait fait venir la nWo à la WWE. Le trio originel d'Hogan, Nash & Hall s'en était alors pris à Steve Austin, lui coûtant un match de championnat. Il s'en était suivi une rivalité très violente, entre Austin et la nWo, ce qui nous amena à un affrontement entre les 2 lutteurs lors du plus grand show de l'année. A noter que, hors caméra, Austin vs. Hogan était initialement prévu. Un projet de grande ampleur qui avait été catégoriquement refusé par Austin, connaissant la réputation d'Hogan et ne voulant donc pas ternir sa carrière qu'il sentait aller de mal en pis.
Malgré tout, il faut dire que ce match était très bon dans son ensemble. Pas forcément au niveau des performances dans le ring, mais plutôt par rapport au côté très divertissant de ce match. C'était presque un Handicap Match tant Kevin Nash était perturbateur. Il aura par tous les moyens tenté de faire perdre Austin, lequel avait réussi à s'en sortir en foudroyant Scott Hall de quelques Stunners surpuissants. C'était donc un match très divertissant et agréable à regarder.
Nous continuons ensuite avec le quatrième match de championnat de la soirée, qui opposait les champions Billy & Chuck à 3 autres grandes équipes dans un 4-Corners Elimination Tag Team Match.
Cet affrontement, pour les titres par équipe, était, en globalité, un bon match. Il avait une bonne durée et chaque équipe a pu montrer plus ou moins de quoi elle était capable dans ce match. On notera la Clotheline From Hell dévastatrice de Bradshaw sur un des deux champions, ainsi que la chute de Devon à travers une table à l'extérieur du ring. Ce combat était un bon match et il a contribué à continuer l'élan positif que le précédent combat nous avait offert.
Nous allons maintenant parler du combat le plus attendu de la soirée : The Rock vs. Hollywood Hulk Hogan, une affiche de légende.
Lors d'un précédent RAW Is War, The Rock proposa à Hulk Hogan un match à WrestleMania. Celui-ci accepta avant de se recevoir un Rock Bottom dans la foulée. Une rivalité sans merci avait organiquement éclaté ensuite entre les 2 légendes, voyant même Hulk Hogan enfermer The Rock dans une ambulance avant de lui foncer dedans avec un camion. Ceci symbolisait un combat sous haute tension, très anticipé, lors de WrestleMania.
Dès le départ, ce combat entre ces très grands catcheurs déchaîna le public comme jamais. Il est important de noter que The Rock était assez fortement hué par le public. Hogan était quant à lui acclamé. De plus, ce dernier avait demandé à ses compères de la nWo de rester en dehors de de combat, focalisant l'attention sur lui. Comme ce fût le cas pour le match Austin vs. Hall, ce match était très bon, non pas en terme de qualité dans le ring, mais de part son côté très divertissant. Car il faut dire qu'au niveau du in-ring c'était assez pauvre, tout comme le combat Austin vs. Hall. C'était également un combat très indécis du début jusqu’à la fin. Tout ceci s'est conclu par un excellent segment d'après-match, puisque la nWo avait décidé d'attaquer leur leader à la surprise générale, sauvé in extremis par The Rock. Les 2 hommes se sont ensuite montrés un respect réciproque, de quoi nous donner un beau « WrestleMania Moment ».
Nous allons à présent aborder l'avant-dernier combat de la soirée qui opposait Jazz – la championne féminine en titre – à Lita et à Trish Stratus dans un Triple Threat Match.
C'était un bon combat entre les 3 lutteuses mêlant rapidité, belles prises et « nearfalls ». Un bon exemple de l'excellente qualité de certains 3-Ways/Triple Threats. Chacune des lutteuses a eu son temps pour sortir ses prises fétiches. Et il n'y avait pas de place pour l'ennui tant celles-ci se succédaient au fur et à mesure. Malgré un combat difficile, Jazz s'en est sortie pour conserver son titre.
Il est maintenant temps de passer au Main-Event de la soirée qui opposait Triple H à Chris Jericho avec le titre d'Undisputed Champion en jeu.
9 mois auparavant, Triple H s'était blessé gravement au quadriceps gauche, ce qui lui valut un long temps de guérison et de récupération hors-course. Il avait fait son retour lors d'un RAW en janvier 2002, où, accueilli comme un roi, il avait annoncé sa participation au Royal Rumble Match – qu'il remporta ensuite en éliminant Kurt Angle. Cette victoire lui avait donc permis de se faire une place dans le Main-Event de WrestleMania et d'affronter Chris Jericho (s'alliant par la suite à Stephanie McMahon, la femme de Triple H) pour le titre.
Ce Main-Event de WrestleMania 18 était un match assez correct. Malheureusement, le public était un peu éteint, égosillé physiquement et émotionnellement par Hogan vs. Rock, et il n'était pas du tout impliqué dans ce match pourtant important. Le combat était en plus un peu lent. Mais on peut peut-être se douter que Triple H était en quelque sorte bridé par sa blessure encore présente puisqu'il portait un strap autour de son genou gauche. Ce match n'était pas non plus désagréable à regarder pour autant – bien au contraire – mais le faux rythme constamment présent n'était pas quelque chose de bien entraînant. L'affrontement était globalement bon dans son ensemble mais ce n'était pas digne d'un Main-Event de WrestleMania comme on a pu en voir auparavant.
Conclusions
C'était en somme un bon WrestleMania. Ce n'était ni le meilleur de l'histoire ni le pire, mais il a su faire valoir de bons arguments pour nous faire apprécier ce show. Mis à part le DDP/ Christian qui était le plus mauvais match du show, le reste a su être assez convainquant, suffisant à nous faire passer un bon moment.
Voilà, c'est tout pour ce quatrième numéro de Back To The Past. On se retrouve donc le mois prochain sur The Alt pour une nouvelle analyse d'un Pay-Per-View de votre choix. D'ici là, portez vous bien et à la prochaine !
Billet d'humeur : Comment expliquer le succès actuel du catch britannique ?
Le 08/04/2016
* Voici la question exacte qui m'a été posée sur ask.fm/Felixtaker et dont la réponse mérite meilleure exposition *
D'abord, doit-on parler du succès du catch britannique ? Est-ce un réel succès ? Et est-ce un succès britannique, ou simplement du catch indépendant situé en Grande-Bretagne ?
Le succès, lui, est culturel plus qu'autre chose. Depuis la mort de World of Sports, le catch britannique (et européen, par extension) n'a jamais tellement compté sur la scène internationale. Il a fallu attendre 2011-2012 pour voir le début de l'émergence de cette nouvelle génération du catch britannique, menée par l'ICW, la PROGRESS, la RPW ou encore la PCW. Outre la croissance et l'expansion progressive de ces promotions, incarnant ce "succès", c'est surtout le nouvelle place qu'il occupe dans le Monde du catch et son influence sur le circuit global. Autrement dit, le catch britannique est aujourd'hui mieux considéré et plus réputé (à la fois, par les fans et les professionnels - promoteurs et talents) que le catch mexicain, l'éternel #3 jusque là (qui garde à peine sa place en ce moment, grâce à Lucha Underground). De plus, en terme de réel succès, ou succès tangible, ce n'est que depuis peu qu'on peut vraiment le constater : PROGRESS qui investit plus de villes et bientôt encore une nouvelle "maison", ICW qui ne cesse de grossir son agenda et s'arroge des grandes salles connues du pays, la RPW et ses nombreux alliances internationales, etc.
Ensuite, ce n'est pas tant le catch britannique qui est la cause de ce "succès", mais bien autre chose de plus complexe. Comme remarqué plus haut, ce "boom" britannique a commencé en 2011-2012 avec la croissance de promotions déjà établies (ICW, RPW-IPW, etc) et l'émergence de nouvelles, plus modernes en leurs sens (PROGRESS et PCW en tête). Cette même période suivant la fameuse "pipebomb" de CM Punk qui a suscité un engouement nouveau, corrélé à une explosion à l'apogée d'Internet et des réseaux sociaux, rassemblant les fans donc favorisant une grande communauté plus accessible, et donnant accès à des contenus et des produits juque là invisibles des yeux non-avertis. Voilà ce qui a permis la renaissance de la NJPW (bien aidé par une "booking team" mieux avisée et des jeunes talents de haut acabit) et l'expansion de telles organisations, comme la ROH ou les promotions principales de Grande-Bretagne, mais aussi un succès (certes, différent des précédents, des années 1980s et 1990s) certain pour la WWE, et d'autres choses (des podcasts comme OSW Review et AE Podcast, s'implantant comme jamais).
Voilà tout ce qui fait ce "succès" du catch britannique.
Back To The Past #3 : WWE No Way Out 2006
Le 25/03/2016
Bien le bonjour, et bienvenue pour le troisième numéro de Back To The Past ! Dans cette nouvelle chronique sur The Alt, je vais analyser un ancien Pay-Per-View de votre choix (chaque mois, vous pourrez élire au choix l'un de deux PPVs proposés sur ask.fm/Rollins_Thefuture), à la fois dans son déroulé match-par-match et dans son importance contextuelle.

A propos du PPV …
Ce mois-ci, je vais vous parler de No Way Out 2006 qui s'est déroulé il y a dix ans de cela, en pleine 'Road To Wrestlemania' et à 42 jours du 'Showcase Of The Immortals'. Cela tombe bien puisque nous sommes aussi en route pour le plus grand événement de l’année. Ce PPV s'est produit le 19 Février 2006 à la 1st Mariner Arena situé à Baltimore dans le Maryland.
Sur place, ce show – proposé par Smackdown! et son roster uniquement – a attiré 11 000 personnes sur place, dans une salle qui semblait pleine lors de l'événement, et 220 000 téléspectateurs payants (100 000 de moins qu'Armageddon 2005, le précédent Pay-Per-View exclusif à Smackdown!). Depuis 1998 et ce jusqu’à 2009, No Way Out a été à chaque fois le PPV qui précédait Wrestlemania. Il fut ensuite remplacé par Elimination Chamber ("gimmick show" seul à comporter le match éponyme) entre 2010 et 2014 puis Fastlane.
Avant de passer au vif du sujet et de développer un peu plus à propos de ce show, regardons les résultats de cet événement :
- Gregory Helms © b. Brian Kendrick, Paul London, Nunzio, Funaki, Kid Kash, Super Crazy, Psicosis et Scotty 2 Hotty dans un 9-man Cruiserweight Open pour conserver sa ceinture
- JBL b. Bobby Lashley
- Matt Hardy & Tatanka b. MNM
- Chris Benoit b. Booker T © pour devenir le nouveau champion US
- Randy Orton b. Rey Mysterio et gagne sa place dans le Main Event de Wrestlemania 22
- Kurt Angle © b. The Undertaker et reste World Heavyweight Champion
Cette carte, ayant un certain potentiel, avait des arguments pour nous offrir un spectacle de qualité. Voyons maintenant si cela a été le cas.
Le match-par-match
Le show s'ouvre avec un match de championnat qui opposait Gregory Helms – le champion Cruiserweight de l'époque – à 8 autres adversaires déjà cités précédemment.
Lors du Royal Rumble 2006, un match de cette envergure avait déjà été organisé. A la plus grande surprise de tous, c'était Gregory Helms qui avait remporté le combat alors que celui-ci appartenait à Raw. Quelques semaines plus tard, le champion déclara qu'il pouvait battre tous les lutteurs de la division Cruiserweight de SmackDown. Plus tard, un combat fut signé avec tous ces catcheurs là.
Évoquons maintenant le contenu de ce match d'ouverture. C'était un très bon match pour commencer ce No Way Out 2006, puisque tous les éléments étaient réunis pour avoir une belle bataille. La totalité du combat fut très agréable à regarder mêlant rapidité, voltige et grosses prises. D'ailleurs, Kid Kash nous aura gratifié d'un sublime « Slingshot Hurricanrana » à l'extérieur du ring. En tout cas, il n'y avait aucune place pour l'ennui et ce combat était très divertissant. C'était donc un excellent moyen d'ouvrir ce PPV. C'était le début d'un très long règne pour Gregory Helms, puisqu'il allait durer environ 1 an.
Le combat suivant fut introduit d'une manière surprenante puisque Cristal était dans la zone d'interview en coulisses avant que Finlay ne la rejoigne. Celui-ci n'étant pas content d'avoir de combat dans la soirée, il embarqua Cristal dans le ring avant que Bobby Lashley, puis JBL interviennent. Bobby Lashley s'était débarrassé de Finlay.
Les catcheurs étaient désormais prêts, le combat pouvait commencer.
Ce deuxième match donc, qui opposait Bobby Lashley à JBL, était un assez bon combat dans son ensemble. Il était très physique, plutôt rythmé et bien construit. La durée était convenable puisque cet affrontement a duré 10 minutes environ. D'ailleurs, le côté physique du combat fut bien représenté puisque JBL a terminé le combat en sang. Cependant, une intervention de Finlay lui a permis de remporter la victoire. Cette victoire de JBL a été marquée par la première défaite dans un match en solo pour Bobby Lashley depuis son arrivée à la WWE.
La soirée continue avec un match par équipe ne comptant pas pour les titres entre MNM (Mercury Nitro Melina), les actuels champions et Matt Hardy accompagné d'un partenaire mystère.
Avant le match, les champions avaient lancés un challenge ouvert pour qu'une équipe les affronte dans un match ne comptant pas pour le titre. Matt Hardy a répondu à cette annonce, et Tatanka fut son partenaire mystère.
Ce match entre ces deux équipes était globalement correct. Il était classique tout simplement. A vrai dire, il n'y a pas grand-chose à dire à propos de ce match, si ce n'est la victoire de Matt Hardy et de Tatanka. Ces derniers ont d'ailleurs par la suite obtenu un match pour le titre grâce à leur victoire face aux champions.
Les choses deviennent bien plus sérieuses puisque le match à suivre opposait Booker T à Chris Benoit avec le titre US en jeu.
Alors que les 2 lutteurs s'affrontaient dans un « Best Of 7 series match », Booker T se blessa au niveau de l'aine. Il fut contraint de choisir des remplaçants pour défendre son titre à sa place. Pendant les matchs de Chris Benoit, Booker T attaqua son challenger à plusieurs reprises. Plus tard, Chris Benoit remporta un Fatal-4-Way match et il devint le nouveau challenger de Booker T. Avant le match, le champion prétendait être encore blessé, pensant que Theodore Long allait le limoger pour ce soir là. Ce dernier n'était pas de cet avis, et il a lancé un ultimatum au champion : Soit il combattait, soit il devait rendre sa ceinture. Booker T voulait déclarer forfait avant le match face à Benoit mais ce dernier trouva un moyen de forcer Booker T à combattre. Le match à finalement eu lieu.
Ce deuxième match de championnat de la soirée était un bon match dans son ensemble. En effet, il était assez équilibré et chaque lutteur a pu montrer ce qu'il savait faire. Le match fut rythmé notamment par les « German Suplexes » de Chris Benoit ou par les coups de pied superbement exécutés par Booker T. Cet affrontement – intense du début à la fin – s'est conclut par une belle victoire de Chris Benoit par soumission avant de s'avancer à Wrestlemania 22 pour affronter JBL.
Passons maintenant à l'avant dernier combat de la soirée, un affrontement plein d'enjeux puisque Rey Mysterio remettait sa place dans le Main Event de Wrestlemania 22 en jeu face à Randy Orton.
Le Royal Rumble 2006 fut remporté par Rey Mysterio, à la plus grande surprise de tous, en éliminant Randy Orton pour remporter la victoire. Randy Orton tenta par tous les moyens d'obtenir un match face à Rey Rey. Il se moqua notamment du défunt Eddie Guerrero pour forcer Rey Mysterio à lui accorder un match. Une rencontre a donc été mise en place entre les 2 lutteurs avec une place dans le Main Event de Wrestlemania en jeu.
Parlons maintenant du contenu de ce match. Et il faut dire que c'était un très bon combat entre les 2 jeunes lutteurs. Randy Orton aura dominé pendant une majeure partie du match. D'ailleurs, le retour de Mysterio dans le match se faisait attendre. Car il faut dire que la période de domination de Randy Orton était un peu longue. Mais cela a permis de solidifier le retour de Rey Mysterio dans l'affrontement, ce qui aura apporté un bon vent de fraîcheur et de rapidité. Au final, Randy Orton est sorti vainqueur en trichant. Quelques temps plus tard, Rey Mysterio a réussi à obtenir sa place à Wrestlemania. Il remportera d'ailleurs le titre suprême face à Kurt Angle et Randy Orton dans un Triple Threat Match.
Il est temps maintenant de passer au combat que tout le monde attendait, le Main Event de ce No Way Out 2006 qui opposait le World Heavyweight Champion Kurt Angle à The Undertaker.
Lors du Royal Rumble 2006, Kurt Angle se débarrassa de Mark Henry avant d'assister au retour de L'Undertaker dans la foulée. Il lança alors un défi à Kurt Angle pour un match de championnat à No Way Out. Le champion accepta, et le combat fut officialisé ensuite.
Évoquons maintenant le contenu de ce combat tant attendu. Il faut dire que ce fut un match magistral, parfait, unique tant les deux top stars de Smackdown se sont données à fond ! C'était 30 minutes qui étaient aussi rapides que 2 minutes : dans ce match, les 2 protagonistes nous ont fait oublier la notion du temps. Le match était vraiment digne d'un « 5 Star Match ». Cet affrontement était extrêmement partagé et indécis jusqu’à la dernière seconde. Les 2 athlètes nous auront gratifié d'une passe d'armes éblouissante entre « L'angle Lock » de Kurt Angle et le « Triangle Choke » de l'Undertaker mis opposition. Ce match fut accompagné de plusieurs « nearfalls » qui nous auront fait sursauté plus d'une fois. C'était en somme un match excellent.
Conclusions
Ce No Way Out 2006 était donc un bon prélude à Wrestlemania 22. Il s'est en effet ouvert par un match de haute volée, suivi par d'autres matchs tout aussi intéressants comme le Booker T vs Chris Benoit ou encore le Rey Mysterio vs Randy Orton. Les stars de Smackdown auront clôturé ce PPV de la meilleure des manières avec un Main Event tout simplement sublime. Petit aparté, je vous conseille – si vous n'avez jamais vu le Kurt Angle vs Undertaker de No Way Out 2006 – de vous jeter sur ce match dès que possible, car il en vaut vraiment la chandelle.
Voilà, c'est tout pour ce troisième numéro de Back To The Past. On se retrouve donc le mois prochain sur The Alt pour une nouvelle analyse d'un Pay-Per-View de votre choix. D'ici là, portez vous bien et à la prochaine !
EXCLU : Interview de Sturry & Ludivine de "C'est ça le catch"
Le 21/03/2016

Après une arrivée prometteuse à la Fédération Française de Catch Professionnel (FFCP), Philippe 'Sturry' Marciniak l'a quitté aussi vite à la suite d'une nouvelle controverse signée Marc Mercier, le patron de la FFCP. Créateur de la chaîne YouTube qui monte dans le milieu du catch français, "C'est ça le catch", il est aussi l'animateur de l'émission radio éponyme - en compagnie de sa partenaire, Ludivine. The Alt les a interviewé tous les deux pour quelques questions :
(Vous pouvez aller sur leur chaîne YouTube et leur web radio, en cliquant sur les liens proposés)
Kermit Splash (Cesaro Guy) : Comment as-tu découvert le catch ?
Ludivine : Pour ma part, ma découverte du catch s'est déroulée en deux phases. Plus jeune je regardais le catch sur Canal + avec ma famille, et puis j'ai fini par complètement l'oublier. Ce n'est qu'en 2007 (avec la vague catch sur NT1) que je l'ai redécouvert et ça m'a fait comme un flash. Je regarde aussi ce qu'il se fait au niveau du catch français.
Sturry : C'est avec mon père que j'ai partagé mes premières heures de fan de catch. A l'époque, il était diffusé sur Canal + et c'est vite devenu pour moi un rendez-vous immanquable. Je devais avoir 12 ans quand je regardais des mecs comme Dean Malenko, Eddie Guerrero et Chris Jericho à la WCW. Par la suite, avec l'arrivée d'Internet, j'ai fait la connaissance d'autres fans et j'ai ainsi découvert tout un tas d'autres styles de catch à travers le monde (Japon, Angleterre, etc...). Aujourd'hui la flamme est toujours présente !
Quelles sont ta fédération US et ta fédération française favorites ?
Ludivine : Aux États-Unis, c'est sans aucun doute la PWG. C'est pour moi la meilleure fédé indy au monde. Elle arrive toujours à me surprendre et les performances des athlètes sont impressionnantes. En France, je dirais Ouest Catch car [les promoteurs] cherchent sans cesse à produire des shows de qualité.
Sturry : Jusqu'en 2014, j'étais très fan de ce que faisait la Tiger Pro Wrestling. Il y avait un aspect plus combatif dans les matchs. A l'heure actuelle, comme Ludivine, je dirais Ouest Catch. Ils ont de très bons tauliers pour produire les shows.
Quels sont tes lutteurs favoris ?
Ludivine : J'ai un peu de mal à me focaliser sur un lutteur en particulier, j'ai d'autres centres d'intérêt en dehors du catch. Pour en choisir un seul, je vais répondre Ricochet [aka Prince Puma à la Lucha Underground]. J'adore son in-ring... et aussi son physique, mais je déteste son masque à LU.
Sturry : Je ne vais pas en citer un seul, mais plutôt trois. Le premier serait Dean Malenko. C'est un excellent technicien et j'adore ce style de lutte. Le second peut faire sourire, mais j'aime beaucoup ce que fait Colt Cabana. Il a un côté fun et très polyvalent que j'admire. Le dernier, ce sera Ric Flair. A mon sens, il a révolutionné le monde du catch par son charisme. Je dis souvent de Flair qu'il « pue le charisme ».
Si je te dis « légende » ?
Ludivine : Le lutteur qui me vient directement à l'esprit c'est Bret Hart. Je trouve qu'il a un air touchant et j'aime le côté « familial » chez les Hart.
Sturry : Pour moi ce sera Ric Flair, pour son charisme, son in-ring, les Four Horsemen et encore un tas d'autres raisons.
Quelle est ta rivalité favorite ?
Ludivine : C'est une rivalité qui a eu lieu sur le circuit indy (et qui continue aujourd'hui encore à la WWE) entre Kevin Steen (Kevin Owens) et El Generico (Sami Zayn). Je suis moins fan de Steen vs Owens, mais je trouve que El Generico vs Zayn est juste hallucinant.
Sturry : Whoua ! Il y en a vraiment beaucoup. Je vais en donner trois qui « balayent » plusieurs générations. La plus récente est sans conteste la rivalité entre CM Punk et John Cena. On avait l'opposition parfaite entre l'anti-système et la star incontestée. Punk était l'équivalent de SCSA [Stone Cold Steve Austin ; ndlr] et Cena jouait le jeu à fond (pour moi c'est le meilleur lutteur des années 2000s). J'aurais voulu que cette rivalité s'achève à WrestleMania.
En faisant un petit saut dans le passé je peux citer la rivalité entre HBK et Jericho. Les deux étaient souvent comparés à distance et leur premier affrontement à 'Mania était énorme à voir.
Encore plus loin dans le passé, il y a la « feud » entre Jerry Lawler et Andy Kaufman.
♦ EXCLU : Interview avec Hellmer Lo'Guennec (APC) ♦
Si tu devais retenir un seul moment du catch et en oublier un autre ?
Sturry : Mon moment à retenir serait sans hésiter la victoire de Lesnar à WrestleMania 30. Pendant plus de 20 ans, l'Undertaker aura écrit l'Histoire de ce PPV et au terme de son combat, on aura eu une émotion énorme pour un seul moment. Les fans ne s'y attendaient pas.
Il y a une affaire qui me dérange beaucoup dans ce sport, celle de Chris Benoit. Le mec était très doué et il aura fait beaucoup pour ce business, mais ses actes ont mis une claque à « l'industrie » du catch. C'est pourquoi j'aimerais oublier ce passage de l'histoire.
Ludivine : Il y a de cela quelques années, il y a un segment qui m'a beaucoup plus. C'était les débuts de la Nexus à RAW. Pour moi, ils étaient sept rebelles qui en voulaient ! Maintenant NXT n'a plus rien à voir avec ce qui se faisait à l'époque.
Ce que j'aimerais retirer de ma mémoire ce serait les Divas d'il y a plusieurs années. Je parle du temps où elles faisaient des combats en bikini, des chatouilles et des bains de boues entre elles. Je trouve ça frustrant pour les lutteuses et le pire c'est que le public attendait vraiment ça.
Plutôt action physique ou verbale ?
Ludivine : Je vais faire simple, si je veux de l'action je regarde la PWG et si je veux voir des moments au micro je regarde la WWE.
Sturry : Je vais répondre comme Ludivine. En ce moment on ne regarde pas RAW pour le catch, mais pour le déroulement des « storylines ». A la PWG, c'est le in-ring qui est largement mis en avant.
Quel ton dernier grand moment d'émotion en lien avec le catch ?
Sturry : Le discours de Daniel Bryan, ce mec est un vrai passionné et tout le monde l'a ressenti.
Ludivine : Également le discours de Bryan. En seulement 5 ans, il aura remporté toutes les ceintures de la WWE (sauf celle des Divas évidemment), c'est juste incroyable.
Quelles sont les prises de catch que tu adores, mais que d'autres n'aiment pas du tout ?
Ludivine : J'adore les prises flashy qui ne servent à rien.
Sturry : Pour le coup il y a une prise que j'aime bien, mais que personne ne trouve crédible. C'est le coup de pouce [Samoa Spike ; ndlr] du regretté Umaga. Je trouve qu'il colle très bien à son personnage.
Quelle est pour toi la meilleure musique d'entrée de tous les temps ?
Ludivine : Déjà je trouve que les thèmes musicaux de la WWE sont en général bons. J'aime beaucoup celui de Edge (« Metalingus » de Alter Bridge) mais j'aime encore plus le thème de l'Evolution, car je suis une grande fan de Motorhead.
Sturry : Pour moi ce sera le premier thème de Shawn Michaels. J'aime aussi celui du 'Taker et plus récemment celui d'Asuka. Ces thèmes collent parfaitement aux personnages.
Que penses tu du catch par équipe ?
Ludivine : J'aime bien, les matchs sont souvent cool et bien construit. Par contre, je préfère quand il y a un équilibre entre les deux co-équipiers.
Sturry : Je suis un grand fan des Tag Team matches et je trouve que les titres ne sont pas suffisamment valorisés, ce qui est vraiment dommage. Tully Blanchard/Arn Anderson et The Rockers sont mes équipes favorites.
Comment qualifierais tu un mauvais fan de catch ?
Sturry : Je ne sais pas si avec le temps je suis devenu un « mauvais » fan de catch. Après tant d'années à regarder ce sport je suis devenu très analyste. Est-ce qu'un « smart fan » est un bon fan ? Je ne suis pas sûr.
Ludivine : Ce serait quelqu'un qui « ne fait pas vivre le catch ». Je vais m'arrêter là, car je n'aime pas trop émettre un jugement.
D’où vient le CCLC (C'est Ça Le Catch) ?
Sturry : Je dirais que c'est venu de mes nombreux trajets en tant que catcheur et c'est vite devenu un réflexe pour moi de dire ça, c'était une sorte de running gag. L'avantage c'est que l'on peut le ressortir à n'importe quel moment quand on parle de catch avec d'autres personnes.
Comment vous est venue l'envie de faire de la radio ?
Ludivine : Le patron de Radio Banquise et Rudy (le 3e membre de l'équipe de CCLC FM) donnaient des infos et l'actualité en lien avec le catch. Nous avons reçu une invitation de catch FM et durant la même période où N'Catch était en déclin.
Sturry : Le format audio est excellent et j'adore ce que faisait Norbert Feuillan avec la FHCA (Folle Histoire du Catch Américain) c'est le premier français à avoir fait des podcasts sur le catch. Par la suite, Rudy est venu nous proposer une nouvelle émission sur les ondes consacrée au catch. Nous étions donc deux hommes, puis Ludivine est venue rejoindre l'équipe. Elle interagit avec les auditeurs sur Twitter et nous apportes un regard féminin sur le catch, ce qui crée une certaine diversité. L'émission a eu du mal à démarrer, car nous n'avions pas les techniques pour faire de la radio. Le programme monte progressivement , car nous y mettons beaucoup d 'énergie (nous devons suivre beaucoup de shows) et grâce à la radio nous avons une diffusion plus large. A l'heure actuelle nous sommes les seuls sur les ondes FM à parler de catch.
Il était une fois au Japon : La JWP (et ses descendantes)
Le 20/03/2016

Il y a encore quelques années, être une catcheuse au Japon était loin d'être de tout repos. Une catcheuse n'avait pas le droit d'avoir de relation amoureuse ou sexuelle, de boire de l'alcool, de fumer ou de prendre de la drogue, de plus elle devait prendre leur retraite alors qu'elles avaient encore une vingtaine d'année (24, puis 26, et enfin 30 ans). De plus il fallait plaire à Takashi Matsunaga, le président de la seule fédération de catch féminin du Japon, la All Japan Women's Pro-Wrestling (ou AJW pour faire court), si l'on oublie l'éphémère division féminine de la IWE entre 1979 et 1981. C'était de cette manière que Takashi Matsunaga s'assurait d'avoir des shows de qualité, et un renouvellement de son "roster" régulièrement. Mais une fédération est venue changer tout cela, il s'agit de la Japan Women's Pro-Wrestling.
la Première Reine de la "Joshi Puroresu", Jackie Sato
Pour comprendre pourquoi la Japan Women's Pro-Wrestling a pu se faire une place aux côtés de la AJW aussi facilement, il faut déjà savoir qui est Jackie Sato, l'une des fondatrice de la JWP. Et pour cela on doit remonter aux premières heures de la AJW, avant que la AJW ne deviennent réellement populaire, avant que la qualité de ses shows ne lui amènent des fans de catch, et avant que les catcheuses/chanteuses n'amènent les jeunes filles japonaise à s'intéresser au catch, au milieu des années 1970.
C'est à cette époque que Jackie Sato a fait ses débuts sur les rings, en 1975. Au départ elle n'attire pas vraiment l'attention, et tous les yeux se tournent plutôt vers Mach Fumiake, une catcheuse/actrice, qui finit par remporter le titre majeur à l'âge de seize ans. Mais voilà, Mach Fumiake décide de quitter le monde du catch pour se concentrer sur sa carrière d'actrice. Or à la même période, Jackie Sato commence à former une équipe avec une autre jeune catcheuse de la AJW, Maki Ueda (sur la photo ci-contre, Jackie Sato est celle avec la rose dans la bouche, l'autre c'est Maki Ueda), créant ainsi les fameuses The Beauty Pair.
The Beauty Pair, en parallèle de leur carrière de catcheuse, vont former un duo musicale très populaire et très connu au Japon. Grâce à leur carrière musicale, elles vont attirer à la AJW de nombreuses jeunes filles qui ne s'intéressait pas au catch jusque là. Jusqu'à sa fermeture, la AJW va maintenir cette traditions des catcheuses/chanteuses, avec plus ou moins de succès (comme les Crush Gals, Aja Kong, Manami Toyota et Toshiyo Yamada, Devil Masami, les JBA, Jaguar Yokota, ou encore Kiss no Sekai (Momoe Nakanishi, Nanae Takahashi, Kayo Noumi et Miho Wakizawa) parmi tant d'autre), afin de continuer à attirer un public de jeunes filles. Ce qui lui permet d'attirer une large quantité de fans, mais aussi de ne pas avoir à chercher longtemps pour renouveller le "roster".
The Beauty Pair, sont aussi à l'origine de l'intérêt des fans de bon catch dans la "Joshi Puroresu", dès le milieu des années 1970, Jackie Sato et Maki Ueda, ainsi que d'autres catcheuses de leur génération comme Shinobu Aso, Yumi Ikeshita, Nancy Kumi ou encore Tomi Aoyama, vont proposer certains des premiers grands matchs de l'histoire de la "Joshi Puroresu", on peut par exemple citer la célèbre rivalité entre The Beauty Pair et The Black Pair (Shinobu Aso et Yumi Ikeshita). Cette rivalité va poser les bases pour presque tout ce qui va arriver en "Joshi Puroresu" dans les années qui suivront, cette rivalité est même l'une des premières grosses rivalités entre des japonais "face" et des japonais "heel". Que ce soit chez les femmes ou chez les hommes, jusque là, le schéma du méchant "gaijin" contre le gentil japonais était encore bien souvent appliqué.
En 1979, à cause de la règle de la AJW qui veut que les catcheuses prennent leur retraite à un jeune âge, Maki Ueda prend sa retraite, au terme d'un match de plus de 40 minutes contre sa plus grande alliée, Jackie Sato. Quant à elle Jackie Sato, qui était alors championne majeur de la AJW, va finir par prendre sa retraite après avoir perdu son titre dans un match contre celle qui prendra sa place au sommet de la fédération, la légendaire Jaguar Yokota en 1981. En résumé The Beauty Pair ont permis à la AJW et à la "Joshi Puroresu" en général (vu qu'à cette époque il n'y avait que cette fédération qui proposait du catch féminin au Japon) de trouver un large public, mais aussi de pouvoir s'immiscer dans la pop culture japonaise "mainstream", permettant ainsi la popularité hors du commun des Crush Gals dès 1984. Mais elles ont aussi posé les bases de ce qui deviendra la "Joshi Puroresu" tel qu'on la connaît peaufiné par Jaguar Yokota à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Tout en inspirant au passage toute une génération à devenir catcheuse, tel que Jaguar Yokota, Devil Masami, Chigusa Nagayo, Lioness Asuka, Dump Matsumoto, Mimi Hagiwara, Itsuki Yamazaki, Noriyo Tateno ou encore Jumbo Hori. Toutes ces catcheuses ayant été entraînée par Jackie Sato, et toutes les grandes catcheuses ayant fait leurs débuts entre 1985 et la fin des années 1990 ont été entraîné soit par Jackie Sato, soit par Jaguar Yokota, soit par Devil Masami.
La Japanese Women's Pro-Wrestling originale
En 1986, Jackie Sato décide de sortir de sa retraite, mais s'approchant de la trentaine, c'est impossible pour elle de revenir à la AJW. à cette époque la "Joshi Puroresu" vivait un âge d'or notamment grâce à l'énorme popularité des Crush Gals, la AJW réalisait des records d'audience pour le catch japonais qui tiennent encore aujourd'hui. De plus jusqu'à sa retraite forcé à cause d'une blessure, Jaguar Yokota était considérée comme la meilleure catcheuse au monde, homme comme femme par beaucoup de japonais et donnait des matchs à couper de souffle qui sont devenu des classiques depuis. C'est dans ce contexte que Jackie Sato décide de créer sa propre fédération, la Japanese Women's Pro-Wrestling.
Mais pour créer la première fédération de "Joshi Puroresu" qui oserait rivaliser avec la géante AJW (qui à cette époque dominait même la NJPW et la AJPW), Jackie Sato n'est pas seule. Elle est aidée et accompagnée de trois autres personnes, Nancy Kumi, elle aussi une ancienne catcheuse de la AJW, Rumi Kazama une ancienne kickboxer qui fait pour l'occasion ces premiers pas dans le catch, et Shinobu Kandori une ancienne judokate, qui comme Rumi Kazama fait ici ses débuts, mais qui sont déjà bien connue au Japon. La JWP a pour objectif de pouvoir rivaliser avec la AJW, et pour y arriver compte sur un système centré sur ses "quatre Reine Célèste", comme la JWP aime à surnommé ses quatre top stars, qui sont celles cités précédemment. De plus la JWP espère pouvoir compter sur les élèves qui sortent tout juste du dojo et qui contrairement à Shinobu Kandori ou Rumi Kazama ne sont pas déjà connue du public, comme les futures Cuty Suzuki ou Plum Mariko. La JWP profite également des règles stricts d'acceptation au dojo de la AJW, pour faire venir des catcheuses qui n'avait pas été acceptés au dojo comme une jeune Mayumi Ozaki qui n'avait été accepté car elle était trop petite pour les critères du dojo (la limite était à 1M60, Ozaki en faisait 1M55), ou encore une certaine Chieko Suzuki, qui deviendra Dynamite Kansai. La JWP réussit même à ramener des anciennes gloires de la AJW, ayant atteint l'âge limite, comme Devil Masami en 1988, ou Itsuki Yamazaki et Noriyo Tateno en 1989.
Mais la principale différence entre la JWP et la AJW à cette époque, est que la JWP n'a pas toutes ces règles qui imposent des limites aux catcheuses, les catcheuses peuvent avoir un petit ami, elles peuvent fumer, boire de l'alcool, et surtout prennent leur retraite comme elles ont envie. Enfin dans les faits, les catcheuses de la JWP veulent prouver qu'elles sont au moins aussi bonnes que les catcheuses de la AJW et comme leurs voisines de l'autre fédération de "Joshi Puroresu" passent beaucoup de temps à s'entraîner, et se consacrent presque exclusivement au catch. Mais officiellement les catcheuses de la JWP peuvent vivre la carrière qu'elle souhaite.
Malgré toutes ces bonnes intentions, la gestion de la JWP est loin d'être excellente. Bien souvent des plans été fait pour être annulé avant de pouvoir vraiment être mis en place. On peut par exemple citer le fait qu'avec la création de la Frontier Martial-Arts Wrestling par Atsushi Onita (qui à l'origine ne devait pas être une fédération de catch "Hardcore"), la JWP devait devenir la division féminine de la FMW, mais le projet a été annulé en cours, Onita s'est donc retrouvé uniquement avec des "rookie" sans aucune expérience (et sans réel entraînement) comme Shark Tsuchiya, Crusher Maedomari ou encore Bad Nurse Nakamura et a été obligé d'aller chercher des anciennes jeunes catcheuses de la AJW, qui avaient été viré faute de talent, à savoir Reibun Amada, Combat Toyoda et Megumi Kudo (qui deviendront trois des catcheuses "Hardcore" les plus connus de l'histoire, surtout la dernière). A un moment, la JWP aurait également du se rapprocher de la UWF, mais là encore ça ne s'est pas fait, causant ainsi des troubles dans les vestiaires, menant notamment au départ de l'un des entraîneurs, Gran Hamada.
En réalité ces problèmes dans la direction de la JWP était issu de trouble internes entre les quatres chefs de la fédération (surtout entre Shinobu Kandori et Jackie Sato). À force de vouloir trop bien faire en ne pas donnant le pouvoir à une seule personne ça leur a porté préjudice, c'est une autre différence entre la JWP et la AJW. À la JWP, quatre personnes prenaient les décisions, à la AJW, Takashi Matsunaga donnait ses ordres directement à ses catcheuses ou à ses propres frères. Ces rivalités entre dans la direction mène à un "shoot" (un match qui est devenu un combat réel) entre Shinobu Kandori et Jackie Sato. À la suite de ce match Jackie Sato prend sa retraite définitivement, de plus Shinobu Kandori est viré de la JWP la même année, Shinobu Kandori décide alors de devenir une "freelancer". Mais ça ne met pas fin aux dissensions, surtout entre Jackie Sato et Rumi Kazama. Toutes ces disputes mènent en 1992 à la fermeture de la JWP, et à la création de deux nouvelles fédérations : la Ladies Legend Pro-Wrestling (aujourd'hui Ladies Legend Pro-Wrestling X) par Rumi Kazama, et la JWP Project (aujourd'hui JWP Joshi Puroresu) par Jackie Sato.
La JWP Project
Quelques mois après la fermeture de la JWP, Jackie Sato créer sa nouvelle fédération, avec l'aide de l'ancien annonceur de la JWP, qui reprend également son rôle dans cette nouvelle fédération, la JWP Project. Comme sa prédecesseur la JWP Project, espère rattraper la popularité de la AJW. Jackie Sato compte ainsi sur des anciennes stars de la AJW l'ayant rejoint comme Devil Masami, ou sur les jeunes catcheuses ayant fait leur début à la JWP depuis 1986, comme Mayumi Ozaki, Dynamite Kansai, Cutie Suzuki, Plum Mariko ou encore Hikari Fukuoka, qui vont devenir de véritable légendes.
Mais la JWP Project, ne compte pas uniquement sur son "roster" plein de talent pour devenir un véritable équivalent de la AJW, rapidement la fédération se met à innover, en inventant par exemple le "Dead Heat Match" un type de match dans lequel le traditionnel tombé en compte de trois est remplacé par un simple compte de deux. Ou encore les biens plus connus "Street Fight Wild Dress", un "Street Fight" comme le proposait déjà la FMW depuis quelques années, mais ou les catcheuses sont habillés en tenue de ville (Mayumi Ozaki deviendra une grande adepte de ce type de match, obtenant même le surnom de 'Pure Wild Queen of the Street Fight'), ce type de match va se démocratiser pour tout les "Street Fight" de la "Joshi Puroresu" des années 1990 et est encore parfois utilisé par la JWP ou même par la OZ Academy (la fédération de Mayumi Ozaki).
En fin d'année 1992, la JWP s'allie avec la AJW, la nouvelle alliance se montre dès Novembre 1992, lors d'un show de la AJW 'Dream Rush', ou Dynamite Kansai et Mayumi Ozaki, affrontent les championnes par équipes de la AJW, Manami Toyota et Toshiyo Yamada, dans le premier match d'une série devenue iconique. Ce match lance la désormais célèbre rivalité inter promotionnel dans la "Joshi Puroresu", qui voit s'opposer les catcheuses de la AJW, à celle de la JWP, de la LLPW, et celle de la division féminine de la FMW, afin de montrer quelle était la meilleure fédération de catch féminin du Japon.
Enfin ce n'est que sur le papier, car dans la réalité, les tensions entre la direction de la JWP et la direction de la LLPW sont encore très forte, et les deux fédérations refusent de travailler ensemble, ce n'est que sur certains shows de la AJW, comme les excellents 'DreamSlam' que l'on retrouve des catcheuses de la LLPW et de la JWP sur le même show, mais jamais dans le même match. Malgré ces problèmes internes, la rivalité produit beaucoup de match devenu de véritable classique, du côté de la JWP, on compte par exemple la trilogie entre l'équipe de Mayumi Ozaki et de Dynamite Kansai, et l'équipe de Toshiyo Yamada et de Manami Toyota, pour les titres par équipes de la AJW, les deux matchs entre Manami Toyota et Hikari Fukuoka, ou le match entre Las Cachorras Orientales au complet (Mita, Shimoda, Minami, Hokuto) et des catcheuses de la JWP. Du côté de la FMW, Megumi Kudo et Mayumi Ozaki auront une rivalité, qui va se clôturer en Avril 1997, dans un "Barbed Wired Match", seulement quelques jours avant la retraite de Megumi Kudo.
Mais le plus gros apport de la JWP à cette rivalité est sans aucun doute les 'Thunder Queen Battle', deux shows, que l'on pourrait considéré comme les 'DreamSlam' de la JWP (pour faire un parallèle avec la AJW). Comme les 'DreamSlam' les 'Thunder Queen Battle' se concentre sur la rivalité inter promotionnel, mais à l'inverse des 'DreamSlam', les catcheuses de la LLPW ne sont pas invités. À la place, lors du premier 'Thunder Queen Battle', la JWP va créer un nouveau type de match, le "Thunder Queen Battle Match", une sorte de "Iron Man Match", mais avec deux équipes de quatre (en l'occurence l'équipe qui représente la AJW et celle de la JWP), sauf que le match démarre avec des "round" en un contre un pendant les 20 premières minutes, entre les catcheuses qui forment chaque équipe. L'équipe qui gagne est celle ayant fait le plus de tombé ou de soumissions, au bout d'une heure. Ce match est souvent considérée comme le meilleur de l'histoire de la JWP. Mais le second 'Thunder Queen Battle' n'est pas à plaindre non plus, bien que le match éponyme n'est pas présent, bon nombre de classique ont eu lieu lors de ce show, comme le second Manami Toyota contre Hikari Fukuoka, le premier match entre Mayumi Ozaki et Akira Hokuto, le Dynamite Kansai contre Kyoko Inoue ou encore le match par équipe entre Devil Masami et Plum Mariko contre Chigusa Nagayo et Cuty Suzuki.
La popularité de la JWP est telle qu'elle obtient une visibilité télévisé nationale dès 1993, et des jeux vidéo sont même édité sur la JWP, comme Pure Wrestle Queens, ou Cutie Suzuki no Ringside Angel, le second est centré sur la catcheuse Cutie Suzuki, une catcheuse, qui était très populaire, qui en plus de compter sur son talent, jouait de son physique, de la même manière que sa rivale de la AJW, Takako Inoue (du moins avant son "heel turn"). Des catcheuses de la JWP sont également invité par la AJW pour 'Big Egg Wrestling Universe' le seule show de "Joshi Puroresu" au Tokyo Dome à ce jour. La JWP continue de prendre de l'importance dans les années qui suivent, Dynamite Kansai allant même jusqu'à battre Aja Kong pour remporter le titre majeur de la AJW, un titre qu'elle conserve pendant plusieurs mois avant de le perdre contre Manami Toyota. La JWP est également la première fédération de catch japonais à se rendre en Chine pour une tournée.
Mais les rêves de grandeur de la JWP vont se transformer en cauchemar dès la deuxième moitié des années 1990. A partir de 1996, plusieurs catcheuses bien établies de la JWP, la quitter pour rejoindre la naissante GAEA Japan de Chigusa Nagayo, comme Mayumi Ozaki, Dynamite Kansai, Devil Masami, et même des jeunes catcheuses comme Rieko Amano (plus connu sous le nom de Carlos Amano). Malgré cela, la JWP peut compter au même moment sur une nouvelle génération très talentueuse et n'ayant pas beaucoup de mal à se faire une place parmi les meilleures jeunes catcheuses du Japon, comme Tsubasa Kuragaki, Kanako Motoya, Tomoko Miyaguchi (la future Ran Yu-Yu) et bien sur Tomoko Kuzumi (la future Azumi Hyuga). Cette dernière se fait remarquée dès 1996, lors du 'Junior All Stars' un show commun entre plusieurs fédérations de "Joshi Puroresu" censé promouvoir les jeunes catcheuses, avec un match contre Yoshiko Tamura une jeune catcheuse de la AJW. Et en affrontant celle qui était alors le visage de la AJW, Manami Toyota, dans un match lors d'un show de la JWP au Ryogoku Kokugikan.
Le cauchemar s'intensifie pour la JWP le 15 Août 1997, un match par équipe est organisé entre Mayumi Ozaki, Command Bolshoi, Rieko Amano et Plum Mariko. Mayumi Ozaki porte une "Powerbomb" sur Plum Mariko, à cause de sa chute Plum Mariko, qui avait déjà des problèmes au cerveau depuis quelques mois, décède. Elle est la première catcheuse à mourir sur un ring au Japon, alors qu'elle était tout juste âgée de 29 ans. Plum Mariko était l'une des "midcarder" les plus populaires et les plus talentueuses de la JWP, connu pour ses nombreuses prises de soumissions et son "mat wrestling", s'opposant ainsi à la plupart des autres catcheuses de son époque qui se focalisait sur un style de "brawler", ou de "High-Flyer". Sa mort va profondémment marquer Mayumi Ozaki, les deux s'étaient entraîné ensemble en 1986. Ozaki va définitivement quitter la JWP après cela, pour se concentrer sur la GAEA, et va commencer à promouvoir les shows sous la bannière de la OZ Academy. Sa mort aura quand même permis à la JWP et à la LLPW de renouer des liens. Après sa mort beaucoup de fédérations lui rendent hommage, comme la AJW qui l'introduit à son "Hall of Fame" aux côtés de grands noms comme Jaguar Yokota, Devil Masami ou encore Jackie Sato, la JWP, la LLPW et la OZ Academy tiennent un show annuel en son hommage. De plus à cette époque beaucoup de catcheuses de la JWP prennent leur retraite, comme par exemple Cutie Suzuki, Hiromi Yagi ou encore Candy Okutsu en 1997, et même Hikari Fukuoka en 1999, qui était devenue le nouveau visage de la fédération, depuis les départs de Dynamite Kansai et de Mayumi Ozaki. Toujours en 1999, Jackie Sato décède d'un cancer à l'estomac, et la JWP perds son contrat télévisé. Après toutes ses mésaventures, la JWP finit par fermer ses portes en 2000.

La JWP Joshi Puroresu
Cependant il ne faut pas attendre longtemps pour que la JWP revienne sur le devant de la scène, recréer par une ancienne catcheuse de la JWP Project, Command Bolshoi (ou Bolshoi Kid de son ancien nom), sous le nouveau nom de JWP Joshi Puroresu. La nouvelle JWP reprend les anciens titres de la JWP Project, le logo, etc. La JWP Joshi Puroresu, sert en quelques sortes de plaque tournante pour la "Joshi Puroresu", qui est alors en crise, avec la fermeture en 2005 de la AJW et de la GAEA. Ce rôle est permis grâce au talent et à la célébrité de sa top star, Azumi Hyuga (qui était connu jusqu'en 1999, sous son vrai nom, Tomoko Kuzumi), qui avait lutté à la ARSION ou encore à la NEO, et qui n'était pas uniquement connu par les fans de la JWP. Pendant toute la décennie 2000, Azumi Hyuga porte la JWP sur ses épaules. De plus la JWP travaille beaucoup avec d'autres fédérations, comme la SUN (une fédération créer et dirigé par Nanae Takahashi, qui comptait dans son "roster" plusieurs futures catcheuses de la STARDOM comme Natsuki*Taiyo), avec la rivalité entre les deux fédérations, la Senjo de Meiko Satomura, qui tourne surtout autour d'une rivalité entre Azumi Hyuga et Meiko Satomura, après que la première ait brisé l'orbite de la seconde d'un coup de genou pendant un match par équipe, ou encore avec la NEO qui tourne autour de la rivalité de longue date entre Azumi Hyuga, et le visage de la NEO, Yoshiko Tamura. La JWP fait également venir beaucoup de "freelancer" comme Amazing Kong, Ayumi Kurihara, les sœur Shirai, la JWP propose même un match revanche entre Manami Toyota et Azumi Hyuga, dix ans après leur premier match.
Malgré son "roster" plein de bon talent tel que Azumi Hyuga, Command Bolshoi, Leon, Kayoko Haruyama, de jeune plein d'avenir comme une certaine Arisa Nakajima, et la venue de "freelancer" et de catcheuse d'autre fédérations pleine de talent comme Ayumi Kurihara, Manami Toyota, Nanae Takahashi, Yoshiko Tamura ou Yumiko Hotta. La JWP n'est plus que l'ombre d'elle même au niveau de la popularité, elle se retrouve à donner des shows devant seulement des centaines de fans. Pour combler le manque de fans, et le manque de visibilité dont fait face la "Joshi Puroresu" à cette époque (seul quelques shows sont diffusé à la télévision), la JWP tient beaucoup de petits shows, ayant peu de match (trois, quatre ou cinq) avec des stipulations s'apparentant à des "Comedy Match", comme des "Battle Royale" avec des costumes et toute sorte d'autres petits matchs, ces shows ne sont pas télévisé. Ces shows sont une sortes de traditions à la JWP, puisqu'on pouvait déjà en voir dans les années 1990. Mais ils servent, surtout dans les années 2000, à fideliser un public qui se sentirait donc plus proche des catcheuses, et ce même si ce public est assez réduit.
La JWP semble avoir trouvé une manière d'avancé, une manière qui ne permet pas de devenir une fédération de très grande envergure, comme peut l'être la NJPW, mais qui lui permet de survivre, ou de ne pas disparaître dans les abîmes des toutes petites fédérations indépendantes japonaises. Mais en 2009, Azumi Hyuga décide de prendre sa retraite à cause de problème au genou, or celle qui avait été choisit pour lui succéder ainsi que sa protégée, Arisa Nakajima, avait pris sa retraite un peu avant. La JWP décide alors de se reposer sur Kayoko Haruyama qui était en quelque sorte la numéro deux de la fédération. Les plans reviennent à la normal lorsque Arisa Nakajima fait finalement son retour sur les rings quelques années plus tard, il ne lui faut pas longtemps pour reprendre le rôle de sa mentor et s'imposer comme la nouvelle Reine de la JWP, donnant au passage quelques bons matchs que ce soit contre l'une de ses mentor, Yumiko Hotta, ou dans une rivalité transformé en romance contre Kana (Asuka à NXT). Encore aujourd'hui, Arisa Nakajima est un membre clé du "roster" de la JWP. Plus récemment la JWP a fait une alliance avec la OZ Academy de Mayumi Ozaki, cette dernière ayant (pour la première fois de sa carrière) remporté le titre majeur de la JWP en battant la présidente de la JWP, Command Bolshoi. De plus Arisa Nakajima a rejoint le clan "heel" de Mayumi Ozaki (un clan qui terrorisait la GAEA entre 1996 et 2005, puis la OZ Academy depuis 2005), trahissant par la même occasion Command Bolshoi et la JWP. La rivalité entre les deux fédérations se met doucement en place.

La Ladies Legend Pro Wrestling / LLPW-X
Retournons en 1992, pour suivre la branche fondé par Rumi Kazama, à la suite de la fermeture de la JWP originale. Rumi Kazama suivi par une bonne moitié du "roster" part créer la Ladies Legend Pro-Wrestling. Une fédération qui au départ reprenait le même concept que la première JWP. Mais rapidement, la LLPW va créer son propre chemin, une sorte de "Strong-Style" du catch féminin.
Dans son "roster", la LLPW compte beaucoup d'ancienne artiste martial, Rumi Kazama est une ancienne Kickboxeuse, Shinobu Kandori est une ancienne Judokate, Harley Saito à un "background" dans le Karaté, Utako Hozumi avait fait du Shooto (l'art martial créer par Satoru Sayama, alias Tiger Mask I). C'est ainsi que naturellement et sur le modèle de la UWF ou de la NJPW des premiers jours, la LLPW se tourne vers un catch plus proche des arts martiaux et plus "stiff", emmenant avec elles, les autres catcheuses qui n'avaient pas forcement cette légitimité et cet entraînements dans les arts martiaux, comme l'ancienne JBA, Noriyo Tateno, Eagle Sawai, Mizuki Endo ou Miki Handa, qui doivent s'adapter, car les vrais stars de la LLPW sont Shinobu Kandori et Rumi Kazama (et en proportion moindre Harley Saito, Noriyo Tateno, Eagle Sawai et Miki Handa). Mais la LLPW n'en renie pas pour autant l'héritage du catch féminin japonais déjà bien en place, bien au contraire, elle essaie d'adapter cet apport au modèle de la "Joshi Puroresu" déjà instauré dans les années 1980 par Jaguar Yokota ou même Jackie Sato avant. La LLPW est en quelques sortes un préquel à la ARSION, qui fera vraiment un parallèle entre le MMA naissant au Japon et le catch, dès 1997.
Comme la JWP, la LLPW prend part à la rivalité entre les fédérations de "Joshi Puroresu", mais quasiment toute cette partie de la rivalité est oubliée par les fans, au profit d'une partie de la rivalité, celle entre Shinobu Kandori et Akira Hokuto, notamment à cause de leur match au premier 'DreamSlam', souvent cité comme le meilleur match de catch féminin de l'histoire. Leur deuxième match est bien souvent encensé, mais beaucoup moins que le premier, et pourtant il n'en reste pas moins très bon, et ce malgré qu'Akira Hokuto était blessé à la cheville. Mais on pourrait également citer la rivalité entre Akira Hokuto et Rumi Kazama la même année, avec le trop peu connue "Hair VS Hair match", entre Bull Nakano et Shinobu Kandori en 1994, avec le célèbre "Chain Match", ou encore entre Shinobu Kandori et Megumi Kudo de la FMW entre 1996 et 1997, avec les "Street Fight Match" et "Barbed Wired Match".
La LLPW reste derrière la AJW et la JWP au niveau de la popularité, et à part Shinobu Kandori, Rumi Kazama et Noriyo Tateno (et encore cette dernière l'était surtout grâce à son passage à la AJW), elle n'a pas vraiment de grosses stars comme peuvent l'être Akira Hokuto, Manami Toyota, Aja Kong, ou Kyoko Inoue à la AJW, ou Mayumi Ozaki, Dynamite Kansai, Hikari Fukuoka, ou Cutie Suzuki à la JWP. De plus en 1997, des jeunes catcheuses prometteuses comme Michiko Omukai ou Mikiko Futagami (GAMI) quitte la LLPW, pour rejoindre la toute nouvelle ARSION de Aja Kong et Mariko Yoshida.
Malgré tout a la fin des années 1990 et au début des années 2000, la LLPW travaille beaucoup avec la AJW, Shinobu Kandori va même remporter le titre majeur de la AJW en 1998, titre qu'elle défend notamment contre Manami Toyota, mais aussi contre Shark Tsuchiya dans ce que beaucoup considère comme le pire match de la AJW. C'est également à cette époque que Takako Inoue quitte la AJW pour rejoindre la LLPW, au départ pour le "kayfabe" lorsqu'elle créer avec Eagle Sawai et Rumi Kazama un clan "heel" les Black Jokers, rivalisant notamment contre Manami Toyota, puis hors "kayfabe" à partir de 2005.
En 2002, la présidente de la LLPW, Rumi Kazama, décide de quitter le monde du catch pour se tourner vers la vidéo pour adulte. Elle laisse ainsi son poste au visage de la LLPW, Shinobu Kandori. Kandori est alors encore très populaire au Japon, et se met tout le temps en avant comptant très peu sur la popularité des autres catcheuses. De plus beaucoup de catcheuses prennent leur retraite à cette époque, comme Eagle Sawai, Baby-M, Harley Saito, Noriyo Tateno, ou encore Françoise. Tout ces départ ne mettent pourtant pas vraiment à mal la LLPW qui est capable de proposer en 2007 le premier show de "Joshi Puroresu" au Ryogoku Kokugikan depuis le tout début des années 2000. Mais Shinobu Kandori prend à son tour sa retraite, afin de se concentrer sur sa carrière de politicienne (comme The Great Sasuke ou Atsushi Onita avant elle). C'est à cette époque que la LLPW commence vraiment à perdre des fans, comme ce fut le cas dans les années précédentes pour la JWP ou la AJW.
Mais en 2010, avec l'échec de sa carrière de politicienne, Shinobu Kandori fait son retour dans le monde du catch. C'est à cette occasion que la LLPW change de nom pour LLPW-X. Il ne faut pas longtemps à celle que les japonais appellent 'Miss Joshi Puroresu' pour repopulariser la LLPW. La LLPW produit plusieurs shows qui font se déplacer la foule, notamment un autre show au Ryogoku Kokugikan en 2014 pour célèbrer les 50 ans de Shinobu Kandori. Malgré sa popularité certaine au Japon, la LLPW n'est pas dans la situation la plus enviable, elle compte moins de dix catcheuses dans son "roster", et la plupart sont déjà des vétérans ayant au moins 40 ans, elle est forcé de se reposer sur beaucoup de "freelancer", notamment en ramenant des catcheuses de la Gatoh Move Pro Wrestling de Emi Sakura, une fédération basée en Thaïlande, ou en travaillant avec les catcheuses de la Senjo de Meiko Satomura.
Même si la JWP, ou ses descendantes n'ont jamais atteint leur but premier, qui était de rattraper la popularité de la AJW et être une véritable alternative à cette dernière. Elles ont cependant réussi à s'imposer comme deux des fédérations les plus influentes de la "Joshi Puroresu" moderne, en survivant notamment aux heures les plus sombres de la "Joshi Puroresu" au début des années 2000, ce qu'aucune autre fédération n'a pu faire (la OZ Academy n'est devenue une fédération à part entière qu'après la fermeture de la GAEA). Bouleversant au passage les règles de la "Joshi Puroresu" instauré par la AJW dans les années 1960, et si aujourd'hui voir des catcheuses de petites tailles, ou ayant 30, 40 voir même 50 ans est assez courant, ça n'aurais jamais été possible avant, et des catcheuses mariées et mère de famille comme Jaguar Yokota ou Mariko Yoshida par exemple auraient été forcé de prendre leur retraite, conformément à ce qui est encore en vigueur dans la culture japonaise. Si aujourd'hui, ni la LLPW ni la JWP ne dominent le monde du catch féminin japonais en terme de popularité, elles n'en reste pas moins deux des piliers les plus solides, et ce encore aujourd'hui, près de trente ans après la création de la JWP originale.
Billet d'humeur : Joey Ryan, ce bon vieux "kayfabe" et les médias français
Le 25/02/2016
Aujourd'hui, depuis que Joey Ryan a une deuxième fois passé les frontières de l'Internet mainstream, avec la vidéo le voyant faire sa demande en mariage en plein match*, tous les médias français (de 20 Minutes à RTL, jusqu'à une référence dans TPMP par une animatrice radio de RTL) le qualifie de "catcheur star du porno". Et ce, non pas à cause de sa récente sponsorisation par YouPorn (suite à la première de ses vidéos devenues mainstream, avec l'inaugurale Penis Plex**), mais de part son personnage de "Sleazy Mustache Playboy" ! C'en est tellement pathétique que c'est drôle ... Top 10 Storylines : (#1) Tommy Dreamer vs. Raven, le chef d’œuvre de Paul Heyman
Le 21/02/2016
Nous sommes à Philadelphie, au milieu des années 1990s. La côte de popularité locale de l'anti-système Extreme Championship Wrestling (ECW) monte en flèche. Le jeune Paul Heyman – connu sur le circuit pour être l'un des meilleurs non-lutteurs à l'écran – détient désormais le « book » depuis plus d'un an. Une année durant laquelle le minuscule territoire de la NWA, Eastern Championship Wrestling, s'est métamorphisé des suites de deux principaux actes fondateurs : le premier 3-Way Dance Match (repris plus tard par la WWF/E sous le nom de Triple Threat, en supprimant son facteur d'éliminations) de l'Histoire du catch, entre Shane Douglas, Sabu et Terry Funk dans le Main-Event de The Night The Line Was Crossed en février 1994 ; et la « shoot promo » inattendue et controversé de l'anti-Ric Flair, Douglas, après sa victoire finale en août au NWA World Heavyweight Championship Tournament proclamant l'indépendance et la naissance de l'ECW.
Le vent du « hardcore wrestling » souffle donc à plein régime, alors qu'Eddie Guerrero, Dean Malenko, Steve Austin ou encore Rey Mysterio Jr. se suivent sur le ring de l'ECW Arena. Pourtant, le travail le plus accompli de l'ECW de Heyman reste en dehors du ring.
Jusque là mal-aimé du public de Philly, Tommy Dreamer, sort tout juste d'une lourde et longue guerre face à The Sandman, le vrai porte-étendard de l'esprit rebelle de l'ECW (pendant de Sabu, représentant #1 de l'innovation in-ring et du « hardcore »), devenant enfin le « babyface » dont le roster avait besoin. Suite à cela, le jeune Stevie Richards à la personnalité troublée lui présente l'ex-Johnny Polo de la WWF/E (aka Scotty The Body à la WCW), renommé Raven. Lutteur banal sans être mauvais, Scotty est transformé par ce nouveau personnage sombre et excessivement grunge, du look à l'attitude. Mentor de Richards, il dit venir à l'ECW pour régler ses comptes personnels avec Tommy Dreamer. Très vite, il en devient le corbeau, le messager funeste, version non-héroïque de ce que deviendra Sting à la WCW. Formant son entourage The Raven's Nest, il ne cesse de mettre des bâtons dans les roues à la dite star montante locale.
Il affirme, pour se justifier, qu'il a connu Tommy dans son adolescence, le dépeignant comme un véritable goujat en particulier envers une de ses anciennes copines, utilisée puis jetée sur le bord de la route tel un mouchoir de papier. Cette jeune femme se révélera être Beulah McGullicuty, la petite-amie devenue top-model de Raven (puis, hors des confinements du « kayfabe », la femme de Tommy Dreamer, une ironie de l'Histoire dans la vraie vie). Revanchard et manipulateur, Raven est pourtant souvent silencieux et extrêmement agressif.
Pendant des mois, il attaque Dreamer et ses rares soutiens, menant son ami Cactus Jack (aka Mick Foley) à le trahir. Et nombreux seront ceux à plaider allégeance au sombre trublion de l'extrême : du géant Brian Lee aux Pitbulls et Dudley Boys, en passant par le futur Gangrel et les controversés Harris Brothers. Puis, au terme de ce violent premier chapitre, Beulah se démarquera enfin de l'influence presque sectaire de son petit-ami : elle lui annonce, forcée, qu'elle est enceinte non pas de lui, mais de Tommy Dreamer. Furieux, il lâche ses chiens sur elle, avant qu'elle ne soit vaillamment sauvé par le père révélé. Un acte de bravoure et de rédemption qui amènera une période transition pour cette longue et complexe rivalité.
Les mois suivants en 1996, Raven (après avoir eu vite fait de remplacer la belle à ses côtés) veut se centre sur lui-même et part en quête du titre suprême, détenu alors par The Sandman. Pour cela, il prend la route qui lui convient le mieux : il lave les cerveaux de sa femme et de son fils, entraînant moments controversés les uns après les autres. Prenant le contrôle de sa famille, puis lui arrachant sa ceinture de champion du Monde poids-lourd, il finira même par le crucifier contre le ring (un angle qui fera fuir de honte Kurt Angle, tout juste sorti la tête haute des jeux Olympiques, vers une compagnie qui reproduira pourtant le même scénario 3 ans plus tard avec The Undertaker et 'Stone Cold' Steve Austin). Il faudra attendre le printemps 1997 pour que le scénario Dreamer vs. Raven reprenne vraiment de l'aplomb (omettant les nombreux matches de championnat entre les deux, durant ce temps), époque de grosses dissensions entre les inséparables Stevie Richards et Raven mais aussi du premier Live Pay-Per-View de l'Histoire de l'ECW, Barely Legal, voyant la dernière grande victoire du vétéran « hardcore » et père spirituel de Tommy Dreamer, Terry Funk.
Démoli par cette défaite et la démission de son disciple (partant ensuite se découvrir enfin, avec The bWo, parodie à succès de la nWo), le « corbeau » accepte alors un dernier match face à Tommy Dreamer. En réalité se dirigeant vers la WCW, Raven sera donc pour la première fois battu par 'The Heart & Soul of ECW' en juin 1997, dans un Loser Leaves ECW Match lors de WrestlePalooza – dans une fin magistrale qui sera accentuée par l'un des plus grands retournements de situation de l'Histoire du catch, voyant Jerry 'The King' Lawler envahir l'ECW (en contre du défi relevé par l'ECW d'invasion de WWF Monday Night Raw) aux côtés des traîtres Rob Van Dam et Sabu.
… Mais l'histoire entre les deux hommes ne s'arrêtera pas là.
Outre les nombreux remakes à la WWF/E ou à la TNA, Dreamer (qui aura été la victime de l'une des plus grandes rares erreurs créatives de Paul Heyman, ne profitant pas de tout ce « momentum » pour l'amener au sommet du roster au plus haut de sa popularité) et Raven se reverront pour la première fois sur un ring lors de la première édition d'ECW on TNN en août 1999. Ce soir-là, contre toute attente, Raven sauve Tommy des griffes des infâmes Dudleys (partant à leur tout de la promotion), pour remporter les championnats du Monde par équipe, totalement contre sa volonté … Ou comment l'histoire s'est amusé avec l'Histoire.