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What I Liked This Month : Les Matchs du Mois - édition août 2018

Comme vous vous en doutez, le mois d'août a été dominé par un nouveau G1 Climax d'une splendeur extraterrestre. Mais fort heureusement, une fois la compétition terminée, le reste du monde s'est vengé : NXT nous a proposé la conclusion d'une belle rivalité en équipe et l'Irlandaise OTT, un match de championnat titanesque !

Découvrez le reste des matches à voir du NJPW G1 Climax 28

Kenny Omega vs. Tomohiro Ishii - NJPW G1 Climax 28 Block B Match (NJPW G1 Climax 28 – Day 14 – 04/08/18 – Osaka, Japon)

Résultat de recherche d'images pour "kenny omega vs tomohiro ishii njpw g1 climax 28"A chaque fois que Tomohiro Ishii et Kenny Omega se retrouvent, on sait toujours que la qualité va être au rendez-vous. Ce match n'a sûrement pas fait exception.

Le match a commencé assez normalement avec quelques provocations d'Omega envers Ishii - ce qui est loin d'être une bonne idée face au 'Stone Pitbull'. Ishii était égal à lui-même : toujours prêt à encaisser le plus de coups possibles, aboyant dans la face de son adversaire à coup d'avant-bras en retour. Après plusieurs minutes plutôt calmes, le match est passé à la vitesse supérieure et à alors atteint de véritables sommets jamais vus encore avant entre ses deux hommes. Ishii semblait de plus en plus résistant peu importe les multiples genoux qu'il se prenait dans la tronche - il allait encaisser et revenir de plus en plus fort.

Sa victoire paraissait de plus en plus probable comme on pouvait lire la surprise dans les yeux d'Omega. Le One Winged Angel n'est pas passé et même un Brainbuster emprunté à son adversaire n'a résulté qu'en un compte de 1. Finalement, c'est cette même prise qui a donné une victoire bien méritée au vétéran de CHAOS, au terme d'un des meilleurs matches de ce G1. Ce dernier est ainsi devenu le premier homme à battre le champion au cours de ce tournoi et a s'octroyer, par la même occasion, un IWGP Heavyweight Championship Match. Et cette fois-ci, pas question d'abandonner cette opportunité, comme il l'avait fait en respect pour son leader de clan, Kazuchika Okada il y a deux ans ! A voir si Omega et Ishii réussiront à se surpasser une nouvelle fois la semaine prochain à Destruction 2018 in Hiroshima !

Kazuchika Okada vs. Hiroshi Tanahashi – NJPW G1 Climax 28 Block A Match (NJPW G1 Climax 28 – Day 17 – 10/08/18 – Tokyo, Japon)

Résultat de recherche d'images pour "kazuchika okada vs hiroshi tanahashi njpw g1 climax 28"Le légendaire Nippon Budokan, théâtre des plus grands chefs d'oeuvre de l'AJPW et de la Pro-Wrestling NOAH (Kenta Kobashi vs. Mitsuharu Misawa et Toshiaki Kawada vs. Mitsuharu Misawa en tête), a enfin accueilli l'une des plus grandes rivalités que le catch ait connu. Depuis leur dernier match face-à-face à Wrestling Dontaku 2018, peu de choses avaient changé pour Hiroshi Tanahashi mais l'inverse se vérifiait pour son rival historique, Kazuchika Okada. Depuis la perte de son précieux à DOMINION, Okada s'est véritablement relâché et, de la plus excentrique des manières - s'amenant en t-shirt et ballons enfantins sur le ring. Okada allait-il retrouver son ancien soi et battre Tanahashi ? Tanahashi allait t-il pouvoir battre à nouveau son rival ?

Le schéma de ce match a montré complètement le parcours des deux hommes depuis leur dernière rencontre. Il a mis en valeur un Tanahashi toujours confiant, qui a plutôt dominé le match, et un Okada ailleurs et douteux. Tanahashi a bien embêté Okada dans ce match en se concentrant sur son genou droit, son ancienne tactique de prédilection face au 'Rainmaker'. L'ancien champion poids-lourd, quant à lui, est revenu plusieurs fois dans la course ... avant que sa remontée soit interrompu par son adversaire. Même si Okada avait montré des signes de son ancien soi vers la fin de ce tournoi, ça ne pouvait être assez pour espérer dominer à nouveau les sommets de la New-Japan. Pour preuve, il n' est justement pas du tout arrivé à placer son Rainmaker en fin de match. Tanahashi était  encore trop résistant, esquivant chaque tentative et éloignant davantage son éternel némésis de la victoire, surtout à mesure que la limite de temps réglementaire approchait. Mais même Tanahashi n'est pas arrivé à le faire plier - même avec un Roll-Up sorti de nulle part.

Tel leur affrontement au G1 Climax 26, l'issue de ce match s'est résumé en trois mots : Time Limit Draw. Car le G1 Climax n'est pas juste un tournoi fait de superbes matchs intenses, dramatiques et énergiques : c'est aussi un tournoi stratégique. La défaite de quelqu'un dans un autre match peut très bien envoyer quelqu'un d'autre plus loin. Ainsi, le dangereux Jay White ayant été écarté plus tôt par EVIL, Hiroshi Tanahashi a fini vainqueur de ce Bloc A sans même battre 'The Rainmaker'. Une semi-dette que 'The Ace' payera bientôt à Destruction 2018 in Kobe...

Tomohiro Ishii vs. SANADA – NJPW G1 Climax 28 Block B Match (NJPW G1 Climax 28 – Day 18 – 11/08/18 – Tokyo, Japon)

Penser que, sous prétexte qu'ils n'avaient plus aucune chance de remporter le tournoi, Tomohiro Ishii et SANADA n'allaient pas se donner à 100% l'un contre l'autre serait mal connaître ces deux lascars !

L'athlétisme et la vitesse de SANADA ont dû rivaliser face à la ténacité et l'explosivité du 'Stone Pitbull'. Mais sous-estimer SANADA dans ce match aurait été une erreur : ce dernier a rendu les coups d'Ishii avec quelques grosses Uppercuts et Lariats, lui empruntant même sa Sliding Lariat lui renvoyant l'ascenseur après s'être vu appliqué son propre Skull End. Ishii ne s'est pas géné non plus pour utiliser un Shinning Wizard sur SANADA – élève de Keiji Muto, inventeur de ce coup.

En conclusion, les deux hommes nous ont offert un match très compétitif, chacun puisant dans leurs limites, ne serait-ce que pour finir le tournoi sur une note positive. Si SANADA a de nouveau briller au cours de cette compétition, c'est bien au "MVP" de ce G1 Climax 28 qu'est revenu la victoire !

Kota Ibushi vs. Kenny Omega – NJPW G1 Climax 28 Block B Match (NJPW G1 Climax 28 – Day 18 – 11/08/18 – Tokyo, Japon)

NJPW G1 CLIMAX Night 18 (August 11) Results & ReviewKota Ibushi vs. Kenny Omega, à la NJPW : c'est fait ! Après tant d'années et de teases, nous l'avons enfin eu. Aucun autre match de ce tournoi ne partageait une attente aussi gigantesque et un passif aussi riche. Pour rappel, Ibushi est la principale raison pour laquelle Omega a fait du Japon sa maison. Plus récemment, on peut dire qu'il est même l'une des raisons pour lesquelles il est enfin détenteur du titre de champion poids-lourd IWGP et seul et unique pourfendeur du règne de 720 jours de Kazuchika Okada.

Je regrette tout de même personnellement la position de ce match tant, comme l'a déclaré Kota Ibushi lui-même après l'annonce de ce match, il avait davantage sa place en finale du tournoi ou à WrestleKingdom. Mais bon, comme on dit : j'm'plains pas !

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Evidemment, les deux Golden Lovers se connaissent excellemment bien. Ce match a donc compté sur son lot de contres et d'esquives. 'The Cleaner' a même réussi à prendre l'ascendant en début de match après avoir stoppé Ibushi dans sa tentative de Golden Triangle Moonsault pour lui planter la nuque sur le bord du ring avec un Implant Piledriver ! Il était certain que les deux hommes n'allaient pas se faire de cadeaux. C'est la raison pour laquelle Ibushi redoutait un autre match contre Kenny, craignant d'aller encore plus loin qu'en 2012 où "ils ont failli mourir". Pour reprendre l'avantage sur l'actuel champion, 'The Golden Star' a ressorti un coup rarement porté, un Moonsault Knee Drop, histoire de bien montrer à Omega et à son sternum qu'il comptait bien le battre à nouveau. Les deux se sont échangés de vilaines politesses par la suite : Poison Hurricanrana en contre du One Winged Angel, Diving Double Foot Stomp, etc. Même le "tueur de dieux" d'Ibushi, son Kamigoye, n'a pas eu raison de la 'Best Bout Machine' ... mais un deuxième, la pointe du genou exposée, a suffi à soumettre son meilleur ami.

Comme leur match précédent au Nippon Budokan, les Golden Lovers ont sorti les grosses munitions qu'importe le prix. Malgré tout, on a senti qu'artistiquement, les deux en retenaient un peu ... Peut-être en prévision d'une revanche à un futur WrestleKingdom ? Ce match épique a certainement bien retranscrit l'histoire qui a continué de lier les deux hommes tant d'années après leur dernier clash. Et j'espère que nous n'avons pas fini de les voir se détruire pour notre plus grand plaisir.

Kota Ibushi vs. Hiroshi Tanahashi – NJPW G1 Climax 28 Finals (NJPW G1 Climax 28 – Day 19 – 12/08/18 – Tokyo, Japon)

Résultat de recherche d'images pour "hiroshi tanahashi vs kota ibushi njpw g1 climax 28 pic"L'heure fatidique était arrivée Après 19 jours de compétition éreintantes pour Hiroshi Tanahashi et Kota Ibushi, il était temps de conclure ce "Grade One" Climax et de déterminer qui se retrouverait - à nouveau ou pour la première fois - dans le Main Event de WrestleKingdom 13 pour peut-être devenir le nouveau champion poids-lourd IWGP. L'heure de savoir si Tanahashi allait tenir sa promesse de revenir plus fort après sa défaite en finale de la New-Japan Cup survenue plus tôt cette année ; ou si Ibushi allait enfin connaître sa plus grande victoire à la NJPW après des mois de doute et d'errance ailleurs. Et avec une "étoile dorée" sur le logo de WK13, les théories allaient bon train !

Le prestige et l'historicité de cette finale commençaient déjà renforcés par la présence de Katsuyori Shibata venu soutenir son nouvel ami Hiroshi Tanahashi. En comptant Kenny Omega du côté d'Ibushi, c'était alors un match entre deux générations opposées qui se profilait : celle de Tanahashi et Shibata, deux catcheurs de la même classe de "young lions" de 1999, qui a connu les pires heures de la New-Japan et ce lle d'Omega et Ibushi, les deux anciennes stars de l'indépendante DDT et nouveaux joyaux de la NJPW depuis les années 2010.

Tanahashi a débuté en se concentrant sur la jambe d'Ibushi avec quelques torsions et ses fameux Dragon Screw Legwhips. Malgré un magnifique contre d'Ibushi avec un Double Stomp sur le bord du ring, Tanahashi n'a pas abandonné le travail sur la jambe pour autant. Kota ne s'est pas laissé faire en exécutant un Asai Moonsault depuis l'intérieur du ring. Dépassé techniquement, Tanahashi a baffé son adversaire, le sortant littéralement de ses gongs, matraquant Tanahashi à coups d'Open Hand Palm Strikes et le coincant dans le coin. Je suis particulièrement fan de ce côté agressif, presque psychopathique d'Ibushi, un côté dont je suis particulièrement fan.

Après cela, il n'y avait plus de retour en arrière possible. La tension, l'intensité ne retomberaient plus. Tanahashi a enuite poussé Ibushi à y aller plus fort. Une image saisissante quand on sait ce que pense 'The Ace' d'Ibushi - lui qui a toujours eu à coeur de le pousser dans ses derniers retranchements pour devenir le catcheur qu'il aurait toujours dû être. Une séquence dingue s'en suivit se finissant sur une Lariat dont seul 'The Golden Star' a le secret. Il a enchaîné avec encore mieux : une énorme Swan Dive Deadlift German Suplex suivie d'une Last Ride Powerbomb l'amenant très proche de la victoire. Mais jamais il ne faut donner Tanahashi perdant : toujours capable de trouver une faille chez son adversaire, il a continué à la limite de l'épuisement pour clouer le valeureux Ibushi d'un dernier High Fly Flow !

Quel match encore entre les deux, peut-être bien leur meilleur, surtout après ces dernières minutes épiques, gonflées à bloc de drame et de suspense. Résultat : une autre finale du G1 mémorable qui nous rappelle encore à quel point ce tournoi est fantastique. Je suis déçu évidemment de voir Kota Ibushi perdre encore aux portes du sommet, mais Tanahashi mérite complètement un dernier Main-Event à Wrestle Kingdom qui plus est dans un duel plus frais face à Kenny Omega.

The Undisputed Era (Kyle O'Reilly & Roderick Strong) © vs. Moustache Mountain (Trent Seven & Tyler Bate) – NXT Tag Team Championships Match (NXT Takeover: Brooklyn 4 – 18/08/18 – Brooklyn, New York, Etats-Unis)

Résultat de recherche d'images pour "the undisputed era vs moustache mountain nxt takeover brooklyn"Après une victoire chacun, il était temps pour ces deux équipes de faire la "belle" et de se disputer une dernière fois le titre de meilleure équipe sur le circuit !

Prêtes à nouveau à en découdre pour les titres, les deux duos ont commencé en trombe directement, se préoccupant peu des règles du catch Tag Team. Ici, peu d'ultra-domination physique de la part d'Undisputed Era comme lors de leur dernière rencontre : la jambe de Tyler Bate a été certes la cible de Strong & O'Reilly à plusieurs reprises, mais cela lui a posé moins de problème. N'en déplaise à Trent Seven qui a voulu recréer plus tard dans le match le finish de leur dernier affrontement - "jetant l'éponge", ou plutôt la serviette chez les anglophones. Un geste bien moins naturel ici que lors de leur dernier match. Mais heureusement pour eux, Bate était moins handicapé par la détermination de The Undisputed Era. Ce qui a donné plus d'occasions au duo Britannique d'espérer retrouver leurs titres. En fin de compte, les efforts de Moustache Mountain se sont avérés hélas encore insuffisants face à un combo O'Reilly/Strong trop préparé, intervenant souvent pour briser les efforts de Bate ou Seven. Même un combo Knee Drop-Burning Hammer sur O'Reilly n'a pas été pas assez, obtenant un énorme "kick out".

Néanmoins, les perdants ont encore une fois prouvé toute l'étendue de leur talent dans ce superbe "opener" qui n'aurait certainement pas fait tâche en Main-Event et qui conclut cette magnifique trilogie de match face à The Undisputed Era et rejoint les grandes séries d'excellents matches Tag Team à NXT avec The Revival vs. American Alpha et The Revival vs. DIY.

Jordan Devlin © vs. WALTER – OTT World Championship Match (OTT Wrestlerama 2 – 18/08/18 – Dublin, Irlande)

Après 196 jours de règnes en tant que visage du catch Irlandais, Jordan Devlin devait mettre en jeu son titre contre son plus grand défi à ce jour : celui qui a brisé ses 22 mois d'invincibilité dans un match évoqué en juin dans cette chronique, l'un des hommes les plus chauds en indy actuellement et l'un des plus durs à affronter et à battre surtout - le 'Ring General' WALTER.

Mais tout d'abord, parlons de ce magnifique clip promotionnel ! Incroyablement bien réalisé et monté, il compare les coups de WALTER à ceux de Mike Tyson avec brio ! Les marques sur le visage de Sean Guinness (co-équipier de Devlin à l'OTT) après son match face à WALTER n'ont fait qu'amplifier cette comparaison. Ce "video package" montre ensuite une version fantasmée de WALTER avançant avec son armée prête à envahir le ring, l'imaginant littéralement en tant que général terrifiant. Un travail très bien fait pour "hyper" ce match et résumer son court mais très efficace "build-up". C'est sans aucun doute l'un des meilleurs clips d'avant-match que j'ai pu voir. Encore plus impressionnant surtout compte-tenu du statut de cette promotion, indépendante, quasiment seule viable localement et avec à peine quatre ans d'existence au compteur. Après l'avoir vu, difficile de ne pas ressentir cette atmosphère de "big fight feel", renforcée en plus par de superbes entrées le soir du show lui-même et appuyées par l'accueil du public à la fois hostile pour l'envahisseur WALTER et au soutien indéfectible envers son champion et répuété 'Import Killer' Jordan Devlin.

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Résultat de recherche d'images pour "jordan devlin vs walter ott"Comme annoncé, le schéma de ce match a mimiqué le mythique duel entre David et le géant Goliath. Dès les premières minutes, WALTER a complètement dominé le jeune élève de Finn Balor, totalement impuissant face au leader de Ring Kampf. Le champion s'est fait brutalisé une bonne partie du match par un WALTER très arrogant et s'offrant, en réaction, de multiples huées. Mais Devlin a réussi plusieurs fois à contrer l'omnipotence in-ring de WALTER - notamment avec un Yoshi Tonic surprenant le challenger. Ses efforts ont été malgré tout vains. Les coups puissants et la brutalité de l'Autrichien, agissant tel un "final boss" de jeu-vidéo, ont été de trop même face à la détermination du champion restant insoumis après une Gojira Clutch mais rendu K.O. par un Fire Thunder Driver. Une victoire écrasante de WALTER qui a clôturé le règne de Devlin, sous la stupéfaction du public de Dublin.

What I Liked This Month : Les Matchs du mois - édition juillet 2018

Difficile en cet été caniculaire de passer à côté du niveau catchesque qu'offre la 28ème édition du G1 Climax de la NJPW (ou plutôt, pour être plus honnête, celui des matches du Bloc B). Pourtant, alors que le tournoi est sur le point de se conclure ce week-end, il n'a pas été le seul fournisseur d'excellents matches le mois dernier : la preuve avec 205 Live et NXT de l'autre côté du Pacifique !

Mustafa Ali vs. Buddy Murphy – No DQ Match (WWE 205 Live – 03/07/18 – Omaha, Nebrasaka, Etats-Unis)

https://i.ytimg.com/vi/Bq8q9bJxcdk/maxresdefault.jpg Il était temps que ces deux là règlent leur animosité dans un match avec des règles plus laxistes : après trois matches, avec une victoire chacun et un "No Contest", cette rivalité intense entre Ali et Murphy se devait de conclure en beauté.

Au fil de cette "feud", les deux "cruiserweights" nous ont prouvé qu'ils étaient deux excellents "workers", développant même une très bonne alchimie ensemble. Dès l'annonce de ce match, il était évidemment que ce nouvel affrontement serait plus incroyable encore. Sans contraintes, les deux rivaux n'ont ainsi pas perdu de temps et se sont lancés dans une baston rapide et explosive, mais non sans style - commençant directement à l'extérieur.

Le "coeur de 205 Live" et le "fléau" ont fait très bon usage de la stipulation, innovant même dans l'utilisation d'objets comme les escaliers métalliques des abords du ring. Mais les deux catcheurs ne sont pas contentés d'une démonstration stylistique, jouant leurs rôles parfaitement en montrant qu'ils étaient chacun prêts à tout pour en finir avec l'autre. Ils n'ont fait preuve d'aucune retenue, en témoigne ce Spanish Fly sur la table des commentateurs d'Ali après avoir rejoint Murphy debout sur les barricades. Des "spots" de plus en plus fous et jamais vus, un Buddy Murphy toujours très violent dans l'exécution de ses prises et dans son acharnement sur Ali, et un Mustafa Ali qui a prouvé encore une fois qu'il est l'un des meilleurs "babyfaces" au monde actuellement.

Le seul défaut de ce match, selon moi, réside dans l'excès de résistance d'Ali à la fin - alors coincés dans les cordes - aux multiples Running Knees de son adversaire. A cette exception près, ce combat restera sans doute comme l'un des plus créatifs vus à la WWE depuis longtemps !

Moustache Mountain (Tyler Bate & Trent Seven) © vs. The Undisputed Era (Kyle O'Reilly & Roderick Strong) – NXT Tag Team Championship Match (WWE NXT – 11/07/18 – Winter Park, Floride, Etats-Unis)

https://caq.fr/wp-content/uploads/2018/07/030_NXT_06212018ca_755-7fc5e593f83873c37b4918b2af2f91de.jpg Après une surprenante et superbe victoire de Moutache Moutain au Royal Albert Hall - chez eux - pour le championnat Tag Team de NXT, il était temps pour eux de donner ce tant attendu rematch pour The Undisputed Era sur les terres natales du "show jaune".

Le combo O'Reilly-Strong semblait fin prêt à reconquérir leurs titres : dès le départ, ils ont attaqué violemment les anglais moustachus, pour se concentrer ensuite sur la jambe de Trent Seven qui arborait déjà une lourde protection. Cette jambe gauche a justement été le focus du match : Seven a été la cible d'O'Reilly & Strong un bon moment dans cette première partie de match.

Le "hot tag" s'est ainsi bien fait attendre pour Tyler Bate, enchaînant une fois libéré ses impétueux adversaires tel un véritable "one man team". Ce déchaînement furieux du tout-premier NXT UK champion n'a pas cependant pas duré éternellement face à deux catcheurs du calibre de Roderick Strong et Kyle O'Reilly. Heureusement, sonmentor blessé au genou fit preuve de courage et le rejoignit dans la bataille. Une erreur fatale des nouveaux champions qui sous-estimaient la hargne et la détermination des précédents propriétaires des titres. Incapable d'abandonner si vite les ceintures fraîchement remportés, Trent Seven a dû attendre que Tyler Bate jette littéralement l'éponge de sa part (ou la serviette, pour les anglophones) pour capituler. Ces dernières secondes d'hésitation étaient extrêmement dramatiques - et donc totalement jouïssantes pour les fans.

En conclusion, on a rarement eu l'occasion d'observer un match aussi dramatique dans l'émission hebdomadaire de NXT. Celui-ci constitue de plus un exemple parfait de combat où une partie du corps prise pour cible peut constituer l'élément principal d'un match et de sa tension narrative. Un affrontement qui rappelait des matches à l'ancienne avec une dynamique "heel/face" autour d'un duo désavantagé physiquement et donc en péril. Une maîtrise des mécanismes classiques qui prouve l'excellence de ces deux équipes et de leur travail ensemble !

Kota Ibushi vs. Zack Sabre Jr. – G1 Climax 28 B Block Match (NJPW G1 Climax 28 – Day 2 – 15/07/18 – Tokyo, Japon)

Résultat de recherche d'images pour "kota ibushi vs zack sabre jr njpw g1 climax 28"Kota Ibushi et ZSJ ont vraiment une alchimie particulièrement intéressante. Ils avaient déjà deux très bons matches auparavant - avec Ibushi vainqueur lors du G1 27 et Zack revanchard lors de la New-Japan Cup plus tôt cette année - mais il m'a fallu voir celui-ci pour m'en rendre véritablement compte et l'apprécier pleinement. ils ont déjà livré deux très bons matchs avant mais ces matchs manquaient un certain truc pour que je les apprécient pleinement.

Chaque fois que les deux hommes se rencontrent, ils délivrent un match d'un genre unique même pour la New-Japan. Leurs styles se confrontent et se mélangent si bien. La technique de ZSJ est contrée par l'athlétisme d'Ibushi, plus rapide et plus massif, et chacun s'est se montrer "stiff" d'une façon typiquement japonaise. omme je l'ai dis plus haut les deux ont une alchimie vraiment particulière et intéressante, ils délivrent vraiment à chaque fois un match unique pour la New Japan, leurs styles se mixent vraiment très bien. 

Ce mix si particulier a atteint le niveau supérieur dans d'excellentes dernières minutes très stratégiques, dans la plus pure maîtrise des styles de chaque homme.

Kenny Omega vs. Tetsuya Naito – G1 Climax 28 B Block Match (NJPW G1 Climax 28 – Day 2 – 15/07/18 – Tokyo, Japon)

Après une première rencontre dantesque vers la fin du G1 Climax 26 - remportée par Omega - et une finale enflammée (et saluée par Dave Meltzer, lui donnant la note de 5.75/5 étoiles) lors du G1 Climax 27 - remportée par Naito -, les vainqueurs des deux dernières éditions du tournoi annuel poids-lourd de la NJPW allaient de nouveau se retrouver en 2018. Mais, pour changer, ils n'allaient pas attendre la fin de la compétition pour en découdre. Du fait de la position du match très tôt dans le tournoi comparé aux deux premiers, il y avait tout de suite moins de tension et de drame que lors de leurs précédents combats. Une défaite ne serait pas très grave tant les deux pouvaient se rattraper dans les semaines qui suivaient. Résidaient alors seulement deux enjeux : Omega arriverait-il à prendre sa revanche un an après le Sumo Hall et Naito pourrait-il s'octroyer un match de championnat futur sans même remporter le tournoi lui-même ?

Naito a perdu beaucoup de "momentum", depuis ses défaites à Wrestle Kingdom contre Okada et à DOMINION contre Jericho, et semblait plus en difficulté face à un Omega boosté par ses récentes victoires professionnelles et personnelles. Hautement compétitif, le match partait de façon assez classique avant que Naito ne réussisse à placer un Destino dans une séquence magnifique. Avec cette tournure épique que le match prit, sa position très tôt dans la compétition n'importait plus : deux des meilleurs catcheurs au monde s'affrontaient en donnant le meilleur d'eux-mêmes pour gagner. 'The Best Bout Machine' prouva notamment sa résilience avec un contre terrible au Destino en un énorme Piledriver. Malgré un soutien toujours inébranlable du public, Naito n'a finalement réussi le missile Omega en pleine ascension.

Tomohiro Ishii vs. Hirooki Goto – G1 Climax 28 B Block Match (NJPW G1 Climax 28 – Day 6 – 21/07/18 – Tokyo, Japon)

Résultat de recherche d'images pour "tomohiro ishii vs hirooki goto njpw g1 climax 28"Chaque année lors du G1 Climax, on assiste toujours à un match très "stiff", avec un contenu si violent et intense qu'il marque de son empreinte le tournoi pour les années à venir. On peut citer Shibata vs. Ishii, Ishii vs. Honma ou encore Nagata vs. Ishii. Et comme vous pouvez le constater, le plus souvent il comprend ce bon vieux 'Stone Pitbull'.

Bien aidé évidemment par l'un des catcheurs les plus solides et impactants de la NJPW en la personne d'Hirooki Goto, il a là encore livré une vraie bagarre "strong-style" - dans le style historique du NEVER Openweight Championship - dans une position de Main-Event bien mérité. Peu importe s'ils étaient tous les deux membres de CHAOS, ils n'allaient clairement pas y aller mollo. Ce match a été une véritable épreuve de robustesse, aucune ne pliant sous les coups toujours plus durs de son adversaire - comme cet échange de Lariats qui couperaient le souffle à plus d'un catcheur du roster. Quoique comptant parmi les vétérans du tournoi, Goto et Ishii sont deux véritables guerriers encore capables de recevoir 5 étoiles de la part de Dave Meltzer !

Kota Ibushi vs. SANADA – G1 Climax 28 B Block Match (NJPW G1 Climax 28 – Day 8 – 26/07/18 – Nagaoka, Niigata, Japon)

https://www.njpw1972.com/wp-content/uploads/2018/06/10_10-5.jpg Si vous me lisez régulièrement, vous savez pertinement que SANADA vs Ibushi était l'un des matches que j'attendais le plus de ce tournoi. Cette rencontre était une occasion de plus pour SANADA de prouver sa valeur et pour Ibushi de démontrer encore la sienne - comme l'a reconnu lui-même SANADA en le qualifiant de "génie".

Ce combat était de plus un "First Time Ever" entre deux catcheurs assez similaires. Sans surprise, ces derniers ont malgré tout montré une excellent alchimie dès les premières minutes - notamment, lors de l'esquive du Golden Triangle Moonsault d'Ibushi rapidement enfermé dans le Skull End de SANADA. Pour l'occasion, Ibushi a même réussi à ressortir des prises qu'il n'avait pas tenté depuis longtemps tel un "picture perfect" Asai Moonsault et un Top-Rope Hurricanrana. Seul bémol : le travail de SANADA sur la jambe d'Ibushi en début de match complètement abandonné par la suite. 

Vue la qualité de cette première rencontre, j'espère véritablement qu'elle ne sera pas la dernière entre les deux hommes !

What I Liked This Month : Les matchs du mois - édition juin 2018

Alors que le mois de juillet bat déjà bien son plein, et que le NJPW G1 Climax 28 n'a même pas débuté, penchons-nous sur un mois de juin qui n'a pas à rougir. Entre la tant-attendue belle opposant Kazuchika Okada et Kenny Omega, mais aussi l'excellence de NXT Takeover : Chicago II, il était difficile de se démarquer ... Et pourtant, le catch indépendant ne déçoit jamais : la preuve avec l'EVOLVE et, pour commencer, l'irlandaise OTT !

A LIRE : WILTM - Rétrospective : la première année en statistiques

WALTER & Low Ki vs. Jordan Devlin & David Starr (OTT A Haven For Monsters – 02/06/18 – Dublin, Irlande)

https://i0.wp.com/backbodydrop.com/blog/wp-content/uploads/2018/06/ott-havenmonsters-firedupwalter.jpg?resize=700%2C389 Dans le genre combinaison létale inattendue, l'Over The Top Wrestling - et surtout leurs adversaires, Jordan Devlin et David Starr - a été servi avec WALTER & Low Ki.

WALTER, star du match, aura été le rempart à faire tomber. Plus facile à dire qu'à faire pour les jeunots quand on se reçoit autant de Chops et qu'ensuite on se fait malmener par Low-Ki quand l'Autrichien en a marre ! David Starr aurait eu beau résister le plus longtemps possible, quand il a taggé le disciple insolent de Prince Devitt/Finn Balor, devenu visage et actuel champion de l'OTT, Jordan Devlin, on savait quel traitement il allait subir lui aussi. Malgré tout, le public irlandais était prêt comme jamais à voir le champion et le poids-lourd star du circuit indépendant en découdrent.

A la fin du match, avec l'aide du 'Product', Devlin a enfin réussi à mettre WALTER au sol. Une preuve de robustesse et de bravoure qui n'a pas suffie : invaincu à l'OTT depuis un an, 'The Import Killer' a succombé à une Gojira Clutch modifiée du monstre autrichien. Une magnifique démonstration de violence (et de souffrance), devant un public chaud bouillant, totalement jouïssive !

Kazuchika Okada © vs. Kenny Omega – IWGP Heavyweight Championship - No Time-Limit 2/3 Falls Match (NJPW DOMINION 6.9 – 09/06/18 – Osaka, Japon)

Résultat de recherche d'images pour "kazuchika okada vs kenny omega njpw dominion 2018"Ça y est, nous y étions enfin. Kazuchika Okada et Kenny Omega allaient nous livrer un autre classique, et cette fois le temps n'allait pas empêché qu'un vainqueur soit désigné - comme je le détaillais l'an dernier dans la toute-première édition de What I Liked This Month. Et pour être sûr de ne pas avoir un simple remake, le vainqueur serait décidé après que celui-ci ait battu son adversaire à deux reprises ! Peu importe qui gagnerait, la décision serait définitive, un champion serait déterminé et le meilleur catcheur de tous les temps serait annoncé sans équivoque.

Après la première victoire historique d'Okada à Wrestle Kingdom 11 qui posa les bases de cette grande série de matches, un "60-Min Time-Limit Draw" à DOMINION 2017 qui marqua encore plus les esprits et une revanche rapide et explosive pour Omega au G1 Climax 27, l'idée de ce rematch en soi ne pouvait être plus intéressante. Et l'ajout de la stipulation au meilleur des trois manches (ou "2 out of 3 Falls" en anglais) était encore plus logique compte tenu du niveau des deux hommes, si proches l'un de l'autre à la fin de chacun de leurs matches.

De plus, cela faisait très longtemps qu'il n'y avait pas eu de 2/3 Falls pour un match de championnat aussi important au Japon. Il faut remonter aux premières années de l'All-Japan Pro-Wrestling dans les années 1970, avec le règne du légendaire et Alternative Hall of Famer 2018, Jumbo Tsuruta. Je suis personnellement vraiment fan de cette stipulation. Elle donne souvent des matchs intéressants et variés, souvent assez longs pour permettre de voir toute l'étendue du talent des catcheurs et juste assez complexes pour avoir une véritable stratégie de "booking". J'étais, en l'occurrence ici, assez surpris quand les deux catcheurs ont eu une pause de deux minutes après chaque tombé victorieux. Une modification, à l'ancienne, qui a rajouté un côté plus sportif encore, tel un combat de MMA ou à l'époque de World of Sports, et plus pertinent vu l'enjeu.

https://www.njpw1972.com/wp-content/uploads/2018/05/9_2.jpg Avec aucune limite de temps, les deux catcheurs ont vraiment eu le temps de se jauger en début de match. Bien qu'ils se connaissaient aussi biens, avec une stipulation pareil, celui qui allait prendre l'avantage serait avantagé pour la suite. Après tout, chacun était capable de gagner deux matchs d'affilé. Evidemment, ils n'ont pas arrêté de se contrer tout le long du match - Kenny contrant d'abord le Crossbody d'Okada à l'extérieur à la dernière seconde avec un V-Trigger.

Pourtant, grâce à un tombé totalement sorti de nulle part, Okada remporte la première manche. Le stress et l'angoisse s'emparaient doucement d'Omega et de tous ses supporters : il n'était qu'à une défaite de perdre le match, surtout quand Okada commença par bien dominer cette deuxième manche. Heureusement, la 'Best Bout Machine' n'allait pas s'avouer vaincu aussi facilement et sortit la prise fatale pour Okada – le One-Winged Angel bien sûr. Le résultat, comme dans la plupart des 2/3 Falls, allait donc se jouer sur un troisième et dernier tombé. De longues minutes étaient déjà passées après le deuxième tombé, les deux n'y étaient clairement pas allés de mains mortes en plus. Les corps en ressortiraient meurtrismais quand on se bat pour ce qu'il y a de plus cher au monde, on ne calcule pas les risques.

La troisième manche a été un véritable test d'endurance aussi bien pour ces deux immenses catcheurs que pour les 12 000 fans entassés au magnifique Osaka Jo-Hall. La majorité était d'ailleurs beaucoup plus en faveur du Canadien que du Japonais, sentant et souhaitant un changement de titre bien mérité. N'importe quoi pouvait mettre un terme à ce match désormais, une simple erreur de l'un pouvait offrir la victoire à l'autre. Croyt's Wrath, multiples V-Triggers, un Styles Clash et même un Phoenix Splash conseillé par Ibushi aux abords du ring : aucun résultat. Le champion IWGP Heavyweight au règne le plus long de l'histoire de la NJPW semblait trop invincible, s'accrochant même à ses Dropkicks et Rainmakers sans lui obtenir une onse de victoire. C'est finalement la prise qui a obtenu le plus de succès à Kenny Omega qui a été fatal pour Okada, un dernier One-Winged Angel.

On peut saluer la NJPW qui a extrêmement bien protégé le finisher d'Omega - une prise absolument redoutable pour quiconque à la New-Japan, même Okada qui ne s'en est jamais dégagé. Bravo M. Okada en tout cas, pour l'un des plus grands règnes de champion de l'histoire du catch et pour avoir élevé la New-Japan encore plus haut qu'elle ne l'était déjà.

Le temps de reprendre mon souffle et je peux affirmer sans aucun doute que ce fut l'un des plus grands matchs que j'ai vu. Tout était parfait dans ce match : son "build-up", le "draw" de l'an dernier, la victoire d'Omega au G1 Climax 27 remettant en doute la victoire d'Okada à WK 11, l'évolution constante de l'ancien 'Cleaner' depuis son échec au Tokyo Dom et évidemment les deux grandes performances fournies par Kazuchika Okada et Kenny Omega. Ces deux-là ont peint un match qui marquera notre temps - et pourtant c'est pas faute d'en avoir déjà fourni des mémorables avant !

De plus, la séquence post-match en a rajouté une louche, Omega prenant enfin dans ses bras les Young Bucks qu'il n'avait pas revu depuis leur classique à Long-Beach, s'unissant avec Kota Ibushi pour former The Golden Elite. Un moment tout simplement parfait, des frissons, des larmes, qui nous rappellent que quand le catch est à son meilleur il n'y a tout simplement pas mieux au monde.

The Undisputed Era (Kyle O'Reilly & Roderick Strong) © (a/Adam Cole) vs. Oney Lorcan & Danny Burch – NXT Tag Team Championship Match (NXT Takeover : Chicago II – 17/06/18 – Chicago, Illinois, Etats-Unis)

https://m.media-amazon.com/images/M/MV5BYzQ4MzkzMzUtMGFkOC00YjYwLWFjZDctZmIxZmZkOTVmZmYyXkEyXkFqcGdeQXVyNzQzNDM3NTI@._V1_.jpg Comme pour Takeover : New-Orleans, certes dans un style différent et plus traditionnel évidemment du Ladder Match, ce "network special" s'est ouvert de la meilleure des manières !

J'avais beaucoup d'attente vis-à-vis de cet "opener" et il ne m'a absolument pas déçu. Assez classique au départ, il a vraiment pris de la vitesse rapidement jusqu'à atteindre un rythme pas vu depuis bien longtemps  au cours d'un Takeover. Burch et Lorcan y ont tout donné et ont profité à 100% de leur premier match d'importance sur un show majeur - montrant clairement aux public qu'il allait falloir compter sur eux. Outre leur vitesse effrénée, les deux équipes se sont rendus coups pour coups devant un public stupéfait par la qualité du match.

Nous ne venons que de conclure la première moitié et malgré tout je peux vous certifier que ce match est le meilleur Tag Team Match de NXT depuis un bon moment et tiendra une bonne place parmi les meilleurs Tag Team Matches et Openers de l'année !

Johnny Gargano vs. Tommaso Ciampa – Street Fight (NXT Takeover : Chicago II – 17/06/18 – Chicago, Illinois, Etats-Unis)

Résultat de recherche d'images pour "johnny gargano vs tommaso ciampa nxt takeover chicago"NXT Takeover : New Orleans : après 39 minutes de souffrance, Johnny Gargano croyait, comme ses fans, s'être enfin débarrassé de son ex-meilleur ami devenu pire ennemi. Mais pour Tommaso Ciampa, tel un super-vilain de comic book, ça en était loin d'être terminé et il comptait bien prendre sa revanche.

A LIRE : Comment le catch raconte une histoire en 2018

En conséquence, cette "feud" a vraiment gagné encore plus en intensité dans ce deuxième chapitre. L'implication plus active de Candice LeRae, la femme de Johnny Gargano, a rendu les choses encore plus personnelles - boostant la perversité de Ciampa et abaissant la barrière de tolérance tout en libérant l'agressivité de Gargano - et a ainsi donné un "build-up" beaucoup plus intéressant.

Contrairement au Unscantionned Match, les deux hommes étaient déjà plus en situation - vêtus casuellement pour respecter l'ambiance Street Fight. Pour aller dans le même sens, ils se sont engagés dans beaucoup plus de "brawling" qu'à leur dernier match, n'hésitant à se bagarrer directement dans le public où, depuis un gradin, Captain Americ... Johnny Wrestling s'est envolé dans un énorme Crossbody sur 'The Sicilian Psychopath'. Les deux rivaux n'ont pas non plus lésiné sur l'utilisation d'objets : entre les chaises, les poubelles, une ceinture, une béquille, un escalier, tous ont été utilisés à bon escient, comme ce terrible envoi de Gargano sur les escaliers à l'extérieur avec une chaise autour du cou ! Heureusement, Gargano a réussi à infliger lui-même de la douleur à son pire ennemi plus tard, devenant totalement méconnaissable quand il s'est attaqué au genou déjà blessé de Ciampa.

Ce changement d'attitude de Gargano, se laissant complètement déconcentré et guidé par la haine et la violence, a justement permis à Ciampa, fier de son "mindgame", de l'emporter. Comme tout bon méchant intelligent, il a su briser son adversaire à la fois physiquement et surtout psychologiquement. Dur de résister à sourire, il faut dire, quand Ciampa joue des pires tours à merveille, tant il excelle dans son rôle. Je pense notamment à ce moment où il a craché sur la bague de mariage de Gargano, simplement pour le pousser encore un peu plus dans ses retranchements. Le point de non retour a ensuite été atteint par ce dernier avec cet énorme Air Raid Crash directement à travers une table positionné à l'extérieur. Ciampa sur une civière, Johnny a malgré tout été emporté une dernière fois par sa rage, tentant d'en faire trop pour en finir, et s'est fait contré après un effroyable DDT à même le bois du ring. Même menotté par Gargano submergé par le côté obscur de la violence, Ciampa a enfin eu sa victoire physique et morale.

Cette fin de match a laissé le public bruyant de Chicago complètement sans voix. Cela prouve à quel point les deux hommes ont bien joué leurs rôles.

Darby Allin vs. WALTER (EVOLVE 106 – 23/06/16 – New-York City, New-York, Etats-Unis)

https://www.fite.tv/thumbs/v/2o52t/4/2o52t_1529041301/evolve-106-1280x720max.jpg "Encore WALTER ?!", me direz-vous et je vous répondrais que c'est normal vu son classement au terme de la première saison de What I Liked This Month - juste derrière Will Ospreay et Kenny Omega, meilleurs performers de l'année. Ici, il affrontait l'un des jeunes loups prometteurs de l'EVOLVE (quoique plus proche de Sabu ou Mick Foley que de Bryan Danielson ou Zack Sabre Jr.), Darby Allin. Vu ce dernier, autant que ce match était pour lui une mission littéralement impossible. D'autant plus que le très "stiff" autrichien ne le considère pas comme un vrai catcheur et qu'il trouve - comme son comparse de Ringkampf avant lui, Timothy Thatcher - qu'Allin manque de respect au catch ne serait-ce qu'en montant sur un ring. WALTER était donc bien déterminé à brutaliser comme il faut ce cascadeur grunge de Darby Allin.

Darby a en effet subit un véritable passage à tabac en début de match, se faisant éclater le torse et balancer dans tous les sens. Le public sadique de New-York réagissait lourdement à chaque brutalisation du pauvre Darby et était surtout en feu durant la totalité de ce match. Mais Darby Allin, c'est bien connu, et  malgré son manque d'expérience, est capable de tout supporter physiquement. Il l'a prouvé contre son ancien némésis, Ethan Page, contre Chris Dickinson, contre Timothy Thatcher et même contre Zack Sabre Jr plus tôt cette année. Il a dû néanmoins se battre comme un diable face au Goliath en face, le surprenant avec plusieurs contres et esquives, l'empêchant même de porter ses fameux (et douloureux) Chops. Comme il sait si bien le faire, Darby Allin nous a même fait croire à la possibilité d'une victoire inespérée ... qu'il a réussi finalement à obtenir de nulle part !

C'est sans doute le meilleur match que j'ai pu voir à l'EVOLVE depuis un petit bout de temps et clairement le meilleur match de la carrière du prometteur Darby Allin. En outre, c'est le parfait exemple de ce que devrait être un classique scéanrio de "David vs Goliath".

EXCLU - Interviews : Les stars de NXT parlent du catch indépendant

Interview adam cole nxt paris11 juin, Cirque d'Hiver de Paris : il est 15h45. Ma mision : poser des questions sur le catch indépendant à des catcheurs entre le courant "alternatif" et le "mainstream".

Je retrouve Mehdi de Catchacast et des Deez Podcasts dans la rue donnant sur "l'entrée des artistes", à l'arrière du légendaire Cirque - où Tommaso Ciampa et Nikki Cross prennent l'air. Je l'avais rencardé sur l'agence responsable de la communication de la WWE en France. Nous avions alors décidé de mener ensemble les interviews réservées aux médias *. Après avoir été rassemblés à un café du coin pour nous faire patienter, il est 16h30 quand nous entrons dans le fief des Bouglione. France Info et 20 Minutes ont envoyé leurs journalistes (ou stagiaires), Jérôme Pourrut, l'ancien rédac'chef du magazine Planète Catch, est là lui aussi, tout comme de nombreuses têtes connues : Catch-Newz, VoxCatch et surtout mes anciens collègues de Catch Au Quotidien.

EXCLU - Podcast : Reportage sur les traces des commotions cérébrales

Nous sommes tous rassemblés dans une magnifique salle de rouge et d'or (à l'image de la ceinture d'un des intéressés) que je reconnais instantanément. C'est ici même, qu'après un show de la Wrestling Stars, j'étais allé demander des autographes à Tom La Ruffa ou encore Jimmy Gavroche ... il y a plus de huit ans. Cette fois, ce n'est pas des catcheurs français (aucune chance par les temps qui courent ... quoique ?) que j'allais rencontré, mais un américain, une néo-zélandaise et une britannique, stars de WWE NXT : le champion nord-américain Adam Cole, Dakota Kai et Tegan Knox (aka Nixon Newell), connues ensemble sous le nom de Team Kick. Le principe des interviews, nous avait-on expliqué, est celui d'un "speed dating" : les trois "Superstars" allaient passer 10-15 minutes par table, regroupant chacune 3 à 4 médias - soit 2 ou 3 questions de 2 minutes chacune par personne. Heureusement pour eux, les catcheurs de Stamford (même en attente à NXT) sont rôdés. Ils comprennent facilement les accents anglais parfois à couper au couteau des petits français et savent répondre à n'importe quelle question, en utilisant les bons éléments de langage, en évitant les spoilers et le "politiquement incorrect".

Team kick nxtTegan Knox arrive la premiàre à notre "dating table". Fraîchement signée à NXT mais blessée, l'ex-Nixon Newell ne participera pas, cependant, au premier show NXT en France trois heures plus tard. Positionné en bout de table, je lui pose la première question (dans un anglais parfait, évidemment) : "que pensez-vous de la scène britannique actuelle et de l'implication de la WWE ?". NXT UK n'a été annoncé quelques jours plus tard seulement, mais Ms. Knox devait être déjà au courant et pourtant, rapide et stoïque comme un automate, elle me répondit :

"Le catch britannique est incroyable. Il en provient des catcheurs très talentueux comme Pete Dunne, Tyler Bate ou Trent Seven. Et maintenant que la WWE a la main mise, le catch britannique va atteindre de nouveaux sommets !"

Bien que corporate (bien sûr), je constate que ses réponses peuvent peut-être laisser place à d'autres réflexions si on appuie là où il faut. Suite à une question de l'ami Mehdi sur la montée en puissance (et en grade) du catch féminin, j'en rajoute une couche. A propos du catch féminin et du catch britannique, elle avait catché plusieurs fois dans des matches anciennement dits "hardcore" en Angleterre, une rareté aux Etats-Unis. Que pensait-elle alors de ce manque du côté de la WWE ?

"Oui, j'ai combattu dans plusieurs matches sans disqualification au Royaume-Uni et j'ai beaucoup aimé. Cependant en tant que superstars et qu'athlètes, la WWE veut simplement nous protéger."

Raté ! Quelques minutes et questions plus tard, nous accueillons une Dakota Kai sur-excitée et enthousiaste, sincèrement toute sourire. Vétéran du catch féminin indépendant, je me fais alors la réflexion qu'elle devrait pouvoir se permettre un peu plus de recul, sortir un peu du carcans Stamfordien. Je commence alors par une question tortueuse dès le départ : "Si vous aviez eu l'opportunité il y a quelques années, à l'époque des Divas quand il n'y avait pas encore eu de 'Women's Revolution', de rejoindre la WWE, l'auriez-vous saisi ?".

"Oh ... Je pense que j'aurais saisi l'opportunité quoi qu'il arrive honnêtement. Catcher pour la WWE a été mon rêve depuis ... 'aussi longtemps que je puisse m'en souvenir', depuis que j'étais 'toute petite' (rires). Et que cette révolution ait commencée ou non, je pense que j'aurais gardé le même état d'esprit qui me pousse à réclamer plus d'équité et à demander à ce que les catcheuses soient prises au sérieux. Je crois qu'il faut plus d'une personne pour qu'une révolution commence et j'aurais adoré tout autant participer à son initiation qu'à son apogée actuelle."

Plus volubile que sa partenaire, l'honnêteté de Dakota Kai est bien maîtrisée : elle semble dire ce qu'elle pense sans craindre d'entacher sa position actuelle à la WWE. Drôle et sympathique, je me laisse à lui poser une question plus simple, moins problématique. Avec la montée en notoriété de Travis Banks et la croissance du dojo de Bad-Luck Fale, le catch indépendant néo-zélandais grandit doucement mais sûrement. Native de l'île, quoique davantage habituée aux circuits américains et japonais, je lui demande naturellement ce qu'elle pense de la progression de sa scène locale :

"Dans les années 1960-1970, le catch était très populaire là-bas mais sa popularité s'est complètement estompée aujourd'hui. Peut-être que le catch local grandit, et tente de s'arroger plus de reconnaissance internationale, mais sa notoriété reste stagnante. C'est un processus très lent à l'image de notre pays, très petit. Je pense que si le catch néo-zélandais continue à avancer, il attirera bientôt la WWE sur ses terres."

Adam cole evolveAprès une petite photo souvenir en sa charmante compagnie, nous saluons la véritable star de l'après-midi. Souriant, conservant fièrement sa belle ceinture - "aux couleurs de l'endroit", comme si les employés du Cirque d'Hiver "l'avaient fait exprès" - près de lui, notre Main-Event, Adam Cole, s'installe sur le velours rouge du divan. M. Catchacast est le premier à lui poser une question, sur les différences entre son leadership du Bullet Club et d'Undisputed Era. Au lendemain de NJPW DOMINION 2018, j'en profite alors pour lui demander son avis sur le succès du "Club" à Osaka :

"C'était incroyable ! Surtout en sachant qu'à l'époque, l'idée de voir les Young Bucks évoluer dans la division par équipe poids-lourd était considérée comme absurde. Donc, le fait qu'ils peuvent non seulement officiellement catcher dans la division poids-lourd mais qu'ils en sont maintenant les champions, j'avoue que c'est assez cool. Mais ça ne me surprend pas de leur part ! Ces deux-là ont accompli tant de choses, rien ne leur est impossible selon moi ..."

Pour le coup, on sentait vraiment qu'il gardait encore un oeil sur le reste du monde et ses développements. Ainsi, après une question de Mehdi sur les risques des catcheurs (Cole rappellant qu'il a appris de ses erreurs faites à ses débuts à la CZW), j'ai le droit de poser la dernière question de l'après-midi. Comme aucun de mes collègues s'y était tenté, malgré l'actualité toute chaude de la chose, je lui demande son avis sur sa défense de titre inédite à EVOLVE 107 (qu'il a réussi, non sans peine, contre WALTER ce week-end) :

"C'est très excitant ! Rappelez-vous ce que j'avais dit lorsque j'avais remporté le championnat nord-américain : 'je vais en faire le titre le plus important de NXT'. L'une des meilleures façons d'y arriver est de me laisser le défendre en dehors de NXT, dans d'autres compagnies comme l'EVOLVE. C'est assez cool, d'ailleurs. Je pense que ce sont ce genre de choses qui rendent le catch encore plus cool en 2018, où des stars d'une compagnie se montrent dans une autre. Le côté 'crossover' est excitant ... J'ai hâte !"

Et dire qu'il savait très bien (contrairement à nous à ce moment-là) qu'il allait devoir survivre à WALTER ! Quel homme !

19h30 : le premier "house show" de NXT sur le sol français débute. Cette fois, affublé d'un t-shirt très "métal" d'Aleister Black tout fraîchement acheté, je suis entouré de trois amis non-initiés, prêts à faire connaissance avec le catch de la plus haute qualité.

A 21h30, je rejoins ensuite Mehdi et Mikaël du Catchacast, ainsi que le trio de Catch'Up et Darren Fog, de VoxCatch, pour un podcast de réactions post-show improvisé dans un bar. Un peu déçu des réponses jugées un peu trop positives et trop brèves des stars du jour, je me rends compte alors - en pleine bataille d'arguments sur Kenny Omega vs. Kazuchika Okada IV, entre des bières et un Ice Tea - qu'Adam Cole avait quand même raison. C'est vraiment cool de faire partie du monde du catch en 2018 !

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* : Toutes les interviews - et les réactions au house show de NXT lui-même - sont à retrouver en intégralité dans l'épisode de Catchacast ci-dessous.

What I Liked This Month - Rétrospective : Un an en statistiques

Votre sélection mensuelle de matches à voir, What I Liked This Month, a un an ! Avec 72 matches cités au cours de ses 12 derniers mois (sans compter le hors-série sur le NJPW G1 Climax 27, exclus ici), il est temps de faire les comptes. Dans cette rétrospective, tout en statistiques et en grahiques, nous allons répondre à une dizaine de questions : qui, si l'on regarde les sélections de WILTM, est le meilleur catcheur de cette année 2017-2018 ? Quelle est la meilleure promotion ? Quelle ville accueille les meilleurs matches ? Un regard en data-visualisation sur cette chronique qui offre l'esquisse de réponses sur la réalité du monde du catch.

Un an de What I Liked This Month : Lire toutes les chroniques 2017-2018

Quel est le type de match le plus représenté sur WILTM ?

Wiltm stats matches

On ne pouvait évidemment commencer sans parler des matches eux-mêmes. Véritable pierre angulaire de cette chronique, ils constituent l'unité de base de cette analyse rétrospective. Les meilleurs d'entre eux ont été sélectionnés par WILTM et en un an, il y a eu de sacrées pépites ! D'Okada vs. Omega II à NJPW DOMINION 2017 à Almas vs. Gargano de NXT TakeOver : Philadelphia, en passant par WALTER vs. Thatcher à la PROGRESS ou même MOchizuki vs. Kzy de la Dragon Gate.

Force est donc de constater que la majorité des meilleurs matches cités sont bien des matches en simple, ou "Singles Matches". Et ce, qu'ils soient avec une stipulation (Ladder Match, No DQ Match, etc), lesquels représentent 8% des matches sélectionnés cette année, ou parties intégrantes d'un tournoi (c'est le cas pour 13% des matches cités), ou qu'ils soient le théâtre de la remise en jeu d'un titre de championnat, dont c'est le cas pour 28% des matches sélectionnés par WILTM.

Comme quoi il n'est pas nécessaire de s'ennuyer avec de l'"overbooking" pour produire un match de catch de grande qualité !

Quel est le titre le mieux disputé sur le ring ?

Wiltm stats titres

Même s'il n'y a pas besoin qu'un titre soit remis en jeu dans un match pour que ce dernier soit de qualité, il lui rajoute toujours plus d'importance et d'enjeu. L'excellence des matches de championnat revêt donc un attrait particulier, davantage de suspens et de gravité pour le spectateur et de prestige pour le titre disputé.

Cette année, dans WILTM, le titre de championnat le plus représentatif de cette philosophie est sans conteste l'IWGP Junior Heavyweight Championship. Il faut dire qu'entre la rivalité KUSHIDA vs. Ospreay, et le règne de celui-ci de Wrestle Kingdom 12 à DOMINION 2018, on a été gâté ! (Et comme nous le verrons plus bas, ce n'est pas pour rien que Will est impliqué dans ce résultat.) Les deux titres poids lourds principaux de la NJPW et de la Pro-Wrestling NOAH se disputent, quant à eux, la deuxième place : le premier grâce au règne historique de Kazuchika Okada, et le second, non sans l'aide, du sacre du premier "gaijin" en tant que GHC Heavyweight Champion – Eddie Edwards – et du règne, bref mais intense, du jeune Kenoh.

Quelle promotion produit les meilleurs matches ?

Wiltm stats fede

Comme on le pressent déjà avec ces premières statistiques, la NJPW domine sans peine les données, et donc les sélections mensuelles de WILTM.

Stat' la plus représentative de cette tendance, elle est clairement la promotion la plus citée au cours des douze derniers mois de la chronique, avec 44% de "parts de marché" si je puis dire. Il faut avouer qu'elle couvre beaucoup plus de terrain entre ses multiples tournois (BOSJ, New-Japan Cup et bien sûr le G1 Climax, dont nous reparlerons plus bas), ses nombreux titres, ses multiples shows et surtout un super roster - sans parler de la qualité, quasi-irréprochable, de son "booking". La New-Japan a, qui plus est, sorti l'artillerie lourde en 2017-2018 : sur la première année d'existence de WILTM, on retrouve déjà de futurs classiques comme la série de matches entre Okada et Kenny Omega, la finale du G1 Climax 27 entre Omega et Tetsuya Naito ou encore la rivalité de Juniors entre KUSHIDA et Ospreay.

Loin derrière elle, on retrouve à la tête du reste du peloton, avec 10% de représentation, le roster "alternatif" de la WWE, NXT. Plus encore cette saison qu'auparavant, NXT est devenu l'endroit rêvé pour rassembler parmi les meilleurs catcheurs du circuit indépendant international et ainsi produire certains des meilleurs matches de l'année pour la WWE, en alliant grandes rivalités et capacités in-ring de top niveau : la preuve avec Aleister Black vs. The Velveteen Dream ou Johnny Gargano vs. Tommaso Ciampa plus récemment.

Il ne faut cependant pas oublier des promotions petites mais aux matches marquants comme la Wrestle-1 (je pense à Ashino vs Kuroshio pour le titre majeur), la Lucha Underground (avec KIllshot vs. Dante Fox à Ultima Lucha Tres) ou la promotion de Joshi Puroresu Sendai Girls, offrant notamment le premier match féminin de WILTM et qui sera difficile à détrôner.

Quelle ville accueille les meilleurs matches ?

Wiltm stats ville

Fief de la NJPW et adresse du légendaire et hyper-actif Korakuen Hall, Tokyo domine de très loin cette catégorie avec pas moins de 25 citations sur plus d'une soixantaine de matches sélectionnées en 12 mois. Entre le Sumo Hall et le Tokyo Dome, la capitale du Japon accueille parmi les plus grands shows et donc les meilleurs matches de la New-Japan, chaque année.

On retrouve ensuite en deuxième position la Nouvelle-Orléans, théâtre du WrestleMania Week-End en 2018, de fait surpeuplée en "super-shows" et "dream cards" du circuit indépendant. Ex-aequo à la troisième position avec Osaka, Londres représente enfin le coeur du circuit britannique toujours en plein "boom" grâce à des promotions résidentes puissantes, telles que la PROGRESS à l'Electric Ballroom ou la RevPro au York Hall.

Dans quelle salle peut-on les voir ?

Wiltm stats salle

Si vous vous rendez au Japon et que vous voulez assister à un show de catch japonais, il est fort probable que le meilleur endroit pour y arriver est au Korakuen Hall, véritable mecque du Puroresu. Beaucoup de promotions nippones en ont fait leur maison, qu'elles soient petites comme la Wrestle-1 ou la Dragon Gate, en reconstruction comme l'All-Japan ou la NOAH ou grandes comme la NJPW. Avec sa capacité maximal de 1900 personnes, c'est également le "checkpoint" de tous les grands tournois annuels - du G1 Climax au BOSJ, en passant par le Champion Carnival et la Global League - et d'une majorité de matches de championnat.

Outre les Sumo Hall et Tokyo Dome, places fortes de la sur-dominante New-Japan (actuellement la seule à pouvoir les louer à sa guise), on retrouve en deuxième position le Turbinenhalle d'Oberhausen, en Allemagne. Il est l'équivalent de l'ECW Arena pour la wXw qui, depuis quelques années y tient ses plus grands shows et tournois, tels que l'annuel 16-Carat Gold Tournament désormais de renommée internationale ou la World Tag Team League.

Quant au Smoothie King Center de la Nouvelle-Orléans, il a été le lieu de l'excellent NXT Takeover : New-Orleans, cités à maintes reprises dans l'édition d'avril 2018.

Quel show a été le plus représenté sur WILTM ?

Wiltm stats shows

En parlant de shows, rares sont ceux qui ont été cités plusieurs fois dans une même édition de WILTM. En 2017-2018, les deux plus grands "super-shows" des deux promotions dominantes - la NJPW et la NXT - ont été ainsi représentés à parts égales.

Wrestle Kingdom 12 a été marqué par un Hirooki Goto vs. Minoru Suzuki surprenant de qualité après une année de médiocrité, le 4-Way pour le titre de champion Junior marquant le second couronnement de Will Ospreay et enfin, le "dream match" opposant Kenny Omega à Chris Jericho. Quant au "hit" du WrestleMania Week-End 2018, NXT TakeOver : New-Orleans était un show gonflé à blocs avec la première rencontre de la rivalité de l'année, entre Johnny Gargano et Tommaso Ciampa, le couronnement d'Aleister Black contre Andrade 'Cien' Almas et la première remise en jeu du North-American Championship dans un Ladder Match. A noter que, ce week-end là, la ROH n'était pas loin derrière avec Supercard of Honor XII, bien aidé par son propre Ladder Match et ce bon Kota Ibushi.

Enfin, remarquons que la nouvelle reconstruction de la NOAH semble en bonne voie d'après les statistiques : ne serait-ce qu'ici avec son show Winter Navigation (Day 11) de l'hiver dernier.

Quel tournoi fournit les meilleurs matches ?

Wiltm stats tournoi

Si un tournoi permet de faciliter le "booking" pour une promotion, mais surtout de créer facilement de nouvelles stars et d'augmenter le prestige de ses titres de championnant, il facilite aussi la production de matches d'excellente qualité.

Hors-Série - What I Liked ... In The G1 Climax 27

Sans compter le hors-série qui lui est consacré (voir lien ci-dessus), le fantastique G1 Climax 27 occupe sans soucis la première place dans le domaine avec 5 matches cités sur deux mois. A voir si le G1 Climax 28 fera, cette année, autant ou mieux !

La deuxième place se partage entre trois tournois. D'abord, deux autres tournois de la NJPW : les éditions 2018 du meilleur tournoi poids-moyen de la planète, Best of the Super Juniors (dont la sélection ne comprend pas celle prévue pour le mois de juin, composé de sa phase finale), et la New-Japan Cup maîtrisée de bout en bout par Zack Sabre Jr. Enfin, ils côtoient le tournoi par équipe de la promotion allemande, wXw, mené cette année par le duo star de Ringkampf, WALTER & Timothy Thatcher.

Quel mois réserve le plus de matches d'excellence ?

Wiltm stats mois

Nous abordons maintenant les deux dernières, et plus importantes, catégories. Avec 72 matches au total sur un an, la composition des sélections mensuelles de WILTM ont souvent varié, pourtant on reconnaît aisément certaines tendances logiques au fil des mois.

Avec respectivement 8 et 10 matches sélectionnés, les mois de janvier et avril 2018 ont été soumis à la dominance d'une part de Wrestle Kingdom 12 (avec, pour rappel, 3 matches sélectionnés) et d'autre part, l'influence du WrestleMania Week-End 2018, avec des "super-shows" sur-vitaminés comme NXT TakeOver : New-Orleans et ROH Supercard of Honor XII.

Remarquons par ailleurs le placement des mois de mars et de mai, autour de ce 'Mania Week-End, chacun comportant 7 matches sélectionnés. Pourtant, attention, l'effet de proximité est trompeur : aucun match de ces éditions n'est attaché aux rivalités d'avril. En effet, le mois de mars est particulièrement bien aidé par la New-Japan Cup tandis que le mois de mai est dominé par Wrestling Dontaku 2018 et les premiers jours du BOSJ XXV. Malgré cet effet statistique, c'est toujours bien la NJPW qui a dominé cette première année de part en part ! 

Quel a été le catcheur le plus cité dans WITLM en 2017-2018 ?

Wiltm stats catcheur

Enfin, quoi de mieux qu'une sélection mensuelle (la plus objective possible bien sûr !) pour déterminer mathématiquement et statistiquement le meilleur catcheur de l'année ? En l'occurrence, avec 9 apparitions sur 72 matches cités en 12 mois, c'est le jeune "high-flyer" surdoué britannique, Will Ospreay, qui remporte la palme de cette première saison de WILTM !

En 2017-2018, que ce soit à la NJPW face à KUSHIDA plusieurs fois, Marty Scurll ou même Kazuchika Okada, face à Matt Riddle à l'EVOLVE ou Rey Mysterio à l'ex-WCPW, il a toujours su montrer son talent indéniable et sa polyvalence grandissante. Sans oublier son excellent règne de champion Junior IWGP de janvier à juin 2018. 

Parce qu'on ne peut aujourd'hui parler de "meilleur catcheur mondial" sans le citer, on retrouve évidemment non loin derrière la 'Best Bout Machine' bien nommée, Kenny Omega. Il nous a offert certains des matches les plus épiques et marquants de cette première saison de WILTM - ne serait-ce qu'avec ses chefs d'oeuvre contre Okada ou le très attendu "dream match" opposant les Golden Lovers réunis et ses amis les Young Bucks. On retrouve d'ailleurs son 'Golden Lover', Kota Ibushi, fort d'un retour réussi à la NJPW en quatrième position, juste derrière WALTER.

L'Autrichien est l'un des meilleurs poids-lourds de l'année 2017-2018, une saisons qui a été pour lui celle de l'extension de sa notoriété internationale. Que ce soit à sa maison-mère de la wXw, face au jeune Ilja Dragunov ou en duo avec Timothy Thatcher, à l'EVOLVE face à Keith Lee ou à la PROGRESS contre Matt Riddle, le nouveua maître de l'atémi nous a mis une belle claque cette année !

Enfin, on retrouve le toujours excellent KUSHIDA, et sa constante solidité, en cinquième position. Souvent sous-estimé, il est pourtant l'un des catcheurs les plus polyvalents du monde comme l'ont montré cette année ses duels d'antologie contre Hiromu Takahashi ou Will Ospreay.

 

Will Ospreay gardera-t-il son titre de meilleur catcheur au monde ? La NJPW conserava-t-elle son statut dominant sur le marché du catch de qualité ? Le G1 Climax 28 sera-t-il à la hauteur du précédent ?

Les réponses à toutes ses questions dans la prochaine saisons de What I Liked This Month, à commencer par l'édition de juin 2018 dès la semaine prochaine !

What I Liked This Month : Les Matchs du Mois - édition avril 2018

La période de fin mars-début avril est toujours très importante dans le monde du catch, grâce évidemment au WrestleMania Week-End et ses retombées les semaines suivantes. De plus en plus chargé chaque année, il nous a offert cette année une ribambelle de shows en tout genre, des plus classiques "supershows" à des conceptsplus "WTF-esques". Mais surtout - et c'est ce qui intéresse votre serviteur - une qualité in-ring général de haut niveau !

Néanmoins, il n'y avait pas que le 'Mania Week-End qui nous a fourni de supers matches ce mois-ci : la NJPW, l'AJPW ou même les Sendai Girls ont fait sentir leur présence aussi pour terminer ce mois d'avril 2018 fantastique.

Will Ospreay © vs. Marty Scurll – IWGP Junior Heavyweight Championship Match (NJPW Sakura Genesis 2018 – 01/04/18 – Tokyo, Japon)

Résultat de recherche d'images pour "will ospreay vs marty scurll njpw sakura genesis"Quand j'ai vu l'annonce de ce match, je me suis juste di : « encore ? ». Ospreay et Scurll n'ont jamais de mauvais matches ensemble mais à force leur série de matches devient un peu répétitive. Malgré tout, même le fait que cet opus a été "booké" à la va-vite, il y avait tout de même une histoire pour capter notre attention : Ospreay n'a jamais vaincu Scurll pour un titre, n'importe où. Est-ce que Will allait enfin réussir à briser cette malédiction ?

Il a tout fait pour en tout cas. Il a résisté comme il pouvait à tous les terribles Neckbreakers de Marty, pendant tout le match. Il a vraiment eu du mal à prendre l'avantage, malgré les supers échanges de contres à plusieurs reprises. Et plus le match continuait, plus la nuque d'Ospreay prenait - disons-le - terriblement cher. Le match a même pris une tournure terrifiante à la fin lorsque Will botcha un Spanish Fly depuis le tablier du ring s'ouvrant méchament le crâne. Le champion avait alors filé une peur bleue au public du Sumo Hall, se rappelant le cas de Katsuyori Shibata l'année précédente. Cette fin de match m'a personnellement vraiment mis mal à l'aise. Marty Scurll, en bon 'Villain' qu'il est, en a profité alors pour s'acharner dessus, accentuant la tension dramatique de l'affrontement.

En somme, ce match sort vraiment du lot, comparé aux autres Ospreay vs. Scurll. Un match assez éloigné du style "Junior" dont on a l'habitude à la NJPW : un véritable clash épique de 30 minutes de deux catcheurs au top !

Adam Cole vs. EC3 vs. Killian Dain vs. Lars Sullivan vs. The Velveteen Dream vs. Ricochet – NXT North-American Championship - Ladder Match (NXT Takeover : New Orleans – 07/04/18 – La Nouvelle-Orléans, Louisiane, Etats-Unis)​

Et bien, en voilà une sacrée façon de commencer un show déjà très attendu !Résultat de recherche d'images pour "Adam Cole vs. EC3 vs. Killian Dain vs. Lars Sullivan vs. Ricochet vs. The Velveteen Dream"

A priori, je n'étais (et je le suis toujours) pas du tout fan de la création de ce nouveau titre de championnat. La ceinture est belle mais pourquoi créer un autre titre secondaire à NXT quand l'UK CHampionship faisait bien l'affaire ? Et puis bon, l'appeler le "North-American Championship", c'est un peu dissimuler un autre titre US sous un nom différent ... et un projet de territorisation encore en construction.

Mais au moins, ça nous a permis d'assister à un Ladder Match avec de supers talents. Nouveau signé, Ricochet a eu le meilleur début possible dans ce match, virevoltant dans tous les sens et auteur justement d'un des "spots" mémorables du match - celui où Lars Sullivan soulèva l'échelle et envoya Ricochet à l'extérieur, qui improvisa avec un magnifique Moonsault. Lars et Killian Dain ont eu l'occasion de continuer leur "feud", détruisant les autres catcheurs sur leur passage. EC3 et Adam Cole ont joué les opportunistes à la perfection et Velveteen Dream a continué sa bonne ascension à NXT et quel Purple Rainmaker du haut de l'échelle d'ailleurs ! Autrement, Adam Cole est un très bon choix comme premier champion, il le méritait.

En somme, un "opener" explosif tout bonnement incroyable, mais dur à suivre pour les autres matchs de la soiré, et un des meilleurs Ladder Matches de ces dernières années à la WWE sans aucun doute.

Andrade 'Cien' Almas © vs. Aleister Black – NXT Championship Match (NXT Takeover : New Orleans – 07/04/18 – La Nouvelle-Orléans, Louisiane, Etats-Unis)

WWE PhotoIl y a un an, à quelques jours près, Aleister Black et Andrade Almas s'affrontaient déjà lors du même événement - Black l'emportant pour débuter sa carrière à NXT. Mais cette fois, l'enjeu était de taille : le titre NXT du mexicain était remis en jeu. Il y a un an, Tommy End devenait Aleister Black, et 'Cien' seravit encore de faire-valoir.

En 2018, ce dernier a heureusement bien changé de position sur la carte avec un "booking" enfin digne de son talent. Il n'est pas bon en promo et ne maîtrise pas très bien l'anglais ? Mettons-le avec quelqu'un qui sait très bien manier le micro comme Zelina Vega, et le tour était joué. Black, quant à lui, a eu le meilleur parcours possible pour lui : invaincu en Takeovers et perdant très peu en dehors de ces shows, il est vite devenu l'inévitable challenger pour le titre majeur.

Les deux hommesont fourni évidemment un super match, avec un rythme vraiment effréné tout du long en commençant par un début de match à cent à l'heure. Ils ont une très bonne alchimie, mixant parfaitement leurs styles respectifs. Et cerise sur le gâteau, Almas a sorti l'un des meilleurs contre au Black Mass que j'ai vu jusqu'à présent !

Je n'ai pas été très fan par contre des trop nombreuses interférences de Zelina. Un Hurricanrana occasionel ne me gêne pas, au contraire, cela lui permet de se démarquer des managers habituels. Mais ici, elle est intervenue trop souvent comparé à d'habitude ... Même si ça avait du sens qu'elle ait aidé Almas à atteindre le sommet et qu'elle lui coûte le titre ensuite. Je ne sais pas si ce "finish" était forcément nécessaire, tant Almas a déjà vaincu Drew McIntyre et Johnny Gargano "seul" mais bon, aucun match n'est parfait !

Johnny Gargano vs. Tommaso Ciampa – Unsanctionned Match (NXT Takeover : New Orleans – 07/04/18 – La Nouvelle-Orléans, Lousiane, Etats-Unis)

Image associéeC'est bien connu : les amitiés dans le catch ne sont pas faites pour durer éternellement. Pourtant, l'histoire de DIY avait tout de la "success story". Deux catcheurs qui se connaissaient à peine sont mis ensemble à leurs débuts à NXT. Ils devaient alors apprendre à se faire confiance et à travailler ensemble s'ils voulaient réussir dans la "big league".

Ils commençaient à gagner et à se sécuriser une bonne place dans la division par équipe, alors qu'ils n'étaient même pas encore signés. Quelques mois plus tard, désormais avec un nom d'équipe adéquat et un tee-shirt, ils gagnaient les titres par équipes après un magnifique match contre The Revival. Tout allait pour le mieux pour Gargano & Ciampa quand ils perdirent malheureusement les ceintures face aux monstrueux Authors Of Pain. Après plusieurs rematches tumultueux, DIY avait enfin eu sa chance de récupérer les titres, dans un Ladder Match qui plus est. Ils avaient eu beau tout donner mais rien ne semblait pouvoir venir à bout d'AOP - la tâche était trop dure.

A LIRE : Comment le catch raconte une histoire en 2018

Et l'inéluctable arriva : Ciampa transforma DIY en un simple souvenir. Si l'on en croit ses mots, la pure raison de sa trahison était qu'il se sentait "dans l'ombre de Johnny Wrestling", et qu'ils ne supportaient pas que "les fans eurent même le toupet de spéculer qu'il serait remplacé dans son match contre AOP". C'en était fini du "friendly" Tommaso Ciampa : il était temps que le 'Sicilan Psycopath' montre son vrai visage.

Ceux qui s'attendaient à un match classique pouvaient passer leur chemin. C'était un Unsanctionned Match et ça allait évidemment être une pure "brawl". Ca a été brutal en effet. Certains "spots" étaient terrifiants à voir, comme cette Suplex de la table des commentateurs directement sur le sol ou, le plus difficile à regarder, quand Ciampa est atterit à même le ciment après une Powerbomb.

Comme pour Golden Lovers vs. Young Bucks, ce fut un match épique. Long l'exécution également, mais beaucoup plus axé sur la violence et la bagarre physique que l'autre. Un affrontement ô combien gratifiant après cette "feud" classique, avec des moments incroyables de "storytelling" qui n'ont fait qu'augmenter le niveau du match, avec une fin tout droit sorti d'un film. Très probablement la fin parfaite (pour l'instant) à cette rivalité fratricide, où le bien triomphe du mal. Encore une fois, un classique mais quand on a deux catcheurs aussi bons dans leurs rôles on ne peut qu'être satisfait.

Après ces dernières secondes de show, tout ce que je pouvais penser était : "quel parcours déjà pour Johnny Gargano à NXT !". Celui-ci est "méga-over". Il a eu jusque là un "push" irréprochable et a vaincu son ex-meilleur ami devenu meilleur ennemi. Ceoendant, je doute que ce dernier en ait fini avec lui malheureusement, aux vues des récents événements. Mais je ne peux qu'imaginer cette réaction et ce moment quand Johnny Wrestling deviendra enfin NXT Champion !

Matt Riddle © vs. Will Ospreay – EVOLVE Championship – No Rope-Breaks Match (WWN Supershow : Mercury Rising 2018 – 06/04/18 – La Nouvelle-Orléans, Lousiane, Etats-Unis)

http://kayfabesports.com/wp-content/uploads/2018/04/Screenshot-103-466x310.png C'était sans doute l'un des matches que j'attendais le plus de ce WrestleMania Week-End. Une rencontre de rêve entre deux des hommes les plus chauds de l'indy depuis quelques années et deux des plus talenteux évidemment. Et fort heureusement, ils sont loin de m'avoir déçu !

L'état amoché d'Ospreay après son match contre Scurll, dont je parle plus haut, a énormément joué sur ce match. La tâche allait être très compliquée pour lui, surtout face à un adversaire aussi dangereux et inarrêtable lors de ce WM Week-End que Matt Riddle. De plus, il n'a de cesse désormais de transformer tous ses matchs de championnat en No Rope-Breaks  (bien que cette stipulation n'ait servi à rien ici). Par ailleurs, l''Aerial Assassin' a fait une grave erreur en tentant un Spanish Fly depuis le bord du ring, qui fut contré évidemment par Riddle en German Suplex et qui n'arrangea rien à l'état déplorable de sa nuque.

Le match est ensuite passé au niveau supérieur quand Ospreay endura une lourde chute pour contrer une Sleeper Hold du champion, les deux hommes tombant depuis la troisième corde. Mais peu importe, le "fighting spirit" du jeune britannique l'obligea à continuer même si c'était pour se faire encore plus brutaliser par le 'King of Bros', nous offrant des dernières minutes trépidantes. En résumé, c'était clairement le meilleur match d'un WrestleMania Week-End surbooké pour les deux hommes.

Kota Ibushi vs. Adam Page (ROH Supercard Of Honor XII – 07/04/18 – La Nouvelle-Orléans, Lousiane, Etats-Unis)

https://i2.wp.com/www.rearviewreviews.com/wp-content/uploads/2018/04/HonIbushi.png?w=836&ssl=1 Cela faisait 10 ans que Kota Ibushi n'avait pas catché à la ROH. Personnellement, j'aurais préféré le voir contre Jonathan Gresham tant ça aurait été intéressant de voir le mélange de styles, ou bien face à Will Ospreay déjà "teasé" de nombreuses fois par le passé. Mais à la place, il s'est retrouvé face à la "rising star" du Bullet Club qu'est Adam Page. C'est toujours une grande opportunité pour un catcheur de montrer ce qu'on ait capable de faire dans un ring lorsqu'il fait face à un des rares catcheurs à pouvoir sortir un bon match même contre une poupée gonflable, littéralement !

Page a certainement été à la hauteur, brillant dans un match très dynamique avec beaucoup d'action et d'intensité. A noter ce dangereux "spot" où ce dernier tenta un Moonsault depuis une barrière mais s'est fait contré en German Suplex, retombant directement sur la nuque ! Le tout forma un véritable sprint de quinze minutes avec très peu de temps morts et constitue sans doute le meilleur match de la jeune carrière du Hangman. 2018 serait-elle son année ?

SoCal Uncensored © vs. The Young Bucks & Flip Gordon – ROH World Six Man Tag Team Championship – Ladder Match (ROH Supercard of Honor XII – 07/04/18 - La Nouvelle-Orléans, Lousiane, Etats-Unis)

https://i.ytimg.com/vi/MxF0fnrMcT8/maxresdefault.jpg Deux Ladder Matches dans deux fédérations bien connues, le même soir, c'est pas tous les jours que ça arrive ! Preuve que tout est possible lors du 'Mania Week-End.

Je trouve l'association de Flip Gordon avec les Bucks bizarre, surtout quand on sait comment ils l'ont traité dans Being The Elite mais au moins il a bien contribué à ce match, avec plusieurs grosses prises de risque. Le match en lui-même a eu pas mal de "OMG moments", autant qu'il en faut pour un Ladder Match. Je pense notamment à ce double 450° de Nick & Flip à travers des tables à l'extérieur depuis le haut des coins et le Diving Elbow Drop de Matt propulsé à l'extérieur sur une table, ou encore au TKO de Kaz depuis le haut d'une échelle.

Seul l'intervention du Kingdom était inutile, tant ils n'ont eu aucun impact et était juste là pour jouer la victime des plus gros "spots".

Jonathan Gresham vs. Jay Lethal (ROH Masters of The Craft – 15/04/18 – Colombus, Ohio, Etats-Unis)

https://i.ytimg.com/vi/D-oswtGRbWg/maxresdefault.jpg Cette rencontre était une revanche d'un superbe match dont j'avais parlé lors du WILTM de février, et quel show plus adéquat que celui-ci justement entre deux "maîtres de leur art".

Chacun a travaillé à nouveau un membre de son adversaire : la jambe pour Lethal et le bras pour Gresham. Les deux hommes ne se sont affrontés qu'une fois mais on ne dirait pas pourtant, chacun sortant contre après contre plus fabuleux les uns que les autres. Gresham sortit justement le meilleur contre de la Figure-Four Leglock que j'ai vu quand il la contra en une autre variation de Leglock. Il a aussi réussi une superbe transition quand Lethal tenta d'attraper la corde avec son bras, en plein Octopus Lock, en enroulant sa jambe autour du bras tendu de Jay.

Du véritable catch d'expert avec ces deux grands catcheurs : vivement leur belle, d'ores et déjà annoncée pour un nouveau show très prochainement.

Io Shirai vs. Meiko Satomura (Sendai Girls – 19/04/18 – Tokyo, Japon)

Résultat de recherche d'images pour "io shirai vs meiko satomura sendai girls"Avoir deux des meilleures catcheuses actuelles - voire de l'histoire, n'ayons pas peur des mots – était forcément gage d'un excellent match. Surtout quand ces deux-là ont déjà eu des matchs épiques à la Stardom.

Ici pas d'enjeu par contre : pas de World of Stardom Championship ou même de Sendai Girls World Championship, pour lesquels elles se sont déjà affrontées. Mais ce n'est clairement pas ça qui allait enlever la qualité au match.

Les deux femmes se connaissent très très bien. Elles se contrent leurs prises fétiches en début de match, avant d'en découdre plus tard dans des échanges très intenses. Personne n'a eu un vrai avantage, chacune plaçant ses grosses prises sur l'autre sans arriver à clouer son adversaire au sol. En conséquence, ce match se termina en un Time Limit Draw. Heureusement, après un résultat pareil, un autre match se produira certainement entre ces deux grandes rivales et j'ai très hâte de voir ça !

On tient ici sans aucun doute le meilleur match féminin cette année. C'est dire s'il sera très dur de le détrôner.

Shingo Takagi vs. Shuji Ishikawa – Champion Carnival Block A Match (AJPW Champion Carnival – Day 14 – 29/04/18 – Tokyo, Japon)

"Underdog" n'est pas un terme qu'on associe généralement à l'ancien Open The Dream Gate Champion, Shingo Takagi, qui est habituellement l'homme fort de la Dragon Gate. Mais quand on affronte un géant comme l'ancien Triple Crown Champion, Shuji Ishikawa, il n'y a pas moyen d'être autre chose que l'"underdog".

Comme lors de précédentes rencontres au cours de cet excellent Champion Carnival Tournament, face à adversaires plus massifs tel que Yuji Hino ou Joe Doering, Shingo a dû faire parler sa vitesse, caractéristique du style Dragon Gate, et son esprit de guerrier combattif.

Sa performance dans ce match s'est révélé donc être exceptionnelle et il reste l'un des catcheurs les plus solides et réguliers de la planète et aussi l'un des meilleurs catcheurs au Japon. Il était littéralement en feu dans ce match, sortant en plus un Tope Con Giro et un monstrueux Made In Japan - sans doute le plus gros qu'il est sorti de sa carrière ! Malheureusement tout ça n'a pas été assez pour garder l'un des japonais les plus en forme qu'est Ishikawa. Cela dit, même si ce dernier sortait ses plus grosses munitions, Shingo se dégageait encore et encore, entraînant le public avec lui. Il a fallu un Giant Slam à Ishikawa pour finir le valeureux Shingo, démontrant l'efficacité de l'une des meilleures prises de finition au monde actuellement.

Si vous cherchez le meilleur "underdog" vs. "giant" match de l'année, ne cherchez pas plus loin, vous l'avez ici. Qui plus est avec un Shingo qui nous a montré encore quel superbe catcheur il est, avec un style qui change de celui qu'on le voit habituellement à la Dragon Gate.

What I Liked This Month : Les Matchs du Mois - édition Janvier 2018

2018 ne pouvait décidemment pas commencer mieux ! Ce mois de janvier était chargé en cartes et affrontements de qualité exceptionnelle. Dave Meltzer peut en témoigner : il a déjà noté deux matches à 5 étoiles, lesquels sont inclus dans la liste. Le spectacle était en effet au rendez-vous, en particulier avec Wrestle Kingdom 12 bien sûr, et lors de son dernier week-end, dont les fans se rappelleront pendant longtemps, avec les premiers The New Beginning de la NJPW et NXT Takeover : Philadelphia. La barre sera difficile à dépasser dans les prochains mois, tant elle a déjà été placée très haute !

Kenny Omega © vs. Chris Jericho – IWGP US Heavyweight Championship Match (NJPW Wrestle Kingdom 12 - 04/01/2018 - Tokyo, Japon) 

L’annonce de Kenny Omega vs Chris Jericho, ou Alpha vs Omega comme aimait à l’appeler 'The Best In The World At What He Does ', aura beaucoup fait parler la planète catch, à juste valeur. Voir un catcheur remonter sur un ring qu'il n'avait pas foulé en 18 ans est assez inhabituel. Surtout quand celui-ci a depuis passé l'intégralité de sa carrière à la WWE !

Les deux canadiens ont très bien fait usage de la stipulation No DQ, justement très "sports-entertainment" - à part si on oublie l’utilisation des "rope breaks" un peu facile, quoique servant le drama.  Le match a parfaitement joué sur le côté fougueux et "risqué" d’Omega face à la plus grande expérience de Y2J, comme il le fallait. Par exemple, on peut citer la tentative de Springboard Crossbody d'Omega, à l’extérieur depuis le ring : Jericho, plus malin, a judicieusement esquivé et laissé Omega en payer les conséquences ... en se payant la table des commentateurs anglais. Ou encore, lors d’une autre tentative de Springboard du 'Cleaner' depuis le bord du ring, le plus frais Y2J a exécuté son fameux Triangle Dropkick, séchant l’ancien champion IC sur les cordes.

Le tout nous a offert le premier 5-Stars Match de l'année selon Dave Meltzer, mais surtout une excellente performance de Kenny Omega, magnifique dans le "face" désespéré contre un vétéran agressif et imprévisible, loin de son attitude comique de son dernier "run" à la WWE. Par ailleurs, un match différent de ce qu’on a l’habitude de voir dans les derniers gros matchs de Wrestle Kingdom, mais qui fut un changement très apprécié (heureusement, après toute la pub' qu'il a suscité !).

Marty Scurll © vs. KUSHIDA vs. Will Ospreay vs. Hiromu Takahashi – IWGP Junior Heavyweight Championship Match (NJPW Wrestle Kingdom 12 - 04/01/2018 - Tokyo, Japon) ​

Résultat de recherche d'images pour "marty scurll vs will ospreay vs kushida vs hiromu takahashi pics"Je ne comprendrais jamais le "booking" de la NJPW : tantôt magistral pour certaines "title pictures", tantôt douteux pour les autres. Faire perdre le titre à un catcheur pour qu’il le regagne au prochain match, avouez que c'est bizarre, cela ne ressemble pas aux pratiques habituelles de Gedo & Jado. 

Mais soit : au moins ce 4-Way, un peu fourre-tout, nous a donné un match très fun. Beaucoup d’actions, un excellent rythme, de très bonnes séquences, et chacun a eu son moment pour briller. Le "spot" du match restera pour moi cet énorme Moonsault d’Ospreay depuis une des structures du décor (voir ci-contre). Et maintenant que ce dernier a récupéré le titre Junior, qu'il avait mis si longtemps à acquérir, j’espère au moins qu'il va nous offrir un long règne digne de son talent et de son mérite !

Minoru Suzuki © vs. Hirooki Goto – NEVER Openweight Championship Match (NJPW Wrestle Kingdom 12 - 04/01/2018 - Tokyo, Japon) 

Résultat de recherche d'images pour "minoru suzuki vs hirooki goto wrestle kingdom 12"Enfin, nous retrouvons ce côté "pure fighting" que nous offraient les matches de championnat NEVER de l'époque Ishii & Shibata. Et Suzuki a enfin eu un bon match dans ce mauvais règne, tâché d’interventions multiples et de "ref bumps". Une agréable surprise, tant personnellement je n'en attendais rien d'aussis satisfaisant, aux vues de leurs affrontements précédents très moyens.

MiSu a mis Goto en difficulté dès le début du match, avec quelques claques et en le pendant littéralement, assis sur le coin en portant une Sleeper Hold ! Suzuki n’en avait guère à faire de ce "minable" de Goto, qui avait été prêt à mettre ses cheveux en jeu pour regagner sa ceinture. Hirooki Goto l'a finalement reprise des griffes du tyran du Suzuki-Gun, en incarnant la "stiffness" et l’esprit de combat "fair & square" qui allaient jusque là si bien au championnat NEVER, sans interventions multiples ou tricheries en tout genre. Et dès la victoire emportée, il a justement déclaré en interview vouloir ramener la "saveur violente de Shibata" dans ses prochaines défenses de titre. 

Joe Doering © vs. Zeus – Triple Crown Championship Match (AJPW New Year Wars - 02/01/2018 - Tokyo, Japon) 

 "Come on motherfucker, show me power !" : cette phrase, criée par Joe Doering au moment d'une Greco Roman Knuckle Lock, a donné tout de suite le ton de ce match.

Un combat très physique, comme on peut s’y attendre entre ces deux poids-lourds, rappelant le goût des anciens Main-Events de l'AJPW. Le puissant Zeus a eu fort à faire, lui en général l’homme fort sur le ring, car là il a dû endosser un autre rôle : l’"underdog" du match. Certes tâche inhabituelle pour lui, il a cependant réussi à surprendre Doering avec des démonstrations d’agilité, comme cette Jumping Lariat en bondissant sur la troisième corde. Il a même porté un monstrueux Gorilla Press Slam à son adversaire plus grand et plus massif que lui ! Des Chops retentissantes, des Lariats impactantes : en résumé, un match "stiff" entre deux véritables buffles. 

Andrade ‘Cien’ Almas © vs. Johnny Gargano – NXT Championship Match (NXT Takeover : Philadelphia - 27/01/2018 - Philadelphie, Pennsylvanie, Etats-Unis) 

Almas hits his opponent with a double knee strike against the ring post.C'est l’histoire d’un homme qui a fait de nombreux sacrifices pour arriver enfin au but qu’il s’était fixé depuis son arrivé à NXT, il y a deux ans de cela. Un homme qui a été trahi par son meilleur ami, avec qui il avait pourtant surmonté tant d'obstacles. Un homme qui a dû reprendre de zéro, en solo, après la perte de son partenaire devenu ennemi, et s'élever match par match jusqu'au NXT Championship.

Cet homme répond, comme vous l’avez deviné, au nom de Johnny Gargano.

Et elle fut pleine de doutes et d’embuches cette route jusqu’au Saint Graal pour 'Johnny Wrestling'. Il a enchaîné les déconvenues, quoique toujours de qualité sur le ring, notamment face à Andrade 'Cien' Almas, son adversaire dans ce match. Le natif de Cleveland a néanmoins réussi à repartir sur un chemin victorieux dernièrement. Vainqueur d'un Fatal-4-Way pour obtenir cette chance au championnat, puis défendant avec succès ce droit face au talentueux Velveteen Dream, il a ainsi regagné confiance, suffisament pour le booster (et nous, avec lui) avant le plus grand match de sa carrière !

C’est donc gonflé à bloc qu’était arrivé 'Johnny Wrestling' dans ce match face à 'El Campeón'. Celui-ci arborait son ancien masque de La Sombra, son ancienne identité de luchador, aux couleurs de son pays et accompagné de mariachis. L'entrée digne de 'El Idolò' !

Les deux hommes se connaissent très bien, et ça se ressent dans l'histoire racontée sur le ring : ils ont commencé assez doucement avec un peu de "chain wrestling", avant de plus tard partir à fond dans des enchaînements excitants et des prises très dangereuses (en particulier, ce Running Double Knees d’Almas alors que Gargano était assis contre le poteau à l'extérieur - voir ci-dessus).

Mais peu importe ce que le champion lui envoyait, Gargano n'était pas prêt d’abandonner, pas sans lui donner le combat de sa vie. Difficile de ne pas être derrière un "babyface" aussi combattif, endurant et déterminé. Et plus le match continuait, plus la victoire paraissait être probable ... proche. Le suspense et l’émotion étaient palpables. En voilà de la bonne "ring psychology" ! Le public était à fond derrière Gargano, tel un véritable "throwback" à Daniel Bryan en 2013-2014 tant le chemin semblait similaire pour le challenger. Ou, pour rester du côté du show jaune, il y a des similarités avec Sami Zayn et sa route vers le NXT Championship en 2014-2015. Tous les trois ont cela en commun qu'ils sont de fantastiques catcheurs, "babyfaces" et "underdogs".

Malheureusement, toute la combativité de Gargano n'a pas suffit face à un champion au top, couronné trop récémment pour laisser facilement filer son titre. Son rêve envolé par cette défaite, Johnny a dû en plus supporter le retour inattendu de son meilleur ennemi, Tommaso Ciampa, venu juste pour en rajouter une couche - brisant physiquement son ancien ami, déjà brisé émotionnellement.

En conclusion, on tient sans doute l’un des meilleurs matchs de titre à NXT, et l’un des meilleurs matchs à NXT tout court. Très peu de défauts présents et surtout un superbe travail de la part d'Almas et Gargano, mais aussi de Zelina Vega et la récente signée Miss Gargano, Candice LeRae, qui ont été toutes deux très bien utilisées. Un candidat au "Match de l'Année" à n’en pas douter !

Hiroshi Tanahashi © vs. Minoru Suzuki – IWGP Intercontinental Championship Match (NJPW The New Beginning In Sapporo (Day 1) - 27/01/2017 - Sapporo, Japon)

L’image contient peut-être : 3 personnesQuel match, encore une fois, entre ces deux maîtres de la psychologie et du "storytelling" ! La "hype" pour ce match était d'ailleurs bien présente. Beaucoup de fans de Puroresu se rappellent de leur dernier match à King of Pro Wrestling en 2012, vu par la plupart comme un chef-d’œuvre.

Je ne sais pas s’ils se sont surpassés, mais une chose est sûre : ils ont encore livré un sacré match !

Tanahashi affrontait ici  "le pire adversaire possible au pire moment possible". Quand on sait dans quel état est l’ancien 'Ace', celui-ci donnait à Suzuki une ouverture aussi grande que le Grand Canyon.

Du drame, de la douleur et de la sueur ont composé ce match très physique, sans interventions et avec très peu de tombés comme lors de leur précédent combat de 2012. Un classique, dans le bon sens du terme. Suzuki aurait pu d'ailleurs "classiquement" en finir à un moment du match après avoir exécuté son Gotch-Style Piledriver mais a préféré, vicieux comme il est, continuer de faire souffrir Tanahashi. Le champion a eu beau survivre jusqu'au bout, Red Shoes Unno n'eut d'autres choix que d'arrêter le match plutôt que laisser le 'Once In A Century Talent' perdre sa jambe. Une fin de match terrifiante jonglant entre le désarroi des fans, l’irrespect et la violence haineuse de Suzuki, Tanahashi repartant tragiquement sur une civière pendant que ce dernier, sa ceinture sur l'épaule, le traite de tous les noms.

C’est fou comme les matches de Suzuki redeviennent instantanément meilleurs sans les interventions du Suzuki-Gun. Espérons maintenant qu’il ait un règne propre et qu’on ne revive pas l’affreux "booking" de son précédent titre NEVER. 

The Young Bucks © vs. Roppongi 3K – IWGP Junior Heavyweight Championship Match (NJPW The New Beginning In Sapporo (Day 2) - 28/01/2017 - Sapporo, Japon)

Résultat de recherche d'images pour "the young bucks vs roppongi 3k the new beginning in sapporo pics"Il était l'unique rematch de Wrestle Kingdom 12 sur cette tournée de shows The New Beginning. La nouvelle génération de Roppongi entendait bien récupérer ses titres par équipe face à des Young Bucks hyper confiants et arrogants comme à leur habitude, d’autant plus après avoir établi le record de l’équipe Junior au plus grand nombre de titres.

Le schéma de ce match reposait sur les blessures aux dos de YOH et Matt Jackson, subies lors de leur premier affrontement au Tokyo Dome. Mais c'est Matt qui en sentit le plus les retombées, après cette Sommersault Plancha à l’extérieur depuis la rampe. Cette blessure l’a handicapé pendant le reste du match, et l’excellent "selling" de ce dernier a ainsi rajouté plus de drama au match. J’aurais néanmoins préféré un "finish" un peu plus décisif pour Roppongi 3K qu’un Roll-Up même si cela jouait bien évidemment sur la blessure de Matt.

WALTER © vs. Timothy Thatcher – Atlas Division Championship Match (PROGRESS Chapter 62 : Fear No More, Come To Dust - 28/01/2018 - Londres, Angleterre) 

Résultat de recherche d'images pour "WALTER vs timothy thatcher"Ce sont deux amis qui s’affrontent dans ce match, deux coéquipiers au sein de Ringkampf. Mais croyez-moi, il n’y avait rien d’amical dans ce match !

Les deux derniers piliers de Ringkampf se rencontraient ainsi face-à-face pour ce titre réservé aux poids-lourds - ou, comme plus communément appelés à la PROGRESS, les "Big Lads". En résumé, l'un des promoteurs Jim Smallman le disant si bien, "our main event is big lads beating the fuck out of each other for your entertainment".

Pour vous dire, Thatcher s'est retrouvé avec le torse rouge écarlate en quelques minutes, sacrée punition que WALTER  lui a donné ! Rien d'étonnant après les fameuses Chops tonitruantes du champion ...

L'ancien champion d'EVOLVE est néanmoins arrivé à se créer une ouverture, en esquivant l'une des Chops de son adversaire, ce dernier s'éclatant la main sur le poteau. L'Américain en a ensuite profité pour affaiblir encore plus l’arme la plus dangereuse de WALTER ... jusqu'à se prendre une Chop directement dans le front ! Le géant de la wXw a adopté pour finir son nouveau finisher, un Modified Tiger Driver.

Sans doute l’un des matchs les plus brutaux de l’histoire de la PROGRESS et l’un des meilleurs matches en Europe en ce début d'année. 

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Le Top du Sniper : 5 prochains matches à ne pas attendre en 2018

  

Remarque : Ces derniers jours, les sites de catch se sont précipités de partager la nouvelle telle l’annonce de Kenny Omega vs. Chris Jericho : le couple de futurs "hall of famers", Carmella & Big Cass se sont séparés. Selon le Wrestling Observer de Dave Meltzer, il se pourrait que la jeune fille ait quitté la légende vivante du catch américain suite aux derniers articles du Sniper… mais bon, cela ne nous… regarde pas.  Par ailleurs, toujours suite à l'actualité, le meilleur ami de The Alt ne sera en aucun cas assimilé à ce Top, et son nom ne sera même pas mentionné. Merci de votre compréhension, bonne lecture.

Alors que l’année 2018 débute à peine, Wrestle Kingdom 12 vient de poser les bases pour cette nouvelle année à la New-Japan Pro Wrestling - et les deux premiers New Beginning 2018 les ont merveilleusement bien ébranlé. La saison de WrestleMania 34 est sur le point de se lancer du côté de la "deub deub i" avec son traditionnel (et bordélique) Royal Rumble, tandis que la Ring Of Honor commence justement à annoncer ses têtes d’affiche pour son annuel Supercard Of Honor. Quant à tous les sites web de catch possibles et imaginables, ils s'attèlent déjà à débattre des "plus belles affiches" que pourrait nous offrir cette nouvelle année.

Le Sniper, lui, avec cette sagacité qui le caractérise, a préféré entrevoir l'année 2018 sous un autre angle : imaginer le pire, pour mieux vous y préparer - une noble tâche, pour une fois. La WWE, la NJPW, la ROH, Impact Wrestling… tout le monde va y passer !

 

#5 - Dalton Castle vs. Punishment Martinez II (Ring of Honor)

http://www.rohwrestling.com/sites/default/files/imagecache/news_featured_photo_full_news_node/mce-dalton-site.pngLe Top du Sniper ne pouvait pas mieux commencer que par un match qui a officiellement eu lieu ! Cependant, un rematch est sans aucun doute possible avant la fin de l'année, il se pourrait donc que votre serviteur soit doté d'un don de voyance ... même si, Bray Wyatt champion du monde, je ne l’avais pas vu venir mon pote.

Ce match a récemment ravi le public de Nashville, voyant le champion conserver son titre face à un Martinez rancunier post-match. Mais dites-vous bien une chose : il y a 10 ans, bientôt jour pour jour, cette même ceinture mondiale de la promotion de catch numéro deux actuellement aux États Unis avait été remise en jeu dans un match entre Nigel McGuinness et Chris Hero.

Cela en dit long sur le non-enthousiasme que l’on peut avoir à l’annonce probable d'une revanche de ce Main-Event. Malgré un excellent talent d'acteur et une grosse dose de charisme, Dalton Castle ne remplit absolument pas le cahier des charges in-ring pour avoir un règne à la hauteur de ce qu’a connu cette ceinture. Punishment Martinez, lui, n’est qu’une clownerie extrême. Acting zéro, charisme zéro et in-ring presque zéro.

Je vous laisse imaginer la joie du Sniper si ce Baron Corbin 2.0, dont le jeu est digne d’une série B allemande, viendrait à remporter la ceinture principale de la ROH. Ceinture anciennement portée et honorée par des Bryan Danielson, Samoa Joe, Nigel McGuinness, Austin Aries, Jay Lethal et j'en passe !

D’autres matches seraient bien évidemment pires à imaginer pour cette nouvelle année, mais c’est déjà une petite inquiétude pour le Sniper ...

#4 - Kazuchika Okada vs. Kenny Omega IV (NJPW)

https://statics.sportskeeda.com/wp-content/uploads/2017/06/okadamain-1497632583-800.jpg Et là, c'est le drame ! Deux semaines après lui avoir fait toutes les éloges possibles dans son précédent article, voilà que le Sniper se met à mettre l’actuel IWGP Heavyweight Champion dans un affrontement qu’il ne veut pas voir en 2018… qui plus est face à la 'Best Bout Machine', Kenny Omega ! Quel homme dégueulasse.

Pourquoi le règne de Kazuchika Okada ne doit pas s'arrêter

Mais le Sniper va s’expliquer auprès de ses fidèles convaincus. Comme vous vous en doutez, Okada est son catcheur favori et Kenny Omega est probablement le meilleur catcheur nord-américain de cette foutue planète actuellement, et sans doute en passe de devenir le meilleur catcheur canadien de tous les temps (Bret, bien le bonjour). Vous imaginez si la NJPW nous offrait déjà, à nouveau ce match, pour la 4ème fois en l’espace d'un an et demi ? NON !

Il n’est pas dit que l’histoire entre deux des top-stars de la NJPW doit s’arrêter à la victoire d'Omega sur Okada en demi-finale du G1 Climax 27, mais la suite ne doit pas avoir lieu si tôt, sous risque de briser une magie qui nous a offert trois des meilleurs combats de catch de tous les temps. Ainsi, les chemins de ces deux étoiles (pas celles de Papy Meltzer) ne doivent pas se recroiser avant 2019 et, d’ici là, Okada pourra continuer à distribuer le meilleur match des carrières de chacun de ses adversaires. Quant à Kenny Omega, il pourra enfin profiter de sa réunion avec son 'Golden Lover', Kota Ibushi, ses "Ten Boots" à la Ring Of Honor et ses parties de Street Fighter en direct sur Twitch.

#3 - The Velveteen Dream vs. Baron Corbin (WWE/NXT)

https://scontent-cdt1-1.xx.fbcdn.net/v/t1.0-9/22552649_1391307557633428_2637289141353130652_n.jpg?oh=2b34db7100265d64b7c940b965cc0eb8&oe=5B219360 On rentre dans le Top 3, et ça va rapidement se voir. L’ex-Patrick Clark, désormais sous le nom de Velveteen Dream, a eu l’occasion d’exposer toute l'étendue de son talent au monde du catch lors de NXT TakeOver : Houston face à Aleister Black, et plus récemment face à Kassius Ohno à TakeOver : Philadelphia.

Comme tout catcheur ayant fait suffisamment couler de sueur sur le ring de NXT, il se verra forcément condamné dans le "main-roster" et probablement dès cette année. Et c’est là qu’on dévale la falaise, sans frein, le volant bloqué, et une fille à mauvaise haleine côté passager. Dans ce fameux main roster où le Velveteen Dream devra suivre un scénario de sitcom jusque dans ses mots et ses pas, il aura une chance de tomber sur l'horrible, le regrettable, Baron Corbin.

Une sorte de remake parodique dégueulasse du Dream vs Black de NXT pourrait malheureusement avoir lieu, mais sans la liberté de NXT, sans le talent de Aleister Black, et sans l’ambiance d’un TakeOver. Évidemment, le match sera horrible, fade, et inutile comme tous les affrontements du 'Sick Wolf'. Mais, ce serait évidemment Velveteen Dream qui serait le fautif aux yeux de Vinny Mac, fan #1 (et probalement le seul) de l'ex-champion des Etats-Unis.

Un mauvais match + un début de carrière prometteur qui partent en vrille ? Vive la "vévéheu" !

#2 - Abyss vs. Austin Aries (Impact Wrestling)

https://scontent-cdt1-1.xx.fbcdn.net/v/t1.0-9/26238942_1391804047598272_1409581837327218804_n.jpg?oh=6bd8ecdea9c8fd36cb36165205848eac&oe=5AED4967Tout fan de catch connaît probablement un catcheur dont il ne comprend pas la popularité. Pourtant respecté de tous, vous n’avez jamais compris ce que tous les autres lui trouvaient. Et bien pour le Sniper, l’un de ces catcheurs est Abyss.

Des règnes de champion complètement oubliables, des matches médiocres, des rivalités encore pires et des looks plus nazes les uns que les autres…. Si demain il nous annonçait que son but était d’imiter au mieux le 'Big Red Monster' de Stamford, j’écrirais un article pour louer son génie sur The Alt dans la minute qui suit [Note de l'éditeur : non merci !].

La TNA…euh, Impact Wrestling…euh, GFW...euh, Impact Wrestling a frappé un petit-grand coup en rapatriant l’une des plus grandes stars de son histoire, Austin Aries. Le vegan le plus engagé de la planète catch s’est même vu aussitôt couronné champion principal de la promotion. Maintenant ce mini "good buzz" passé, elle pourrait désormais malheureusement revenir à ses bonnes habitudes (elle a bien rechangé de ring), et tout gâcher en mettant Austin Aries et sa ceinture tout fraîchement acquise dans une rivalité face au cousin éloigné de Bray Wyatt.

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Pour marquer le coup et déposer la cerise sur le gâteau, Impact pourrait même rappeler le génie de première génération pour l'occasion : Vince Russo. Ainsi, il écrirait au mieux cette "feud" et ressortirait le Last Rites Match de son odieux placard. Ou bien inventerait un match où le perdant serait obligé de se faire un steak de boeuf, et quelque chose me dit que du coup, il y aura changement de titre et démission d'un des deux protagonistes. #ThisIsWrestling

#1 - Kane vs. … Big Cass (WWE)

http://www.wwe.com/f/styles/wwe_large/public/rd-talent/Bio/Colin_Cassady_bio.pngOmettre Big Cass dans ce genre d’articles, c’est se priver de vivre !

« Le catch, quand il est bien fait, il n’y a rien de mieux. Mais quand c’est mal fait, il n’y a rien de pire ». En déclarant ceci il y a quelques années, la légende de la ECW, Raven, avait déjà bien résumé l’idée de ce match...

Comme la mer qui s’approche et qui s’éloigne, Kane est très mouvant. Il renaît. Puis disparaît de nouveau. Pour revenir à nouveau. Avant de repartir… Peut-être pour prendre des vacances de tout ce que l’équipe créative de la WWE lui a fait endurer pendant plus de 20 ans.

Avant de se blesser contre le porc tout fraîchement balancé, notre ami Big Cass profitait d'un beau "push". Passer par un Kane assoiffé de nouveaux tristes affrontements à son retour est extrêmement probable - tant on sait que Vince McMahon aime le Big C et raffole de Giant vs Giant matches - et très dangereux pour l’avenir du catch. Comme Steamboat vs Savage, Misawa vs Kobashi, Michaels vs Taker ou Okada vs Omega, il y aura un avant Cass vs Kane, et un après. Ni les fans, ni les "workers", ni les promoteurs ne seront plus jamais les mêmes après un tel match.

Et, comme prédit plus haut, fort de son retour réussi à Impact, pour le plaisir de.... de quelqu'un, peut-être ? Vince Russo pourrait justement être repris par la WWE et faire de ce match légendaire, un Carmella On A Pole Match !

 

Le Sniper reviendra avec de nouvelles cibles ! Who’s Next ?

  

What I Liked This Month : Les Matchs du Mois - édition Décembre 2017

Le mois de novembre était rempli d'affrontements de grande qualité et de moments surprenants. Tant et si bien que l'année 2017 aurait pu s'interrompre ainsi de la meilleure des manières … mais c'était sans compter sur un mois de décembre bien mieux qu'en apparence. Je vous propose donc un petit rattrapage de dernière minute, avant la nouvelle année, avec une sélection des meilleurs matches du dernier mois de l'année, servis entre autres par NXT et la Pro-Wrestling NOAH. 

 

Johnny Gargano vs. Kassius Ohno - WWE NXT Championship - #1 Conterdership Qualifying Match

(WWE NXT #277 - 6/12/17 – Orlando, Floride, États-Unis)

Résultat de recherche d'images pour "johnny gargano vs kassius ohno photos"On tient sans doute l'un des meilleurs matches de l'année à NXT, qui ne provienne pas d'un show TakeOver. Et entre deux catcheurs si bons entre les cordes, quoi d'étonnant ?

Johnny Gargano est un « babyface » au potentiel stratosphérique et ce bon vieux Kassius Ohno, même si il a du mal à (re)trouver sa place dans le roster, déçoit rarement. Et ensemble, ils ont réussi à maintenir un rythme effréné, avec des impacts spectaculaires. Je pense notamment aux Elbow Strikes d'Ohno - juste monstrueux ! Et grâce au timing de 'Johnny Wrestling', ils ont aussi enchaîné d'excellents « near falls », justifiant la qualité supérieure de ce Main-Event.

Un autre excellent match qui vient s'ajouter à la liste (déjà bien fournie) de performances solo de haut acabit pour Gargano. Ce dernier a ainsi terminé l'année avec une victoire bien méritée, après de nombreuses déconvenues, en particulier contre Andrade 'Cien' Almas et Pete Dunne. Mais compte tenu de son talent et de son incroyable potentiel en solo, il est probablement le « Unsung Hero » (le héros insoupçonné) de l'année 2017 et l'homme à surveiller de près en 2018 !

 

Kento Miyahara & Yoshi Tatsu vs. Violent Giants (Shuji Ishikawa & Suwama) - Real World Tag League Match

(AJPW Real World Tag League - Day 14 - 12/12/17 - Tokyo, Japon)

Résultat de recherche d'images pour "kento miyahara & yoshi tatsu vs shuji ishikawa & suwama"Jamais j'aurais cru citer Yoshi Tatsu dans cette chronique ... Comme quoi, dans le catch, tout peut arriver !

Fort heureusement, l'ex 'Bullet Club Hunter' était ici bien accompagné. Néanmoins, il faut rendre à César ce qui est à César comme on dit. Il n'a clairement pas démérité ce bougre de Yoshi Tatsu. Il a très bien joué le rôle de l'« underdog » dans ce match, en se prenant une bonne dérouillée de la part d'Ishikawa & Suwama. Son « selling » a aidé le public à donner plus de voix aux trois autres … Et puis, après tout, un catcheur mauvais en solo passe généralement mieux en équipe, c'est bien connu !

Pour revenir sur la rencontre proprement dite, ce Tag Match était très bien construit, avec une bonne domination des Violent Giants et quelques retours bien effectués de l''Ace' de l'All-Japan, Miyahara, et de Tatsu. Sans compter sur d'excellentes dernières minutes qui montèrent la tension et l'intensité, devant un public très réceptif. 

 

Daisuke Harada © vs. Minoru Tanaka - GHC Junior Heavyweight Championship Match

(NOAH Winter Navigation - Day 11 – 23/12/17 - Tokyo, Japon) 

Résultat de recherche d'images pour "daisuke harada vs minoru tanaka noah"Le superbe Daisuke Harada avait fort à faire s'il espérait rester champion en 2017. Il a dû faire face à l'un des meilleurs catcheurs Juniors et l'un des plus fins techniciens au monde, nul autre que Minoru Tanaka.

Difficile à croire que ce dernier a débuté il y a 23 ans de cela, vue la pêche qu'il a encore ! Et il aborde  toujours ses prises avec une telle précision. C'est d'ailleurs sur ses différents Armbars que le match s'est reposé. Redoutable dans les prises de soumission, Tanaka coincera maintes fois le champion, avant les dernières minutes explosives d'un autre excellent match de Junior pour la NOAH. 

 

Eddie Edwards © vs. Kenoh - GHC Heavyweight Championship Match

(NOAH Winter Navigation - Day 11 – 23/12/17 - Tokyo, Japon) 

 Résultat de recherche d'images pour "eddie edwards vs kenoh noah"L'agressif Kenoh est arrivé dans ce match chauffé à bloc, suite à sa victoire contre Go Shiozaki en finale de la Global League 2017 et une année passée à « stiffer » tous ses adversaires de la division poids-lourd ! Quant au champion face à lui, 'Die Hard' Eddie Edwards ne se laisserait pas battre sans montrer la grande adversité qui le caractérise.

Il en a fait la preuve dès le début du match, avec un contre des plus dangereux, envoyant son adversaire, les jambes les premières, sur les barrières à l'extérieur du ring après un surpassement  C'est à se demander comment il a pu envoyer ses « Kicks » retentissants après ça. Aucun de deux n'a vraiment eu un réel avantage dans ce match, par la suite. Les deux se sont rendus coup pour coup, avec notamment un duel de « Chop » contre « Kicks » très percutant. En somme, un Main-Event dans le style traditionnel de la NOAH avec de la « stiffness » et des prises plein d'impact.

Le Bostonien aura eu beau usé de variations de Tiger Driver ou de Powerbomb mais rien ne put empêché le couronnement de Kenoh – son moment était venu. Un timing excellent de la NOAH qui n'a ni trop attendu ni ne s'est trop précipité. Un jugement qui lui a manqué plusieurs fois par le passé, et qui lui en a coûté.

Enfin, à peine vainqueur du match – et champion – que Kenoh s'est fait défié par un revenant du nom de Kaito Kiyomiya, un rookie qui avait passé une bonne partie de l'année en excursion au Canada. Un premier Main-Event pour commencer 2018 plein de promesses ! Si 2017 était le "Reborn" de la NOAH, espérons que 2018 en soit le "Revival"...

 

On se retrouve en 2018 pour d'autres sélections mensuelles, d'ici là : une bonne année à tous et, question catch, espérons qu'elle dépasse de nouveaux records !

       

What I Liked This Month : Les Matchs du Mois - édition Novembre 2017

Il y en a peu des mois de novembre aussi prometteurs qui ont tenus leurs promesses comme celui-ci ! Entre NXT Takeover : War Games et le chamboule-tout de Survivor Series 2017 côté WWE, un nouveau clash Tanahashi-Ibushi à la NJPW et des affrontements tout aussi alléchants chez la RPW :UK, c’était un véritable « dream match month ».

 

Hiroshi Tanahashi © vs. Kota Ibushi - IWGP Intercontinental Championship Match

(NJPW Power Struggle 2017 - 05/11/17 - Osaka, Japon)

https://i.pinimg.com/736x/8d/45/15/8d451554bb10c462c0a83598b683e91a.jpg Quel match encore une fois entre ces deux grands catcheurs !

Avant ce match de championnat déterminant, les deux hommes étaient à une victoire partout – leurs deux premiers affrontements ayant eu lieu lors des G1 Climax 25 et 27 (pour ce dernier, j’en parlais d’ailleurs dans le hors-série What I Liked In The G1 27). Pas étonnant ainsi de voir Tanahashi réclamant lui-même qu’Ibushi soit son dernier challenger avant Wrestle Kingdom 12.

Le "build up" de ce match reposait vraiment sur un duel entre le vétéran Tanahashi et le revenant Ibushi. Initiateur du match, le premier voulait qui plus est voir le second ramener son "A-Game" pour offrir un véritable combat de titans aux fans d’Osaka. Et, même en passant juste après l’annonce incroyable d’un Kenny Omega vs. Chris Jericho, ce fut chose faite ! En même temps, comment ne pas assurer quand on s'appelle Kota Ibushi et qu'on affronte un maître comme Hiroshi Tanahashi ?

Un très grand match, avec du super "storytelling" et du très bon "selling" d'Ibushi (qui n’est pourtant pas son point fort généralement). Malheureusement malgré tous ses efforts, la trop grande expérience dans les gros matchs de titres de Tanahashi l'emporta. L'ancien "Ace" reste l'un des catcheurs les plus intelligents sur le ring, et est toujours au top de sa forme à 40 ans. Plein de respect et d’honneur, les deux adversaires nous ont même offert un très belle scène post-match – Tanahashi acceptant enfin Ibushi, et ce dernier le remerciant de toute son âme. Une belle preuve d'admiration de Kota envers son idole.

Néanmoins, je suis personnellement très déçu de l'issue de ce match. Je voulais vraiment voir ‘The Golden Star’ gagner son premier titre chez les Heavywaight à la NJPW. Et par la suite, pourquoi pas, avoir un match contre son éternel rival, Kenny Omega à Wrestle Kingdom. Mais il semble que la NJPW ne soit pas encore prête à trop rétrograder Tanahashi sur la carte du Tokyo Dome Show. Quoique, vu l'annonce précédant ce match d'un certain Omega vs. Jericho, il se pourrait que le titre Inter-Continental ne soit pas un "Semi Main Event" cette année. Une première tant ‘The Once in Century Talent’ est devenu le remplaçant de Shinsuke Nakamura au niveau de ce championnat. C'est simple, depuis le départ de "Swagsuke", il a été présent dans 7 matches pour ce titre, parmi les 16 matches comptant pour ce titre à ce jour !

 

Tomohiro Ishii vs. Keith Lee

(RevPro/NJPW Global Wars 2017 - Night 1 - 09/11/17 - Londres, Angleterre)

https://scontent-sea1-1.cdninstagram.com/t51.2885-15/s480x480/e35/23416800_528014120869352_3271129384206991360_n.jpg?ig_cache_key=MTY0NTA3NDU1NDE2NTE1NDQ2Nw%3D%3D.2&se=7 La célèbre citation de Mark Twain : "It's not the size of the dog in the fight, it's the size of the fight in the dog" (ou “Ce n’est pas la taille du chien qui compte, mais la taille de son agressivité”) décrit parfaitement le schéma de ce match.

Tomohiro Ishii n'est en général pas vraiment considéré comme un "underdog" mais pas cette fois. En même temps quand on sait qui il avait en face de lui, aucun doute n’était possible : contre un super poids-lourd aussi agile et explosif que Keith Lee, n’importe qui jouerait le rôle de l’"underdog".

Quand bien même, il n’a jamais démérité son surnom de ‘Stone Pitbull’ ! Surtout quand on le voyait revenir à la charge, et en demander toujours plus, face à l'imposant Keith Lee et ses coups qui en terrasseraient plus d'un ! Cette super dynamique "Big Man vs Underdog" nous a donné un fantastique affrontement entre les deux, ponctué par de sacrés "near falls" avec un très bon timing. Sans doute un des meilleurs matchs en Europe cette année !

J'espère en tout cas qu’après un tel match, la New Japan va considérer Keith Lee pour 2018.

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Billet d'humeur : Tyler Bate est mon nouveau catcheur favori

Aussi surprenant que rare : en regardant Tyler Bate vs. Pete Dunne II de NXT TakeOver : Chicago, c'est exactement ce que je me suis dit. Oui, je le répète, l'ex-champion du Royaume-Uni est mon nouveau catcheur favori ! Ce petit blond hipster-introverti au physique d'aimant à gonzesses, à la carrière déjà sur les chapeaux de roue et, surtout, plus jeune que moi ... Et, au lieu d'être jaloux et de le détester, ou de jouer les analystes objectifs ("ça commence bien, mais il a encore du chemin à parcourir, nous verrons dans 5 ans"), je suis d'une rare partialité à son sujet. Je suis littéralement fan de Tyler Bate.

Tyler bate beardIl y a deux ans, j'observais pour la première fois le (encore plus) jeune Tyler Bate. La renaissance du catch britannique prenait forme et commençait à embraser le monde de ses talents et de sa passion. Jay Lethal est alors champion TV de la Ring of Honor, en chemin d'empaucher le titre prestigieux de champion du monde, et passait un bref séjour en Grande-Bretagne. Dans une petite promotion, Lethal et Bate s'étaient affrontés pendant 30 minutes : le match n'était pas exceptionnel, mais était rempli de promesses. Une première impression : beaucoup de chemin reste à faire mais voilà un talent sur lequel il faudra garder un oeil ...

Par la suite, c'est à travers les shows Chikara-esque de l'ATTACK! (la promotion mère de Pete Dunne, Mark Andrews, etc) que Tyler Bate révèle son aura si particulière : une présence imposante et généreuse, dans un petit corps musculeux. Souvent déguisé, en Hulk notamment, Bate sert de M. Muscle à l'ancienne et commence à adopter un style plus agile.

Puis, vinrent la PROGRESS et son amitié "gentlemanienne" avec Pete Dunne et Trent Seven. Et sa première grande heure de gloir : l'UK Championship Tournament. Jamais depuis des années, la WWE avait-elle si bien réussie à créer une star aussi vite !

UKCT : Meilleurs matches et performers

Son couronnement était le résultat dun "booking" excellent, une "success-story" classique mais efficace. Tyler Bate incarnait le champion parfait pour cette nouvelle ceinture, ce nouveau titre et ce nouveau projet d'expansion de la WWE (en contre de la résurgence de World of Sports Wrestling sur ITV, le TF1 anglais). Vainqueur du champion de la PROGRESS, le phénomène 'BruiserWeight' révélant Pete Dunne au monde, tout semblait indiquer qu'une revanche était nécessaire et était suffisante pour le premier "super-show" de NXT à la fameuse All-State Arena.

Tyler bate spiral tap

Sur ma brève review à chaud de NXT TakeOver : Chicago, j'écrivais à propos de cet affrontement :

"Vraiment un match génial que ce Tyler Bate vs. Pete Dunne, jusqu'au "finish". Rien de bien méchant comme reproche mais Bate devenait un vrai bon champion, c'est dommage. Qui plus est, il n'a pas profité du même accueil que son challenger et pourtant il a réussi à remporter cette dure foule de Chicago au fil du match, un exploit ! Sa défaite, assez soudaine en plus, paraissait comme un anti-climax. Néanmoins, Dunne ne démérite pas et puis, d'un autre côté, s'il avait perdu, il aurait sérieusement perdu en crédibilité. Hâte de voir Dunne vs. Bate III !"

Chicago était fan de Pete Dunne et avait fait entendre qu'il était son choix. Au cours d'un seul match, Tyler Bate a réussi à faire de ce public ses nouveaux fans. Entré presque dans le silence, chacune de ses prises a suscité la meilleure réaction à la fin du match.

En plus de son "move-set" régulier, Bate a sorti le grand jeu, comme un Spiral Tap à l'AJ Styles. Cependant, ce sont les petites choses qui révèlent toute l'étendue de son talent. Son "selling" ; ses expressions faciales signalant son état d'esprit subtilement, sans exagération ; son appel au public juste quand il le faut, sans être lourd. Un autre exemple : le Lift-Up Powerbomb pour échapper à une soumission. Un "spot" surfait en 2017 (de Roman Reigns à Tony Nese, en passant par Brian Cage et Ricochet), et pourtant il a réussi à le rendre impressionant et à obtenir une réaction surprenante des spectateurs "die hards" présents !

Discret, efficace et doté d'une prestence "old-shcool" unique, Tyler Bate est un "babyface" comme on en fait plus. Tyler Bate est un catcheur qui peut rendre un non-fan, fan, et un fan chevronné et parfois cynique, en un fan passionné comme au premier jour. Dire qu'il n'a que 20 ans ... Souhaitons qu'il garde cette innocence in-ring aussi longtemps que possible !

Billet d'humeur : Du "boom" du catch indépendant à sa perte totale ?

* Ce billet d'humeur est une remise en page de réponses à une question posée sur ask.fm/Felixtaker *

Ces derniers mois, la WWE a ajouté à son écurie à multiples étages la star irlandaises Big Damo, le combattant international Tommy End, le vétéran de la ROH Roderick Strong et très probablement, l'ex-champion de cette dernière, Kyle O'Reilly. Et elle ne compte pas s'arrêter là : elle a ses yeux sur l'actuel champion du monde de la Ring of Honor, Adam Cole, et sur la sensation international du moment, Kenny Omega. En plus de cela, elle se prépare à présenter ce week-end, sur le sol anglais, un tournoi préparé à la hâte et composé de lutteurs indépendants britanniques. La WWE parle elle-même de "nouvelle ère". A l'extérieur de sa corporation tentaculaire, certains parlent d'expansionnisme naturel, d'autres de pillage excessif. Tout cela est-il vraiment positif pour les fans, pour les catcheurs ou même pour le sacro-saint business ? Comment en est-on arrivé là ? Qu'est-ce que cela signifie pour l'avenir du catch international ? Esquisses de réponses, en contrebas.

Changement de vision, changement de traitement

http://www.wwe.com/f/styles/wwe_large/public/all/2016/07/148_BATTLE_07242016rf_0919--058fcac53832a7aa62272c6ed4b42a65.jpg

Depuis 2011-2012, jamais la compagnie de Stamford n'avait-elle signé autant de talents indépendants ou internationaux qu'en 1999-2001. Ce phénomène est dû à de multiples changements interne. D'abord, l'investiture de Triple H au sein des Ressources Humaines de la WWE, et en tant que directeur du centre développemental et donc de NXT. Il y a ensuite, aidée par ce dernier, la nouvelle philosophie de recrutement adoptée par Vince McMahon - à savoir, non plus favoriser des jeunes talents "made in WWE", mais des talents "faits" ailleurs et exploiter leur talent déjà bienet leur réputation extérieure construits. Le tout a été facilité progressivement par une sorte de changement de "fanbase".

Avec l'ère des réseaux sociaux et du tout connecté en plein essor, une large communauté de "hardcore fans" s'est formée avec les anciens fans, enfants de l'Attitude Era ramenée par le retour de The Rock et le "Summer of CM Punk" en 2011, et ceux dont la passion s'est construite à partir de là, baignant donc déjà dans un monde de promotions de catch différentes et de connaissances internes (non-"kayfabe") et historiques de plus en plus visibles et accessibles. Laquelle "fanbase" est aujourd'hui, toujours la plus fidèle (ce sont les "die hards", ceux pour qui regarder RAW chaque lundi soir est devenu un rituel, que l'émission soit bonne ou mauvaise), mais surtout est devenue la vraie majorité de la clientèle payante du produit WWE. Elle est responsable des 2,5-3 millions de téléspectateurs que gardent difficilement RAW chaque semaine - si il y avait vraiment encore une majorité de "casual fans", les chiffres seraient supérieurs, même avec l'importance actuelle de YouTube et du streaming illégal.

En 2011-2012, au début de cette transition, je commençais à voir partir El Generico, Kevin Steen et Cie, et j'avais extrêmement peur de leur devenir. J'avais vu Colt Cabana être inutilisé, Paul London être détruit, Daniel Bryan sous-exploité, etc. Je pressentais les changements de noms et de personnalités : El Generico allait perdre son masque pour la première fois et devenir Sami Zayn, Kevin Steen allait peut-être devoir remettre cette grenouillère (chère à Jim Cornette) qu'il détestait tant, etc.

Cela dit, comme je le constate désormais, les choses se sont montrés finalement moins dramatiques. Et ce, grâce à ce changement initié en 2011-2012. AJ Styles a eu une première année exemplaire. Prince Devitt/Finn Balor a été le roi de NXT (et a participé à en faire autre chose qu'une simple FCW améliorée - ce qui entraîne aujourd'hui de nouveaux problèmes, mais j'en ai déjà parlé et ce n'est pas le sujet) et lui a été offert un "méga-push" instantané après le Draft. Kevin Owens, sans restriction vestimentaire ou "gimmick" cartoonesque à incarner, est un champion "majeur" dans le main-roster. D'ailleurs, Chris Hero a dû s'en rendre compte et c'est pour cela qu'il a re-signé à Stamford - qui a voulu de lui malgré son physique, c'est dire l'évolution !

Cependant, la situation est loin d'être parfaite créativement et politiquement.

D'une part, pour certains, en effet, comme Sami Zayn, Neville ou la plupart des nouveaux Cruiserweights, c'est loin d'être la panacée. Pour reprendre le cas de Zayn oscille dans la hiérarchie du roster de RAW, et profite rarement d'une vraie direction créative malgré son talent et son attrait de vrai bon "babyface". L'équipe numéro un de la NJPW avant leur arrivée à la WWE, Karl Anderson & Luke Gallows, sont sous-exploitées, parfois même ridiculisées par des "angles" dignes des pires heures du milieu des années 1990s. Géré par Vince McMahon et Kevin Dunn (les plus grands partisans du "look, physique et taille conformes" à la norme Hulk Hogan-esque), le show des Cruiserweights, 205 Live, est incipide, bien loin de la révolution clamé par le Cruiserweight Classic. Mais ce genre de problème s'applique à d'autres, qui ne sont pas forcément d'ex-stars du circuit indépendant : que dire de la direction créative donnée à Bray Wyatt, à Sheamus ou à Tyler Breeze par exemple ? C'est un problème qui dure depuis avant même cette dite transition qui ne semble pas prêt de s'arrêter, "Brand Split", "New Era", ou pas.

Vers un expansionnisme dangereux ?

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D'autre part, le positif de cette nouvelle politique de conquête des meilleurs talents mondiaux devient peu à peunégatifrécemment : comme l'a dit Kenny Omega (encore lui !), je crois il y a quelques jours, "on dirait que la WWE signe des talents, juste pour se contenter de les avoir, mais n'en font rien concrètement après".

C'est très juste, et cela se voit autrement que par ce simple phénomène de "pillage". La TNA dans la pannade et en réorganisation par le rachat par Anthem Media, elle n'est plus capable de convoiter la Grande-Bretagne, à coup de tournées réussies, de programmes exclusifs et de meilleures audiences sur place que la WWE (cette dernière n'y revenant qu'une fois par an, histoire de garder sa part du marché). Le champ a donc été laissé aux promotions locales grandissantes de s'en emparer. Cependant, apeurée par le "reboot" de World of Sports Wrestling sur ITV (le TF1 du Royaume-Uni), la WWE s'est empressée de mettre en place un prélude (le UK Championship Tournament) à un mini-show local, avec son propre championnat (comem pour 205 Live, après le Cruiserweight Classic). Elle offre déjà des contrats d'exclusivité à des lutteurs (malgré les dires de William Regal concernant la "coopération avec les promotions indépendantes locales"), peur que la majorité se rallie sous le toit d'ITV, forçant la WCPW (la dernière promotion locale en vogue), bien moins solide financièrement, à faire de même. Non seulement, la WWE compte monopoliser le talent, mais elle va assécher les plus petites compagnies qui gagnent tellement de cette résurgence du catch britannique, comme la WCPW ou l'ICW.

De plus, d'après les derniers rapports d'"insiders", elle compte en faire de même au Japon, où la tâche sera bien plus difficile, avec la NJPW déjà reine du terrain, et au Mexique,qui s'est toujours bien débrouillé tout seul, malgré quelques alliances et échanges de talents çà et là et donc, où il sera difficile de s'installer ... mais peut-être en pensant déranger l'AAA par exemple, la WWE pense pouvoir endiguer le succès de sa succursale américaine, Lucha Underground.

Elle ne voudra pas l'admettre, mais grâce à l'atout de son WWE Network auquel elle attribue la justification d'une telle conquête hâtive des différents milieux du catch mondial, elle est en train de recréer le système des territoires qu'avaient installées la vieille NWA des années 1950s jusqu'à la fin des années 1980s.

Sa domination effective de l'Occident (USA, Canada et UK en particulier) et sa portée médiatique internationale ne lui suffit plus. Après un petit "boom" discret (parce que n'impliquant pas vraiment les masses casuelles/"mainstream", ou simplement par le biais de mini-phénomènes intra-Internet, la présence au côté d'autres corporations sportives géantes comme la NFL ou l'UFC sur ESPN, les apparitions sporadiques de vraies célébrités comme The Rock ou John Stewart, memes "RKOOuttaNowhere", la vague "It's John Cena !" qui lui a redonné un gain de popularité dans les médias récemment) ranimant le monde du catch à bien des égards (renaissance de la NJPW, accentuée par sa nouvelle visibilité en Occident avec cette ère du tout connecté, la ré-emergence du catch britannique, etc), elle veut tout ou rien du temps, de l'attention et de cette "fanbase" engagée et payante.

Elle multiplie les heures de programmes, les talents accumulés et bientôt les territoires contrôlés ... et mis en péril. Non seulement, Vince McMahon et sa cohorte reproduisent ce qu'il détestait et avait détruit dans les années 1980s, mais ils en produisent une version plus maligne, dont les bénéfices de ce contrôle mondial ne vont qu'à une seule entité hégémonique. Et chacun sait - des fans aux catcheurs eux-mêmes - quelle période abominable était-ce lorsque la WWE était la seule issue possible. Et encore, la dernière fois (post-rachat de la WCW et faillite de l'ECW), ça ne concernait que le milieu du catch occidental. Cette fois, c'est le monde entier qui est en jeu.

Les déçus talentueux de la WWE comme Drew Galloway ou Cody Rhodes n'auront littéralement plus ou allés si de tels projets d'expansion se réalisent. Ricochet, Kenny Omega et les autres rois du circuit indépendant ne pourront plus survivre hors de la WWE et seront obligés de s'y enroller pour rester des catcheurs actifs. Quant à nous les fans, quel ennui ce serait d'écouter toujours le même groupe sans alternative possible, même étrangère ! Ou de regarder unqiuement les films du même réalisateur !

Gabe Sapolsky, le "booker" d'EVOLVE, ne cessait d'évoquer à juste titre à quel point l'année 2016 fut renversante à tous les niveaux, évoquant en particulier l'ouverture de la WWE au reste du monde du catch, formant des relations avec des promotions indépendantes comme jamais ce ne fut le cas depuis les années 1980s. De toute évidence, cette ouverture sera bientôt une fermeture : non pas par un abandon de relations, mais par la disparition de toutes relations possibles.

Un monstre se réveille en ce mois de janvier 2017, et il va dévorer le monde !

SummerSlam Week-End : Avis sur ce gros week-end estival de catch

Plus encore que l'an dernier, lorsque la WWE débutait sa relation annuelle estivale avec le Barclays Center de Brooklyn, New-York City et ainsi lançait ce qui pourrait devenir une nouvelle tradition, ce SummerSlam Week-End a été le théâtre de pléthores de shows de catch, tous assez attendus par les fans du monde entier. En dehors de l'éponyme édition 2016 du "Biggest Event of the Summer", une poignée de shows indépendants en ont profité pour graviter autour du grand événement de la WWE - qu'il soit sur place ou (à emporter !) diffusé en direct pour chacun.

Tel un deuxième WrestleMania Week-End en moins de 6 mois, NXT s'est payé un nouveau "Special Event" au Barclays Center, et l'EVOLVE s'y est discrètement greffé dans les alentours pour deux shows excessivement importants. Quant au reste, la NJPW a envoyé ses talents poids-lourds à Las Vegas pour un nouveau Pay-Per-View de la Ring of Honor, laissant ses catcheurs Juniors se disputer la finale de la Super J-Cup 2016 au Japon. 5 shows très différents à bien des égards, sur lesquels The Alt va se pencher et vous en dire des nouvelles !

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Billet d'humeur : Une évolution pas si positive pour la Ring of Honor ?

* Ceci est un extrait de la réponse à une question sur ask.fm/Felixtaker *

Je suis assez mitigé concernant la carte de ROH 14th Anniversary PPV, comme de plus en plus souvent avec le produit proposé par la Ring of Honor.

J'ai l'impression, pour extrapoler mon sentiment sur la ROH d’aujourd’hui en globalité (lequel avait déjà fait l'objet d'un Billet d'humeur), qu'un double facteur l'endommage - en tout cas à mes yeux.

http://cdn2-b.examiner.com/sites/default/files/styles/image_content_width/hash/4a/02/4a027a0345f67428a1e096304cb5918c.jpg?itok=i8Cd3SlESi sous Hunter 'Delirious' Johnson, elle a réussi à se sortir du gouffre créatif et administratif de Jim Cornette - succédant à Adam Pearce et l'HDNet Era, post-Gabe Sapolzsky, une période qui n'a pas toujours été facile, facile, mais qui réunissait tant d'excellents talents que tout le reste (notamment une première présence TV en réalité complètement inutile) était oublié - je trouve qu'elle commence à perdre son identité ancestrale pour s'en approprier une autre, très dissonante et pas forcément idéale.
Certes, elle atteint aujourd'hui des domaines et des succès auxquels elle n'aurait jamais rêvé en 2004-2005, comme la réussite très modeste de ses Live PPVs désormais réguliers, une meilleure présence TV et une administration mieux gérée (par Joe Koff et SBG, des proprios plutôt sympas) - sans oublier, des partenariats profitables, tels celui avec la NJPW de plus en plus important (et je vais y revenir) ; ou d'une moindre mesure celui annuel en Angleterre avec la PCW.


 

Néanmoins, au niveau créatif, in-ring et produit général, elle ressemble de plus en plus à un NXT bis, face à l'immense concurrence qu'il lui fait, et en adéquation avec son nouveau mantra "Creating Excellence". Un aveu comme quoi elle n'est plus l'alternative suprême du catch américain, mais la fabrique des nouvelles top-stars de la WWE. C'est génial qu'elle soit aujourd'hui reconnue pour cela, et le fait de le mettre en avant, lui a permis d'attendre de nouveaux publics, de son côté. Mais tout cela reste très ambigüe, tant elle continue de revendiquer son ancienne identité de "pure wrestling" et alternative suprême en usant de son slogan marketing "The Best Wrestling on the Planet". C'est faux ! Si son catch est généralement de bonne qualité, il ne lui reste que des soubresauts d'excellente qualité à la 2005-2007, tel Strong vs. Lethal (pas le marathon du dernier Death Before Dishonor).

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/f/f4/Honor_Rising_-_Japan_2016.jpgDe plus, autre facteur à double tranchant, son alliance avec la New-Japan : si celui-ci lui permet de rester crédible (de part son slogan par exemple) et d'avoir d'excellents talents internationaux à disposition (et permet à la NJPW de faire de même à ce niveau-là, mais aussi de renforcer son expansion occidentale très utile), cela remet ses propres talents et leurs développements sur le bas côté. C'est pourquoi un talent tel ACH n'arrive pas à avancer comme il le devrait, par exemple ... On le voit si explicitement cette année, avec des présences inter-promotionnelles aussi fortes chez l'une que chez l'autre - sauf que la Ring of Honor n'est pas la New-Japan. Elle n'est pas son égale dans sa structure, et dans le "star-power" de son roster (surtout maintenant que les Okada, Nakamura et Tanahashi sont largement reconnus par les fans mondiaux). Et pourtant, en 2016, elle va lui consacrer tant de temps et d'espace. A Wrestle Kingdom 10, une dizaine de ses principaux catcheurs étaient au Tokyo Dome Show, pour leur plus grand plaisir et honneur. Puis, pour son 14ème anniversaire à venir en Live Pay-Per-View, elle accueillera une dizaine de lutteurs NJPW en échange ... seulement une semaine après un autre show inter-promotionnel, NJPW/ROH Honor Rising, au Korakuen Hall. Sans compter, Global Wars 2016 et une tournée inter-promotionnelle entière sous la marque War of The Worlds 2016 en mai prochain !

L'alliance a déjà donné ses fruits, ça y est - alors pourquoi accentuer le trait, sûrement au détriment long-terme du roster de la Ring of Honor, de sa réputation et de son influence sur le circuit indépendant et international ? Que lui restera-t-elle quand la NJPW aura atteint son objectif et n'aura plus besoin d'elle ? Et quand les Adam Cole, Kyle O'Reilly, Jay Lethal, Roderick Strong et autres ACH auront été signés par WWE NXT, et ne laisserons que des lutteurs très "gimmickys" et "WWE-esque" (certes, plus ou moins talentueux à leur façon ... Mais pas celle de la ROH traditionnelle, dont l'héritage a été emporté par Gabe Sapolszky et ressurgi aujourd'hui avec l'EVOLVE) comme Dalton Castle ou War Machine ? Qu'adviendra-t-il alors de ses PPV Buys, de ses tournées et du reste de son succès à elle, et elle seule ?

En d'autres termes, au-delà de son changement de ton ou style déjà discuté ici auparavant, j'ai peur que désormais la Ring of Honor ne soit réduite qu'à créer l'excellence pour les autres et avec les autres, plutôt avec ses talents et pour son propre avenir tout simplement ...

Top 10 Storylines : (#4) De la destruction d'une amitié à la destruction de la Ring of Honor

Voici l'histoire de deux meilleurs amis québecois, qui ont débuté sur le ring ensemble, débarqué aux États-Unis ensemble et commencé une carrière à la WWE pleine de réussite à venir ensemble. Une histoire faite de haine, de jalousie, de violence, de larmes et de sang. Celle de Kevin Owens et Sami Zayn, avant d'être des Superstars : celle de Kevin Steen et El Generico quand ils sont devenus des stars.

 

http://superplexbros.com/wp-content/uploads/2015/05/steengenerico_82068.jpgSuivant une défaite face aux Young Bucks à Final Battle 2009, Steen & Generico se retrouvaient seuls sur le ring face au public, souhaitant s'adresser à eux plein d'émotions. Steen – remerciant tous ses adversaires passés, la Ring of Honor et ses fans – semblait être prêt à faire ses adieux. Puis se tournant vers on camarade de toujours et coéquipier, il fondit en larmes, incapable de lui dire ce qu'il pensait tout bas … jusqu'à finalement trouver la force de lui dire : « Et toi, El Generico … Je te hais tellement », ponctuant ces paroles choquantes et inattendues par un coup de pied dans les bijoux du faux mexicain et un coup de chaise dans le crâne.

Dès lors, celui que les fans avaient surnommés 'Mr.Wrestling' par appréciation s'allie avec Steve Corino et Jimmy Jacobs, deux « personnes diaboliques », dont il pense pouvoir tirer profit pour atteindre la gloire solitaire qu'il demandait tant. 'The Generic Luchador' – qui, abasourdi et attristé par une telle traîtrise ne pouvait trouver en lui la force de se venger, s'était trouvé un soutien en la personne de Colt Cabana – n'était plus pour lui ni son partenaire ni son ami, mais juste un boulet à traîner sur le chemin de son véritable but égoïste.

 

Cette tension maladive traînera dans les vestiaires et les rings de la ROH jusqu'à Final Battle 2010 : c'est là qu'après le Main-Event officiel, était autorisé un Unsanctionned Fight Without Honor – Mask vs. ROH Career Match. Un combat à morts comme on en a rarement vu (et comme on en verra encore plus rarement par la suite), voyant deux amis remplis de colère l'un envers l'autre tentèrent de s’entre-tuer. A sa conclusion, Kevin Steen était ordonné de quitter la Ring of Honor …

Mais l'histoire ne se limita pas à ses frontières : en 2011, elle déborda sur les projets de la Pro-Wrestling Guerrilla – offrant notamment un Ladder Match d'anthologie à SteenWolf.

Il faudra attendre ROH Best In The World 2011 pour voir ressurgir Steen, lui faisant croire à son envie honnête de rejoindre le programme de réhabilitation de Jacobs & Corino avant de clamer face à eux « F**ck Ring of Honor ! ». De là s'enclenchera une longue route inégale (ponctuée par un instant magique, voyant Steen retiré un masque d'El Generico d'un carton délivré à lui de nulle part) vers Final Battle 2012 et le tout-premier Ladder War Match, en un-contre-un entre ses deux plus grands spécialistes. Cette fois, c'est Steen – ayant enfin retrouvé Steve Corino & Jimmy Jacobs de nouveau du côté obscur pour former S.C.U.M., un clan projetant la destruction de la ROH sous le règne de Jim Cornette – qui repartit vainqueur de ce chapitre, toujours champion du Monde de la Ring of Honor … et le chapitre suivant attendit sagement de s'éveiller.

 

> Vidéo : ROH Final Battle 2010 Hype - El Generico vs. Kevin Steen <

 

Ce troisième et peut-être dernier acte (toujours en cours, potentiellement) date des débuts tant attendues de Kevin Steen – désormais Kevin Owens – à NXT (2.0), la plate-forme développemental révolutionnaire dont Sami Zayn (un cousin d'El Generico, reparti à Tijuana en 2013 pour s'occuper d'un orphelinat mexicain selon la légende) allait devenir le champion.

http://cdn.bleacherreport.net/images_root/article/media_slots/photos/001/959/881/5c990cd0d0abfc94cce133b900852ffd_original.jpg?1423771466C'est à TakeOver : R-Evolution que les deux ami-ennemis se retrouvèrent enfin. Remportant le titre des mains d'Adrian Neville au terme d'un match époustouflant, Sami était félicité par une partie du roster dans un petit nouveau, avec qui il avait vécu tant de choses et parcouru tant de kilomètres. Ainsi, alors que tout semblait pardonné avec ce nouveau départ conjoint, tout pris une tournure de redite haineuse : ramenant son ami et nouveau champion de NXT vers les vestiaires, sur son épaule, Kevin Owens le renverse et essaye de le paralyser avec une violente Powerbomb sur le bord du ring. Une déclaration physique pour dire : « Je t'avais dit que tu ne serais plus un boulet pour moi … Et maintenant que je suis là où tu n'aurais jamais dû être avant moi, je suis prêt à tout pour te pourrir ta nouvelle vie, te saper ton bonheur et réclamer ce qu'il m'est toujours revenu de droit » !

 

Par la suite, leurs deux confrontations suivantes se solderont par des victoires de Kevin Owens par KO ou arrêt forcé du match, de part la violence des assauts de l'ancien 'Wrestling's Worst Nightmare'.

Paralysé par une blessure à l'épaule, Sami Zayn n'a fait son retour entre les cordes que très récemment – ayant laissé bien malgré lui sa place dans le main-roster à un Owens plus conquérant que jamais … La rétribution ne devrait donc plus trop tarder, et encore une fois elle se signera sous le signe de la violence !

Billet d'humeur : Stop aux comparaisons NXT-ECW

Note : Pour ce premier billet d'humeur - article court et critique en rapport avec l'actualité, qui seront ici souvent sous forme d'une reprise de débats sur ask.fm/Felixtaker - je souhaitais remettre en page, pour les lecteurs de The Alt, ma dernière dissertation en réaction à mon visionnage de WWE 24 : NXT Brooklyn sur le WWE Network.

" [En fermeture de mes impressions concernant NXT TakeOver : Respect] Pour finir, je profite de cette occasion pour m'exprimer sur le WWE 24 : NXT Brooklyn, très similaire au premier WWE Studios film, The Mania of WrestleMania (relatant du déroulement du WrestleMania XIX Week-End).
Bien qu’excellemment bien réalisé, et montrant l'importance de chaque individu majeur de cet événement de manière équitable, juste et profonde (et quoi de mieux que de le placer juste avant la revanche de Bayley vs. Sasha pour donner encore plus de "heat" à ce match), je dois admettre que les comparaisons faciles du succès de NXT avec l'ECW de Paul Heyman commencent à me piquer.

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Autant les fans que les dirigeants de NXT ne cessent de la faire, et à l'excès, elle semble de moins en moins adéquate : NXT n'a pas le mérite qu'avait l'ECW. Je sais que c'est une affirmation difficile mais c'est la dure vérité. Tout simplement parce que l'ECW n'avait que Paul Heyman (ou presque, si on n'oublie pas les contributions de Bubba Ray, Tommy Dreamer ou Taz) et les recettes de ses shows pour exister. Tandis que NXT (la version d'aujourd'hui, amplifiant les bases de la FCW en reprenant le "brand" de l'horrible première version "Tough Enough-esque" de WWE NXT) n'a eu pour l'instant comme seule variable limitante, la qualité de son produit, servi par la qualité de ses talents le composant. Ces mêmes talents qui ont été signés grâce à un argent et une influence (sans compter, la plateforme d'exposition qu'est le WWE Network) déjà gagnés et établies (même phénomène pour le WWE Performance Center).
 

Triple H n'a cessé de dire : "Oh, avant on était rien, on était tout petit. C'est impensable comment on a grandi". Oui, le produit est bon (peut-être même révolutionnaire). Oui, la philosophie est bonne. Oui, les talents sont géniaux. Tout comme tout ça l'était à l'ECW. Mais elle, elle s'est fait toute seule. Même quand elle était sous la houlette de la NWA, elle ne recevait rien de cette égide. Elle a vraiment commencé des tréfonds du circuit indépendant américain (dans une ère, où il était mal en point et quasiment inaccessible autrement que d'un point de vue local - sans parler des Monday Night Wars entre WCW et WWF, ramenant du buzz certes mais bloquant les "top-spost" de l'industrie) et a explosé jusqu'à atteindre la stratosphère et souffrir du phénomène d'Icare, car trop malavisée en terme d'administration financière.
Conclusion, en quelque sorte NXT (l'alternative de la WWE, servi par la WWE - un fait à ne pas négliger non plus) est en train de réussir ce que voulait accomplir in fine Paul Heyman avec sa ECW. Mais les accomplissements et le mérite de NXT ne sont en rien égaux ou supérieurs à ceux de feue la ECW en son temps. "