Top 10 Storylines : (#3) « The Summer of Punk » ou la deuxième naissance de CM Punk
En juin-juillet 2011, CM Punk a choqué le Monde du catch, secouant indirectement ses fondations et réveillant un engouement oublié de la part de nombreux fans à travers le Monde. Ce « Summer of Punk » improvisé n'était pourtant pas le premier : en juin 2005, en amont de son départ pour la WWE, un plan scénaristique ancré dans un contexte réel similaire s'était déroulé.
Concoctée par Punk et Gabe Sapolzsky (le grand manitou de la Ring of Honor) suite à l'annonce de la signature du premier à la WWE, cette storyline bien ficelée s'étendra sur tout l'été à compter de l'événement Death Before Dishonor III. Là, 'The Second-City Saint' y défait le champion du Monde de la ROH, Austin Aries, au terme d'un combat dantesque. Croyant assisté au dernier match de CM Punk sur un ring indépendant, les fans sont en émoi devant une telle victoire et attendent un discours de l'éloquent nouveau champion. Cette diatribe restera dans leurs mémoires à jamais : mettant en avant son gain, et l'objet qu'il détient désormais, Punk enchaîne métaphorisant sur le fait qu'il est en fait en train de trahir les fans l'écoutant avec passion. Il affirme les détester depuis le début, jusqu'à les avoir duper pour les forcer à réclamer la chance qu'il a eu ce soir-là de devenir enfin champion. Il déclare qu'il compte bien repartir avec l'honneur-même de la Ring of Honor (symbolisé par la dite ceinture) et, en chemin, prouvé à tous qu'il est bien meilleur que Low-Ki, AJ Styles et surtout son ex-grand rival Samoa Joe.
Prenant leur source dans cette promo légendaire suivront trois mois exceptionnellement bien scénarisés. Handicapée par l'absence de Bryan Danielson et Low-Ki (respectivement en tournée en Europe et au Japon) et les prochains départs définitifs de Samoa Joe ou encore AJ Styles, la promotion indépendante en vogue profitera de cette storyline pour installer James Gibson (aka Jamie Noble, anciennement de la WCW et de la WWE) comme le « top-babyface », défenseur « redneck » de l'honneur de la compagnie. Durant des semaines, il n'aura de cesse – en compagnie de Joe ou encore Mick Foley – de tenter de stopper l'impitoyable traître. Ce traître qui, bien que réticent à l'écran, mettra en valeur une poignée de jeunes lutteurs à l'avenir radieux – de Jay Lethal à Roderick Strong.
Finalement, il faudra attendre la veille du départ définitif du champion, pour le voir concéder son titre au terme d'un 4-Corners Survival Match marathon, face à Samoa Joe, le revenant ennemi juré Christopher Daniels et le résistant James Gibson. Une bataille acharnée, au storytelling finement mené, qui verra 'The Redneck Messiah' logiquement mettre un terme au règne de Punk. Une défaite difficile à l'aire de réhabilitation, qui précédera un émouvant « match de départ » face à son meilleur ami, Colt Cabana, sur son terrain de Chicago.
Si la trilogie Joe vs. Punk avait véritablement établi la Ring of Honor aux États-Unis, c'est bien cette storyline unique qui la retiendra définitivement dans l'Histoire du catch comme l'alternative suprême au « sports-entertainment ».
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