Note : Pour ce premier billet d'humeur - article court et critique en rapport avec l'actualité, qui seront ici souvent sous forme d'une reprise de débats surask.fm/Felixtaker- je souhaitais remettre en page, pour les lecteurs de The Alt, ma dernière dissertation en réaction à mon visionnage de WWE 24 : NXT Brooklyn sur le WWE Network.
" [En fermeture de mes impressions concernant NXT TakeOver : Respect] Pour finir, je profite de cette occasion pour m'exprimer sur le WWE 24 : NXT Brooklyn, très similaire au premier WWE Studios film, The Mania of WrestleMania (relatant du déroulement du WrestleMania XIX Week-End).
Bien qu’excellemment bien réalisé, et montrant l'importance de chaque individu majeur de cet événement de manière équitable, juste et profonde (et quoi de mieux que de le placer juste avant la revanche de Bayley vs. Sasha pour donner encore plus de "heat" à ce match), je dois admettre que les comparaisons faciles du succès de NXT avec l'ECW de Paul Heyman commencent à me piquer.
Autant les fans que les dirigeants de NXT ne cessent de la faire, et à l'excès, elle semble de moins en moins adéquate : NXT n'a pas le mérite qu'avait l'ECW. Je sais que c'est une affirmation difficile mais c'est la dure vérité. Tout simplement parce que l'ECW n'avait que Paul Heyman (ou presque, si on n'oublie pas les contributions de Bubba Ray, Tommy Dreamer ou Taz) et les recettes de ses shows pour exister. Tandis que NXT (la version d'aujourd'hui, amplifiant les bases de la FCW en reprenant le "brand" de l'horrible première version "Tough Enough-esque" de WWE NXT) n'a eu pour l'instant comme seule variable limitante, la qualité de son produit, servi par la qualité de ses talents le composant. Ces mêmes talents qui ont été signés grâce à un argent et une influence (sans compter, la plateforme d'exposition qu'est le WWE Network) déjà gagnés et établies (même phénomène pour le WWE Performance Center).
Triple H n'a cessé de dire : "Oh, avant on était rien, on était tout petit. C'est impensable comment on a grandi". Oui, le produit est bon (peut-être même révolutionnaire). Oui, la philosophie est bonne. Oui, les talents sont géniaux. Tout comme tout ça l'était à l'ECW. Mais elle, elle s'est fait toute seule. Même quand elle était sous la houlette de la NWA, elle ne recevait rien de cette égide. Elle a vraiment commencé des tréfonds du circuit indépendant américain (dans une ère, où il était mal en point et quasiment inaccessible autrement que d'un point de vue local - sans parler des Monday Night Wars entre WCW et WWF, ramenant du buzz certes mais bloquant les "top-spost" de l'industrie) et a explosé jusqu'à atteindre la stratosphère et souffrir du phénomène d'Icare, car trop malavisée en terme d'administration financière.
Conclusion, en quelque sorte NXT (l'alternative de la WWE, servi par la WWE - un fait à ne pas négliger non plus) est en train de réussir ce que voulait accomplir in fine Paul Heyman avec sa ECW. Mais les accomplissements et le mérite de NXT ne sont en rien égaux ou supérieurs à ceux de feue la ECW en son temps. "
Comme vous vous en doutez, le mois d'août a été dominé par un nouveau G1 Climax d'une splendeur extraterrestre. Mais fort heureusement, une fois la compétition terminée, le reste du monde s'est vengé : NXT nous a proposé la conclusion d'une belle rivalité en équipe et l'Irlandaise OTT, un match de championnat titanesque !
Kenny Omega vs. Tomohiro Ishii - NJPW G1 Climax 28 Block B Match (NJPW G1 Climax 28 – Day 14 – 04/08/18 – Osaka, Japon)
A chaque fois que Tomohiro Ishii et Kenny Omega se retrouvent, on sait toujours que la qualité va être au rendez-vous. Ce match n'a sûrement pas fait exception.
Le match a commencé assez normalement avec quelques provocations d'Omega envers Ishii - ce qui est loin d'être une bonne idée face au 'Stone Pitbull'. Ishii était égal à lui-même : toujours prêt à encaisser le plus de coups possibles, aboyant dans la face de son adversaire à coup d'avant-bras en retour. Après plusieurs minutes plutôt calmes, le match est passé à la vitesse supérieure et à alors atteint de véritables sommets jamais vus encore avant entre ses deux hommes. Ishii semblait de plus en plus résistant peu importe les multiples genoux qu'il se prenait dans la tronche - il allait encaisser et revenir de plus en plus fort.
Sa victoire paraissait de plus en plus probable comme on pouvait lire la surprise dans les yeux d'Omega. Le One Winged Angel n'est pas passé et même un Brainbuster emprunté à son adversaire n'a résulté qu'en un compte de 1. Finalement, c'est cette même prise qui a donné une victoire bien méritée au vétéran de CHAOS, au terme d'un des meilleurs matches de ce G1. Ce dernier est ainsi devenu le premier homme à battre le champion au cours de ce tournoi et a s'octroyer, par la même occasion, un IWGP Heavyweight Championship Match. Et cette fois-ci, pas question d'abandonner cette opportunité, comme il l'avait fait en respect pour son leader de clan, Kazuchika Okada il y a deux ans ! A voir si Omega et Ishii réussiront à se surpasser une nouvelle fois la semaine prochain à Destruction 2018 in Hiroshima !
Kazuchika Okada vs. Hiroshi Tanahashi – NJPW G1 Climax 28 Block A Match (NJPW G1 Climax 28 – Day 17 – 10/08/18 – Tokyo, Japon)
Le légendaire Nippon Budokan, théâtre des plus grands chefs d'oeuvre de l'AJPW et de la Pro-Wrestling NOAH (Kenta Kobashi vs. Mitsuharu Misawa et Toshiaki Kawada vs. Mitsuharu Misawa en tête), a enfin accueilli l'une des plus grandes rivalités que le catch ait connu. Depuis leur dernier match face-à-face à Wrestling Dontaku 2018, peu de choses avaient changé pour Hiroshi Tanahashi mais l'inverse se vérifiait pour son rival historique, Kazuchika Okada. Depuis la perte de son précieux à DOMINION, Okada s'est véritablement relâché et, de la plus excentrique des manières - s'amenant en t-shirt et ballons enfantins sur le ring. Okada allait-il retrouver son ancien soi et battre Tanahashi ? Tanahashi allait t-il pouvoir battre à nouveau son rival ?
Le schéma de ce match a montré complètement le parcours des deux hommes depuis leur dernière rencontre. Il a mis en valeur un Tanahashi toujours confiant, qui a plutôt dominé le match, et un Okada ailleurs et douteux. Tanahashi a bien embêté Okada dans ce match en se concentrant sur son genou droit, son ancienne tactique de prédilection face au 'Rainmaker'. L'ancien champion poids-lourd, quant à lui, est revenu plusieurs fois dans la course ... avant que sa remontée soit interrompu par son adversaire. Même si Okada avait montré des signes de son ancien soi vers la fin de ce tournoi, ça ne pouvait être assez pour espérer dominer à nouveau les sommets de la New-Japan. Pour preuve, il n' est justement pas du tout arrivé à placer son Rainmaker en fin de match. Tanahashi était encore trop résistant, esquivant chaque tentative et éloignant davantage son éternel némésis de la victoire, surtout à mesure que la limite de temps réglementaire approchait. Mais même Tanahashi n'est pas arrivé à le faire plier - même avec un Roll-Up sorti de nulle part.
Tel leur affrontement au G1 Climax 26, l'issue de ce match s'est résumé en trois mots : Time Limit Draw. Car le G1 Climax n'est pas juste un tournoi fait de superbes matchs intenses, dramatiques et énergiques : c'est aussi un tournoi stratégique. La défaite de quelqu'un dans un autre match peut très bien envoyer quelqu'un d'autre plus loin. Ainsi, le dangereux Jay White ayant été écarté plus tôt par EVIL, Hiroshi Tanahashi a fini vainqueur de ce Bloc A sans même battre 'The Rainmaker'. Une semi-dette que 'The Ace' payera bientôt à Destruction 2018 in Kobe...
Tomohiro Ishii vs. SANADA – NJPW G1 Climax 28 Block B Match (NJPW G1 Climax 28 – Day 18 – 11/08/18 – Tokyo, Japon)
Penser que, sous prétexte qu'ils n'avaient plus aucune chance de remporter le tournoi, Tomohiro Ishii et SANADA n'allaient pas se donner à 100% l'un contre l'autre serait mal connaître ces deux lascars !
L'athlétisme et la vitesse de SANADA ont dû rivaliser face à la ténacité et l'explosivité du 'Stone Pitbull'. Mais sous-estimer SANADA dans ce match aurait été une erreur : ce dernier a rendu les coups d'Ishii avec quelques grosses Uppercuts et Lariats, lui empruntant même sa Sliding Lariat lui renvoyant l'ascenseur après s'être vu appliqué son propre Skull End. Ishii ne s'est pas géné non plus pour utiliser un Shinning Wizard sur SANADA – élève de Keiji Muto, inventeur de ce coup.
En conclusion, les deux hommes nous ont offert un match très compétitif, chacun puisant dans leurs limites, ne serait-ce que pour finir le tournoi sur une note positive. Si SANADA a de nouveau briller au cours de cette compétition, c'est bien au "MVP" de ce G1 Climax 28 qu'est revenu la victoire !
Kota Ibushi vs. Kenny Omega – NJPW G1 Climax 28 Block B Match (NJPW G1 Climax 28 – Day 18 – 11/08/18 – Tokyo, Japon)
Kota Ibushi vs. Kenny Omega, à la NJPW : c'est fait ! Après tant d'années et de teases, nous l'avons enfin eu. Aucun autre match de ce tournoi ne partageait une attente aussi gigantesque et un passif aussi riche. Pour rappel, Ibushi est la principale raison pour laquelle Omega a fait du Japon sa maison. Plus récemment, on peut dire qu'il est même l'une des raisons pour lesquelles il est enfin détenteur du titre de champion poids-lourd IWGP et seul et unique pourfendeur du règne de 720 jours de Kazuchika Okada.
Je regrette tout de même personnellement la position de ce match tant, comme l'a déclaré Kota Ibushi lui-même après l'annonce de ce match, il avait davantage sa place en finale du tournoi ou à WrestleKingdom. Mais bon, comme on dit : j'm'plains pas !
Evidemment, les deux Golden Lovers se connaissent excellemment bien. Ce match a donc compté sur son lot de contres et d'esquives. 'The Cleaner' a même réussi à prendre l'ascendant en début de match après avoir stoppé Ibushi dans sa tentative de Golden Triangle Moonsault pour lui planter la nuque sur le bord du ring avec un Implant Piledriver ! Il était certain que les deux hommes n'allaient pas se faire de cadeaux. C'est la raison pour laquelle Ibushi redoutait un autre match contre Kenny, craignant d'aller encore plus loin qu'en 2012 où "ils ont failli mourir". Pour reprendre l'avantage sur l'actuel champion, 'The Golden Star' a ressorti un coup rarement porté, un Moonsault Knee Drop, histoire de bien montrer à Omega et à son sternum qu'il comptait bien le battre à nouveau. Les deux se sont échangés de vilaines politesses par la suite : Poison Hurricanrana en contre du One Winged Angel, Diving Double Foot Stomp, etc. Même le "tueur de dieux" d'Ibushi, son Kamigoye, n'a pas eu raison de la 'Best Bout Machine' ... mais un deuxième, la pointe du genou exposée, a suffi à soumettre son meilleur ami.
Comme leur match précédent au Nippon Budokan, les Golden Lovers ont sorti les grosses munitions qu'importe le prix. Malgré tout, on a senti qu'artistiquement, les deux en retenaient un peu ... Peut-être en prévision d'une revanche à un futur WrestleKingdom ? Ce match épique a certainement bien retranscrit l'histoire qui a continué de lier les deux hommes tant d'années après leur dernier clash. Et j'espère que nous n'avons pas fini de les voir se détruire pour notre plus grand plaisir.
Kota Ibushi vs. Hiroshi Tanahashi – NJPW G1 Climax 28 Finals (NJPW G1 Climax 28 – Day 19 – 12/08/18 – Tokyo, Japon)
L'heure fatidique était arrivée Après 19 jours de compétition éreintantes pour Hiroshi Tanahashi et Kota Ibushi, il était temps de conclure ce "Grade One" Climax et de déterminer qui se retrouverait - à nouveau ou pour la première fois - dans le Main Event de WrestleKingdom 13 pour peut-être devenir le nouveau champion poids-lourd IWGP. L'heure de savoir si Tanahashi allait tenir sa promesse de revenir plus fort après sa défaite en finale de la New-Japan Cup survenue plus tôt cette année ; ou si Ibushi allait enfin connaître sa plus grande victoire à la NJPW après des mois de doute et d'errance ailleurs. Et avec une "étoile dorée" sur le logo de WK13, les théories allaient bon train !
Le prestige et l'historicité de cette finale commençaient déjà renforcés par la présence de Katsuyori Shibata venu soutenir son nouvel ami Hiroshi Tanahashi. En comptant Kenny Omega du côté d'Ibushi, c'était alors un match entre deux générations opposées qui se profilait : celle de Tanahashi et Shibata, deux catcheurs de la même classe de "young lions" de 1999, qui a connu les pires heures de la New-Japan et ce lle d'Omega et Ibushi, les deux anciennes stars de l'indépendante DDT et nouveaux joyaux de la NJPW depuis les années 2010.
Tanahashi a débuté en se concentrant sur la jambe d'Ibushi avec quelques torsions et ses fameux Dragon Screw Legwhips. Malgré un magnifique contre d'Ibushi avec un Double Stomp sur le bord du ring, Tanahashi n'a pas abandonné le travail sur la jambe pour autant. Kota ne s'est pas laissé faire en exécutant un Asai Moonsault depuis l'intérieur du ring. Dépassé techniquement, Tanahashi a baffé son adversaire, le sortant littéralement de ses gongs, matraquant Tanahashi à coups d'Open Hand Palm Strikes et le coincant dans le coin. Je suis particulièrement fan de ce côté agressif, presque psychopathique d'Ibushi, un côté dont je suis particulièrement fan.
Après cela, il n'y avait plus de retour en arrière possible. La tension, l'intensité ne retomberaient plus. Tanahashi a enuite poussé Ibushi à y aller plus fort. Une image saisissante quand on sait ce que pense 'The Ace' d'Ibushi - lui qui a toujours eu à coeur de le pousser dans ses derniers retranchements pour devenir le catcheur qu'il aurait toujours dû être. Une séquence dingue s'en suivit se finissant sur une Lariat dont seul 'The Golden Star' a le secret. Il a enchaîné avec encore mieux : une énorme Swan Dive Deadlift German Suplex suivie d'une Last Ride Powerbomb l'amenant très proche de la victoire. Mais jamais il ne faut donner Tanahashi perdant : toujours capable de trouver une faille chez son adversaire, il a continué à la limite de l'épuisement pour clouer le valeureux Ibushi d'un dernier High Fly Flow !
Quel match encore entre les deux, peut-être bien leur meilleur, surtout après ces dernières minutes épiques, gonflées à bloc de drame et de suspense. Résultat : une autre finale du G1 mémorable qui nous rappelle encore à quel point ce tournoi est fantastique. Je suis déçu évidemment de voir Kota Ibushi perdre encore aux portes du sommet, mais Tanahashi mérite complètement un dernier Main-Event à Wrestle Kingdom qui plus est dans un duel plus frais face à Kenny Omega.
Après une victoire chacun, il était temps pour ces deux équipes de faire la "belle" et de se disputer une dernière fois le titre de meilleure équipe sur le circuit !
Prêtes à nouveau à en découdre pour les titres, les deux duos ont commencé en trombe directement, se préoccupant peu des règles du catch Tag Team. Ici, peu d'ultra-domination physique de la part d'Undisputed Era comme lors de leur dernière rencontre : la jambe de Tyler Bate a été certes la cible de Strong & O'Reilly à plusieurs reprises, mais cela lui a posé moins de problème. N'en déplaise à Trent Seven qui a voulu recréer plus tard dans le match le finish de leur dernier affrontement - "jetant l'éponge", ou plutôt la serviette chez les anglophones. Un geste bien moins naturel ici que lors de leur dernier match. Mais heureusement pour eux, Bate était moins handicapé par la détermination de The Undisputed Era. Ce qui a donné plus d'occasions au duo Britannique d'espérer retrouver leurs titres. En fin de compte, les efforts de Moustache Mountain se sont avérés hélas encore insuffisants face à un combo O'Reilly/Strong trop préparé, intervenant souvent pour briser les efforts de Bate ou Seven. Même un combo Knee Drop-Burning Hammer sur O'Reilly n'a pas été pas assez, obtenant un énorme "kick out".
Néanmoins, les perdants ont encore une fois prouvé toute l'étendue de leur talent dans ce superbe "opener" qui n'aurait certainement pas fait tâche en Main-Event et qui conclut cette magnifique trilogie de match face à The Undisputed Era et rejoint les grandes séries d'excellents matches Tag Team à NXT avec The Revival vs. American Alpha et The Revival vs. DIY.
Après 196 jours de règnes en tant que visage du catch Irlandais, Jordan Devlin devait mettre en jeu son titre contre son plus grand défi à ce jour : celui qui a brisé ses 22 mois d'invincibilité dans un match évoqué en juin dans cette chronique, l'un des hommes les plus chauds en indy actuellement et l'un des plus durs à affronter et à battre surtout - le 'Ring General' WALTER.
Mais tout d'abord, parlons de ce magnifique clip promotionnel ! Incroyablement bien réalisé et monté, il compare les coups de WALTER à ceux de Mike Tyson avec brio ! Les marques sur le visage de Sean Guinness (co-équipier de Devlin à l'OTT) après son match face à WALTER n'ont fait qu'amplifier cette comparaison. Ce "video package" montre ensuite une version fantasmée de WALTER avançant avec son armée prête à envahir le ring, l'imaginant littéralement en tant que général terrifiant. Un travail très bien fait pour "hyper" ce match et résumer son court mais très efficace "build-up". C'est sans aucun doute l'un des meilleurs clips d'avant-match que j'ai pu voir. Encore plus impressionnant surtout compte-tenu du statut de cette promotion, indépendante, quasiment seule viable localement et avec à peine quatre ans d'existence au compteur. Après l'avoir vu, difficile de ne pas ressentir cette atmosphère de "big fight feel", renforcée en plus par de superbes entrées le soir du show lui-même et appuyées par l'accueil du public à la fois hostile pour l'envahisseur WALTER et au soutien indéfectible envers son champion et répuété 'Import Killer' Jordan Devlin.
Comme annoncé, le schéma de ce match a mimiqué le mythique duel entre David et le géant Goliath. Dès les premières minutes, WALTER a complètement dominé le jeune élève de Finn Balor, totalement impuissant face au leader de Ring Kampf. Le champion s'est fait brutalisé une bonne partie du match par un WALTER très arrogant et s'offrant, en réaction, de multiples huées. Mais Devlin a réussi plusieurs fois à contrer l'omnipotence in-ring de WALTER - notamment avec un Yoshi Tonic surprenant le challenger. Ses efforts ont été malgré tout vains. Les coups puissants et la brutalité de l'Autrichien, agissant tel un "final boss" de jeu-vidéo, ont été de trop même face à la détermination du champion restant insoumis après une Gojira Clutch mais rendu K.O. par un Fire Thunder Driver. Une victoire écrasante de WALTER qui a clôturé le règne de Devlin, sous la stupéfaction du public de Dublin.
Difficile en cet été caniculaire de passer à côté du niveau catchesque qu'offre la 28ème édition du G1 Climax de la NJPW (ou plutôt, pour être plus honnête, celui des matches du Bloc B). Pourtant, alors que le tournoi est sur le point de se conclure ce week-end, il n'a pas été le seul fournisseur d'excellents matches le mois dernier : la preuve avec 205 Live et NXT de l'autre côté du Pacifique !
Mustafa Ali vs. Buddy Murphy – No DQ Match (WWE 205 Live – 03/07/18 – Omaha, Nebrasaka, Etats-Unis)
Il était temps que ces deux là règlent leur animosité dans un match avec des règles plus laxistes : après trois matches, avec une victoire chacun et un "No Contest", cette rivalité intense entre Ali et Murphy se devait de conclure en beauté.
Au fil de cette "feud", les deux "cruiserweights" nous ont prouvé qu'ils étaient deux excellents "workers", développant même une très bonne alchimie ensemble. Dès l'annonce de ce match, il était évidemment que ce nouvel affrontement serait plus incroyable encore. Sans contraintes, les deux rivaux n'ont ainsi pas perdu de temps et se sont lancés dans une baston rapide et explosive, mais non sans style - commençant directement à l'extérieur.
Le "coeur de 205 Live" et le "fléau" ont fait très bon usage de la stipulation, innovant même dans l'utilisation d'objets comme les escaliers métalliques des abords du ring. Mais les deux catcheurs ne sont pas contentés d'une démonstration stylistique, jouant leurs rôles parfaitement en montrant qu'ils étaient chacun prêts à tout pour en finir avec l'autre. Ils n'ont fait preuve d'aucune retenue, en témoigne ce Spanish Fly sur la table des commentateurs d'Ali après avoir rejoint Murphy debout sur les barricades. Des "spots" de plus en plus fous et jamais vus, un Buddy Murphy toujours très violent dans l'exécution de ses prises et dans son acharnement sur Ali, et un Mustafa Ali qui a prouvé encore une fois qu'il est l'un des meilleurs "babyfaces" au monde actuellement.
Le seul défaut de ce match, selon moi, réside dans l'excès de résistance d'Ali à la fin - alors coincés dans les cordes - aux multiples Running Knees de son adversaire. A cette exception près, ce combat restera sans doute comme l'un des plus créatifs vus à la WWE depuis longtemps !
Après une surprenante et superbe victoire de Moutache Moutain au Royal Albert Hall - chez eux - pour le championnat Tag Team de NXT, il était temps pour eux de donner ce tant attendu rematch pour The Undisputed Era sur les terres natales du "show jaune".
Le combo O'Reilly-Strong semblait fin prêt à reconquérir leurs titres : dès le départ, ils ont attaqué violemment les anglais moustachus, pour se concentrer ensuite sur la jambe de Trent Seven qui arborait déjà une lourde protection. Cette jambe gauche a justement été le focus du match : Seven a été la cible d'O'Reilly & Strong un bon moment dans cette première partie de match.
Le "hot tag" s'est ainsi bien fait attendre pour Tyler Bate, enchaînant une fois libéré ses impétueux adversaires tel un véritable "one man team". Ce déchaînement furieux du tout-premier NXT UK champion n'a pas cependant pas duré éternellement face à deux catcheurs du calibre de Roderick Strong et Kyle O'Reilly. Heureusement, sonmentor blessé au genou fit preuve de courage et le rejoignit dans la bataille. Une erreur fatale des nouveaux champions qui sous-estimaient la hargne et la détermination des précédents propriétaires des titres. Incapable d'abandonner si vite les ceintures fraîchement remportés, Trent Seven a dû attendre que Tyler Bate jette littéralement l'éponge de sa part (ou la serviette, pour les anglophones) pour capituler. Ces dernières secondes d'hésitation étaient extrêmement dramatiques - et donc totalement jouïssantes pour les fans.
En conclusion, on a rarement eu l'occasion d'observer un match aussi dramatique dans l'émission hebdomadaire de NXT. Celui-ci constitue de plus un exemple parfait de combat où une partie du corps prise pour cible peut constituer l'élément principal d'un match et de sa tension narrative. Un affrontement qui rappelait des matches à l'ancienne avec une dynamique "heel/face" autour d'un duo désavantagé physiquement et donc en péril. Une maîtrise des mécanismes classiques qui prouve l'excellence de ces deux équipes et de leur travail ensemble !
Kota Ibushi vs. Zack Sabre Jr. – G1 Climax 28 B Block Match (NJPW G1 Climax 28 – Day 2 – 15/07/18 – Tokyo, Japon)
Kota Ibushi et ZSJ ont vraiment une alchimie particulièrement intéressante. Ils avaient déjà deux très bons matches auparavant - avec Ibushi vainqueur lors du G1 27 et Zack revanchard lors de la New-Japan Cup plus tôt cette année - mais il m'a fallu voir celui-ci pour m'en rendre véritablement compte et l'apprécier pleinement. ils ont déjà livré deux très bons matchs avant mais ces matchs manquaient un certain truc pour que je les apprécient pleinement.
Chaque fois que les deux hommes se rencontrent, ils délivrent un match d'un genre unique même pour la New-Japan. Leurs styles se confrontent et se mélangent si bien. La technique de ZSJ est contrée par l'athlétisme d'Ibushi, plus rapide et plus massif, et chacun s'est se montrer "stiff" d'une façon typiquement japonaise. omme je l'ai dis plus haut les deux ont une alchimie vraiment particulière et intéressante, ils délivrent vraiment à chaque fois un match unique pour la New Japan, leurs styles se mixent vraiment très bien.
Ce mix si particulier a atteint le niveau supérieur dans d'excellentes dernières minutes très stratégiques, dans la plus pure maîtrise des styles de chaque homme.
Kenny Omega vs. Tetsuya Naito – G1 Climax 28 B Block Match (NJPW G1 Climax 28 – Day 2 – 15/07/18 – Tokyo, Japon)
Après une première rencontre dantesque vers la fin du G1 Climax 26 - remportée par Omega - et une finale enflammée (et saluée par Dave Meltzer, lui donnant la note de 5.75/5 étoiles) lors du G1 Climax 27 - remportée par Naito -, les vainqueurs des deux dernières éditions du tournoi annuel poids-lourd de la NJPW allaient de nouveau se retrouver en 2018. Mais, pour changer, ils n'allaient pas attendre la fin de la compétition pour en découdre. Du fait de la position du match très tôt dans le tournoi comparé aux deux premiers, il y avait tout de suite moins de tension et de drame que lors de leurs précédents combats. Une défaite ne serait pas très grave tant les deux pouvaient se rattraper dans les semaines qui suivaient. Résidaient alors seulement deux enjeux : Omega arriverait-il à prendre sa revanche un an après le Sumo Hall et Naito pourrait-il s'octroyer un match de championnat futur sans même remporter le tournoi lui-même ?
Naito a perdu beaucoup de "momentum", depuis ses défaites à Wrestle Kingdom contre Okada et à DOMINION contre Jericho, et semblait plus en difficulté face à un Omega boosté par ses récentes victoires professionnelles et personnelles. Hautement compétitif, le match partait de façon assez classique avant que Naito ne réussisse à placer un Destino dans une séquence magnifique. Avec cette tournure épique que le match prit, sa position très tôt dans la compétition n'importait plus : deux des meilleurs catcheurs au monde s'affrontaient en donnant le meilleur d'eux-mêmes pour gagner. 'The Best Bout Machine' prouva notamment sa résilience avec un contre terrible au Destino en un énorme Piledriver. Malgré un soutien toujours inébranlable du public, Naito n'a finalement réussi le missile Omega en pleine ascension.
Tomohiro Ishii vs. Hirooki Goto – G1 Climax 28 B Block Match (NJPW G1 Climax 28 – Day 6 – 21/07/18 – Tokyo, Japon)
Chaque année lors du G1 Climax, on assiste toujours à un match très "stiff", avec un contenu si violent et intense qu'il marque de son empreinte le tournoi pour les années à venir. On peut citer Shibata vs. Ishii, Ishii vs. Honma ou encore Nagata vs. Ishii. Et comme vous pouvez le constater, le plus souvent il comprend ce bon vieux 'Stone Pitbull'.
Bien aidé évidemment par l'un des catcheurs les plus solides et impactants de la NJPW en la personne d'Hirooki Goto, il a là encore livré une vraie bagarre "strong-style" - dans le style historique du NEVER Openweight Championship - dans une position de Main-Event bien mérité. Peu importe s'ils étaient tous les deux membres de CHAOS, ils n'allaient clairement pas y aller mollo. Ce match a été une véritable épreuve de robustesse, aucune ne pliant sous les coups toujours plus durs de son adversaire - comme cet échange de Lariats qui couperaient le souffle à plus d'un catcheur du roster. Quoique comptant parmi les vétérans du tournoi, Goto et Ishii sont deux véritables guerriers encore capables de recevoir 5 étoiles de la part de Dave Meltzer !
Kota Ibushi vs. SANADA – G1 Climax 28 B Block Match (NJPW G1 Climax 28 – Day 8 – 26/07/18 – Nagaoka, Niigata, Japon)
Si vous me lisez régulièrement, vous savez pertinement que SANADA vs Ibushi était l'un des matches que j'attendais le plus de ce tournoi. Cette rencontre était une occasion de plus pour SANADA de prouver sa valeur et pour Ibushi de démontrer encore la sienne - comme l'a reconnu lui-même SANADA en le qualifiant de "génie".
Ce combat était de plus un "First Time Ever" entre deux catcheurs assez similaires. Sans surprise, ces derniers ont malgré tout montré une excellent alchimie dès les premières minutes - notamment, lors de l'esquive du Golden Triangle Moonsault d'Ibushi rapidement enfermé dans le Skull End de SANADA. Pour l'occasion, Ibushi a même réussi à ressortir des prises qu'il n'avait pas tenté depuis longtemps tel un "picture perfect" Asai Moonsault et un Top-Rope Hurricanrana. Seul bémol : le travail de SANADA sur la jambe d'Ibushi en début de match complètement abandonné par la suite.
Vue la qualité de cette première rencontre, j'espère véritablement qu'elle ne sera pas la dernière entre les deux hommes !