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Billet d'humeur : Joey Ryan, ce bon vieux "kayfabe" et les médias français
Le 25/02/2016 0

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Que va-t-il arriver à NJPW Wrestle Kingdom 13 ?
Le 10/10/2018
Le Main-Event a été officialisé : nous sommes donc officiellement en route vers Wrestle Kingdom 13 ! Et quelle année de rebondissements, de grands moments et de grands matches que nous avons vécu une nouvelle fois ensemble ! Et face aux développements futurs déjà en marche et aux incertitudes de l'avenir, il est temps tout d'abord de s'attarder sur ce grand rendez-vous le 4 janvier 2019 au Tokyo Dome et d'en percevoir ensemble les matches, les gagnants, les enjeux et les conséquences à venir. N'hésitez pas à en discuter en commentaires et à partager ses prédictions, ainsi que les vôtres, sur la page Facebook de The Alt ou sur Twitter.
(Pré-Show) New-Japan Rumble
Depuis Wrestle Kingdom 9, la NJPW rassemble chaque année le reste de son roster non-impliqué sur la carte du show principal dans une bataille royale d'avant-show. A l'instar du traditionnel Royal Rumble de la WWE le même mois, elle peut aussi figurer des invités surprises et des revenants. L'an dernier, c'est un ancien catcheur de la New-Japan et de feue sa rivale UWFi, Masahito Kakihara, qui l'a remporté dans une sorte de célébration de sa guérison. Ce dernier avait arrêté prématurément sa carrière après une grave blessure au dos. Dans la même veine de bonnes publicités, la star de la J-Pop Momoka Ariyasu avait permis la victoire de Jado (l'ex-partenaire in-ring de Gedo, désormais son partenaire au "booking") à WK 10. Quant aux gagnants membres actifs du roster, Yuji Nagata et Michael Elgin en sont chacun ressortis avec des matches de championnat la tournée suivante, The New Beginning.
Cette année, je préférais voir les chers "bookers" se focaliser sur cette deuxième catégorie : à savoir des catcheurs actifs à qui cela pourrait profiter d'une façon ou d'une autre dans le schéma global de la NJPW.
Gagnant :
- Option 1 : Tomoaki Honma
Après une terrible blessure à la nuque qui lui a demandé plus d'un an de récupération, Tomoaki Honma est revenu - qu'on se le dise - difficilement sur le ring à la fin du G1 Climax 28. Il a depuis relancé son duo, Great Bash Heel, avec Togi Makabe en amont du tournoi World Tag League de novembre-décembre prochain. Malgré ce retour tout en émotions et le boost qui l'accompagne, je ne vois pas l'équipe de vétérans remporter le dit tournoi. Ainsi, en compensation et pour continuer de capitaliser malgré tout sur ce retour, une victoire de Tomoaki Honma ici serait tout à fait concevable et profitable.
Le roi du Kokeshi pourrait même réclamer un match de championnat NEVER après coup et, même si c'est pour le perdre, finir de profiter de ce pic d'intérêt du public en sa faveur.
- Option 2 : Flip Gordon
Bataille royale oblige, la New-Japan a eu tendance jusque là à favoriser les poids-lourds. Néanmoins, le New-Japan Rumble est ouvert à tous. Après de belles performances lors de la tournée Honor Rising suivi d'une excellente participation au Best of the Super Juniors Tournament, le jeune Flip Gordon s'est fait discret sur le rings de la NJPW en ce second semestre et ne participera pas à la Super Junior Tag League comme pressenti.
En échange, une victoire surprenante face à un public qui le connaît et l'apprécie déjà continuerait de solidifier son statut au sein de la division Junior et pourrait même lui suffire à affronter le champion Junior sortant au prochain super-show ou à la Ring of Honor, sa promotion-mère - tout en gagnant l'attention du reste du monde via Being The Elite sur YouTube.
- Option 3 : Katsuya Kitamura
Dernière option valable selon moi, mais sans la moindre rumeur à mon appui, reste le retour éventuel du gargantuesque et tout aussi sympathique Kitamura. Gravement commotionné en février dernier lors de sa série de matches de test avant sa promotion officielle dans le roster de la New-Japan, l'ex-"young lion" avait annoncé la fin probable de sa carrière de façon inattendue. Mais comme on dit dans le catch : "never say never". Sans avoir officialisé véritablement sa prise de retraite, il reste possible - comme pour un certain Katsuyori Shibata - que le géant Kitamura revienne un jour sur les rings nippons. Quoi de mieux qu'en invité surprise et gagnant du premier match de Wrestle Kingdom 13 ?
IWGP Junior Tag Championship - 3-Way Match : Suzuki-Gun (Yoshinobu Kanemaru & El Desperado) © vs. RPG 3K (YOH & SHO a/ Rocky Romero) vs. L.I.J. (BUSHI & Shingo Takagi)
Les mois de novembre et décembre marquent la saison des divisions par équipe de la NJPW. Comme annoncé après King of Pro-Wrestling 2018, nous aurons d'abord droit à la Super Jr. Tag League dont les gagnants seront déterminés lors de Power Struggle 2018 et remporteront un match de championnat Junior Tag IWGP à WK 13. face aux champions défendants : à savoir, très certainement les actuels titulaires, Yoshinobu Kanemaru & El Desperado.
Avec l'établissement de nouveaux duos, tels que BUSHI & Shingo Takagi côté Los Ingobernables de Japon ou Taiji Ishimori & Robbie Eagles côté Bullet Club OGs, il est difficile de désigner un favori absolu. Néanmoins, selon moi, les gagnants nécessaires et nécessiteux ne sont nuls autres que les précédents gagnants du tournoi et anciens champions, Roppongi 3K. Rien de tel pour les remettre en selle et rebooster leur crédibilité que de prouver une fois de plus leur supériorité sur la division. Cela étant dit, après ses débuts surprises à King of Pro-Wrestling, le beau Shingo (et son nouveau co-équipier désigné) a besoin de rester sur une pente positive.
Ainsi, si RPG 3K pourrait s'arroger la finale, il est au moins certains que le duo de L.I.J. devra battre les champions en chemin - obligeant la NJPW à tenir un tel 3-Way Match. Enfin, s'il est certain que les ceintures devront changer de mains le 4 janvier (Yoshi & Despy les ont eu bien assez longtemps), il serait, je crois, plus judicieux de les donner à BUSHI & Shingo. Leur union (et avec, les débuts de Shingo) serait ainsi solidifiée et une nouvelle rivalité enclenchée face aux "babyfaces" SHO & YOH ... reculant encore un peu leur retour en force sur le devant de la scène pour en faire un dénouement encore plus spectaculaire !
Gagnants : L.I.J.
IWGP Tag Team Championship - No DQ - Tornado Tag Match : G.O.D. (Tama Tonga & Tonga Loa a/ King Haku) © vs. The Young Bucks (Nick & Matt Jackson)
Tout comme, chaque été, le G1 Climax suit le BOSJ, chaque hiver, la World Tag League suit le Super Jr. Tag Tournament. Le division poids-lourd par équipe de la NJPW présente de nombreux atouts dont deux nouveaux duos de poids : les Young Bucks et les Golden Lovers. Malheureusement, concernant les premiers, les rumeurs indiquent qu'ils ne participeront très certainement pas à la compétition du fait de leur agenda chargé (justifié de façon "kayfabe", par l'état pitoyable du dos de Matt Jackson). Quant aux seconds, avec Kenny Omega champion et d'ores et déjà occupé par le Main-Event de WK 13, aucune chance (ou presque ?) que son fragile duo avec Kota Ibushi s'en sorte avec un match de championnat par équipe le même soir. Mais rien ne dit que ces deux équipes ne seront pas activement impliquées.
En dépit des efforts et positions de K.E.S., SANADA & EVIL ou encore Great Bash Heel, il est une rivalité qui prime actuellement et qui ne possède pas encore de conclusion du fait des nouveaux développements initiés à King of Pro-Wrestling 2018 : Bullet Club Elite vs. Bullet Club OGs. Afin de ne pas l'oublier, les frères des îles Tonga pourraient dans un premier temps avoir à affronter, pour la première fois, les Golden Lovers en finale de la World Tag League. Et cela ne serait pas une première s'ils étaient amenés à la remporter en tant que champions, profitant des dissenssions naissantes entre les Omega et Ibushi. D'autre part, cela permettrait alors aux Young Bucks de saisir l'occasion de les provoquer dans un violent rematch de Fighting Spirit Unleashed.
Vainqueurs, les "showrunners" de Being The Elite auront ainsi pris leur revanche et pourront débuter un règne digne de ce nom. Quant à Tama Tonga, il pourra toujours se raccrocher à sa victoire sur les Golden Lovers pour demander un match de championnat face à un Kenny Omega toujours champion, lors d'un des shows The New Beginning le mois suivant.
PS : Sans rien à faire d'autre sur la carte, je verrais bien Marty Scurll (et même Chase Owens et Yujiro Takahashi, pourquoi pas) garder le coin des Young Bucks afin d'équilibrer les forces aux besoins - surtout si Bad Luck Fale décide de s'en mêler aussi. Et puis, qui n'aurait pas envie de voir Marty tenter de briser les doigts de Haku ?!
Gagnants : The Young Bucks
IWGP Junior Heavyweight Championship Match : KUSHIDA © vs. Taiji Ishimori
Suite à la blessure à la nuque de l'ex-champion Hiromu Takahashi, KUSHIDA a remporté le titre champion Junior Heavyweight IWGP vacant contre Marty Scurll à King of Pro-Wrestling 2018. Pris par la Super Junior Tag League prochainement (aux côtés de Chris Sabin, l'ex-partenaire de son ex-partenaire), KUSHIDA n'aura sans doute pas à défendre son nouveau bien avant WK 13. Autrement dit, à moins que PAC décide de quitter la Dragon Gate plus tôt que prévu, son adversaire sera sûrement extrait de l'un des participants de ce même tournoi.
Nouveau Bone Soldier depuis le dernier BOSJ, dont il a été un dangereux finaliste, Taiji Ishimori profite actuellement d'un regain de visibilité en participant aux méfaits des Bullet Club OGs. Battre le champion Junior lors du tournoi lui donnerait l'argument pour s'octroyer sa propre attention et lui donnerait ce match de championnat qu'il n'a pas pu recevoir avant la blessure d'Hiromu.
Pour fortifier son sixième règne solo (et pour prouver, une fois, de plus qu'il est l'un des meilleurs catcheurs au monde), KUSHIDA devrait ressortir victorieux d'une bataille s'annonçant difficile - que ce soit en considérant le style impactant et puissant de l'ancien GHC Junior Heavyweight Champion de la Pro-Wrestling NOAH ou les possibles interventions de la part du Firing Squad. Taiji Ishimori aura, quant à lui, toujours une ceinture NEVER Openweight 6-Man à la hanche en sortant et pourra se rattrapper au prochain BOSJ, fort de cette belle performance au Dome.
Gagnant : KUSHIDA ©
IWGP United States Championship - 4-Way Match : Cody © (a/ Brandi Rhodes) vs. Juice Robinson vs. Beretta vs. Hangman Page
Avec le gain de Cody sur un Juice Robinson affaibli par un G1 Climax 28 très pauvre en victoires, la direction de l'IWGP United States Championship semble s'être embrouillé. Rien de mieux alors pour la re-stabiliser que de reconsidérer les différents challengers possibles, de les rassembler pour les comparer et former une nouvelle hiérarchie. Traduction : organiser un 4-Way Match et en tirer les conséquences ensuite.
Avec Juice Robinson prêt à prendre sa revanche, disons après une bonne performance aux côtés de David Finlay au cours de la World Tag League, il consistue une présence obligatoire. Battu par Jay White à Strong-Style Evolved, Hangman Page a depuis remonté la pente avec une belle première impression au sein du G1 Climax 28. Star à part entière de Being The Elite et ALL IN, sa cote a qui plus est bien augmenté. Quant à Beretta, challenger impressionnant face à Kenny Omega l'an dernier, il est revenu du banc de touche depuis peu et profiterait bien d'un peu d'attention - en plus d'un beau parcrous dans la WTL. Cette brochette devrait être tout à fait suffisante pour menacer le règne de 'The American Nightmare' et re-structurer la "title picture".
Contre toute attente, je vois Hangman Page l'emporter pour profiter de la stipulation ne l'obligeant pas à heurter son compatriote du Bullet Club Elite pour se faire. Beretta et Juice Robinson deviendrait, de facto, ses prochains challengers naturels - d'autant que 'The Flamboyant' excelle davantage dans le rôle du poursuivant que du poursuit.
Quant aux absents qui leur sont liés - je pense respectivement à David Finlay, Chuck Taylor, Chase Owens ou même Yujiro Takahashi -, ils pourraient très bien servir de challengers de seconde zone pour l'un ou l'autre des trois premiers cités plus tard dans l'année.
Gagnant : Hangman Page
Lumberjack Deathmatch : Minoru Suzuki vs. Tomohiro Ishii
Entre les petites guéguerres face à Tetsuya Naito, Minoru Suzuki n'a eu de cesse de croiser Tomohiro Ishii sur son chemin. Lors de Strong-Style Evolved UK pour le compte de l'alliée britannique de la NJPW, RevPro, il lui a même pris son titre de championnat British Heavyweight. Une revanche est d'ailleurs prévu pour Global Wars UK 2018. Ainsi, si leur rivalité risque de se terminer en Angleterre, elle a des chances de continuer malgré tout sur les côtes nippones à moins qu'ils finissent par régler leurs comptes en face-à-face (ce qui constituerait, en plus, pour les fans britanniques une "belle" si tant est qu'Ishii récupère son titre dimanche prochain).
Evidemment, comme souvent avec le Suzuki-Gun, cela impliquera que 'The King' ne viendra pas seul. La seule solution resterait donc d'organiser un Lumberjack Deathmatch (comme l'aime à les appeller la New-Japan) pour équilibrer les chances de chacun. De plus, cela permettrait à plusieurs catcheurs a priori absents de la carte - Hirooki Goto, Toru Yano, YOSHI-HASHI, K.E.S., Taichi, etc - de profiter des lumières du Tokyo Dome.
Certes perdant de son précédant match à Wrestle Kingdom, je verrais davantage Minoru Suzuki concéder une nouvelle fois la victoire à un membre de CHAOS. D'une part pour donner l'impression de renforcer le groupe CHAOS lui-même avant le Grudge Match opposant Kazuchika Okada et Jay White plus tard dans la soirée. D'autre part pour offrir enfin à Tomohiro Ishii une grande victoire en solo sur la plus grande scène de l'année.
Gagnant : Tomohiro Ishii
Zack Sabre Jr. (a/ TAKA Michinoku) vs. EVIL
Après sa défaite certaine face Chris Jericho dans le prochain Main-Event de Power Struggle 2018, EVIL voudra très certainement prendre sa dûe revanche contre Zack Sabre Jr. qu'il attendait à King of Pro-Wrestling. L'organiser pour Wrestle Kingdom 13 représenterait en plus une belle preuve de confiance offerte à deux upper mid-carders incarnant l'avenir de la compagnie.
Dans ce clash certain de styles in-ring diamétralement opposés, je favoriserais néanmoins le plan narratif. Dans leurs différents matches, ZSJ a toujours eu le dessus sur EVIL. Trompé, agressé puis battu, EVIL aura toutes les raisons de donner tout le "Burning Fighting Spirit" cher à la NJPW qu'il a en lui pour résister à la supériorité technique de son adversaire.
Et qui ne verrait pas non plus qu'il en profiterait ensuite pour se la jouer SANADA en affrontant Tetsuya Naito, nouvellemment couronné champion Inter-Continental, dans un match de championnat "amical" à The New Beginning ?
PS : A l'instar de Marty Scurll dans un autre match plus haut, SANADA pourrait tout à fait soutenir EVIL exceptionnellement aux abords du ring afin d'empêcher toute intervention de TAKA Michinoku et surtout de se montrer présent lors du plus grand show de l'année.
Gagnant : EVIL
NEVER Openweight Championship Match : Will Ospreay © vs. Kota Ibushi
Parfois, entre les super-shows mensuels, les shows "Road To" des différentes tournées de la NJPW peuvent réserver de belles surprises. Aucune, peut-être, n'a jamais été à la hauteur inattendue de Will Ospreay & Tomohiro Ishii vs. The Golden Lovers, tenu début septembre en préparation du match opposant Kenny Omega à Ishii quelques jours plus tard. Quatre des meilleurs catcheurs de la planète ont réussi à promouvoir non un mais deux matches sans qu'on leur demande (ou pas ?). En effet, montrant une alchimie surprenante pour deux catcheurs ne s'étant rencontrés qu'à de très rares reprises et jamais dans des conditions de face-à-face , Will Ospreay et Kota Ibushi ont suscité auprès du public chauffé à blanc du Korakuen Hall le désir qu'ils semblaient avoir de s'affronter.
Et le timing ne pourrait pas être aussi parfait qu'il ne l'est actuellement. Ospreay est récemment monté en grade et va rejoindre petit à petit la division poids-lourd : son premier test étant de récupérer le titre NEVER Openweight (non-réservé aux poids-lourds, c'est adéquat) des mains de Taichi. Quant à Kota Ibushi, malgré son envie d'affronter 'The Sky King', il a dû suivre la direction de Kenny Omega ... jusqu'à les premières dissensions apparues à Fighting Spirit Unleashed puis à King of Pro-Wrestling 2018. Tout indique donc que rien n'empêchera Kota Ibushi d'aller voir ailleurs le temps d'une soirée et pour Will Ospreay de le choisir lui-même, comme premier challenger.
Malgré la fraîcheur de son nouveau grade, son potentiel et son talent, j'estime que Will Ospreay n'est pas prioritaire ici. Après avoir perdu le G1 Climax 28 puis le Main-Event de King of Pro-Wrestling, Kota Ibushi doit reprendre en main sa carrière solo avant de se diriger doucement vers une collision titanesque contre son Golden Lover. Devenir champion temporairement remplirait parfaitement cette condition. Quant à Will Ospreay, il aurait tout le temps l'an prochain de révolutionner le style attaché tacitement depuis l'ère Katsuyori Shibata, au titre NEVER afin d'en faire réellement le sien.
Gagnant : Kota Ibushi
IWGP Inter-Continental Championship Match : Chris Jericho © vs. Tetsuya Naito
Suite aux événements de King of Pro-Wrestling 2018, c'est de toute évidence le match que nous aurons pour le titre Inter-Continental IWGP au Tokyo Dome - une fois Power Struggle terminé. Après une défaite compliquée contre Chris Jericho et un G1 Climax 28 infructueux, Tetsuya Naito a besoin de se remettre sérieusement sur les rails du Main-Event si la NJPW ne veut pas fragiliser sa popularité davantage. Un nouveau règne à durée indéterminé en tant que champion Inter-Continental IWGP devrait être le minimum suffisant. Et une revanche contre Zack Sabre Jr. à Power Struggle devrait suffire à le rendre éligible au titre de challenger.
J'attends de ce match qu'il se différencie le plus possible de leur bagarre de chiffoniers brouillonne de DOMINION. Mais, surtout, qu'il puisse se terminer par une victoire décisive et catégorique du 'Stardust Genius'.
Après coup, Naito aura tout loisir de ramasser les miettes du clash Omega-Ibushi et Jericho pourra très bien s'en prendre à un Hiroshi Tanahashi, Kazuchika Okada ou une star montante pour conclure son séjour à temps partiel à la NJPW.
Gagnant : Tetsuya Naito
Kazuchika Okada vs. Jay White
Si le dénouement concernant les deux hommes à King of Pro-Wrestling 2018 ressemblait plus à un cliffhanger de RAW Is War avec Okada dans le rôle de The Rock et Jay White & Cie dans le rôle du Corporate Ministry, les racines de cette "feud" sont évidemment bien plus anciennes. En janvier, Kazuchika Okada acceptait le 'Switchblade' dans son clan CHAOS après le refus de ce dernier de rejoindre le Bullet Club affaibli de Kenny Omega. Dès lors, le voeu de zizanie du jeune Néo-Zélandais se réalisait petit à petit : d'abord par de simples commentaires provocants, puis par sa victoire sur son leader théorique lors du G1 Climax 28 jusqu'à sa manipulation de YOSHI-HASHI en septembre. A Destruction in Kobe, il s'est définitivement séparé de CHAOS en s'octroyant les services traîtres de Gedo, ex-manager d'Okada. Puis, cette semaine, en acceptant l'invitation impromptue des Bullet Club OGs de former une alliance.
Ce Grudge Match est donc désormais indissociable de la carte de Wrestle Kingdom 13 et permettra, si ça ne tenait qu'à moi, de relancer la carrière d'un Kazuchika Okada en pente douce depuis sa défaite démoralisante, coincidant avec la perte de son titre de champion poids-lourd IWGP et de 'Ace', de DOMINION. Comme il faut s'en douter néanmoins, ceci ne sera très certainement que le premier chapitre d'une narration plus longue ... à suivre !
Gagnant : Kazuchika Okada
IWGP Heavyweight Championship Match : Kenny Omega © vs. Hiroshi Tanahashi
Ce qui nous amène bien sûr à discuter du Main-Event pour le titre de champion poids-lourd IWGP détenu par Kenny Omega. Un combat de générations, de mondes et de philosophies opposées. D'un côté, le premier grand règne encore neuf de la première véritable top-star "gaijin" et internationale de la NJPW. De l'autre, la renaissance certes éphémère mais soutenue coeurs et âmes par les fans japonais de l'ancien visage de la compagnie. D'un côté, la poursuite de l'expansion internationale de la NJPW vers l'Occident et ailleurs. De l'autre, l'assurance que le nouveau régime exécutif - justement très occidental - ne sacrifiera pas le territoire japonais et ses stars. D'un côté, le box-office et le buzz mais l'incertitude d'une capitalisation sur la durée (WWE, ira-ira-pas, en vérité qui sait ?). D'un autre, le manque de nouveauté et de création de nouvelles stars mais la garantie d'une loyauté sans borne. Mais quoi qu'il arrive, l'assurance d'un match frais, épique et historique. C'est tout ce que l'on peut en attendre d'un Main-Event pour Wrestle Kingdom (prends-en de la graine, WrestleMania !).
En autres choses, aux vues du contexte et des différentes rumeurs circulant actuellement, je pense plus probable que Kenny Omega restera à la NJPW au moins (autrement dit : si ce n'est plus) jusqu'au G1 Supercard, le show inter-promotionnel partagé avec la Ring of Honor au Madison Square Garden en avril prochain. Et qui plus est, qu'il y participera en tant que champion, espérons-le, pour faire face à Kota Ibushi. Quant à Hiroshi Tanahashi, je suis tout à fait de l'avis qu'il a encore de quoi offrir au moins un règne de champion au top de la New-Japan, mais le timing n'est pas tout à fait en sa faveur. Un règne de champion Inter-Continental serait, là encore, plus adéquat - surtout une fois que Tetsuya Naito s'orientra de nouveau vers le titre d'Omega.
Gagnant : Kenny Omega ©
La valeur d'un tournoi ou comment rendre le catch sportif
Le 17/09/2018
En parallèle de votre lecture de cet article, écoutez le dernier numéro de Catchacast, notre podcast partenaire, consacré à l'entièreté du NJPW G1 Climax 28 - le tournoi le plus prestigieux de l'année.
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Le catch : un sport fictif
On a parfois tendance à l'oublier mais le catch est un sport fictif. Style de combat underground et "carny" à l'origine, la lutte professionnelle - traduction du terme "pro-wrestling" qui désigne le catch en anglais - a été ensuite remodeler en un sport légitime, concurrençant même la boxe au début du siècle dernier. Ce n'est seulement que pour la rendre plus divertissante (parce que voir Frank Gotch vs. George Hackenschmidt pendant deux heures et trois minutes pouvait achever n'importe qui, même à l'époque) que le "sport" se retrouva de plus en plus "truqué" par des esprits créatifs et commerciaux comme Ed 'Strangler' Lewis (un vrai de vrai, prêt à sacrifier sa réputation) et Toots Mondt (alors futur associé de Vince McMahon Sr.). Une fois la nouvelle méthode fictive de fabrication du catch découverte par la presse, le sport n'en était plus un aux yeux d'un public trahi.
Puis, tandis qu'El Santo se faisait la main sur les rings de Mexico et dans ses salles de cinéma et que Rikidozan devenait le plus grand champion de l'histoire du Japon en remodelant un art ennemi, le catch américain reprit en crédibilité et réputation avec l'essor de la télévision et la stricte politique de "booking" de la nouvelle National Wrestling Alliance - une institution administrative, garante de l'esprit sportif d'une mascarade de compétition politisée, dirigée par une assemblée mafioso. Dès lors, et jusqu'aux envolées lyriques des années 1990 et à l'effondrement volontaire du quatrième mur deux décennies plus tard, la réelle orchestration de ce sport fictif fut caché sous le nom de code "kayfabe" (ou "keep it fake", en vieux jargon "carny"). Une nouvelle chance était donnée aux promoteurs d'arranger la réalité compétitive des matches et rivalités en clamant produire de la violence authentique. Ainsi, plus un match, un show, une rivalité était exécuté avec réalisme, plus il avait de chance de tromper le public et de le surprendre, de l'emballer et de le rendre accroc. Et ce, que la promotion se réclame d'une identité de "catch pur", dans la plus sportive et traditionnelle des formes, ou de "divertissement sportif", jouant sur les personnages, leurs relations et leur influence sur le déroulement du show.
La formule du tournoi, la solution de réalisme
Et quoi de mieux pour rendre un sport fictif réaliste que d'emprunter une formule sportive et compétitive établie - celle du tournoi. Les plus grands événements sportifs sont des tournois, ou des "coupes", divers et variés. Ils peuvent être simples et linéaires comme Roland Garros pour le tennis ou complexes et denses comme la Coupe du Monde de Football. Ils rassemblent généralement les meilleurs athlètes de leur domaine et déterminent le ou les meilleurs d'entre eux. Ils sont le plus souvent représentatifs de l'état de l'art d'un sport et responsables de son avenir (changement de classement, passage de flambeau, innovation technique, etc).
En essence, le tournoi est une simulation humaine de la sélection naturelle : de vieilles mutations et de nouvelles vont s'affronter dans un environnement donné dans le cadre d'une compétition, quelle soit intra-espèce ou inter-espèce. Seules celles qui réussissent à passer à travers le filtre compétitif mérite d'être conservés et de continuer l'aventure de la vie. Evidemment, il est rare que les tournois soient aussi radicales : à moins qu'un accident ne survienne, les perdants peuvent très bien être les gagnants de demain - et vice-versa. En ce sens, la formule du tournoi inculque non seulement du réalisme dans un contexte catchesque mais peut aussi servir à différents aspects narratifs, inhérents à son fonctionnement.
Créer une star
En premier lieu, organiser un tournoi est le meilleur moyen pour un promoteur de connecter un catcheur particulier à un public et d'en faire un champion, littéralement ou non, reconnu et crédible. Evidemment, la première condition à remplir est de choisir un catcheur un minimum solide athlétiquement et techniquement sur le ring pour renforcer le réalisme de l'exploit souhaité. L'élu en question peut très bien être déjà être un Main-Eventer dont la dominance doit être affirmée ou revigorée - ce fut le cas de Tetsuya Naito lors du NJPW G1 Climax 27 en août 2017. Ou, et c'est le plus intéressant, être un individu en dehors de la liste des favoris.
En impressionnant le public et la critique au cours de ses matches et en remportant finalement la compétition malgré ses maigres chances initiales de l'emporter, le vainqueur prouve sa valeur avec réalisme et s'affirme automatiquement comme une force incontournable, au-dessus de tous les autres compétiteurs. Le promoteur crée ainsi une toute nouvelle star - ainsi qu'un moment inoubliable pour le public et, potentiellement, l'histoire de la promotion ou d'un quelconque championnat. On retrouve exactement cela avec la première édition de l'United Kingdom Championship Tournament de la WWE et son vainqueur Tyler Bate.
Centré autour de l'incontrôlable Pete Dunne, présenté en train de violenter ses adversaires pour affaiblir la compétition en sa faveur dans de nombreux segments en coulisses, ce tournoi de janvier 2017 semblait avoir été destiné au 'BruiserWeight'. Néanmoins, au travers de performances surprenantes et excitantes, le jeune et effacé Tyler Bate va combler le public du Royal Albert Hall pour, match après match, en devenir le chouchou. Une fois qualifié en finale, Tyler Bate n'était plus considéré comme l'invité surprise ou le "darkhorse" de la course mais le pourfendeur possible du dévoreur tricheur, Pete Dunne. Le tout donnait à ce match final un classicisme catchesque des plus appréciables : le favori, prêt-à-tout pour éliminer la compétition et remporter le titre, face à la surprise d'un jeune prodige à la sympathie aussi grande que sa maîtrise technique. En donnant la victoire à ce dernier, la WWE (plus précisément, Triple H et William Regal) a réussi à créer deux stars et une rivalité - en plus d'un nouveau titre de championnat.
Faire l'état de l'art ou l'innover
Historiquement, la formule du tournoi n'a jamais été de l'apanage du catch occidental (américain ou britannique) ou mexicain. Les premiers à l'avoir pleinement exploités sont les Japonais, avec la World Big League de la compagnie de Rikidozan, Japan Wrestling Association. De la fin des années 1950 au début des années 1970, la JWA a tenu cette compétition style "round-robin" (ou "système de poules" en français) chaque année pour confronter ses meilleurs catcheurs locaux ou "meilleurs" catcheurs étrangers, principalement américains, et surtout mettre en avant Rikidozan puis ses disciples, Giant Baba et Antonio Inoki. Une fois la JWA enterrée, ces deux derniers reprirent la même formule pour lancer respectivement le Champion Carnival de l'AJPW et le G1 Climax de la NJPW.
Peu importe le format - simple élimination ou "round-robin" - un tournoi rassemblant parmi les meilleurs catcheurs du plus large spectre géographique ou stylistique possible favorise nécessairement la meilleure démonstration in-ring contemporaine voire même future. C'est aujourd'hui ce qu'illustre le Battle of Los Angeles Tournament de la Pro-Wrestling Guerrilla ou, plus NJPW-centré, le G1 Climax. Mais si l'histoire ne devait n'en retenir qu'un, c'est la toute-première Super J-Cup de la NJPW en 1994.
Tournoi à simple élimination tenu lors d'une unique soirée au légendaire Sumo Hall de Tokyo, il fut qualifié de "meilleure soirée de catch de tous les temps" par le célèbre journaliste et critique américain, Dave Meltzer. Ouvert à différentes promotions japonaises indépendantes - telles que la Michinoku Pro avec TAKA Michinoku et The Great Sasuke et la FMW avec Hayabusa et Ricky Fuji - ainsi qu'à la mexicaine Consejo Mundial de Lucha Libre, avec Negro Casas comme unique représentant, cette "Cup" avait néanmoins, bien sûr, pour but de favoriser la division Junior Heavyweight de la New-Japan. Dans un esprit de compétition cordial, ce qu'elle produisit fut cependant un tournant dans l'innovation du catch in-ring et dans la représentation des catcheurs "Junior", c'étaà-dire "poids-légers" ou "poids-moyens". Suite à ce tournoi exceptionnel, le Best of Super Juniors Tournament (l'équivalent du G1 Climax de la division Junior pour la NJPW) devint un événement annuel. Surtout, les carrières de trois hommes furent à jamais modifiées. Chris Benoit (Wild Pegasus), vainqueur de ce tournoi, Eddie Guerrero (Black Tiger) et Dean Malenko s'établiront chacun durablement aux Etats-Unis, via l'ECW puis la WCW, devenant les poids-lourds d'un nouveau genre - plus technique, plus agile et plus "petit". C'est dire l'impact mondial et historique de ce tournoi sur l'état de l'art technique et globalement stylistique du catch.
Inaugurer un titre de championnat avec prestige
Quand en 1979, la WWF/E a voulu établir un titre de championnat secondaire fort - l'Inter-Continental Championship - elle a prétendu que Pat Patterson l'avait remporté à Rio de Janeiro, au Brésil, en unifiant son North-American Championship avec l'inexistent South-American Championship au terme d'un tournoi n'ayant jamais eu lieu. Ce mensonge de naissance d'un titre aussi prestigieux et historique que l'Inter-Continental Championship de la WWE démontre la puissance, ne serait-ce qu'évocatrice, de la formule du tournoi dans l'imaginaire collectif. Comment renier un champion quand celui-ci à remporter son titre au terme d'une compétition rassemblant plusieurs catcheurs, qui plus est, de différents pays ? "Que le meilleur gagne" comme on dit, c'est la loi de la jungle et son roi en est le champion - le meilleur d'entre nous.
Nombreux sont les titres de championnat encore actifs aujourd'hui qui résultent d'un tournoi inaugural. L'UK Championship cité plus haut en est un. Le nouveau Cruiserweight Championship de la WWE en est un autre : il fut inauguré en 2016 au terme du Cruiserweight Classic, un tournoi dantesque confrontant des poids-légers du monde entier, dont le Français Clément Petiot (aka Tristan Archer). En mélangeant des talents indépendants de différents pays du monde sous une bannière de haut niveau in-ring, la WWE avait réussi à orchestrer une compétition passionnante et au "booking" d'un réalisme surprenant de sa part (une émission comparant la strcuture même des matches à venir, les procédures arbitrales systématiques à la fin et au début de chaque match, la présentation de chaque catcheur sur un pied d'égalité et en fonction, non pas d'un personnage ou d'un passif, mais d'un pays, etc).
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Dans le même acabit, la NJPW a réussi à marquer le coup en 2017 quand elle a programmé ses premiers shows en solitaire sur le sol américain - le doublet G1 Special in Long Beach. En deux soirées consécutives, elle est parvenue à couronner son tout-premier champion IWGP poids-lourd des Etats-Unis dans un tournoi à élimination simple remporté par Kenny Omega. Ce dernier, ayant alors raté une nouvelle opportunité au titre de champion poids-lourd IWGP de Kazuchika Okada, a été ainsi revigoré et présenté comme l'emblème de l'expansion internationale de la New-Japan, rendant la nouvelle ceinture rouge qu'il porterait pour les six prochains mois à venir d'autant plus prestigieuse.
Enfin, concernant le circuit du catch indépendant et contrairement aux deux exemples précédants, l'EVOLVE a réussi le pari d'établir un nouveau titre de championnat dont le prestige de départ (certes, moindre en comparaison) s'est maintenu depuis. En janvier 2016, l'EVOLVE Tag Team Championship naissait à la suite d'un triplet de shows réunissant des équipes établies comme les Bravado Brothers ou Team Tremendous et des duos atypiques tels que Sami Callihan & Zack Sabre Jr., Chris Hero & Tommy End et les vainqueurs, "l'all-star team" de Johnny Gargano & Drew Galloway. Deux ans et demi plus tard, ces titres de champions par équipe restent inhérents à la structure des shows d'EVOLVE, portés avec brio par le Doom Patrol (Chris Dickinson & Jaka) ou des stars montantes comme Anthony Henry & James Drake.
Exploiter et progresser une rivalité
Un tournoi peut aussi servir de nouveau contexte pour développer une rivalité impliquant plusieurs participants à la dite compétition. Qu'ils soient destinés à s'affronter dès le départ ou non. Qu'ils s'affrontent sur le ring ou désordonnent le cours de la compétition en intervenant dans le match de l'un ou de l'autre. Et ce, surtout dans le cas d'une rivalité personnelle, passant outre les règles, la morale et le respect de l'ordre. Le tournoi donne une nouvelle dimension à la rivalité. Soit il magnifie son caractère incontrôlable dont les individus devront subir les conséquences (suspension fictive, nouvelles relations tendues avec des catcheurs ayant souffert des dommages collatéraux ou même changement de réactions des fans) et dont le promoteur/"booker" se devra de précipiter son arrêt par un Grudge Match quelconque ; soit il ajoute un argument de plus pour l'un ou l'autre des rivaux si l'un a battu l'autre ou si l'un a remporté le tournoi et son prix et pas l'autre.
En 2011, la PWG a joué sur l'une de ses possibilités pour continuer la rivalité trans-promotionnelle opposant El Generico à Kevin Steen. Toujours fictivement suspendu par la Ring of Honor suite à sa défaite contre 'The Generic Luchador' (lui-même absent des rings depuis lors) à Final Battle 2010, Kevin Steen n'arrivait pas encore à forcer la ROH à le ré-intégrer. Il avait besoin de lâcher sa frustration et sa colère sur son ennemi juré, El Generico, et la seule plateforme qui lui en donnait le moyen était la PWG. Pour commencer, la promotion Californienne les réunit dans son tournoi annuel estival, le Battle of Los Angeles Tournament.
Pendant toute la durée du tournoi, en simple élimination et tenu ici en un seul show, les deux hommes se sont répondus par matches interposés - Steen lançant notamment un doigt d'honneur à un petit garçon portant un masque d'El Generico. Au final, comme un signe du destin, la finale opposa Kevin Steen et El Generico dans un combat brutalement personnel. Vainqueur de son arch némésis, El Generico obtint de plus une opportunité au championnat du monde de la PWG ... détenu par Kevin Steen. En conséquence, les deux rivaux s'affrontèrent quelques mois plus tard dans un Ladder Match à Steen Wolf, l'un des shows les plus appréciés de l'histoire de la PWG et certainement celui qui participa à créer sa réputation actuelle.
Réaliser l'imprévu et ses conséquences
C'est dans la contrainte que la vraie créativité s'exprime. Ainsi, en suivant une formule structurée comme un tournoi, il est parfois possible de tenter l'imprévu ou l'impossible - d'un point de vue de cohérence de "booking" - sans peur du non-sens. Dans le cadre d'un tournoi, deux catcheurs de deux niveaux différents ("low-card" vs. "mid-card" ou "mid-card" vs. Main-Event par exemple) peuvent très bien se rencontrer sans désordonner complètement la hiérarchie d'un roster. Pour un tournoi solo, deux partenaires peuvent aussi bien s'affronter sans besoin d'un "heel-turn" de l'un ou de l'autre à l'avance. Et, cerise sur le gâteau, de telles imprévues sont capables de modifier la composition même du roster, la perception des fans envers certains catcheurs et même induire de nouvelles narrations.
La version compétitive de ce phénomène se retrouve souvent au cours du G1 Climax de la NJPW. Tournoi "round-robin" éprouvant rassemblant les meilleurs catcheurs poids-lourds de la compagnie, champions y compris, il rend tout à fait concevable qu'un champion invincible puisse être vaincu par un "mid-carder". Ce fut le cas l'an dernier lorsque EVIL a battu le champion Kazuchika Okada ou, plus récémment, quand Tomohiro Ishii a vaincu le champion Kenny Omega. Ces vainqueurs plus ou moins incongrus s'octorient de facto un match de championnat plus tard contre le champion vaincu. Ce principe permet une variété de matches de championnat, un renouvelement de la "title picture" et parfois même des changements de titre surprises mais cohérents.
Au niveau narratif, le meilleur exemple de la valeur d'un tournoi dans la réalisation d'un imprévu reste la magnifique rencontre opposant Johnny Gargano à Tommaso Ciampa, formant ensemble l'équipe DIY à NXT, lors du Cruiserweight Classic. Depuis leur arrivée en duo à la WWE, les deux amis ne s'étaient jamais affrontés ni n'avaient goûtés d'une victoire en solo. Le CWC leur donnait à chacun cette chance, malheureusement l'un allait devoir passer sur le corps de l'autre pour arriver en finale. Dans une première rencontre épique, Johnny Gargano dut passer sur le corps du 'Sicilian Psychopath' pour ce faire. A cet instant, ce dernier le pardonna mais nul doute que cette première blessure fut la première goutte d'eau d'une longue série qui déborda le vase de leur amitié deux ans plus tard.
Produire un événement annuel majeur
Pour finir, en raison de tous les arguments précédents, la formule du tournoi est parfaite pour offrir un événement majeur, récurrent ou non. Peut-être la moins adepte des tounois de toutes, la WWF/E l'avait elle-même comprise avec The Wrestling Classic - son premier show exclusivement diffusé en Pay-Per-View - puis avec la version annuelle du King of The Ring Tournament de 1993 à 2002.
L'apport en réalisme, prestige et historicité que cette formule prodigue s'est dépeinte - et dépeint encore - sur le catch japonais traditionnel présenté aujourd'hui par la NJPW, l'AJPW ou la Pro-Wrestling NOAH. Pour preuve de son efficacité, la New-Japan tient encore chaque année au moins cinq tournois : la New-Japan Cup en février-mars, le Best of Super Juniors Tournament en mai-juin, le G1 Climax en juillet-août, le Super Junior Tag Tournament en octobre-novembre et la World Tag League en novembre-décembre. Parmi eux, le G1 Climax est devenu son plus grand événement annuel à travers le monde, en fournissant les meilleurs matches de l'année, année après année.
Et même pour des promotions davantage portées sur le divertissement sportif, comme la PWG ou la Chikara, leurs tournois - respectivement BOLA et King of Trios - restent des événements d'importance à part entière dans le monde du catch.
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