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NJPW G1 Climax 26 : Quels ont été les meilleurs performers ?

G1 climax 26 finalsAlors que le WWE Cruiserweight Classic est toujours en cours, que le PWG Battle of Los Angeles Tournament 2016 approche et que la NJPW Super J-Cup 2016 est sur le point de se conclure, il est temps de s'attarder sur l'autre grand - et peut-être "le plus grand" - tournoi de cet été, à savoir le NJPW G1 Climax 26.

Pour les retardataires, les curieux ou les moins renseignés, cette compétition réservement exclusivement aux poids-lourds de la compagnie nippone (et 2 invités cette année, venant de la Pro-Wrestling NOAH, une voisine techniquement parente actuellement), champions solos compris, vise depuis quelques années à désigner le challenger au championnat poids-lourd IWGP pour l'annuel super-show du 4 janvier, Wrestle Kingdom. Anciennement connu sous les noms de World League, MSG League ou International Wrestling Grand Prix, il fonctionne selon un système de poules (appelé "round-robin" dans le jargon) où chaque participant, tous répartis dans deux "blocs" compétitifs distincts, doit affronter succesivement chaque autre catcheur de son bloc. Des points sont accordés aux victorieux, le but étant d'être celui ayant le plus de points dans son bloc pour accéder à la grande finale. Le tout offrant des matches spectaculaires, des issues surprenantes, la découverte de talents cachés et la distinction des véritables meilleurs catcheurs poids-lourds de la compagnie.

C'est sur cette perspective précise que voudrait s'arrêter The Alt. En effet, tous les matches de ce G1 Climax 26 sont d'ores et déjà disponibles et des Top 10 et autres listes très sérieuses ont été déjà faits à ce sujet. Ainsi, The Alt aimerait plutôt ici s'intéresser aux performances et, plus particulièrement, aux 5 performers individuels qui ont marqué ce tournoi de leur empreinte ferme et distinctive. Parmi eux, des stars établies, des vétérans réveillés et des jeunes loups brillants véritablement pour la première fois. De quoi en discuter jusqu'à l'an prochain !

>> CWC : Quel a été le meilleur match du First Round ? <<

Mentions honorables :

- Tetsuya Naito (vs. Kenny Omega, vs. Katsuyori Shibata, etc)

- Michael Elgin (vs. Katsuhiko Nakajima, vs. Kenny Omega, etc)

- Hirooki Goto (vs. Naomichi Marufuji, vs. Kenny Omega, etc)

 

#5 - SANADA (Los Ingobernables de Japon)

Sanada

En voilà une vraie belle découverte ! Et, qui plus est, une preuve de l'utilité, entre d'autres, et de l'efficacité d'un tournoi bien géré. Déjà connu des fans de catch comme détenteur d'un grand potentiel depuis la fin de ses jours à l'AJPW, surtout via son passage à la Wrestle-1 et la TNA, l'ancien champion de la X-Division ne l'avait pourtant jusque là que faiblement réalisé. D'un imposant et froid charisme à son arrivée surprise à la New-Japan Pro-Wrestling en tant que quatrième membre du groupe Los Ingobernables de Japon de Tetsuya Naito, il ne manquait plus qu'à SANADA de montrer si il pouvait encore réaliser son immense potentiel - de surcroît sur la plus grande scène du Japon, et la deuxième plus grande scène du monde.

Numéro 5 de ce classement, le jeune talent de 28 ans a, vis-à-vis des attentes des critiques et des fans, sur-délivré sur le ring tout au long de la compétition. Le premier jour, il décroche sa première victoire, de manière dominante et sans rien à redire, face à un Hiroshi Tanahashi revenant en pleine forme d'une petite période de récupération. Le dernier jour, sachant bien que la finale ira nécessairement à un autre, il empoche une victoire plein d'assurance face au vétéran et légénde populaire Hiroyoshi Tenzan, spécialiste de ce genre de tournois. La NJPW a peut-être perdu son "étoile dorée" Kota Ibushi, mais elle a gagné une star montante solide comme ... un "crâne gelé" ?

Ses 3 matches à voir :

- vs. Hiroshi Tanahashi (Day 1 - 18/07/2016)

- vs. Tomohiro Ishii (Day 15 - 08/08/2016)

- vs. Hiroyoshi Tenzan (Day 17 - 12/08/2016)

 

#4 ex-aequos - Hiroshi Tanahashi/Kazuchika Okada (CHAOS)

Tana okada draw

Décidément, difficile de dissocier ses deux "arch némésis", auteurs d'un probable nouveau match 5 étoiles en fin de compétition. En forme après avoir volontairement été remplacé à DOMINION 2016, le "John Cena japonais" a progressivement repris son rythme de gagnant au cours de la compétition. Néanmoins, Hiroshi Tanahashi n'a cessé d'offrir des performances dont il a seul le secret dès le premier match. Quant au dominant re-champion des lourds, Kazuchika Okada n'a pas eu la gagne si facile non plus et s'est d'ailleurs avant ses plus grandes défaites qu'il nous a donné le meilleur de lui-même, un catcheur au talent sans pareille qu'on connait si bien désormais.

En somme, deux destins similaires qui, semble-t-il, se sont essayés à une mini-compétition officieuse à deux : chacun a en effet délivré sa meilleure performance le même jour que l'autre. Aidés et aidant de grands talents face à eux, les deux habituels favoris ont encore une fois brillé de leurs magnificences respectives alors que tout le monde s'accordait à donner ce tournoi à un Tetsuya Naito ou un Katsuyori Shibata.

Tanahashi - ses 3 matches à voir :

- vs. SANADA (Day 1 - 18/07/2016)

- vs. Naomichi Marufuji (Day 13 - 06/08/2016)

- vs. Kazuchika Okada (Day 17 - 12/08/2016)

 

Okada - ses 3 matches à voir :

- vs. Naomichi Marufuji (Day 1 - 18/07/2016)

- vs. Tomohiro Ishii (Day 13 - 06/08/2016)

- vs. Hiroshi Tanahashi (Day 17 - 12/08/2016)

 

#3 - Kenny Omega (Bullet Club/The Elite)

Kenny omega g1 climax 26 1000x500

Après la découverte et les valeurs sûres, voici en troisième position, la surprise de la saison. Surprise, sous la forme d'une première victoire pour un "gaijin" occidental (et canadien) et d'une remontée furieuse dans la hiérarchie des stars de la NJPW. Kenny Omega, juste avant le G1 Climax, n'était en effet pas à la meilleure place : dépourvu du titre Inter-Continental IWGP et des titres de champions trios NEVER, le leader du jusque là dangereux Bullet Club préférait faire de l'humour, des farces avec les Young Bucks et provoquer des catcheurs d'autres compagnies plutôt que de jouer son rôle de top-"heel" de la deuxième plus grande compagnie du monde. En cela, c'était peu dire que de pronostiquer qu'il n'ira même pas jusqu'en finale. Et pourtant, le plus japonais des canadiens y est allé et l'a même remporté, revigorant en un clin d'oeil aussi bien sa position dans le roster que le booking de ces chers Gedo et Jado.

Néanmoins, en terme de performances, aucune surprise ici : depuis des années, on connaît Kenny Omega et sa capacité à offrir des matches d'une qualité surnaturelle, face à n'importe qui. Ce tournoi n'a été que l'occasion d'offrir un rappel survitaminé à ceux qui commençaient à en douter. Sa plus belle démonstration ? Probablement son possible match 5 étoiles face au "tweener" en vogue, ancien gagnant du tournoi, ex-champion poids-lourd IWGP et favori #1 de cette édition de la compétition, Tetsuya Naito. Une victoire flamboyante de dernière minute lui donnant directement, sans controverse potentielle (n'est-ce pas pauvre Hirooki Goto ?) accès à la finale.

Ses 3 matches à voir :

- vs. Michael Elgin (Day 8 - 30/07/2016)

- vs. Tetsuya Naito (Day 18 - 13/08/2016)

- vs. Hirooki Goto (Final Day - 14/08/2016)

 

#2 - Naomichi Marufuji [Pro-Wrestling NOAH]

Marufuji vs ishii

Autre catcheur capable d'avoir un bon match avec n'importe qui, Naomichi Marufuji n'a peut-être pas remporté la compétition, mais il a comme personne réussi à raviver l'intérêt que pourrait lui porter un maximum de fans. L'un des piliers de la NOAH, devant et derrière les caméras, il était l'un des deux (avec Katsuhiko Nakajima, qui a montré qu'il avait bien grandi) catcheurs invités pour représenter sa compagnie, très proche de la NJPW depuis quelques années. Ancien grand catcheur par équipe, cet ex-Super Junior révolutionnaire est devenu depuis un agile, polyvalent mais toujours aussi innovant poids-lourd. Ceci, Marufuji l'a prouvé à de nombreuses reprises au cours de G1 Climax 26 avec des performances égalant tout à fait celles des plus grands noms de la New-Japan.

Précis, concentré et maîtres des enchaînements les plus "stiffs" d'atémis, de coups de jenoux ou de superkicks, l'actuelle moitié des champions poids-lourds par équipe GHC de la NOAH n'a pas volé sa place de #2 et on l'espère verra s'accorder une position adéquate et équitable au sein de la hiérarchie de la NJPW. 

Ses 3 matches à voir :

- vs. Kazuchika Okada (Day 1 - 18/07/2016)

- vs. Hiroshi Tanahashi (Day 13 - 06/08/2016)

- vs. Hirooki Goto (Day 17 - 12/08/2016)

 

#1 - Tomohiro Ishii (CHAOS)

Ishii

Imaginez si Ishii était allé en finale face à Kenny Omega : ça fait envie ! Et Dieu sait que le public du Sumo Hall en aurait été fou, tant il aime le disciple de Genichiro Tenryu et Riki Choshu. Encore une fois, encore et toujours devrait-on dire, Tomohiro Ishii a prouvé pourquoi il restait le plus grand "dark horse" de la NJPW. Charismatique, fidèle à lui-même, et sur-délivrant à chaque match malgré la fatigue de l'âge et les blessures, 'The Stone Pitbull' nous a cette année offert des performances de mains de maître.

Cependant, pas contre des lutteurs aussi "stiffs" que lui comme on en a l'habitude (Masato Tanaka et Katsuyori Shibata en tête de liste), mais contre les tout-meilleurs, "all-around", de la compagnie que sont Tanahashi ou Okada. En particulier, face au leader de CHAOS (son leader), il est allé au contact de plus rude des manières comme pour prouver qu'il n'était pas son simple molosse et que si l'envie lui prenait, comme ici, il pouvait très bien le mettre en pièce et prendre son trône. Une performance magistrale qui, presque à elle seule, lui vaut ici cette première place du classement !

Ses 3 matches à voir :

- Hiroshi Tanahashi (Day 11 - 03/08/2016)

- vs. Kazuchika Okada (Day 13 - 06/08/2016)

- vs. Togi Makabe (Day 17 - 12/08/2016)

CWC : Quel a été le meilleur match du First Round ?

http://oswreview.com/wp-content/uploads/2016/07/CWC-logo.jpg The Alt est un lieu d'expression à la fois pour certains fans voulant pour la première fois exprimer leur créativité sur le sujet et partager leur passion, et surtout pour une grande diversité de formes et de styles de catch à travers le monde en dehors de la sphère envahissante de la toute-puissante WWE. Néanmoins, depuis quelques temps, c'est installé une exception : un tournoi de 32 catcheurs indépendants - parmi des vétérans, jeunes stars ou totalement inconnus non rattachés à la compagnie de Stamford - organisé par cette dernière, le Cruiserweight Classic (CWC). Ainsi, il est possible et il est du devoir de The Alt de discuter d'une telle particularité, mettant en lumière un catch indy international par le biais des techniques et de la médiatisation de cette WWE - dont on ne doit habituellement "pas prononcer le nom" ici (hormis dans les chroniques quelque peu "rétro" de ce cher Rollins_TheFuture bien évidemment).

Dans cette optique, parallèlement à la conclusion du long mais non moins intéressant premier round du CWC, il est temps pour The Alt de s'y attarder plus pleinement avec un classement des 16 premiers matches du tournoi. Pour ceux qui en auraient loupés, de nombreux extraits sont disponibles ici : > Playlist WWE Cruiserweight Classic <.

#15 - Noam Dar vs. Gurv Shira (S01.E04)

Bien que très talentueux, Noam Dar reste assez jeune et donc irrégulier sur le ring. Face à un adversaire, pas mauvais mais un niveau en-dessous comme l'un des deux Bollywood Boys, il n'a pas su ni intéresser ni impressionner. Le tout a produit un match avec plusieurs ratés et un manque cruel de saveur.

#14 ex-aequo - Tony Nese vs. Anthony Bennett (S01.E03) / HoHo Lun vs. Ariya Daivari (S01.E01)

HoholunSans pouvoir me décider sur la position à donner à ces deux matches dans le classement, j'ai dû me résoudre à les placer ex-aequos à la 14ème place. En effet, quelques belles choses ont été aperçus au sein de chacun, mais sans jamais délivrer une plus-value suffisante. Parmi les quatre catcheurs impliqués, Tony Nese est évidemment celui qu'on peut garder en tête, malheureusement sans un adversaire plus adéquat ou plus qualifié, son catch reste robotique à observer et peu entraînant. Daivari, lui, a cette intensité et agressivité qu'il fallait et aurait pu peut-être donner une meilleur performance contre quelqu'un d'autre que 'Mr. No Charisma' HoHo Lun ... Quant à Anthony Bennett, sans doute le participant le moins talentueux de toute la compétition.

#13 - Tajiri vs. Damian Slater (S01.E02)

Tout comme le cadet Daivari ou même Tyson Dux, Damian Slater a montré des bases très solides et un "selling" (aussi bien du côté attaquant que défensif) à la hauteur. Néanmoins, rien pouvant prétendre à une qualification dans une telle assemblée de poids-moyens. Bien sûr, dans chaque tournoi, il faut forcément des perdants. Cependant, même si ce fonctionnement est prévisible, tant qu'ils sont talentueux, ils peuvent rester utiles et mémorables et donc contribuer à la valeur globale de la compétition. Pour revenir à ce match, c'est évidemment ce bon vieux Yoshihiro Tajiri - toujours solide malgré son apogée bien derrière lui - qui a donné la vraie saveur de ce petit combat de seconde-zone.

#12 - Rich Swann vs. Jason Lee (S01.E04)

Plus agréable à observer que son compatriote, Jason Lee n'a pas fait ombre à la qualité du match. Lequel, en somme, était une belle démonstration du talent multidimensionnel qu'est Rich Swann (le seul dit "représentant du roster de NXT"). Si il ne remporte pas ce tournoi, ce dernier se sera au moins fait remarquer comme il faut avant de réellement débuter son séjour (qu'on espère brillant) à NXT.

#11 - Drew Gulak vs. Harv Shira (S01.E03)

Pas mauvais cela dit, l'autre Bollywood Boy n'a pas fait long feu face au leader (plus charismatique de jour en jour) de Catch Point. Drew Gulak a effectivemment plié cette affaire (comme il a plié son adversaire de douleur ... jeu de mots) en 5 minutes à peine, dans une des rencontres les plus brèves de ce premier round. Un peu dommage donc, tant Gulak a tant à montrer !

#10 - Zack Sabre Jr. vs. Tyson Dux (S01.E03)

Et oui : le sacro-saint 'Best Technical Wrestler', Zack Sabre Jr., n'est même pas dans le Top 5 ! Comme quoi, The Alt ne joue pas les moutons aveuglés par une sorte de "pensée commune" régissant les fans de catch indépendant. Sans cracher sur le sous-estimé canadien Tyson Dux, il n'était pas vraiment à la hauteur du talent si particulier du britannique. Cependant, celui-ci reste fautif lui aussi : si il était si immensément talentueux que ça (et pourtant, tout porte à confirmer qu'il l'est), il n'aurait eu aucun mal à offrir un match digne de ce nom face à n'importe qui. Ce n'a pas été le cas. Sans montrer de mauvaises choses, ZSJ n'était pas assez impressionnant, même pour le premier round, pour sa réputation ... Il y a des jours avec et des jours sans.

#9 - TJ Perkins vs. Da Mack (S01.E02)

... Et voilà un contre-exemple du cas précédent. Au sommet de sa forme, TJ Perkins a délivré une performance - individuelle et coopérative - de haut acabit face à un allemand pas-si-charismatique-que-ça. Da Mack, une des stars de la bien connue wXw, a en effet été poussé par son adversaire, se montrant progressivemment méritant d'une telle opportunité. Pas de chef-d'oeuvre ici, mais simplement un boulot bien fait.

#8 - Kota Ibushi vs. Sean Maluta (S01.E01)

Kota ibushi moonsaultA l'instar de Lance Anoa'i, Sean Maluta est un membre "underground" de la légendaire lignée de catcheurs samoans parce qu'il n'est pas doté d'un talent égalant ceux d'autres membres de sa grande famille. J'en prends pour preuve son "botch" très dangereux (mais pas si mal rattrapé en vol) effectué sur une Somersault Plancha vers l'extérieur du ring. Néanmoins, son niveau de talent n'a pas dévalué la qualité globale de son match face à Kota Ibushi. Un combat justement fait pour mettre en valeur le "Mr. Fantastique" que la NJPW aurait dû et aimerait aujourd'hui avoir comme top-star en devenir. D'ailleurs, contrairement à Gulak et ZSJ, Ibushi a réussi à suffisemment impressionner et intéresser sans montrer ne serait-ce que la moitié de sa palette in-ring.

#7 - Lince Dorado vs. Mustafa Ali (S01.E02)

Sans être un luchador du calibre de Kalisto/Samuray Del Sol, Fenix ou Dragon Lee, le porto-ricain Lince Dorado est un jeune vétéran qui aujourd'hui possède un talent d'un réel bon niveau. A tel point qu'il a réussi à donner un classique match TV de poids-moyen face à un inconnu oscillant quelque peu sur le ring. Ce dernier, Mustafa Ali, semblait effectivemment au début du match mentir sur la marchandise promise par la petite vignette de présentation. Heureusement, à mesure que la fin de la rencontre approchait, il a su montrer des efforts pour même rivaliser d'innovations avec son adversaire.

#6 - Gran Metalik vs. Alejandro Saez (S01.E01)

Ce premier combat de la compétition entière aura parfaitement ouvert les hostilités et présenté l'exemple type de ce que la suite allait réserver. Opposant le reconnaissable et talentueux Mascara Dorada (anciennement talent sous-estimé de la CMLL et de la NJPW) à l'étrange chilien, géant du tournoi, Saez, ce match a produit une excellente opposition de Lucha Libre moderne et de strong-style à la sauce sud-américaine. De belles impressions, surprises et découvertes en un seul match.

#5 - Raul Mendoza vs. (The) Brian Kendrick (S01.E03)

Mendoza swingAutre mexicain de la compétition, Raul Mendoza et son sourire d'adolescent prépubère a sans doute été le talent le plus surprenant de la compétition (le titre du plus inattendu reste encore à être délivré, voir plus bas). Qui plus est, alors qu'il a dû se battre contre un Brian Kendrick à l'attitude et in-ring énigmatique. Débarquant avec un comportement de fou furieux - très éloigné de ceux de jeune poids-moyen puis d'arrogante rising-star et de catcheur zen précédemment - le grand ami du commentateur Daniel Bryan ne s'est pas essayé à la voltige qu'on lui connaît. Agressif et brutal, il a su mettre parfaitement en valeur les qualités du surprenant Mendoza avant de conclure sur une prise de soumission tout autant surprenante de sa part.

#4 - Akira Tozawa vs. Kenneth Johnson (S01.E02)

Tozawa, Tozawa ... J'avoue que je suis un peu biaisé concernant ce catcheur, mais aucunement vis-à-vis de ce match. Un vrai combat emballant, allant d'une énergie et intensité crescendo avec un pic sur la plus rapide des German Suplex jamais effectués, par Tozawa lui-même, et bien aidé par la passion sans borne de ce dernier. Peu charismatique et énergique, on ne peut pourtant rien retiré à la performance de cet américain inconnu Kenneth Johnson qui a été de taille de bout en bout.

#3 - Clément Petiot vs. Cedric Alexander (S01.E01)

Ca vs archer

Certes, l'effet crescendo amené par le talent magique encore trop sous-estimé d'Akira Tozawa n'a pas défini ce match. Cependant, tout y était pour établir le modèle de match à attendre d'une telle promesse faite par cette compétition historique. Robustesse, intensité, puissance, agilité, rapidité, émotion, passion, détermination, etc. Un ensemble de paramètres et qualités qui définissent le catch poids-moyen comme modernisé par Chris Jericho, Eddie Guerrero, Dean Malenko, Rey Mysterio Jr. et consors. Même si Clément Petiot alias Tristan Archer n'était pas tout à fait du niveau de son adversaire du soir, il a une nouvelle fois démontré pourquoi il était le meilleur catcheur français depuis de nombreuses années et pourquoi il pouvait aisément prétendre à une place de choix dans n'importe quelle promotion importante. Quant à Cedric Alexander, on peut dire qu'il est aujourd'hui un talent véritablement accompli. S'étant libéré des chaînes d'une Ring of Honor frustrante (comme l'avait fait Tommaso Ciampa, et comme le fera bientôt peut-être ACH, par exemple), CA est désormais l'un des meilleurs catcheurs de la planète.

#2 - Jack Gallagher vs. Fabian Aichner (S01.E04)

Gallagher corner dropkick

Rien de standard ou de classique dans ce match-ci. D'abord, il y a cette boule de muscles italienne inconnue, dotée d'une puissance aussi impressionnante que son agilité. Aussi "made for WWE" semble-t-il être au premier abord, Fabian Aichner n'est pas si commun : à l'image d'un Peter Kasaa, il est capable de se mouvoir sur les cordes comme peu de "high-flyers" actuels, rendant probablemment très fier son entraîneur (et ex-champion poids-moyen du temps de la WCW) 'Das Wunderkid' Alex Wright. Un talent inattendu comme aucun autre au sein de la compétition. Ensuite, il y a celui qui gagne sans cesse en notoriété qu'il affrontait, Jack Gallagher. Totalement à l'opposé de son adversaire, 'The Extraordinary Gentleman' est doublement remarquable, d'une part grâce à son allure, sa dégaine et sa personnalité ; et d'autre part, avec son style de catch si britannique - à la fois brutal et précis comme celui de Billy Robinson ou Karl Gotch, et à la fois technique et réfléchi comme celui de Johnny Saint notamment. Très proche en bien des aspects d'un Zack Sabre Jr., la polyvalence, intensité et réputation en moins, Jack a su impressionner comme personne les fans et les commentateurs - soit dit en passant, au meilleur de leur forme pour ce combat. En conclusion, le genre de duels qui restera en mémoire à la fin de la compétition !

#1 - Johnny Gargano vs. Tommaso Ciampa (S01.E04)

Ciampa gargano post match

Malgré tout, c'est un match ni purement compétitif ni tellement sportif qui remporte ici la palme. Comme quoi, une bonne histoire bien racontée sur le ring sera toujours plus agréable et divertissante qu'un bon match de catch sans fioritures. Les "part-timers" Johnny Gargano et Tommaso Ciampa sont un duo désormais bien connu des fans de NXT. Néanmoins, ils ne sont pas l'équipe la plus remarquable, la plus soudée ou la plus douée du roster. Cependant, en seulement quelques matches et interviews, ils ont su installer une véritable connexion entre eux, et entre les fans et eux - en plus de leurs réputations respectives de catcheurs solos de renoms sur le circuit indépendant américain.

Car voilà le coeur du sujet : Gargano et Ciampa sont des catcheurs solos, originaires de deux promotions différentes (DG:USA/EVOLVE pour l'un, Ring of Honor pour l'autre) qui ont dûs former une équipe solide pour intégrer et se maintenir à NXT (donc, en quelque sorte, à la WWE) et qui sont, ainsi, devenus véritablement amis. Avec le CWC, les voilà enfin où chacun voulait être au départ, en solo. Néanmoins, ironiquement, le "destin" (kayfabe) les met finalement face-à-face : il y a quelques mois, aucun des deux n'aurait eu d'état d'âme, mais aujourd'hui qu'ils sont co-équipiers et amis, la conflit émotionnel empiète sur l'enjeu compétitif dont il va de toute façon sortir indemne pour chacun.

Une "storyline" réaliste et complexe qu'a excellemment dépeint ce match. Rempli de "storytelling", ce combat violent comme un Grudge Match sans grande promotion ni attente est sans doute le meilleur match produit par la WWE depuis des mois (oui, même meilleur que les très bons Zayn vs. Owens à Battleground 2016 et Sasha vs. Charlotte à RAW). Et ce, du début à la fin : de l'interview-confrontation d'avant-match aux moments post-match avec la rassurante et émouvante réconciliation (... pour l'instant) entre Ciampa et Gargano, mêlant déception pour l'un et soulagement pour l'autre, assis cote-à-cote au centre du ring. Un chef-d'oeuvre de près de 11 minutes seulement qui définit, non pas le Cruiserweigt Classic Tournament, mais le catch en lui-même.

EXCLU : Interview de Clément Petiot aka Tristan Archer, participant du WWE CWC

Clement petiot wwe 1A quelques jours de l'émission inaugurale de la première (et non la dernière, espérons-le) édition du Cruiserweight Classic Tournament (CWC), diffusée sur le WWE Network, The Alt - le site de catch alternatif, non-WWE - a pu interviewer l'un des participants les plus prometteurs et notre seul représentant français, Clément Petiot (alias Tristan Archer sur le continent européen).

A cette occasion, The Alt a voulu s'intéresser plus particulièrement aux talents en eux-mêmes qui, comme 'La Révolution Française', proviennent du circuit indépendant mondial et profitent, avec le CWC, d'une exposition sans pareille. Car, pour briller dans une compétition aussi inédite dans l'histoire du catch, seul le talent - le vrai - compte !

Dans cette optique, grâce à la collaboration de Catch Au Quotidien, Tristan Archer a répondu à chacune de nos questions, avec cette sincérité qui le caractérise - le tout "spoiler free" évidemment.

Propos recueillis pour The Alt, par Pierrick H. de Catch Au Quotidien

The Alt : On raconte sur certains sites anglophones que Triple H aurait appelé personnellement chaque compétiteur pour leur proposer de participer au CWC, est-ce vrai ?

Clément Petiot : Je n'ai pas été contacté par Triple H et je ne sais pas qui d'autre [dans la compétition] l'a été. J'ai été contacté par mail par le recruteur de la WWE, Canyon Ceman [DRH du Performance Center, vu dans l'émission Breaking Ground sur le WWE Network ; ndlr], et après j'ai eu un coup de téléphone de William Regal [recruteur pour la WWE, officiellement ; ndlr]. Ça démarre par mail, où on nous demande une confirmation de participation. Puis, une fois qu'on a validé tout ce qui est papiers officiels et démarches, c'est William Regal qui appelle pour discuter une bonne quinzaine de minutes et me dire comment ça allait se dérouler.

Autrement, tu as été contacté par d'autres personnes d'importance au sein de la WWE ?

Oui, sur place, on est pas vraiment seul. On est avec tous les producteurs de la WWE : Matt Bloom [aussi entraîneur en chef du Performance Center ; ndlr], Adam Pearce, etc. Triple H était là non-stop. Il nous parlait pas directement, mais il donnait des instructions au fur et à mesure, et surveillait un petit peu tout cela.

 

♦ Exclu : Clément Petiot (Tristan Archer) livre ses ressentis à la suite du CWC ♦

 

Durant les premiers enregistrements TV de l'émission, ton match face à Cedric Alexander a semble-t-il été l'un des plus appréciés sur place. Comment l'as-tu ressenti de ton côté ?

Moi j'ai beaucoup aimé mon match. Cedric Alexander, c'est quelqu'un que je connais juste de nom, avec qui j'avais jamais travaillé. C'est toujours bizarre de travailler pour la première fois avec quelqu'un, mais du coup, ça s'est vraiment très bien passé. Un peu comme mes matches face à Chris Hero ou Tommy End [voir ci-dessous], parfois il y a quand même quelque chose qui fait qu'il y a une "chimie" entre nous. Du coup, je pense que ça s'est ressenti auprès du public et que les gens ont vraiment aimé le match. Personnellement, je ne l'ai pas encore vu mais il n'y a rien que je jetterais dans ce match - il était bien du début à la fin.

Suite à ce match, as-tu eu des retours, des critiques ou des commentaires de la part des officiels ou d'autres catcheurs ?

Oui, j'ai eu beaucoup de retours positifs. C'était assez cool. Je ne sais pas si je peux en parler, parce que c'était en coulisses, mais du coup rien de négatif à signaler.

Tristan archer clothelineJustement, concernant tes performances sur le ring, quels catcheurs t'ont le plus inspiré ton style in-ring actuel, qui a réussi à te mener au CWC dont les participants présentent des styles très différents les uns des autres ?

En fait, je suis pas aussi aérien ou aussi technique que [la plupart des autres compétiteurs]. Quand j'étais plus jeune, j'aimais beaucoup Kurt Angle pour son intensité, lui qui vient comme moi du sport de la lutte amateure. Ce que je trouve "bad-ass" chez lui, c'est qu'il est très agressif sur le ring, tout en restant technique. Et c'est quelque chose que j'ai toujours aimé voir et donc aujourd'hui, que je fais moi aussi. Du coup, c'est - je pense - ce qui m'a fait arrivé ici, au Cruiserweight Classic, parce que c'est le genre de choses que j'avais montré pendant les essais à Londres, et qui avait été aimé aussi. Ce côté agressif, du combattant qui "ne lâche pas tant que le gars n'est pas au sol".

 

♦ Exclu CAQ : Daniel Bryan nous parle du WWE Cruiserweight Classic ♦

 

Hier soir, sur le WWE Network, durant un programme spécial d'avant-tournoi CWC Bracketology, il est dit qu'au moins 4 ans ont été nécessaires pour préparer et organiser une telle compétition. Est-ce que ces "tryouts" d'il y a 2 ans, dont tu parles, visaient déjà cet objectif à ta connaissance ?

Non, c'était un "tryout" global en fait. Mais du coup, vu que la WWE regarde tout et note tout, c'est impressionnant - et ça prouve que c'est une grande entreprise multinationale - parce qu'elle peut, à partir de quelque chose de plus général, dégager des profils plus intéressants pour tel ou tel type de projets plus précis. Je pense donc que les officiels n'ont organisé que des "tryouts" comme ça, avant de faire leur recrutement pour le CWC.

Par le passé, tu as parlé plusieurs fois du jeune Rich Swann (sous contrat à WWE NXT depuis peu et donc seul catcheur signé exclusivement à Stamford, participant au tournoi), l'un de tes favoris. Par rapport à deux vétérans ex-WWE qu'on connaît très bien, comme Tajiri et Brian Kendrick, que peut donner d'après toi cet affrontement entre styles et expériences, sorte de collisions d'âges ?

Ca va donner quelque chose d'assez super, d'assez sympa à voir je pense. Rich Swann, et les plus jeunes ou moins expérimentés, ont un avantage : on connaît pas beaucoup de choses les concernant, donc ils peuvent toujours surprendre. Pour Brian Kendrick, qui catche déjà depuis une quinzaine d'années, on peut étudier ses matches, savoir comment il bouge sur le ring et comment il va réagir donc ça peut laisser un avantage certain aux "jeunes loups" comme on dit.

 

♦ EXCLU : Interview de Sturry et Ludivine, de "C'est ça le catch" ♦

 

Interview de CAQ, dans les coulisses d'ICWA Revolution 8

 

♦ EXCLU : Interview de Hellmer Lo'Guennec (APC) ♦

 

Répertoire de matches de Clément Petiot aka Tristan Archer

 

 

 

EXCLU : Les réactions d'une fan "casu" à WWE Money In The Bank 2016

Alors que moi-même je venais de terminer mon visionnage "quasi-Live" (c'est-à-dire, pas en direct, mais sans aucun spoiler pour conserver les surprises et un simili de fraîcheur) de WWE Money In The Bank 2016, une bonne amie (dont l'identité restera anonyme) me savant fan de catch me signale qu'elle allait commencer de regarder un show de catch sur son écran d'ordinateur. D'abord, pourquoi cette envie soudaine de regarder un tel Pay-Per-View ? "J'ai 3 heurs à tuer donc je me suis dit que j'allais essayer de revenir un peu aux sources en tapant 'WWE Replay' sur Google" (arrivant sur un blog français proposant des replays illégaux) dit celle qui en 2007-2008 avait plusieurs fois regardé Catch Attack sur NT1, et donc connaissait les quelques bases pour abroder une émission de catch américaine. "Moi je n'aime que le catch de la WWE de toute façon !" indique-t-elle avant ensuite d'admettre que c'est surtout parce qu'elle n'a vu rien d'autre, en matière de catch.

https://www.voxcatch.fr/wp-content/uploads/2016/05/mitb-affiche-1000x500.jpgPuis, comme j'identifie le show en question comme étant justement MITB 2016, je lui demande de me communiquer n'importe lesquelles de ses réactions à chaud par SMS. C'est ainsi que je me suis dit qu'une brève mise en exergue de ces dernières pourraient être immensément intéressants pour nous, fans de catch passionnés et réguliers, souvent détenteurs d'un manque de recul vis-à-vis de la qualité, de la présentation et de la teneur du produit TV de la WWE. Tout cela n'est donc pas à prendre paroles d'évangile, car il y a un côté subjectif assumé dans pas mal de ces propos, mais certains apportent un point de vue objectif très intéressant et original, révélateur, sans doute, de l'avis d'un grand nombre de fans casuels de la WWE encore aujourd'hui.

"Le premier combat à 8 sur le ring là, ça m'a saoulé, c'était trop le bordel ... déclare l'ancienne fan de catch anonyme, en parlant du match ouverture pour les championnats par équipe. Comme quoi trop de chaos (tue le chaos) peut passer d'impressionnant et spectaculaire à illisible et initéressant pour le téléspectateur lambda. J'aime que les un-contre-uns de toute façon. Ziggler vs. Corbin, c'est déjà un peu mieux."

Gras corbin"Il est gras le Corbin, il est moche ... Il fait un peu gaudiche par rapport aux autres qualifie-t-elle ainsi l'ancien boxeur émérite et footballeur américain, pourtant au physique presque fait pour la WWE. Je sais pas, pour faire du combat, t'es plus crédible avec un physique d'Alberto Del Rio que celui de [Big Show]." Preuve s'il en est que, malgré tout, l'apparence physique des catcheurs en action joue un rôle déterminant dans leur crédibilité vis-à-vis de la perception du téléspectateur et sa bonne suspension volontaire d'incrédulité.

"C'est sympa comme combat, c'est un peu aérien et assez rapide malgré le gabarit de Corbin. J'aime mieux les matches à petits gabarits, rapides et aériens en général." Le catch type Cruiserweight/Super Junior serait-il mieux apprécier que le bon vieux "Main-Event style" tant prisé par la WWE ?

♦ Billet d'humeur : Quoi penser de Ricochet vs. Will Ospreay ? ♦

"Putain, il est beau lui !" en parlant de Seth Rollins, montré en backstage, en préparation de son affrontement face à Roman Reigns un peu plus tard dans la soirée. Encore un argument sur le physique et le look ... quoi qu'un peu trop subjectif pour être relévé. Chacun ses goûts en matière d'attirance physique et sans doute qu'elle n'est pas la seule à l'aimer celui-ci.

"Oh non les Divas ! Elle crient comme des poissonnières en se tirant les cheveux, je déteste ça !" Voilà une opinion très intéressante : après des années de matracage d'un catch féminin aux ex-top-models et d'action tape à l'oeil, si défendus par les Vince McMahon, Kevin Dunn et même Vince Russo (citant Sable comme la "catcheuse" la plus "over" de l'histoire), voici une fan casuelle (certes, peut-être pas forcément la cible de cet aspect là du catch féminin) que la division des Divas a toujours rebuté. Et apparemment, il semble bien que le travail de reconstruction, et presque dédiabolisation, soit loin d'être terminé concernant la représentation des lutteuses à la WWE.

"Et Cena va combattre ? ... Cool !" exulte l'ancienne fan de catch, qui aussi bien auparavant qu'aujourd'hui ne fait pas partie de cette légion d'enfants qu'on pense tellement être les seuls à chanter "Let's go Cena !" dans les salles et arènes. Non dénué de charisme, sans doute est-ce aussi la verve amusante et prenante qui a fait adhérer tant de fans à son personnage de Superman, genre idéal, et de "marketing machine". Aussi, la récente obsession de la communauté Internet occidentale (en particulier les amateurs de memes et autres "9Gagers") doit aujourd'hui lui octroyer une nouvelle popularité. En ce sens, Cena est tout autant un emblème de plusieurs générations, à l'instar d'Hulk Hogan et 'Stone Cold' Steve Austin.

Crews faceElle continue avec un autre point de vue, anglé sur le physique des catcheurs : "Oh non ! Sheamus avec sa peau transparente, il est tellement dégueulasse !", rejettant sa rare particularité d'assumer sa couleur de peau nordique, collant à sa gimmick de 'Celtic Warrior', apprécier par certains fans de catch soulignant sa facilité de vendre les coups portés (chacun se marquant sur sa peau tel un coup de soleil, comme si chacun était d'une violence rare - légitimant ainsi l'intensité du combat).

"Apollo Crews a une tête d'un enfant de 6 ans et demi" ajoute-elle, en observant l'adversaire de ce dernier arrivé. Le gabarit et les muscles puissants ne feraient donc pas tout ?

"J'aime bien Apollo vs. Sheamus là, ça cogne bien et malgré leurs gabarits, ils font de belles pirouettes, avoue l'anonyme, agréablement surprise de ne pas assister à un combat de poids-lurd conventionnel. La vache, y'a des 'portées' balèzes ! La défaite de merde par contre, mais c'était bien quand même." Ainsi, quoique de faible importance dans le bilan final, l'"overbooking" - même si peu dosé ici, avec cette victoire surprise de Crews - ne l'emporte pas sur un vrai "clean finish" sans fioritures, signifiant qu'à la fin d'un combat, le plus légitime et crédible possible, il y a un dominant et un dominé, un gagnant et un perdant, point barre. C'est sans doute parfois ennuyeux, mais c'est ainsi que la perception d'un fan casuel, grand public, "mainstream", fonctionne. Celui-là même qui, en grand nombre, garantit les plus grandes audiences télévisuelles à une émission de catch... Comme vues lors de l'Attitude Era de la fin des années 1990s, pourtant époque phare des arnaques, retournements de situations et "overbooking" ... Il n'est donc pas si facile finalement de cerner ce qui influence et attire une telle population.

"Il combat toujours CM Punk ? Je l'aimais pas trop ... Et 'la vipère' [Randy Orton] ?" me questionne, entre deux matches, la fan anonyme. Même en 2016, 8 ans après ses heures les plus "passionnées" de fans de catch, voilà qu'elle se rappelle encore respectivement au mauvais et bon souvenirs de CM Punk et Randy Orton ! Deux catcheurs très différents mais qui paraissent ainsi très marquants aux yeux même de fans non-avertis, et dont dernièremenet la WWE a énormément sous-estimé le potentiel d'attractivité.

"Ceeeennaaaaaa !!!! revient-elle dans le show, presque hystérique, en voyant son chouchou enfin arriver pour combattre. Méchant AJ Styles, j'espère que cena va lui mettre une bonne raclée !" signe-t-elle, identifiant imméditamenet AJ comme l'antagonisme à abattre de part son opposition au super-héros John Cena. Quand une star telle que lui est "over", il semble si facile de porter un intérêt sur son ennemi. Voilà comment peut marcher un alignement "kayfabe" réussi, et ainsi créer des fans investis dans les oppositions et scénarios présentés à l'écran.

"Cette ambiance dans la salle ! Ca doit être trop bien d'y être !", se satisfaisant d'une ambiance plutôt classique, du point de vue des connaisseurs, ayant observés et entendus les fans bien plus bruyants et intéressés de Chicago, New-York, Londres et autres à plusieurs repris. Comme quoi il en faut parfois d'un minimum d'attention du public présent sur place pour influencer l'avis d'un téléspectateur concernant un match ou un catcheur en particulier, jusqu'à l'amener à acheter un billet pour aller voir tout cela de plus près.

Passons ensuite au point de vue qui, pour moi, reste le plus curieux à analyser : "Cena vs. AJ c'est bof je trouve car ils essaient de nous faire croire que c'est un rapport de force entre eux - genre AJ arrive à maîtriser plusieurs fois Cena par la force alors que physiquement c'est pas crédible du tout ! Qu'il le maîtrise par de la vitesse ou de la technique ça se pourrait, mais par la force on y croit pas !". Pour nous, fans de catch réguliers et confirmés, ce match (sans citer les problèmes d'alchimie in-ring entre les deux catcheurs) restait plus qu'appréciable, même excellent pour certains. Néanmoins, il apparaît qu'un sérieux problème y serait constitutif : un manque, voire un mauvais/hors-sujet, "storytelling". Cena, toujours incarnant ce Superman en bermuda, aurait dû mieux légitimement joué les gros bras face au virevoletant AJ Styles, afin de proposer un match plus réaliste du point de vue d'une non-initiée. En effet, fans de catch de longue date pour la plupart, nous connaissons tout autant les capacités de Styles et de Cena et nous les avons mis sur un pied d'égalité dès lors qu'il semblait jouer le même rôle de Main-Eventer héroïque, respectivemment à la TNA et à la WWE, avant de se rencontrer ici. Ainsi donc, notre vision d'un combat entre les deux - et celle des "bookers" qui l'ont orchestré - a été énormément biaisée par cette connaissance des carrières réelles et non des histoires fictives, uniquement à la WWE, de ces deux lutteurs. Un match, simple et efficace sur le papier, de bonne qualité peut donc tout aussi bien être considéré comme peu crédible et peu appréciable par le public lambda. Une vision des choses trop souvent oubliée autant par les fans que par les promoteurs et qui semble néanmoins pas à négliger du tout !

"Nooon ! Comment ça se termine ! C'est nul ! Je déteste la triche !" souligne-t-elle, se plaignant encore une fois d'une conclusion "overbookée" par l'interventin d'alliés du "heel" AJ Styles ... Avant d'admettre le fait "kayfabe", interprété comme réel, suivant : "Mais bon, John Cena méritait pas de gagner, il a été mou."

Ambrose clodo"Ah enfin le combat pour la malette ! déclare la fan à l'horizon du premier match à stipulations de la soirée, signifiant son intérêt pour un match non-classique. Il a l'air naze ce Chris Jericho. Ambrose, on dirait un clodo." dit-elle par la suite. Si seulement elle avait eu le temps de découvrir le destin doré, quasi-instantanné, de ce clochard, j'aurais été curieux de connaître la teneur de sa réaction !

"C'est top avec les échelles, ça donne une richesse de figures. C'est superbe ! Quand le gros Kevin Owens met Ambrose sur une échelle et lui saute dessus depuis les cordes, c'est fort ! Sami Zayn qui explose le dos de Kevin sur l'angle d'une échelle ! C'est ouf !" avouant implicitement qu'elle n'aime finalement pas "que les un-contre-uns", si d'autres configurations de matches sont bien faits et sont assez impressionnants pour faire exceptions.

"Yeah Ambrose ..." signe-t-elle enfin avant d'arrêter son visionnage, plus de 3 heures de catch étant sans doute bien trop long à supporter même d'une qualité satisfaisante.

Billet d'humeur : Ex-stars de l'Indy vs. fans casuels ? ♦

Pour résumer, voici ce qu'une fan casuelle anonyme lambda pense que le catch américain - type WWE/"sports-entertainment" - doit être :

- Pour être crédible et légitime dans la position hiérarchique, sportive, qu'ils occupent au sein du roster, un catcheur doit arborer un look sérieux et un physique un minimum athlétique. Ceci va de pair avec l'attitude et les compétences sur le ring : ainsi, il en va de même pour les catcheuses. Une potiche, ricne-l'oeil, est rarement crédible aux yeux des fans casuels, semble-t-il.

- L'incarnation parfaite d'un personnage, le charisme sans faille et la verve facile et pleine de répartie jouent un rôle capitale dans la capacité d'un catcheur à être "over" selon un maximum de fans.

- Le catch classique, en simple ou en double, avec des règles simples est préférable aux situations chaotiques, bordéliques parfois illisibles, à la population en catcheurs très dense. Néanmoins, un bon match à stipulation, bien compréhensible, avec une population limitée, peut très bien faire l'affaire si il n'est qu'une attraction parmi tant d'autres, au fil de la soirée.

- Les rapports de force apparents, sans jugement biaisé de part le scénario ou la réputation des personnages/talents en place, doivent toujours être respectés le mieux possible, afin d'offrir un match crédible d'où le spectateur pourra suspendre volontairement son incrédulité et donc s'investir dans l'action et la narration proposées.

- Le catch dit aérien, athlétique et technique, est capable d'être bien mieux considérée qu'un autre, malgré des décennies de Main-Events dépourvus de ce style. La valeur des catcheurs type poids-moyen seraient donc tout aussi importante du point de vue des fans passionnés et "smarts" que des fans casuels.

- Les fins de matches "cleans" - sauf si l'inverse s'inscrit dans uen logique narrative cohérente - est majoritairement à privilégier, pour que la hiérarchie des catcheurs (les dominants et les dominés, les gagnants et les perdants) fonctionnent. Ainsi, un top-"face" souvent gagnant comme John Cena peut réussir à avoir sa place légitime de Main-Eventer, et ainsi induire des oppositions intéressants pour ce genre de fan.

- Comme pressenti même par les fans initiés et passionnés, l'ambiance d'un public présent dans la salle, ressentie à l'écran, peut tout aussi influencer la qualité du produit TV délivré. Elle peut même avoir comme qualité d'attirer les fans à payer pour en faire partie ou constater de la qualité signifiée ainsi, d'eux-mêmes.

- Un temps de show trop long peut desservir celui-ci, quel que soit les matches organisés ou la qualité de ceux-ci.

 

Back To The Past #6 : TNA Bound For Glory 2008

Bien le bonjour et bienvenue dans ce sixième numéro de Back To The Past ! Depuis 6 mois maintenant, je m'occupe d'analyser des Pay-Per-Views de catch – toutes fédérations confondues – que vous choisissez parmi ceux que je vous propose sur ask.fm/Rollins_Thefuture. Attaquons sans plus attendre l'analyse de ce mois-ci, qui se détache en effet des précédentes puisqu'on ne parlera pas d'un PPV de la WWE aujourd'hui mais d'une édition de TNA Bound For Glory.

 

A propos du PPV

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Aujourd'hui, je vais un peu me détacher de la fédération de Stamford et je vais me tourner vers la fédération de Nashville. Je vais vous parler de TNA Bound For Glory IV (2008). Ce show s'est déroulé le 12 Octobre 2008 au Sears Centre d'Hoffmann Estates – ville située toute proche de Chicago – dans l'Illinois. Cet événement, proposé par la TNA, a attiré 5 000 personnes dans une salle qui n'était pas totalement pleine. De plus, 40 000 acheteurs estimés furent intéressés par le show en vidéo à la demande, ce qui est égal à l'édition précédente (et à un bon score, à l'échelle de la TNA). En effet, Bound For Glory est le show phare de la TNA – l'équivalent de Wrestlemania à la WWE. Depuis 2005, ce PPV très important pour la compagnie est une tradition du calendrier encore de nos jours.


 

Avant de passer au vif du sujet et de développer un peu plus à propos de ce show, regardons les résultats de cet événement :

 

- Jay Lethal b. Chris Sabin, Alex Shelley, Shark Boy, Curry Man, Petey Williams, Sonjay Dutt, Jimmy Rave, Johnny Devine et Super Eric dans un Steel Asylum Match pour devenir l'aspirant numéro 1 au titre de la X-Division.

- ODB, Rhaka Khan et Rhyno b. The Beautiful People et Cute Kip

- Sheik Adul Bashir © b. Consequences Creed et reste champion de la X-Division

- Taylor Wilde © b. Awesome Kong et Roxxi pour conserver son Knockouts Championship.

- Beer Money © b. LAX, Abyss et Matt Morgan et Team 3D dans un Four Way Monster's Ball match pour rester champions par équipe.

- Booker T b. Christian et AJ Styles

- Jeff Jarrett b. Kurt Angle

- Sting b. Samoa Joe © et devient le nouveau TNA World Heavyweight Champion.


 

Nous pouvons constater que cette carte était remplie de matchs diversifiés et dotée de beaucoup du potentiel. Voyons si le spectacle a été au rendez-vous.


Le match-par-match


 

Le plus grand show de l'année à la TNA s'ouvre avec un Steel Asylum Match comportant 10 catcheurs cités précédemment avec le titre de champion de la X-Division promis au vainqueur. Pour rappel, ce « gimmick match », spécifique à la TNA, est un combat en cage, fermée d'un dôme rouge, où il faut sortir de la cage par un petit trou situé tout en haut de celle-ci. Le premier à sortir en est le vainqueur.

Ce match était une très bonne façon d'ouvrir ce show et était de très bonne qualité. En effet, les 10 lutteurs nous ont offert un beau spectacle. Malheureusement il était parfois difficile de suivre le match tant il y avait du monde. Malgré cette difficulté, le match s'est avéré être bien construit puisque chacun a su montrer de quoi il était capable. De plus, de nombreux « spots » auront rythmé le match de la meilleure des manières, notamment une « suplex » à 7 lutteurs ou encore d'autres prises aériennes très intéressantes. Il est a noter également que Jimmy Rave s'est blessé pendant ce match au niveau de la nuque – montrant la dangerosité de ce genre de « spot fests ».


 

La soirée continue ensuite avec un match à 6 opposant ODB, Rhaka Khan et Rhyno à The Beautiful People (Velvet Sky & Angelina Love) et Cute Kip (plus connu sous le nom de 'Bad Ass' Billy Gunn, à la WWF/E).

C'était un match assez correct pour continuer la soirée. Il était cependant bien moins intéressant que le précédent, mais il a fait son travail. C'est le genre de matchs où on en attend ni plus ni moins finalement. Il n'y a pas grand-chose à dire de plus, puisque ce match était assez court dans son ensemble.


 

Le match suivant opposait le Sheik Abdul Bashir (à savoir, Daivari, qui participera au prochain WWE Cruiserweight Classic) – alors champion X-Division de l'époque – à Consequences Creed, également connu sous le nom de Xavier Woods aujourd'hui

Quelques jours plus tôt à iMPACT!, Consequences Creed avait remporté un Fatal 4-Way Match pour devenir challenger numéro 1 au titre de la X-Division. Il avait donc l'opportunité à Bound For Glory de devenir champion 1 an seulement après son arrivée à la TNA.

Ce troisième affrontement de la soirée était assez bon dans son ensemble. C'était un combat certes assez banal mais assez efficace et bien construit. En 2008 déjà, Consequences Creed avait beaucoup de talent et la voltige était son point fort. Ces beaux enchaînements auront donc rendu le match agréable, ce qui a permis d'enchaîner le show avec un bon rythme.


 

Nous continuons la soirée avec un Triple Threat Match pour le titre des Knockouts (la division féminine de la TNA) opposant la championne Taylor Wilde, Awesome Kong et Roxxi.

Encore une fois, la TNA nous a offert un bel affrontement, malgré sa courte durée. En effet, le match était plaisant a voir dans son ensemble, et la stipulation y était pour quelque chose puisque les Triple Threats et autres 3-Ways ont toujours le don d'être très intéressants. Ce match aura d'ailleurs permis à Taylor Wilde de nous montrer son très bel arsenal de prises. Cela nous aura démontré que c'était une lutteuse très talentueuse.


 

Nous passons maintenant à un de matchs les plus attendus de la soirée, et en même temps quand on voit l'affiche, on peut comprendre pourquoi ! En effet, ce match mettait Beer Money (James Storm & Bobby Roode) face à LAX (Homicide & Hernandez) à Matt Morgan & Abyss et à Team 3D (Brother Ray et Brother Devon) dans un Monster's Ball Match.

Avant Bound For Glory, Beer Money – alors champions par équipe de la TNA – se plaignaient de la non-concurrence présente à la TNA concernant la division par équipe. Ils avaient en effet marre d'affronter des « jobbers » comme ils le soulignaient. Jim Cornette, alors « match maker » fictif de la TNA, avait donc décidé de leur offrir le challenge qu'ils réclamaient tant. Ils allaient donc devoir affronter 3 équipes dans l'un des matches signatures de la TNA : le Monster's Ball. Il s'agit d'un type de combat très violent – dans lequel excelle notamment Abyss, présent dans ce match – où les punaises, les barbelés et autres armes aussi sadiques les unes que les autres sont de sortie.

Parlons maintenant du match en lui même. Ce match était vraiment excellent, mêlant phases « hardcores » et phases plus techniques de manière assez équilibrée. Le match a duré 20 minutes environ, mais pourtant on pouvait avoir l'impression qu'il en avait duré 5. Comme d'habitude avec ces types de matchs, ce Monster's Ball nous aura servi son lot de moments assez violents, notamment quand Brother Devon se fait ouvrir le front avec une fourchette, ou même quand Abyss se fait rapper le front avec une rappe à fromage. Un des moments les plus effrayants du match était quand Abyss fut envoyé à travers une table enflammée à l'extérieur du ring et que le feu ne s'était pas éteint. Il aura fallu une intervention très rapide des officiels pour éteindre le corps du pauvre Abyss. Malheureusement pour lui, il fut blessé après ce match, souffrant de nombreuses brûlures assez importantes. Enfin, malgré toutes ses qualités indéniables, ce match possèdait un très gros point faible : l'arbitre spécial, un ancien footballeur américain et champion des États-Unis de la WCW du nom de Steve 'Mongo' McMichael. Il aura tué le match par moment. Il oubliait de compter, et quand il le faisait, c'était de manière très très lente. Il aura donc largement perturbé le déroulement du match de nombreuses fois. Petite anecdote d'ailleurs, les lutteurs présents dans ce match étaient vraiment furieux de l'arbitrage lorsqu'ils sont revenus dans les vestiaires, et à juste titre.

Le match suivant opposait AJ Styles, à Christian Cage et à Booker T dans un Triple Threat Match. Le respect était le sujet principal du match, puisque Booker T trouvait que les jeunes comme AJ Styles manquaient de respect aux plus expérimentés. Ainsi, il essayait de rallier Christian à sa cause. Tout ça nous menant à un match à Bound For Glory.

Il faut tout d'abord souligner la beauté de cette affiche, puisque c'est un vrai « dream match » que la TNA nous a offert ce soir-là. C'était un très bon match dans son ensemble mais le temps accordé à ce match n'était pas assez conséquent (13 minutes seulement). Mais avec les 2 Main-Events qui suivaient derrière, on pouvait s'en douter. Ces 3 superstars nous auront donné une belle performance quand même, alliant des beaux mouvements à 3 et de beaux « spots ». Néanmoins, le potentiel du match n'a pas été exploité à 100 %. Mais cela restait quand même un bon match dans son ensemble.


 

Passons maintenant à l'affrontement le plus personnel de la soirée, entre Kurt Angle et Jeff Jarrett.

2 ans auparavant, Jeff Jarrett perdait sa femme, morte d'un cancer. Il devait donc s'occuper de ses 3 enfants tout seul. Il a donc laissé en quelque sorte les clés à la Présidente Dixie Carter et sa top-star Kurt Angle. Il a pendant 2 ans « porté la compagnie sur son dos » comme le disait-il. Au retour de Jeff Jarrett (qui trouva vite du réconfort dans les bras de Karen Angle, alors la femme de Kurt), Kurt Angle s'est montré très hostile envers celui-ci allant même jusqu’à se moquer de sa femme décédée. En effet, Kurt Angle voulait pousser Jeff Jarrett à accepter sa proposition de match à Bound For Glory, match qui a finalement eu lieu.

A la vue de l'affiche, on pouvait fortement se douter de la qualité du match. Et en effet, ce fut un excellent match. C'est ce genre de classiques dont on se lasse jamais, tant le spectacle est au rendez-vous avec des rencontres aussi intéressantes. Doté d'un rythme progressif, cet affrontement s'est montré très divertissant, amenant par la même occasion son lot de surprises et de controverses. Notamment l'intervention de Mick Foley qui était le « special enforcer » de ce match après qu'Angle lui ait donné un coup de chaise, aidant ainsi Jeff Jarrett à empocher la victoire.


 

Nous terminerons avec le Main-Event de la soirée qui opposait Sting face à Samoa Joe, le champion du monde poids-lourds de la TNA.

Encore ici, le sujet de la rivalité était le respect. Sting trouvait que Samoa Joe – au même titre qu'AJ Styles – lui manquait de respect comme c'était le cas pour Booker T. Un match fut donc organisé à Bound For Glory avec le titre de la TNA en jeu.

Ce Main-Event était un très bon match dans son ensemble, c'était un bon moyen de clôturer le show. C'était un affrontement plutôt diversifié, puisque les 2 protagonistes nous ont offert une belle séquence de combat dans le public ponctué d'un saut hallucinant de Samoa Joe dans les escaliers pour atteindre Sting avec un Dropkick tout en retombant sur les marches de l'escalier en béton. C'était vraiment effrayant a voir. Dans le ring c'était très satisfaisant également. Mais si on compare ce match au précédent, on remarque qu'il était légèrement moins bon. Pourtant, Dave Meltzer leur a accordé a tous les deux une note de 3,75/5 … chacun ses goûts dirons-nous. Quoi qu'il en soit, c'était un très bon match quand même. Il est a noter l'importante trahison de Kevin Nash à la fin, lui qui était pourtant le mentor de Samoa Joe, lui coûtant le titre. Cette confrontation entre les jeunes et les plus expérimentés aboutira à la formation de 2 clans : la Main-Event Mafia composée de Sting, Kurt Angle, Booker T et Kevin Nash puis Scott Steiner notamment et The Front Line constitué de jeunes « TNA Originals » tels AJ Styles et Samoa Joe, et de vétérans les soutenant, comme Mick Foley et Team 3D entre autres. Une belle ouverture sur le reste de l'année, en accord avec le thème esthétique de la soirée (en clin d'oeil avec la mafia de Chicago d'Al Capone, lors de la prohibition) et les différents « build-ups » axés sur le même sujet, du respect.


Conclusions

Cette édition 2008 de Bound For Glory était donc vraiment excellente dans son ensemble. Certes, certains matchs étaient moins intéressants que d'autres mais c'est le cas dans tous les autres PPVs. Aucun véritable point noir n'est à relever, si ce n'est l'arbitrage très mauvais du Monster's Ball. Heureusement, le match de très bonne qualité nous aura aidé à faire abstraction. Je vous conseille donc de regarder ce PPV si vous en avez l'occasion. Cela donnerait presque envie de chanter « TNA ! TNA ! TNA ! » comme à la grande époque. Pour en revenir au contexte actuel, c'est un chant qu'on aimerait chanter et même entendre plus souvent …

Voila c'est tout pour cette sixième édition de Back To The Past, et on se retrouve le mois prochain pour une nouvelle analyse.

 

Billet d'humeur : Quoi penser de Ricochet vs. Will Ospreay ?

* Suite à une question anonyme concernant le match du NJPW Best of Super Juniors Tournament XXIII, opposant Ricochet à Will Ospreay, sur ask.fm/Felixtaker amenant à une réponse longue et développée, la voici mieux présentée et mieux abordable à qui veut la lire *

Ricochet vs Will Ospreay NJPWPersonnellement, je suis un peu mitigé - avec un avis plus positif que négatif, tant je ne nierais pas mon appréciation certaine de ce match au premier visionnage. Malgré trop d'acrobaties et d'ébauches de prises extraordinaires, il y avait au moins un petit peu de "selling", il y avait du "storytelling" (Ricochet ne voulant pas laisser la victoire à celui qui l'a adoré et presque copié en quelque sorte, et Will Ospreay désirant prouver qu'il est le meilleur des deux et se faire une place à la NJPW) et une certaine envie de gagner - et voilà sans doute le plus important. Quelque soit la façon, tant qu'elle est crédible et légitime, l'art du catch peut opérer.

Les deux n'ont pas trop fait appel à la foule comme pour forcer leur soutien ou dire "regardez, regardez !" - ce qui aurait annihilé la crédibilité (cette envie de gagner) globale du match - et ont réussi à enchaîner leurs grosses prises de manière organique et fluide, pour ne pas lui donner l'aspect d'un "spot-fest" inutile (la spécialité de ce cher Teddy Hart, par exemple).
En outre, j'ai été assez étonné d'une telle réaction pour ce match : ce n'est pas une première, il a déjà eu lieu à l'EVOLVE et même à la RPW:UK je crois. Sans compter sur des Ricochet vs. Neville/PAC, Inner City machine Guns vs. Samuray Del Sol/Kalisto & AR Fox, et d'autres très similaires ayant déjà eu lieu depuis plusieurs années comprenant le même genre de performances.

Ricochet will ospreay flips

Pour revenir sur les avis divergents qui ont fait jaser, Jim Ross et William Regal avaient des avis assez juste - l'un énonçant que tous les goûts sont dans la nature, et que la diversité fait la force d'un art ; et l'autre, ramenant à son époque où d'autres "tuaient" déjà le business. Certains lutteurs, comme Shelton Benjamin (avec un in-ring mixant la voltige entre guillemets "athlétique" et la lutte amateur), regrettaient le fait que tout le monde ait le même style (avec quoi je suis en accord).
De leur côté, Jim Cornette a continué de critiquer et de rester réac' envers et contre-tout, déclarant que ce n'était pas du catch mais simplement une bonne chorégraphie de films d'action (pour rappel, c'est le monsieur qui a violemment insulté tous les aspects - créatifs, narratifs et sportifs - de Lucha Underground) ; et Vader a réagi négativement aux acrobaties "digne du Cirque du Soleil", supprimant quelconque légitimité et crédibilité au catch - dixit un super-heavyweight qui faisait des Moonsaults, alors qu'il n'en avait pas besoin à l'époque ...

Tout ça pour dire que derrière des opinions se cachent d'autres données à prendre en compte, les biaisant. De plus, sans Tiger Mask vs. Dynamite ou RVD vs. Lynn "tuant le business", le catch n'aurait jamais été aussi divers qu'aujourd'hui. Cependant, en effet, avoir le même style partout n'est pas forcément bon (ce que j'expliquais dans un HI) et l'important est toujours de donner une performance crédible pour conserver la magie de l'art du catch, pour que la "suspension volontaire d'incrédulité" fonctionne et la performance soit émotionnellement efficace pour le public.

Back To The Past #5 : WWE Vengeance 2002

Bien le bonjour, et bienvenue pour le cinquième numéro de Back To The Past ! Comme vous le savez désormais je serai amené à analyser des PPV de votre choix. En effet, vous aurez la possibilité d'élire un PPV précis parmi une séléction d'événements que je vous proposerai chaque mois. Ceci dit, occupons nous du PPV de ce mois-ci !

 

A Propos du PPV

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Ce mois-ci nous resterons sur l'année 2002 puisque après avoir analysé Wrestlemania 18 le mois dernier, je vais maintenant m'attaquer à Vengeance 2002 cette fois-ci. En effet ce show s'est déroulé le 21 Juillet 2002 à la Joe Louis Arena de Detroit dans l'état du Michigan. Ce PPV dont le slogan était «  Quick And Merciless » ( rapide et sans pitié – faisant notamment référence au Main Event ) avait attiré 12 000 personnes dans une salle pas totalement remplie. Il est à noter qu'il s'agissait seulement de la deuxième édition de ce PPV effectivement créé en 2001 ( Il s'agissait initialement d'Armageddon 2001 mais la WWE l'a modifié en Vengeance 2001 à cause des attentats du 11 Septembre de cette même année ) ; puis modifié en 2007 pour devenir Night Of Champions avant de faire un petit retour en 2011. Il s'agissait d'un des tout premiers PPV de la «  Brand Extension » alors fraîchement créé en Mars 2002 quelques mois auparavant. Ce PPV fût visionné par 375 000 personnes en vidéo à la demande contre 315 000 l'année précédente ; ce qui constitue une petite augmentation par rapport à l'an dernier.
 

Avant de passer au vif du sujet et de développer un peu plus à propos de ce show, regardons les résultats de cet événement :

- Spike et Bubba Ray Dudley b. Chris Benoit & Eddie Guerrero dans un match de tables à élimination

- Jamie Noble © b. Billy Kidman et conserve son titre Cruiserweight

- Jeff Hardy © b. William Regal et reste le champion Européen

- John Cena b. Chris Jericho

- RVD © b. Brock Lesnar par disqualification et reste donc champion Intercontinental

- Booker T b. The Big Show dans un match sans disqualifications

- The Un-Americans ( Christian & Lance Storm ) b. Hulk Hogan & Edge © pour devenir champions par équipe

- The Rock b. Kurt Angle & The Undertaker © pour devenir Undisputed champion.

 

Comme nous pouvons le constater, cette carte présentait différents atouts capables de nous proposer un beau spectacle. Voyons si cela a été le cas.

 

Le match-par-match

 

Ce PPV estival s'ouvre avec un match qui – sur le papier – semblait très intéressant puisque Spike et Bubba Ray Dudley affrontaient Eddie Guerrero et Chris Benoit dans un Tag Team Table Elimination Match.

Quoi de mieux pour ouvrir un show qu'une affiche si intéressante avec une stipulation qui l'est tout autant. D'ailleurs le match ne s'est pas avéré décevant puisqu'il s'agissait d'un très bon affrontement. En effet, le rythme du match était très soutenu ; de quoi nous tenir en haleine pendant les 15 minutes de combat. Les prises se succédaient parfaitement ce qui nous offrait un beau spectacle avec de nombreux «  Spots » . C'était en somme une très bonne manière d'ouvrir cette édition de Vengeance.

 

Le match suivant opposait 2 lutteurs très talentueux puisque Billy Kidman faisait face à Jamie Noble avec le titre Cruiserweight en jeu.

Pour rester dans la continuité de l'affrontement précédent, ce match était lui aussi un bon match dans son ensemble. Les 2 athlètes enchaînaient les prises avec une vitesse impressionnante, ce qui ne les empêchait pas d'être très propres et très appliqués dans leur match. Ce match a donc continué le bon élan donné par l'affrontement précédent, nous offrant par la même occasion un match d'assez bonne qualité.

 

Nous passons ensuite au match comptant pour le titre Européen qui opposait le champion Jeff Hardy au challenger William Regal. Il s'agissait du match retour de William Regal pour le titre qu'il avait perdu 2 semaines auparavant. Il avait donc l'occasion de récupérer son bien des mains de «  The Charismatic Enigma »

Malheureusement, l'élan positif dont je vous parlais juste avant s'est arrêté avec ce match. En effet, l'affrontement était beaucoup trop court ( seulement 4 minutes ), et celui-ci donnait une impression de travail expédié. Même si il y a eu quelques moments intéressants, ce ressenti de travail bâclé gâchait l'ensemble de la rencontre entre les 2 lutteurs pourtant extrêmement talentueux. C'était donc une déception.

 

Le match suivant opposait John Cena face à Chris Jericho. Quelques semaines avant Vengeance, John Cena était sur le point de battre Chris Jericho avant que ce dernier ne se fasse disqualifier. Le nouveau venu à la WWE avait donc l'occasion d'obtenir sa revanche dans son tout premier match dans un PPV de la WWE lors de Vengeance 2002.

Parlons maintenant du match. C'était globalement un match correct, mais sans plus. Il y avait également ici un petit problème de durée, puisque le match n'a duré que 6 minutes environ. Malgré ce petit bémol, le match à su se montrer divertissant, nous montrant par la même occasion l'arsenal de prises de John Cena très «  old school » à l'époque. Il a d'ailleurs remporté la victoire sur un petit paquet, ce qui a eu le don d'énerver Chris Jericho à la fin du match.

 

Les choses deviennent un peu plus sérieuses ensuite puisque Rob Van Dam affrontait Brock Lesnar avec le titre Intercontinental en jeu.

Lors du King Of The Ring le mois dernier, Brock Lesnar affrontait Rob Van Dam dans la finale de ce tournoi. Cette finale fut d'ailleurs remportée par «  The Beast ». Cependant, la rancune était toujours présente du côté de Rob Van Dam puisqu'il attaqua Lesnar quelques temps après lors d'un Raw. La rivalité continua de fil en aiguille et celle-ci nous mena jusqu’à leur affrontement à Vengeance 2002 avec le titre Intercontinental en jeu.

Après 2 matchs plutôt moyens précédemment, nous espérions que ce match rehausse la barre. Ce fut d'ailleurs le cas, puisque ce match était un très bon affrontement. Dans son ensemble, le match a effectivement su se montrer très convainquant, mêlant les phases de domination de Brock Lesnar, aux phases très virevoltantes de Rob Van Dam. Mention spéciale pour le moment ou RVD a effectué son «  Five Star Frog Splash » et où tout le monde a cru qu'il allait gagner. La foule était vraiment déchaînée. Malheureusement la disqualification nous enlève une possible fin de match haletante mais celle-ci ne s'est pas avérée désagréable comme cela peut parfois être le cas. Ce match a donc permis au show de se relancer. Un mois plus tard lors de Summerslam 2002, Brock Lesnar devenait le plus jeune champion du monde de l'histoire de la WWE en battant The Rock.

Le match suivant opposait Booker T au Big Show dans un match sans disqualifications.

Lorsqu'on assemble une belle affiche avec une bonne stipulation, le rendu devrait être généralement bon. Malheureusement, c'était loin d'être le cas ici. On sentait facilement que ce match était la pour combler un trou. Il a été très rapidement expédié, il était beaucoup trop monotone et la stipulation n'a même a été exploitée. Seul le coup de pied en ciseaux sur la table des commentateurs et le magnifique «  Houston Hangover » de Booker T sont a retenir. Le reste était plutôt médiocre.

 

Passons maintenant au Co-Main Event de la soirée qui opposait les Un-Americans – équipe composée de Lance Storm et de Christian – face a Edge et Hulk Hogan.

Lors du Smackdown du 4 Juillet, Edge et Hulk Hogan remportèrent les titres par équipes, célébrant par la même occasion le jour de la fête nationale aux Etats-Unis. C'était un grand moment pour Edge que de pouvoir lutter avec son idole d'enfance. Ils rencontrèrent cependant des opposants en la personne de Lance Storm et Christian, qui dénigraient totalement le pays Étasunien ainsi que leur population. Tout ceci nous conduit à un affrontement entre les 2 équipes lors de Vengeance 2002 avec les titres par équipe en jeu.

L'affrontement entre les 2 équipes était très bon dans son ensemble. En effet, il était plutôt ryhtmé, et très plaisant à regarder. Le suspense demeurait énormément présent, puisqu'il était difficile de prédire qui allait remporter cette rencontre. De plus, c'était un combat comme on les aime – mêlant controverses, interventions diverses et autres – puisqu'il s'est avéré très divertissant. C'était en somme un combat très plaisant à regarder, servant par la même occasion de petite introduction pour le Main Event qui suivait.

 

Nous voilà donc arrivés au Main Event de la soirée qui opposait le champion The Undertaker à The Rock et à Kurt Angle dans un Triple Threat Match pour le titre de la WWE.

Lors du King Of The Ring le mois dernier, The Undertaker affrontait Triple H dans un match comptant pour le titre de la WWE. Pendant ce match, The Rock effectua une intervention pour empêcher The Undertaker de conserver son titre. Cependant, ce dernier empocha la victoire in-extrémis. Le champion voulait sa revanche face au «  Great One » à Vengeance. Mais il devait d'abord affronter Kurt Angle Lors d'une édition de Smackdown avec le titre en jeu. Le match se termina par un nul, ce qui permis a Kurt Angle de s'insérer dans le match initialement prévu et de transformer l'affrontement en un Triple Threat Match pour le titre de la WWE a Vengeance, pour le plus grand de notre plaisir.

Et quelle affiche de rêve ! C'est vraiment un dream match, et celui ci pouvait que nous procurer du bonheur. Ce fut d'ailleurs largement le cas puisque ce match était fabuleux. C'était 20 minutes de catch a son meilleur. En effet le match se déroulait sur un rythme effréné ne laissant aucune place pour l'ennui. Aucun temps morts, que du spectacle, du suspense, des «  nearfalls » qui nous font sursauter. Tout les ingrédients étaient réunis pour nous offrir un match d'exception. Difficile également de prédire qui pouvait gagner tant ce match était indécis du début jusqu’à la fin. Avec ces 3 guerriers, la notion du temps n'existait plus, ce qui montre a quel point ce combat était captivant. D'ailleurs, Dave Meltzer avait donné une note de 4,5/5 à ce match, prouvant encore une fois a quel point celui-ci était formidable.

C'était donc un excellent combat clôturant de la meilleure des manières ce Vengeance 2002.

Conclusions

 

Cette édition de Vengeance s'est avérée assez moyenne et hétérogène dans son ensemble. C'était un mélange assez contrasté de très bon, de bon et de plus mauvais. Et pourtant la carte était très attrayante. Heureusement, le Main Event est venu sauver l'ensemble du PPV. Sans cela, le PPV aurait été moyen.

Voilà, c'est tout pour ce cinquième numéro de Back To The Past. On se retrouve donc le mois prochain sur The Alt pour une nouvelle analyse d'un Pay-Per-View de votre choix. D'ici là, portez vous bien et à la prochaine !


 

Billet d'humeur : Ex-stars de l'indy vs. casual fans de la WWE ?

* Ce billet d'humeur reprend une longue réaction au commentaire qui suit, dans la dernière Humeur Indépendante : Vraiment un bel avenir pour les ex-stars de l'indy à la WWE ?, auquel il peut servir de complément. *

Citation : "depuis l'arriver de tout ses talents Indy, le grand public a tendance a fuir et mal prendre le produit WWE....(la preuve dans les rating, et c'est pas qu'une histoire de storyline). Alors certes sa plait au fan puriste et hardcore, mais de l'autre coté la WWE a le risque de perdre "le grand public"."


http://dailyddt.com/files/2016/04/Apollo-Crews-5.jpg Je crois qu'ici se fait un trop gros raccourci : si on regarde attentivement le profil des audiences TV de Monday Night RAW sur plusieurs années, on s'aperçoit que la tendance est une longue et lente pente descendante progressive, depuis 2001-2002. Malgré quelques "bursts" d'un soir ou "boost" d'1 ou 2 mois par endroit, la tendance reste descendante tout du long, et donc bien avant l'arrivée de Paul London, CM Punk, Bryan, Rollins, Cesaro, Owens, Zayn, Styles, etc. Le problème ressenti dans les audiences est général, il n'est pas simplement celui d'un défaut narratif dans les storylines, ou créatif global ou du genre de talents signés et mis en avant - c'est un tout, et c'est en cela qu'il est bien difficile à régler, surtout quand certains ne font rien pour l'arranger.

En effet, signer et utiliser les talents cités plus haut maintiennent les "die hards"/"hardcore fans", mais si ils sont vraiment bons, appréciables et utilisés adéquatement dans un environnement le plus accueillant possible - ce qui est loin donc d'être le cas pour RAW, rien qu'avec 3h d'émission par semaine (et encore, que pour les fans qui ne regardent que ça), en quoi repousseraient-ils le "grand public"/"casual fans" qui permettent de plus longs et meilleurs "burst" et "boosts" ? Le seul soucis - qui s'est manifesté avec l'afflux de talents de NXT et autres (SAWFT, Vaudevillains, Appolo Crews, Anderson & Gallows, etc) en préparation de cette soit-disante "nouvelle ère" - est l'introduction de ses personnages aux téléspectateurs. Pour les "hardcore fans", qui regardent NXT et même la NJPW, ils ne pourront qu'être ravis de les voir débouler. Mais pour le "grand public", en effet, ils ne les verront que tels des cheveux sur la soupe, perdant le fil de la narration général du programme de fiction (rien à voir avec le catch étant "fake", hein ...) à laquelle il tente peut-être de s'abonner.

Autrement dit, dans un cas comme ça, un téléspectateur lambda - un minimum curieux parce qu'il n'a pas changé tout de suite de chaîne devant RAW 2 ou 3 semaines auparavant - va se dire : "Oh, sympa, un match avec machin de la semaine dernière, hâte de voir ce qu'il peut faire de plus ... Qui sait celui-là ? Pourquoi tout le monde l'applaudit ? Ils le connaissent déjà, alors que les commentateurs disent qu'il est nouveau ?! ... Il a gagné aussi vite ?! Dommage ...". En outre, évidemment, il peut se dire : "Wouah, il a l'air cool ce gars-là ... Et il est trop fort en plus !" mais ça reste plus caractéristique d'un comportement enfantin et candide, ou celui d'un déjà un peu plus intéressé par le catch pour apprécier aussi vite une nouveauté offerte de but en blanc.

Les 10 meilleurs "faces" et "heels" de l'Histoire du catch

http://cdn.bleacherreport.net/images_root/images/photos/001/494/820/cenarah_crop_650x440.jpg?1324338666 A l'AccorHotels Arena de Paris Bercy ce vendredi, curieuses étaient les réactions d'un public surprenant à l'égard des catcheurs présents ce soir-là. Surtout à une époque où le plus détesté et rejetté du roster est un héros, le champion du monde incontesté et bourreau de la tyrannique Authority que se veut être Roman Reigns. A se demander ce qui fait un vrai bon "babyface" et un excellent "heel". Et à cette interrogation rejoint l'envie naturelle de classer les meilleurs exemples possibles de ces notions, pour mieux les illustrer et donc les comprendre. L'idée m'est donc venu d'établir les plus précis et légitimes Top 10 des meilleurs "heels" et Top 10 des meilleurs "faces", à ma modeste connaissance.

Attention ! Ici ne seront donc pas retenus ceux qui ont simplement été immensément populaires en dépit du reste, à l'instar de Daniel Bryan en 2014, ou ceux qui ont réussi à inspirer les envies les plus meurtrières, tel Larry Zbysko quand il trahit Bruno Sammartino. Aussi, seront écartés les "tweeners", autant ceux aux tendances de "heel" (eg. Brock Lesnar post-SummerSlam 2014) que les autres, plus "faces" (eg. 'Stone Cold' Steve Austin post-WrestleMania 13) qui incarnent la plus réelle et nuancée des options, mais ne sont, ipso facto, pas des exemples concrets à considérer dans un alignement "kayfabe" standard. Dans ces deux classements ne seront compilés que ceux qui, en adéquation avec le "booking" idéal (lequel, suivant les désidératas du public touché), ont su être assez héroïque, touchant et appréciable - dans le cas des "babyfaces" - ou assez détestable, cruel et manipulateur - dans le cas des "heels" - pour exorter l'émotion voulue à leur public.

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Back To The Past #4 : WWF Wrestlemania X8

Bien le bonjour, et bienvenue pour le quatrième numéro de Back To The Past ! Dans cette nouvelle chronique sur The Alt, je vais analyser un ancien Pay-Per-View de votre choix (chaque mois, vous pourrez élire au choix l'un de deux, ou plusieurs PPVs proposés sur ask.fm/Rollins_Thefuture), à la fois dans son déroulé match-par-match et dans son importance contextuelle.

 

A propos du PPV

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Ce mois-ci, je vais m'attaquer à la dix-huitième édition du 'Grandest Stage of Them All', WrestleMania X-8 ! J'ai en effet voulu être en adéquation avec le contexte actuel, avec WrestleMania 32 désormais dans les livres d'Histoire. Ce PPV s'est déroulé le 17 Mars 2002 au Skydome de Toronto, dans l'Ontario au Canada. C'était le deuxième passage de la WWE dans cette arène pour un WrestleMania, après la sixième édition. Sur place, le spectacle a attiré 63 237 personnes dans une salle comble. Ce WrestleMania est assez spécial, puisque c'était le dernier WrestleMania épinglé du sigle « WWF » mais également le dernier show avant la « Brand Extension ». Cette grande affluence de spectateurs a permis à la fédération de Stamford de récolter quelque 6 millions de dollars de recette sur place, et 860 000 de téléspectateurs payants.

 

Avant de passer au vif du sujet et de développer un peu plus à propos de ce show, regardons brièvement les résultats de cet événement :

- Rob Van Dam b. William Regal © pour devenir champion Intercontinental

- DDP © b. Christian et conserve son European Championship

- Goldust vs Maven © pour le titre Hardcore, se termine en no-contest

- Kurt Angle b. Kane

- The Undertaker b. Ric Flair dans un match sans disqualification

- Edge b. Booker T

- Steve Austin b. Scott Hall (accompagné de Kevin Nash)

- Billy & Chuck © b. APA, The Hardy Boyz, et les Dudleys Boys dans un 4-corners elimination tag team match pour conserver les titres par équipe.

- The Rock b. Hollywood Hulk Hogan

- Jazz © b. Lita et Trish Stratus et conserve son titre féminin

- Triple H b. Chris Jericho © (accompagné de Stephanie Mcmahon) et devient le nouveau Undisputed Champion.

 

Comme vous pouvez le constater, cette carte était plutôt bien remplie. Voyons maintenant si celle-ci a tenu toutes ses promesses.

Le match-par-match

 

   Le plus grand show de l'année s'ouvre par un match comptant pour le titre Intercontinental opposant William Regal à Rob Van Dam. Grâce à ce match très intéressant, nous avions la possibilité de commencer la soirée d'une très bonne manière.

Le match ne s'est pas avéré décevant, puisque les 2 lutteurs nous ont offert un match de haute volée pour attaquer ce WrestleMania. Le rythme de l'affrontement était effectivement très rapide, alors que les 2 lutteurs – autant Rob Van Dam que William Regal – enchaînaient les grosses prises. Notamment une Half-Nelson Released German Suplex dévastatrice dont seul William Regal a le secret. En outre, c'était un match assez brutal, comme pouvaient en témoigner les bouches en sang de William Regal et de Rob Van Dam. Malgré la durée assez courte de ce match, les 2 lutteurs ont su utiliser parfaitement le temps qui leur était imparti pour nous offrir un bon premier affrontement.

 

   Le match suivant opposait Diamond Dallas Page à Christian avec le titre Européen en jeu. Dans les semaines précédant WrestleMania, DDP était positionné comme le mentor de Christian, avant que ce dernier ne le trahisse. Un match entre les 2 hommes a donc naturellement été organisé pour 'Mania 18.

Pour être honnête, il n'y a pas grand-chose à dire à propos de ce match. C'était un match un peu plat et monotone, sans réelle saveur. De plus, la fin semblait très hésitante. C'était donc un match à oublier.

 

   Passons maintenant au troisième match de la soirée qui opposait Goldust à Maven pour le titre Hardcore. Seulement, il n'y a presque pas eu de match entre les 2 lutteurs. Rappelons que la règle du « Hardcore 24/7 » était appliquée pour ce titre. Cette règle – créée par Crash Holly lors de son règne – stipulait que le titre Hardcore était défendu 24 heures sur 24, et 7 jours sur 7. Après 3 minutes de combat, Spike Dudley est intervenu (sans pour autant être impliqué dans le match) et il a remporté le titre, avant que d'autres lutteurs ne le poursuivent. Ce match a été l'introduction d'un fil-rouge qui a duré tout le long du show. En effet, de nombreuses personnes auront essayé de quitter l'arène avec le titre. Notamment The Hurricane, Molly Holly ou encore Christian. Toutes ces scènes étaient fort divertissantes et drôles, et elles ont permis de très bien rythmer la soirée.

 

   Le match suivant opposait Kurt Angle à Kane. Il s'agissait d'un match simple sans enjeu.

Cet affrontement entre les 2 hommes était assez bon. C'était un match plutôt classique certes, mais pas désagréable à regarder. Malheureusement, la fin du match un peu « botchée » a laissé un goût un peu amer à l'ensemble de la rencontre. Mais en faisant abstraction de ce détail, le rendu était convenable.

 

   On passe maintenant aux choses sérieuses avec le match opposant Ric Flair à The Undertaker dans un match sans disqualification. A l'époque, Ric Flair était un des patrons à la WWE (revenant à la fédération pour la première fois depuis 1993, il s'était placé comme associé de Vince McMahon, au lendemain des Survivor Series 2001 et de sa victoire sur The Alliance). Ce dernier n'appréciait pas les actions de l'Undertaker. En effet, celui-ci avait agressé The Rock et lui avait porté un « Tombstone Piledriver » sur une voiture. Lors de No Way Out 2002 – un mois avant WrestleMania 18 – Ric Flair avait alors attaqué l'Undertaker pendant son match face à The Rock. 'The Deadman' voulait ainsi sa revanche et il demanda ensuite un match face à Ric Flair. Une proposition qu'il refusa. Pour le faire changer d'avis, The Undertaker attaqua des proches de Ric, notamment son ami Arn Anderson ou encore son fils. Tout ceci poussa Ric Flair à accepter la proposition du 'American Bad-Ass' pour un match à WrestleMania 18.

Concernant l'affrontement en lui même, ces 2 légendes des rings nous ont offert une très belle bataille – bien que dominée par The Undertaker dans son ensemble. D'ailleurs, ce dernier n'y est pas allé de main morte sur Ric Flair, lequel a été passé à tabac pendant de longues minutes. Une intervention de Arn Anderson, et son magnifique Spinebuster, relança le match. Mais cela n'aura pas pour autant permis à 'The Nature Boy' de gagner, Undertaker restant invaincu à 'Mania avec une 10ème victoire. Ce combat était donc très bon, l'un des meilleurs combats de la soirée.

 

   Après ce combat fort en intensité et en rebondissements, c'était au tour d'Edge d'affronter Booker T. Il est important de noter la grande importance de ce combat aux yeux d'Edge. En effet, lorsqu'il était bien plus jeune, il avait assisté à WrestleMania 6 dans cette même arène, théâtre de la victoire de l'Ultimate Warrior face à Hulk Hogan, son idôle. C'était donc pour lui un moment particulier, en tant que fan, et en tant qu'athlète également.

 

Cet affrontement était assez bon et intéressant à regarder, un peu à l'image du Kurt Angle contre Kane plus tôt dans la soirée. C'était, en d'autres termes, un combat classique mais efficace. Edge aura bien su nous faire rire avec sa tentative de Spin-A-Roonie un peu ratée. Mis à part ça, le combat s'est conclu avec une belle passe d'armes et de contres avant que Edge ne place son Edgecution pour remporter la victoire. C'était donc un bon combat.

 

   Revenons maintenant à nos légendes, puisque Stone Cold Steve Austin allait maintenant combattre Scott Hall.

C'est Vince McMahon qui avait fait venir la nWo à la WWE. Le trio originel d'Hogan, Nash & Hall s'en était alors pris à Steve Austin, lui coûtant un match de championnat. Il s'en était suivi une rivalité très violente, entre Austin et la nWo, ce qui nous amena à un affrontement entre les 2 lutteurs lors du plus grand show de l'année. A noter que, hors caméra, Austin vs. Hogan était initialement prévu. Un projet de grande ampleur qui avait été catégoriquement refusé par Austin, connaissant la réputation d'Hogan et ne voulant donc pas ternir sa carrière qu'il sentait aller de mal en pis.

Malgré tout, il faut dire que ce match était très bon dans son ensemble. Pas forcément au niveau des performances dans le ring, mais plutôt par rapport au côté très divertissant de ce match. C'était presque un Handicap Match tant Kevin Nash était perturbateur. Il aura par tous les moyens tenté de faire perdre Austin, lequel avait réussi à s'en sortir en foudroyant Scott Hall de quelques Stunners surpuissants. C'était donc un match très divertissant et agréable à regarder.

   Nous continuons ensuite avec le quatrième match de championnat de la soirée, qui opposait les champions Billy & Chuck à 3 autres grandes équipes dans un 4-Corners Elimination Tag Team Match.

Cet affrontement, pour les titres par équipe, était, en globalité, un bon match. Il avait une bonne durée et chaque équipe a pu montrer plus ou moins de quoi elle était capable dans ce match. On notera la Clotheline From Hell dévastatrice de Bradshaw sur un des deux champions, ainsi que la chute de Devon à travers une table à l'extérieur du ring. Ce combat était un bon match et il a contribué à continuer l'élan positif que le précédent combat nous avait offert.

 

   Nous allons maintenant parler du combat le plus attendu de la soirée : The Rock vs. Hollywood Hulk Hogan, une affiche de légende.

Lors d'un précédent RAW Is War, The Rock proposa à Hulk Hogan un match à WrestleMania. Celui-ci accepta avant de se recevoir un Rock Bottom dans la foulée. Une rivalité sans merci avait organiquement éclaté ensuite entre les 2 légendes, voyant même Hulk Hogan enfermer The Rock dans une ambulance avant de lui foncer dedans avec un camion. Ceci symbolisait un combat sous haute tension, très anticipé, lors de WrestleMania.

 

Dès le départ, ce combat entre ces très grands catcheurs déchaîna le public comme jamais. Il est important de noter que The Rock était assez fortement hué par le public. Hogan était quant à lui acclamé. De plus, ce dernier avait demandé à ses compères de la nWo de rester en dehors de de combat, focalisant l'attention sur lui. Comme ce fût le cas pour le match Austin vs. Hall, ce match était très bon, non pas en terme de qualité dans le ring, mais de part son côté très divertissant. Car il faut dire qu'au niveau du in-ring c'était assez pauvre, tout comme le combat Austin vs. Hall. C'était également un combat très indécis du début jusqu’à la fin. Tout ceci s'est conclu par un excellent segment d'après-match, puisque la nWo avait décidé d'attaquer leur leader à la surprise générale, sauvé in extremis par The Rock. Les 2 hommes se sont ensuite montrés un respect réciproque, de quoi nous donner un beau « WrestleMania Moment ».
 

   Nous allons à présent aborder l'avant-dernier combat de la soirée qui opposait Jazz – la championne féminine en titre – à Lita et à Trish Stratus dans un Triple Threat Match.

C'était un bon combat entre les 3 lutteuses mêlant rapidité, belles prises et « nearfalls ». Un bon exemple de l'excellente qualité de certains 3-Ways/Triple Threats. Chacune des lutteuses a eu son temps pour sortir ses prises fétiches. Et il n'y avait pas de place pour l'ennui tant celles-ci se succédaient au fur et à mesure. Malgré un combat difficile, Jazz s'en est sortie pour conserver son titre.

 

   Il est maintenant temps de passer au Main-Event de la soirée qui opposait Triple H à Chris Jericho avec le titre d'Undisputed Champion en jeu.

9 mois auparavant, Triple H s'était blessé gravement au quadriceps gauche, ce qui lui valut un long temps de guérison et de récupération hors-course. Il avait fait son retour lors d'un RAW en janvier 2002, où, accueilli comme un roi, il avait annoncé sa participation au Royal Rumble Match – qu'il remporta ensuite en éliminant Kurt Angle. Cette victoire lui avait donc permis de se faire une place dans le Main-Event de WrestleMania et d'affronter Chris Jericho (s'alliant par la suite à Stephanie McMahon, la femme de Triple H) pour le titre.

 

Ce Main-Event de WrestleMania 18 était un match assez correct. Malheureusement, le public était un peu éteint, égosillé physiquement et émotionnellement par Hogan vs. Rock, et il n'était pas du tout impliqué dans ce match pourtant important. Le combat était en plus un peu lent. Mais on peut peut-être se douter que Triple H était en quelque sorte bridé par sa blessure encore présente puisqu'il portait un strap autour de son genou gauche. Ce match n'était pas non plus désagréable à regarder pour autant – bien au contraire – mais le faux rythme constamment présent n'était pas quelque chose de bien entraînant. L'affrontement était globalement bon dans son ensemble mais ce n'était pas digne d'un Main-Event de WrestleMania comme on a pu en voir auparavant.

Conclusions

 

C'était en somme un bon WrestleMania. Ce n'était ni le meilleur de l'histoire ni le pire, mais il a su faire valoir de bons arguments pour nous faire apprécier ce show. Mis à part le DDP/ Christian qui était le plus mauvais match du show, le reste a su être assez convainquant, suffisant à nous faire passer un bon moment.

 

Voilà, c'est tout pour ce quatrième numéro de Back To The Past. On se retrouve donc le mois prochain sur The Alt pour une nouvelle analyse d'un Pay-Per-View de votre choix. D'ici là, portez vous bien et à la prochaine !

Billet d'humeur : Comment expliquer le succès actuel du catch britannique ?

* Voici la question exacte qui m'a été posée sur ask.fm/Felixtaker et dont la réponse mérite meilleure exposition *

 

http://www.progresswrestling.com/wp-content/uploads/2016/03/Marty-Scurll-1000x600.jpgD'abord, doit-on parler du succès du catch britannique ? Est-ce un réel succès ? Et est-ce un succès britannique, ou simplement du catch indépendant situé en Grande-Bretagne ?
Le succès, lui, est culturel plus qu'autre chose. Depuis la mort de World of Sports, le catch britannique (et européen, par extension) n'a jamais tellement compté sur la scène internationale. Il a fallu attendre 2011-2012 pour voir le début de l'émergence de cette nouvelle génération du catch britannique, menée par l'ICW, la PROGRESS, la RPW ou encore la PCW. Outre la croissance et l'expansion progressive de ces promotions, incarnant ce "succès", c'est surtout le nouvelle place qu'il occupe dans le Monde du catch et son influence sur le circuit global. Autrement dit, le catch britannique est aujourd'hui mieux considéré et plus réputé (à la fois, par les fans et les professionnels - promoteurs et talents) que le catch mexicain, l'éternel #3 jusque là (qui garde à peine sa place en ce moment, grâce à Lucha Underground). De plus, en terme de réel succès, ou succès tangible, ce n'est que depuis peu qu'on peut vraiment le constater : PROGRESS qui investit plus de villes et bientôt encore une nouvelle "maison", ICW qui ne cesse de grossir son agenda et s'arroge des grandes salles connues du pays, la RPW et ses nombreux alliances internationales, etc.

Ensuite, ce n'est pas tant le catch britannique qui est la cause de ce "succès", mais bien autre chose de plus complexe. Comme remarqué plus haut, ce "boom" britannique a commencé en 2011-2012 avec la croissance de promotions déjà établies (ICW, RPW-IPW, etc) et l'émergence de nouvelles, plus modernes en leurs sens (PROGRESS et PCW en tête). Cette même période suivant la fameuse "pipebomb" de CM Punk qui a suscité un engouement nouveau, corrélé à une explosion à l'apogée d'Internet et des réseaux sociaux, rassemblant les fans donc favorisant une grande communauté plus accessible, et donnant accès à des contenus et des produits juque là invisibles des yeux non-avertis. Voilà ce qui a permis la renaissance de la NJPW (bien aidé par une "booking team" mieux avisée et des jeunes talents de haut acabit) et l'expansion de telles organisations, comme la ROH ou les promotions principales de Grande-Bretagne, mais aussi un succès (certes, différent des précédents, des années 1980s et 1990s) certain pour la WWE, et d'autres choses (des podcasts comme OSW Review et AE Podcast, s'implantant comme jamais).

Voilà tout ce qui fait ce "succès" du catch britannique.

Back To The Past #3 : WWE No Way Out 2006

Bien le bonjour, et bienvenue pour le troisième numéro de Back To The Past ! Dans cette nouvelle chronique sur The Alt, je vais analyser un ancien Pay-Per-View de votre choix (chaque mois, vous pourrez élire au choix l'un de deux PPVs proposés sur ask.fm/Rollins_Thefuture), à la fois dans son déroulé match-par-match et dans son importance contextuelle.

A propos du PPV …

 

Ce mois-ci, je vais vous parler de No Way Out 2006 qui s'est déroulé il y a dix ans de cela, en pleine 'Road To Wrestlemania' et à 42 jours du 'Showcase Of The Immortals'. Cela tombe bien puisque nous sommes aussi en route pour le plus grand événement de l’année. Ce PPV s'est produit le 19 Février 2006 à la 1st Mariner Arena situé à Baltimore dans le Maryland.

Sur place, ce show – proposé par Smackdown! et son roster uniquement – a attiré 11 000 personnes sur place, dans une salle qui semblait pleine lors de l'événement, et 220 000 téléspectateurs payants (100 000 de moins qu'Armageddon 2005, le précédent Pay-Per-View exclusif à Smackdown!). Depuis 1998 et ce jusqu’à 2009, No Way Out a été à chaque fois le PPV qui précédait Wrestlemania. Il fut ensuite remplacé par Elimination Chamber ("gimmick show" seul à comporter le match éponyme) entre 2010 et 2014 puis Fastlane.


Avant de passer au vif du sujet et de développer un peu plus à propos de ce show, regardons les résultats de cet événement :

- Gregory Helms © b. Brian Kendrick, Paul London, Nunzio, Funaki, Kid Kash, Super Crazy, Psicosis et Scotty 2 Hotty dans un 9-man Cruiserweight Open pour conserver sa ceinture

- JBL b. Bobby Lashley

- Matt Hardy & Tatanka b. MNM

- Chris Benoit b. Booker T © pour devenir le nouveau champion US

- Randy Orton b. Rey Mysterio et gagne sa place dans le Main Event de Wrestlemania 22

- Kurt Angle © b. The Undertaker et reste World Heavyweight Champion


 

Cette carte, ayant un certain potentiel, avait des arguments pour nous offrir un spectacle de qualité. Voyons maintenant si cela a été le cas.

 

Le match-par-match

 

   Le show s'ouvre avec un match de championnat qui opposait Gregory Helms – le champion Cruiserweight de l'époque – à 8 autres adversaires déjà cités précédemment.

Lors du Royal Rumble 2006, un match de cette envergure avait déjà été organisé. A la plus grande surprise de tous, c'était Gregory Helms qui avait remporté le combat alors que celui-ci appartenait à Raw. Quelques semaines plus tard, le champion déclara qu'il pouvait battre tous les lutteurs de la division Cruiserweight de SmackDown. Plus tard, un combat fut signé avec tous ces catcheurs là.

Évoquons maintenant le contenu de ce match d'ouverture. C'était un très bon match pour commencer ce No Way Out 2006, puisque tous les éléments étaient réunis pour avoir une belle bataille. La totalité du combat fut très agréable à regarder mêlant rapidité, voltige et grosses prises. D'ailleurs, Kid Kash nous aura gratifié d'un sublime « Slingshot Hurricanrana » à l'extérieur du ring. En tout cas, il n'y avait aucune place pour l'ennui et ce combat était très divertissant. C'était donc un excellent moyen d'ouvrir ce PPV. C'était le début d'un très long règne pour Gregory Helms, puisqu'il allait durer environ 1 an.


 

   Le combat suivant fut introduit d'une manière surprenante puisque Cristal était dans la zone d'interview en coulisses avant que Finlay ne la rejoigne. Celui-ci n'étant pas content d'avoir de combat dans la soirée, il embarqua Cristal dans le ring avant que Bobby Lashley, puis JBL interviennent. Bobby Lashley s'était débarrassé de Finlay.

Les catcheurs étaient désormais prêts, le combat pouvait commencer.

Ce deuxième match donc, qui opposait Bobby Lashley à JBL, était un assez bon combat dans son ensemble. Il était très physique, plutôt rythmé et bien construit. La durée était convenable puisque cet affrontement a duré 10 minutes environ. D'ailleurs, le côté physique du combat fut bien représenté puisque JBL a terminé le combat en sang. Cependant, une intervention de Finlay lui a permis de remporter la victoire. Cette victoire de JBL a été marquée par la première défaite dans un match en solo pour Bobby Lashley depuis son arrivée à la WWE.


 

   La soirée continue avec un match par équipe ne comptant pas pour les titres entre MNM (Mercury Nitro Melina), les actuels champions et Matt Hardy accompagné d'un partenaire mystère.

Avant le match, les champions avaient lancés un challenge ouvert pour qu'une équipe les affronte dans un match ne comptant pas pour le titre. Matt Hardy a répondu à cette annonce, et Tatanka fut son partenaire mystère.

Ce match entre ces deux équipes était globalement correct. Il était classique tout simplement. A vrai dire, il n'y a pas grand-chose à dire à propos de ce match, si ce n'est la victoire de Matt Hardy et de Tatanka. Ces derniers ont d'ailleurs par la suite obtenu un match pour le titre grâce à leur victoire face aux champions.


 

    Les choses deviennent bien plus sérieuses puisque le match à suivre opposait Booker T à Chris Benoit avec le titre US en jeu.

Alors que les 2 lutteurs s'affrontaient dans un «  Best Of 7 series match », Booker T se blessa au niveau de l'aine. Il fut contraint de choisir des remplaçants pour défendre son titre à sa place. Pendant les matchs de Chris Benoit, Booker T attaqua son challenger à plusieurs reprises. Plus tard, Chris Benoit remporta un Fatal-4-Way match et il devint le nouveau challenger de Booker T. Avant le match, le champion prétendait être encore blessé, pensant que Theodore Long allait le limoger pour ce soir là. Ce dernier n'était pas de cet avis, et il a lancé un ultimatum au champion : Soit il combattait, soit il devait rendre sa ceinture. Booker T voulait déclarer forfait avant le match face à Benoit mais ce dernier trouva un moyen de forcer Booker T à combattre. Le match à finalement eu lieu.

Ce deuxième match de championnat de la soirée était un bon match dans son ensemble. En effet, il était assez équilibré et chaque lutteur a pu montrer ce qu'il savait faire. Le match fut rythmé notamment par les «  German Suplexes » de Chris Benoit ou par les coups de pied superbement exécutés par Booker T. Cet affrontement – intense du début à la fin – s'est conclut par une belle victoire de Chris Benoit par soumission avant de s'avancer à Wrestlemania 22 pour affronter JBL.


 

    Passons maintenant à l'avant dernier combat de la soirée, un affrontement plein d'enjeux puisque Rey Mysterio remettait sa place dans le Main Event de Wrestlemania 22 en jeu face à Randy Orton.

Le Royal Rumble 2006 fut remporté par Rey Mysterio, à la plus grande surprise de tous, en éliminant Randy Orton pour remporter la victoire. Randy Orton tenta par tous les moyens d'obtenir un match face à Rey Rey. Il se moqua notamment du défunt Eddie Guerrero pour forcer Rey Mysterio à lui accorder un match. Une rencontre a donc été mise en place entre les 2 lutteurs avec une place dans le Main Event de Wrestlemania en jeu.

Parlons maintenant du contenu de ce match. Et il faut dire que c'était un très bon combat entre les 2 jeunes lutteurs. Randy Orton aura dominé pendant une majeure partie du match. D'ailleurs, le retour de Mysterio dans le match se faisait attendre. Car il faut dire que la période de domination de Randy Orton était un peu longue. Mais cela a permis de solidifier le retour de Rey Mysterio dans l'affrontement, ce qui aura apporté un bon vent de fraîcheur et de rapidité. Au final, Randy Orton est sorti vainqueur en trichant. Quelques temps plus tard, Rey Mysterio a réussi à obtenir sa place à Wrestlemania. Il remportera d'ailleurs le titre suprême face à Kurt Angle et Randy Orton dans un Triple Threat Match.


 

    Il est temps maintenant de passer au combat que tout le monde attendait, le Main Event de ce No Way Out 2006 qui opposait le World Heavyweight Champion Kurt Angle à The Undertaker.

Lors du Royal Rumble 2006, Kurt Angle se débarrassa de Mark Henry avant d'assister au retour de L'Undertaker dans la foulée. Il lança alors un défi à Kurt Angle pour un match de championnat à No Way Out. Le champion accepta, et le combat fut officialisé ensuite.

Évoquons maintenant le contenu de ce combat tant attendu. Il faut dire que ce fut un match magistral, parfait, unique tant les deux top stars de Smackdown se sont données à fond ! C'était 30 minutes qui étaient aussi rapides que 2 minutes : dans ce match, les 2 protagonistes nous ont fait oublier la notion du temps. Le match était vraiment digne d'un «  5 Star Match ». Cet affrontement était extrêmement partagé et indécis jusqu’à la dernière seconde. Les 2 athlètes nous auront gratifié d'une passe d'armes éblouissante entre «  L'angle Lock » de Kurt Angle et le «  Triangle Choke » de l'Undertaker mis opposition. Ce match fut accompagné de plusieurs «  nearfalls » qui nous auront fait sursauté plus d'une fois. C'était en somme un match excellent.

 

Conclusions

 

Ce No Way Out 2006 était donc un bon prélude à Wrestlemania 22. Il s'est en effet ouvert par un match de haute volée, suivi par d'autres matchs tout aussi intéressants comme le Booker T vs Chris Benoit ou encore le Rey Mysterio vs Randy Orton. Les stars de Smackdown auront clôturé ce PPV de la meilleure des manières avec un Main Event tout simplement sublime. Petit aparté, je vous conseille – si vous n'avez jamais vu le Kurt Angle vs Undertaker de No Way Out 2006 – de vous jeter sur ce match dès que possible, car il en vaut vraiment la chandelle.

 

Voilà, c'est tout pour ce troisième numéro de Back To The Past. On se retrouve donc le mois prochain sur The Alt pour une nouvelle analyse d'un Pay-Per-View de votre choix. D'ici là, portez vous bien et à la prochaine !

 

EXCLU : Interview de Sturry & Ludivine de "C'est ça le catch"

Cclc

Après une arrivée prometteuse à la Fédération Française de Catch Professionnel (FFCP), Philippe 'Sturry' Marciniak l'a quitté aussi vite à la suite d'une nouvelle controverse signée Marc Mercier, le patron de la FFCP. Créateur de la chaîne YouTube qui monte dans le milieu du catch français, "C'est ça le catch", il est aussi l'animateur de l'émission radio éponyme - en compagnie de sa partenaire, Ludivine. The Alt les a interviewé tous les deux pour quelques questions :

(Vous pouvez aller sur leur chaîne YouTube et leur web radio, en cliquant sur les liens proposés)

 

Kermit Splash (Cesaro Guy) : Comment as-tu découvert le catch ?

Ludivine : Pour ma part, ma découverte du catch s'est déroulée en deux phases. Plus jeune je regardais le catch sur Canal + avec ma famille, et puis j'ai fini par complètement l'oublier. Ce n'est qu'en 2007 (avec la vague catch sur NT1) que je l'ai redécouvert et ça m'a fait comme un flash. Je regarde aussi ce qu'il se fait au niveau du catch français.

Sturry : C'est avec mon père que j'ai partagé mes premières heures de fan de catch. A l'époque, il était diffusé sur Canal + et c'est vite devenu pour moi un rendez-vous immanquable. Je devais avoir 12 ans quand je regardais des mecs comme Dean Malenko, Eddie Guerrero et Chris Jericho à la WCW. Par la suite, avec l'arrivée d'Internet, j'ai fait la connaissance d'autres fans et j'ai ainsi découvert tout un tas d'autres styles de catch à travers le monde (Japon, Angleterre, etc...). Aujourd'hui la flamme est toujours présente !

 

Quelles sont ta fédération US et ta fédération française favorites ?

Ludivine : Aux États-Unis, c'est sans aucun doute la PWG. C'est pour moi la meilleure fédé indy au monde. Elle arrive toujours à me surprendre et les performances des athlètes sont impressionnantes. En France, je dirais Ouest Catch car [les promoteurs] cherchent sans cesse à produire des shows de qualité.

Sturry : Jusqu'en 2014, j'étais très fan de ce que faisait la Tiger Pro Wrestling. Il y avait un aspect plus combatif dans les matchs. A l'heure actuelle, comme Ludivine, je dirais Ouest Catch. Ils ont de très bons tauliers pour produire les shows.

 

Quels sont tes lutteurs favoris ?

Ludivine : J'ai un peu de mal à me focaliser sur un lutteur en particulier, j'ai d'autres centres d'intérêt en dehors du catch. Pour en choisir un seul, je vais répondre Ricochet [aka Prince Puma à la Lucha Underground]. J'adore son in-ring... et aussi son physique, mais je déteste son masque à LU.

Sturry : Je ne vais pas en citer un seul, mais plutôt trois. Le premier serait Dean Malenko. C'est un excellent technicien et j'adore ce style de lutte. Le second peut faire sourire, mais j'aime beaucoup ce que fait Colt Cabana. Il a un côté fun et très polyvalent que j'admire. Le dernier, ce sera Ric Flair. A mon sens, il a révolutionné le monde du catch par son charisme. Je dis souvent de Flair qu'il « pue le charisme ».

 

Si je te dis « légende » ?

Ludivine : Le lutteur qui me vient directement à l'esprit c'est Bret Hart. Je trouve qu'il a un air touchant et j'aime le côté « familial » chez les Hart.

Sturry : Pour moi ce sera Ric Flair, pour son charisme, son in-ring, les Four Horsemen et encore un tas d'autres raisons.

 

Quelle est ta rivalité favorite ?

Ludivine : C'est une rivalité qui a eu lieu sur le circuit indy (et qui continue aujourd'hui encore à la WWE) entre Kevin Steen (Kevin Owens) et El Generico (Sami Zayn). Je suis moins fan de Steen vs Owens, mais je trouve que El Generico vs Zayn est juste hallucinant.

Sturry : Whoua ! Il y en a vraiment beaucoup. Je vais en donner trois qui « balayent » plusieurs générations. La plus récente est sans conteste la rivalité entre CM Punk et John Cena. On avait l'opposition parfaite entre l'anti-système et la star incontestée. Punk était l'équivalent de SCSA [Stone Cold Steve Austin ; ndlr] et Cena jouait le jeu à fond (pour moi c'est le meilleur lutteur des années 2000s). J'aurais voulu que cette rivalité s'achève à WrestleMania.

En faisant un petit saut dans le passé je peux citer la rivalité entre HBK et Jericho. Les deux étaient souvent comparés à distance et leur premier affrontement à 'Mania était énorme à voir.

Encore plus loin dans le passé, il y a la « feud » entre Jerry Lawler et Andy Kaufman.

 

♦  EXCLU : Interview avec Hellmer Lo'Guennec (APC)  ♦

 

Si tu devais retenir un seul moment du catch et en oublier un autre ?

Sturry : Mon moment à retenir serait sans hésiter la victoire de Lesnar à WrestleMania 30. Pendant plus de 20 ans, l'Undertaker aura écrit l'Histoire de ce PPV et au terme de son combat, on aura eu une émotion énorme pour un seul moment. Les fans ne s'y attendaient pas.

Il y a une affaire qui me dérange beaucoup dans ce sport, celle de Chris Benoit. Le mec était très doué et il aura fait beaucoup pour ce business, mais ses actes ont mis une claque à « l'industrie » du catch. C'est pourquoi j'aimerais oublier ce passage de l'histoire.

Ludivine : Il y a de cela quelques années, il y a un segment qui m'a beaucoup plus. C'était les débuts de la Nexus à RAW. Pour moi, ils étaient sept rebelles qui en voulaient ! Maintenant NXT n'a plus rien à voir avec ce qui se faisait à l'époque.

Ce que j'aimerais retirer de ma mémoire ce serait les Divas d'il y a plusieurs années. Je parle du temps où elles faisaient des combats en bikini, des chatouilles et des bains de boues entre elles. Je trouve ça frustrant pour les lutteuses et le pire c'est que le public attendait vraiment ça.

 

https://pbs.twimg.com/profile_images/703936264987398144/qhO8Kkw-.jpgPlutôt action physique ou verbale ?

Ludivine : Je vais faire simple, si je veux de l'action je regarde la PWG et si je veux voir des moments au micro je regarde la WWE.

Sturry : Je vais répondre comme Ludivine. En ce moment on ne regarde pas RAW pour le catch, mais pour le déroulement des « storylines ». A la PWG, c'est le in-ring qui est largement mis en avant.

 

Quel ton dernier grand moment d'émotion en lien avec le catch ?

Sturry : Le discours de Daniel Bryan, ce mec est un vrai passionné et tout le monde l'a ressenti.

Ludivine : Également le discours de Bryan. En seulement 5 ans, il aura remporté toutes les ceintures de la WWE (sauf celle des Divas évidemment), c'est juste incroyable.

 

Quelles sont les prises de catch que tu adores, mais que d'autres n'aiment pas du tout ?

Ludivine : J'adore les prises flashy qui ne servent à rien.

Sturry : Pour le coup il y a une prise que j'aime bien, mais que personne ne trouve crédible. C'est le coup de pouce [Samoa Spike ; ndlr] du regretté Umaga. Je trouve qu'il colle très bien à son personnage.

 

Quelle est pour toi la meilleure musique d'entrée de tous les temps ?

Ludivine : Déjà je trouve que les thèmes musicaux de la WWE sont en général bons. J'aime beaucoup celui de Edge (« Metalingus » de Alter Bridge) mais j'aime encore plus le thème de l'Evolution, car je suis une grande fan de Motorhead.

Sturry : Pour moi ce sera le premier thème de Shawn Michaels. J'aime aussi celui du 'Taker et plus récemment celui d'Asuka. Ces thèmes collent parfaitement aux personnages.

 

Que penses tu du catch par équipe ?

Ludivine : J'aime bien, les matchs sont souvent cool et bien construit. Par contre, je préfère quand il y a un équilibre entre les deux co-équipiers.

Sturry : Je suis un grand fan des Tag Team matches et je trouve que les titres ne sont pas suffisamment valorisés, ce qui est vraiment dommage. Tully Blanchard/Arn Anderson et The Rockers sont mes équipes favorites.

 

Comment qualifierais tu un mauvais fan de catch ?

Sturry : Je ne sais pas si avec le temps je suis devenu un « mauvais » fan de catch. Après tant d'années à regarder ce sport je suis devenu très analyste. Est-ce qu'un « smart fan » est un bon fan ? Je ne suis pas sûr.

Ludivine : Ce serait quelqu'un qui « ne fait pas vivre le catch ». Je vais m'arrêter là, car je n'aime pas trop émettre un jugement.

 

D’où vient le CCLC (C'est Ça Le Catch) ?

Sturry : Je dirais que c'est venu de mes nombreux trajets en tant que catcheur et c'est vite devenu un réflexe pour moi de dire ça, c'était une sorte de running gag. L'avantage c'est que l'on peut le ressortir à n'importe quel moment quand on parle de catch avec d'autres personnes.

 

Comment vous est venue l'envie de faire de la radio ?

Ludivine : Le patron de Radio Banquise et Rudy (le 3e membre de l'équipe de CCLC FM) donnaient des infos et l'actualité en lien avec le catch. Nous avons reçu une invitation de catch FM et durant la même période où N'Catch était en déclin.

Sturry : Le format audio est excellent et j'adore ce que faisait Norbert Feuillan avec la FHCA (Folle Histoire du Catch Américain) c'est le premier français à avoir fait des podcasts sur le catch. Par la suite, Rudy est venu nous proposer une nouvelle émission sur les ondes consacrée au catch. Nous étions donc deux hommes, puis Ludivine est venue rejoindre l'équipe. Elle interagit avec les auditeurs sur Twitter et nous apportes un regard féminin sur le catch, ce qui crée une certaine diversité. L'émission a eu du mal à démarrer, car nous n'avions pas les techniques pour faire de la radio. Le programme monte progressivement , car nous y mettons beaucoup d 'énergie (nous devons suivre beaucoup de shows) et grâce à la radio nous avons une diffusion plus large. A l'heure actuelle nous sommes les seuls sur les ondes FM à parler de catch.

Il était une fois au Japon : La JWP (et ses descendantes)

Il y a encore quelques années, être une catcheuse au Japon était loin d'être de tout repos. Une catcheuse n'avait pas le droit d'avoir de relation amoureuse ou sexuelle, de boire de l'alcool, de fumer ou de prendre de la drogue, de plus elle devait prendre leur retraite alors qu'elles avaient encore une vingtaine d'année (24, puis 26, et enfin 30 ans). De plus il fallait plaire à Takashi Matsunaga, le président de la seule fédération de catch féminin du Japon, la All Japan Women's Pro-Wrestling (ou AJW pour faire court), si l'on oublie l'éphémère division féminine de la IWE entre 1979 et 1981. C'était de cette manière que Takashi Matsunaga s'assurait d'avoir des shows de qualité, et un renouvellement de son "roster" régulièrement. Mais une fédération est venue changer tout cela, il s'agit de la Japan Women's Pro-Wrestling.

la Première Reine de la "Joshi Puroresu", Jackie Sato

Pour comprendre pourquoi la Japan Women's Pro-Wrestling a pu se faire une place aux côtés de la AJW aussi facilement, il faut déjà savoir qui est Jackie Sato, l'une des fondatrice de la JWP. Et pour cela on doit remonter aux premières heures de la AJW, avant que la AJW ne deviennent réellement populaire, avant que la qualité de ses shows ne lui amènent des fans de catch, et avant que les catcheuses/chanteuses n'amènent les jeunes filles japonaise à s'intéresser au catch, au milieu des années 1970.

C'est à cette époque que Jackie Sato a fait ses débuts sur les rings, en 1975. Au départ elle n'attire pas vraiment l'attention, et tous les yeux se tournent plutôt vers Mach Fumiake, une catcheuse/actrice, qui finit par remporter le titre majeur à l'âge de seize ans. Mais voilà, Mach Fumiake décide de quitter le monde du catch pour se concentrer sur sa carrière d'actrice. Or à la même période, Jackie Sato commence à former une équipe avec une autre jeune catcheuse de la AJW, Maki Ueda (sur la photo ci-contre, Jackie Sato est celle avec la rose dans la bouche, l'autre c'est Maki Ueda), créant ainsi les fameuses The Beauty Pair.

The Beauty Pair, en parallèle de leur carrière de catcheuse, vont former un duo musicale très populaire et très connu au Japon. Grâce à leur carrière musicale, elles vont attirer à la AJW de nombreuses jeunes filles qui ne s'intéressait pas au catch jusque là. Jusqu'à sa fermeture, la AJW va maintenir cette traditions des catcheuses/chanteuses, avec plus ou moins de succès (comme les Crush Gals, Aja Kong, Manami Toyota et Toshiyo Yamada, Devil Masami, les JBAJaguar Yokota, ou encore Kiss no Sekai (Momoe Nakanishi, Nanae Takahashi, Kayo Noumi et Miho Wakizawa) parmi tant d'autre), afin de continuer à attirer un public de jeunes filles. Ce qui lui permet d'attirer une large quantité de fans, mais aussi de ne pas avoir à chercher longtemps pour renouveller le "roster".

The Beauty Pair, sont aussi à l'origine de l'intérêt des fans de bon catch dans la "Joshi Puroresu",  dès le milieu des années 1970, Jackie Sato et Maki Ueda, ainsi que d'autres catcheuses de leur génération comme Shinobu Aso, Yumi Ikeshita, Nancy Kumi ou encore Tomi Aoyama, vont proposer certains des premiers grands matchs de l'histoire de la "Joshi Puroresu", on peut par exemple citer la célèbre rivalité entre The Beauty Pair et The Black Pair (Shinobu Aso et Yumi Ikeshita). Cette rivalité va poser les bases pour presque tout ce qui va arriver en "Joshi Puroresu" dans les années qui suivront, cette rivalité est même l'une des premières grosses rivalités entre des japonais "face" et des japonais "heel". Que ce soit chez les femmes ou chez les hommes, jusque là, le schéma du méchant "gaijin" contre le gentil japonais était encore bien souvent appliqué.

En 1979, à cause de la règle de la AJW qui veut que les catcheuses prennent leur retraite à un jeune âge, Maki Ueda prend sa retraite, au terme d'un match de plus de 40 minutes contre sa plus grande alliée, Jackie Sato. Quant à elle Jackie Sato, qui était alors championne majeur de la AJW, va finir par prendre sa retraite après avoir perdu son titre dans un match contre celle qui prendra sa place au sommet de la fédération, la légendaire Jaguar Yokota en 1981. En résumé The Beauty Pair ont permis à la AJW et à la "Joshi Puroresu" en général (vu qu'à cette époque il n'y avait que cette fédération qui proposait du catch féminin au Japon) de trouver un large public, mais aussi de pouvoir s'immiscer dans la pop culture japonaise "mainstream", permettant ainsi la popularité hors du commun des Crush Gals dès 1984. Mais elles ont aussi posé les bases de ce qui deviendra la "Joshi Puroresu" tel qu'on la connaît peaufiné par Jaguar Yokota à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Tout en inspirant au passage toute une génération à devenir catcheuse, tel que Jaguar Yokota, Devil Masami, Chigusa Nagayo, Lioness Asuka, Dump Matsumoto, Mimi Hagiwara, Itsuki Yamazaki, Noriyo Tateno ou encore Jumbo Hori. Toutes ces catcheuses ayant été entraînée par Jackie Sato, et toutes les grandes catcheuses ayant fait leurs débuts entre 1985 et la fin des années 1990 ont été entraîné soit par Jackie Sato, soit par Jaguar Yokota, soit par Devil Masami.

La Japanese Women's Pro-Wrestling originale

En 1986, Jackie Sato décide de sortir de sa retraite, mais s'approchant de la trentaine, c'est impossible pour elle de revenir à la AJW. à cette époque la "Joshi Puroresu" vivait un âge d'or notamment grâce à l'énorme popularité des Crush Gals, la AJW réalisait des records d'audience pour le catch japonais qui tiennent encore aujourd'hui. De plus jusqu'à sa retraite forcé à cause d'une blessure, Jaguar Yokota était considérée comme la meilleure catcheuse au monde, homme comme femme par beaucoup de japonais et donnait des matchs à couper de souffle qui sont devenu des classiques depuis. C'est dans ce contexte que Jackie Sato décide de créer sa propre fédération, la Japanese Women's Pro-Wrestling.

Mais pour créer la première fédération de "Joshi Puroresu" qui oserait rivaliser avec la géante AJW (qui à cette époque dominait même la NJPW et la AJPW), Jackie Sato n'est pas seule. Elle est aidée et accompagnée de trois autres personnes, Nancy Kumi, elle aussi une ancienne catcheuse de la AJW, Rumi Kazama une ancienne kickboxer qui fait pour l'occasion ces premiers pas dans le catch, et Shinobu Kandori une ancienne judokate, qui comme Rumi Kazama fait ici ses débuts, mais qui sont déjà bien connue au Japon. La JWP a pour objectif de pouvoir rivaliser avec la AJW, et pour y arriver compte sur un système centré sur ses "quatre Reine Célèste", comme la JWP aime à surnommé ses quatre top stars, qui sont celles cités précédemment. De plus la JWP espère pouvoir compter sur les élèves qui sortent tout juste du dojo et qui contrairement à Shinobu Kandori ou Rumi Kazama ne sont pas déjà connue du public, comme les futures Cuty Suzuki ou Plum Mariko. La JWP profite également des règles stricts d'acceptation au dojo de la AJW, pour faire venir des catcheuses qui n'avait pas été acceptés au dojo comme une jeune Mayumi Ozaki qui n'avait été accepté car elle était trop petite pour les critères du dojo (la limite était à 1M60, Ozaki en faisait 1M55), ou encore une certaine Chieko Suzuki, qui deviendra Dynamite Kansai. La JWP réussit même à ramener des anciennes gloires de la AJW, ayant atteint l'âge limite, comme Devil Masami en 1988, ou Itsuki Yamazaki et Noriyo Tateno en 1989.

Mais la principale différence entre la JWP et la AJW à cette époque, est que la JWP n'a pas toutes ces règles qui imposent des limites aux catcheuses, les catcheuses peuvent avoir un petit ami, elles peuvent fumer, boire de l'alcool, et surtout prennent leur retraite comme elles ont envie. Enfin dans les faits, les catcheuses de la JWP veulent prouver qu'elles sont au moins aussi bonnes que les catcheuses de la AJW et comme leurs voisines de l'autre fédération de "Joshi Puroresu" passent beaucoup de temps à s'entraîner, et se consacrent presque exclusivement au catch. Mais officiellement les catcheuses de la JWP peuvent vivre la carrière qu'elle souhaite.

Malgré toutes ces bonnes intentions, la gestion de la JWP est loin d'être excellente. Bien souvent des plans été fait pour être annulé avant de pouvoir vraiment être mis en place. On peut par exemple citer le fait qu'avec la création de la Frontier Martial-Arts Wrestling par Atsushi Onita (qui à l'origine ne devait pas être une fédération de catch "Hardcore"), la JWP devait devenir la division féminine de la FMW, mais le projet a été annulé en cours, Onita s'est donc retrouvé uniquement avec des "rookie" sans aucune expérience (et sans réel entraînement) comme Shark Tsuchiya, Crusher Maedomari ou encore Bad Nurse Nakamura et a été obligé d'aller chercher des anciennes jeunes catcheuses de la AJW, qui avaient été viré faute de talent, à savoir Reibun Amada, Combat Toyoda et Megumi Kudo (qui deviendront trois des catcheuses "Hardcore" les plus connus de l'histoire, surtout la dernière). A un moment, la JWP aurait également du se rapprocher de la UWF, mais là encore ça ne s'est pas fait, causant ainsi des troubles dans les vestiaires, menant notamment au départ de l'un des entraîneurs, Gran Hamada.

En réalité ces problèmes dans la direction de la JWP était issu de trouble internes entre les quatres chefs de la fédération (surtout entre Shinobu Kandori et Jackie Sato). À force de vouloir trop bien faire en ne pas donnant le pouvoir à une seule personne ça leur a porté préjudice, c'est une autre différence entre la JWP et la AJW. À la JWP, quatre personnes prenaient les décisions, à la AJW, Takashi Matsunaga donnait ses ordres directement à ses catcheuses ou à ses propres frères. Ces rivalités entre dans la direction mène à un "shoot" (un match qui est devenu un combat réel) entre Shinobu Kandori et Jackie Sato. À la suite de ce match Jackie Sato prend sa retraite définitivement, de plus Shinobu Kandori est viré de la JWP la même année, Shinobu Kandori décide alors de devenir une "freelancer". Mais ça ne met pas fin aux dissensions, surtout entre Jackie Sato et Rumi Kazama. Toutes ces disputes mènent en 1992 à la fermeture de la JWP, et à la création de deux nouvelles fédérations : la Ladies Legend Pro-Wrestling (aujourd'hui Ladies Legend Pro-Wrestling X) par Rumi Kazama, et la JWP Project (aujourd'hui JWP Joshi Puroresu) par Jackie Sato.

La JWP Project

Quelques mois après la fermeture de la JWP, Jackie Sato créer sa nouvelle fédération, avec l'aide de l'ancien annonceur de la JWP, qui reprend également son rôle dans cette nouvelle fédération, la JWP Project. Comme sa prédecesseur la JWP Project, espère rattraper la popularité de la AJW. Jackie Sato compte ainsi sur des anciennes stars de la AJW l'ayant rejoint comme Devil Masami, ou sur les jeunes catcheuses ayant fait leur début à la JWP depuis 1986, comme Mayumi Ozaki, Dynamite Kansai, Cutie Suzuki, Plum Mariko ou encore Hikari Fukuoka, qui vont devenir de véritable légendes.

Mais la JWP Project, ne compte pas uniquement sur son "roster" plein de talent pour devenir un véritable équivalent de la AJW, rapidement la fédération se met à innover, en inventant par exemple le "Dead Heat Match" un type de match dans lequel le traditionnel tombé en compte de trois est remplacé par un simple compte de deux. Ou encore les biens plus connus "Street Fight Wild Dress", un "Street Fight" comme le proposait déjà la FMW depuis quelques années, mais ou les catcheuses sont habillés en tenue de ville (Mayumi Ozaki deviendra une grande adepte de ce type de match, obtenant même le surnom de 'Pure Wild Queen of the Street Fight'), ce type de match va se démocratiser pour tout les "Street Fight" de la "Joshi Puroresu" des années 1990 et est encore parfois utilisé par la JWP ou même par la OZ Academy (la fédération de Mayumi Ozaki).

En fin d'année 1992, la JWP s'allie avec la AJW, la nouvelle alliance se montre dès Novembre 1992, lors d'un show de la AJW 'Dream Rush', ou Dynamite Kansai et Mayumi Ozaki, affrontent les championnes par équipes de la AJW, Manami Toyota et Toshiyo Yamada, dans le premier match d'une série devenue iconique. Ce match lance la désormais célèbre rivalité inter promotionnel dans la "Joshi Puroresu", qui voit s'opposer les catcheuses de la AJW, à celle de la JWP, de la LLPW, et celle de la division féminine de la FMW, afin de montrer quelle était la meilleure fédération de catch féminin du Japon.

Enfin ce n'est que sur le papier, car dans la réalité, les tensions entre la direction de la JWP et la direction de la LLPW sont encore très forte, et les deux fédérations refusent de travailler ensemble, ce n'est que sur certains shows de la AJW, comme les excellents 'DreamSlam' que l'on retrouve des catcheuses de la LLPW et de la JWP sur le même show, mais jamais dans le même match. Malgré ces problèmes internes, la rivalité produit beaucoup de match devenu de véritable classique, du côté de la JWP, on compte par exemple la trilogie entre l'équipe de Mayumi Ozaki et de Dynamite Kansai, et l'équipe de Toshiyo Yamada et de Manami Toyota, pour les titres par équipes de la AJW, les deux matchs entre Manami Toyota et Hikari Fukuoka, ou le match entre Las Cachorras Orientales au complet (Mita, Shimoda, Minami, Hokuto) et des catcheuses de la JWP. Du côté de la FMW, Megumi Kudo et Mayumi Ozaki auront une rivalité, qui va se clôturer en Avril 1997, dans un "Barbed Wired Match", seulement quelques jours avant la retraite de Megumi Kudo.

Mais le plus gros apport de la JWP à cette rivalité est sans aucun doute les 'Thunder Queen Battle', deux shows, que l'on pourrait considéré comme les 'DreamSlam' de la JWP (pour faire un parallèle avec la AJW). Comme les 'DreamSlam' les 'Thunder Queen Battle' se concentre sur la rivalité inter promotionnel, mais à l'inverse des 'DreamSlam', les catcheuses de la LLPW ne sont pas invités. À la place, lors du premier 'Thunder Queen Battle', la JWP va créer un nouveau type de match, le "Thunder Queen Battle Match", une sorte de "Iron Man Match", mais avec deux équipes de quatre (en l'occurence l'équipe qui représente la AJW et celle de la JWP), sauf que le match démarre avec des "round" en un contre un pendant les 20 premières minutes, entre les catcheuses qui forment chaque équipe. L'équipe qui gagne est celle ayant fait le plus de tombé ou de soumissions, au bout d'une heure. Ce match est souvent considérée comme le meilleur de l'histoire de la JWP. Mais le second 'Thunder Queen Battle' n'est pas à plaindre non plus, bien que le match éponyme n'est pas présent, bon nombre de classique ont eu lieu lors de ce show, comme le second Manami Toyota contre Hikari Fukuoka, le premier match entre Mayumi Ozaki et Akira Hokuto, le Dynamite Kansai contre Kyoko Inoue ou encore le match par équipe entre Devil Masami et Plum Mariko contre Chigusa Nagayo et Cuty Suzuki.

La popularité de la JWP est telle qu'elle obtient une visibilité télévisé nationale dès 1993, et des jeux vidéo sont même édité sur la JWP, comme Pure Wrestle Queens, ou Cutie Suzuki no Ringside Angel, le second est centré sur la catcheuse Cutie Suzuki, une catcheuse, qui était très populaire, qui en plus de compter sur son talent, jouait de son physique, de la même manière que sa rivale de la AJW, Takako Inoue (du moins avant son "heel turn"). Des catcheuses de la JWP sont également invité par la AJW pour 'Big Egg Wrestling Universe' le seule show de "Joshi Puroresu" au Tokyo Dome à ce jour. La JWP continue de prendre de l'importance dans les années qui suivent, Dynamite Kansai allant même jusqu'à battre Aja Kong pour remporter le titre majeur de la AJW, un titre qu'elle conserve pendant plusieurs mois avant de le perdre contre Manami Toyota. La JWP est également la première fédération de catch japonais à se rendre en Chine pour une tournée.

Mais les rêves de grandeur de la JWP vont se transformer en cauchemar dès la deuxième moitié des années 1990. A partir de 1996, plusieurs catcheuses bien établies de la JWP, la quitter pour rejoindre la naissante GAEA Japan de Chigusa Nagayo, comme Mayumi Ozaki, Dynamite Kansai, Devil Masami, et même des jeunes catcheuses comme Rieko Amano (plus connu sous le nom de Carlos Amano). Malgré cela, la JWP peut compter au même moment sur une nouvelle génération très talentueuse et n'ayant pas beaucoup de mal à se faire une place parmi les meilleures jeunes catcheuses du Japon, comme Tsubasa Kuragaki, Kanako Motoya, Tomoko Miyaguchi (la future Ran Yu-Yu) et bien sur Tomoko Kuzumi (la future Azumi Hyuga). Cette dernière se fait remarquée dès 1996, lors du 'Junior All Stars' un show commun entre plusieurs fédérations de "Joshi Puroresu" censé promouvoir les jeunes catcheuses, avec un match contre Yoshiko Tamura une jeune catcheuse de la AJW. Et en affrontant celle qui était alors le visage de la AJW, Manami Toyota, dans un match lors d'un show de la JWP au Ryogoku Kokugikan.

Le cauchemar s'intensifie pour la JWP le 15 Août 1997, un match par équipe est organisé entre Mayumi OzakiCommand BolshoiRieko Amano et Plum MarikoMayumi Ozaki porte une "Powerbomb" sur Plum Mariko, à cause de sa chute Plum Mariko, qui avait déjà des problèmes au cerveau depuis quelques mois, décède. Elle est la première catcheuse à mourir sur un ring au Japon, alors qu'elle était tout juste âgée de 29 ans. Plum Mariko était l'une des "midcarder" les plus populaires et les plus talentueuses de la JWP, connu pour ses nombreuses prises de soumissions et son "mat wrestling", s'opposant ainsi à la plupart des autres catcheuses de son époque qui se focalisait sur un style de "brawler", ou de "High-Flyer". Sa mort va profondémment marquer Mayumi Ozaki, les deux s'étaient entraîné ensemble en 1986. Ozaki va définitivement quitter la JWP après cela, pour se concentrer sur la GAEA, et va commencer à promouvoir les shows sous la bannière de la OZ Academy. Sa mort aura quand même permis à la JWP et à la LLPW de renouer des liens. Après sa mort beaucoup de fédérations lui rendent hommage, comme la AJW qui l'introduit à son "Hall of Fame" aux côtés de grands noms comme Jaguar Yokota, Devil Masami ou encore Jackie Sato, la JWP, la LLPW et la OZ Academy tiennent un show annuel en son hommage. De plus à cette époque beaucoup de catcheuses de la JWP prennent leur retraite, comme par exemple Cutie SuzukiHiromi Yagi ou encore Candy Okutsu en 1997, et même Hikari Fukuoka en 1999, qui était devenue le nouveau visage de la fédération, depuis les départs de Dynamite Kansai et de Mayumi Ozaki. Toujours en 1999, Jackie Sato décède d'un cancer à l'estomac, et la JWP perds son contrat télévisé. Après toutes ses mésaventures, la JWP finit par fermer ses portes en 2000.

La JWP Joshi Puroresu

Cependant il ne faut pas attendre longtemps pour que la JWP revienne sur le devant de la scène, recréer par une ancienne catcheuse de la JWP Project, Command Bolshoi (ou Bolshoi Kid de son ancien nom), sous le nouveau nom de JWP Joshi Puroresu. La nouvelle JWP reprend les anciens titres de la JWP Project, le logo, etc. La JWP Joshi Puroresu, sert en quelques sortes de plaque tournante pour la "Joshi Puroresu", qui est alors en crise, avec la fermeture en 2005 de la AJW et de la GAEA. Ce rôle est permis grâce au talent et à la célébrité de sa top star, Azumi Hyuga (qui était connu jusqu'en 1999, sous son vrai nom, Tomoko Kuzumi), qui avait lutté à la ARSION ou encore à la NEO, et qui n'était pas uniquement connu par les fans de la JWP. Pendant toute la décennie 2000, Azumi Hyuga porte la JWP sur ses épaules. De plus la JWP travaille beaucoup avec d'autres fédérations, comme la SUN (une fédération créer et dirigé par Nanae Takahashi, qui comptait dans son "roster" plusieurs futures catcheuses de la STARDOM comme Natsuki*Taiyo), avec la rivalité entre les deux fédérations, la Senjo de Meiko Satomura, qui tourne surtout autour d'une rivalité entre Azumi Hyuga et Meiko Satomura, après que la première ait brisé l'orbite de la seconde d'un coup de genou pendant un match par équipe, ou encore avec la NEO qui tourne autour de la rivalité de longue date entre Azumi Hyuga, et le visage de la NEO, Yoshiko Tamura. La JWP fait également venir beaucoup de "freelancer" comme Amazing Kong, Ayumi Kurihara, les sœur Shirai, la JWP propose même un match revanche entre Manami Toyota et Azumi Hyuga, dix ans après leur premier match.

Malgré son "roster" plein de bon talent tel que Azumi Hyuga, Command Bolshoi, Leon, Kayoko Haruyama, de jeune plein d'avenir comme une certaine Arisa Nakajima, et la venue de "freelancer" et de catcheuse d'autre fédérations pleine de talent comme Ayumi Kurihara, Manami Toyota, Nanae Takahashi, Yoshiko Tamura ou Yumiko Hotta. La JWP n'est plus que l'ombre d'elle même au niveau de la popularité, elle se retrouve à donner des shows devant seulement des centaines de fans. Pour combler le manque de fans, et le manque de visibilité dont fait face la "Joshi Puroresu" à cette époque (seul quelques shows sont diffusé à la télévision), la JWP tient beaucoup de petits shows, ayant peu de match (trois, quatre ou cinq) avec des stipulations s'apparentant à des "Comedy Match", comme des "Battle Royale" avec des costumes et toute sorte d'autres petits matchs, ces shows ne sont pas télévisé. Ces shows sont une sortes de traditions à la JWP, puisqu'on pouvait déjà en voir dans les années 1990. Mais ils servent, surtout dans les années 2000, à fideliser un public qui se sentirait donc plus proche des catcheuses, et ce même si ce public est assez réduit.

La JWP semble avoir trouvé une manière d'avancé, une manière qui ne permet pas de devenir une fédération de très grande envergure, comme peut l'être la NJPW, mais qui lui permet de survivre, ou de ne pas disparaître dans les abîmes des toutes petites fédérations indépendantes japonaises. Mais en 2009, Azumi Hyuga décide de prendre sa retraite à cause de problème au genou, or celle qui avait été choisit pour lui succéder ainsi que sa protégée, Arisa Nakajima, avait pris sa retraite un peu avant. La JWP décide alors de se reposer sur Kayoko Haruyama qui était en quelque sorte la numéro deux de la fédération. Les plans reviennent à la normal lorsque Arisa Nakajima fait finalement son retour sur les rings quelques années plus tard, il ne lui faut pas longtemps pour reprendre le rôle de sa mentor et s'imposer comme la nouvelle Reine de la JWP, donnant au passage quelques bons matchs que ce soit contre l'une de ses mentor, Yumiko Hotta, ou dans une rivalité transformé en romance contre Kana (Asuka à NXT). Encore aujourd'hui, Arisa Nakajima est un membre clé du "roster" de la JWP. Plus récemment la JWP a fait une alliance avec la OZ Academy de Mayumi Ozaki, cette dernière ayant (pour la première fois de sa carrière) remporté le titre majeur de la JWP en battant la présidente de la JWP, Command Bolshoi. De plus Arisa Nakajima a rejoint le clan "heel" de Mayumi Ozaki (un clan qui terrorisait la GAEA entre 1996 et 2005, puis la OZ Academy depuis 2005), trahissant par la même occasion Command Bolshoi et la JWP. La rivalité entre les deux fédérations se met doucement en place.

La Ladies Legend Pro Wrestling / LLPW-X

Retournons en 1992, pour suivre la branche fondé par Rumi Kazama, à la suite de la fermeture de la JWP originale. Rumi Kazama suivi par une bonne moitié du "roster" part créer la Ladies Legend Pro-Wrestling. Une fédération qui au départ reprenait le même concept que la première JWP. Mais rapidement, la LLPW va créer son propre chemin, une sorte de "Strong-Style" du catch féminin.

Dans son "roster", la LLPW compte beaucoup d'ancienne artiste martial, Rumi Kazama est une ancienne Kickboxeuse, Shinobu Kandori est une ancienne Judokate, Harley Saito à un "background" dans le Karaté, Utako Hozumi avait fait du Shooto (l'art martial créer par Satoru Sayama, alias Tiger Mask I). C'est ainsi que naturellement et sur le modèle de la UWF ou de la NJPW des premiers jours, la LLPW se tourne vers un catch plus proche des arts martiaux et plus "stiff", emmenant avec elles, les autres catcheuses qui n'avaient pas forcement cette légitimité et cet entraînements dans les arts martiaux, comme l'ancienne JBA, Noriyo Tateno, Eagle Sawai, Mizuki Endo ou Miki Handa, qui doivent s'adapter, car les vrais stars de la LLPW sont Shinobu Kandori et Rumi Kazama (et en proportion moindre Harley Saito, Noriyo Tateno, Eagle Sawai et Miki Handa). Mais la LLPW n'en renie pas pour autant l'héritage du catch féminin japonais déjà bien en place, bien au contraire, elle essaie d'adapter cet apport au modèle de la "Joshi Puroresu" déjà instauré dans les années 1980 par Jaguar Yokota ou même Jackie Sato avant. La LLPW est en quelques sortes un préquel à la ARSION, qui fera vraiment un parallèle entre le MMA naissant au Japon et le catch, dès 1997.

Comme la JWP, la LLPW prend part à la rivalité entre les fédérations de "Joshi Puroresu", mais quasiment toute cette partie de la rivalité est oubliée par les fans, au profit d'une partie de la rivalité, celle entre Shinobu Kandori et Akira Hokuto, notamment à cause de leur match au premier 'DreamSlam', souvent cité comme le meilleur match de catch féminin de l'histoire. Leur deuxième match est bien souvent encensé, mais beaucoup moins que le premier, et pourtant il n'en reste pas moins très bon, et ce malgré qu'Akira Hokuto était blessé à la cheville. Mais on pourrait également citer la rivalité entre Akira Hokuto et Rumi Kazama la même année, avec le trop peu connue "Hair VS Hair match", entre Bull Nakano et Shinobu Kandori en 1994, avec le célèbre "Chain Match", ou encore entre Shinobu Kandori et Megumi Kudo de la FMW entre 1996 et 1997, avec les "Street Fight Match" et "Barbed Wired Match".

La LLPW reste derrière la AJW et la JWP au niveau de la popularité, et à part Shinobu Kandori, Rumi Kazama et Noriyo Tateno (et encore cette dernière l'était surtout grâce à son passage à la AJW), elle n'a pas vraiment de grosses stars comme peuvent l'être Akira Hokuto, Manami Toyota, Aja Kong, ou Kyoko Inoue à la AJW, ou Mayumi Ozaki, Dynamite Kansai, Hikari Fukuoka, ou Cutie Suzuki à la JWP. De plus en 1997, des jeunes catcheuses prometteuses comme Michiko Omukai ou Mikiko Futagami (GAMI) quitte la LLPW, pour rejoindre la toute nouvelle ARSION de Aja Kong et Mariko Yoshida.

Malgré tout a la fin des années 1990 et au début des années 2000, la LLPW travaille beaucoup avec la AJW, Shinobu Kandori va même remporter le titre majeur de la AJW en 1998, titre qu'elle défend notamment contre Manami Toyota, mais aussi contre Shark Tsuchiya dans ce que beaucoup considère comme le pire match de la AJW. C'est également à cette époque que Takako Inoue quitte la AJW pour rejoindre la LLPW, au départ pour le "kayfabe" lorsqu'elle créer avec Eagle Sawai et Rumi Kazama un clan "heel" les Black Jokers, rivalisant notamment contre Manami Toyota, puis hors "kayfabe" à partir de 2005.

En 2002, la présidente de la LLPW, Rumi Kazama, décide de quitter le monde du catch pour se tourner vers la vidéo pour adulte. Elle laisse ainsi son poste au visage de la LLPW, Shinobu Kandori. Kandori est alors encore très populaire au Japon, et se met tout le temps en avant comptant très peu sur la popularité des autres catcheuses. De plus beaucoup de catcheuses prennent leur retraite à cette époque, comme Eagle Sawai, Baby-M, Harley Saito, Noriyo Tateno, ou encore Françoise. Tout ces départ ne mettent pourtant pas vraiment à mal la LLPW qui est capable de proposer en 2007 le premier show de "Joshi Puroresu" au Ryogoku Kokugikan depuis le tout début des années 2000. Mais Shinobu Kandori prend à son tour sa retraite, afin de se concentrer sur sa carrière de politicienne (comme The Great Sasuke ou Atsushi Onita avant elle). C'est à cette époque que la LLPW commence vraiment à perdre des fans, comme ce fut le cas dans les années précédentes pour la JWP ou la AJW.

Mais en 2010, avec l'échec de sa carrière de politicienne, Shinobu Kandori fait son retour dans le monde du catch. C'est à cette occasion que la LLPW change de nom pour LLPW-X. Il ne faut pas longtemps à celle que les japonais appellent 'Miss Joshi Puroresu' pour repopulariser la LLPW. La LLPW produit plusieurs shows qui font se déplacer la foule, notamment un autre show au Ryogoku Kokugikan en 2014 pour célèbrer les 50 ans de Shinobu Kandori. Malgré sa popularité certaine au Japon, la LLPW n'est pas dans la situation la plus enviable, elle compte moins de dix catcheuses dans son "roster", et la plupart sont déjà des vétérans ayant au moins 40 ans, elle est forcé de se reposer sur beaucoup de "freelancer", notamment en ramenant des catcheuses de la Gatoh Move Pro Wrestling de Emi Sakura, une fédération basée en Thaïlande, ou en travaillant avec les catcheuses de la Senjo de Meiko Satomura.

Même si la JWP, ou ses descendantes n'ont jamais atteint leur but premier, qui était de rattraper la popularité de la AJW et être une véritable alternative à cette dernière. Elles ont cependant réussi à s'imposer comme deux des fédérations les plus influentes de la "Joshi Puroresu" moderne, en survivant notamment aux heures les plus sombres de la "Joshi Puroresu" au début des années 2000, ce qu'aucune autre fédération n'a pu faire (la OZ Academy n'est devenue une fédération à part entière qu'après la fermeture de la GAEA). Bouleversant au passage les règles de la "Joshi Puroresu" instauré par la AJW dans les années 1960, et si aujourd'hui voir des catcheuses de petites tailles, ou ayant 30, 40 voir même 50 ans est assez courant, ça  n'aurais jamais été possible avant, et des catcheuses mariées et mère de famille comme Jaguar Yokota ou Mariko Yoshida par exemple auraient été forcé de prendre leur retraite, conformément à ce qui est encore en vigueur dans la culture japonaise. Si aujourd'hui, ni la LLPW ni la JWP ne dominent le monde du catch féminin japonais en terme de popularité, elles n'en reste pas moins deux des piliers les plus solides, et ce encore aujourd'hui, près de trente ans après la création de la JWP originale.

Billet d'humeur : Joey Ryan, ce bon vieux "kayfabe" et les médias français

Ce court Billet d'humeur est un peu imprévu pour The Alt. A la base, il devait prendre la forme d'un simple petit coup de gueule sur le Facebook du Bulletin Indy, mais je me suis dit : "pourquoi pas lui donner la présentation qu'il mérite ?". Alors, nous y voilà !
 
Joey ryanAujourd'hui, depuis que Joey Ryan a une deuxième fois passé les frontières de l'Internet mainstream, avec la vidéo le voyant faire sa demande en mariage en plein match*, tous les médias français (de 20 Minutes à RTL, jusqu'à une référence dans TPMP par une animatrice radio de RTL) le qualifie de "catcheur star du porno". Et ce, non pas à cause de sa récente sponsorisation par YouPorn (suite à la première de ses vidéos devenues mainstream, avec l'inaugurale Penis Plex**), mais de part son personnage de "Sleazy Mustache Playboy" ! C'en est tellement pathétique que c'est drôle ...
 
C'est-à-dire que les gens, des journalistes dont c'est le taff de s'intéresser à la vérité des choses, n'ont vraiment aucune curiosité et préfèrent largement se contenter d'un titre avec "Catcheur acteur porno" dedans qu'un truc moins insolite et provoquant, mais bien plus vrai ... Et après, on critique, stigmatise voire humilie les fans de catch les jugeant, pour la grande majorité illégitimement, de gros beauf' sans cervelle et amateurs de musclors huilés en slibard !
 
Comme quoi ce bon vieux "kayfabe" fait toujours son effet, et Joey Ryan et sa nouvelle notoriété ont néanmoins trouvé leur petit succès.
 
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** :
 

Top 10 Storylines : (#1) Tommy Dreamer vs. Raven, le chef d’œuvre de Paul Heyman

Nous sommes à Philadelphie, au milieu des années 1990s. La côte de popularité locale de l'anti-système Extreme Championship Wrestling (ECW) monte en flèche. Le jeune Paul Heyman – connu sur le circuit pour être l'un des meilleurs non-lutteurs à l'écran – détient désormais le « book » depuis plus d'un an. Une année durant laquelle le minuscule territoire de la NWA, Eastern Championship Wrestling, s'est métamorphisé des suites de deux principaux actes fondateurs : le premier 3-Way Dance Match (repris plus tard par la WWF/E sous le nom de Triple Threat, en supprimant son facteur d'éliminations) de l'Histoire du catch, entre Shane Douglas, Sabu et Terry Funk dans le Main-Event de The Night The Line Was Crossed en février 1994 ; et la « shoot promo » inattendue et controversé de l'anti-Ric Flair, Douglas, après sa victoire finale en août au NWA World Heavyweight Championship Tournament proclamant l'indépendance et la naissance de l'ECW.

 

 

Le vent du « hardcore wrestling » souffle donc à plein régime, alors qu'Eddie Guerrero, Dean Malenko, Steve Austin ou encore Rey Mysterio Jr. se suivent sur le ring de l'ECW Arena. Pourtant, le travail le plus accompli de l'ECW de Heyman reste en dehors du ring.

Jusque là mal-aimé du public de Philly, Tommy Dreamer, sort tout juste d'une lourde et longue guerre face à The Sandman, le vrai porte-étendard de l'esprit rebelle de l'ECW (pendant de Sabu, représentant #1 de l'innovation in-ring et du « hardcore »), devenant enfin le « babyface » dont le roster avait besoin. Suite à cela, le jeune Stevie Richards à la personnalité troublée lui présente l'ex-Johnny Polo de la WWF/E (aka Scotty The Body à la WCW), renommé Raven. Lutteur banal sans être mauvais, Scotty est transformé par ce nouveau personnage sombre et excessivement grunge, du look à l'attitude. Mentor de Richards, il dit venir à l'ECW pour régler ses comptes personnels avec Tommy Dreamer. Très vite, il en devient le corbeau, le messager funeste, version non-héroïque de ce que deviendra Sting à la WCW. Formant son entourage The Raven's Nest, il ne cesse de mettre des bâtons dans les roues à la dite star montante locale.

 

http://i.imgur.com/1JjoD2u.jpgIl affirme, pour se justifier, qu'il a connu Tommy dans son adolescence, le dépeignant comme un véritable goujat en particulier envers une de ses anciennes copines, utilisée puis jetée sur le bord de la route tel un mouchoir de papier. Cette jeune femme se révélera être Beulah McGullicuty, la petite-amie devenue top-model de Raven (puis, hors des confinements du « kayfabe », la femme de Tommy Dreamer, une ironie de l'Histoire dans la vraie vie). Revanchard et manipulateur, Raven est pourtant souvent silencieux et extrêmement agressif.

Pendant des mois, il attaque Dreamer et ses rares soutiens, menant son ami Cactus Jack (aka Mick Foley) à le trahir. Et nombreux seront ceux à plaider allégeance au sombre trublion de l'extrême : du géant Brian Lee aux Pitbulls et Dudley Boys, en passant par le futur Gangrel et les controversés Harris Brothers. Puis, au terme de ce violent premier chapitre, Beulah se démarquera enfin de l'influence presque sectaire de son petit-ami : elle lui annonce, forcée, qu'elle est enceinte non pas de lui, mais de Tommy Dreamer. Furieux, il lâche ses chiens sur elle, avant qu'elle ne soit vaillamment sauvé par le père révélé. Un acte de bravoure et de rédemption qui amènera une période transition pour cette longue et complexe rivalité.

 

https://camelclutchblog.com/wp-content/uploads/2010/05/raven-dreamer.jpg Les mois suivants en 1996, Raven (après avoir eu vite fait de remplacer la belle à ses côtés) veut se centre sur lui-même et part en quête du titre suprême, détenu alors par The Sandman. Pour cela, il prend la route qui lui convient le mieux : il lave les cerveaux de sa femme et de son fils, entraînant moments controversés les uns après les autres. Prenant le contrôle de sa famille, puis lui arrachant sa ceinture de champion du Monde poids-lourd, il finira même par le crucifier contre le ring (un angle qui fera fuir de honte Kurt Angle, tout juste sorti la tête haute des jeux Olympiques, vers une compagnie qui reproduira pourtant le même scénario 3 ans plus tard avec The Undertaker et 'Stone Cold' Steve Austin). Il faudra attendre le printemps 1997 pour que le scénario Dreamer vs. Raven reprenne vraiment de l'aplomb (omettant les nombreux matches de championnat entre les deux, durant ce temps), époque de grosses dissensions entre les inséparables Stevie Richards et Raven mais aussi du premier Live Pay-Per-View de l'Histoire de l'ECW, Barely Legal, voyant la dernière grande victoire du vétéran « hardcore » et père spirituel de Tommy Dreamer, Terry Funk.

 

http://41.media.tumblr.com/735ff4553853981375494301f1c52b20/tumblr_nq26siCi381rg89a6o1_1280.jpgDémoli par cette défaite et la démission de son disciple (partant ensuite se découvrir enfin, avec The bWo, parodie à succès de la nWo), le « corbeau » accepte alors un dernier match face à Tommy Dreamer. En réalité se dirigeant vers la WCW, Raven sera donc pour la première fois battu par 'The Heart & Soul of ECW' en juin 1997, dans un Loser Leaves ECW Match lors de WrestlePalooza – dans une fin magistrale qui sera accentuée par l'un des plus grands retournements de situation de l'Histoire du catch, voyant Jerry 'The King' Lawler envahir l'ECW (en contre du défi relevé par l'ECW d'invasion de WWF Monday Night Raw) aux côtés des traîtres Rob Van Dam et Sabu.

… Mais l'histoire entre les deux hommes ne s'arrêtera pas là.

 

 

Outre les nombreux remakes à la WWF/E ou à la TNA, Dreamer (qui aura été la victime de l'une des plus grandes rares erreurs créatives de Paul Heyman, ne profitant pas de tout ce « momentum » pour l'amener au sommet du roster au plus haut de sa popularité) et Raven se reverront pour la première fois sur un ring lors de la première édition d'ECW on TNN en août 1999. Ce soir-là, contre toute attente, Raven sauve Tommy des griffes des infâmes Dudleys (partant à leur tout de la promotion), pour remporter les championnats du Monde par équipe, totalement contre sa volonté … Ou comment l'histoire s'est amusé avec l'Histoire.

Top 10 Storylines : (#2) La révolution tyrannique du New World Order et la métamorphose du 'Stinger'

En pleine guerre des audiences et de domination nationale avec une WWF/E chancelante, la World Championship Wrestling de Ted Turner cherche désespéramment en 1995 le moyen de prendre l'avantage sur son concurrent. Tout ce qu'il fallait au jeune et ambitieux producteur exécutif de WCW Monday Nitro, Eric Bischoff, était une idée de génie.

Une inspiration qu'il trouvera par hasard en séjour chez l'allié nippon de la WCW, New-Japan Pro-Wrestling.

 

Alors qu'il réfléchit aux prochaines acquisitions de Superstars de la WWF/E qu'il pourrait faire après celles précédentes d'Hulk Hogan ou Randy Savage, il observe assis dans une loge VIP de l'immense Tokyo Dome, le Main-Event de Wrestling World 1996 – événement centré sur une guerre inter-promotionnelle opposant la NJPW à l'UWFi, compagnie de « shoot-wrestling » (l'ancêtre du MMA actuel) fondée quelques années auparavant suite à un exode de la New-Japan. C'est en effet là que germe en lui l'idée qui grandira quelques mois plus tard sous la forme du New World Order.

Déterminé à frapper un grand coup, 'Easy E' signe à deux contrats à garantie juteuse deux jeunes top-stars, Scott Hall (aka Razor Ramon) et Kevin Nash (aka Diesel). Débarquant successivement sur les ondes de Nitro en mai, les deux malabars se présentent en outsiders complets, suivant la mise en scène magistrale d'un des plus grands « worked shoots » (suivant le précédent, encore plus énigmatique et surtout terrifiant, de la naissance du 'Loose Cannon' Brian Pillman), faisant mines d'envahir la WCW au nom de Vince McMahon pour éradiquer la compétition.

 

 

Un Main-Event les opposant aux forces suprêmes du roster est donc mis en place pour Bash At The Beach '96, les opposant eux et un troisième homme mystère à Sting, Lex Luger et 'Macho Man'. Et, alors que le match bat son plein en faveur des deux Outsiders, le tout-puissant Hulk Hogan vient à la rescousse des « gentils » … et vous connaissez tous la suite : choquant le Monde entier, le 'Hulkster' trahit Savage et les héros de la WCW qui l'avaient finalement accepté parmi eux, se révélant non seulement comme le troisième envahisseur mais comme le cerveau de cet auto-proclamé « nouvel ordre mondial », plus connu sous le nom de nWo.

Si sur les écrans, la WCW semblait au plus mal, en coulisses tout n'avait jamais allé aussi bien : audiences de folie, ventes records de Pay-Per-Views, arènes « sold-out », stand de goodies dévalisés … La WCW était enfin sur le toit du Monde du catch planétaire !

 

https://i.ytimg.com/vi/k-2ErcdlBSk/maxresdefault.jpgLes semaines qui suivirent verront l'embrigadement de nouveaux membres (de The Giant – aka Paul Wight, The Big Show – à Ted DiBiase & Virgil, en passant par Syxx – aka The 1-2-3 Kid, X-Pac, Sean Waltman – et Randy Savage), la démolition de tout et tout le monde (l'Histoire retiendra particulièrement l'attaque perpétré sur la troupe de Cruiserweights sur un parking, notamment) et la prise de pouvoir d'émissions après émissions. Portant des couleurs plus cool en noir et blanc, contrastant avec son rouge et jaune kitschs traditionnels, le désormais Hollywood Hulk Hogan est installé comme jamais sur le trône – lui-même qui avait douté initialement de la pertinence et de l'efficacité d'un possible « heel-turn » le concernant.

Affrontant 'Rowdy' Roddy Piper, 'Nature Boy' Ric Flair ou encore Lex Luger, le gang du nWo révolutionne tous les codes pré-établis en préparation de son face-à-face final avec le moins traditionnel des « babyfaces » : se sentant comme trahi par ses alliés lors du controversé War Games Match de Fall Brawl 1996, Sting se sépare du reste des représentants de la WCW et, déprimé et frustré, quitte les écrans pour plusieurs semaines.

 

http://static1.squarespace.com/static/534f2441e4b0c64d5e6a8c0e/t/54a5db35e4b07985e367be0e/1420155703127/Au moment de son retour, le fidèle et loyal 'Stinger' est méconnaissable : aperçu dans les ombres des couloirs ou les hauteurs des échafaudages, le nouveau Sting – inspiré du personnage du film « The Crow » – arbore un masque blême de peintures noire et blanche sans expression, une longue veste de cuir et une batte de baseball inquisitrice. Pendant des mois, il menace le nWo et intimide les troupes du Bien qui en lui avaient perdu leur confiance – les sauvant simplement dans les instants les plus difficiles.

Son retour actif sur un ring attendra Starrcade 1997 et sa tant-attendue et préparée confrontation finale contre le champion Hogan. Ressortant grand vainqueur de ce match (malgré une controverse « made in Hogan » avec l'arbitrage de Bret 'The Hitman' Hart), champion du Monde et grand sauveur de la WCW, Sting semblait avoir débarrassé la compagnie de sa vermine la plus durable … C'est là que le véritable cancer de la WCW entra en jeu : les tumultes des politiques internes, menées principalement par Hulk Hogan, ne laisseront pas l'affaire s'enterrer.

 

Ponctué par de nombreux changements de titres en faveur du 'Hulkster', le nWo subsiste comme si de rien n'était, plus massif que jamais, avant de se scinder en deux entités. D'un côté, Kevin Nash devient le leader d'une plus jeune et plus cool nWo, appelé Wolfpac (dont Sting, l'anti-nWo par excellence, fera malheureusement partie) ; et de l'autre, Hogan conserve son leadership au sein de la faction noire et blanche, Hollywood.

Un bon remue-ménage qui provoquera la fin de la légendaire série d'invincibilité de l'enfant prodigue Bill Goldberg et nous offrira l'infâme « Fingerpoke of Doom », le soir de la dernière confrontation à armes égales entre Nitro et RAW Is War.

Mais sur ces cendres bien décevantes subsiste encore et toujours un héritage inégalable dans l'Histoire du catch (et repris plusieurs fois ensuite, comme avec les Aces & Eights, nWo raté de la TNA en 2012-2013, ou plus récemment entre le Suzuki-Gun et les forces de la Pro-Wrestling NOAH au Japon, pays des origines cachées du nWo). Révolutionnant les codes du catch télévisé, la nWo aura indirectement permis à Vince McMahon et la WWF/E d'organiser une contre-attaque devenue période la plus prolifique et populaire de son Histoire.

Billet d'humeur : Kenny Omega vs. Kota Ibushi, le prochain grand Main-Event de la NJPW

Veuillez pardonner cet excès de papiers (en particulier de Billets d'humeur) par les temps qui courent sur The Alt, surtout que celui-ci ne provient pas d'une autre plateforme, pouvant justifier sa mise en avant plus élaborée. Simplement, je viens de voir le Main-Event de NJPW The New Beginning 2016 in Niigata, Kenny Omega vs. Hiroshi Tanahashi (donc, attention : SPOILERS AHEAD !), suivant un partage sur ask.fm/Felixtaker (comme quoi, il y a une justification après tout !), et je me devais d'exprimer mes pensées qui s'en sont suivies.

http://www.topropepress.com/wp-content/uploads/2016/02/Image-12.pngLe match en lui-même était très appréciable : Kenny Omega est absolument excellent, dans son "selling", son intensité et son "storytelling" (mise à part des petites nuances qui ici, manquaient), et quant à Tanahashi, toujours aussi professionnel. Et grâce à lui, la New-Japan a couronné un nouveau champion Inter-Continental (lequel était, je le rappelle pour les retardataires, laissé vacant suivant le départ pour la WWE de Shinsuke Nakamura) en faisant de lui une vraie top-star, sans endommager son John Cena.

Malgré tout, le booking n'était pas franchement du même niveau. Certes, les références à AJ Styles ou Nakamura étaient là, mais le déroulement du match était très ambigüe : d'un côté, Omega et le reste du Bullet Club, démolissent l'épaule de Tanahashi à Osaka pour l'handicaper lors du dit Main-Event à Niigata ; d'un autre, Omega se place comme le "heel" plein de désillusions, écartant les distractions autour du ring pour s'en occuper lui-même, avant bien sûr de "troller" son monde avec l'intervention encore plus opportuniste des Young Bucks. Deux directions pour un même résultat, qui pour le coup allourdissaient le tout : selon moi, soit il fallait choisir le booking de la blessure handicapante, soit il fallait opter pour le booking "mind games".

Mais tout cela en sachant que ça n'a en réalité rien à voir avec ce dont je veux vraiment vous parler. Pardonnez-moi, déformation professionnelle ...

En effet, désormais que 'The Cleaner' a été établi comme le troisième parrain du Bullet Club (qui pourrait se diriger vers une première scission avec Bullet Club's Elite d'un côté et le reste, parmi les Tama Tonga et autres Bad-Luck Fale, de l'autre ?) et nouveau "gaijin" top-"heel" du roster, il semblerait qu'une nouvelle hiérarchie s'impose - laquelle amènerait sans aucun doute à une nouvelle rivalité de grande envergure. Si les Tanahashi, Hirooki Goto, G.B.H. et autres Tomohiro Ishii sont là pour rester encore quelques années, il semblerait qu'une nouvelle poignée commencent désormais à doucement les supplanter : le désormais indétrônable, Kazuchika Okada, Tetsuya Naito (même si son momentum ralentit dangereusement en ce moment) en "top-heel" nippon, Katsuyori Shibata en "top-face" alternatif, KUSHIDA à la tête de la Junior Division, et Kenny Omega en "gaijin top-heel". Aussi, manque-t-il un nom à cette liste. Okada vs. Omega est certain de faire les prochaines grandes affiches de la NJPW (comme un "revival" de Naito vs. Okada, ou un premier Okada vs. Shibata), mais le vrai "money-maker" à venir pour la NJPW concernant Omega, reste Omega vs. Kota Ibushi.

http://1.bp.blogspot.com/-dNS0IhkNXv4/VE7ZB4P_JkI/AAAAAAAABpY/XpF08cnqiYQ/s1600/KOTANADKENNT.pngPendant des années, Ibushi a été sporadiquement "pushé" par la New-Japan, s'arrogeant multiples titres de championnats Junior, pendant qu'à sa promotion-mère, la DDT, il bataillait face ou aux côtés de Kenny Omega. Et quand ce dernier a rejoint à plein temps les rangs de la New-Japan, Kota Ibushi, venant d'arriver dans l'Heavyweight Division de son côté, s'est perdu puis s'est blessé. A présent, avec 'The Cleaner' déjà au top de sa division, le programme de retour du jeune prodige japonais est tout trouvé.

Meilleurs amis, collègues depuis les premières heures, Omega et Ibushi ont une véritable alchimie et un passif commun qui ne peut qu'engendrer certains des meilleurs Main-Events que peut souhaiter la NJPW à l'avenir. Pas besoin de nouveaux imports pour contrebalancer la perte de quatre de ses plus grandes stars (cinq si l'on compte celle, plus précoce, de Prince Devitt/Finn Balor) de ces dernières années - forçant l'arrêt abrupte d'un booking général devenu trop répétitif et complaisant. Les solutions, comme elle l'a montré timidement mais sûrement avec The New Beginning 2016, sont juste sous son nez - dont une, attendant patiemment sur le banc de touche.

Top 10 Storylines : (#3) « The Summer of Punk » ou la deuxième naissance de CM Punk

En juin-juillet 2011, CM Punk a choqué le Monde du catch, secouant indirectement ses fondations et réveillant un engouement oublié de la part de nombreux fans à travers le Monde. Ce « Summer of Punk » improvisé n'était pourtant pas le premier : en juin 2005, en amont de son départ pour la WWE, un plan scénaristique ancré dans un contexte réel similaire s'était déroulé.

 

Concoctée par Punk et Gabe Sapolzsky (le grand manitou de la Ring of Honor) suite à l'annonce de la signature du premier à la WWE, cette storyline bien ficelée s'étendra sur tout l'été à compter de l'événement Death Before Dishonor III. Là, 'The Second-City Saint' y défait le champion du Monde de la ROH, Austin Aries, au terme d'un combat dantesque. Croyant assisté au dernier match de CM Punk sur un ring indépendant, les fans sont en émoi devant une telle victoire et attendent un discours de l'éloquent nouveau champion. Cette diatribe restera dans leurs mémoires à jamais : mettant en avant son gain, et l'objet qu'il détient désormais, Punk enchaîne métaphorisant sur le fait qu'il est en fait en train de trahir les fans l'écoutant avec passion. Il affirme les détester depuis le début, jusqu'à les avoir duper pour les forcer à réclamer la chance qu'il a eu ce soir-là de devenir enfin champion. Il déclare qu'il compte bien repartir avec l'honneur-même de la Ring of Honor (symbolisé par la dite ceinture) et, en chemin, prouvé à tous qu'il est bien meilleur que Low-Ki, AJ Styles et surtout son ex-grand rival Samoa Joe.

 

 

http://www.wrestlingwithpopculture.com/wp-content/uploads/2012/10/Punk18.jpgPrenant leur source dans cette promo légendaire suivront trois mois exceptionnellement bien scénarisés. Handicapée par l'absence de Bryan Danielson et Low-Ki (respectivement en tournée en Europe et au Japon) et les prochains départs définitifs de Samoa Joe ou encore AJ Styles, la promotion indépendante en vogue profitera de cette storyline pour installer James Gibson (aka Jamie Noble, anciennement de la WCW et de la WWE) comme le « top-babyface », défenseur « redneck » de l'honneur de la compagnie. Durant des semaines, il n'aura de cesse – en compagnie de Joe ou encore Mick Foley – de tenter de stopper l'impitoyable traître. Ce traître qui, bien que réticent à l'écran, mettra en valeur une poignée de jeunes lutteurs à l'avenir radieux – de Jay Lethal à Roderick Strong.

 

Finalement, il faudra attendre la veille du départ définitif du champion, pour le voir concéder son titre au terme d'un 4-Corners Survival Match marathon, face à Samoa Joe, le revenant ennemi juré Christopher Daniels et le résistant James Gibson. Une bataille acharnée, au storytelling finement mené, qui verra 'The Redneck Messiah' logiquement mettre un terme au règne de Punk. Une défaite difficile à l'aire de réhabilitation, qui précédera un émouvant « match de départ » face à son meilleur ami, Colt Cabana, sur son terrain de Chicago.

Si la trilogie Joe vs. Punk avait véritablement établi la Ring of Honor aux États-Unis, c'est bien cette storyline unique qui la retiendra définitivement dans l'Histoire du catch comme l'alternative suprême au « sports-entertainment ».

Billet d'humeur : Une évolution pas si positive pour la Ring of Honor ?

* Ceci est un extrait de la réponse à une question sur ask.fm/Felixtaker *

Je suis assez mitigé concernant la carte de ROH 14th Anniversary PPV, comme de plus en plus souvent avec le produit proposé par la Ring of Honor.

J'ai l'impression, pour extrapoler mon sentiment sur la ROH d’aujourd’hui en globalité (lequel avait déjà fait l'objet d'un Billet d'humeur), qu'un double facteur l'endommage - en tout cas à mes yeux.

http://cdn2-b.examiner.com/sites/default/files/styles/image_content_width/hash/4a/02/4a027a0345f67428a1e096304cb5918c.jpg?itok=i8Cd3SlESi sous Hunter 'Delirious' Johnson, elle a réussi à se sortir du gouffre créatif et administratif de Jim Cornette - succédant à Adam Pearce et l'HDNet Era, post-Gabe Sapolzsky, une période qui n'a pas toujours été facile, facile, mais qui réunissait tant d'excellents talents que tout le reste (notamment une première présence TV en réalité complètement inutile) était oublié - je trouve qu'elle commence à perdre son identité ancestrale pour s'en approprier une autre, très dissonante et pas forcément idéale.
Certes, elle atteint aujourd'hui des domaines et des succès auxquels elle n'aurait jamais rêvé en 2004-2005, comme la réussite très modeste de ses Live PPVs désormais réguliers, une meilleure présence TV et une administration mieux gérée (par Joe Koff et SBG, des proprios plutôt sympas) - sans oublier, des partenariats profitables, tels celui avec la NJPW de plus en plus important (et je vais y revenir) ; ou d'une moindre mesure celui annuel en Angleterre avec la PCW.


 

Néanmoins, au niveau créatif, in-ring et produit général, elle ressemble de plus en plus à un NXT bis, face à l'immense concurrence qu'il lui fait, et en adéquation avec son nouveau mantra "Creating Excellence". Un aveu comme quoi elle n'est plus l'alternative suprême du catch américain, mais la fabrique des nouvelles top-stars de la WWE. C'est génial qu'elle soit aujourd'hui reconnue pour cela, et le fait de le mettre en avant, lui a permis d'attendre de nouveaux publics, de son côté. Mais tout cela reste très ambigüe, tant elle continue de revendiquer son ancienne identité de "pure wrestling" et alternative suprême en usant de son slogan marketing "The Best Wrestling on the Planet". C'est faux ! Si son catch est généralement de bonne qualité, il ne lui reste que des soubresauts d'excellente qualité à la 2005-2007, tel Strong vs. Lethal (pas le marathon du dernier Death Before Dishonor).

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/f/f4/Honor_Rising_-_Japan_2016.jpgDe plus, autre facteur à double tranchant, son alliance avec la New-Japan : si celui-ci lui permet de rester crédible (de part son slogan par exemple) et d'avoir d'excellents talents internationaux à disposition (et permet à la NJPW de faire de même à ce niveau-là, mais aussi de renforcer son expansion occidentale très utile), cela remet ses propres talents et leurs développements sur le bas côté. C'est pourquoi un talent tel ACH n'arrive pas à avancer comme il le devrait, par exemple ... On le voit si explicitement cette année, avec des présences inter-promotionnelles aussi fortes chez l'une que chez l'autre - sauf que la Ring of Honor n'est pas la New-Japan. Elle n'est pas son égale dans sa structure, et dans le "star-power" de son roster (surtout maintenant que les Okada, Nakamura et Tanahashi sont largement reconnus par les fans mondiaux). Et pourtant, en 2016, elle va lui consacrer tant de temps et d'espace. A Wrestle Kingdom 10, une dizaine de ses principaux catcheurs étaient au Tokyo Dome Show, pour leur plus grand plaisir et honneur. Puis, pour son 14ème anniversaire à venir en Live Pay-Per-View, elle accueillera une dizaine de lutteurs NJPW en échange ... seulement une semaine après un autre show inter-promotionnel, NJPW/ROH Honor Rising, au Korakuen Hall. Sans compter, Global Wars 2016 et une tournée inter-promotionnelle entière sous la marque War of The Worlds 2016 en mai prochain !

L'alliance a déjà donné ses fruits, ça y est - alors pourquoi accentuer le trait, sûrement au détriment long-terme du roster de la Ring of Honor, de sa réputation et de son influence sur le circuit indépendant et international ? Que lui restera-t-elle quand la NJPW aura atteint son objectif et n'aura plus besoin d'elle ? Et quand les Adam Cole, Kyle O'Reilly, Jay Lethal, Roderick Strong et autres ACH auront été signés par WWE NXT, et ne laisserons que des lutteurs très "gimmickys" et "WWE-esque" (certes, plus ou moins talentueux à leur façon ... Mais pas celle de la ROH traditionnelle, dont l'héritage a été emporté par Gabe Sapolszky et ressurgi aujourd'hui avec l'EVOLVE) comme Dalton Castle ou War Machine ? Qu'adviendra-t-il alors de ses PPV Buys, de ses tournées et du reste de son succès à elle, et elle seule ?

En d'autres termes, au-delà de son changement de ton ou style déjà discuté ici auparavant, j'ai peur que désormais la Ring of Honor ne soit réduite qu'à créer l'excellence pour les autres et avec les autres, plutôt avec ses talents et pour son propre avenir tout simplement ...