Les 10 meilleurs "faces" et "heels" de l'Histoire du catch
A l'AccorHotels Arena de Paris Bercy ce vendredi, curieuses étaient les réactions d'un public surprenant à l'égard des catcheurs présents ce soir-là. Surtout à une époque où le plus détesté et rejetté du roster est un héros, le champion du monde incontesté et bourreau de la tyrannique Authority que se veut être Roman Reigns. A se demander ce qui fait un vrai bon "babyface" et un excellent "heel". Et à cette interrogation rejoint l'envie naturelle de classer les meilleurs exemples possibles de ces notions, pour mieux les illustrer et donc les comprendre. L'idée m'est donc venu d'établir les plus précis et légitimes Top 10 des meilleurs "heels" et Top 10 des meilleurs "faces", à ma modeste connaissance.
Attention ! Ici ne seront donc pas retenus ceux qui ont simplement été immensément populaires en dépit du reste, à l'instar de Daniel Bryan en 2014, ou ceux qui ont réussi à inspirer les envies les plus meurtrières, tel Larry Zbysko quand il trahit Bruno Sammartino. Aussi, seront écartés les "tweeners", autant ceux aux tendances de "heel" (eg. Brock Lesnar post-SummerSlam 2014) que les autres, plus "faces" (eg. 'Stone Cold' Steve Austin post-WrestleMania 13) qui incarnent la plus réelle et nuancée des options, mais ne sont, ipso facto, pas des exemples concrets à considérer dans un alignement "kayfabe" standard. Dans ces deux classements ne seront compilés que ceux qui, en adéquation avec le "booking" idéal (lequel, suivant les désidératas du public touché), ont su être assez héroïque, touchant et appréciable - dans le cas des "babyfaces" - ou assez détestable, cruel et manipulateur - dans le cas des "heels" - pour exorter l'émotion voulue à leur public.
Top 10 "Babyfaces"
Qu'est-ce qu'un "face" ? A l'origine, le mot est utilisé pour les catcheurs aux gueules d'ange, ou "babyfaces", qui ne peuvent qu'inspirer confiance voire amour de la part du public. Ce sont les genres idéaux, des hommes respectables aux élans héroïques et des guerriers à la morale indéfectible. Et quand ils sont charismatiques, ce sont de véritables stars, adulés et idolâtrés de tous - hommes, femmes, enfants et grands-parents. Par dessus tout, cette alignement dans le cadre de l'univers "kayfabe"(ou diégèse au cinéma) établi doit être validé par un soutien maximale du public, avant ou après les débuts de l'incarnation du rôle de "face".
Quel est son rôle ? Comme partout, son rôle dépend de ses compétences et des attentes du public à son égard. Il peut tout simplement être le meilleur des techniciens, remportant ses matches de la plus honorables - à la Bret 'The Hitman' Hart. Dans ce cas, le public voudra assister à chacune de ses perfomances athlétiques époustouflantes. Moins doué sur le ring, mais plus charismatique et beau-parleur, il peut jouer le "champion du peuple", leur plus représentant et défenseur, voire leur sauveur contre les plus grands des ennemis. A l'instar de la Hulkamania suscitée par Hulk Hogan, les fans n'auront de cesse de le voir triompher d'ennemis en tout genre, leur ou lui portant atteinte. Enfin, on retrouve aussi les "underdogs", auxquels un certain auditoire (en particulier les enfants) se rattachent facilement. Désavantagé d'une certaine manière (la taille, le look, les performances, le respect, etc) par rapport aux autres, ce "face" suscite le plus d'empathie, devenant le biais pour la plus basique des catharsis qui en son noyau dit "Pourquoi tombons-nous ? Pour mieux nous relever". Grâce à un "acting" suffisant, ce catcheur donne ainsi envie au public de suivre ses péripéties dans l'espoir de le voir enfin accomplir son objectif, ou même son rêve, comme il le voudrait eux dans leurs vies personnelles.
Comment doit-il se comporter ? Variant lui aussi suivant le catcheur, sa "gimmick", sa personnalité ou encore ses qualités, le comportement d'un "babyface" doit néanmoins à des règles de bases. Comme le dirait Bret Hart (lui qui, ni vu ni connu, donnait les résultats de ses matches à son public - disant être certain de remporter la victoire quand ce serait le cas, ou avouant s'orienter vers un match difficile, autrement), il faut mentir le moins possible aux spectateurs. En somme, il faut suivre la plus évidente des morales. Néanmoins, sans devenir un Jedi ou un Saint, le catcheur doit incarner son public, et donc succomber à des choses positives : tomber amoureux, dans le respect de l'autre ; s'insurger contre l'injustice ; ressentir une certaine peur (mais jamais susciter de la pitié, et toujours en sachant la dépasser) ; exprimer, sans égocentrisme, envie et détermination pour l'accomplissement d'une tâche ou d'un objectif. En outre, il lui faut respecter et connaître les règles sur le ring, sans essayer de s'en servir, de s'en plaindre ou de les briser. Ainsi, il est le moins possible en sitation de préjudice ou de haine envers lui.
Sachant cela, il est temps de passer au Top 10 :
#10 - (ex-aequos) Rey Mysterio Jr. & Jeff Hardy - Les méritants
Uniques en leur genre, jamais dominants mais toujours courageux, Rey Mysterio et Jeff Hardy sont types de "faces" exemplaires dans le rôle de l"underdog". Mysterio, le pteit "luchador" de génie, a toujours été l'auteur de perfomances à l'innovation hors-du-commun, attirant une attention organique et positive sur lui. Surnommé 'The Ultimate Underdog' à la WWE ("the land of giants"), il a très vite été placé comme le perdant à la technique de vainqueur. Surpassé en tous points, il arrivait cependant parfois à braver l'adversité et à accomplir des succès impensables. Un peu à l'image de Jeff Hardy, ce "daredevil" preneur de risques pour le plus grand plaisir du public, qui a pendant longtemps eu du mal à sortir de son image de catcheur en duo. Idôle des adolescentes par son look "grunge" et son attitude cool, ses rares grandes victoires n'en devenaient que plus méritantes et appréciables après tant d'années passées à ravir le public par sa seule voltige hors-du-commun.
#9 - Tommy Dreamer - Le battant
En voilà un qui n'a pas accepté d'entrer de jeu, mais qui au final, reste sans doute le plus appréciable des "ECW Originals". A ses débuts, son look de parfait rookie et son air de gentil garçon n'avait inspiré que rejet de la part des fans de Philadelphie, préférant les sales et "hardcores" Sabu et Terry Funk. En quelques années, et deux "storylines" magiques de rédemption - la première, illustrant sa tenacité face à la violence du Sandman, et la seconde, montrant son respect pour les autres et sa résilience sans faille face à tant de défaites contre Raven - il a su ramener tous les fans de son côté, ne pouvant qu'applaudir les qualités de l'homme qu'il incarnait. Dès lors rebaptisé 'The Heart & Soul of ECW', il a ensuite prouvé sa loyauté et fidélité envers Paul Heyman et l'ECW, auxquels les fans vouaient un culte jamais vu. Et tout cela, sans jamais sortir des limites humainement acceptable. De quoi donner une leçon à Vince McMahon et Roman Reigns ...
#8 - Sting - L'héroïque
Energique, enthousiaste, amical et loyal : voilà ce qui a fait de Sting, l'un des grands héros du monde du catch pendant tant d'années. Et ce, quoi qu'était sa personnalité, de "Surfer Sting" à "Crow Sting", entre autres. Toujours vaillant, 'The Icon' avait tout pour dominer son monde. Avec son physique de super-héros et son charisme monstre, Sting ne refusait jamais un combat, et toujours sans concession. Ne refusant jamais une main tendue, donnant des secondes chances à la pelle, il restait loyal et fidèle à ceux qui lui avaient permis de réussir - comme il l'a illustré lors de sa transformation en 1996-1997 face à la nWo, et malgré les doutes et détachements de ses amis. Devenant 'The Vigilant' plus tard, il incarnait le vengeur implacable, le sauveur ultime, débarassant le public des tyrans et des champions non-méritants, tel qu'il l'a fait des années durant à la TNA notamment. Outre le catch, Sting aurait pu être un véritable héros de mythologie.
#7 - Kenta Kobashi - L'exemplaire
Ancien footballeur américain raté, le jeune Kobashi s'était ré-orienté vers le catch, deuxième/troisième sport national au Japon. Entraîné par le Giant Baba au dojo de l'All-Japan Pro-Wrestling, il avait la vie dure des années durant, au début de sa carrière. 'The Orange Crush' ampilait défaites sur défaites, mais sans jamais douter de lui-même et sans jamais choisir de prendre des raccourcis pour contrer la malchance. Lucide et dans le respect de ses pairs, il avait agréablement accepté de faire équipe avec la star montante Mitsuharu Misawa. Ensemble, ils avaient réussi à accumuler victoires sur victoires. Mais toujours avec sang froid, Kobashi ne s'en étaient jamais attribué le seul mérite. Plus encore, il aurait tout fait pour son partenaire et son équipe : lors d'un match contre Toshiaki Kawada & Akira Taue (les deux autres "Pillars of Heaven"), Kobashi avait même protégé son coéquipier au sol, prenant tous les coups à sa place de la plus généreuse et honorable des manières. Un geste courageux et héroïque qui lui avait obtenu un immense soutien du public, qui jamais ne cessera de l'aimer. Mature pour les sommets, Kobashi avait ensuite finalisé cette "King's Road" devenant l'empereur de l'AJPW puis de la NOAH, que chaque japonais souhaitait voir régner.
#6 - Bayley - La gentille
En 2016, avec les faiblesses créatives de la WWE et les difficultés d'établir un univers fictif qui n'est pas entre-mêlé à la réalité, rares sont les personnages véritablement détestés ou, dans notre cas, appréciés par le public. A l'époque des héros hués et des Supermans controversés, Bayley est cependant l'une de ses perles rares. Dans la vraie vie, ce n'est qu'une passionnée fan de catch qui vit chaque jour son rêve. Une jeune adulte mignonne et aimable, qui s'entraîne et apprend toujours plus pour être sûre d'offrir le meilleur match possible à son public. Devant les caméras, pleine de couleurs et d'enthousiasme, la pétillante Bayley aime ses fans, notamment les plus jeunes auxquels elle porte une attention particulière. Et sur le ring, quoique pas toujours gagnante, elle ne cesse jamais d'être combattante dans le plus grand respect des règles et de son adversaire. Championne honorable jusqu'à récémmente, elle a accepté la défaite - non pas sans broncher, car voyant l'accomplissement de son but filer entre ses doigts au profit d'une autre - sans rien reprocher à qui que ce soit. Tout compte fait, une vraie gentille.
#5 - Dusty Rhodes - L'enthousiaste
"Get a dream, hold on to it, and shoot for the sky !" ("Trouves-toi un rêve, gardes-le, persévères et fais tout pour l'accomplir !") Voilà qui résumait, par ses propres paroles, Dusty Rhodes. Véritable OVNI physiquement, à l'époque des musclors addicts à la stéroïde, 'The American Dream' ravissait les foules de n'importe quel bord par son charisme, sa verve enthousiasmante sans faute, et son énergie sur le ring. Boule de bonne humeur, Dusty ne se laissait pas faire entre les cordes non plus. Courageux et combattif, 'The Dream' incarnait un grand champion, dont le peuple pouvait être fier. Ce même peuple, les masses populaires, dont il était issu et dont il se revendiquait fièrement. Sans jamais prendre son origine sociale comme excuse, il n'en devenait pas moins plus méritant qu'un Ric Flair ou 'Superstar' Billy Graham, aux yeux du public. Mais sa plus grande force restera l'indépassable "fun" qu'il faisait ressentir à son public. Une véritable attraction, et la plus proche du peuple.
#4 - Sami Zayn/El Generico - Le touchant
Qu'il soit sous le masque muet d'El Generico ou de son visage rouquin attendrissant actuel, Sami Zayn est un véritable génie des émotions. Plus que passioné et discipliné, Zayn est d'abord un performer hors-du-commun. Voltigeur, technique et plein d'intensité, l'ancien prince du circuit indépendant ne déçoit jamais de ses performances, le public face auquel il se produit. Mais plus encore qu'il ne le ravit, il le touche toujours en plein coeur. Pas très grand, pas très costaud, il arrive néanmoins à se démarquer - donnant l'espoir à ces fans d'arriver au même résultat. Loin d'être toujours gagnant pour autant, il persévère coûte-que-coûte, faisant preuve de doutes et de désarroi comme personne ... avant de se ressaisir et d'atteindre son but, tout en flamboyance et joie. Et, quand bien même il est trahi par ses meilleurs amis et par la vie, il ne se soumet jamais aux mêmes détours et facilités, restant confiant et attaché à ses principes. Voilà qui fait la force de Sami Zayn.
#3 - El Santo - Le respectable
Plus honorable des croyants, et respectueux des adversaires, El Santo reste sans doute comme le plus légendaire et iconique des luchadores masqués. Héros des rings, et star de nombreux films, Santo était la plus grande vedette de l'EMLL/CMLL que chaque mexicain connaissait. Comme tout grand personnage biblique, il ne pliait jamais face à l'adversité, même ne plus grand nombre que lui. C'est ainsi, qu'après des années de guerre face au duo de "rudos" Los Hermanos Shadow (Blue Demon et Black Shadow), il avait réussi à les rendre meilleurs et honorables, par sa seule persévérance. Difficile de trouver plus respectable qu'El Santo ...
#2 - Bruno Sammartino - Le magnifique
L'homme le plus fort du monde, voilà déjà de quoi impressionner et attirer l'attention même des moins curieux. Mais Bruno était, fort heureusement, bien plus que cela. L'ours italien était un pro, d'une classe exemplaire aussi bien dans son allure - toujours digne d'un champion - que dans ses actions. Maintes et maintes fois, il a été le mentor d'un jeune en devenir. Loyal envers sa promotion, il n'hésitait pas à faire preuve d'altruisme pour servir la plus grande cause, comme il l'a montré avec sa rivalité contre son ancien disciple Larry Zbysko. Une personnalité réelle qui a énormément dépeint sur sa personnalité fictive d'invincible gentil. La classe olympique pour le plus magnifique de tous les champions de la WWWF/WWF/WWE.
#1 - Ricky 'The Dragon' Steamboat - L'honorable
Qualité des performances ? "Toujours top-notch" à en croire Ric Flair. Appréciabilité ? Les hommes le respectaient et les femmes l'adulaient. Attitude ? Pas plus honorable, y'avait pas. Auteur d'une trilogie de matches d'anthologie face à Flair à la fin des années 1980s, plus de dix ans après leurs premières batailles toujours d'une excellence confirmée. Vainqueur d'un des meilleurs matches de l'Histoire de WrestleMania face au génial 'Macho Man' Randy Savage, au terme d'une storyline parfaite. Car Ricky savait tout jouer : le combattif, le blessé, l'empathique, le revanchard, le courageux, etc. Et face aux fans, toujours souriant, accueillant et modeste. Sans jouer les babysitters, Steamboat est l'incarnation du "gentil", du héros au sens le plus pur du terme. N'ayant jamais trahi ses principes, autant devant les caméras que derrière (se faisant même virer de Stamford, simplement parce qu'il préférait passer plus de temps avec sa petite famille), 'The Dragon' n'a jamais cessé d'être le parfait "babyface".
Top 10 "Heels"
Qu'est-ce qu'un "heel" ? Le terme est un dérivé de "Achilles Heel" ou tendon d'Achille, car voilà ce qu'est un "heel" : c'est l'opposé du héros épique et mythologique qu'est le "babyface", et celui qui ira jusqu'à le frapper dans son tendon d'Achille pour le voir sombrer et, en passant, remporter la victoire. En allant contre toutes formes de morale, il n'inspire que dédain, haine et rejet (pas en démesure, pour ne pas tomber dans la "go away heat", qui fait changer de chaîne le téléspectateur plutôt que de continuer à susciter son intérêt) auprès d'un public qui, en conséquence, exprimera le plus de "heat" possible. Plus celle-ci est importante envers le vilain catcheur, plus grande sera la "pop" exprimée lors de sa défaite, et donc lors de la victoire du héros.
Quel est son rôle ? Un "heel" doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour être détesté de la part du public, sans diminuer l'intérêt qu'il porte au produit, et plus particulièrement au programme narratif dont il anime le premier plan. Son rôle est de faire douter le public, l'amener à penser qu'une défaite de leur héros est possible. Le "heel" doit, de plus, suscité une certaine attention, anxiogène et inquiétante. Prêt à tout, il est le créateur du "must-see" le plus fou et dangereux, du suspens le plus haletant ou surprenant comme lors d'un "heel-turn" sur le point de s'enclencher. En position de dominance, par exemple une fois champion, il doit retenir l'attention du public qui ne veut qu'une chose : le voir perdre, être réprimandé et puni pour ses mauvaises actions. En cela, il doit montrer qu'il est prêt à tout pour arriver à ce qu'il veut ou pour s'en sortir. Et surtout, qu'il va trop loin pour cela. Car là est la catharsis : les spectateurs sont humains, donc mentent, trichent et volent, mais jamais ne franchissent une certaine limite, de violence, d'irrespect ou d'envie - celle que le "heel", à un moment ou un autre franchit, entraînant le tonnerre de haine sur lui.
Comment doit-il se comporter ? A l'inverse du "face", le "heel", dans un premier temps, joue avec les règles, les tourne à son avantage, voire les prises. "Ce n'est jamais tricher, voler ou mentir, s'il on ne se fait pas attraper" dit le mauvais diction, qui doit inspirer l'attitude la plus standarde d'un "heel". Celui-ci montre qu'il n'a pas d'honneur, de respect et de considération pour son adversaire. Avant ou après un combat, il ne lui sert pas la main franchement (car il peut toujours faire semblant, donc mentir). Il se pavanne trop. Il se met en colère et n'hésite pas à s'en prendre à lui, même le combat fini. Il va à la faciliter, ce tendon d'Achille, sans l'ombre d'une hésitation. En outre, concernant sa personnalité, il peut inspirer le dégoût si l'individu jouant le "heel" n'a pas été gâté par la nature, accentuant sa mocheté comme 'Mad Dog' Vachon. Etranger plein de haine, il est capable de manquer de respect à un pays, celui du public, qui n'est pas le sien. Psychopathe, il montre des accès de folie sans raison, témoins de sa dangerosité incontrôlable et terrifiante. Enfin, par exemple, pourvu d'un certain pouvoir (la richesse, le contrôle, l'attention, etc), il en joue et en abuse pour son bien et celui de ses alliés, uniquement - et non, pour le bien du plus grand nombre, en particulier du public.
Sans oublier le nihiliste haineux Tetsuya Naito, le détestable opportuniste Edge, le "straight-edge" insupportable CM Punk ou encore le machiavélique sataniste Kevin Sullivan, voici le dit Top 10 :
#10 - Brian Pillman - L'imprévisible
Le père des "tweeners" et des "worked shoot promos", Brian Pillman était plus qu'un "high-flyer" de talents, c'était un acteur et artiste de haut acabit. 15 ans avant la "pipebomb" de CM Punk et l'annonce de son départ réel de la WWE, impactant ses storylines, Brian Pillman s'était déjà inventé ce personnage d'anti-establishment, n'hésitant pas à briser le "kayfabe" à l'écran. Du jamais vu, jusque là. Aux yeux des fans, et même des professionnels, il passait pour un fou, capable de tout et n'importe quoi (voire même de pisser devant tout le monde sur le ring de l'ECW !). Un comportement purement créatif et fictif qui lui avait permis, dans un coup de poker génial, de se virer lui-même de la WCW, passant par l'ECW pour rejoindre la WWF. A son arrivée, Pillman devenait 'The Loose Canon' passant de fou complexe à psychopathe violent, menaçant ses ennemis d'un flingue et transformant son valet en junkie zombie. De quoi intriguer et inquiéter même le plus "casual" des télépsectateurs.
#9 - The Fabulous Freebirds - Les envieux
C'est l'histoire d'une bande de potes, un peu trop fêtards, qui voulaient devenir les stars d'une promotion qui ne voulaient pas d'eux. Car voilà l'argument de création des Freebirds (Michael PS. Hayes, Terry Gordy, Buddy Roberts & l'optionnel Jimmy Jam'). Trois rockstars venues d'ailleurs, voulant êtres les vedettes de World-Class Championship Wrestling, déjà peuplée des fils Von Erichs et de leurs nombreuses adoratrices. Ne comprenant pas l'indifférence à leur égard, contre l'attention portée à ces "fils de" aux allures de boyscouts, les Freebirds avaient ainsi franchi la limite, devenant le trio le plus détesté du Texas en conséquence. De là, s'en étaient suivis une guerre sans merci entre les héros locaux, beaux comme des dieux grecs, et les loubards envieux venus les écarter de leur chemin.
#8 - Raven - L'amer
Après des années pasées sous les traits de gimmicks insignifiantes, c'est avec le personnage de Raven que tout changea pour l'ex-Scotty The Body. A l'ECW, il était l'ennemi juré de Tommy Dreamer, s'incrustant dans son monde pour se venger d'un affront passé. Insulté et humilié par le "pretty boy" Tommy durant son adolescence, Raven avait grandi, un goût extrêmement amer dans sa bouche. Pour le provoquer, il avait récupéré la belle Beulah McGullicuty, ancienne mocheté que Tommy aurait rejeté au lycée. Très rancunier, Raven ne cessera de faire de la vie et de la carrière de Dreamer un enfer, ne lui laissant aucune victoire pendant deux ans, prenant sa place au sommet de la promotion, démolissant son mentor Terry Funk et même, rendant misérable son némésis The Sandman, manipulant sa femme et son fils. Le tout produisant l'opposition de deux personnages la plus grandiose, et le "heel" le plus amer de l'Histoire du catch.
#7 - 'Nature Boy' Ric Flair (& The Four Horsemen) - Le vantard
Qui apprécierait d'entendre chaque semaine la même diatribe d'un type plus fort, plus riche et plus beau que soi ? Personne en effet. Mais quand ce type détestable est le plus grand champion de tous les temps sur le ring, difficile de passer à côté. Ce type, 'Nature Boy' Ric Flair, était le plus grand "heel" des Jim Crockett Promotions dans les années 1980s. Don Juan, rolex au poignier et limousine à disposition, qu'il incarnait mieux que n'importe qui d'autre. Sur le ring, pas toujours très courageux et facilement irritable, il avait trouvé le moyen de toujours s'en sortir (comme Triple H, son plus grand fan, l'a fait au début des années 2000s) : les Four Horsemen, d'autres champions auxquels il avait promis le même train de vie, en échange d'assurer ses arrières. Une alliance arrogante qui n'arrêtera jamais d'inspirer des générations de catcheurs par la suite.
#6 - The Dudleys - Les audieux
Si Muhammed Ali était le spécialiste du "trash-talking" avant ses combats, Bubba Ray & Devon en étaient les experts. Au cours d'une période où les "heels" et "tweeners" étaient adorés par des légions de fans, les Dudleys réussissaient encore et toujours à donner des envies de meurtres aux fans qu'ils humiliaent et provoquer à l'ECW. Casseurs de tables entre tous, le duo (bien aidé par Big Dick Dudley, Sign-Guy Dudley et autres Joel Gertner) ne stoppait jamais son escalade de l'irrespect envers tout et tout le monde. Et, outre leurs paroles plus que non-politiquement correct, qui de plus détestable que des frappeurs de femmes (à l'écran, hein) et tueurs de mémés ? Difficile à trouver ....
#5 - 'Million-Dollar Man' Ted DiBiase (Sr.) - L'imbuvable
"Face" numéro un de Mid-South Wrestling, c'est avec un contrat alléchant qu'il avait rejoint la WWF au milieu des années 1980s pour y devenir l'un des plus grands "heels" jamais incarnés. Si l'argent ne fait pas le bonheur, il suscite sans doute beaucoup de rancoeurs, et ça Ted DiBiase l'avait très bien compris. Tout ce que le téléspectateur ne pouvait s'offrir, il se l'offrait - allant même jusqu'à se commander sa propre ceinture, sans le mérite qui va avec le champion et sans avoir grimper aucun échelon. Plus encore, l'argent qu'il avait, il leur jettait à la figure pour son propre divertissant. Il achetait même ses compères, achetant l'ancien honorable géant, André The Giant, et son titre une fois champion du monde. Le tout sous les sonorités et paroles de son imbuvable thème d'entrée.
#4 - Bobby 'The Brain' Heenan - Le manipulateur
Aujourd'hui Paul Heyman s'arroge sans mal la casquette de plus grand manager du monde du catch. Fut un temps, un tel titre était donné sans vergogne à Bobby Heenan. Comique dans sa maladresse et sa peur d'une certaine adversité (un peu comme un certain 'Chief of Staff' Rockstar Spud, il y a quelques années à la TNA), haut en couleurs dans ses commentaires, 'The Brain' était surtout dans sa plus détestable incarnation, le plus grand des manipulateurs. Manager d'un nombre incalculable de "heels" à la fin des années 1980s, Bobby était le cerveau derrière les trahisons d'André The Giant et Paul Orndorff, et les véhémences de King Kong Bundy et Roddy Piper envers Hulk Hogan. "Si tu m'écoutes, je t'emmenerais au sommet" disait-il, mais sans doute pensait-il : "si tu m'écoutes, tu m'emmeneras au sommet".
#3 - Jake 'The Snake' Roberts - L'inquiétant
A son arrivée à la Stamford, Jake Roberts n'avait qu'une prise innovatrice pour lui, le DDT. Absolument adoré et attendue par les fans (comme peut l'être un RKO aujourd'hui), Jake était par association un "face" très apprécié. Puis, à travers ses promos calmes et narratives, le public avait commencé à connaître sa personnalité intéressante et inquiétante. Tant et si bien qu'une fois passé du mauvais côté, il en était devenu un véritable serpent dont tout le monde devait se méfier - des plus flamboyants aux plus forts, en passant par les plus horrifiants. Jake 'The Snake' ou, comme CM Punk le reprendra à son compte plus tard, l'art de faire d'une simple promo un acte majeur de cruauté.
#2 - Mr. McMahon - Le tyran
Toujours entre-mêlé entre fiction et réalité, le personnage de Vince McMahon était indispensable au succès de l'Attitude Era. Cruel despote au sortir du Montreal Screwjob, Mr. McMahon était devenu l'égoïste et égocentrique roi de sa compagnie, faisant sa loi envers et contre tout - en particulier le libérateur anarchique 'Stone Cold' Steve Austin. Plus tard, il s'illustra d'un dégoût invraisembable en abusant de la paralysie traumatique de sa femme, usant des services de Trish Stratus devant elle, soit disant inconsciente. Et avant cela encore, il était allé contre sa propre famille, en particulier sa fille chérie, pour récupérer un pouvoir qui lui avait été enlevé. Quoi de plus tyrannique qu'un "heel" joué par le grand patron de la plus grande des compagnies de catch ?
#1 - 'Rowdy' Roddy Piper - Le détestable
Héros de Mid-Atlantic Championship Wrestling, officieusement invaincu sur le ring et ancien champion de boxe hautement charismatique, Roddy Piper avait tout pour être la star de la WWF à son arrivée en 1984. Malheureusement, la place était déjà prise par Hulk Hogan, Jimmy Snuka et toutes ces célébrités de MTV. Absolument ignoré, 'The Hot Rod' avait donc naturellement exprimé une haine violente pour tous ces individus qui lui prenaient une place qu'il n'avait jamais occupé. Ainsi, il s'était décidé à se rebeller contre tout et tout le monde, devenant raciste, insultant, violent et harengueur à tout va. En somme, celui qui en seulement quelques mois d'activité avait réussi à se faire appeler, encore aujourd'hui, le "heel" le plus détestable de tous les temps.
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