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Billet d'Humeur : La WWE a-t-elle enfin réussi à booker Roman Reigns correctement ?

Le 03/04/2018

https://www.voxcatch.fr/wp-content/uploads/2018/01/roman-reigns-anne%CC%81e-2018.jpg Depuis cette fameuse implosion du Shield milieu 2014, la WWE a placé grand espoir en chaque ancien membre de cette faction si populaire. Mais il est indéniable que c’est Roman Reigns qui a été le plus mis en avant des trois depuis ces trois ou quatre dernières années. Et c’est bien ça le problème, puisque l’overdose appelée Roman Reigns s’est vite fait ressentir chez de nombreux fans et se ressent toujours.

Aujourd’hui, Wrestlemania 34 approche, et Mr. Reigns se retrouve de nouveau sur le devant de la scène, pour le plaisir de ses fans et au grand désespoir de ses détracteurs. Et, évidemment, la construction de son match face à Brock Lesnar est un des éléments moteurs des derniers épisodes de Raw. Alors, pour cette énième tentative de mise en avant, la WWE a-t-elle enfin réussi à "booker" Roman Reigns correctement ? Pour y répondre, il faut confronter les événements passés au présent : c'est la seule façon de savoir si elle a retenu la leçon et agit en conséquence, pour mettre en avant le Samoan.

Quand la WWE nage à contre-courant

Je vais vous le dire tout de suite, je n’ai absolument rien contre Roman Reigns. J’aurais parfois même tendance à l’apprécier. Certes, son jeu au micro est perfectible – bien que celui-ci s’améliore avec le temps – mais il reste tout de même capable de délivrer de bonnes performances dans le ring. Ce qui a tendance à m’énerver cependant, comme tout le monde, c’est ce "booking" "supermanesque" dont celui-ci a bénéficié pendant beaucoup trop longtemps, et qui a engendré parfois des incohérences scénaristiques grotesques mais surtout bon nombre de frustrations et de rejets de la part des fans - sa clientèle.

Effectivement, depuis 2014-2015, la WWE nage à contre-courant en ce qui concerne le 'Big Dog'. Il faut dire que la fédération de Stamford est la spécialiste en la matière, n'hésitant jamais à "pusher" son favori en dépit de sa popularité. Résultat ? La mayonnaise n’a jamais pris pour le Samoan. Le premier exemple flagrant était sa victoire lors du Royal Rumble 2015 qui a été très mal accueillie par les fans, considérée sans surprise et donc par conséquent, dénuée de saveur. Connaissant l'obstination de Vince McMahon, tout le monde s’y attendait - mais tout le monde espérait que Daniel Bryan, alors de retour, l'obtiendrait. De même pour sa victoire face à Triple H lors de WrestleMania 32. Finalement, la WWE essayait à chaque fois de faire aimer Roman Reigns par la force, avec de nouvelles tactiques qui n’étaient que très peu différentes les unes des autres sur le fond et la forme. Le coup de grâce aura été sa victoire l’année suivante face à l’Undertaker, à WrestleMania 33 sur son terrain, qui aura provoqué la fureur de l’univers de la WWE. On ne touche pas au 'Deadman' et encore moins pour (possiblement à ce moment-là) son dernier match ! Pourtant, la WWE pensait naïvement - et à tort - à l’époque que cette victoire allait attirer la sympathie des fans envers Reigns, "over-crédibilisé" par un tel accomplissement. Le lendemain, à Raw, la réaction fut sans appel : lorsque Reigns déclara, vindicatif, que "c'était désormais son jardin", il devenait instantanément plus détesté que jamais. Un déferlement de haine sur lequel il joua lui-même, se prenant pour un "heel" que Vince McMahon voyait comme un "top babyface". Une situation un peu injuste pour le lutteur, il faut le dire, qui n'est pas responsable de son "booking" désastreux.

Reigns-Strowman ou quand un "Vince's Boy" s'en prend à un autre

https://thumbor.forbes.com/thumbor/960x0/smart/https%3A%2F%2Fblogs-images.forbes.com%2Fblakeoestriecher%2Ffiles%2F2017%2F04%2FReignsStrowman4-1200x675.jpgA quelques jours de Fastlane 2017, Michael Cole sonne l'air inquiet : "Que va-t-il falloir à Roman Reigns pour venir à bout de Braun Strowman ?". Le "monstre parmi les hommes" avait déjà écrasé toute forme de concurrence et s'était mis en tête de provoquer lui-même le 'Big Dog' à défaut d'affronter un challenge suffisant. L'ancien sbire de Bray Wyatt était, à l'image de son parcours de destruction, rapidement devenu le nouveau "chouchou" du public : un homme, certes archétypique des envies du Chairman, mais qui n'avait peur de rien ni personne et qui était peut-être le seul à pouvoir prétendre à l'exécution de Roman Reigns.

Le Samoan s’avançait donc effectivement vers un match potentiellement très difficile pour lui ... Sa dominance privilégiée allait peut-être écourtée. Seulement, il s'en est sorti vainqueur comme toujours, après avoir été dominé pendant une majeure partie du match, à l’aide de seulement quelques Spears tel un véritable Superman du catch - décrédibilisant ainsi son adversaire et tout le travail qui avait été accompli autour de ce dernier lors des précédentes semaines. Strowman aura beau continuer de le brutaliser par la suite, il n'aura pas le moment resplendissant comme Reigns à 'Mania le mois suivant. Et même si sa popularité lui a permis de survivre à cette déconvenue, l’histoire s’est malheureusement répétée à l’identique aujourd’hui avec leur match à Elimination Chamber 2018. De quoi frustrer finalement un grand nombre d’entre nous : que ce soit un héros élu par le public, comme Daniel Bryan, ou une force inarrêtable choyé par la direction, telle Braun Strowman, Roman Reigns semblait garantie de recevoir un traitement à sa seule faveure. Comment la WWE allait-elle donc faire pour renverser la tendance à l'approche de l'un de ses plus gros Main-Events ? Comment comptait-elle saisir sa dernière chance de faire accepter sa "top-star", en remplacement du départ d'une poule-aux-oeufs-d'or (sur laquelle elle pouvait encore se reposer) repartant pour d'autres pâturages ?

Lesnar vs. Reigns II : Un renouveau en terme de "booking" ?

Vous le savez sans aucun doute, Reigns et Lesnar s’affronteront dans quelques jours lors de Wrestlemania 34 avec le titre Universel en jeu. Mais qu’en est-il de ce match ? Le "booking" est-il encore selon le même schéma habituel et frustrant ? Selon mon humble avis, pour la première fois, la WWE a enfin "booké" Roman Reigns de la meilleure des manières possibles, et je vais vous expliquer pourquoi.

A la grande différence des précédentes "storylines", il en est fini du "je suis le plus fort, c’est mon jardin, je suis son gros chien et personne ne me battra !" répétitif de Roman Reigns, toujours aussi désespérant qu’énervant. Non, cette fois-ci le Samoan a changé de disque, ce qui rend cette histoire entre les deux hommes intéressante à suivre. En effet, celui-ci se compare enfin aux fans de la WWE : il va tous les jours au travail, comme eux, ce qui rend l’identification plus simple entre le public et le lutteur. Tout en pointant du doigt l’attitude irrespectueuse de son adversaire, qui n’est que rarement là. On nous décrit ainsi 'The Beast' comme un homme qui n’a d’yeux que pour lui, et qui ne respecte personne, marquant ainsi plus fortement la limite entre le "heel" et le "face" dans cette rivalité. Difficile d'huer une personne, comme soi (ou presque), qui ose critiquer, justement et légitimement, un priviligié en dépit des chances d'être puni !

https://cdnph.upi.com/ph/st/th/1041520935967/2018/i/15209363922364/v1.5/WWE-Raw-Roman-Reigns-confronts-Vince-McMahon.jpg?lg=5 Si ça a déjà été le cas par le passé, pour forcer encore un peu plus le public à le soutenir, Roman Reigns défie actuellement l’autorité d’une manière plus subtile, s’attaquant ainsi verbalement au grand patron Vince McMahon, l'humiliant presque en allant le chercher dans sa cachette de producteur de l'émission. Une belle tentative d'aller à l'encontre de la relation de favori qu'il entretient pourtant avec lui en dehors du "kayfabe". De cette manière, il se mélange un peu plus à la foule, ce qui donne envie de plus le soutenir. Il adopte ainsi une attitude plus chevaleresque, en n’hésitant pas à se confronter à Lesnar les mains menottées, et à quand même revenir le défier une semaine plus tard, après avoir pris une dérouillée monumentale.

En somme, le "booking" du 'Big Dog' ces dernières semaines est plus plaisant, pour une fois. On est très loin du mauvais "booking" pré-WrestleMania 31 pour sa première rencontre avec Lesnar, quelques mois seulement après la dissolution du Shield. On aurait pu même croire que l’amélioration du "booking" aurait entraîné un certain suspens quant au vainqueur du match, mais malheureusement un autre facteur s’est mêlé à la fête. En effet, les rumeurs concernant le retour de Brock Lesnar à l’UFC font pencher la balance du côté de Reigns pour WrestleMania, ce qui casse un peut tout le suspense, dommage… Roman Reigns est peut-être simplement malchanceux, vous ne croyez pas ?

Nostalgia Act #1 : Ce show qui m’a rendu fan de la TNA

Le 28/03/2018

https://cdn3.whatculture.com/images/2016/01/0KSxWFdm-600x400.jpg ~ par Ludovic H. ~

Vous l’aurez sans doute compris, je suis un grand nostalgique : mes précédentes chroniques, Back To The Past, en étaient déjà la preuve. Mais vous savez quoi ? C’est bien d’être nostalgique. Certes, cela peut rendre parfois triste lorsqu'on s'aperçoit que les choses ont changés dans la mauvaise voie (et dans le cas de la TNA, on a été servi !), mais cela apporte aussi de bons souvenirs, et c’est sur cet aspect-là que nous allons nous concentrer. Pour ce faire, je vais évoquer avec vous ce show qui m’a fait aimer la TNA ... et ce n'est pas celui que vous croyez : Genesis 2010.

Remise en contexte 

Nous sommes au début de l’année 2010. J’étais encore un jeune fan de catch, et comme la plupart des fans de catch de mon âge, je suivais uniquement la WWE. Même si j’avais entendu parler de la TNA auparavant – notamment au travers des émissions sur TF6 en 2008 – je ne m’y intéressais pas beaucoup ... jusqu’à ce que je décide d’acheter un DVD de cette fédération, en l’occurrence Genesis 2010. Alors pourquoi ai-je aimé la TNA à partir de ce moment-là ? Comment ce PPV emblématique de l'ère Hogan-Bischoff tant décriée et éloignée de l'ADN initial de la TNA a-t-il fait de moi un fan ? Voyons ensemble la réponse.

Le chemin transitoire parfait entre la WWE et la TNA

Il me semble que Genesis 2010 est tout simplement le show parfait pour passer d’un produit (ici, celui de la WWE) à l’autre (celui de la TNA), quand on ne connaît pas beaucoup cette dernière. Non pas parce que la qualité était exceptionnelle – Genesis étant, dans sa globalité, un PPV seulement moyen – mais bien parce que c’est sans doute la période où l'on pouvait croiser le plus de visages familiers. Le grand et légendaire Hulk Hogan venait tout juste de débarquer dans la compagnie de Dixie Carter pour ainsi en prendre la direction aux côtés de Eric Bischoff, avec leur lot de belles promesses et de plans alléchants pour le futur. Rien que ça. De plus, des noms comme Kurt Angle, Brian Kendrick, Mr. Anderson (ou Kennedy, comme vous voulez), Kevin Nash et d'autres pouvaient permettre au nouveau spectateur de ne pas se perdre dans cet océan de nouveautés. Sans parler du retour à l'écran de Jeff Hardy après avoir quitté la WWE quelques mois plus tôt, mais qui n'était malheureusement pas présent ce soir là. Beaucoup de choses pouvaient donc potentiellement attirer quelques néophytes vers la compagnie d’Orlando.

Un préambule à la X-Division et un Main-Event de grande qualité

http://images4.fanpop.com/image/photos/15400000/Brian-Kendrick-Amazing-Red-brian-kendrick-15404572-650-433.jpg Deux choses marquantes, ou plutôt deux matchs en particulier, avaient attirés mon attention. Tout d’abord le match d’ouverture qui opposait un "TNA Original", Amazing Red - alors inconnu au bataillon pour moi et beaucoup d'autres - face à l’expérimenté Brian Kendrick. Ne sachant pas encore ce qu’était la X-Division à l'époque, ce match avait retenu un peu plus mon attention que d’autres. Comme l’a ensuite très justement dit Célian Varini, commentateur français de la TNA : "Ce n’est pas une question de poids, c’est une question de style". Il s’agit ici d’un style relativement aérien, précisons-le très peu présent sur les rings de la WWE à ce moment-là. Et cette phrase a dû en ravir plus d’un, sachant très bien aujourd’hui que cette fameuse X-Division a longtemps été ce qui rendait la TNA si unique. Quoi qu’il en soit le match entre les deux hommes a effectivement loué la description faite précédemment, mêlant ainsi rapidité, prises acrobatiques et moments forts. De quoi donner envie à n'importe qui d’en voir plus !

Mais un autre match était d’un niveau que je n’avais point soupçonné alors. Il s’agit du Main-Event entre Kurt Angle et un certain AJ Styles - qui était pour moi inconnu à cette époque. Si Genesis est le show qui m’a fait pour la première fois apprécier cette fédération, c'est ce match-ci qui a définitivement fait pencher la balance du côté positif pour le reste des années à venir. Non seulement parce que le match était d’une grande qualité, mais aussi parce que je venais de découvrir ce fameux AJ Styles, livrant alors une immense performance dont lui seul a le secret (et qui aurait pu presque consister à elle seule le sujet de cette chronique !).

Un public peu nombreux mais ô combien fervent

Enfin, pour bien emballer le tout dans une bonne ambiance, le public était particulièrement fervent ce soir-là. Pourtant, en voyant la faible capacité de l’Impact Zone – véritable temple de la TNA pendant des années et, d'une moindre mesure, encore aujourd'hui – tout fan de la WWE, habitué aux très grandes salles, aurait pu se dire que le public allait être discret. Mais ce fut loin d’être le cas. Dès le premier match, ces derniers étaient bien présents, à réagir à chaque grosse prise avec des rugissements de plaisir, suivi de ce mythique chant "TNA ! TNA ! TNA !" qui montrait à quel point ces derniers étaient fiers d’être ici et fiers d’être fans de cette fédération. Quand on compare cela avec le public fantomatique actuel de la TNA, on a de quoi, justement, être nostalgique.

NB : TNA Before The Bell était un programme YouTube d'avant PPV expliquant le contexte et les enjeux de l'événement, comme ici pour Genesis 2010.

Billet d'Humeur : Jay White est-il suffisamment aiguisé ?

Le 18/03/2018

Et bim ! Voilà comment un jeu de mots marquera les générations. C'est comme ça que ça marche !

Ici, pas d’adoubement ou de démolition, mais plein de questions sur la nouvelle "rising star" chez New-Japan Pro-Wrestling : 'Switchblade' Jay White. Depuis sa première grosse exposition à Wrestle Kingdom 12 au Tokyo Dome le 4 janvier dernier, Jay White semble être sur le chemin du succès. Comme le Whisky ou le nouveau pantalon patte d’eph de Kazuchika Okada, il ne semble laisser personne indifférent : soit on l’aime, soit on le déteste, pas de demi-mesure. Prometteur ? Pari d’avenir ? Ou bien, erreur de casting ? Chacun s’est déjà fait son avis, mais si ce n'est pas le cas pour vous, retour sur le parcours et l'avenir du prometteur "faiseur de zizanie".

L’aiguisement de la lame

http://placetobenation.com/wp-content/uploads/2017/03/JayWhiteHonorRoll.jpg Arrivé au Japon et signé par la NJPW en 2014, avant d'être placé sous l’aile d'Alew Shelley, le jeune Néo-Zélandais débute par un parcours basique de "young lion". Il séjourne et s'entraîne au NJPW Dojo, et stationne au bord du ring lors d’évènements de la compagnie, en attendant une excursion à l’étranger pour finir sa formation. De la même promotion que David Finlay Jr. (le fils du futur Hall of Famer de la "Vévéheu", Fit Finlay), l’ex CJ Parker de NXT, Juice Robinson, ou encore Hirai Kawato (tout fraichement confié aux mains de la CMLL), le futur 'Switchblade' est la tête de gondole d'une bien belle et prometteuse génération de nouveaux talents.

En 2016, Jay White essuie ses premières gouttes de sueurs sur les circuits indépendants anglais et américain. Plus notamment, il débute à la Ring of Honor face à un jeune visage aujourd'hui bien connu de la NJPW, Hiromu Takahashi, lequel finit justement ses voyages formateurs à l'étranger. S’en suit des apparitions notables du côté de la Revolution Pro Wrestling en Angleterre, dont certaines aux côtés de Lio Rush face aux célèbres (mais sans dents) Briscoe Brothers. Jusque là, un parcours classique, efficace dans son développement, mais rien de transcendant.

En 2017, alors que la NJPW profite d'une année remarquable et remarquée, Jay White prépare son arrivée en grande pompe en recevant la plus grande opportunité de sa jeune carrière jusque là : un combat TV pour le championnat du monde de la ROH face à Christopher Daniels dans un Triple Threat Match, comprenant aussi son rival Punishment Martinez. Une première opportunité qui se transformera en première grosse défaite sur le sol américain, pour mieux apprêter à son "vrai" début de carrière, au pays du soleil levant quelques mois plus tard.

Switchblade is coming ...

https://78.media.tumblr.com/727ad0ac9f745e8cf76e5a8a20c4633b/tumblr_p59cht6YcL1sgr113o1_1280.jpgQuelques mois avant la révélation, la New-Japan Pro-Wrestling dévoile une vidéo "teaser", pour les débuts d’un nouveau catcheur, ou en tout cas un nouveau personnage nommé 'Switchblade'. Alors que les rumeurs annonçaient de manière insistante, Sami Callihan, Matt Riddle ou encore Big Cass, c'est finalement Jay White qui est élu pour interpréter la gimmick. Et, comme la 'Time Bomb' un an auparavant, il a quelqu'un en ligne de mire, la plus grosse proie libre qu’il pouvait espérer pour le prochain Wrestle Kingdom : 'The Ace' Hiroshi Tanahashi.

Son choix est  révélé lors du peut-être déjà légendaire Power Struggle 2017, à la suite d'un Main-Event de la lignée de tout ce qui peut se faire de mieux aujourd’hui, entre Hiroshi Tanahashi et Kota Ibushi pour la ceinture Intercontinental. Trois mois après le premier "teaser", 'Switchblade' Jay White, l’ancien rookie qui observait Tanahashi dans ses plus grands matches deux ans plus tôt au bord du ring, vient le défier de la plus violente des manières - dévoilant son nouveau finisher, hommage à Alex Shelley (ou Bray Wyatt, ou Mike Knox), le Blade Runner.

Afin de coller au personnage, il laisse les bottes blanches et le slip noir pour le jean en cuir d’Anthony Dupray dans Les Années Fac (paye ta référence !) et une longue veste en cuir noire comme s'il ne savait que choisir (comme quand on vous offre des Doubitchous de Sofia) entre le style du 'Taker ou celui de Finn Balor. Physiquement, il n'a pas seulement gagné un nouveau look, il a gagné du muscle et de la masse. Le jeune loup prometteur, fin comme une lame, est devenu un poids-lourd aux dents acérés.

Après une première opportunité de se montrer sous son nouveau personnage, un premier face-à-face et premier échange physique avec son futur adversaire, les premières réserves et critiques commencent d’ores et déjà à tomber sur le Net. Trop "green" pour une telle opportunité ? Pas le bon gimmick pour ce jeune catcheur au visage d’acteur de sitcom (le lien avec Les Années Fac plus haut, le génie, tout ça, tout ça) ? Une chose est sûre, les cartes sont entre les mains des "bookers" de la NJPW et de Jay White lui-même afin de convaincre le public. Et ce, dès le 4 janvier au Tokyo Dome, face à l’un des meilleurs performers de l’histoire de la New Japan. #NoPressure

January 4th, in the Tokyo Dome

https://www.njpw1972.com/wp-content/uploads/2017/11/05-50.jpg Lors des deux mois d’attente avant le grand rendez-vous, Jay White n’a qu’une seule occasion de convaincre un petit peu plus les critiques avant le jour-J, lors d’un show spécial "before" Wrestle Kingdom sur le NJPW World, face à son futur adversaire. Pour l’évènement, Hiroshi Tanahashi se coiffe en caniche (chacun sa tactique de déstabilisation) et a un nouvel échange physique avec le jeune Néo-Zélandais, plus long mais guère plus convaincant que le premier pour ces fans trop exigants.

Le 4 janvier arrivé, en live du "Big Egg", Jay White effectue son entrée dans une splendide tenue, devant un magnifique Tokyo Dome plein à craquer, face à un très beau Tanahashi… mais rate une nouvelle fois la cible.

Il est pris par le stress, même face à un adversaire à 50% de ses capacités, et pas vraiment aidé par le placement de son combat sur la carte, après un énorme Fatal-4-Way entre les meilleurs catcheurs poids-légers de la planète et avant le match le plus attendu et discuté de ces cinq dernières années. Jay White offre un premier rendez-vous très oubliable, alors qu’il était très attendu. Des erreurs de placements, un "acting" mitigé et un "selling moyen", et ce au Tokyo Dome pour la ceinture anciennement disputée dans d’historiques matches entre des noms comme Shinsuke Nakamura, Kota Ibushi, AJ Styles ou encore le champion du moment Tanahashi - et ça, ça ne passe pas. Tout n’a donc pas été si blanc pour Mr. Jay (merci, merci), qui devra faire beaucoup mieux pour convaincre.

Relever la tête commence dès le lendemain, lors de l’annuel "after" New-Year Dash!. Jay White affronte le "young lion" Katsuya Kitamura. C'est sa première victoire solo sur le ring de la New-Japan, qui montre de premiers bons signes de réorientation, mais surtout plus de confiance et d'aisance aux commandes de son gimmick que la veille. Mais ce n’est pas tout, lors du même show, les scissions entre Kenny Omega et Cody Rhodes au sein du Bullet Club continuent… et selon Omega, le fameux 'Switchblade' est celui qui pourrait tout arranger (chelou ce mec… on peut comprendre Cody). S’en suit un segment où Jay White feind l'accolade avec le leader du Bullet Club avant de le mettre KO, débutant ainsi sa "feud" avec le 'Cleaner' pour le titre IWGP U.S. Très vite, une nouvelle opportunité se présente à Jay White, lors d'un des bien nommés New Beginning shows.

New Beginning, New Chance & First Title

https://www.njpw1972.com/wp-content/uploads/2018/01/117879_9_11.jpg Moins d’un mois après avoir raté le coche lors du plus grand évènement annuel du Puroresu, Jay White reçoit une nouvelle fois les faveurs de Gedo avec un nouveau match de championnat, et en intégrant le clan dominant CHAOS. Oui, une démarche très étrange car avoir Jay White et Toru Yano dans le même clan ce n’est pas banal, et parce qu’à peine introduit dans le "crew" par le leader en personne, Kazuchika Okada, Jay White n’hésite pas à annoncer qu’au moment venu, il s’attaquera au championnat d’Okada. Hmm, et tant qu’on y est, au moment venu, le Sniper n’hésitera pas à prendre la place du Président de la République et diffusera tous les shows de la New-Japan Pro-Wrestling en live tous les matins sur TF1, avec une semaine spéciale avant Wrestle Kingdom + un prime spécial tous les vendredi soirs avec une sélection des meilleurs matchs de la semaine pour ceux qui bossent. #VotezSniper !

On en était où déjà ? Ah oui, Jay White et Omega… Et bien, nous voilà au match pour la ceinture "IWGP United States Heavyweight Statue Of Liberty Korakuen Hall Championship" de Kenny Omega, face à notre cher 'Switchblade' prêt à tout pour glaner sa première ceinture solo.

Contrairement au premier match face à Tanahashi, et dans la lignée de son second face à Kitamura, Jay White semble plus détendu, plus sûr de lui, et porté par un Omega en pleine forme et impliqué par le combat (et ce qui suivra pour lui). Un cardio encore un peu "just" pour tenir la dragée haute au 'Cleaner', mais malgré tout, une première victoire à la surprise quasi-générale, et la consécration pour Jay White qui met fin à 4 mois et demi sans défaite pour Omega et devient le second champion U.S. de l’histoire de la NJPW.

Depuis, c'est un peu le calme avant la tempête pour l'amateur de cran d'arrêt et tueur au sang froid à ses heures perdues. Un Tag Match par ci par là avec son clan CHAOS, et un très bon match face à son ancien compère du NJPW Dojo, David Finlay. Le 25 mars prochain, à Long Beach pour Strong-Style Evolved, Jay défendra son championnat face à la 5ème roue du carrosse de The Elite, Hangman Page… et il va falloir y aller fort pour ne pas faire pâle figure à côté du premier superbe règne de Kenny Omega avec cette ceinture.

Le Sniper l'a-t-il dans le viseur ?

Selon le Sniper, "the sky (pas la boisson) is the limit" pour Jay White. Super physique, bonne gueule, personnage sublime plein de potentiel… Jay White a tout pour cartonner. Ce serait mentir de dire que jusque là notre ami est bluffant et exceptionnel, mais ce serait faire la fine bouche de dire qu’il est mauvais. À 24 ans, il commence à un niveau rare aux côtés des meilleurs "workers" de la planète… Il compte déjà de très bons matchs contre Will Ospreay à la Ring of Honor, et face à Kenny Omega et David Finlay à la NJPW. Le 25 mars sera une nouvelle grosse étape dans sa jeune carrière. Et si le Sniper "markera" comme un gamin qu'il est, devant les deux meilleurs Cruiserweights de tous les temps - Rey Mysterio vs Jushin Liger (si le match est bien maintenu #CroisonsLesDoigtsDePied) -, il espèrera une prestation convaincante pour 'Switchbladooo' Jay Whitoooo, à qui il souhaite de ne pas se retrouver dans son viseur ... #FaceTurnTemporaire

Le Top du Sniper : 5 matches de WrestleMania à voir (ou pas)

Le 18/03/2018

"The Grandest Stage Of Them All". Des moments historiques ont eu lieu dans le temple de l’Empire McMahon : Hulk Hogan qui "slamme" André Le Géant, Steve Austin le visage en sang qui résiste au Sharpshooter de Bret Hart, le face-à-face entre The Rock et Hogan, l'embrassade plein d'amitié d’Eddie Guerrero et Chris Benoit, la fin de la "Streak" de l'Undertaker… Et bien évidemment, des matches, plus impressionnants, importants, et déterminants pour l’histoire les uns que les autres.

À quelques jours du plus grand l’évènement de l'année pour la WWE, voilà de quoi vous préparer mentalement au "match" (c’est comme ça qu’ils ont appelé ça, hein) entre Kurt Angle et Ronda Rousey contre Triple H et Stephanie McMahon. #Youpi #JokeManiaMoment. Nous allons revenir sur quelques bijoux cachés de l’histoire de ce show.

 

Mentions plus qu’honorables :

WrestleMania 22 - Boogeyman vs Booker T : Si en 2018 vous aimez les "flips" dans tous les sens de Will Ospreay ou Ricochet, ce match est fait pour vous.

WrestleMania 25 - Triple H vs Randy Orton : Avoir construit toute une "feud" autour de l’agressivité d’un catcheur, en avoir fait le "heel" plus "over", et le pari d’avenir de la compagnie, avant de dire : "Balek, c’est Triple H qui décide de qui gagne !"

WrestleMania 22 - Undertaker vs Mark Henry : Et oui, WrestleMania 22 était un très grand show. Voir Mark Henry tenter le tombé durant un Casket Match lors du show de catch le plus regardé au monde doit effacer quelconque honte que vous pourriez vivre au quotidien, mais aussi vous permettre de pardonner ce jeune catcheur amateur qui a raté son Superkick un dimanche après-midi dans un gymnase de la Creuse.

WrestleMania 15 - Undertaker vs Big Boss Man : Et ouais, 'Taker est un récidiviste… et c'est pas fini ! Cela dit, le hashtag #ThankYouTaker, c’était aussi pour ces moments-là.

 

#5 - Chuck Norris, as The Undertaker vs. Kane (WrestleMania XX, à New-York City en 2004)

https://images-na.ssl-images-amazon.com/images/I/510uV4ysvoL.jpg - Qu'est-ce qui lui arrive encore ?

- T'es sérieux, frère ?! Tiens-toi bien, c'est 'Mania merde !

- *riant* Excuse-moi, frère, je viens de comprendre la blague du Sniper !

- Putain, il entend des voix maintenant ...

 

C'est avec ce genre de matches qu'on se dit : heureusement que l'Undertaker n'a pas arrêté sa carrière en 2004 ... Sinon, on aurait pas eu la chance et le plaisir de le voir face au talent phénoménal (à côté de qui, AJ Styles c'est de la piquette) Jon Heindenreich, Muhammad Hassan, The Great Khali, Mark Henry et surtout Kane, le remake que l'on attendait tous !

Sans ses futurs Hall of Famers, jamais n'auraient pu s'écrire les plus belles pages de la carrière de Papy Croque-Mort.

Pour vous remettre dans le contexte de ce premier chef d'oeuvre, 'Taker s'était fait enterré vivant, chez lui au Texas, lors des Survivor Series 2003, face au Chairman en personne, Vince McMahon, bien aidé (de nulle part, c'est comme ça qu'on les aime) par Kane. Et comme jamais personne n'est revenu d'un Buried Alive Match, il fallait se faire une raison : tout compte fait, The Undertaker n'est pas Chuck Norris.

En pleine ascension (sauvé Mr.McMahon d'un enterrement prématuré, ça booste une carrière), Kane semblait ainsi prédestiné à remporter le Royal Rumble 2004 - à la place de cet homme dont on ne peut prononcer le nom. Mais ce soir-là, culpabilisant inconsciemment d'avoir tué son frère (même les monstres ont une âme), il s'est laissé distraire par un délire de Kevin Dunn à la régie et s'est fait poussé par dessus la troisième corde par Booker T. Seulement, parano comme il est, 'The Big Red Monster' a cru évidemment à une manigance magique du 'Taker, pourtant mort fictivement depuis 1999 et mort physiquement depuis quelques mois, et pour ne pas le contrarier, la WWE organisera donc un match à WrestleMania XX.

Arrivé au Madison Square Garden, le public y croit aussi : l'Undertaker va revenir d'entre les morts et punir son frère de l'avoir trahi. Kane s'impatiente sur le ring alors qu'un GONG retentit dans l'arène mythique ! La foule est en délire, des "jobbers" et catcheurs locaux encapuchonnés apparaissent, même Paul Bearer participe au subterfuge. Et alors que tout le monde s’attend à voir débarquer le vieux 'Taker, v'la t'y pas Chuck Norris ! Avec sa dégaine de Walker Texas Ranger et ses courts cheveux roux, il se présente habillé comme l'Undertaker. Kane n'en croit pas ses yeux : contrairement au public, il l'a reconnu lui ! Il en rit puis touche la star (c'est peut-être la seule chance qu'il aura d'être aussi près de son idôle), mais Chuck Norris n'aime pas qu'on le touche et le frappe encore, encore et encore !

Perdant d'un match qu'il ne pouvait pas gagner, Kane est traumatisé pour le reste de sa vie ... Pour oublier ce triste moment, il commencera une carrière en politique. Quant à l'Undertaker, il reviendra finalement de ses vacances sous terre pour relever le niveau après l'enmurrement de Paul Bearer au Great American Bash 2004. Morale de l'histoire : ne blâmez plus l'Undertaker pour la qualité de certains de ses matches, c'est la faute à Chuck Norris.

#4 - The Miz (c) vs. John Cena (vs. The Rock) - WWE Championship Match (WrestleMania XXVII, à Atlanta en 2011)

http://1.bp.blogspot.com/-iNgeH_n0koo/TZloxqG3vbI/AAAAAAAABcc/Q4w1AogUrnk/s1600/mizretains.jpg - Hé, psst, Mike !

- Qu'est-ce qu'il y a Mike ?

- Ça y est, Dwayne s'est barré ?

- Non, non, il va rester encore deux ans. 

- Roh, non ...

- Désolé, Mike ... Lève bien les bras !

 

Selon le PWInsider, Kazuchika Okada et Kenny Omega se seraient fortement inspirés de ce match-là pour élaborer leur série d’affrontements de 2017 ... Plus franchement, rarement la "Vévéheu" aura atteint un tel niveau de clownerrie pour un Main-Event de WrestleMania.

Alors que John Cena sortait tout juste de l'enterrement de la Nexus (cette fois, dans un autre genre de "burying"), The Miz était, lui, en plein "push" avec un règne de champion du monde avec des affrontements excellents ... ou plutôt des affrontements tout courts. Quoi de plus logique donc d'offrir à ces deux génies du ring le Main-Event de WrestleMania XXVII ? Non, ce n'est pas de la rhétorique, posons-nous réellement la question : CM Punk ? Wade Barrett ? Daniel Bryan ? Dolph Ziggler ? Non, non, ils n'étaient pas à la hauteur ... On verra plus tard, comme on dit. Heureusement, Vinny Mac n'offre jamais le gâteau sans la cerise (et sans le coulis de poison par-dessus) : en réalité, cette "feud" et ce match ne seront qu'une rampe de lancement pour les Main-Events des deux WrestleManias suivants, entre Johnny Boy et The ... Rock. Voilà comment on crée des stars, les gars ! Et si on a pas la même définition du long-terme et comment construire de NOUVELLES vedettes, bah tant pis pour vous !

Vince mcmahon quote

... quand je branche mon appareil auditif."

Mais revenons-en au match qui nous intéresse ici. Le public vient d’assister à un show d'un grand cru - surtout après The Corre vs. Big Show, Kane, Kofi & Santino, Jerry Lawler vs. Michael Cole (First-Time Ever Dream Match !) et un révolutionnaire Mixed Match Challenge entre John Morrison, Trish Stratus & Snooki (l'emblème oubliée de la "Women’s Revolution") vs. Dolph Ziggler & Laycool. Soit dit en passant, tous auraient pu figurer dans ce classement, mais Le Sniper n'a qu'une vie, pour votre information !

The Miz fait son entrée aux côtés de son acolyte Alex Riley (mais si, vous savez ! Le grand ancêtre de Bo Dallas et Curtis Axel !) et Cena, lui, arrive en "fraise tagada" au son d'une chorale (comme quoi, avec la WWE pas besoin de se droguer pour avoir l'impression d'être shooté). Le public ne peut plus attendre (pour se barrer). C'est un face-à-face digne d'un Rock vs. Austin ou même de Rock vs. Hogan et le combat n'a rien à envier aux meilleurs de l'Arena Mexico. A noter, le "selling" magique et un "acting" proche des plus grandes performances de Denzel Washington pour John Cena, et une présence de "heel" qui nous rappelle les plus belles heures de Roddy Piper ou Randy Savage pour The Miz.

Pour définitivement marquer l'histoire de WrestleMania, le match se termine par un No Contest… avant d’être - pour la plus grande joie de tous - recommencé par l’hôte du show et "headliner" des deux prochains 'Mania, Dwayne Johnson. Le rideau tombe sur un Rock Bottom qui lancera la "feud" Rock vs. Cena pour les deux années à venir. Quant à The Miz, il perdra son titre et mettra fin à son rivalité très personnelle contre John Cena ... un mois plus tard.

#3 - Goldberg vs. Brock Lesnar (WrestleMania XX, à New-York City en 2004)

https://i1.wp.com/www.sportsrageous.com/wp-content/uploads/2016/09/Cp8Nv9fUsAAcQGw.jpg?w=900&ssl=1- C'est moi qui part en premier !

- Non, c'est moi ! 

- Je l'ai demandé avant toi !

- Ouai, mais moi je suis "Vince's Boy" alors je fais ce que je veux d'abord !

 

Là, on passe aux choses sérieuses.

Pas de femmelettes, pas de catcheurs sortis de la télé-réalité épilés, aux ongles curés et abonnés à un institut de beauté, non… Seulement deux gros ours avec du poil, des voix graves et du méchant "body-language" !

Stamford commence à "teaser" ce match dès le mois de novembre 2003, aux Survivor Series (encore). Les deux catcheurs sont alors les deux champions principaux de la compagnie. Un tel clash des titans donne envie non ?  Bien sûr, le seul problème, c'est qu'entre ce "teaser" et leur match au Madison Square Garden, les deux hommes auront perdus leurs titres, leurs stylos pour signer un nouveau contrat et juste leur envie de catcher. Et oui, Goldberg ayant signé pour une seule pige un an plus tôt et ne souhaitant pas rempiler (après avoir mis la perruque de Goldust et "jobbé" pour Hunter, bizarre qu’il est mal vécu son "run"), et Lesnar annonçant dès le début d’année 2004 son ras le bol de voir les tronches de tout le monde toutes les semaines et ses aspirations de rejoindre la NFL (là où il y fera le plus gros de sa carrière), c’est bien dans la merde que se retrouve donc Vinny Mac lors de WrestleMania ... heureusement, les fans New-Yorkais allaient l'aider un peu.

Quelques semaines précédents l’affrontement, 'Stone Cold' Steve Austin est ajouté à l’affiche, afin de lui donner une dimension encore plus énorme (ou plutôt sa seule dimension). Au MSG, la foule semble être venu exclusivement pour voir ce match (et aussi, un petit peu, pour soutenir Eddie Guerrero et Chris Benoit). Elle accueille Austin sous une grosse ovation, mais ce n’est rien en comparaison des accueils pour Billou et Brockie. Du jamais vu depuis Rock vs. Hogan deux ans plus tôt, l'Univers de la WWE remercie Lesnar pour sa fidélité et sa loyauté pour sa passion brûlante pour le catch à coups de "You Sold Out !". Et il offre un jubilé de rêve à Bill Goldberg après une si belle carrière au son de "Na-na-na-na-na Hey-hey-hey Goodbye !". Un délice pour les oreilles et pour les yeux aussi !

#2 - The Undertaker vs. Giant Gonzales (WrestleMania IX, à Las Vegas en 1993)

https://uproxx.files.wordpress.com/2014/03/giant-gonzalez-undertaker-wrestlemania-9.png?w=650&h=457 - *pleurant* Gonzie, j'ai tellement honte !

- No te preocupes, Deadmano ... Tiens, essuies tes larmas et dis-toi qu'on fera mieux à SummerSlam ...

- Il a un problème de maquillage le 'Taker ?

- Cállate, Fonsie !

 

Difficile de critiquer la WWE actuelle, quand on se rappelle qu'un mec habillé en mort-vivant a combattu un argentin de 3m56 (très exactement) avec une tenue moulante d'Abominable homme des neiges et incapable de bouger. Ce n’est pas la prémisse d'une vidéo prévention anti-drogue, mais bien un des principaux programmes de la WWF en 1993. Ne regardez pas le catch qu’à travers les Okada, AJ Styles et compagnie… mais aussi à travers le Giant Gonzales. #VotezSniper

Ce petit bijou est à voir encore et encore ... D'autant plus qu'il a une fin "originale" - fait rare dans la saga des matches de l'Undertaker à WrestleMania. Pour en finir avec ce dernier, Monsieur Gonzales avait prévu un mouchoir imbibé de chloroforme pour endormir le mort-vivant et recevoir une disqualification. Ingénieux, non ? Pas tellement, quand on sait que, cette année, Johnny Boy n’aura qu’à dévisser la nouvelle hanche artificielle de Papy Croque-Mort pour obtenir le compte de 3 !

Mentionné pour la 4ème fois dans ce classement, Grandaddy Undead ne pouvait échapper au Sniper après toutes les abominations qu’il a offert sur la plus grande scène de toutes, entre 1990 et 2004. Mais ça, c'était avant qu’il rencontre Randy Orton, Shawn Michaels et qu’il se rende compte qu’il pouvait catcher lui aussi. Hâte que Kane rencontre à son tour d'aussi bons catcheurs - en 2018, il serait temps.

#1 - Lawrence Taylor vs. Bam Bam Bigelow (WrestleMania XI, à Hartford en 1995)

http://www.allwrestlingsuperstars.com/wp-content/uploads/2011/12/Lawrence-Taylor-vs-Bam-Bam-Bigelow.jpg- Mec, arrêtes d'ouvrir la bouche comme ça, tu pues de la gueule ...

- Peut-être, mais je suis mieux payé que toi !

 

Seulement deux ans après le match précédent, voici le prestigieux et surtout et prémonitoire match numéro 1 du classement.

Je vous ramène à une époque où Vince McMahon aurait vendu son bras pour attirer des célébrités et avoir un minimum de reconnaissance médiatique "mainstream" (vous savez, comme ce genre de gars qui veulent faire partie d’une bande, qui ne veut absolument pas de lui). Ce match est LE match à voir dans l’histoire de WrestleMania, tant on risque d’en revoir de ce genre très bientôt : #XFL2020.

Comme Goldberg vs. Lesnar plus haut, cette rencontre sans réelle raison avait eu un "build" solide. Des dizaines de vidéos promos, des pubs en plein Time Square, des centaines d'interviews dans les médias… Le match fera même la Une des journaux à New-York ce soir-là. Mais à quel prix ? Au prix que l’un des meilleurs "workers" de la compagnie et de son roster très affaibli par le scandale des stéroïdes vienne à perdre lamentablement contre un footballeur américain qui aura oublié ce match un un jour après.

Imaginez aujourd’hui : une "Brigade Anti-Guignols" arrive pour faire le ménage, balayant 80% des catcheurs du roster de la WWE, laissant l'un des plus crédibles restants (disons, Braun Strowman) s'allonger contre une célébrité sportive incapable d’enchaîner trois prises, grillée et à bout de souffle en deux minutes ? Si, si, c’est tout à fait possible que cela arrive très bientôt ! Enfin, si une célébrité accepte de participer à un truc pareil, même contre le chèque de sa vie.

Ce match incarne l'une des erreurs principales, non seulement de l’histoire de WrestleMania, mais aussi de la WWE en général. Avoir recours à des milliers de publicité pour vendre l'événement, au lieu de faire de leurs talents actuels de (vraies) futures stars, c’est bien l’un des 350 soucis de la fédération aujourd’hui. Mais ce match reste, grâce à son placement sur la carte et son influence sur l’avenir (et afin de ne pas trop s’étonner quand on verra Justin Bieber & Seth Rollins vs. Velveteen Dream & Wiz Khalifa en Main-Event de WrestleMania 40), LE match à voir pour ne plus s'étonner de l'histoire de WrestleMania.

Le Sniper reviendra avec de nouvelles cibles ! Who’s Next ? #VotezSniper

La Review Press #4 : La sélection mensuelle d'articles catch à lire

Le 13/03/2018

Kenny omega angelWouah ! Les Golden Lovers se re-aiment à nouveau ! NXT s'offre un match 5 étoiles ! Braun Strowman se découvre chanteur et musicien ! Impact Wrestling propose enfin un show sans faute et la Ring of Honor, un excellent PPV seule ! Bury The Bear est en fait Kenny Omega ! ... Mais ce n'est pas normal tout ça !

En effet, voix intérieure peu originale, parce que ce n'est pas tout, tu oublies : Fabulous Moolah encore honorée comme si de rien n'était, Kid Rock au WWE Hall of Fame, Rey Mysterio blessé avant Strong-Style Evolved, la Ring of Honor loin d'être sortie d'affaire, Tomohiro Ishii vs. Kazuchika Okada qui n'arrivera pas encore ... et encore tout le reste qui repose ci-dessous, dans la quatrième édition de la Review Press !

WWE

-- Après l'entrée de Kid Rock dans son Hall of Fame et avant l'officialisation de John Cena vs. The American Bad-Ass à WrestleMania 34, la WWE a annoncé l'inauguration de la première Fabulous Moolah Memorial Battle Royal au Superdome. Toujours dans la poursuite de sa campagne médiatique prônant l'égalité hommes-femmes sur son ring, elle devrait devenir une tradition annuelle similaire à l'Andre The Giant Memorial Battle Royal masculine, démarrée justement à la Nouvelle Orléans en 2014. Si le tout-premier Women's Royal Rumble a été une décision bénéfique et félicitée, celle-ci n'a jusque là reçu que de la haine - la révolution (forcée quoique bénéfique sur le ring) est devenue scandaleuse.

Pourquoi ? Parce que The Fabulous Moolah, figure pionnière dans la propagande menée par Stephanie McMahon et ses sujets, n'est autre que la femme la plus diabolique de l'histoire du catch. Manipulation politique, racket, maltraitance, proxénétisme, complicité de viol : cet article-forum effarant (déniché par Maffew de Botchamania) déballe toute l'étendue de son casier insoupçonné pour celui qui ne connaîtrait d'elle que ce que la WWE a choisi de lui montrer.

 

-- Dans la même veine, VoxCatch a proposé une remise en question détaillée de cette "Women's Revolution" tant agitée par la WWE, qui regarde ailleurs quand ça l'arrange : inégalité des salaires, sexisme et tout le tutim. Moins violent mais tout aussi éclairant !

 

-- Là où la WWE passe, le débat ... surgit ! Depuis le 10 mars, la chaîne TV française L'Equipe 21 diffuse désormais tous les samedis matins une heure compactée de RAW commentée par Christophe Agius et Florian Gazan. Si c'est sans doute un bon signe pour la nouvelle génération de fans de catch à venir (et un programme de plus pour allonger le samedi matin devant la télé, pour mes neveux ^^), ce retour de la WWE sur la TNT n'est pas sans rien à redire. Ainsi ai-je lancé un débat Twitter très animé, dans le bon sens du terme, tout en argumentation, en exemples et en contre-exemples. Pour le coup, un bon signe de l'état intellectuel de la communauté française de fans de catch actuelle !

Japon

-- Dans le monde médiatique d'aujourd'hui, on peut même trouver des perles dans un coin perdu de Twitter. Suite à la reformation tant attendue du duo de Kenny Omega et Kota Ibushi, un "twittos" a publié une Twitter Thread entière consacrée au moindre détail de leur histoire commune, racontant fabuleusement bien leur relation "kayfabe". Un magnifique complément d'information à la toute aussi magique et émotionnellement chargée (mais "NJPW-centric" ) vidéo de Showbuckle :

 

-- En parlant d'émotions fortes, c'est toujours avec un plaisir un peu triste que de repenser à la fin de carrière (momentanée ? :/) de Katsuyori Shibata. C'est sûrement ce qu'a ressenti notre ami Vincenzo du Coin du Bourrin lors de la rédaction de son très bon article sur les conséquences de la pratique d'un style trop réaliste, comme celui du "strong-style" à la Shibata. Une superbe vulgarisation du phénomène dans la lignée de mes nombreux articles (et un reportage !) sur le sujet.

 

-- L'annonce s'est faite discrètement et seulement unilatéralement il y a à peine quelques jours. La New-Japan Pro-Wrestling tiendra en juin un show spécial en Floride, dans le célèbre Ocean Center (une salle de 9000 personnes, qui a vu deux "heel-turns" de Hulk Hogan - en 1996 et en 2010), en collaboration avec la convention de jeux-vidéo CEO. Souvent parrainnée par Kenny Omega (qui y avait notamment rencontré Xavier Woods l'an dernier dans un combat de Street Fighter) à de multiples reprises, cette convention américaine n'a donc pas eu besoin de passer par la ROH, alliée locale de la NJPW, pour avoir le feu vert. Quand Joe Koff disait qu'il n'avait "rien contre un show NJPW only" en Californie (car région très peu fréquenté par la ROH), il ne pensait pas que celle-ci irait sur son territoire ... Une très bonne analyse développe tout cela et remet parfaitement en question l'avenir, définitivement en pente, de la relation NJPW-ROH.


-- Pour finir sur la NJPW, pour ceux qui voudrait la découvrir pour la première fois ou la découvrir davantage (et ce, sans jeu de mots osé), ne cherchez plus, notre cher Florian de Catch Au Quotidien a écrit l'article qu'il vous faut !

Ailleurs

 

-- Les choses changent, lentement mais sûrement, pour le catch français ... Ca se sent. Et même ça se voit ! Dans deux excellents articles signés VoxCatch, deux extrémités du spectre du catch français sont observés et décortiqués. La première, Wrestling Stars, est une promotion familiale qui pendant ces belles heures (celles, les mêmes pour tous, de l'apogée de l'ère NT1) remplissait presque le Cirque d'Hiver. Elle n'est pas tout à fait du côté du progrès mais se débrouille malgré tout. La seconde sort enfin du lot sur la scène parisienne après plusieurs années de travail acharné, notamment avec un show qui aura rassemblé toute la famille média catch : SuperClash II.

 

-- Les choses changent aussi du côté des médias plus "mainstreams". Dans une publication inattendue, Vice France a laissé la parole à une catcheuse française indépendante du nom de Camille Grignon. Un magnifique portrait de la réalité du catch français : sa précarité mais aussi son avancée.

 

-- Il y a deux ans presque tout juste, je démarrais une nouvelle chronique sur CAQ, analysant le catch non-WWE avec un point de vue parfois un peu alternatif (et donc précurseur de ce présent site) avec une tribune sur la dégringolade créative et in-ring à venir pour la Ring of Honor. Deux ans plus tard, les matheux de Voices of Wrestling confirment mes craintes dans un article plein de statistiques, de tableaux et de graphiques, dont ils ont seuls le secret. (Enfin, ceci prouve cela, seulement si vous n'avez pas vu l'excellent 16th Anniversary Show ...)

 

-- Après tout qui a besoin de la ROH, quand les "storylines" de Being The Elite se suffisent presque à elles-mêmes ? C'est la question que l'on se pose après la lecture de cette interview des Young Bucks sur Sports Illustrated, ou les deux génies qui ont montré comment aujourd'hui on pouvait jouer avec le "kayfabe". A la croisée des regrettées Kevin Steen's Weekend Escapades et les EVOLVE Mini-docs de Kenny Johnson, les créations des Young Bucks sont exactement ce dont le catch américain a besoin (et ce dont je n'arrête pas de parler depuis des années !!! #modestie).

 

-- Enfin, j'aimerais féliciter une nouvelle fois la fusion (ou plutôt la gentille phagocytose) des Cahiers du Catch avec VoxCatch et j'invite les nouveaux fans de catch à découvrir la pensée des anciens, "alternative" à leur manière avant l'heure.

Le podcast du mois

-- Le New-Japan Purocast est peut-être la meilleure source d'analyse concernant tout ce qui tourne autour de la NJPW. Ses deux podcasteurs possède une alchimie proche des meilleurs duos de commentateurs de l'histoire du catch - Gorilla Monsoon & Jesse Ventura ou Jim Ross & Paul Heyman en tête. Ainsi, quand parfois un désaccord éclate, la discussion s'enrichit d'une belle argumentation, le pour valant autant que le contre. Commentant le très bon doublet d'Honor Rising 2018, dans l'un des derniers épisodes, ils se sont attelés un instant à savoir comment Kenny Omega pourrait bientôt "main-eventer" un show de la NJPW au Madison Square Garden !

 

 

La vidéo du mois

-- Entre le documentaire promotionnel sur NJPWWorld pour le retour des Golden Lovers ou encore le chef d'oeuvre annoncé d'HBO sur André Le Géant, ils sont nombreux les documentaires catch à pleuvoir ces temps-ci. Pourtant, il y en a un qui sort du lot ce mois-ci. Il est consacré au le plus grand catcheur mexicain inconnu de l'histoire du catch et le catcheur favori des joyeux drilles de Being The Elite : Chico El Luchador !

 

What I Liked This Month : Les Matchs du Mois - édition février 2018

Le 08/03/2018

Après un mois de janvier exceptionnel, l'année 2018 continue avec un mois de février de haute qualité. L'opportunité est le mot qui définit ce mois : de nombreux catcheurs ont dû relever des défis qui définieront sans doute leurs carrières à l'avenir ... à moins d'être passés inaperçus à cause du retour des Golden Lovers !

Kazuchika Okada © vs. SANADA – IWGP Heavyweight Championship Match (NJPW The New Beginning In Osaka - 10/02/18 - Osaka, Japon)

SANADA est sans doute l'"Ingobernable" qui aura le plus frustré Okada. Avec EVIL et Tetsuya Naito précédemment, ce dernier arrivait toujours à obtenir quelque chose à exploiter, mais rien de la part du froid et silencieux SANADA. Il n'aura enfin parlé pour la première fois au micro à la NJPW, pour seulement provoquer le champion davantage - ne lui laissant que trop peu pour pour percer son "Cold Skull".

Aux vues de ce "booking", beaucoup de fans ont pensé que SANADA pourrait le surprendre et créer ce qu'on appalle un "upset". Après tout, c’est dans cette même arène que Okada avait battu Hiroshi Tanahashi en 2012 et mis un terme à ses 400 jours de règne, alors pour son tout premier match pour le titre. Le doute planait donc sur ce match : Okada allait-il perdre sa couronne juste après sa victoire à Wrestle Kingdom 12, où tant le voyaient enfin chuter ?

SANADA s'est lourdement concentré sur la nuque d’Okada, notamment avec un un Sitout Piledriver sur la rampe d’entrée pour préparer son Skull End. Le 'Rainmaker' s'est retrouvé à plusieurs reprises dans son étreinte et plus Okada restait coincé et plus la victoire de SANADA semblait proche. Encore plus quand ce dernier enchaîna les Moonsaults, avant d'atterir sur le genou et perdre de préciseuses secondes à faire le tombé. L'ancien champion X-Division a même réussi à contrer des Rainmaker Lariats en dernière partie de match, créant davantage de doute sur l'issue du combat. Ce ne sera malheureusement pas assez pour Okada qui était bien parti pour sa dixième défense victorieuse.

Malgré la défaite, SANADA a encore fait forte impression et nul doute que ce ne sera pas son dernier match pour la récompense suprême de la New-Japan.

Jay Lethal vs. Jonathan Gresham (ROH Honor Reigns Supreme – 09/02/18 – Concord, Caroline Du Nord, Etats-Unis)

Résultat de recherche d'images pour "jonathan gresham vs jay lethal roh"Jonathan Gresham avait sans doute là l’un des plus gros challenges de sa carrière, face à l’ancien ROH World Champion et plus long TV Champion de la compagnie. Le bien nommé Jay Lethal arborait cela dit, relax, une tenue hommage à 'Macho Man' Randy Savage. Mais peu importe la taille du défi pour l’un des meilleurs catcheurs techniques au monde, il était plus que prêt pour montrer tout son talent si sous-estimé selon moi.

Un match où toute la technicité reposait sur le maltraitement du bras gauche de Lethal par Gresham, le privant justement d’asséner sa Lethal Injection plus tard dans le match - c'est dire l'excellence de son "selling". Vers la fin de match, l'ex-Black Machismo a néanmoins réussi à trouver une faiblesse chez son adversaire quand il atterrit mal sur le genou à l’extérieur. Une erreur qu'il lui fera payé en le soumettant à l'aide d'une Figure Four Leglock, dont l'utilisation en tant que "finish" est très rare de nos jours.

Clairement l’un des meilleurs matchs à la ROH depuis un très long moment, et une performance qui aura démontré encore tout le talent d'un Jonathan Gresham trop souvent oublié.

Masaaki Mochizuki © vs. Kzy – Open The Dream Gate Championship Match (Dragon Gate Kotoka Road To Final - Day 5 – 07/02/18 – Tokyo, Japon)

Résultat de recherche d'images pour "masaaki mochizuki vs kzy"Kzy dans un Open The Dream Championship Match : c’est finalement arrivé. Et ce, après avoir passé des années à jouer les "heels" - et surtout les bouches trous - dans ses "units" consécutives. Autrement dit, celui qui était là pour se faire battre dans les Multi Man Tag Matches. Mais être le "heel" à l'existence la plus longue à la Dragon Gate n'était plus soutenable pour Kzy : depuis 3 ans il ne fait que balayer l’ancien Kzy. Devenant un favori des fans, il se fait de plus en plus remarquer dans ses matchs.

Kzy est loin des YAMATO, Shingo et autres Yoshino, mais il n’a cessé de s’améliorer depuis son "face-turn". Après avoir enchaîné les victoires depuis fin 2017, il a accompli l’impensable en battant l’Open The Dream Gate Champion, Masaaki Mochizuki, et s'octroyant ainsi cette chance au titre.

L’un des vétérans les plus en forme du circuit japonais, Mochi a tout de suite mis très à mal Kzy en le surprenant avec un Yakuza Kick dans le coin à peine la cloche sonnée. Il a ensuite visé son abdomen avec plusieurs coups de pied très "stiffs". Mochizuki voulait voir si Kzy avait ce qu’il faut pour un tel challenge et l'a mis à l'épreuve.

Mais le combatiff Kzy a trouvé le moyen de renverser la tendance vers un 50-50 en s'opposant comme il pouvait face au champion. Je pense notamment à ce Neckbreaker très innovant, où il est parti en "slingshot" depuis le ring pour tordre la nuque de Mochizuki sur le bord du ring. Le champion avait beau continuer avec ses Kicks douloureux mais Kzy résistait et répondait même avec plusieurs coups d’avant-bras et uppercuts, passant proche d'une victoire-surprise ! Mochizuki ne s’attendait clairement pas à ça de la part de Kzy, qu'il ne considérait pas comme un danger à la DG. Mais quelle vaillance et quelle combativité !

Un superbe match donc pour débuter cette année à la DG. C'est probablement la meilleure défense de titre de Mochizuki jusque là, et un match clé pour le futur de Kzy à la Dragon Gate. Dévasté après cette défaite, Kzy a quitté son clan Tribe Vanguard, déclarant à YAMATO que s’il voulait avancer à la Dragon Gate, il devrait affronter YAMATO et BxB Hulk et donc ne pas être à leur côté. Le temps est venu pour Kzy de prendre l'importance qu'il mérite à la Dragon Gate.

Tyler Bate vs. Zack Sabre Jr. (PROGRESS Chapter 63 : Take Me Underground – 11/02/18 – Manchester, Angleterre) 

Résultat de recherche d'images pour "zack sabre jr vs tyler bate"Quelle affiche prometteuse et alléchante qu'est Bate vs ZSJ ! Difficile de ne pas être "hypé" par cette affiche entre ces deux prodiges du ring.

Zack n'a eu de cesse de tordre et de manipuler les différents membres de Bate comme pas possible. L'ancien WWE UK Champ' a vraiment eu du mal à placer son arsenal habituel tant ZSJ s'accrochait à son corps d'une manière dont lui seul a le secret et le talent. C'est dingue l'efficacité technique de ce dernier ! Les séquences étaient vraiment très fluides, aidées par une bonne alchimie qui nous donne envie d'en voir plus entre les deux !

NJPW : rayonnante en 2017, douteuse en 2018 ?

Le 09/02/2018

Kenny omega njpw wk12

♦ Article originellement écrit les jours suivants Wrestle Kingdom 12

Le plus dur est à venir, pour la New-Japan Pro-Wrestling. Si 2016 a été l’année de la reprise en main, suite à un exode surprise, 2017 a été celle de la brillance.

La NJPW a brillé par son catch d’une qualité sans précédent tout au long de l’année : sur les 10 matches notés 5 étoiles ou plus par Dave Meltzer, 8 proviennent de shows de la New-Japan, y compris les 4 notés plus de 5 sur 5. La NJPW a aussi brillé par sa croissance économique : d’août 2016 à juillet 2017 (l’année fiscale japonaise), ses recettes ont atteint 34 millions de dollars (21% de plus que l’année précédente) - une recette record si ce n’était sans compter l’année 1997, époque où elle remplissait encore quatre stades par an. La NJPW a enfin brillé par sa percée dans le marché occidental, notamment grâce à deux shows “sold out”, une augmentation du nombre d’abonnés à son service NJPWWorld et de téléspectateurs américains sur AXS TV ainsi que d’immenses ventes de produits dérivés.

2018, l'année des dilemmes

Et pour démarrer l’année 2018, elle a attiré plus de 35.000 fans payants, japonais et occidentaux, pour son Wrestle Kingdom 12 au Tokyo Dome - une première en 15 ans. De plus, grâce au buzz suscité par le “dream match” Omega vs. Jericho, NJPWWorld doit avoir gagné quelques milliers de nouveaux abonnés. Sans compter sur son prochain retour à Long Beach dans une salle deux fois plus grande que la précédente, et un week-end estival pour le bouquet final du G1 Climax 28 prévu au Madison Square Garden du Japon, le Nippon Budokan - une autre première, en 15 ans.

La New-Japan Pro-Wrestling est aujourd’hui l’alternative principale et incontestée du catch mondial. Certes loin de la puissance financière et médiatique de la WWE, elle constitue un numéro deux difficilement détrônable par quiconque sur le marché. Titillée par la Dragon Gate et la DDT, et effleurée par les renaissantes AJPW et Pro-Westling NOAH, la NJPW n’a cependant aucun véritable concurrent sur son territoire. Quant au reste du monde, elle n’a pour seule ennemie que la compagnie de Vince McMahon : si ce n’était sans son alliance, la Ring of Honor n’aurait sans doute pas eu autant de succès en 2017 (une récompense cela dit bien méritée pour l’avoir elle-même aidée à pénétrer le marché américain).

Et pourtant, c’est en cette nouvelle année 2018 que tout va se jouer. Le “booking” du 4 janvier, et même du soir suivant, New-Year Dash! 2018, en a donné un aperçu aussi excitant qu’inquiétant. En effet, deux grands dilemmes ont été soulevés et devront être réglés afin de déterminer son avenir. Prendre le risque de parier sur la nouveauté et sur l’instant présent, ou consolider ses acquis et conserver des méthodes sûres mais limitées ? Et se lancer pleinement et frontalement dans la conquête du catch occidental ou prendre soin du cœur de sa clientèle et reprendre complètement le contrôle de son territoire national ? L'époque de la reconstruction progressive, aux risques distillés, calculés et mesurés, est révolue. 2018 sera l'année du quitte ou double.

Okada ou Naito : y'a-t-il une top-star de trop ?

A Wrestle Kingdom 12, la NJPW a choisi de protéger son ‘Ace’, Kazuchika Okada. Symbole de sa renaissance réussie, ce dernier n’était pourtant pas le favori, ni du timing ni des fans. Propriétaire du record du plus long règne et du plus grand nombre de jours en tant que champion poids-lourd IWGP, il est déjà au sommet de la New-Japan et, on peut le dire, du monde du catch. Comme je l’écrivais pour le récompenser d’avoir été désigné Catcheur de l’Année 2017 aux Alternative Year-End Awards, “il vient juste d’avoir 30 ans [et] il est déjà un véritable dieu du catch”. Et même si à notre échelle, il peut être considéré comme “l'emblème du catch alternatif”, la majorité des fans japonais de la NJPW le perçoivent aujourd’hui comme le champion invincible de la compagnie, qui empêche le rêve de Tetsuya Naito de se réaliser. Le leader de Los Ingobernables de Japon mérite la ceinture d’Okada, autant qu’il la mérite et autant que Kenny Omega la mérite.

Gedo, l’un des principaux “bookers” de la NJPW derrière la caméra, a souhaité protéger et solidifier le statut de son chef d’œuvre qu’est Kazuchika Okada. Pour ce faire, il a rejeté ce que le “timing” lui dictait : répondre aux fans japonais (et un bon nombre de fans occidentaux), souhaitant voir enfin Tetsuya Naito être récompensé pour ses efforts. En conséquence, Naito a été acclamé le lendemain à New-Year Dash! 2018 tandis qu’Okada a été accueilli dans l’hésitation voire la colère (et il s’en est d’ailleurs joué). Le toujours “tranquilo” avait joué la veille le challenger pressé de réaliser son destin et terminer sa transformation, ressortant des astuces passées et faisant ressurgir une attitude plus proche de son ancien soi - tentant plusieurs fois le Stardust Press, son ancien “finisher”. Si la NJPW a déjà en tête une revanche, avec le programme de remontée de la pente qui va avec, voyant à son terme un Naito plus malin, plus calculateur, plus “lui-même” remporter le titre, face peut-être à un Okada trop confiant et imbu de lui-même, peut-être qu’une telle narration se justifiait.

Mais les fans seront-ils encore à fond derrière l’Ingouvernable à ce moment-là ou se seront-ils lassés, attristés de ne pas avoir eu ce qu’ils désiraient si ardemment ? Et si finalement, rien de tout cela n'arrive ou n'est prévu, comment Naito s’en remettra ? Comment la compagnie gérera le fait d’avoir négligé sa top-star #2, l’une des raisons principales de la recrue d’essence du nombre de ses fans sur son propre territoire ? Tanahashi n’en a plus pour longtemps, Hirooki Goto a déjà été délaissé par les fans et Katsuyori Shibata pourrait ne plus jamais remonter sur le ring … Même avec un Okada tout-puissant, à l’instar d’Antonio Inoki à la belle époque, que se passera-t-il dans le cas d’un accident de parcours ou d’un autre manque de considération du public ? C’est en cela que cette première grande décision de 2018 risque d’influencer l’avenir de la NJPW, d’une façon difficilement modifiable.

Kenny Omega, le capitaine du navire “USA”

Qu’en est-il pour la top-star #2 bis de la NJPW ? Source d’une hype international immense, partagée avec un surprenant Chris Jericho, à l’occasion de Wrestle Kingdom 12, Kenny Omega risque d’être encore au centre de toutes les attentions dans les mois à venir. Entre le rôle proéminent qu’il jouera sans doute à Strong-Style Evolved en mars puis à ROH Supercard of Honor en avril, et son programme sous-jacent de longue durée déjà lancé l’opposant à Cody Rhodes et Kota Ibushi (et impliquant peut-être une scission du Bullet Club), ‘The Cleaner’ prendra définitivement une place décisive cette année au sein de la NJPW, qui ne veut pas laisser tomber tout le travail effectué en vue d’une invasion formelle sur le territoire américain. L’actuel leader de The Elite serait certain de devenir probablement l’homme qui mettra enfin un terme au légendaire règne record d’Okada.

Car, même si les titres US et Inter-Continental sont aujourd’hui des moyens de “faire patienter” ceux qui mériteraient le prestigieux titre poids-lourd IWGP, il n’y a qu’un ‘Ace’ à abattre pour être au sommet - un constat illustré à WK12. Vaincre Okada et s’arroger le titre de champion IWGP donnerait automatiquement à Omega la tâche de “mener le navire” et permettrait ainsi à la NJPW de faire passer son expansion internationale à la vitesse supérieure (entre autres, se débarrasser sa politique conservatrice d’organisation d’événements sur place et donner la main à encore plus de “gaijins” - Juice Robinson, Trent Berreta, Jay White et même Zack Sabre Jr. en tête, chacun à sa mesure un peu délaissé par ce doublet Wrestle Kingdom-Dash!). Cette direction alors prise, le recouvrement de ses forces passées chez elle, au Japon, redescendrait forcément dans l’ordre des priorités mais en aucun devra-t-elle l'abandonner. C’est un défi qu’elle devra relever, sans quoi le Tokyo Dome recommencera à se vider - et ses caisses aussi.

Mais si un petit vent de fraîcheur inattendu venait soudain chasser ses nuages de doutes et d’appréhension ? Si, comme beaucoup le prophétisent depuis des mois, un homme providentiel venait “tout arranger” ? Si, à l’instar de la surprise d’Alpha vs. Omega en 2017, la NJPW ravivait le feu du “Yes! Movement” et s’octroyait les services de Daniel Bryan ? Après tout, son contrat avec la WWE devrait s’arrêter en septembre 2018 (si les rumeurs sont exactes) et ce dernier n’a jamais caché son envie de retourner sur le ring et sa frustration avec Stamford … Ainsi, pour la New-Japan, 2018 pourrait tout aussi bien être l’année du quitte au double, que du triple : “Yes ! Yes ! Yes !”

EXCLU - Podcast : Reportage sur les traces des commotions cérébrales

Le 09/02/2018

Le 7 janvier dernier, à Nanterre, un jeune rugbyman avait été évacué du terrain suite à une commotion cérébrale. Quelles sont les conséquences de ce traumatisme crânien bien connu des boxeurs ? Touche-t-il aussi une pratique, plus ou moins sportive, comme le catch ? Témoignages d'A-Buck et Aigle Blanc, catcheurs français, et explications du professeure Pascale Pradat-Diehl de La Pitié-Salepétrière.

Retour sur le Tournoi des Poids-Lourds 2018 : Belle expérience ... sans histoires

Ce bref reportage audio, réalisé pour une diffusion (probablement) prochaine dans l'émission scientifique de France Inter, La Tête Au Carré, a été réalisé dans deux optiques : sensibiliser le grand public à la réalité physique du catch et l'attention actuelle portée (et à porter) sur les commotions cérébrales - aussi bien à ceux qui les subissent, qu'à ceux qui en sont spectateurs.

Et le mot "spectateur" n'est pas anodin : comment savoir si l'importance d'une chute, la souffrance ou la confusion d'un catcheur est un "work" ou non, si il use d'un excellent "selling" ou souffre réellement ? Qui n'a pas pensé, notamment, à la possibilité d'un "work", un "set-up" vers un plus grand "pay-off", quand Katsuyori Shibata a été mis sur le banc de touche immédiatement après sa merveilleuse défaite contre Kazuchika Okada (qui semblait pourtant avoir bien plus morflé que 'The Wrestler') ? Cette ambivalence inhérante au catch - balayée du revers d'une main sur lequel est inscrit "de toute façon, c'est du chiqué, il fait semblant" - ne doit pas nous éloigner de nos inquiétudes bien fondées (et cela se ressent chez des catcheurs, comme A-Buck ou Aigle Blanc, qui n'ont jamais eu à faire face à ce genre de blessures - quoique ce dernier m'avouait après notre interview qu'il se doutait bien que de prendre des coups à la tête à un rythme de travail effréné ne pouvait qu'entraîner des commotions cérébrales) du sérieux des conséquences physiques que nos héros du ring s'infligent.

Car oui, et Shibata en est un exemple probant, les catcheurs (ses sportifs-artistes, à la fois passionnés et compétiteurs au fond d'eux-mêmes) sont les premiers à ignorer la vraie gravité de leurs afflictions : au nom d'une archaïque virilité ou d'une "bad-assittude" fictive que la réalité pourrait trahir (#KeepItKayfabe #ItsStillRealToMeDamnIt), ou par simple inexorable envie de remonter sur le ring, d'avoir cette sécrétion d'adrénaline ou cette injection d'argent dans le porte-monnaie. Je me rappelle encore cette anecdote de Marc Mercier (pas le meilleur exemple, pour quoi que ce soit, je crois, devant l'Eternel) : "durant ma carrière sur le ring, j'ai été une fois transporté à l'hôpital, dans le coma, suite à une commotion. J'avais sauté depuis la troisième corde vers mon adversaire alors à l'extérieur du ring, mais des spectateurs l'ont poussé, et je me suis écrasé la tête sur le béton. Ce ne m'a pas empêché de re-catcher quelques semaines après".

Pourquoi le catch n'est pas si "fake" que ça (Sciences Et Avenir)

C'est cette complexité, de ses deux sujets entremêlés, que je souhaitais mettre en avant dans ce court radio-reportage. De quoi vous sensibiliser l'esprit avant, sans doute, le résultat prochain du grand procès de Chris Nowinski et Cie contre la WWE. Il y a un ou deux ans, après un film avec Will Smith en Dr. Bennet Omalu (celui qui a décrit l'encéphalopathie traumatique chronique, la maladie neuro-dégénérative précoce liée à l'accumulation de commotions cérébrales), la NFL s'en était sortie en reversant des milliards à ses footballers. Peut-être que la WWE ferait mieux de la suivre, si elle veut lancer sa XFL 2.0 sans encombre ...