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Back To The ... Present : WWE Greatest Royal Rumble ou quand le matérialisme passe avant le sport

Être payé pour faire les choses en grand, c'est bien, mais faire un effort pour donner une valeur ajoutée, c'est mieux. Malheureusement, ce n'était pas le cas du WWE Greatest Royal Rumble en Arabie Saoudite.

Il y a quelques mois de cela, la WWE annonçait à la plus grande surprise de tous qu’un nouvel événement Royal Rumble allait avoir lieu, seulement 3 mois après l’événement habituel du mois de janvier. C’est ainsi qu’est né The Greatest Royal Rumble. En ce soir du 27 avril 2018, la WWE proposait donc en effet le plus grand Royal Rumble match jamais organisé – d’où le nom du show – devant un large public Saoudien, peu habitué de ce genre d’événements sportifs. Malgré un cadre intéressant, et une carte plus qu’attrayante (dont nous parlerons un peu plus tard), le show a été très loin de se montrer à la hauteur. Voyons tout de suite pourquoi en commençant par les résultats en bref :

  • John Cena b. Triple H (***1/4)

  • Cedric Alexander © b. Kalisto et conserve son titre poids-moyen (***1/2)

  • The Deleter Of Worlds b. The Bar et remportent les titres par équipe vacants de RAW (**)

  • Jeff Hardy © b. Jinder Mahal pour conserver son titre US (*1/2)

  • The Bludgeon Brothers © b. The Usos et restent champions par équipe de Smackdown (**1/4)

  • Seth Rollins © b. Finn Balor, Samoa Joe & The Miz dans un Fatal 4 Way Ladder Match pour conserver son titre Intercontinental (***)

  • AJ Styles vs Shinsuke Nakamura se termine en Double Count-Out, 'The Phenomenal One' reste donc champion de la WWE (***1/2)

  • The Undertaker b. Rusev dans un Casket Match (*3/4)

  • Brock Lesnar © b. Roman Reigns dans un Steel Cage match et garde son titre Universel (***1/4)

  • Braun Strowman remporte le "Greatest Royal Rumble Match Ever" (**3/4)

Un programme et un contexte pourtant digne d’un WrestleMania …

http://www.wwe.com/f/2018/04/20180427_greates_royal_rumble_thumb_tripleh--430f4a441f88fdadfb50bfa55a5e224f.jpg Pour être honnête avec vous, lorsque cet événement a été annoncé, je n'étais absolument pas emballé par la nouvelle. Cependant, la carte a commencé doucement à se dessiner, et je me suis finalement dit que nous pourrions éventuellement avoir un show convenable. Comme on peut facilement le remarquer avec les résultats, la WWE a mis les petits plats dans les grands afin d'attirer le public Saoudien, en sortant un bon nombre d'atouts en sa possession. Ainsi, on observe la présence de noms connus de tous – que ce soit pour les non-initiés où pour les fans de la première heure – tels que Triple H, John Cena, The Undertaker, Rey Mysterio, etc.. De quoi toucher un maximum de personnes à la fois. Ce qui ne peut que marcher à la perfection. Cela rend également l'événement très prestigieux, sachant que des lutteurs tels que l'Undertaker ou encore Rey Mysterio ne sont que très rarement là.

De plus, la WWE proposait pas moins de 7 matchs de championnat, soit la défense de tous les titres masculins de la fédération, toujours dans cette même stratégie de toucher un maximum de public. Pour poursuivre dans cette voie, nous pouvions également retrouver quelques matchs à stipulation, et bien évidemment, le plus grand Royal Rumble jamais organisé. Parlons également du lieu dans lequel se déroulait ce spectacle, puisqu'il s'agissait du King Abdullah Sports City Stadium, un stade de football d'une capacité d'environ 60 000 places. De quoi accueillir beaucoup de monde, mais également proposer un cadre et une réalisation similaire à des shows comme WrestleMania. Le projet de séduction était donc lancé, et la WWE avait toutes les armes nécessaires pour proposer une représentation de qualité.

qui s'est finalement transformé en pétard mouillé

https://i2.wp.com/vulturehound.co.uk/wp-content/uploads/2018/04/20180427_Greates_Royal_Rumble_romanbrock-eb04b636e80f7aaf7bfe45030104a4a5-652x367.jpg?resize=652%2C367 Il faut quand même reconnaître que la WWE a bien choisi l'ordre des matchs. En proposant le Triple H vs John Cena en premier, ainsi que le match pour le titre poids moyen ensuite, l'événement a débuté sur une base qui était familière pour tout le monde, avec un match plutôt agréable, suivi d'un match de très haute volée ensuite, permettant de mettre le spectateur en confiance. Suite à ces deux matchs, j'étais plutôt ravi à vrai dire, mais c'était avant que la dégringolade commence… Effectivement, suite à ces deux matchs, on est passé – en termes de qualité in-ring – d'un show plutôt convainquant, à un house show, ni plus ni moins. Au revoir l'intensité, au revoir la construction des matchs. Place maintenant à des affrontements poussifs, expéditifs et dont on ne retient pas grand chose.

Même le Fatal 4-Way Ladder Match était en dessous de ce qu'on aurait pu attendre, malgré une très bonne fin de match. Et même si la revanche entre Styles et Nakamura aura très largement remonté le niveau, la suite n'était guère meilleure. Côté narratif, aucune tentative de rectification ou d'avancement majeure après un WrestleMania en demi-teinte : Lesnar s'en sort encore face à Reigns, quoique plus in extremis (pauvre Samoa Joe qui payera les pots cassés à Backlash) ; Styles-Nakamura continuera sans changement et, quant au reste, l'influx scénaristique était plus ou moins inexistant. Alors pourquoi autant de paresse sportive et scénaristique, en dépit de tous les arguments présentés pour faire de ce Greatest Royal Rumble un show dont on se souviendra ? Et bien, la réponse est toute simple.

Le fric, c'est chic !

http://www.wwe.com/f/2018/04/20180427_greates_royal_rumble_vid_naka--28fd11d1240d7c79c2e591509a39a6ad.jpg Si il y a bien un seul mot qui peut résumer pourquoi cet événement était si poussif, c'est bien le mot argent. Ce n'est pas plus compliqué que cela. Le simple fait que cet événement ait eu lieu dans un pays tel que l'Arabie Saoudite est un argument sur lequel on peut s'appuyer. En effet, ce pays est très peu lié au monde du catch en général, donc on pourrait se demander pourquoi s'exporter là-bas . Effectivement l'Arabie Saoudite est un des premiers producteurs de pétrole dans le monde, qui est un milieu extrêmement rentable puisque ce genre de pays n'ont comme désir que de dépenser l'argent gagné par leurs ventes d'hydrocarbure. Ainsi, l'organisation d'événements sportifs dans ce genre de pays là est également très rentable pour ceux qui les organisent. Il est de plus en plus courant de voir des compétitions sportives dans ces pays du Moyen-Orient, comme par exemple la future coupe du monde de Football 2022 au Qatar. Pour en revenir au Greatest Royal Rumble, nous avions appris quelques jours avant le show que la WWE allait se faire d'énormes bénéfices, allant jusqu'à 150 millions d'euros environ, sans compter les recettes concernant les ventes des tickets. Quelque part, le fait de produire un show de qualité ou non ne change absolument rien, puisque la compagnie se fait un bénéfice énorme tout en séduisant de nouveaux fans afin de produire d'autres événements dans ce pays sur le long terme.

Qu'en est-il du "Greatest" Royal Rumble Match ?

https://cache.wrestlingnewssource.com/u/20073f5bcaf047351c964417fceade03_1200_675.jpg  Évoquons maintenant le Main Event de la soirée, qui était bien évidemment le plus grand Royal Rumble jamais organisé comportant pas moins de 50 lutteurs. Même si le reste du PPV m'avait plutôt désespéré je dois l'avouer, il restait en moi un fragment d'espérance quant à ce match. Après tout, c'est le genre de bataille que tout le monde apprécie à l'unanimité, et bien que celle-ci soit "amicale" (traduction que l'enjeu était simplement "historique") on pouvait quand même s'attendre à quelque chose d'agréable. Mais cela n'a pas été tout à fait le cas. En effet, ce match a reflété parfaitement le reste de la soirée de par sa paresse scénaristique, notamment.

D'habitude, les matchs de ce genre sont ponctués par des enchaînements de moments forts, liés par une ligne directrice cohérente, apportant ainsi énormément de relief au match en question. Il n'en était rien ici. Il s'agissait juste de 50 lutteurs qui se succédaient dans le ring, sans réels moments particuliers à retenir. Même si cela reste divertissant, on reste quand même sur sa faim, avec cette amère impression de n'avoir rien retenu d'un match qui a pourtant duré une heure et quart. On pourra quand même noter l'excellente performance de Daniel Bryan, resté presque pendant toute la durée du match, avant de se faire éliminer par Big Cass, de quoi alimenter leur rivalité en vue de leur futur match lors de Backlash. Mais également les entrées très rafraîchissantes de lutteurs comme Rey Mysterio, qui auront donné un second souffle au match. Mis à part quelques détails çà et là, ce match aura peiné à convaincre, d'autant plus que la victoire de Braun Strowman était, certes, méritée mais évidente pour beaucoup d'entre nous.

En somme, The Greatest Royal Rumble était une sorte de show commercial, dédié à un public en particulier (soit peu initié et nécessitant d'un certain taux de "simplification", d'où cette paresse créative), ce qui explique le manque de qualité générale. De plus, le public timide de Saoudiens découvrant tout juste les joix des spectacles à grande échelle (catch ou autres) n'aura absolument pas aidé avec tout ceci, tant il était complètement absent et silencieux tout au long de la soirée. L'ambiance était presque comparable à une ambiance de bibliothèque et c'était parfois très triste à voir. Ce qui nous donne en tout et pour tout : une prestation historique à oublier.

Review Press #5 : La sélection mensuelle d'articles catch à lire

https://scontent-cdt1-1.xx.fbcdn.net/v/t1.0-9/30441094_1474644645980878_3267111017099821056_n.jpg?_nc_cat=0&oh=f2fd05b6cb92e703356ff0c5dc0f1be1&oe=5B6C862FComme il est curieux d'être fan de catch aujourd'hui ... La France se réveille doucement avec des essais scénaristiques et des shows enfin au niveau, mais aussi avec une mobilisation communautaire sans précédent (#CatchCovoit #JeCroisAuCatchFrançais #C'estCaLeCatch).

Et, pendant ce temps-là, bien sûr, le catch mondial continue sa route vers de nouveaux horizons toujours aussi impressionnants. Des nouvelles tentatives créatives à l'expansion des frontières entre les promotions, de la renaissance de territoires entiers à l'émergence de nouveaux intérêts nationaux (Coucou, la Chine !), tout semble aller si vite ... qu'il devient nécessaire de prendre le temps de faire le bilan et de prendre connaissance de toutes ses visions du monde entremêlées ! C'est la raison d'être de la Review Press.

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WWE

-- Voici tout le génie du scénariste indépendant et ultra-fan de catch, Tim Kail. Il est capable d'analyser et de décortiquer une simple scène d'une modernité sortant de l'ordinaire lors de WWE RAW (et dont on ne rêvera probablement jamais la démocratisation), d'une façon qu'on espérerait presque qu'il ne soit pas seulement dans l'équipe créative de Stamford mais à la place de son cerveau en chef - tout en lui donnant plus de crédit que quiconque. Si quelqu'un devrait imaginer le "New Kayfabe", c'est bien lui !

 

-- Dans le même genre d'auteurs pleins de réflexions riches et étonnantes, on trouve M. McGee du Spectacle of Excess. Très inspiré de la philosophie primordiale de notre cher Roland Barthes, il installe des analyses toujours très pointues, rajoutant du corps au sens des "storylines" et des réalités du catch. Dernièrement, il s'est intéressé au duo Kevin Owens & Sami Zayn, dont il a retracé avec brio le parcours d'avant WWE.

 

-- Avant Roman Reigns, avant Braun Strowman, avant Ryback et avant Mason Ryan, ils étaient trois : Batista, John Cena et surtout Bobby Lashley ! Si, à l'époque, ce dernier ressemblait plus à un Roman Reigns circa 2014 qu'au Brock Lesnar circa 2002 que Vinny Mac espérait dans ses rêves érotques, il n'est plus le même aujourd'hui.

Après ses succès en MMA et son passage très réussi à la TNA/Impact Wrestling, 'Walking Armageddon' est une montagne de puissance in-ring mais aussi de charisme et de personnalité. Et pour ceux d'entre vous qui ne sont pas encore convaincus, n'hésitez surtout pas à jeter un oeil à la liste de ses meilleurs matches réalisée par Voices of Wrestling !

 

-- Enfin, pour ceux qui n'ont pas (encore) vu l'excellent documentaire d'HBO sur André Le Géant, vous pouvez tout à fait lire le très stylistique dossier Explore de L'Equipe ... reprenant quasiment en copié/collé les éléments du docu' (en rajoutant l'influence culturelle récente du monsieur qui manquait).

NJPW

-- Ce mois-ci, on en a entendu des vertes et des pas-mûres sur le nouveau Steven Spielberg, Ready Player One. Mais le commentaire qui restait globalement en tête, c'était qu'on allait "s'en souvenir dans les quarante prochaines années". De la même façon que je ne suis pas nécessairement de cet avis, j'aimerais être de cet avis pour un match de catch en particulier : Golden Lovers vs. Young Bucks. Essence même du catch par équipe de haut niveau, match 5 étoiles pour Dave Meltzer, il est surtout le premier match depuis les grandes heures de l'AJPW et de l'ECW a avoir su aussi bien exprimer une narration complexe et profonde sur le ring. C'est exactement ce qu'a retenu Vice Sports dans un très bon article sur le sujet !

 

-- La NJPW semble enfin rentrer dans le mainstream américain. En promotion de son show Strong-Style Evolved, elle en a profité pour attirer les regards du respectable New-York Times. Entre l'ambition de son diffuseur américain, AXS TV, et la puissance de feu accumulé de ses différents partenariats, la NJPW pourrait bien un jour sérieusement concurrencer la WWE selon le journal.

 

-- Cody Rhodes est une star, c'est officiel depuis ses frasques sur Being The Elite. Mais c'est surtout un homme porteur, à la fois, d'un héritage aussi glorieux que pesant et à la fois de son propre destin. 'The American Nightmare' commence seulement aujourd'hui à équilibrer le tout pour se tracer un chemin dorée vers la popularité qu'il possède aujourd'hui. Et pour mieux le comprendre (et sincèrement, je ne me suis jamais autant identifié à un catcheur après un article), lisez au plus vite son portrait sur The Ringer !

Ailleurs

-- Le 17 mars dernier, à Plouasne, la promotion bretonne Ouest Catch a fait sensation, comme le retranscrit VoxCatch. Elle a tenté quelque chose quasiment sans précédent (c'est dire s'il était temps) dans le tot-petit monde du catch français : un "heel-turn" ! Ex-WWE, Tom La Ruffa a vaincu Tristan Archer dans un match très attendu en trahissant justement les attentes des fans français, devenant champion grâce à la traîtrise inattendue du "M. Loyal" de toutes les fédérations françaises et unique star YouTube du catch français, Sturry. Se lancer dans un tel scénario est une chose - et une preuve de bonne volonté - mais savoir l'exploiter comme il faut est encore autre chose ...

 

-- Et en parlant de ce même Tom La Ruffa, il apparaît en bonne place dans un article du journal mainstream britannique, The Sun, après avoir participé à un show de catch indépendant de grand ampleur en Turquie.

 

-- Pour finir, chers lecteurs, si vous avez loupé les meilleurs matches du WrestleMania Week-End, rassurez-vous : l'incroyable Larry Csonka de 411Mania les a listé et pré-analysé pour vous !

Les podcasts du mois

-- Si Catchacast se doit d'être votre référence en matière de vulagrisation catchesque francophone, How 2 Wrestling doit forcément apparaître comme son pendant anglophone. C'est grâce à ce podcast que ce couple a appris à aimer le catch ensemble. Si c'est Kefin qui ramène sa science et ses connaissances aiguisés en matière de catch, et son humour décalé de l'ultra-connu Attitude Era Podcast, c'est sa compagne Jo qui apporte les points de vues les plus intriguants et un regard neuf sur ce qui nous paraît "normal" à nous, fans de catch aguerris.

Et pour ceux qui comptaient faire la sieste en ces premiers jours d'été (en avance) étouffants, leur (très) long épisode sur Vince McMahon est à écouter de bout en bout, renseignant sur son histoire tourmentée mais aussi sur sa personnalité si ambigüe :

 

-- Colt Cabana est plus que l'ambassadeur du catch indépendant, il est son pionnier moderne. Après avoir lancé la mode du podcast-catch avec son Art of Wrestling et du vlog-catch, avec son documentaire Wrestling Road Diairies (avec les dernières semaines de Bryan Danielson avant qu'il ne devienne Daniel Bryan), il n'a de cesse de se renouveler et ainsi de tracer sa propre route.

Depuis quelques semaines, il a transformé son podcast d'interview en reportage, relatant ses différents voyages et rencontres. Dans cet épisode, particulièrement bien réussi, il nous transporte dans l'envers du décor de la salle de catch la plus mythique au monde : Korakuen Hall.

 

Les vidéos du mois

-- Depuis ses débuts, The Alt suit la renaissance de la NWA sous l'égide de Billy Corgan et David Lagana. La seconde Review Press présentait même le premier épisode de leur nouveau format sur YouTube, Ten Pounds of Gold. Sujet principal de "Comment le catch raconte une histoire en 2018" (#SelfPublicity), cette web-série a signé l'un de ses meilleurs épisodes (pourtant, peut-être le plus court) ce mois-ci. Entre des conversations intéressantes de conceptualisation du "kayfabe" et des "teases" de partenariats avec la Ring of Honor et la bande d'All-In, tout y est pour donner envie de la suivre !

 

-- Mais la vidéo qui m'a le plus marqué ce mois-ci promouvait un match qui n'a finalement pas eu lieu. La Game-Changer Wrestling (GCW) est, en l'état, une promotion à l'histoire récente. Si elle organise toujours des "death-matches", elle s'est reforgée son identité autour d'un produit varié et innovant, en n'hésitant pas à faire la part belle à ses lutteurs. C'est le cas , depuis l'an dernier, avec 'Bad Boy' Joey Janela qui a désormais son propre show annuel lors du WrestleMania Week-End - Joey Janela's Spring Break.

Cette année, la GCW a misé sur Matt Riddle, avec son Bloodsport, où chaque combat se déroulait dans un ring sans corde et aux règles proches du MMA, rappelant le match Drew Gulak vs. Timothy Thatcher et surtout le film éponyme avec JCVD. Pour le promouvoir, la GCW a délivré une série de vidéos superbement bien réalisées, rafraîchissantes et enthousiasmantes, en particulier celle annonçant Riddle vs. Low-Ki (qui sera remplacé à la dernière minute par Minoru Suzuki). Le ton, l'ambiance sonore et chromatique et l'idée du match lui-même m'ont traversé ... à chaque fois que j'ai regardé cette vidéo :

Comment le catch raconte une histoire en 2018

Le week-end dernier, le monde du catch s'est rassemblé en (très grand) nombre pour un nouveau WrestleMania Week-End à la Nouvelle-Orléans. Des fans du catch de tous les pays se sont réunis, passant près d'une semaine à enchaîner des shows du matin au soir. Une ribambelle de cartes produites aussi bien par la WWE, principale source d'attention et d'attraction, que par les différents organismes indépendants : de la Ring of Honor à la grande famille du WWN, en passant par Impact Wrestling, Lucha Underground ou encore Revolution Pro-Wrestling accueillies dans le cadre du WrestleCon. Des affiches sur-chargées et des matches de rêve à la pelle, c'était la garantie proposée par ce week-end paradisiaque pour n'importe quel passionné assez endurant.

Mais le catch ne peut s'appuyer uniquement sur de belles rencontres et une qualité in-ring "top-notch" : Shinsuke Nakamura vs. AJ Styles II en a été la preuve à 'Mania 34. Il a besoin de "build-up", de "pay-off" et de "storytelling". Traduction : il fonctionne bien seulement s'il élabore des scénarios travaillés, faits de relations cohérentes entre des personnages identifiables, afin de raconter des histoires tout bonnement captivantes.

A LIRE : Ce qui ne va pas avec le produit WWE

Actuellement, quatre histoires de ce calibre animent l'imagination des fans de catch. Toutes les quatre sont difficilement comparables : chacune se situe à sa propre échelle, possède ses propres variables et enjeux, et surtout suit son propre modèle. Innovante. Originale. Risquée. Facile. Classique. Moderne. Simple. Ambitieuse. Toutes sont très différentes mais toutes sont, à leur manière, efficaces ... et montrent ainsi comment le catch peut raconter une belle histoire. Prends-en de la graine, Papy Vinny !

 

L'ambition de Ten Pounds of Gold ravive une vieille flamme

 

"J'ai réalisé qu'il n'était pas nécessaire de créer une promotion, mais seulement de raconter des histoires." - Sam Roberts (Sam Roberts Wrestling Podcast, 28/03/2018)

 

Je l'ai réalisé moi aussi, grâce à cette web-série au budget modeste mais à l'audience grandissante. Quand elle a débuté, je l'avais décrite en ces brefs termes dans ma Review Press mensuelle :

 

"Suite à son rachat raté de la TNA, Billy Corgan (accompagné par Dave Lagana, l'ex-head writer de la compagnie de Nashville) s'est retrouvé propriétaire majoritaire de cette bonne vieille National Wrestling Alliance. Fan de catch "old-school", le leader des Smashing Pumpkins compte la remettre au goût du jour suivant un plan de plusieurs années. Cette quête presque impossible a commencé avec l'appréciable web-série Ten Pounds of Gold, s'intéressant à l'actuel champion du monde poids-lourd, Tim Storm - un professeur d'Histoire de 53 ans."

 

Billy Corgan a fait le pari de la reconstruction à long-terme autour d'une idée créative originale. Celle d'une pure et simple narration filmique, non de la renaissance d'une structure ou d'un roster mais d'une marque prestigieuse. Et pour racheter la NWA auprès des fans de catch, après plus d'une décennie de médiocrité (à l'exception faite de la série Cabana vs. Pearce en 2011-2012, à la fin controversée), il a choisi de se focaliser sur le plus important : son fameux titre de championnat du monde poids-lourd et son porteur. En l'occurence, c'est aujourd'hui Nick Aldis qui endosse le rôle du protagoniste principal - doucement réhabilité lui aussi, en tant que "heel" pourfendeur du vétéran et héros transitoire de la web-série, Tim Storm. C'est donc à travers sa "croisade", sans frontières géographiques ou promotionnelles, que ce champion-globe-trotteur nouvelle génération mène la narration - aussi bien en Chine, cette semaine, ou très probablement, à la Ring of Honor et au show All In prochainement.

 

https://pbs.twimg.com/media/DWmUFHzUMAALSBC.jpgCette narration s'inscrit dans le modèle hyper-réaliste de la série des EVOLVE Mini-Docs de Kenny Johnson, collant aux événements réels à l'intérieur comme à l'extérieur du ring, en amplifiant les personnalités et les relations des catcheurs. Pour les abonnés au WWE Network, elle peut aussi s'apparenter à une version active et dynamique (en terme de temporalité) de ce qu'offre la collection des WWE 24 - un format type documentaire très proche de la réalité souvent à la limite du franchissement du "quatrième mur" - qui n'est qu'une sous-couche de l'ensemble des réalisations créatives de la WWE, non son produit principal où s'orchestre la narration.

 

Par ce choix alternatif, Ten Pounds of Gold remplace le show TV hebdomadaire traditionnelle, tout en exploitant les mêmes filons : promouvoir la marque, ses talents et surtout leurs matches - ou plutôt, ici, le déroulement d'un règne. C'est donc en toute simplicité que Corgan, Lagana et Aldis participent au renouveau d'une antiquité, non sans modernité et ingéniosité.

 

Si son principe fonctionne parfaitement, son importance dans le paysage actuelle est mineure face au prochain exemple. Web-série hebdomadaire elle aussi, elle bouscule davantage le courant de pensée mainstream. Moins rigoureux dans son écriture et sa réflexion, ce nouveau phénomène au mode déstructuré, résultat d'une liberté d'expression créative à plusieurs voix, s'oriente néanmoins dans deux directions pragmatiques : engranger de la popularité et de l'argent.

 

Being The Elite joue avec les codes du genre

 

 

"Tu es notre meilleur personnage, Marty !" - Matt Jackson ("Finale", Being The Elite #100)

 

En premier lieu, un vlog à la Candice & Joey Show ou Kevin Steen's Weekend Escapades (eux-mêmes, des reprises du road-trip documentaire de renom, marqueur d'une époque où le circuit indépendant n'était rien de ce qu'il est devenu aujourd'hui, The Wrestling Road Diairies), la chaîne YouTube des Young Bucks et Kenny Omega s'est transformée en terrain d'expérimentation pour gimmicks puis en une véritable fiction au fil de son évolution. Initialement influencée par les diverses "storylines" impliquant ses protagonistes à la Ring of Honor ou la NJPW, tel un complément bonus pour les connaisseurs, elle est devenue la source même de ces dernières, influençant elle-même l'orchestration des shows des dites compagnies. 

 

Composée d'une trame principale en plus de plusieurs sous-histoires, elle constitue un feuilleton 2.0, une web-série où sont narrées les voyages, rivalités et relations qu'entretiennent les frères Jackson et leur univers. Car si ce produit est bien estampillé The Elite, la poignée la plus "divertissante" du Bullet Club, il tourne en vérité principalement autour d'eux : Being The Elite est leur show, leur création. Il permet de vendre leurs produits, leurs marques, leurs personnages et bientôt leur propre gala de catch, All In.

 

https://www.voxcatch.fr/wp-content/uploads/2017/10/bullet-club-being-the-elite-raw.jpgA l'image de cette identité quelque peu ambigüe, son écriture narrative ne cesse de jouer - mettant volontairement les pieds dans le plat pour ce faire - avec la confusion entre "shoot" et "work", réalité et fiction, redéfinissant même à sa guise les codes du "kayfabe". Le "kayfabe" façon Bucks est incongru, admet des éléments du réel et crée du méta (eg. la citation ci-dessus) sans vergogne. Un comportement similaire à ceux de la nouvelle génération des fans de catch sur Twitter, s'amusant de l'importance perdue du "kayfabe" à grands renforts de memes gimmickés ("Rusev Day", "Get These Hands" ou, pour un exemple plus pertinent, #FTRR) tout en soulevant son caractère indispensable à l'appréciation de n'importe quel produit catch qu'ils consomment. En cela, Being The Elite constitue une manière plus fine de faire évoluer les modalités fictionnelles que peut emprunter le catch. Et ce, à l'opposé d'innovations davantage portées sur la fiction, à l'instar des productions provenant de l'univers fantastique (et lassant) de Matt Hardy, de la parodique Southpaw Regional Wrestling, de la série-promotion Lucha Underground (qui n'évolue guère et n'apporte plus grand-chose d'innovant aujourd'hui) ou d'une série-série catch comme Netflix's GLOW ou la drôlatique mais éphémère Undisputed.

 

A LIRE : "The Ashes of Chikara" ou l'essor du catch filmique

 

Being The Elite est, en ce sens, le nouveau show de catch immanquable du moment. Mais il n'est pas exempt d'imperfections allant à l'encontre de son aspect expérimental et de sa narration déconstruite. Aussi bien dans son fond que dans sa forme, il est parfois maladroit dans sa réalisation. Par exemple, quand le point de vue choisi est celui du vlog, où l'on sait que la caméra est celle d'un téléphone utilisée pour filmer la scène, on comprend qu'elle existe donc dans l'univers présenté par les Bucks, et que celui-ci fait partie de notre réalité. Puis, l'instant d'après, la caméra devient uniquement l'oeil du narrateur, confiant des éléments fictionnelles au spectateur, et n'existe plus en tant que telle dans la diégèse (l'univers fictif de la narration). Cette transition de modes narratifs est rendue fluide, organique et finalement naturelle par le montage et la cohérence de chaque épisode mais paraît souvent approximative - ce qui risque d'interrompre la suspension volontaire d'incrédulité, ce pilier inconscient à toutes fictions, et donc au "kayfabe", nécessaire au spectateur.

Face aux problèmes posés par l'expérimentation de nouvelles idées, les grandes compagnies produisant le catch tel qu'il est regardé en grande quantité et en majorité choisissent trop souvent la voie de la complaisance. Néanmoins, les vieux ressorts classiques arrivent à fonctionner encore aujourd'hui, lorsqu'ils sont utilisés avec efficacité comme le montrent les deux exemples suivants.

La réunion des Golden Lovers, ou comment savoir profiter du timing

 

 

"Tous les sentiments reviennent d'un coup, un par un : amitié, amour, souffrance, rancoeur, trahison et finalement le pardon." - Showbuckle (The Tale of The Golden Lovers)

 

Voici un exemple typique de comment le catch est en mesure de raconter une belle histoire en utilisant le réel, en écoutant les attentes et envies des fans et en prenant en compte les idées des catcheurs. La NJPW a toujours su tirer profit des "lores", des backgrounds "kayfabes" de ses catcheurs dans leurs interactions. Ainsi, bien avant la mise en place de leur réunion (dès le G1 Climax 2017), elle a laissé Kenny Omega et Kota Ibushi avoir de rares interactions ensemble, suivant ce que conseillait de mieux le timing (notablement leur échange de regards lors du match du second face à AJ Styles à Invasion Attack 2015). Et elle a su en profiter a posteriori dans le lent "build-up" de leur réunion - se servant de leur passif (y consacrant même le documentaire ci-dessus) pour donner de l'enjeu à un événement attendu depuis si longtemps par les fans japonais (matchant presque le phénomène des Crush Gals dans les années 1980-1990s), mais incompréhensible pour certains fans occidentaux ignorant l'importance de leur relation.

 

https://cdn3.whatculture.com/images/2018/02/b40d27908639c2ec-600x400.png La New-Japan a su ainsi orchestrer une réunion cohérente et légitime dans le cadre de sa narration globale, car inscrite comme point d'ancrage de la dissolution chaotique et complexe du Bullet Club et de l’opposition Kenny-Cody-Bucks. Autrement dit, cette réunion ne paraît pas être simplement une réunion, mais la formulation d'une étape majeure de l'évolution de plusieurs personnages - du duo en question à leurs antagonistes, Cody et Hangman Page, en passant par leur entourage, Marty Scurll, les Bucks et le clan Tonga. Un coup réussi, sans avoir eu besoin d'une plateforme formalisée et régulière pour faire avancer la narration mais par petite quantité d'étapes scénaristiques distribuées avec parcimonie et efficacité au fil des mois. Cette maîtrise des dimensions multiples de cette "storyline" somme toute classique, le YouTubeur Showbuckle l'a très bien intégré et admirablement retranscrit dans sa superbe vidéo narrative - dont la fin me donne, coup sur coup, la chair de poule.

 

[NB - 17/04/2018 : Après la parution de cet article, la chaîne de Showbuckle a été "vidée" suite à une réclamation de la NJPW. La vidéo citée ici a donc été supprimée. Elle sera repostée dès qu'elle sera republiée de son côté ... 30/04/2018 : Elle a bien été ré-uploadée sur Vimeo, comme suit à ce lien.]

 

Ce qui manque peut-être à ce programme (bien qu'il ne fait que commencer !), c’est la nature plus cruelle acquise par Kenny Omega ses dernières années, en adaptation à l’abandon d’Ibushi (tel que le narre Showbuckle dans sa vidéo). Un désir de gloire et de grandeur qui pourrait aller à l’encontre de ces retrouvailles, orientées vers l’amitié et la joie de vivre et de satisfaire les fans. Tout comme la précarité des envies et la bougeotte d’Ibushi, qui n'est pas resté fidèle à certaines promotions par le passé et qui peut potentiellement provoqué une méfiance chez ce cher Omega, s'il est tenté de reproduire le même schéma à l'avenir. A voir si la NJPW réussit à traduire cela correctement dans l'évolution de cette "storyline"... Une évolution qui ressemble fortement à ce qui est arrivé à un populaire duo de NXT, DIY, dont la "feud" fratricide a été le point d'orgue de ce WrestleMania Week-End 2018 !

 

La séparation de Johnny Gargano & Tommaso Ciampa : l'exemple d'une "feud" efficace mais pas assez

 

"Tu ne briseras pas tout ce que j'ai construit. / Tu ne me briseras jamais." - CFO$ ("Rebel Heart")

 

WrestleMania 34 nous a donné droit à un excellent Charlotte vs. Asuka, à un essai narratif inédit mais bancal et décevant pour Undertaker vs. Cena et même à des entrées polluées par de la réalité augmentée. (Tenter, tester, je veux bien mais on ne dit pas "less is more" pour rien : la preuve avec l'arrivée sans musique mais huée et donc réussie de Tommaso Ciampa la veille !) A l'inverse, le soir précédent a été d'une cohérence et d'une qualité exemplaire : certains critiques l'ont d'ailleurs décrit comme possiblement le meilleur TakeOver de l'histoire ... et ce, non sans l'aide, d'un Grudge Match à l'anticipation majeure mais à la réception, selon moi, exagérée (oserais-je dire, "markisée").

 

La formule ici est "vintage". Le format de narration est traditionnel, arrangé suivant une programmation télévisuelle hebdomadaire, comportant d'autres "storylines" sans lien. Et l'histoire en est elle-même est tout ce qu'il y a de plus classique. Un duo gagne en popularité à mesure qu'il monte les échelons et fait face aux obstacles et difficultés. Puis, l'un des deux hommes, refusant de partager le "spotlight" plus longtemps, se sépare violemment de son coéquipier. Ce dernier remonte la pente sans lui, l'autre le jalouse et décide de s'en prendre à lui - l'affrontement devient alors inévitable. En somme, une version alternative du récit des Rockers, Marty Jannetty & Shawn Michaels, maintes et maintes fois repris. La blessure de Tommaso Ciampa, son absence et son envie de vengeance injustifiée grandissante n'ont fait en l'occurence que rajouter à l'anticipation de ce premier combat entre les deux anciens amis. La recette a été suivie à la lettre dans le cas du "split" de DIY, et a même profité de petites graines plantées précédemment (le match lors du Cruiserweight Classic ou le sauvetage de Ciampa par Gargano lors du Ladder Match face aux Authors of Pain) amplifiant l'émotion des sentiments exprimés entre les deux protagonistes. Mais l'équipe créative de NXT s'est arrêté là : en même temps, si ça fonctionne aussi bien pourquoi en faire plus ?

https://www.voxcatch.fr/wp-content/uploads/2017/05/gargano-ciampa-nxt-takeover-chicago.jpg Personnellement, j'ai beau avoir apprécié le match en lui-même et la première partie du "build-up" (les graines de dissension plantées çà et là), sa seconde partie et son "pay-off" ne m'ont pas convaincu. Le potentiel énorme de richesse narrative que contient cette "feud" n'a pas été exploitée à la hauteur des moyens disponibles. Pour commencer, Ciampa n'a pas de réelle motivation, originale, contre Gargano. Il le traite d'égoïste, mais jamais il n'est expliqué ou signifié en quoi ce dernier pourrait l'être. Johnny Wrestling est un "babyface" à l'ancienne, bon, morale, juste, loyal et courageux. A aucun instant n'a-t-il eu de gestes violents ou pris une décision douteuse, à remettre possiblement en question, à l'égard de son ex-partenaire. Dans cette optique, la blessure et absence de Ciampa n'est même pas utilisée : Gargano s'en est-il soucié ? A-t-il essayé de lui rendre visite ou s'est-il au moins posé la question ? Enfin, en dehors du fait qu'il s'en est pris à son tant apprécié ami et coéquipier (pour des raisons vaseuses donc), Ciampa n'a aucune raison suffisante pour être détesté de la sorte (le public de NXT n'est cependant pas impartial, et est beaucoup plus tolérant et aidant que la normale). A noter au moins qu'il aura tenu sa promesse : il avait promis qu'il deviendrait "le catcheur le plus dangereux de NXT" et il est effectivement revenu plus psychopathe que jamais et plus musclé et dangereux, physiquement, que jamais !

 

Quant à Gargano, il semble prendre les choses bien trop à coeur. Il n'hésite pas à mettre sa carrière en jeu une nouvelle fois, réagit trop rapidement et facilement par l'agression et ne doute pas vraiment des sentiments qu'il éprouve envers Ciampa. Après tout, c'est son meilleur ami. Ce n'est pas simplement parce que votre meilleur ami pète un plomb qu'il faut tout de suite s'en séparer, laisser tomber et le traiter comme un ennemi, sans penser une seule seconde à l'aider. Ciampa n'a même pas essayé de s'en prendre à sa femme, Candice LeRae - un élément de réalité, dans la relation des personnages et de leur univers, sur lequel aurait dû (et devrait, par la suite) capitaliser la narration ! Et puis, en quoi est-il "un symbole" ? Ce n'est pas très humble et modeste de la part d'un "babyface" aussi traditionnel ... En somme, ce premier "pay-off" pour Gargano semble arriver bien trop tôt. Triple H devrait se rappeler de ses précédentes créations (ie. Sami Zayn vs. Neville), réviser ses propres classiques (ie. Ric Flair vs. Dusty Rhodes) ou discuter plus souvent avec Paul Heyman de comment il avait aussi bien gérer Raven vs. Tommy Dreamer !

 

A LIRE : Tommy Dreamer vs. Raven, le chef d'oeuvre de Paul Heyman

 

En conclusion, plusieurs routes peuvent être empruntées pour réussir à engager les fans de catch dans une rivalité, un personnage, un match ou une marque. Mais quelque soit le format, le modèle ou l'ordre de grandeur sur lesquels installer une narration, il est toujours nécessaire de faire l'effort d'une réflexion emprunt d'imagination pour pousser son potentiel narratif jusqu'au bout. Les meilleures histoires sont les mieux travaillées, les mieux orchestrées, les mieux planifiées mais les mieux improvisées aussi. Et, finalement, que l'on change les codes ou non, que l'on change de format ou non, ce sont toujours ces mêmes principes qui fonctionnent et nous font vivre les meilleurs moments de catch possibles.

 

What I Liked This Month : Les Matchs du Mois - édition mars 2018

Trois mois seulement ont passé depuis le début de l'année 2018, et sa jauge "qualité in-ring" est déjà mieux rempli que la majorité des autres années.  Plusieurs matches sont d'ores et déjà éligibles au "Match De L'Année", et le WrestleMania Week-End ne fait à peine que commencer ! Le mois de mars aura appartenue (sans surprise) à la New-Japan mais elle n'a pas remplie cette jauge seule : la Ring of Honor, la Dragon Gate et même la wXw l'ont bien aidé aussi.

Kazuchika Okada vs. Will Ospreay (NJPW 46th Anniversary – 06/03/18 – Tokyo, Japon)

Résultat de recherche d'images pour "kazuchika okada vs will ospreay njpw 46th anniversary"3 octobre 2015 : une date très importante dans la carrière de 'The Aerial Assasin'. Elle correspond au jour où il a affronté pour la première fois le 'Rainmaker'. Un "dream match" avant l'heure, tenu aux premières heures de la collaboration de la compagnie japonaise avec la Revolution Pro, et qui a été le déclencheur de sa signature à la NJPW. Impressionné par le talent d'Ospreay, Okada avait effectivement recommandé chaudement le talent du jeune "high-flyer" britannique, à Gedo, Jado & Cie, obtenant même son intégration dans son clan CHAOS. Six mois plus tard, Will débutait face à son futur grand rival KUSHIDA et vous connaissez la suite.

Ce rematch, suivant la tradition annuelle champion poids-lourd vs champion Junior, opposait donc deux frères de clan, un prodige à son mentor devenu deux amis. Sur le ring, il a commencé avec un bon échange technique, avant que les deux accélérent le rythme, chacun voulant s'imposer face à l'autre. Contrant les contres des contres de son adversaire, ces deux jeunes hyper-talentueux ont montré leur alchimie : Okada est même arrivé à contrer l'Os-Cutter avec un énorme Dropkick, tandis qu'Ospreay réussit à sortir l'un des meilleurs contre au Rainmaker Lariat que j'ai jamais vu !

Cet excellent combat aura permis de voir un Ospreay un peu plus complet, comparé à son dernier "spotfest" face à Hiromu Takahashi et un très bon changement de ton pour "Mr. Main-Event" Okada. Je suis décidément un grand fan de ce concept annuel de la New Japan, et si vous êtes comme moi : que diriez-vous d'un Naito vs. Hiromu l'année prochaine ?

John 'Bad Bones' Klinger © vs. WALTER vs. Ilja Dragunov – wXw Unified World Championship Match (wXw 16-Carat Gold Tournament – Day 2 – 10/03/18 – Oberhaussen, Allemagne) 

Résultat de recherche d'images pour "john klinger vs walter vs ilja dragunov wxw 16 carat pics"Il y a un an de cela, le jeune (un autre) Ilja Dragunov battait WALTER en finale du 16-Carat Gold, mais échouait ensuite à battre le champion John Klinger. De retour en 2018, il était maintenant venu le tour du 'Ring General' WALTER de concourir pour le titre d'Unified World Champion. Pourtant, à la surprise générale, WALTER décida de compliquer encore plus les choses pour le champion : il se permit d'ajouter un deuxième challenger pour Klinger, transformant ainsi son propre match en 3-Way. La mission numéro une de WALTER n'était pas simplement de regagner le titre, mais de faire perdre Bad Bones à coup sûr, lui qui, selon lui, manquait de respect au titre, avec toutes ses tricheries. Et quelle réaction du public face à cette annonce surprenante ! Le troisième homme et utra-favori de la wXw, Ilja Dragunov, reçut sans doute l'une des plus grosses "pops" entendues en Indy !

Je ne peux vous parler de ce match sans mentionner l'atmosphère juste électrique qui régnait pendant tout le match. Et chacun sait qu'une telle ambiance rend généralement n'importe quel match encore meilleur. Chaque catcheur a en plus magnifiquement bien joué son rôle : de la très bonne prestation de Klinger, qui voulait sans cesse trouver un moyen de quitter le navire, à la destruction générale menée par WALTER, sans oublier le retour très nerveux et enflammé de l'"underdog", Dragunov, après avoir tant encaissé (en a témoigné son torse laminé - merci WALTER !). Une sacrée "chop fest" !

La victoire d'Ilja Dragunov, et tout son chemin parcouru jusqu'à ce titre, constitue sans doute l'une des meilleures oeuvres de "booking" actuellement. De sa guerre contre WALTER en finale du tournoi, à son échec puis sa remise en question face à Klinger au wXw 17th Anniversary Show. Un talent très spécial.

Voici, en somme, un match qui restera dans l'Histoire comme un classique de la wXw. L'atmosphère, le retour en force d'Ilja, la performance des trois hommes et enfin la victoire de Dragunov tant espérée : tout en fait un match d'une grand qualité. On fera difficilement un meilleur 3-Way Match cette année...

Kota Ibushi vs. YOSHI-HASHI – New Japan Cup First Round Match (NJPW New Japan Cup 2018 – Day 3 – 11/03/18 – Amagasaki, Hyogo, Japon)

Résultat de recherche d'images pour "kota ibushi vs yoshi hashi"Comme pour le Yuji Nagata vs. YOSHI-HASHI du G1 Climax l'année dernière, je m'attendais ici à un bon, voire très bon match - mais pas à un aussi bon.

Si Kota Ibushi est une certitude de qualité, YOSHI-HASHI, bien que solide, suscite rarement une attention similaire. Mais, on a senti cette fois qu'il avait vraiment augmenté son niveau, réussissant à faire douter pas mal de monde vers la fin plus il enchaînait les "kick outs". Surtout après que Ibushi décide d'exécuter un Moonsault d'un balcon !

Bien qu'échouant au premier round du tournoi, c'était assurément un des meilleurs matchs de la carrière de YOSHI-HASHI. L'un de ceux qui faudra ajouter à ses combats contre Kenny Omega au G1 Climax 26 et Yuji Nagata au G1 Climax 27.

Zack Sabre Jr. vs. Hiroshi Tanahashi – New Japan Cup Final (NJPW New Japan Cup 2018 – Day 9 – 21/03/18 – Nagaoka, Niigata, Japon)

Résultat de recherche d'images pour "zack sabre jr vs hiroshi tanahashi new japan cup"Ce match était la "belle". 'The Man With Infinite Holds' et l'ancien 'Ace' possédait déjà une victoire chacun sur l'autre : Zack avait battu Tanahashi le premier jour du G1 Climax 27 et Tanahashi avait battu ZSJ quelques semaines plus tard pour conserver son titre de champion Inter-Continental. L'issue de ce match était donc plus flou - le "méga-push" de Zack dans ce tournoi s'équilibrait avec la probabilité de voir Tana-Okada une nouvelle fois à l'ocassion de la 11ème défense de titre de ce dernier (record détenu par le premier). Néanmoins, malgré l'immense talent des deux hommes, leurs premiers matchs ne m'avaient pas marqué plus que ça. Mais si leur troisième match figure dans ce classement, il y a bien une raison : c'est sans doute l'une des meilleures finales de ces dernières années, qui plus est pour la meilleure New-Japan Cup que j'ai vu.

Zack Sabre Jr. apporte vraiment ce style différent quui manque actuellement à la New-Japan. L'ayant déjà constaté par le passé, Tanahashi a voulu aller sur son terrain, échangeant pas mal de soumissions avec lui et se rappelant son background en lutte amateur. Malgré le grand catcheur qu'il est, les années ont passé et son corps, auquel il accorde peu de repos, l'ont cruellement handicapé. Zack a anticipé ses moindres erreurs, identifiant toutes habitudes - comme quand il est remonté dans le ring façon Ricky Steamboat - et l'entortillant dans toutes les prises de soumission possibles (avec "7 822 soumissions", y'a de quoi faire en même temps !). Quand on voit comment il a terminé ses adversaires dans le tournoi, dur d'imaginer comment se sortir d'un tel piège technique dont seul ce magicien en a le secret.

Naito, Ibushi, SANADA, et Tanahashi en finale : on peut dire que la NJPW aura sacrément bien "booké" l'Anglais ! Une très bonne idée en plus de mettre TAKA Michinoku comme son "hype man" et de laisser ZSJ improviser dans ses promos post-match, lui qui s'est terriblement bien adapté à son rôle de "heel" cruel et arrogant.

Masaaki Mochizuki © vs. Ben-K – Open The Dream Gate Championship Match (Dragon Gate Champion Gate In Osaka – Day 2 – 04/03/18 – Osaka, Japon)

https://scontent-cdt1-1.xx.fbcdn.net/v/t1.0-9/27750387_1556134867835116_1248698317617605723_n.jpg?_nc_cat=0&oh=17edb1cf82cc7887a97b51b155382154&oe=5B2A25B3 Comme pour Kzy le mois dernier, ce match était le tout-premier Open The Dream Gate Championship pour le bien moins expérimenté, mais tout aussi prometteur, Ben-K. Ne serait-ce qu'à voir cette première grosse opportunité, on voit tout de suite le potentiel qu'a Ben-K. Bien évidemment, non sans l'aide d'un super Masaaki Mochizuki.

Malgré l'énorme écart d'expérience (à peine deux ans d'expérience pour Ben-K, contre 24 pour le champion, c'est assez énorme !), le jeune challenger connaissait parfaitement l'arsenal de son adversaire. Comme pour Kzy, Mochizuki a dû trouver une autre solution pour battre son adversaire. J'aime notamment comment son travail sur le bras de Ben-K a réussi à payer sur le "finish". Il a été contraint de terminer le travail sur une soumission, se voyant privé de son Sankaku-Geri, sans cesse contrer par des Spears de Ben-K.

A travers cet excellent règne, bien mérité, du vétéran, la Dragon Gate réussit jusque là avec brio à mettre en valeur sa nouvelle génération : prenez-en de la graine Stamford, c'est comme ça qu'on crée des futures stars !

The Golden Lovers (Kenny Omega & Kota Ibushi) vs. The Young Bucks (Nick & Matt Jackson) (NJPW Strong-Style Evolved – 25/03/18 – Long Beach, Californie, Etats-Unis)

Résultat de recherche d'images pour "the golden lovers vs the young bucks"Golden Lovers vs. The Young Bucks, ça y est, c'est fait. Une rencontre qui se sera fait attendre. Un "dream match" qui était déjà présent aussi bien dans les têtes des fans que des compétiteurs réunis, en particulier des Young Bucks. Et finalement, il a fallu qu'un homme s'en mêle pour le mettre en place ... il n'y a même pas pris part. 'The American Nightmare' Cody Rhodes a manipulé les frères Jackson pour les pousser à déclencher cet affrontement, explosant les fondations de The Elite et la paix qui régnait jusque là avec les Lovers réunis. C'est surtout 'Bad Back' Matt, qui a souffert de ce lavage de cerveau, en témoigne sa ceinture à la Hollywood Hogan, un cadeau de Cody, qu'il seul gardera au cours du match. Nick a préféré enlever la sienne avant le match, histoire de montrer qu'il n'était pas complètement acquis à la cause de ce méprisable Cody. Une forte différence d'opinion assumée très rare chez les Bucks !

Le match, quant à lui, ne s'est pas exactement passé comme je l'aurais pensé. Je croyais $etre sur le point de voir  un rythme très dynamique enchaînant les grosses séquences, à l'instar d'un bon Tag Match "made in PWG". En réalité, les deux duos ont travaillé à un rythme bien plus lent, en considérant leurs styles habituels, et mêlant beaucoup de "storytelling" - entre la blessure au dos de Matt Jackson et la "storyline" entre Kenny et les Young Bucks, principalement narrée sur Being The Elite. Et pourtant je n'ai absolument pas été déçu. On sentait vraiment que les deux équipes étaient vraiment au même niveau et n'allaient pas réussir à se départager au bout d'une vingtaine de minutes seulement. En ce sens, ce Grudge Match m'a vraiment rappelé le premier Okada vs Omega au niveau de la durée, où ils avaient eu un match plus long que la plupart pensait voir, pour montrer à quel point l'issue était serrée et chacun était déterminé à obtenir la victoire.

Les Young Bucks ont sans doute fourni la performance la plus complète de leur carrière, prouvant qu'ils n'étaient pas que des "spot monkeys", se contentant d'enchaîner les Superkick Partys et de reprendre les mimiques d'anciennes légendes. Matt Jackson a été exceptionnel, faisant preuve à nouveau d'un excellent "selling", provoquant d'abord un rejet chez son ami Kenny avant de le pousser à ressortir à ses vieilles tactiques de 'Cleaner'. Malgré les manipulations de Cody, Matt a hésité quelques fois à aller trop loin et à blesser son meilleur ami lors de certaines tentatives. Ces dernières nous a fourni des moments particulièrement forts : parmi eux, il y a celui où Omega était prêt à lui porter son One-Winged Angel avant que Matt ne le force alors à le faire. Il n'y avait plus de marche arrière, ils ne seraient plus pareils après ce match, mais si Omega devait en finir et battre ses meilleurs amis, il devait alors aller jusqu'au bout.

En conclusion, un match au "storytelling" impeccable et au "pay off" gratifiant quand on a suivit toute cette affaire depuis des mois. Un épique périple de 39 minutes, contée par deux équipes fantastiques au top du catch par équipe. Bravo messieurs !

The Hungbucks (Hangman Page & The Young Bucks) © vs. SoCal Uncensored (Christopher Daniels, Frankie Kazarian & Scorpio Sky) – ROH World Six Man Tag Team Championship - Las Vegas Street Fight (ROH 16th Anniversary – 09/03/18 – Las Vegas, Nevada, Etats-Unis)

https://www.solowrestling.com/uploads/RESEM69094SoCalTrios.jpg Les Young Bucks & The Addiction se connaissent bien. Ils se sont affrontés de multiples fois dans de multiples fédérations au cours des années. Pour rappel, c'est face à Kaz & Daniels que les frères Jackson ont débuté le fameux Meltzer Driver. Et parfois leurs matches devenaient plus violents : lorsque les Young Bucks s'appelaient encore Generation Me à la TNA, ou bien plus récemment lors du classique Ladder War 6 impliquant aussi les Motor-City Machine Guns. Mais rien de comparable à ce match ! En soit, un bon usage de la stipulation : un véritable Street Fight !

De l'action non-stop (#ClinD'Oeil), avec des tables, des chaises, des poubelles, des échelles, même une ceinture cloûtée ! Une barrière de l'extérieur du ring a aussi été utilisée, rappelant justement Ladder War 6, avec cet effroyable "Bump" du (bien nommé) 'Fallen Angel' ! Qui n'a pas été oublié une nouvelle fois, recevant une autre chute dessus - à croire qu'il aime la sensation d'acier froid et dur sur son corps... Enfin, la blessure toujours persistante de Matt Jackson au dos a bien joué sur le finish, et quel finish sadique !

Par contre, l'intervention de Shane Taylor (récent allié de SoCal Uncensored) était absolument inutile, selon moi, n'apportant rien de complémentaire à la brutalité du combat. Et je ne suis pas du tout fan du "high-flying" de Hangman Page, à qui cela ne correspond pas mais qui a néanmoins contribué à ce sanglant "spotfest".

 

Billet d'Humeur : La WWE a-t-elle enfin réussi à booker Roman Reigns correctement ?

https://www.voxcatch.fr/wp-content/uploads/2018/01/roman-reigns-anne%CC%81e-2018.jpg Depuis cette fameuse implosion du Shield milieu 2014, la WWE a placé grand espoir en chaque ancien membre de cette faction si populaire. Mais il est indéniable que c’est Roman Reigns qui a été le plus mis en avant des trois depuis ces trois ou quatre dernières années. Et c’est bien ça le problème, puisque l’overdose appelée Roman Reigns s’est vite fait ressentir chez de nombreux fans et se ressent toujours.

Aujourd’hui, Wrestlemania 34 approche, et Mr. Reigns se retrouve de nouveau sur le devant de la scène, pour le plaisir de ses fans et au grand désespoir de ses détracteurs. Et, évidemment, la construction de son match face à Brock Lesnar est un des éléments moteurs des derniers épisodes de Raw. Alors, pour cette énième tentative de mise en avant, la WWE a-t-elle enfin réussi à "booker" Roman Reigns correctement ? Pour y répondre, il faut confronter les événements passés au présent : c'est la seule façon de savoir si elle a retenu la leçon et agit en conséquence, pour mettre en avant le Samoan.

Quand la WWE nage à contre-courant

Je vais vous le dire tout de suite, je n’ai absolument rien contre Roman Reigns. J’aurais parfois même tendance à l’apprécier. Certes, son jeu au micro est perfectible – bien que celui-ci s’améliore avec le temps – mais il reste tout de même capable de délivrer de bonnes performances dans le ring. Ce qui a tendance à m’énerver cependant, comme tout le monde, c’est ce "booking" "supermanesque" dont celui-ci a bénéficié pendant beaucoup trop longtemps, et qui a engendré parfois des incohérences scénaristiques grotesques mais surtout bon nombre de frustrations et de rejets de la part des fans - sa clientèle.

Effectivement, depuis 2014-2015, la WWE nage à contre-courant en ce qui concerne le 'Big Dog'. Il faut dire que la fédération de Stamford est la spécialiste en la matière, n'hésitant jamais à "pusher" son favori en dépit de sa popularité. Résultat ? La mayonnaise n’a jamais pris pour le Samoan. Le premier exemple flagrant était sa victoire lors du Royal Rumble 2015 qui a été très mal accueillie par les fans, considérée sans surprise et donc par conséquent, dénuée de saveur. Connaissant l'obstination de Vince McMahon, tout le monde s’y attendait - mais tout le monde espérait que Daniel Bryan, alors de retour, l'obtiendrait. De même pour sa victoire face à Triple H lors de WrestleMania 32. Finalement, la WWE essayait à chaque fois de faire aimer Roman Reigns par la force, avec de nouvelles tactiques qui n’étaient que très peu différentes les unes des autres sur le fond et la forme. Le coup de grâce aura été sa victoire l’année suivante face à l’Undertaker, à WrestleMania 33 sur son terrain, qui aura provoqué la fureur de l’univers de la WWE. On ne touche pas au 'Deadman' et encore moins pour (possiblement à ce moment-là) son dernier match ! Pourtant, la WWE pensait naïvement - et à tort - à l’époque que cette victoire allait attirer la sympathie des fans envers Reigns, "over-crédibilisé" par un tel accomplissement. Le lendemain, à Raw, la réaction fut sans appel : lorsque Reigns déclara, vindicatif, que "c'était désormais son jardin", il devenait instantanément plus détesté que jamais. Un déferlement de haine sur lequel il joua lui-même, se prenant pour un "heel" que Vince McMahon voyait comme un "top babyface". Une situation un peu injuste pour le lutteur, il faut le dire, qui n'est pas responsable de son "booking" désastreux.

Reigns-Strowman ou quand un "Vince's Boy" s'en prend à un autre

https://thumbor.forbes.com/thumbor/960x0/smart/https%3A%2F%2Fblogs-images.forbes.com%2Fblakeoestriecher%2Ffiles%2F2017%2F04%2FReignsStrowman4-1200x675.jpgA quelques jours de Fastlane 2017, Michael Cole sonne l'air inquiet : "Que va-t-il falloir à Roman Reigns pour venir à bout de Braun Strowman ?". Le "monstre parmi les hommes" avait déjà écrasé toute forme de concurrence et s'était mis en tête de provoquer lui-même le 'Big Dog' à défaut d'affronter un challenge suffisant. L'ancien sbire de Bray Wyatt était, à l'image de son parcours de destruction, rapidement devenu le nouveau "chouchou" du public : un homme, certes archétypique des envies du Chairman, mais qui n'avait peur de rien ni personne et qui était peut-être le seul à pouvoir prétendre à l'exécution de Roman Reigns.

Le Samoan s’avançait donc effectivement vers un match potentiellement très difficile pour lui ... Sa dominance privilégiée allait peut-être écourtée. Seulement, il s'en est sorti vainqueur comme toujours, après avoir été dominé pendant une majeure partie du match, à l’aide de seulement quelques Spears tel un véritable Superman du catch - décrédibilisant ainsi son adversaire et tout le travail qui avait été accompli autour de ce dernier lors des précédentes semaines. Strowman aura beau continuer de le brutaliser par la suite, il n'aura pas le moment resplendissant comme Reigns à 'Mania le mois suivant. Et même si sa popularité lui a permis de survivre à cette déconvenue, l’histoire s’est malheureusement répétée à l’identique aujourd’hui avec leur match à Elimination Chamber 2018. De quoi frustrer finalement un grand nombre d’entre nous : que ce soit un héros élu par le public, comme Daniel Bryan, ou une force inarrêtable choyé par la direction, telle Braun Strowman, Roman Reigns semblait garantie de recevoir un traitement à sa seule faveure. Comment la WWE allait-elle donc faire pour renverser la tendance à l'approche de l'un de ses plus gros Main-Events ? Comment comptait-elle saisir sa dernière chance de faire accepter sa "top-star", en remplacement du départ d'une poule-aux-oeufs-d'or (sur laquelle elle pouvait encore se reposer) repartant pour d'autres pâturages ?

Lesnar vs. Reigns II : Un renouveau en terme de "booking" ?

Vous le savez sans aucun doute, Reigns et Lesnar s’affronteront dans quelques jours lors de Wrestlemania 34 avec le titre Universel en jeu. Mais qu’en est-il de ce match ? Le "booking" est-il encore selon le même schéma habituel et frustrant ? Selon mon humble avis, pour la première fois, la WWE a enfin "booké" Roman Reigns de la meilleure des manières possibles, et je vais vous expliquer pourquoi.

A la grande différence des précédentes "storylines", il en est fini du "je suis le plus fort, c’est mon jardin, je suis son gros chien et personne ne me battra !" répétitif de Roman Reigns, toujours aussi désespérant qu’énervant. Non, cette fois-ci le Samoan a changé de disque, ce qui rend cette histoire entre les deux hommes intéressante à suivre. En effet, celui-ci se compare enfin aux fans de la WWE : il va tous les jours au travail, comme eux, ce qui rend l’identification plus simple entre le public et le lutteur. Tout en pointant du doigt l’attitude irrespectueuse de son adversaire, qui n’est que rarement là. On nous décrit ainsi 'The Beast' comme un homme qui n’a d’yeux que pour lui, et qui ne respecte personne, marquant ainsi plus fortement la limite entre le "heel" et le "face" dans cette rivalité. Difficile d'huer une personne, comme soi (ou presque), qui ose critiquer, justement et légitimement, un priviligié en dépit des chances d'être puni !

https://cdnph.upi.com/ph/st/th/1041520935967/2018/i/15209363922364/v1.5/WWE-Raw-Roman-Reigns-confronts-Vince-McMahon.jpg?lg=5 Si ça a déjà été le cas par le passé, pour forcer encore un peu plus le public à le soutenir, Roman Reigns défie actuellement l’autorité d’une manière plus subtile, s’attaquant ainsi verbalement au grand patron Vince McMahon, l'humiliant presque en allant le chercher dans sa cachette de producteur de l'émission. Une belle tentative d'aller à l'encontre de la relation de favori qu'il entretient pourtant avec lui en dehors du "kayfabe". De cette manière, il se mélange un peu plus à la foule, ce qui donne envie de plus le soutenir. Il adopte ainsi une attitude plus chevaleresque, en n’hésitant pas à se confronter à Lesnar les mains menottées, et à quand même revenir le défier une semaine plus tard, après avoir pris une dérouillée monumentale.

En somme, le "booking" du 'Big Dog' ces dernières semaines est plus plaisant, pour une fois. On est très loin du mauvais "booking" pré-WrestleMania 31 pour sa première rencontre avec Lesnar, quelques mois seulement après la dissolution du Shield. On aurait pu même croire que l’amélioration du "booking" aurait entraîné un certain suspens quant au vainqueur du match, mais malheureusement un autre facteur s’est mêlé à la fête. En effet, les rumeurs concernant le retour de Brock Lesnar à l’UFC font pencher la balance du côté de Reigns pour WrestleMania, ce qui casse un peut tout le suspense, dommage… Roman Reigns est peut-être simplement malchanceux, vous ne croyez pas ?

Nostalgia Act #1 : Ce show qui m’a rendu fan de la TNA

https://cdn3.whatculture.com/images/2016/01/0KSxWFdm-600x400.jpg ~ par Ludovic H. ~

Vous l’aurez sans doute compris, je suis un grand nostalgique : mes précédentes chroniques, Back To The Past, en étaient déjà la preuve. Mais vous savez quoi ? C’est bien d’être nostalgique. Certes, cela peut rendre parfois triste lorsqu'on s'aperçoit que les choses ont changés dans la mauvaise voie (et dans le cas de la TNA, on a été servi !), mais cela apporte aussi de bons souvenirs, et c’est sur cet aspect-là que nous allons nous concentrer. Pour ce faire, je vais évoquer avec vous ce show qui m’a fait aimer la TNA ... et ce n'est pas celui que vous croyez : Genesis 2010.

Remise en contexte 

Nous sommes au début de l’année 2010. J’étais encore un jeune fan de catch, et comme la plupart des fans de catch de mon âge, je suivais uniquement la WWE. Même si j’avais entendu parler de la TNA auparavant – notamment au travers des émissions sur TF6 en 2008 – je ne m’y intéressais pas beaucoup ... jusqu’à ce que je décide d’acheter un DVD de cette fédération, en l’occurrence Genesis 2010. Alors pourquoi ai-je aimé la TNA à partir de ce moment-là ? Comment ce PPV emblématique de l'ère Hogan-Bischoff tant décriée et éloignée de l'ADN initial de la TNA a-t-il fait de moi un fan ? Voyons ensemble la réponse.

Le chemin transitoire parfait entre la WWE et la TNA

Il me semble que Genesis 2010 est tout simplement le show parfait pour passer d’un produit (ici, celui de la WWE) à l’autre (celui de la TNA), quand on ne connaît pas beaucoup cette dernière. Non pas parce que la qualité était exceptionnelle – Genesis étant, dans sa globalité, un PPV seulement moyen – mais bien parce que c’est sans doute la période où l'on pouvait croiser le plus de visages familiers. Le grand et légendaire Hulk Hogan venait tout juste de débarquer dans la compagnie de Dixie Carter pour ainsi en prendre la direction aux côtés de Eric Bischoff, avec leur lot de belles promesses et de plans alléchants pour le futur. Rien que ça. De plus, des noms comme Kurt Angle, Brian Kendrick, Mr. Anderson (ou Kennedy, comme vous voulez), Kevin Nash et d'autres pouvaient permettre au nouveau spectateur de ne pas se perdre dans cet océan de nouveautés. Sans parler du retour à l'écran de Jeff Hardy après avoir quitté la WWE quelques mois plus tôt, mais qui n'était malheureusement pas présent ce soir là. Beaucoup de choses pouvaient donc potentiellement attirer quelques néophytes vers la compagnie d’Orlando.

Un préambule à la X-Division et un Main-Event de grande qualité

http://images4.fanpop.com/image/photos/15400000/Brian-Kendrick-Amazing-Red-brian-kendrick-15404572-650-433.jpg Deux choses marquantes, ou plutôt deux matchs en particulier, avaient attirés mon attention. Tout d’abord le match d’ouverture qui opposait un "TNA Original", Amazing Red - alors inconnu au bataillon pour moi et beaucoup d'autres - face à l’expérimenté Brian Kendrick. Ne sachant pas encore ce qu’était la X-Division à l'époque, ce match avait retenu un peu plus mon attention que d’autres. Comme l’a ensuite très justement dit Célian Varini, commentateur français de la TNA : "Ce n’est pas une question de poids, c’est une question de style". Il s’agit ici d’un style relativement aérien, précisons-le très peu présent sur les rings de la WWE à ce moment-là. Et cette phrase a dû en ravir plus d’un, sachant très bien aujourd’hui que cette fameuse X-Division a longtemps été ce qui rendait la TNA si unique. Quoi qu’il en soit le match entre les deux hommes a effectivement loué la description faite précédemment, mêlant ainsi rapidité, prises acrobatiques et moments forts. De quoi donner envie à n'importe qui d’en voir plus !

Mais un autre match était d’un niveau que je n’avais point soupçonné alors. Il s’agit du Main-Event entre Kurt Angle et un certain AJ Styles - qui était pour moi inconnu à cette époque. Si Genesis est le show qui m’a fait pour la première fois apprécier cette fédération, c'est ce match-ci qui a définitivement fait pencher la balance du côté positif pour le reste des années à venir. Non seulement parce que le match était d’une grande qualité, mais aussi parce que je venais de découvrir ce fameux AJ Styles, livrant alors une immense performance dont lui seul a le secret (et qui aurait pu presque consister à elle seule le sujet de cette chronique !).

Un public peu nombreux mais ô combien fervent

Enfin, pour bien emballer le tout dans une bonne ambiance, le public était particulièrement fervent ce soir-là. Pourtant, en voyant la faible capacité de l’Impact Zone – véritable temple de la TNA pendant des années et, d'une moindre mesure, encore aujourd'hui – tout fan de la WWE, habitué aux très grandes salles, aurait pu se dire que le public allait être discret. Mais ce fut loin d’être le cas. Dès le premier match, ces derniers étaient bien présents, à réagir à chaque grosse prise avec des rugissements de plaisir, suivi de ce mythique chant "TNA ! TNA ! TNA !" qui montrait à quel point ces derniers étaient fiers d’être ici et fiers d’être fans de cette fédération. Quand on compare cela avec le public fantomatique actuel de la TNA, on a de quoi, justement, être nostalgique.

NB : TNA Before The Bell était un programme YouTube d'avant PPV expliquant le contexte et les enjeux de l'événement, comme ici pour Genesis 2010.

Billet d'Humeur : Jay White est-il suffisamment aiguisé ?

Et bim ! Voilà comment un jeu de mots marquera les générations. C'est comme ça que ça marche !

Ici, pas d’adoubement ou de démolition, mais plein de questions sur la nouvelle "rising star" chez New-Japan Pro-Wrestling : 'Switchblade' Jay White. Depuis sa première grosse exposition à Wrestle Kingdom 12 au Tokyo Dome le 4 janvier dernier, Jay White semble être sur le chemin du succès. Comme le Whisky ou le nouveau pantalon patte d’eph de Kazuchika Okada, il ne semble laisser personne indifférent : soit on l’aime, soit on le déteste, pas de demi-mesure. Prometteur ? Pari d’avenir ? Ou bien, erreur de casting ? Chacun s’est déjà fait son avis, mais si ce n'est pas le cas pour vous, retour sur le parcours et l'avenir du prometteur "faiseur de zizanie".

L’aiguisement de la lame

http://placetobenation.com/wp-content/uploads/2017/03/JayWhiteHonorRoll.jpg Arrivé au Japon et signé par la NJPW en 2014, avant d'être placé sous l’aile d'Alew Shelley, le jeune Néo-Zélandais débute par un parcours basique de "young lion". Il séjourne et s'entraîne au NJPW Dojo, et stationne au bord du ring lors d’évènements de la compagnie, en attendant une excursion à l’étranger pour finir sa formation. De la même promotion que David Finlay Jr. (le fils du futur Hall of Famer de la "Vévéheu", Fit Finlay), l’ex CJ Parker de NXT, Juice Robinson, ou encore Hirai Kawato (tout fraichement confié aux mains de la CMLL), le futur 'Switchblade' est la tête de gondole d'une bien belle et prometteuse génération de nouveaux talents.

En 2016, Jay White essuie ses premières gouttes de sueurs sur les circuits indépendants anglais et américain. Plus notamment, il débute à la Ring of Honor face à un jeune visage aujourd'hui bien connu de la NJPW, Hiromu Takahashi, lequel finit justement ses voyages formateurs à l'étranger. S’en suit des apparitions notables du côté de la Revolution Pro Wrestling en Angleterre, dont certaines aux côtés de Lio Rush face aux célèbres (mais sans dents) Briscoe Brothers. Jusque là, un parcours classique, efficace dans son développement, mais rien de transcendant.

En 2017, alors que la NJPW profite d'une année remarquable et remarquée, Jay White prépare son arrivée en grande pompe en recevant la plus grande opportunité de sa jeune carrière jusque là : un combat TV pour le championnat du monde de la ROH face à Christopher Daniels dans un Triple Threat Match, comprenant aussi son rival Punishment Martinez. Une première opportunité qui se transformera en première grosse défaite sur le sol américain, pour mieux apprêter à son "vrai" début de carrière, au pays du soleil levant quelques mois plus tard.

Switchblade is coming ...

https://78.media.tumblr.com/727ad0ac9f745e8cf76e5a8a20c4633b/tumblr_p59cht6YcL1sgr113o1_1280.jpgQuelques mois avant la révélation, la New-Japan Pro-Wrestling dévoile une vidéo "teaser", pour les débuts d’un nouveau catcheur, ou en tout cas un nouveau personnage nommé 'Switchblade'. Alors que les rumeurs annonçaient de manière insistante, Sami Callihan, Matt Riddle ou encore Big Cass, c'est finalement Jay White qui est élu pour interpréter la gimmick. Et, comme la 'Time Bomb' un an auparavant, il a quelqu'un en ligne de mire, la plus grosse proie libre qu’il pouvait espérer pour le prochain Wrestle Kingdom : 'The Ace' Hiroshi Tanahashi.

Son choix est  révélé lors du peut-être déjà légendaire Power Struggle 2017, à la suite d'un Main-Event de la lignée de tout ce qui peut se faire de mieux aujourd’hui, entre Hiroshi Tanahashi et Kota Ibushi pour la ceinture Intercontinental. Trois mois après le premier "teaser", 'Switchblade' Jay White, l’ancien rookie qui observait Tanahashi dans ses plus grands matches deux ans plus tôt au bord du ring, vient le défier de la plus violente des manières - dévoilant son nouveau finisher, hommage à Alex Shelley (ou Bray Wyatt, ou Mike Knox), le Blade Runner.

Afin de coller au personnage, il laisse les bottes blanches et le slip noir pour le jean en cuir d’Anthony Dupray dans Les Années Fac (paye ta référence !) et une longue veste en cuir noire comme s'il ne savait que choisir (comme quand on vous offre des Doubitchous de Sofia) entre le style du 'Taker ou celui de Finn Balor. Physiquement, il n'a pas seulement gagné un nouveau look, il a gagné du muscle et de la masse. Le jeune loup prometteur, fin comme une lame, est devenu un poids-lourd aux dents acérés.

Après une première opportunité de se montrer sous son nouveau personnage, un premier face-à-face et premier échange physique avec son futur adversaire, les premières réserves et critiques commencent d’ores et déjà à tomber sur le Net. Trop "green" pour une telle opportunité ? Pas le bon gimmick pour ce jeune catcheur au visage d’acteur de sitcom (le lien avec Les Années Fac plus haut, le génie, tout ça, tout ça) ? Une chose est sûre, les cartes sont entre les mains des "bookers" de la NJPW et de Jay White lui-même afin de convaincre le public. Et ce, dès le 4 janvier au Tokyo Dome, face à l’un des meilleurs performers de l’histoire de la New Japan. #NoPressure

January 4th, in the Tokyo Dome

https://www.njpw1972.com/wp-content/uploads/2017/11/05-50.jpg Lors des deux mois d’attente avant le grand rendez-vous, Jay White n’a qu’une seule occasion de convaincre un petit peu plus les critiques avant le jour-J, lors d’un show spécial "before" Wrestle Kingdom sur le NJPW World, face à son futur adversaire. Pour l’évènement, Hiroshi Tanahashi se coiffe en caniche (chacun sa tactique de déstabilisation) et a un nouvel échange physique avec le jeune Néo-Zélandais, plus long mais guère plus convaincant que le premier pour ces fans trop exigants.

Le 4 janvier arrivé, en live du "Big Egg", Jay White effectue son entrée dans une splendide tenue, devant un magnifique Tokyo Dome plein à craquer, face à un très beau Tanahashi… mais rate une nouvelle fois la cible.

Il est pris par le stress, même face à un adversaire à 50% de ses capacités, et pas vraiment aidé par le placement de son combat sur la carte, après un énorme Fatal-4-Way entre les meilleurs catcheurs poids-légers de la planète et avant le match le plus attendu et discuté de ces cinq dernières années. Jay White offre un premier rendez-vous très oubliable, alors qu’il était très attendu. Des erreurs de placements, un "acting" mitigé et un "selling moyen", et ce au Tokyo Dome pour la ceinture anciennement disputée dans d’historiques matches entre des noms comme Shinsuke Nakamura, Kota Ibushi, AJ Styles ou encore le champion du moment Tanahashi - et ça, ça ne passe pas. Tout n’a donc pas été si blanc pour Mr. Jay (merci, merci), qui devra faire beaucoup mieux pour convaincre.

Relever la tête commence dès le lendemain, lors de l’annuel "after" New-Year Dash!. Jay White affronte le "young lion" Katsuya Kitamura. C'est sa première victoire solo sur le ring de la New-Japan, qui montre de premiers bons signes de réorientation, mais surtout plus de confiance et d'aisance aux commandes de son gimmick que la veille. Mais ce n’est pas tout, lors du même show, les scissions entre Kenny Omega et Cody Rhodes au sein du Bullet Club continuent… et selon Omega, le fameux 'Switchblade' est celui qui pourrait tout arranger (chelou ce mec… on peut comprendre Cody). S’en suit un segment où Jay White feind l'accolade avec le leader du Bullet Club avant de le mettre KO, débutant ainsi sa "feud" avec le 'Cleaner' pour le titre IWGP U.S. Très vite, une nouvelle opportunité se présente à Jay White, lors d'un des bien nommés New Beginning shows.

New Beginning, New Chance & First Title

https://www.njpw1972.com/wp-content/uploads/2018/01/117879_9_11.jpg Moins d’un mois après avoir raté le coche lors du plus grand évènement annuel du Puroresu, Jay White reçoit une nouvelle fois les faveurs de Gedo avec un nouveau match de championnat, et en intégrant le clan dominant CHAOS. Oui, une démarche très étrange car avoir Jay White et Toru Yano dans le même clan ce n’est pas banal, et parce qu’à peine introduit dans le "crew" par le leader en personne, Kazuchika Okada, Jay White n’hésite pas à annoncer qu’au moment venu, il s’attaquera au championnat d’Okada. Hmm, et tant qu’on y est, au moment venu, le Sniper n’hésitera pas à prendre la place du Président de la République et diffusera tous les shows de la New-Japan Pro-Wrestling en live tous les matins sur TF1, avec une semaine spéciale avant Wrestle Kingdom + un prime spécial tous les vendredi soirs avec une sélection des meilleurs matchs de la semaine pour ceux qui bossent. #VotezSniper !

On en était où déjà ? Ah oui, Jay White et Omega… Et bien, nous voilà au match pour la ceinture "IWGP United States Heavyweight Statue Of Liberty Korakuen Hall Championship" de Kenny Omega, face à notre cher 'Switchblade' prêt à tout pour glaner sa première ceinture solo.

Contrairement au premier match face à Tanahashi, et dans la lignée de son second face à Kitamura, Jay White semble plus détendu, plus sûr de lui, et porté par un Omega en pleine forme et impliqué par le combat (et ce qui suivra pour lui). Un cardio encore un peu "just" pour tenir la dragée haute au 'Cleaner', mais malgré tout, une première victoire à la surprise quasi-générale, et la consécration pour Jay White qui met fin à 4 mois et demi sans défaite pour Omega et devient le second champion U.S. de l’histoire de la NJPW.

Depuis, c'est un peu le calme avant la tempête pour l'amateur de cran d'arrêt et tueur au sang froid à ses heures perdues. Un Tag Match par ci par là avec son clan CHAOS, et un très bon match face à son ancien compère du NJPW Dojo, David Finlay. Le 25 mars prochain, à Long Beach pour Strong-Style Evolved, Jay défendra son championnat face à la 5ème roue du carrosse de The Elite, Hangman Page… et il va falloir y aller fort pour ne pas faire pâle figure à côté du premier superbe règne de Kenny Omega avec cette ceinture.

Le Sniper l'a-t-il dans le viseur ?

Selon le Sniper, "the sky (pas la boisson) is the limit" pour Jay White. Super physique, bonne gueule, personnage sublime plein de potentiel… Jay White a tout pour cartonner. Ce serait mentir de dire que jusque là notre ami est bluffant et exceptionnel, mais ce serait faire la fine bouche de dire qu’il est mauvais. À 24 ans, il commence à un niveau rare aux côtés des meilleurs "workers" de la planète… Il compte déjà de très bons matchs contre Will Ospreay à la Ring of Honor, et face à Kenny Omega et David Finlay à la NJPW. Le 25 mars sera une nouvelle grosse étape dans sa jeune carrière. Et si le Sniper "markera" comme un gamin qu'il est, devant les deux meilleurs Cruiserweights de tous les temps - Rey Mysterio vs Jushin Liger (si le match est bien maintenu #CroisonsLesDoigtsDePied) -, il espèrera une prestation convaincante pour 'Switchbladooo' Jay Whitoooo, à qui il souhaite de ne pas se retrouver dans son viseur ... #FaceTurnTemporaire

Le Top du Sniper : 5 matches de WrestleMania à voir (ou pas)

"The Grandest Stage Of Them All". Des moments historiques ont eu lieu dans le temple de l’Empire McMahon : Hulk Hogan qui "slamme" André Le Géant, Steve Austin le visage en sang qui résiste au Sharpshooter de Bret Hart, le face-à-face entre The Rock et Hogan, l'embrassade plein d'amitié d’Eddie Guerrero et Chris Benoit, la fin de la "Streak" de l'Undertaker… Et bien évidemment, des matches, plus impressionnants, importants, et déterminants pour l’histoire les uns que les autres.

À quelques jours du plus grand l’évènement de l'année pour la WWE, voilà de quoi vous préparer mentalement au "match" (c’est comme ça qu’ils ont appelé ça, hein) entre Kurt Angle et Ronda Rousey contre Triple H et Stephanie McMahon. #Youpi #JokeManiaMoment. Nous allons revenir sur quelques bijoux cachés de l’histoire de ce show.

 

Mentions plus qu’honorables :

WrestleMania 22 - Boogeyman vs Booker T : Si en 2018 vous aimez les "flips" dans tous les sens de Will Ospreay ou Ricochet, ce match est fait pour vous.

WrestleMania 25 - Triple H vs Randy Orton : Avoir construit toute une "feud" autour de l’agressivité d’un catcheur, en avoir fait le "heel" plus "over", et le pari d’avenir de la compagnie, avant de dire : "Balek, c’est Triple H qui décide de qui gagne !"

WrestleMania 22 - Undertaker vs Mark Henry : Et oui, WrestleMania 22 était un très grand show. Voir Mark Henry tenter le tombé durant un Casket Match lors du show de catch le plus regardé au monde doit effacer quelconque honte que vous pourriez vivre au quotidien, mais aussi vous permettre de pardonner ce jeune catcheur amateur qui a raté son Superkick un dimanche après-midi dans un gymnase de la Creuse.

WrestleMania 15 - Undertaker vs Big Boss Man : Et ouais, 'Taker est un récidiviste… et c'est pas fini ! Cela dit, le hashtag #ThankYouTaker, c’était aussi pour ces moments-là.

 

#5 - Chuck Norris, as The Undertaker vs. Kane (WrestleMania XX, à New-York City en 2004)

https://images-na.ssl-images-amazon.com/images/I/510uV4ysvoL.jpg - Qu'est-ce qui lui arrive encore ?

- T'es sérieux, frère ?! Tiens-toi bien, c'est 'Mania merde !

- *riant* Excuse-moi, frère, je viens de comprendre la blague du Sniper !

- Putain, il entend des voix maintenant ...

 

C'est avec ce genre de matches qu'on se dit : heureusement que l'Undertaker n'a pas arrêté sa carrière en 2004 ... Sinon, on aurait pas eu la chance et le plaisir de le voir face au talent phénoménal (à côté de qui, AJ Styles c'est de la piquette) Jon Heindenreich, Muhammad Hassan, The Great Khali, Mark Henry et surtout Kane, le remake que l'on attendait tous !

Sans ses futurs Hall of Famers, jamais n'auraient pu s'écrire les plus belles pages de la carrière de Papy Croque-Mort.

Pour vous remettre dans le contexte de ce premier chef d'oeuvre, 'Taker s'était fait enterré vivant, chez lui au Texas, lors des Survivor Series 2003, face au Chairman en personne, Vince McMahon, bien aidé (de nulle part, c'est comme ça qu'on les aime) par Kane. Et comme jamais personne n'est revenu d'un Buried Alive Match, il fallait se faire une raison : tout compte fait, The Undertaker n'est pas Chuck Norris.

En pleine ascension (sauvé Mr.McMahon d'un enterrement prématuré, ça booste une carrière), Kane semblait ainsi prédestiné à remporter le Royal Rumble 2004 - à la place de cet homme dont on ne peut prononcer le nom. Mais ce soir-là, culpabilisant inconsciemment d'avoir tué son frère (même les monstres ont une âme), il s'est laissé distraire par un délire de Kevin Dunn à la régie et s'est fait poussé par dessus la troisième corde par Booker T. Seulement, parano comme il est, 'The Big Red Monster' a cru évidemment à une manigance magique du 'Taker, pourtant mort fictivement depuis 1999 et mort physiquement depuis quelques mois, et pour ne pas le contrarier, la WWE organisera donc un match à WrestleMania XX.

Arrivé au Madison Square Garden, le public y croit aussi : l'Undertaker va revenir d'entre les morts et punir son frère de l'avoir trahi. Kane s'impatiente sur le ring alors qu'un GONG retentit dans l'arène mythique ! La foule est en délire, des "jobbers" et catcheurs locaux encapuchonnés apparaissent, même Paul Bearer participe au subterfuge. Et alors que tout le monde s’attend à voir débarquer le vieux 'Taker, v'la t'y pas Chuck Norris ! Avec sa dégaine de Walker Texas Ranger et ses courts cheveux roux, il se présente habillé comme l'Undertaker. Kane n'en croit pas ses yeux : contrairement au public, il l'a reconnu lui ! Il en rit puis touche la star (c'est peut-être la seule chance qu'il aura d'être aussi près de son idôle), mais Chuck Norris n'aime pas qu'on le touche et le frappe encore, encore et encore !

Perdant d'un match qu'il ne pouvait pas gagner, Kane est traumatisé pour le reste de sa vie ... Pour oublier ce triste moment, il commencera une carrière en politique. Quant à l'Undertaker, il reviendra finalement de ses vacances sous terre pour relever le niveau après l'enmurrement de Paul Bearer au Great American Bash 2004. Morale de l'histoire : ne blâmez plus l'Undertaker pour la qualité de certains de ses matches, c'est la faute à Chuck Norris.

#4 - The Miz (c) vs. John Cena (vs. The Rock) - WWE Championship Match (WrestleMania XXVII, à Atlanta en 2011)

http://1.bp.blogspot.com/-iNgeH_n0koo/TZloxqG3vbI/AAAAAAAABcc/Q4w1AogUrnk/s1600/mizretains.jpg - Hé, psst, Mike !

- Qu'est-ce qu'il y a Mike ?

- Ça y est, Dwayne s'est barré ?

- Non, non, il va rester encore deux ans. 

- Roh, non ...

- Désolé, Mike ... Lève bien les bras !

 

Selon le PWInsider, Kazuchika Okada et Kenny Omega se seraient fortement inspirés de ce match-là pour élaborer leur série d’affrontements de 2017 ... Plus franchement, rarement la "Vévéheu" aura atteint un tel niveau de clownerrie pour un Main-Event de WrestleMania.

Alors que John Cena sortait tout juste de l'enterrement de la Nexus (cette fois, dans un autre genre de "burying"), The Miz était, lui, en plein "push" avec un règne de champion du monde avec des affrontements excellents ... ou plutôt des affrontements tout courts. Quoi de plus logique donc d'offrir à ces deux génies du ring le Main-Event de WrestleMania XXVII ? Non, ce n'est pas de la rhétorique, posons-nous réellement la question : CM Punk ? Wade Barrett ? Daniel Bryan ? Dolph Ziggler ? Non, non, ils n'étaient pas à la hauteur ... On verra plus tard, comme on dit. Heureusement, Vinny Mac n'offre jamais le gâteau sans la cerise (et sans le coulis de poison par-dessus) : en réalité, cette "feud" et ce match ne seront qu'une rampe de lancement pour les Main-Events des deux WrestleManias suivants, entre Johnny Boy et The ... Rock. Voilà comment on crée des stars, les gars ! Et si on a pas la même définition du long-terme et comment construire de NOUVELLES vedettes, bah tant pis pour vous !

Vince mcmahon quote

... quand je branche mon appareil auditif."

Mais revenons-en au match qui nous intéresse ici. Le public vient d’assister à un show d'un grand cru - surtout après The Corre vs. Big Show, Kane, Kofi & Santino, Jerry Lawler vs. Michael Cole (First-Time Ever Dream Match !) et un révolutionnaire Mixed Match Challenge entre John Morrison, Trish Stratus & Snooki (l'emblème oubliée de la "Women’s Revolution") vs. Dolph Ziggler & Laycool. Soit dit en passant, tous auraient pu figurer dans ce classement, mais Le Sniper n'a qu'une vie, pour votre information !

The Miz fait son entrée aux côtés de son acolyte Alex Riley (mais si, vous savez ! Le grand ancêtre de Bo Dallas et Curtis Axel !) et Cena, lui, arrive en "fraise tagada" au son d'une chorale (comme quoi, avec la WWE pas besoin de se droguer pour avoir l'impression d'être shooté). Le public ne peut plus attendre (pour se barrer). C'est un face-à-face digne d'un Rock vs. Austin ou même de Rock vs. Hogan et le combat n'a rien à envier aux meilleurs de l'Arena Mexico. A noter, le "selling" magique et un "acting" proche des plus grandes performances de Denzel Washington pour John Cena, et une présence de "heel" qui nous rappelle les plus belles heures de Roddy Piper ou Randy Savage pour The Miz.

Pour définitivement marquer l'histoire de WrestleMania, le match se termine par un No Contest… avant d’être - pour la plus grande joie de tous - recommencé par l’hôte du show et "headliner" des deux prochains 'Mania, Dwayne Johnson. Le rideau tombe sur un Rock Bottom qui lancera la "feud" Rock vs. Cena pour les deux années à venir. Quant à The Miz, il perdra son titre et mettra fin à son rivalité très personnelle contre John Cena ... un mois plus tard.

#3 - Goldberg vs. Brock Lesnar (WrestleMania XX, à New-York City en 2004)

https://i1.wp.com/www.sportsrageous.com/wp-content/uploads/2016/09/Cp8Nv9fUsAAcQGw.jpg?w=900&ssl=1- C'est moi qui part en premier !

- Non, c'est moi ! 

- Je l'ai demandé avant toi !

- Ouai, mais moi je suis "Vince's Boy" alors je fais ce que je veux d'abord !

 

Là, on passe aux choses sérieuses.

Pas de femmelettes, pas de catcheurs sortis de la télé-réalité épilés, aux ongles curés et abonnés à un institut de beauté, non… Seulement deux gros ours avec du poil, des voix graves et du méchant "body-language" !

Stamford commence à "teaser" ce match dès le mois de novembre 2003, aux Survivor Series (encore). Les deux catcheurs sont alors les deux champions principaux de la compagnie. Un tel clash des titans donne envie non ?  Bien sûr, le seul problème, c'est qu'entre ce "teaser" et leur match au Madison Square Garden, les deux hommes auront perdus leurs titres, leurs stylos pour signer un nouveau contrat et juste leur envie de catcher. Et oui, Goldberg ayant signé pour une seule pige un an plus tôt et ne souhaitant pas rempiler (après avoir mis la perruque de Goldust et "jobbé" pour Hunter, bizarre qu’il est mal vécu son "run"), et Lesnar annonçant dès le début d’année 2004 son ras le bol de voir les tronches de tout le monde toutes les semaines et ses aspirations de rejoindre la NFL (là où il y fera le plus gros de sa carrière), c’est bien dans la merde que se retrouve donc Vinny Mac lors de WrestleMania ... heureusement, les fans New-Yorkais allaient l'aider un peu.

Quelques semaines précédents l’affrontement, 'Stone Cold' Steve Austin est ajouté à l’affiche, afin de lui donner une dimension encore plus énorme (ou plutôt sa seule dimension). Au MSG, la foule semble être venu exclusivement pour voir ce match (et aussi, un petit peu, pour soutenir Eddie Guerrero et Chris Benoit). Elle accueille Austin sous une grosse ovation, mais ce n’est rien en comparaison des accueils pour Billou et Brockie. Du jamais vu depuis Rock vs. Hogan deux ans plus tôt, l'Univers de la WWE remercie Lesnar pour sa fidélité et sa loyauté pour sa passion brûlante pour le catch à coups de "You Sold Out !". Et il offre un jubilé de rêve à Bill Goldberg après une si belle carrière au son de "Na-na-na-na-na Hey-hey-hey Goodbye !". Un délice pour les oreilles et pour les yeux aussi !

#2 - The Undertaker vs. Giant Gonzales (WrestleMania IX, à Las Vegas en 1993)

https://uproxx.files.wordpress.com/2014/03/giant-gonzalez-undertaker-wrestlemania-9.png?w=650&h=457 - *pleurant* Gonzie, j'ai tellement honte !

- No te preocupes, Deadmano ... Tiens, essuies tes larmas et dis-toi qu'on fera mieux à SummerSlam ...

- Il a un problème de maquillage le 'Taker ?

- Cállate, Fonsie !

 

Difficile de critiquer la WWE actuelle, quand on se rappelle qu'un mec habillé en mort-vivant a combattu un argentin de 3m56 (très exactement) avec une tenue moulante d'Abominable homme des neiges et incapable de bouger. Ce n’est pas la prémisse d'une vidéo prévention anti-drogue, mais bien un des principaux programmes de la WWF en 1993. Ne regardez pas le catch qu’à travers les Okada, AJ Styles et compagnie… mais aussi à travers le Giant Gonzales. #VotezSniper

Ce petit bijou est à voir encore et encore ... D'autant plus qu'il a une fin "originale" - fait rare dans la saga des matches de l'Undertaker à WrestleMania. Pour en finir avec ce dernier, Monsieur Gonzales avait prévu un mouchoir imbibé de chloroforme pour endormir le mort-vivant et recevoir une disqualification. Ingénieux, non ? Pas tellement, quand on sait que, cette année, Johnny Boy n’aura qu’à dévisser la nouvelle hanche artificielle de Papy Croque-Mort pour obtenir le compte de 3 !

Mentionné pour la 4ème fois dans ce classement, Grandaddy Undead ne pouvait échapper au Sniper après toutes les abominations qu’il a offert sur la plus grande scène de toutes, entre 1990 et 2004. Mais ça, c'était avant qu’il rencontre Randy Orton, Shawn Michaels et qu’il se rende compte qu’il pouvait catcher lui aussi. Hâte que Kane rencontre à son tour d'aussi bons catcheurs - en 2018, il serait temps.

#1 - Lawrence Taylor vs. Bam Bam Bigelow (WrestleMania XI, à Hartford en 1995)

http://www.allwrestlingsuperstars.com/wp-content/uploads/2011/12/Lawrence-Taylor-vs-Bam-Bam-Bigelow.jpg- Mec, arrêtes d'ouvrir la bouche comme ça, tu pues de la gueule ...

- Peut-être, mais je suis mieux payé que toi !

 

Seulement deux ans après le match précédent, voici le prestigieux et surtout et prémonitoire match numéro 1 du classement.

Je vous ramène à une époque où Vince McMahon aurait vendu son bras pour attirer des célébrités et avoir un minimum de reconnaissance médiatique "mainstream" (vous savez, comme ce genre de gars qui veulent faire partie d’une bande, qui ne veut absolument pas de lui). Ce match est LE match à voir dans l’histoire de WrestleMania, tant on risque d’en revoir de ce genre très bientôt : #XFL2020.

Comme Goldberg vs. Lesnar plus haut, cette rencontre sans réelle raison avait eu un "build" solide. Des dizaines de vidéos promos, des pubs en plein Time Square, des centaines d'interviews dans les médias… Le match fera même la Une des journaux à New-York ce soir-là. Mais à quel prix ? Au prix que l’un des meilleurs "workers" de la compagnie et de son roster très affaibli par le scandale des stéroïdes vienne à perdre lamentablement contre un footballeur américain qui aura oublié ce match un un jour après.

Imaginez aujourd’hui : une "Brigade Anti-Guignols" arrive pour faire le ménage, balayant 80% des catcheurs du roster de la WWE, laissant l'un des plus crédibles restants (disons, Braun Strowman) s'allonger contre une célébrité sportive incapable d’enchaîner trois prises, grillée et à bout de souffle en deux minutes ? Si, si, c’est tout à fait possible que cela arrive très bientôt ! Enfin, si une célébrité accepte de participer à un truc pareil, même contre le chèque de sa vie.

Ce match incarne l'une des erreurs principales, non seulement de l’histoire de WrestleMania, mais aussi de la WWE en général. Avoir recours à des milliers de publicité pour vendre l'événement, au lieu de faire de leurs talents actuels de (vraies) futures stars, c’est bien l’un des 350 soucis de la fédération aujourd’hui. Mais ce match reste, grâce à son placement sur la carte et son influence sur l’avenir (et afin de ne pas trop s’étonner quand on verra Justin Bieber & Seth Rollins vs. Velveteen Dream & Wiz Khalifa en Main-Event de WrestleMania 40), LE match à voir pour ne plus s'étonner de l'histoire de WrestleMania.

Le Sniper reviendra avec de nouvelles cibles ! Who’s Next ? #VotezSniper

La Review Press #4 : La sélection mensuelle d'articles catch à lire

Kenny omega angelWouah ! Les Golden Lovers se re-aiment à nouveau ! NXT s'offre un match 5 étoiles ! Braun Strowman se découvre chanteur et musicien ! Impact Wrestling propose enfin un show sans faute et la Ring of Honor, un excellent PPV seule ! Bury The Bear est en fait Kenny Omega ! ... Mais ce n'est pas normal tout ça !

En effet, voix intérieure peu originale, parce que ce n'est pas tout, tu oublies : Fabulous Moolah encore honorée comme si de rien n'était, Kid Rock au WWE Hall of Fame, Rey Mysterio blessé avant Strong-Style Evolved, la Ring of Honor loin d'être sortie d'affaire, Tomohiro Ishii vs. Kazuchika Okada qui n'arrivera pas encore ... et encore tout le reste qui repose ci-dessous, dans la quatrième édition de la Review Press !

WWE

-- Après l'entrée de Kid Rock dans son Hall of Fame et avant l'officialisation de John Cena vs. The American Bad-Ass à WrestleMania 34, la WWE a annoncé l'inauguration de la première Fabulous Moolah Memorial Battle Royal au Superdome. Toujours dans la poursuite de sa campagne médiatique prônant l'égalité hommes-femmes sur son ring, elle devrait devenir une tradition annuelle similaire à l'Andre The Giant Memorial Battle Royal masculine, démarrée justement à la Nouvelle Orléans en 2014. Si le tout-premier Women's Royal Rumble a été une décision bénéfique et félicitée, celle-ci n'a jusque là reçu que de la haine - la révolution (forcée quoique bénéfique sur le ring) est devenue scandaleuse.

Pourquoi ? Parce que The Fabulous Moolah, figure pionnière dans la propagande menée par Stephanie McMahon et ses sujets, n'est autre que la femme la plus diabolique de l'histoire du catch. Manipulation politique, racket, maltraitance, proxénétisme, complicité de viol : cet article-forum effarant (déniché par Maffew de Botchamania) déballe toute l'étendue de son casier insoupçonné pour celui qui ne connaîtrait d'elle que ce que la WWE a choisi de lui montrer.

 

-- Dans la même veine, VoxCatch a proposé une remise en question détaillée de cette "Women's Revolution" tant agitée par la WWE, qui regarde ailleurs quand ça l'arrange : inégalité des salaires, sexisme et tout le tutim. Moins violent mais tout aussi éclairant !

 

-- Là où la WWE passe, le débat ... surgit ! Depuis le 10 mars, la chaîne TV française L'Equipe 21 diffuse désormais tous les samedis matins une heure compactée de RAW commentée par Christophe Agius et Florian Gazan. Si c'est sans doute un bon signe pour la nouvelle génération de fans de catch à venir (et un programme de plus pour allonger le samedi matin devant la télé, pour mes neveux ^^), ce retour de la WWE sur la TNT n'est pas sans rien à redire. Ainsi ai-je lancé un débat Twitter très animé, dans le bon sens du terme, tout en argumentation, en exemples et en contre-exemples. Pour le coup, un bon signe de l'état intellectuel de la communauté française de fans de catch actuelle !

Japon

-- Dans le monde médiatique d'aujourd'hui, on peut même trouver des perles dans un coin perdu de Twitter. Suite à la reformation tant attendue du duo de Kenny Omega et Kota Ibushi, un "twittos" a publié une Twitter Thread entière consacrée au moindre détail de leur histoire commune, racontant fabuleusement bien leur relation "kayfabe". Un magnifique complément d'information à la toute aussi magique et émotionnellement chargée (mais "NJPW-centric" ) vidéo de Showbuckle :

 

-- En parlant d'émotions fortes, c'est toujours avec un plaisir un peu triste que de repenser à la fin de carrière (momentanée ? :/) de Katsuyori Shibata. C'est sûrement ce qu'a ressenti notre ami Vincenzo du Coin du Bourrin lors de la rédaction de son très bon article sur les conséquences de la pratique d'un style trop réaliste, comme celui du "strong-style" à la Shibata. Une superbe vulgarisation du phénomène dans la lignée de mes nombreux articles (et un reportage !) sur le sujet.

 

-- L'annonce s'est faite discrètement et seulement unilatéralement il y a à peine quelques jours. La New-Japan Pro-Wrestling tiendra en juin un show spécial en Floride, dans le célèbre Ocean Center (une salle de 9000 personnes, qui a vu deux "heel-turns" de Hulk Hogan - en 1996 et en 2010), en collaboration avec la convention de jeux-vidéo CEO. Souvent parrainnée par Kenny Omega (qui y avait notamment rencontré Xavier Woods l'an dernier dans un combat de Street Fighter) à de multiples reprises, cette convention américaine n'a donc pas eu besoin de passer par la ROH, alliée locale de la NJPW, pour avoir le feu vert. Quand Joe Koff disait qu'il n'avait "rien contre un show NJPW only" en Californie (car région très peu fréquenté par la ROH), il ne pensait pas que celle-ci irait sur son territoire ... Une très bonne analyse développe tout cela et remet parfaitement en question l'avenir, définitivement en pente, de la relation NJPW-ROH.


-- Pour finir sur la NJPW, pour ceux qui voudrait la découvrir pour la première fois ou la découvrir davantage (et ce, sans jeu de mots osé), ne cherchez plus, notre cher Florian de Catch Au Quotidien a écrit l'article qu'il vous faut !

Ailleurs

 

-- Les choses changent, lentement mais sûrement, pour le catch français ... Ca se sent. Et même ça se voit ! Dans deux excellents articles signés VoxCatch, deux extrémités du spectre du catch français sont observés et décortiqués. La première, Wrestling Stars, est une promotion familiale qui pendant ces belles heures (celles, les mêmes pour tous, de l'apogée de l'ère NT1) remplissait presque le Cirque d'Hiver. Elle n'est pas tout à fait du côté du progrès mais se débrouille malgré tout. La seconde sort enfin du lot sur la scène parisienne après plusieurs années de travail acharné, notamment avec un show qui aura rassemblé toute la famille média catch : SuperClash II.

 

-- Les choses changent aussi du côté des médias plus "mainstreams". Dans une publication inattendue, Vice France a laissé la parole à une catcheuse française indépendante du nom de Camille Grignon. Un magnifique portrait de la réalité du catch français : sa précarité mais aussi son avancée.

 

-- Il y a deux ans presque tout juste, je démarrais une nouvelle chronique sur CAQ, analysant le catch non-WWE avec un point de vue parfois un peu alternatif (et donc précurseur de ce présent site) avec une tribune sur la dégringolade créative et in-ring à venir pour la Ring of Honor. Deux ans plus tard, les matheux de Voices of Wrestling confirment mes craintes dans un article plein de statistiques, de tableaux et de graphiques, dont ils ont seuls le secret. (Enfin, ceci prouve cela, seulement si vous n'avez pas vu l'excellent 16th Anniversary Show ...)

 

-- Après tout qui a besoin de la ROH, quand les "storylines" de Being The Elite se suffisent presque à elles-mêmes ? C'est la question que l'on se pose après la lecture de cette interview des Young Bucks sur Sports Illustrated, ou les deux génies qui ont montré comment aujourd'hui on pouvait jouer avec le "kayfabe". A la croisée des regrettées Kevin Steen's Weekend Escapades et les EVOLVE Mini-docs de Kenny Johnson, les créations des Young Bucks sont exactement ce dont le catch américain a besoin (et ce dont je n'arrête pas de parler depuis des années !!! #modestie).

 

-- Enfin, j'aimerais féliciter une nouvelle fois la fusion (ou plutôt la gentille phagocytose) des Cahiers du Catch avec VoxCatch et j'invite les nouveaux fans de catch à découvrir la pensée des anciens, "alternative" à leur manière avant l'heure.

Le podcast du mois

-- Le New-Japan Purocast est peut-être la meilleure source d'analyse concernant tout ce qui tourne autour de la NJPW. Ses deux podcasteurs possède une alchimie proche des meilleurs duos de commentateurs de l'histoire du catch - Gorilla Monsoon & Jesse Ventura ou Jim Ross & Paul Heyman en tête. Ainsi, quand parfois un désaccord éclate, la discussion s'enrichit d'une belle argumentation, le pour valant autant que le contre. Commentant le très bon doublet d'Honor Rising 2018, dans l'un des derniers épisodes, ils se sont attelés un instant à savoir comment Kenny Omega pourrait bientôt "main-eventer" un show de la NJPW au Madison Square Garden !

 

 

La vidéo du mois

-- Entre le documentaire promotionnel sur NJPWWorld pour le retour des Golden Lovers ou encore le chef d'oeuvre annoncé d'HBO sur André Le Géant, ils sont nombreux les documentaires catch à pleuvoir ces temps-ci. Pourtant, il y en a un qui sort du lot ce mois-ci. Il est consacré au le plus grand catcheur mexicain inconnu de l'histoire du catch et le catcheur favori des joyeux drilles de Being The Elite : Chico El Luchador !

 

What I Liked This Month : Les Matchs du Mois - édition février 2018

Après un mois de janvier exceptionnel, l'année 2018 continue avec un mois de février de haute qualité. L'opportunité est le mot qui définit ce mois : de nombreux catcheurs ont dû relever des défis qui définieront sans doute leurs carrières à l'avenir ... à moins d'être passés inaperçus à cause du retour des Golden Lovers !

Kazuchika Okada © vs. SANADA – IWGP Heavyweight Championship Match (NJPW The New Beginning In Osaka - 10/02/18 - Osaka, Japon)

SANADA est sans doute l'"Ingobernable" qui aura le plus frustré Okada. Avec EVIL et Tetsuya Naito précédemment, ce dernier arrivait toujours à obtenir quelque chose à exploiter, mais rien de la part du froid et silencieux SANADA. Il n'aura enfin parlé pour la première fois au micro à la NJPW, pour seulement provoquer le champion davantage - ne lui laissant que trop peu pour pour percer son "Cold Skull".

Aux vues de ce "booking", beaucoup de fans ont pensé que SANADA pourrait le surprendre et créer ce qu'on appalle un "upset". Après tout, c’est dans cette même arène que Okada avait battu Hiroshi Tanahashi en 2012 et mis un terme à ses 400 jours de règne, alors pour son tout premier match pour le titre. Le doute planait donc sur ce match : Okada allait-il perdre sa couronne juste après sa victoire à Wrestle Kingdom 12, où tant le voyaient enfin chuter ?

SANADA s'est lourdement concentré sur la nuque d’Okada, notamment avec un un Sitout Piledriver sur la rampe d’entrée pour préparer son Skull End. Le 'Rainmaker' s'est retrouvé à plusieurs reprises dans son étreinte et plus Okada restait coincé et plus la victoire de SANADA semblait proche. Encore plus quand ce dernier enchaîna les Moonsaults, avant d'atterir sur le genou et perdre de préciseuses secondes à faire le tombé. L'ancien champion X-Division a même réussi à contrer des Rainmaker Lariats en dernière partie de match, créant davantage de doute sur l'issue du combat. Ce ne sera malheureusement pas assez pour Okada qui était bien parti pour sa dixième défense victorieuse.

Malgré la défaite, SANADA a encore fait forte impression et nul doute que ce ne sera pas son dernier match pour la récompense suprême de la New-Japan.

Jay Lethal vs. Jonathan Gresham (ROH Honor Reigns Supreme – 09/02/18 – Concord, Caroline Du Nord, Etats-Unis)

Résultat de recherche d'images pour "jonathan gresham vs jay lethal roh"Jonathan Gresham avait sans doute là l’un des plus gros challenges de sa carrière, face à l’ancien ROH World Champion et plus long TV Champion de la compagnie. Le bien nommé Jay Lethal arborait cela dit, relax, une tenue hommage à 'Macho Man' Randy Savage. Mais peu importe la taille du défi pour l’un des meilleurs catcheurs techniques au monde, il était plus que prêt pour montrer tout son talent si sous-estimé selon moi.

Un match où toute la technicité reposait sur le maltraitement du bras gauche de Lethal par Gresham, le privant justement d’asséner sa Lethal Injection plus tard dans le match - c'est dire l'excellence de son "selling". Vers la fin de match, l'ex-Black Machismo a néanmoins réussi à trouver une faiblesse chez son adversaire quand il atterrit mal sur le genou à l’extérieur. Une erreur qu'il lui fera payé en le soumettant à l'aide d'une Figure Four Leglock, dont l'utilisation en tant que "finish" est très rare de nos jours.

Clairement l’un des meilleurs matchs à la ROH depuis un très long moment, et une performance qui aura démontré encore tout le talent d'un Jonathan Gresham trop souvent oublié.

Masaaki Mochizuki © vs. Kzy – Open The Dream Gate Championship Match (Dragon Gate Kotoka Road To Final - Day 5 – 07/02/18 – Tokyo, Japon)

Résultat de recherche d'images pour "masaaki mochizuki vs kzy"Kzy dans un Open The Dream Championship Match : c’est finalement arrivé. Et ce, après avoir passé des années à jouer les "heels" - et surtout les bouches trous - dans ses "units" consécutives. Autrement dit, celui qui était là pour se faire battre dans les Multi Man Tag Matches. Mais être le "heel" à l'existence la plus longue à la Dragon Gate n'était plus soutenable pour Kzy : depuis 3 ans il ne fait que balayer l’ancien Kzy. Devenant un favori des fans, il se fait de plus en plus remarquer dans ses matchs.

Kzy est loin des YAMATO, Shingo et autres Yoshino, mais il n’a cessé de s’améliorer depuis son "face-turn". Après avoir enchaîné les victoires depuis fin 2017, il a accompli l’impensable en battant l’Open The Dream Gate Champion, Masaaki Mochizuki, et s'octroyant ainsi cette chance au titre.

L’un des vétérans les plus en forme du circuit japonais, Mochi a tout de suite mis très à mal Kzy en le surprenant avec un Yakuza Kick dans le coin à peine la cloche sonnée. Il a ensuite visé son abdomen avec plusieurs coups de pied très "stiffs". Mochizuki voulait voir si Kzy avait ce qu’il faut pour un tel challenge et l'a mis à l'épreuve.

Mais le combatiff Kzy a trouvé le moyen de renverser la tendance vers un 50-50 en s'opposant comme il pouvait face au champion. Je pense notamment à ce Neckbreaker très innovant, où il est parti en "slingshot" depuis le ring pour tordre la nuque de Mochizuki sur le bord du ring. Le champion avait beau continuer avec ses Kicks douloureux mais Kzy résistait et répondait même avec plusieurs coups d’avant-bras et uppercuts, passant proche d'une victoire-surprise ! Mochizuki ne s’attendait clairement pas à ça de la part de Kzy, qu'il ne considérait pas comme un danger à la DG. Mais quelle vaillance et quelle combativité !

Un superbe match donc pour débuter cette année à la DG. C'est probablement la meilleure défense de titre de Mochizuki jusque là, et un match clé pour le futur de Kzy à la Dragon Gate. Dévasté après cette défaite, Kzy a quitté son clan Tribe Vanguard, déclarant à YAMATO que s’il voulait avancer à la Dragon Gate, il devrait affronter YAMATO et BxB Hulk et donc ne pas être à leur côté. Le temps est venu pour Kzy de prendre l'importance qu'il mérite à la Dragon Gate.

Tyler Bate vs. Zack Sabre Jr. (PROGRESS Chapter 63 : Take Me Underground – 11/02/18 – Manchester, Angleterre) 

Résultat de recherche d'images pour "zack sabre jr vs tyler bate"Quelle affiche prometteuse et alléchante qu'est Bate vs ZSJ ! Difficile de ne pas être "hypé" par cette affiche entre ces deux prodiges du ring.

Zack n'a eu de cesse de tordre et de manipuler les différents membres de Bate comme pas possible. L'ancien WWE UK Champ' a vraiment eu du mal à placer son arsenal habituel tant ZSJ s'accrochait à son corps d'une manière dont lui seul a le secret et le talent. C'est dingue l'efficacité technique de ce dernier ! Les séquences étaient vraiment très fluides, aidées par une bonne alchimie qui nous donne envie d'en voir plus entre les deux !

NJPW : rayonnante en 2017, douteuse en 2018 ?

Kenny omega njpw wk12

♦ Article originellement écrit les jours suivants Wrestle Kingdom 12

Le plus dur est à venir, pour la New-Japan Pro-Wrestling. Si 2016 a été l’année de la reprise en main, suite à un exode surprise, 2017 a été celle de la brillance.

La NJPW a brillé par son catch d’une qualité sans précédent tout au long de l’année : sur les 10 matches notés 5 étoiles ou plus par Dave Meltzer, 8 proviennent de shows de la New-Japan, y compris les 4 notés plus de 5 sur 5. La NJPW a aussi brillé par sa croissance économique : d’août 2016 à juillet 2017 (l’année fiscale japonaise), ses recettes ont atteint 34 millions de dollars (21% de plus que l’année précédente) - une recette record si ce n’était sans compter l’année 1997, époque où elle remplissait encore quatre stades par an. La NJPW a enfin brillé par sa percée dans le marché occidental, notamment grâce à deux shows “sold out”, une augmentation du nombre d’abonnés à son service NJPWWorld et de téléspectateurs américains sur AXS TV ainsi que d’immenses ventes de produits dérivés.

2018, l'année des dilemmes

Et pour démarrer l’année 2018, elle a attiré plus de 35.000 fans payants, japonais et occidentaux, pour son Wrestle Kingdom 12 au Tokyo Dome - une première en 15 ans. De plus, grâce au buzz suscité par le “dream match” Omega vs. Jericho, NJPWWorld doit avoir gagné quelques milliers de nouveaux abonnés. Sans compter sur son prochain retour à Long Beach dans une salle deux fois plus grande que la précédente, et un week-end estival pour le bouquet final du G1 Climax 28 prévu au Madison Square Garden du Japon, le Nippon Budokan - une autre première, en 15 ans.

La New-Japan Pro-Wrestling est aujourd’hui l’alternative principale et incontestée du catch mondial. Certes loin de la puissance financière et médiatique de la WWE, elle constitue un numéro deux difficilement détrônable par quiconque sur le marché. Titillée par la Dragon Gate et la DDT, et effleurée par les renaissantes AJPW et Pro-Westling NOAH, la NJPW n’a cependant aucun véritable concurrent sur son territoire. Quant au reste du monde, elle n’a pour seule ennemie que la compagnie de Vince McMahon : si ce n’était sans son alliance, la Ring of Honor n’aurait sans doute pas eu autant de succès en 2017 (une récompense cela dit bien méritée pour l’avoir elle-même aidée à pénétrer le marché américain).

Et pourtant, c’est en cette nouvelle année 2018 que tout va se jouer. Le “booking” du 4 janvier, et même du soir suivant, New-Year Dash! 2018, en a donné un aperçu aussi excitant qu’inquiétant. En effet, deux grands dilemmes ont été soulevés et devront être réglés afin de déterminer son avenir. Prendre le risque de parier sur la nouveauté et sur l’instant présent, ou consolider ses acquis et conserver des méthodes sûres mais limitées ? Et se lancer pleinement et frontalement dans la conquête du catch occidental ou prendre soin du cœur de sa clientèle et reprendre complètement le contrôle de son territoire national ? L'époque de la reconstruction progressive, aux risques distillés, calculés et mesurés, est révolue. 2018 sera l'année du quitte ou double.

Okada ou Naito : y'a-t-il une top-star de trop ?

A Wrestle Kingdom 12, la NJPW a choisi de protéger son ‘Ace’, Kazuchika Okada. Symbole de sa renaissance réussie, ce dernier n’était pourtant pas le favori, ni du timing ni des fans. Propriétaire du record du plus long règne et du plus grand nombre de jours en tant que champion poids-lourd IWGP, il est déjà au sommet de la New-Japan et, on peut le dire, du monde du catch. Comme je l’écrivais pour le récompenser d’avoir été désigné Catcheur de l’Année 2017 aux Alternative Year-End Awards, “il vient juste d’avoir 30 ans [et] il est déjà un véritable dieu du catch”. Et même si à notre échelle, il peut être considéré comme “l'emblème du catch alternatif”, la majorité des fans japonais de la NJPW le perçoivent aujourd’hui comme le champion invincible de la compagnie, qui empêche le rêve de Tetsuya Naito de se réaliser. Le leader de Los Ingobernables de Japon mérite la ceinture d’Okada, autant qu’il la mérite et autant que Kenny Omega la mérite.

Gedo, l’un des principaux “bookers” de la NJPW derrière la caméra, a souhaité protéger et solidifier le statut de son chef d’œuvre qu’est Kazuchika Okada. Pour ce faire, il a rejeté ce que le “timing” lui dictait : répondre aux fans japonais (et un bon nombre de fans occidentaux), souhaitant voir enfin Tetsuya Naito être récompensé pour ses efforts. En conséquence, Naito a été acclamé le lendemain à New-Year Dash! 2018 tandis qu’Okada a été accueilli dans l’hésitation voire la colère (et il s’en est d’ailleurs joué). Le toujours “tranquilo” avait joué la veille le challenger pressé de réaliser son destin et terminer sa transformation, ressortant des astuces passées et faisant ressurgir une attitude plus proche de son ancien soi - tentant plusieurs fois le Stardust Press, son ancien “finisher”. Si la NJPW a déjà en tête une revanche, avec le programme de remontée de la pente qui va avec, voyant à son terme un Naito plus malin, plus calculateur, plus “lui-même” remporter le titre, face peut-être à un Okada trop confiant et imbu de lui-même, peut-être qu’une telle narration se justifiait.

Mais les fans seront-ils encore à fond derrière l’Ingouvernable à ce moment-là ou se seront-ils lassés, attristés de ne pas avoir eu ce qu’ils désiraient si ardemment ? Et si finalement, rien de tout cela n'arrive ou n'est prévu, comment Naito s’en remettra ? Comment la compagnie gérera le fait d’avoir négligé sa top-star #2, l’une des raisons principales de la recrue d’essence du nombre de ses fans sur son propre territoire ? Tanahashi n’en a plus pour longtemps, Hirooki Goto a déjà été délaissé par les fans et Katsuyori Shibata pourrait ne plus jamais remonter sur le ring … Même avec un Okada tout-puissant, à l’instar d’Antonio Inoki à la belle époque, que se passera-t-il dans le cas d’un accident de parcours ou d’un autre manque de considération du public ? C’est en cela que cette première grande décision de 2018 risque d’influencer l’avenir de la NJPW, d’une façon difficilement modifiable.

Kenny Omega, le capitaine du navire “USA”

Qu’en est-il pour la top-star #2 bis de la NJPW ? Source d’une hype international immense, partagée avec un surprenant Chris Jericho, à l’occasion de Wrestle Kingdom 12, Kenny Omega risque d’être encore au centre de toutes les attentions dans les mois à venir. Entre le rôle proéminent qu’il jouera sans doute à Strong-Style Evolved en mars puis à ROH Supercard of Honor en avril, et son programme sous-jacent de longue durée déjà lancé l’opposant à Cody Rhodes et Kota Ibushi (et impliquant peut-être une scission du Bullet Club), ‘The Cleaner’ prendra définitivement une place décisive cette année au sein de la NJPW, qui ne veut pas laisser tomber tout le travail effectué en vue d’une invasion formelle sur le territoire américain. L’actuel leader de The Elite serait certain de devenir probablement l’homme qui mettra enfin un terme au légendaire règne record d’Okada.

Car, même si les titres US et Inter-Continental sont aujourd’hui des moyens de “faire patienter” ceux qui mériteraient le prestigieux titre poids-lourd IWGP, il n’y a qu’un ‘Ace’ à abattre pour être au sommet - un constat illustré à WK12. Vaincre Okada et s’arroger le titre de champion IWGP donnerait automatiquement à Omega la tâche de “mener le navire” et permettrait ainsi à la NJPW de faire passer son expansion internationale à la vitesse supérieure (entre autres, se débarrasser sa politique conservatrice d’organisation d’événements sur place et donner la main à encore plus de “gaijins” - Juice Robinson, Trent Berreta, Jay White et même Zack Sabre Jr. en tête, chacun à sa mesure un peu délaissé par ce doublet Wrestle Kingdom-Dash!). Cette direction alors prise, le recouvrement de ses forces passées chez elle, au Japon, redescendrait forcément dans l’ordre des priorités mais en aucun devra-t-elle l'abandonner. C’est un défi qu’elle devra relever, sans quoi le Tokyo Dome recommencera à se vider - et ses caisses aussi.

Mais si un petit vent de fraîcheur inattendu venait soudain chasser ses nuages de doutes et d’appréhension ? Si, comme beaucoup le prophétisent depuis des mois, un homme providentiel venait “tout arranger” ? Si, à l’instar de la surprise d’Alpha vs. Omega en 2017, la NJPW ravivait le feu du “Yes! Movement” et s’octroyait les services de Daniel Bryan ? Après tout, son contrat avec la WWE devrait s’arrêter en septembre 2018 (si les rumeurs sont exactes) et ce dernier n’a jamais caché son envie de retourner sur le ring et sa frustration avec Stamford … Ainsi, pour la New-Japan, 2018 pourrait tout aussi bien être l’année du quitte au double, que du triple : “Yes ! Yes ! Yes !”

EXCLU - Podcast : Reportage sur les traces des commotions cérébrales

Le 7 janvier dernier, à Nanterre, un jeune rugbyman avait été évacué du terrain suite à une commotion cérébrale. Quelles sont les conséquences de ce traumatisme crânien bien connu des boxeurs ? Touche-t-il aussi une pratique, plus ou moins sportive, comme le catch ? Témoignages d'A-Buck et Aigle Blanc, catcheurs français, et explications du professeure Pascale Pradat-Diehl de La Pitié-Salepétrière.

Retour sur le Tournoi des Poids-Lourds 2018 : Belle expérience ... sans histoires

Ce bref reportage audio, réalisé pour une diffusion (probablement) prochaine dans l'émission scientifique de France Inter, La Tête Au Carré, a été réalisé dans deux optiques : sensibiliser le grand public à la réalité physique du catch et l'attention actuelle portée (et à porter) sur les commotions cérébrales - aussi bien à ceux qui les subissent, qu'à ceux qui en sont spectateurs.

Et le mot "spectateur" n'est pas anodin : comment savoir si l'importance d'une chute, la souffrance ou la confusion d'un catcheur est un "work" ou non, si il use d'un excellent "selling" ou souffre réellement ? Qui n'a pas pensé, notamment, à la possibilité d'un "work", un "set-up" vers un plus grand "pay-off", quand Katsuyori Shibata a été mis sur le banc de touche immédiatement après sa merveilleuse défaite contre Kazuchika Okada (qui semblait pourtant avoir bien plus morflé que 'The Wrestler') ? Cette ambivalence inhérante au catch - balayée du revers d'une main sur lequel est inscrit "de toute façon, c'est du chiqué, il fait semblant" - ne doit pas nous éloigner de nos inquiétudes bien fondées (et cela se ressent chez des catcheurs, comme A-Buck ou Aigle Blanc, qui n'ont jamais eu à faire face à ce genre de blessures - quoique ce dernier m'avouait après notre interview qu'il se doutait bien que de prendre des coups à la tête à un rythme de travail effréné ne pouvait qu'entraîner des commotions cérébrales) du sérieux des conséquences physiques que nos héros du ring s'infligent.

Car oui, et Shibata en est un exemple probant, les catcheurs (ses sportifs-artistes, à la fois passionnés et compétiteurs au fond d'eux-mêmes) sont les premiers à ignorer la vraie gravité de leurs afflictions : au nom d'une archaïque virilité ou d'une "bad-assittude" fictive que la réalité pourrait trahir (#KeepItKayfabe #ItsStillRealToMeDamnIt), ou par simple inexorable envie de remonter sur le ring, d'avoir cette sécrétion d'adrénaline ou cette injection d'argent dans le porte-monnaie. Je me rappelle encore cette anecdote de Marc Mercier (pas le meilleur exemple, pour quoi que ce soit, je crois, devant l'Eternel) : "durant ma carrière sur le ring, j'ai été une fois transporté à l'hôpital, dans le coma, suite à une commotion. J'avais sauté depuis la troisième corde vers mon adversaire alors à l'extérieur du ring, mais des spectateurs l'ont poussé, et je me suis écrasé la tête sur le béton. Ce ne m'a pas empêché de re-catcher quelques semaines après".

Pourquoi le catch n'est pas si "fake" que ça (Sciences Et Avenir)

C'est cette complexité, de ses deux sujets entremêlés, que je souhaitais mettre en avant dans ce court radio-reportage. De quoi vous sensibiliser l'esprit avant, sans doute, le résultat prochain du grand procès de Chris Nowinski et Cie contre la WWE. Il y a un ou deux ans, après un film avec Will Smith en Dr. Bennet Omalu (celui qui a décrit l'encéphalopathie traumatique chronique, la maladie neuro-dégénérative précoce liée à l'accumulation de commotions cérébrales), la NFL s'en était sortie en reversant des milliards à ses footballers. Peut-être que la WWE ferait mieux de la suivre, si elle veut lancer sa XFL 2.0 sans encombre ...

 

Il était une fois au Japon : Atsushi Onita

Onita final

Note de la rédaction : Avant tout, nous voudrions remercier H-Edge, notre historien du Puroresu. Jusqu'à cette dernière contribution magistrale, il était l'un des membres originels de l'Alternative Wrestling Community et du staff de The Alt. Toujours très complets et passionnants, vous pouvez retrouver les précédents opus de sa chronique Il était une fois au Japon à ce lien. Sur ce, arigato gozaimasu et, on l'espère, mata itsu ka !

 

Parmi toutes les fédérations de catch auxquelles je me suis intéressé certaines m'ont plus marqué que d'autres : que ce soit la Pro Wrestling NOAH des années 2000 au travers de sa division "Junior Heavyweight" et ses affrontements régulier entre vétéran poids lourds et jeune poids léger, la All Japan Women's Pro Wrestling des années 1980 et 1990 pour la qualité de ces cartes qui reste encore les meilleures que j'ai pu voir plus de vingt ans après ou encore la All Japan Pro Wrestling des années 1990 pour la psychologie des gros combats entre certains des meilleurs catcheurs de l'histoire. Mais je pense pouvoir dire sans trop me tromper que la fédération qui m'a le plus marqué en la découvrant est la Frontier Martial-Arts Wrestling. Je commençais tout juste à m'intéresser au "Puroresu" quand je tombe par hasard sur le 'FMW 6th Anniversary Show' qui avait eu lieu le 5 Mai 1995, ce show était le show retraite (enfin l'un des shows retraite) du fondateur et de la top star de la FMW, Atsushi Onita. Bien que j'ai tout de suite eu une préférence pour son adversaire du soir (un certain Hayabusa) ainsi que pour celle qui est devenu championne féminine de la FMW plus tôt dans la soirée, mon amour pour la FMW m'a rapidement amené à me pencher de plus près sur l'incroyable histoire de Atsushi Onita.

La Superstar déchue de la All Japan Pro Wrestling

Bien que beaucoup de fans de catch connaisse Atsushi Onita au moins de nom, peu s'intéresse à ce qu'il a fait avant de devenir un catcheur Hardcore. Et pourtant on parle d'une période de presque quinze ans entre ses débuts dans le monde du catch et sa période FMW. Une période capitale pour l'établissement de la légende qu'est aujourd'hui celui que les fans surnomment parfois 'The Hardcore Legend'.

Atsushi Onita fait ses débuts à la All Japan Pro Wrestling en 1974 peu après l'établissement de cette dernière, il est d'ailleurs l'un des tout premiers catcheurs issu du dojo de la AJPW à s'entraîner sous les ordres de Giant Baba (président et visage de la fédération). Quelques années après ses débuts le jeune Onita devient l'une des figures phares de la nouvelle division "Junior Heavyweight" de la AJPW et ce grâce à un charisme déjà bien présent et à ses capacités de "High Flyer", un style de catch qui commençais tout juste à émerger au Japon grâce au premier "Junior Heavyweight" mis en avant à la NJPW et à la IWE comme Animal Hamaguchi ou Tatsumi Fujinami et également grâce à la nouvelle popularité du catch féminin au Japon qui utilisait déjà un style similaire.

La AJPW étant membre de la National Wrestling Alliance, Giant Baba avait la possibilité d'envoyer ses jeunes cacheurs se parfaire dans d'autres territoires de la NWA (un peu comme le fait aujourd'hui la NJPW avec ses "Young Lions" qu'elle envoie à la ROH ou à la CMLL par exemple). C'est ainsi que Atsushi Onita va voyager à travers l'Amérique pendant ses années de "rookies" que ce soit en allant dans les territoires de Amarillo (le territoire de la famille Funk qui était très proche de la AJPW), dans les Caroline mais surtout à Memphis, un territoire où les "brawls" était commune, et à Porto Rico ou il y avait déjà une scène de catch Hardcore, impliquant notamment des fils barbelés. Atsushi Onita va avoir l'occasion de prendre part à des types de matchs moins tradionnels qui était alors quasiment inexistant dans son pays natal (il y avait déjà eu quelques "brawls" à l'américaine au Japon, mais c'était surtout ramené par les catcheurs américains qui venaient en tournées, l'exception étant Umanosuke Ueda).

Alors que Onita commençais à faire son trou en tant que visage de la division "Junior Heavyweight" de la AJPW (bien que cette division n'a jamais été aussi populaire que celle de NJPW, sa principale rivale, et que Onita lui-même n'était pas aussi populaire que Satoru Sayama sous sa "gimmick" de Tiger Mask car bien moins tape-à-l'œil que ce dernier), il se blesse en glissant alors qu'il sortait du ring après un match, alors qu'il était déjà fragilisé au niveau des genoux. Cette blessure lui coute sa carrière puisque bien qu'il fait son retour sur les rings plus d'un an après, il n'est plus capable de faire du "High Flying" et est poussé vers la porte de sortie par Giant Baba. Tout juste âgé de 28 ans Atsushi Onita est forcé de prendre sa première retraite.

Après s'être éloigné du monde du catch pendant quelques années et un bref passage en prison. Il trouve un travail comme entraîneur pour la Japanese Women's Pro Wrestling de la légendaire Jackie Sato (dont j'ai déjà parlé dans un article précédent). Ce n'est qu'en 1988 soit plus de trois ans après la fin de sa carrière qu'il fait son retour sur les rings, non pas à la AJPW mais à la Pioneer Senshi, l'une des rares fédérations du circuit indépendants japonais qui commençais tout juste à émerger. La plus populaire de ces fédérations indépendantes était la Universal Wrestling Federation qui présentait du "Shoot-Style" une forme plus réaliste et plus poussé encore que le "Strong-Style" style emblématique de la NJPW de cette époque. Onita veut rejoindre la UWF et défit n'importe quel catcheur de la UWF mais son challenge est ignoré. Ce qui pousse Onita a défier un combattant de Karaté à la World Karate Association, un certain Masashi Aoyagi (qui fera une longue carrière dans le catch par la suite) dans un combat réel lors d'un show de la WKA au Japon. Au cours du combat Atsushi Onita est disqualifié pour avoir utilisé des techniques de lutte au cours d'un combat de Karaté.

Le roi de la scène indépendante

Après s'être disqualification que Onita trouve injuste il décide de fonder sa propre fédération de catch où il déciderait des règles en vigeur, c'est ainsi que voit le jour la Frontier Martial-Arts Wrestling, qui a été créée à l'origine comme plateforme pour la revanche entre Atsushi Onita et Masashi Aoyagi dans des matchs où le catch et le Karaté s'affronte (dans des combats scénarisé).

Pour remplir son show et ne pas avoir qu'un match sur la carte Atsushi Onita fait venir son ami Tarzan Goto, un autre catcheur de la AJPW et décide d'ouvrir avec ce dernier un dojo, ce dojo a la particularité d'être le premier dojo à être ouvert aussi bien aux hommes qu'aux femmes (jusque là ces dernières s'entraînaient dans des dojos à part), beaucoup de catcheurs et de catcheuses aujourd'hui célèbres vont sortir de ce dojo comme Hayabusa, Mr. Gannosuke, Shark Tsuchiya ou encore Bad Nurse Nakamura pour ne citer qu'eux. Et pour promouvoir ses évenements Onita commence à organiser un "booking" comme il a pu le voir en Amérique. Notamment lors de la conférence de presse d'avant match qui tourne mal lorsque Masashi Aoyagi attaque Onita et le laisse ensanglanté et inconscient et après le match une "brawl" éclate entre les catcheurs et les karatekas à la fin de la première des deux revanches entre les deux. Ce genre d'artifice était très rare au Japon voir quasiment inexistant (des segments similaires avait eu lieu entre les Crush Gals et le Gokuaku Domei à la AJW au milieu des années 1980). Mais le véritable succès de l'innovation dont faisait preuve Onita avec sa nouvelle FMW vient du premier "Barbed Wired Match" de l'histoire du catch japonais inspiré directement de ce qu'Onita avait vu à Porto Rico, lors du second show de la FMW entre Onita et Tarzan Goto contre deux karatekas (dont l'un d'eux est Mitsuhiro Matsunaga, qui deviendra un catcheur très connu pour ses matches Hardcore).

Ce match marque la transition pour la FMW qui passe de fédération mélangeant catch et art martial à la première fédération de catch Hardcore du Japon. Atsushi Onita va continuer à innover dans le Hardcore, principalement en s'inspirant de ce qu'il a vu aux États-Unis en proposant par exemple un match dans une arène vide ou sur un ring qui flotte sur la mer. Mais aussi dans son "booking" puisque Onita propose des "storyline" plus proche de ce que l'on pouvait voir aux États-Unis, par exemple le numéro deux de la FMW et meilleur ami de Onita, Tarzan Goto va le trahir dans un segment d'après match pour s'allier avec Mr. Pogo qui venait d'arriver à la FMW au travers d'une manigance des deux nouveaux alliés pour faire tomber Onita. Atsushi Onita, la FMW et le catch Hardcore deviennent très populaire assez rapidement, porté par une innovation constante pour les japonais (tout ce qu'Onita faisait était d'adapter le catch étranger pour le public japonais) et le charisme de Onita qui est non seulement le visage de la FMW mais aussi le "booker".

La première véritable création de la FMW est "Exploding No-Rope Barbed Wire Match", un match où les barbelés remplacent les cordes et lorsqu'un catcheur touche un fil barbelé ça provoque une explosion. Un type de match jamais vu avant où tout l'enjeu est de ne surtout pas toucher les cordes. Goto et Onita vont d'ailleurs basé tout le "storytelling" du match sur cet élément. Un match resté célèbre au Japon qui est même élu match de l'année 1990 par le célèbre Tokyo Sports. Malgré ses bonnes idées qui propulsent en moins d'un an la FMW au sommet, Onita à également des mauvaises idées, le plus célèbre exemple étant ce segment où Onita se fait poignardé à Porto Rico par Jose Gonzalez dans ce qui servait à promouvoir un show entre la FMW et la World Wrestling Council (plus importante fédération de Porto Rico qui avait inspiré la FMW), dans un segment qui fait référence au décès de Bruiser Brody deux ans plus tôt qui a été poignardé dans les vestiaires de la WWC par ce même Jose Gonzalez (comme on peut s'y attendre cet "angle" est très mal reçu). Mais les bonnes idées surpassent ses mauvaises idées et la FMW continue de grandir, que ce soit en donnant une meilleure position aux femmes en plein boom du catch féminin au Japon (la AJW remplissaient des arènes de plus de 15 000 personnes assez régulièrement) qui jusque là était dans la "midcard" Onita fait de Combat Toyoda et de Megumi Kudo les stars qu'elles sont aujourd'hui, cette dernière devenant même l'une des trois plus grandes icones de la FMW.

http://www.marumura.com/wp-content/uploads/2017/01/icon-2-6.gif La popularité de Atsushi Onita grandissante au même titre que la FMW. Onita se créer des enemis dans sa propre fédération car bien que la FMW soit devenu très lucratives Onita garde la plus grosse part des revenus pour son usage personnel. Ses anciens acolytes avec qui Onita a fondé la FMW quitte cette dernière pour monter leur propre fédération de catch Hardcore, la W*ING, amenant notamment avec eux Mr. Pogo qui était le "top heel" de la FMW et le plus grand rival de Atsushi Onita. Cependant la FMW n'aura pas à s'inquieter de cette nouvelle compétition déjà parce que Mr. Pogo est rapidement remplacé par Tarzan Goto qui redevient "heel", parce qu'Onita va encore une fois s'inspirer de ce qu'il a vu aux États-Unis et décide de faire des promos d'après match régulièrement. Atsushi Onita va exceller à cet exercice, prenant le micro se pliant légèrement et criant et pleurant à la foule, des promos poignantes même pour ceux qui ne parle pas japonais, couplé à des crachats d'eau sur les fans (je suis persuadé que Triple H le lui a repris). Mais surtout parce que les dirigeants de la W*ING n'ont pas l'esprit d'innovation dans la violence d'Onita et qu'aucun des catcheurs de cette nouvelle fédération n'a ne serait ce qu'un dixième de son charisme surtout depuis qu'il a commencé à faire des promos. Le succès de la FMW est tel que le show célèbrant le deuxième anniversaire à lieu au Kawasaki Stadium à Yokohama, qui devient dès lors l'arène des gros shows de la FMW et ramène plus de 33 000 personnes (à titre de comparaison la AJPW, pourtant troisième fédération de catch de l'époque, n'avait jamais tenu un show aussi important). Le "Main Event" marque lui aussi les esprits puisque Onita affronte Tarzan Goto dans le premier "Exploding Barbed Wire Cage Match", le même principe qu'un "Exploding No-Rope Barbed Wire Match" mais cette fois ci avec une cage faite en fils barbelés. Après ce match Onita entre en rivalité contre The Sheik et son neveu Sabu. Ce n'est pas cette rivalité qui propulse Atsushi Onita encore plus haut mais la rivalité entre Atsushi Onita et l'une de ses idoles, Terry Funk, dans un "Exploding No-Rope Barbed Wire Match". Un match dont la date est prévu pour le 5 Mai 1993, et qui va ramener énormément de personnes. Terry Funk étant un très gros nom au Japon, mais aussi car ce match marque le retour sur les rings de Onita, qui avait été forcé de s'éloigner des rings à la suite d'un match où il avait accidentellement avalé un bout de barbelés qui s'était coincé dans sa gorge. Pour cet évenement spécial Onita rajoute une nouvelle variante à son type de match : au bout de quinze minutes le ring explose. Le show est un véritable succès puisque plus de 40 000 personnes assistent à l'évenement.

Après sa victoire sur Terry FunkAtsushi Onita a besoin d'un nouveau rival et c'est Mr. Pogo, qui fait son retour à la FMW pour l'occasion qui devient ce rival, puis sur le "top face" de la W*ING Mitsuhiro Matsunaga, qui devient le nouveau rival de Atsushi Onita lorsque lui aussi arrive à la FMW quelques mois plus tard (avec la perte de ces deux top stars et de nombreux autres catcheurs comme Hisakatsu Oya par exemple, la W*ING ne tarde pas à fermer). Après ses victoires sur son ancien rival et sur son equivalent de la W*ING il ne reste à Atsushi Onita qu'un seul adversaire suffisamment important sur la scène indépendante du catch japonais, Genichiro Tenryu, le président de la Wrestle Association R et ancien grand nom de la AJPW des années 1980. Lors d'un show de la WAR Atsushi Onita et Tarzan Goto battent Genichiro Tenryu et Ashura Hara (dans un match qui est d'ailleurs élu match de l'année 1994 par le Tokyo Sports), après quoi les deux décident qu'une revance en un contre un va avoir lieu lors du show du 5 Mai 1994 de la FMW dans un "Exploding Barbed Wired Cage Match". Dans un premier temps le show ne se vent pas bien, beaucoup de fans pensant que comme Onita a gagné à la WAR, Tenryu va gagner à la FMW (ce qui était commun dans les rivalité interpromotionnels). Pour vendre d'avantage de billet Atsushi Onita déclare donc que si il perd le match il devra prendre sa retraite des rings. Le show est un véritable succès et plus de 50 000 fans viennent y assister. L'évenement est un véritable succès commercial, il rapporte plus de 231 millions de yens (à peu près 1.6 millions d'euro), sachant qu'Onita a lancé la FMW avec guère plus de 44 000 yen en poche (soit a peu près 300 euro) seulement cinq ans plus tôt, ça prouve bien la popularité de Atsushi Onita qui était sans aucun doute le catcheur le plus populaire du Japon et peut être même le plus gros "draw" du catch toute fédération confondue (si je ne dit pas de bétise la WWF et la WCW étant dans des périodes difficiles). Malgré l'ajout de cette stipulation le match prend la tournure prévisible et Onita perd le match. Mais après le match Onita déclare que ce qu'il voulait dire c'est qu'il prendrait sa retraite exactement un an après sa défaite soit le 5 Mai 1995.

L'année qui suit est un véritable succès commercial pour la FMW, chaque show ou presque étant complet. Durant cette période les prix des tickets pour les shows de la FMW sont plus élevé que toutes les autres fédérations japonaises de l'histoire, témoignant de l'énorme popularité du visage de la FMW. Cependant le comportement d'Onita hors des rings continu de lui attirer des problèmes que ce soit l'agaçement de la plupart des membres de son "roster" à cause de son goût pour les femmes, de son égo et le fait qu'il garde la majorité des revenus de la FMW pour lui. Mais aussi de grands noms du catch japonais de l'époque que ce soit en mentant à Terry Funk, puisqu'après leur match un second match devait avoir lieu avec cette fois ci la victoire de Terry Funk sur Atsushi Onita. Où alors que Tenryu et Onita s'était mis d'accord pour qu'Onita touche une part sur les revenus du show de la WAR sur lequel il était apparu et en échange Tenryu toucherait une part sur le show de la FMW sur lequel il était apparu. Mais tout comme Terry Funk, Genichiro Tenryu attend toujours ce qu'Onita lui avait promis. C'est à cette période qu'il créer son alter égo, The Great Nita, qui est très fortement inspiré du personnage de The Great Muta, du fameux Keiji Mutoh. Alors que le dernier adversaire de la carrière d'Atsushi Onita était à l'origine prévu pour être son vieux rival Tarzan Goto ce dernier quitte la FMW peu avant le show agacé par les frasques d'Atsushi Onita qui refusait de perdre lors de son dernier match (il rejoint la IWA Japan, une fédération fondée par des anciens de la W*ING et  qui avait déjà réussi à faire venir Terry Funk, qui n'avait pas Onita à la bonne). Plusieurs catcheurs sont prévus pour affronter Atsushi Onita, mais au final le choix est porté sur un jeune catcheur plein d'avenir qui vient tout juste de revenir d'une longue tournée de plusieurs années au Mexique, un certain Hayabusa. Le show est le plus grand succès de l'histoire de la FMW et amène 58 250 fans venu voir ce qui devait être le dernier match de la carrière de Atsushi Onita au cours de sa deuxième retraite.

Un retour catastrophique

Lorsqu'il quitte la FMW, Atsushi Onita fait beaucoup de mal à sa fédération, que ce soit en refusant de perdre laissant l'impression aux fans de la FMW que Hayabusa, le nouveau visage de la FMW ne vaut pas l'ancien, mais aussi financièrement puisque Atsushi Onita s'assure une bonne prime de retraite puisque tout les bénéfices de son show retraite (une fois les catcheurs payés) lui reviennent mais aussi parce qu'Onita fait payer à son successeur à la présidence de la FMW de large somme pour lui faire payer les noms et les marques appartenant à la FMW, de plus Onita avait emprunté beaucoup d'argent sachant qu'il n'aurait rien à remboursé puisque il a emprunté l'argent avec le nom de la FMW (le nouveau président de la FMW, Shoichi Arai finira par se suicidé en 2002 à cause de ses dettes, en partie issu des dettes qu'avait contracté Atsushi Onita sous le nom de la FMW).

Avec la fin de sa carrière de catcheur Atsushi Onita devient un acteur. Il décroche rapidement des rôles assez important dans des films et même dans une série produite par la NHK (première chaîne de télévision au Japon). Onita obtient également son diplôme de fin d'étude (il avait arrêté l'école à seize ans pour devenir catcheur). Atsushi Onita fait un retour le temps d'un soir lors du show du 5 Mai 1996 où il assiste assiste notamment au dernier match de la carrière de Combat Toyoda, qui affrontait sa grande rivale et amie Megumi Kudo dans le premier "No-Rope Exploding Barbed Wire Match" féminin (qui est d'ailleurs mon match préféré de l'histoire de la FMW ainsi que mon match Hardcore préféré). Dans son livre, Shoichi Arai affirme qu'Onita l'appelait régulièrement tard dans la nuit pour lui demander des nouvelles de la FMW et semblait non seulement jaloux du succès grandissant que rencontrait Hayabusa et Megumi Kudo mais aussi énervé que la FMW puisse fonctionner sans lui.

Alors que sa carrière d'acteur semblait prendre un bon tournant Atsushi Onita décide de revenir à la FMW dès fin 1996. Lors son retour Atsushi Onita vient aider Mr. Pogo qui rivalisait contre le clan "heel" dirigé par Terry Funk, et pendant qu'Onita fait son traditionnel discours de fin de show comme il en avait l'habitude avant son départ il annonce qu'il met fin à sa retraite pour aider Mr. Pogo lors de son show retraite pour combattre le clan de Terry Funk. Le seul problème étant que Mr. Pogo n'avait aucune idée qu'il allait prendre sa retaite, puisque l'idée venait d'Atsushi Onita qui voulait que son retour soit marquant et avait forcé la main à Shoichi Arai qui n'osait pas dire à Atsushi Onita que la FMW n'avait pas besoin de lui. Atsushi Onita va clamer à qui veut l'entendre que la FMW ne va pas tarder à devenir la première fédération de catch du monde dès la fin de l'année 1997. Atsushi Onita reprend petit à petit le "booking", il apparaît uniquement de temps en temps à la FMW mais prend le beau rôle dans les "Main Event" la seule exception notable étant lors du show de retraite de Megumi Kudo où il laisse cette dernière faire le premier "Main Event" féminin de l'histoire de la FMW contre Shark Tsuchiya.

Le 28 Septembre 1997 la FMW tient son plus gros show de l'année (n'ayant pas été capable de le faire le 5 Mai puisque le Kawasaki Stadium était en rénovation). Il ramène plus de 50 000 fans avec Atsushi Onita encore une fois dans le "Main Event" qui affronte Kintaro Kanemura, un ancien grand nom de la W*ING qui était le "top heel" de la FMW puisqu'il représente l'ancienne W*ING au travers d'un clan "heel" d'ancien membre des "roster" de la W*ING et de la IWA Japan. Pour vendre plus de tickets Atsushi Onita met de nouveau sa carrière en jeu, mais il fini par remporter le match. Après ce match Atsushi Onita tourne "heel" pour la première fois de sa carrière lorsqu'il crée le clan ZEN, trahissant la FMW dirigé par Hayabusa. C'est pourtant à ce moment qu'il se donne le surnom de 'Mr. Liar' et qu'il créer la "gimmick" qu'il utilise encore aujourd'hui. Onita n'était pas d'accord avec cette décision mais le "booker" de la FMW Go Ito (un ami de longue date d'Onita et le seul qui osait s'opposer à ces choix) le force à prendre cette position. À cette époque Onita est un véritable tyran dans les vestiaires, refusant de perdre à tel point que sa défaite dans un match par équipe en fin Novembre 1997 est sa première défaite depuis Mars 1995. Dans son livre Shoichi Arai explique même qu'Onita pouvait se montrer violent avec certains employés de la FMW les frappants au visage lorsqu'il était contrarié. Le passage en "heel" de Onita ne dure pas longtemps puisqu'il est trahit par Mr. Gannosuke qui était membre de son clan pour fonder Team No Respect s'alliant avec Kodo Fuyuki.

Kodo Fuyuki et Atsushi Onita vont avoir de nombreux désaccord et la relation entre les deux va être très tendu. Kodo Fuyuki était un catcheur respecté avec une longue carrière à la AJPW, et en arrivant à la FMW Fuyuki a la volonté de changer la FMW vers quelques choses de plus traditionnel et fait tout son possible pour rendre Hayabusa encore plus populaire qu'Onita, ce que ce dernier ne supporte pas. Kodo Fuyuki profite de son pouvoir dans les vestiaires pour humilier les membres de ZEN resté proche d'Atsushi Onita (sur et hors du ring). Onita s'éloigne à nouveau de la FMW pendant une brève période énervé par son "booking", surtout le fait d'avoir du perdre à plusieurs reprises contre Kodo Fuyuki. Fuyuki ayant gagné la guerre politique entre lui et Onita qui faisait rage dans les vestiaires fait valoir sa vision de la FMW qui propose désormais un produit plus centré sur le "Sports Entertainment" (une ère que beaucoup juge horrible, mais que j'aime assez notamment grâce au excellent "Main Event" porté par Hayabusa) que sur le catch Hardcore. Atsushi Onita quitte la FMW dans un match qui est très mal reçu, les fans prenant très mal le départ d'Atsushi Onita certains fans lui criant même des insultes. Après son départ de la FMW Atsushi Onita décide d'ouvrir une nouvelle fédération la USO, son idée étant que tout les catcheurs de la FMW rejoignent sa nouvelle fédération excepté Hayabusa. Mais Shoichi Arai fini enfin par prendre ses responsabilité et s'oppose à Atsushi Onita, qui propose alors de revenir en temps que top stars à la FMW ce que Shoichi Arai refuse marquant la dernière apparition de son fondateur à la FMW.

Le(s) fin(s) d'une légende ?

Après son départ de la FMW, Atsushi Onita devient un "freelancer" il se met à produire ses propres shows et à apparaître pour différentes fédérations amenant les "No-Rope Exploding Barbed Wire Match" un peu partout au Japon que ce soit à la New Japan Pro Wrestling dans des matches contre Masahiro Chono ou Riki Choshu, mais aussi dans un match entre le Great Nita et le Great Muta (qui est sans aucun doute le match le plus connu de The Great Nita), où à la Michinoku Pro Wrestling avec ses matches contre The Great Sasuke, à la Pro Wrestling ZERO1 où il fait des apparitions régulières et même à la Pro Wrestling NOAH.

En 2002 la FMW ferme ses portes à cause de problèmes financiers et la perte de sa plus grosse star Hayabusa à la suite d'une blessure, qui vers la fin de l'ère "Entertainment" de la FMW était la seule raison pour laquelle la FMW amenait toujours des fans (autant le "booking" de Kodo Fuyuki était horrible autant Hayabusa est dans la meilleure forme de sa carrière entre 1999 et 2002 ce qui rend les "Main Event" tout de suite plus digeste voir même excellent pour certains). Avec la fermeture de la FMW Kodo Fuyuki lance une nouvelle fédération la World Entertainment of Wrestling, censé prendre la succession de la FMW. Atsushi Onita met de côté ses différents avec Kodo Fuyuki et devient un régulier de cette nouvelle fédération, en tant que "top heel" il blâme Kodo Fuyuki pour la fermeture de la FMW, mais la rivalité ne dure pas longtemps puisque Kodo Fuyuki est forcé de prendre sa retraite pour des problèmes de santé dont il finira par succomber quelques mois plus tard. Atsushi Onita prend une nouvelle retraite en 2003 après un « dernier » match contre The Great Sasuke.

C'est également au début des années 2000 que Atsushi Onita réalise un de ses rêves et entre en politique comme d'autres catcheurs avant (et même après) lui. Il réussit à rentrer au parlement japonais. Il profite de son nouveau pouvoir en politique pour organiser des shows de catch dans les zones de guerres en Afghanistan à but humanitaire. Sa carrière en politique prend fin de manière abrupte puisqu'il est forcé de quitter son poste à la suite d'un scandale. Il décide de prendre une autre retraite en 2005. Ce qui marque la plus longue retraite d'Onita à ce jour puisque excepté un match en 2006, il ne revient qu'en 2008. Il prend une nouvelle retraite en 2009, mais puisque retraite semble vouloir dire vacances dans le vocabulaire d'Onita il revient en 2011.

Ce n'est qu'en 2015 qu'Atsushi Onita recommence à prendre de l'importance, que ce soit sur le circuit indépendant où il forme une équipe avec Chigusa Nagayo, plus grande star du catch des années 1980. Bien que les deux soit bien loin d'être en forme physiquement ils sont élu équipe de l'année par le Tokyo Sport, montrant bien leur popularité bien vivante au Japon. Mais aussi parce qu'il effectue son retour à la All Japan Pro Wrestling allant même remporter le All Asia Tag Team Championship (le titre le plus ancien toujours en activité du Japon) avec son vieil ami Masanobu Fuchi. En plus de continuer à être un regulier de la Pro Wrestling ZERO1 et de continuer d'apparaître sur le circuit indépendant.

Mais surtout parce que 2015 voit le retour de la FMW, sous le nom de Cho Sento Puroresu FMW (pour des problèmes de droits entre autre). Cette résurrection de la FMW n'est pas la première en 2003 Onita avait lançé la Onita Pro qui était censé faire renaître la FMW, de même que Hayabusa et Mr. Gannosuke qui avait lancé la Wrestling Marvelous Future. Mais cette fois ci les noms les plus iconiques de la grande FMW était impliqué, que ce soit Atsushi Onita, Megumi Kudo qui passe de temps en temps comme invitée speciale mais aussi Masato Tanaka ou encore Ricky Fuji. Et surtout Hayabusa qui avait prévu de faire son retour sur les rings tant attendu dans cette nouvelle FMW. La fédération montrait de bonnes choses (j'aimais beaucoup Ray avec sa "gimmick" de 'On'na Hayabusa', la version féminine du 'Bird that never dies'). Mais cette nouvelle FMW est touché par le décès de Hayabusa, la maladie de Ray qui était le visage de la nouvelle division féminine, et surtout l'annonce d'une enième retraite de Atsushi Onita, qu'il vend comme étant la dernière. Ce qui semble avoir été le clou dans le cercueil de cette nouvelle FMW qui n'a de toute façon jamais autant pris que la première. Durant cette soit disante ultime tournée retraite, Atsushi Onita se rend pour la première fois à la Combat Zone Wrestling, fédération qu'il a grandement inspiré et qui marque sa première apparition aux États-Unis en près de vingt ans. Il en profite également pour offrir une retraite à son personnage de The Great Nita. Le 31 Octobre 2017 il prend à nouveau sa retraite (dans un match qu'il gagne, ce qui est normalement un grand honneur, même si dans ce cas ci Onita est aussi "booker" du show, mais je pense qu'on peut dire qu'il le mérite amplement) mettant fin à une carrière de plus de 40 ans. Bien que pour être honnête je ne peux pas arrêter de me demander combien de temps va durer cette soit disante dernière retraite.

http://i47.tinypic.com/2djc9hj.jpg Au final la plupart des fans retiennent d'Atsushi Onita un maître du catch Hardcore dont l'influence est encore percevable aujourd'hui au travers des fédérations comme la Big Japan Pro Wrestling, la Combat Zone Wrestling, la Extreme Championship Wrestling et autres Pro Wrestling FREEDOMS. Certains se souviennent aussi de lui pour ses promos pleine d'émotions et réellement efficace (au point de pouvoir faire pleurer la foule simplement avec des mots) et les plus vieux d'entres nous peuvent se souvenir de lui comme un bon "Junior Heavyweight" et l'un des premiers "High Flyer" de la AJPW ayant posé les bases de la division des poids léger dans cette fédération. Mais ça serait pour moi minimiser l'impact qu'a eu Atsushi Onita sur le catch, notamment japonais. Atsushi Onita a été le premier à proposer un produit plus américanisé aux fans de catch japonais, important le divertissement en ajoutant des moments de pure émotions au travers de ses promos, des segments pour préparer ses matches et les sortir d'un contexte purement sportif comme c'était le cas jusque là avec la AJPW, la NJPW et les fédérations de "Shoot-Style" de l'époque tout en gardant une identité japonaise dans sa fédération. Son influence et bien plus grande que ce que l'on dit et sans Onita je suis persuadé que nous n'aurions pas la Pro Wrestling DDT qui mélange une parodie du divertissement sportif à l'américaine et des matches digne d'un show de "Puroresu" plus classique, la Dragon Gate qui a repris ce côté emotionnel des promos d'après matchs de la FMW en le mélangeant à la "Lucharesu" et aux "spotfest", et même le "booking" actuel de la New Japan Pro Wrestling qui s'américanise de plus de plus (Gedo étant en plus un ancien de la FMW). Bien que la différence entre toute ses fédérations et la FMW de Onita, étant que ce dernier savait très bien qu'est ce qui allait plaire au public japonais de son époque, permettant à la FMW de devenir l'une des principale fédération du Japon en un temps record et de devenir même à son apogé un danger potentiel pour les géantes NJPW et AJPW. Là où le "booking" plus que douteux (voir carrément mauvais, surtout ces deux dernières années) de Gedo ne semble pas vraiment fonctionner au Japon et fait même perdre des fans à la NJPW (entre 2012 et 2017 la moyenne d'affluence sur l'année des shows de la NJPW à baisser de manière non négligeable, et ce même si 2017 a été meilleur que 2016 à ce niveau là). Si Isao Yoshihara avec la International Wrestling Enterprise des années 1960 et 1970 a défini ce qu'était la "Puroresu" je pense qu'Atsushi Onita avec la FMW l'a redéfeni ajoutant une nouvelle variante devenu indispensable. Et c'est ça selon moi le plus grand apport au catch de 'The Hardcore Legend'.

What I Liked This Month : Les Matchs du Mois - édition Janvier 2018

2018 ne pouvait décidemment pas commencer mieux ! Ce mois de janvier était chargé en cartes et affrontements de qualité exceptionnelle. Dave Meltzer peut en témoigner : il a déjà noté deux matches à 5 étoiles, lesquels sont inclus dans la liste. Le spectacle était en effet au rendez-vous, en particulier avec Wrestle Kingdom 12 bien sûr, et lors de son dernier week-end, dont les fans se rappelleront pendant longtemps, avec les premiers The New Beginning de la NJPW et NXT Takeover : Philadelphia. La barre sera difficile à dépasser dans les prochains mois, tant elle a déjà été placée très haute !

Kenny Omega © vs. Chris Jericho – IWGP US Heavyweight Championship Match (NJPW Wrestle Kingdom 12 - 04/01/2018 - Tokyo, Japon) 

L’annonce de Kenny Omega vs Chris Jericho, ou Alpha vs Omega comme aimait à l’appeler 'The Best In The World At What He Does ', aura beaucoup fait parler la planète catch, à juste valeur. Voir un catcheur remonter sur un ring qu'il n'avait pas foulé en 18 ans est assez inhabituel. Surtout quand celui-ci a depuis passé l'intégralité de sa carrière à la WWE !

Les deux canadiens ont très bien fait usage de la stipulation No DQ, justement très "sports-entertainment" - à part si on oublie l’utilisation des "rope breaks" un peu facile, quoique servant le drama.  Le match a parfaitement joué sur le côté fougueux et "risqué" d’Omega face à la plus grande expérience de Y2J, comme il le fallait. Par exemple, on peut citer la tentative de Springboard Crossbody d'Omega, à l’extérieur depuis le ring : Jericho, plus malin, a judicieusement esquivé et laissé Omega en payer les conséquences ... en se payant la table des commentateurs anglais. Ou encore, lors d’une autre tentative de Springboard du 'Cleaner' depuis le bord du ring, le plus frais Y2J a exécuté son fameux Triangle Dropkick, séchant l’ancien champion IC sur les cordes.

Le tout nous a offert le premier 5-Stars Match de l'année selon Dave Meltzer, mais surtout une excellente performance de Kenny Omega, magnifique dans le "face" désespéré contre un vétéran agressif et imprévisible, loin de son attitude comique de son dernier "run" à la WWE. Par ailleurs, un match différent de ce qu’on a l’habitude de voir dans les derniers gros matchs de Wrestle Kingdom, mais qui fut un changement très apprécié (heureusement, après toute la pub' qu'il a suscité !).

Marty Scurll © vs. KUSHIDA vs. Will Ospreay vs. Hiromu Takahashi – IWGP Junior Heavyweight Championship Match (NJPW Wrestle Kingdom 12 - 04/01/2018 - Tokyo, Japon) ​

Résultat de recherche d'images pour "marty scurll vs will ospreay vs kushida vs hiromu takahashi pics"Je ne comprendrais jamais le "booking" de la NJPW : tantôt magistral pour certaines "title pictures", tantôt douteux pour les autres. Faire perdre le titre à un catcheur pour qu’il le regagne au prochain match, avouez que c'est bizarre, cela ne ressemble pas aux pratiques habituelles de Gedo & Jado. 

Mais soit : au moins ce 4-Way, un peu fourre-tout, nous a donné un match très fun. Beaucoup d’actions, un excellent rythme, de très bonnes séquences, et chacun a eu son moment pour briller. Le "spot" du match restera pour moi cet énorme Moonsault d’Ospreay depuis une des structures du décor (voir ci-contre). Et maintenant que ce dernier a récupéré le titre Junior, qu'il avait mis si longtemps à acquérir, j’espère au moins qu'il va nous offrir un long règne digne de son talent et de son mérite !

Minoru Suzuki © vs. Hirooki Goto – NEVER Openweight Championship Match (NJPW Wrestle Kingdom 12 - 04/01/2018 - Tokyo, Japon) 

Résultat de recherche d'images pour "minoru suzuki vs hirooki goto wrestle kingdom 12"Enfin, nous retrouvons ce côté "pure fighting" que nous offraient les matches de championnat NEVER de l'époque Ishii & Shibata. Et Suzuki a enfin eu un bon match dans ce mauvais règne, tâché d’interventions multiples et de "ref bumps". Une agréable surprise, tant personnellement je n'en attendais rien d'aussis satisfaisant, aux vues de leurs affrontements précédents très moyens.

MiSu a mis Goto en difficulté dès le début du match, avec quelques claques et en le pendant littéralement, assis sur le coin en portant une Sleeper Hold ! Suzuki n’en avait guère à faire de ce "minable" de Goto, qui avait été prêt à mettre ses cheveux en jeu pour regagner sa ceinture. Hirooki Goto l'a finalement reprise des griffes du tyran du Suzuki-Gun, en incarnant la "stiffness" et l’esprit de combat "fair & square" qui allaient jusque là si bien au championnat NEVER, sans interventions multiples ou tricheries en tout genre. Et dès la victoire emportée, il a justement déclaré en interview vouloir ramener la "saveur violente de Shibata" dans ses prochaines défenses de titre. 

Joe Doering © vs. Zeus – Triple Crown Championship Match (AJPW New Year Wars - 02/01/2018 - Tokyo, Japon) 

 "Come on motherfucker, show me power !" : cette phrase, criée par Joe Doering au moment d'une Greco Roman Knuckle Lock, a donné tout de suite le ton de ce match.

Un combat très physique, comme on peut s’y attendre entre ces deux poids-lourds, rappelant le goût des anciens Main-Events de l'AJPW. Le puissant Zeus a eu fort à faire, lui en général l’homme fort sur le ring, car là il a dû endosser un autre rôle : l’"underdog" du match. Certes tâche inhabituelle pour lui, il a cependant réussi à surprendre Doering avec des démonstrations d’agilité, comme cette Jumping Lariat en bondissant sur la troisième corde. Il a même porté un monstrueux Gorilla Press Slam à son adversaire plus grand et plus massif que lui ! Des Chops retentissantes, des Lariats impactantes : en résumé, un match "stiff" entre deux véritables buffles. 

Andrade ‘Cien’ Almas © vs. Johnny Gargano – NXT Championship Match (NXT Takeover : Philadelphia - 27/01/2018 - Philadelphie, Pennsylvanie, Etats-Unis) 

Almas hits his opponent with a double knee strike against the ring post.C'est l’histoire d’un homme qui a fait de nombreux sacrifices pour arriver enfin au but qu’il s’était fixé depuis son arrivé à NXT, il y a deux ans de cela. Un homme qui a été trahi par son meilleur ami, avec qui il avait pourtant surmonté tant d'obstacles. Un homme qui a dû reprendre de zéro, en solo, après la perte de son partenaire devenu ennemi, et s'élever match par match jusqu'au NXT Championship.

Cet homme répond, comme vous l’avez deviné, au nom de Johnny Gargano.

Et elle fut pleine de doutes et d’embuches cette route jusqu’au Saint Graal pour 'Johnny Wrestling'. Il a enchaîné les déconvenues, quoique toujours de qualité sur le ring, notamment face à Andrade 'Cien' Almas, son adversaire dans ce match. Le natif de Cleveland a néanmoins réussi à repartir sur un chemin victorieux dernièrement. Vainqueur d'un Fatal-4-Way pour obtenir cette chance au championnat, puis défendant avec succès ce droit face au talentueux Velveteen Dream, il a ainsi regagné confiance, suffisament pour le booster (et nous, avec lui) avant le plus grand match de sa carrière !

C’est donc gonflé à bloc qu’était arrivé 'Johnny Wrestling' dans ce match face à 'El Campeón'. Celui-ci arborait son ancien masque de La Sombra, son ancienne identité de luchador, aux couleurs de son pays et accompagné de mariachis. L'entrée digne de 'El Idolò' !

Les deux hommes se connaissent très bien, et ça se ressent dans l'histoire racontée sur le ring : ils ont commencé assez doucement avec un peu de "chain wrestling", avant de plus tard partir à fond dans des enchaînements excitants et des prises très dangereuses (en particulier, ce Running Double Knees d’Almas alors que Gargano était assis contre le poteau à l'extérieur - voir ci-dessus).

Mais peu importe ce que le champion lui envoyait, Gargano n'était pas prêt d’abandonner, pas sans lui donner le combat de sa vie. Difficile de ne pas être derrière un "babyface" aussi combattif, endurant et déterminé. Et plus le match continuait, plus la victoire paraissait être probable ... proche. Le suspense et l’émotion étaient palpables. En voilà de la bonne "ring psychology" ! Le public était à fond derrière Gargano, tel un véritable "throwback" à Daniel Bryan en 2013-2014 tant le chemin semblait similaire pour le challenger. Ou, pour rester du côté du show jaune, il y a des similarités avec Sami Zayn et sa route vers le NXT Championship en 2014-2015. Tous les trois ont cela en commun qu'ils sont de fantastiques catcheurs, "babyfaces" et "underdogs".

Malheureusement, toute la combativité de Gargano n'a pas suffit face à un champion au top, couronné trop récémment pour laisser facilement filer son titre. Son rêve envolé par cette défaite, Johnny a dû en plus supporter le retour inattendu de son meilleur ennemi, Tommaso Ciampa, venu juste pour en rajouter une couche - brisant physiquement son ancien ami, déjà brisé émotionnellement.

En conclusion, on tient sans doute l’un des meilleurs matchs de titre à NXT, et l’un des meilleurs matchs à NXT tout court. Très peu de défauts présents et surtout un superbe travail de la part d'Almas et Gargano, mais aussi de Zelina Vega et la récente signée Miss Gargano, Candice LeRae, qui ont été toutes deux très bien utilisées. Un candidat au "Match de l'Année" à n’en pas douter !

Hiroshi Tanahashi © vs. Minoru Suzuki – IWGP Intercontinental Championship Match (NJPW The New Beginning In Sapporo (Day 1) - 27/01/2017 - Sapporo, Japon)

L’image contient peut-être : 3 personnesQuel match, encore une fois, entre ces deux maîtres de la psychologie et du "storytelling" ! La "hype" pour ce match était d'ailleurs bien présente. Beaucoup de fans de Puroresu se rappellent de leur dernier match à King of Pro Wrestling en 2012, vu par la plupart comme un chef-d’œuvre.

Je ne sais pas s’ils se sont surpassés, mais une chose est sûre : ils ont encore livré un sacré match !

Tanahashi affrontait ici  "le pire adversaire possible au pire moment possible". Quand on sait dans quel état est l’ancien 'Ace', celui-ci donnait à Suzuki une ouverture aussi grande que le Grand Canyon.

Du drame, de la douleur et de la sueur ont composé ce match très physique, sans interventions et avec très peu de tombés comme lors de leur précédent combat de 2012. Un classique, dans le bon sens du terme. Suzuki aurait pu d'ailleurs "classiquement" en finir à un moment du match après avoir exécuté son Gotch-Style Piledriver mais a préféré, vicieux comme il est, continuer de faire souffrir Tanahashi. Le champion a eu beau survivre jusqu'au bout, Red Shoes Unno n'eut d'autres choix que d'arrêter le match plutôt que laisser le 'Once In A Century Talent' perdre sa jambe. Une fin de match terrifiante jonglant entre le désarroi des fans, l’irrespect et la violence haineuse de Suzuki, Tanahashi repartant tragiquement sur une civière pendant que ce dernier, sa ceinture sur l'épaule, le traite de tous les noms.

C’est fou comme les matches de Suzuki redeviennent instantanément meilleurs sans les interventions du Suzuki-Gun. Espérons maintenant qu’il ait un règne propre et qu’on ne revive pas l’affreux "booking" de son précédent titre NEVER. 

The Young Bucks © vs. Roppongi 3K – IWGP Junior Heavyweight Championship Match (NJPW The New Beginning In Sapporo (Day 2) - 28/01/2017 - Sapporo, Japon)

Résultat de recherche d'images pour "the young bucks vs roppongi 3k the new beginning in sapporo pics"Il était l'unique rematch de Wrestle Kingdom 12 sur cette tournée de shows The New Beginning. La nouvelle génération de Roppongi entendait bien récupérer ses titres par équipe face à des Young Bucks hyper confiants et arrogants comme à leur habitude, d’autant plus après avoir établi le record de l’équipe Junior au plus grand nombre de titres.

Le schéma de ce match reposait sur les blessures aux dos de YOH et Matt Jackson, subies lors de leur premier affrontement au Tokyo Dome. Mais c'est Matt qui en sentit le plus les retombées, après cette Sommersault Plancha à l’extérieur depuis la rampe. Cette blessure l’a handicapé pendant le reste du match, et l’excellent "selling" de ce dernier a ainsi rajouté plus de drama au match. J’aurais néanmoins préféré un "finish" un peu plus décisif pour Roppongi 3K qu’un Roll-Up même si cela jouait bien évidemment sur la blessure de Matt.

WALTER © vs. Timothy Thatcher – Atlas Division Championship Match (PROGRESS Chapter 62 : Fear No More, Come To Dust - 28/01/2018 - Londres, Angleterre) 

Résultat de recherche d'images pour "WALTER vs timothy thatcher"Ce sont deux amis qui s’affrontent dans ce match, deux coéquipiers au sein de Ringkampf. Mais croyez-moi, il n’y avait rien d’amical dans ce match !

Les deux derniers piliers de Ringkampf se rencontraient ainsi face-à-face pour ce titre réservé aux poids-lourds - ou, comme plus communément appelés à la PROGRESS, les "Big Lads". En résumé, l'un des promoteurs Jim Smallman le disant si bien, "our main event is big lads beating the fuck out of each other for your entertainment".

Pour vous dire, Thatcher s'est retrouvé avec le torse rouge écarlate en quelques minutes, sacrée punition que WALTER  lui a donné ! Rien d'étonnant après les fameuses Chops tonitruantes du champion ...

L'ancien champion d'EVOLVE est néanmoins arrivé à se créer une ouverture, en esquivant l'une des Chops de son adversaire, ce dernier s'éclatant la main sur le poteau. L'Américain en a ensuite profité pour affaiblir encore plus l’arme la plus dangereuse de WALTER ... jusqu'à se prendre une Chop directement dans le front ! Le géant de la wXw a adopté pour finir son nouveau finisher, un Modified Tiger Driver.

Sans doute l’un des matchs les plus brutaux de l’histoire de la PROGRESS et l’un des meilleurs matches en Europe en ce début d'année. 

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Le Top du Sniper : 5 prochains matches à ne pas attendre en 2018

  

Remarque : Ces derniers jours, les sites de catch se sont précipités de partager la nouvelle telle l’annonce de Kenny Omega vs. Chris Jericho : le couple de futurs "hall of famers", Carmella & Big Cass se sont séparés. Selon le Wrestling Observer de Dave Meltzer, il se pourrait que la jeune fille ait quitté la légende vivante du catch américain suite aux derniers articles du Sniper… mais bon, cela ne nous… regarde pas.  Par ailleurs, toujours suite à l'actualité, le meilleur ami de The Alt ne sera en aucun cas assimilé à ce Top, et son nom ne sera même pas mentionné. Merci de votre compréhension, bonne lecture.

Alors que l’année 2018 débute à peine, Wrestle Kingdom 12 vient de poser les bases pour cette nouvelle année à la New-Japan Pro Wrestling - et les deux premiers New Beginning 2018 les ont merveilleusement bien ébranlé. La saison de WrestleMania 34 est sur le point de se lancer du côté de la "deub deub i" avec son traditionnel (et bordélique) Royal Rumble, tandis que la Ring Of Honor commence justement à annoncer ses têtes d’affiche pour son annuel Supercard Of Honor. Quant à tous les sites web de catch possibles et imaginables, ils s'attèlent déjà à débattre des "plus belles affiches" que pourrait nous offrir cette nouvelle année.

Le Sniper, lui, avec cette sagacité qui le caractérise, a préféré entrevoir l'année 2018 sous un autre angle : imaginer le pire, pour mieux vous y préparer - une noble tâche, pour une fois. La WWE, la NJPW, la ROH, Impact Wrestling… tout le monde va y passer !

 

#5 - Dalton Castle vs. Punishment Martinez II (Ring of Honor)

http://www.rohwrestling.com/sites/default/files/imagecache/news_featured_photo_full_news_node/mce-dalton-site.pngLe Top du Sniper ne pouvait pas mieux commencer que par un match qui a officiellement eu lieu ! Cependant, un rematch est sans aucun doute possible avant la fin de l'année, il se pourrait donc que votre serviteur soit doté d'un don de voyance ... même si, Bray Wyatt champion du monde, je ne l’avais pas vu venir mon pote.

Ce match a récemment ravi le public de Nashville, voyant le champion conserver son titre face à un Martinez rancunier post-match. Mais dites-vous bien une chose : il y a 10 ans, bientôt jour pour jour, cette même ceinture mondiale de la promotion de catch numéro deux actuellement aux États Unis avait été remise en jeu dans un match entre Nigel McGuinness et Chris Hero.

Cela en dit long sur le non-enthousiasme que l’on peut avoir à l’annonce probable d'une revanche de ce Main-Event. Malgré un excellent talent d'acteur et une grosse dose de charisme, Dalton Castle ne remplit absolument pas le cahier des charges in-ring pour avoir un règne à la hauteur de ce qu’a connu cette ceinture. Punishment Martinez, lui, n’est qu’une clownerie extrême. Acting zéro, charisme zéro et in-ring presque zéro.

Je vous laisse imaginer la joie du Sniper si ce Baron Corbin 2.0, dont le jeu est digne d’une série B allemande, viendrait à remporter la ceinture principale de la ROH. Ceinture anciennement portée et honorée par des Bryan Danielson, Samoa Joe, Nigel McGuinness, Austin Aries, Jay Lethal et j'en passe !

D’autres matches seraient bien évidemment pires à imaginer pour cette nouvelle année, mais c’est déjà une petite inquiétude pour le Sniper ...

#4 - Kazuchika Okada vs. Kenny Omega IV (NJPW)

https://statics.sportskeeda.com/wp-content/uploads/2017/06/okadamain-1497632583-800.jpg Et là, c'est le drame ! Deux semaines après lui avoir fait toutes les éloges possibles dans son précédent article, voilà que le Sniper se met à mettre l’actuel IWGP Heavyweight Champion dans un affrontement qu’il ne veut pas voir en 2018… qui plus est face à la 'Best Bout Machine', Kenny Omega ! Quel homme dégueulasse.

Pourquoi le règne de Kazuchika Okada ne doit pas s'arrêter

Mais le Sniper va s’expliquer auprès de ses fidèles convaincus. Comme vous vous en doutez, Okada est son catcheur favori et Kenny Omega est probablement le meilleur catcheur nord-américain de cette foutue planète actuellement, et sans doute en passe de devenir le meilleur catcheur canadien de tous les temps (Bret, bien le bonjour). Vous imaginez si la NJPW nous offrait déjà, à nouveau ce match, pour la 4ème fois en l’espace d'un an et demi ? NON !

Il n’est pas dit que l’histoire entre deux des top-stars de la NJPW doit s’arrêter à la victoire d'Omega sur Okada en demi-finale du G1 Climax 27, mais la suite ne doit pas avoir lieu si tôt, sous risque de briser une magie qui nous a offert trois des meilleurs combats de catch de tous les temps. Ainsi, les chemins de ces deux étoiles (pas celles de Papy Meltzer) ne doivent pas se recroiser avant 2019 et, d’ici là, Okada pourra continuer à distribuer le meilleur match des carrières de chacun de ses adversaires. Quant à Kenny Omega, il pourra enfin profiter de sa réunion avec son 'Golden Lover', Kota Ibushi, ses "Ten Boots" à la Ring Of Honor et ses parties de Street Fighter en direct sur Twitch.

#3 - The Velveteen Dream vs. Baron Corbin (WWE/NXT)

https://scontent-cdt1-1.xx.fbcdn.net/v/t1.0-9/22552649_1391307557633428_2637289141353130652_n.jpg?oh=2b34db7100265d64b7c940b965cc0eb8&oe=5B219360 On rentre dans le Top 3, et ça va rapidement se voir. L’ex-Patrick Clark, désormais sous le nom de Velveteen Dream, a eu l’occasion d’exposer toute l'étendue de son talent au monde du catch lors de NXT TakeOver : Houston face à Aleister Black, et plus récemment face à Kassius Ohno à TakeOver : Philadelphia.

Comme tout catcheur ayant fait suffisamment couler de sueur sur le ring de NXT, il se verra forcément condamné dans le "main-roster" et probablement dès cette année. Et c’est là qu’on dévale la falaise, sans frein, le volant bloqué, et une fille à mauvaise haleine côté passager. Dans ce fameux main roster où le Velveteen Dream devra suivre un scénario de sitcom jusque dans ses mots et ses pas, il aura une chance de tomber sur l'horrible, le regrettable, Baron Corbin.

Une sorte de remake parodique dégueulasse du Dream vs Black de NXT pourrait malheureusement avoir lieu, mais sans la liberté de NXT, sans le talent de Aleister Black, et sans l’ambiance d’un TakeOver. Évidemment, le match sera horrible, fade, et inutile comme tous les affrontements du 'Sick Wolf'. Mais, ce serait évidemment Velveteen Dream qui serait le fautif aux yeux de Vinny Mac, fan #1 (et probalement le seul) de l'ex-champion des Etats-Unis.

Un mauvais match + un début de carrière prometteur qui partent en vrille ? Vive la "vévéheu" !

#2 - Abyss vs. Austin Aries (Impact Wrestling)

https://scontent-cdt1-1.xx.fbcdn.net/v/t1.0-9/26238942_1391804047598272_1409581837327218804_n.jpg?oh=6bd8ecdea9c8fd36cb36165205848eac&oe=5AED4967Tout fan de catch connaît probablement un catcheur dont il ne comprend pas la popularité. Pourtant respecté de tous, vous n’avez jamais compris ce que tous les autres lui trouvaient. Et bien pour le Sniper, l’un de ces catcheurs est Abyss.

Des règnes de champion complètement oubliables, des matches médiocres, des rivalités encore pires et des looks plus nazes les uns que les autres…. Si demain il nous annonçait que son but était d’imiter au mieux le 'Big Red Monster' de Stamford, j’écrirais un article pour louer son génie sur The Alt dans la minute qui suit [Note de l'éditeur : non merci !].

La TNA…euh, Impact Wrestling…euh, GFW...euh, Impact Wrestling a frappé un petit-grand coup en rapatriant l’une des plus grandes stars de son histoire, Austin Aries. Le vegan le plus engagé de la planète catch s’est même vu aussitôt couronné champion principal de la promotion. Maintenant ce mini "good buzz" passé, elle pourrait désormais malheureusement revenir à ses bonnes habitudes (elle a bien rechangé de ring), et tout gâcher en mettant Austin Aries et sa ceinture tout fraîchement acquise dans une rivalité face au cousin éloigné de Bray Wyatt.

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Pour marquer le coup et déposer la cerise sur le gâteau, Impact pourrait même rappeler le génie de première génération pour l'occasion : Vince Russo. Ainsi, il écrirait au mieux cette "feud" et ressortirait le Last Rites Match de son odieux placard. Ou bien inventerait un match où le perdant serait obligé de se faire un steak de boeuf, et quelque chose me dit que du coup, il y aura changement de titre et démission d'un des deux protagonistes. #ThisIsWrestling

#1 - Kane vs. … Big Cass (WWE)

http://www.wwe.com/f/styles/wwe_large/public/rd-talent/Bio/Colin_Cassady_bio.pngOmettre Big Cass dans ce genre d’articles, c’est se priver de vivre !

« Le catch, quand il est bien fait, il n’y a rien de mieux. Mais quand c’est mal fait, il n’y a rien de pire ». En déclarant ceci il y a quelques années, la légende de la ECW, Raven, avait déjà bien résumé l’idée de ce match...

Comme la mer qui s’approche et qui s’éloigne, Kane est très mouvant. Il renaît. Puis disparaît de nouveau. Pour revenir à nouveau. Avant de repartir… Peut-être pour prendre des vacances de tout ce que l’équipe créative de la WWE lui a fait endurer pendant plus de 20 ans.

Avant de se blesser contre le porc tout fraîchement balancé, notre ami Big Cass profitait d'un beau "push". Passer par un Kane assoiffé de nouveaux tristes affrontements à son retour est extrêmement probable - tant on sait que Vince McMahon aime le Big C et raffole de Giant vs Giant matches - et très dangereux pour l’avenir du catch. Comme Steamboat vs Savage, Misawa vs Kobashi, Michaels vs Taker ou Okada vs Omega, il y aura un avant Cass vs Kane, et un après. Ni les fans, ni les "workers", ni les promoteurs ne seront plus jamais les mêmes après un tel match.

Et, comme prédit plus haut, fort de son retour réussi à Impact, pour le plaisir de.... de quelqu'un, peut-être ? Vince Russo pourrait justement être repris par la WWE et faire de ce match légendaire, un Carmella On A Pole Match !

 

Le Sniper reviendra avec de nouvelles cibles ! Who’s Next ?

  

La Review Press #3 : La sélection mensuelle d'articles catch à lire

https://scontent-cdt1-1.xx.fbcdn.net/v/t1.0-9/27067439_1612053668888820_526555826854701622_n.jpg?oh=b22a63b900fe9f2bba532f04e052bb48&oe=5AE65593Les fêtes ont été bonnes ? La prise de poids hivernal aussi ? La reprise, par contre, plus compliquée ? Rassurez-vous, vous n'êtes pas tout seul ... Mais il est temps de revenir sur les rails et d'attaquer une année 2018 qui s'annonce haute en couleurs ! Suite à une année précédente faite de matches sur-qualitatifs et de nombreuses promesses, cette année s'apprête à nous réserver de bonnes comme de mauvaises surprises ... et il semblerait que cette prédiction (facile, certes) se vérifie déjà !

Dans cette nouvelle Review Press, je reviens bien sûr sur les meilleures analyses de Wrestle Kingdom 12 mais aussi sur la place du catch féminin à la WWE, le nouveau destin de la NOAH comme celui du "Break-Out Territory" de 2018, l'Australie-Nouvelle-Zélande. Mais avant tout, n'hésitez pas à me suivre sur Twitter (sans ça, vous avez manqué le retour sur mon expérience au Tournoi des Poids-Lourds de l'APC) et suivre l'actualité du catch indépendant et alternatif sur Facebook ... d'autant plus que de grandes annonces sont avenir quant à l'avenir de The Alt !

♦   Review Press #2 (novembre 2017) 

WWE

-- Aux dernières nouvelles, RAW 25th Anniversary Edition était un désastre quasi-unanime en terme de retour critique. Le pire étant que même la WWE le sait, ce pourquoi elle a programmé une énième Stone Cold Stunner Party en ouverture pour attirer les derniers fans casuels datant de l'Attitude Era pour gonfler ses chiffres, nous dit un intéressant résumé d'informations "behind-the-scenes" de Sports Illustrated.

-- Autre désastre : la fin abrupte de carrière de Paige. Fan ou non, elle reste non seulement très populaire mais aussi dans la fleur de l'âge (25 ans). Et elle n'aura même pas eu l'occasion de rpofiter de son retour en force à la WWE. Un site de catch de fans-femmes, Enzuigirli, remet en perspective la courte carrière de Paige de manière éloquente.

-- Et en parlant de catch féminin, l'excellent Tim Kail de Work of Wrestling supplie la WWE d'engager des scénaristes féminins pour avoir le point de vue qui convient sur le "booking" d'une Women's Division qui se limite aux "faits historiques".

-- Par ailleurs, en ce mois de janvier, il est temps de se projeter sur l'année 2018 : c'est exactement ce qu'a tenté de faire l'équipe de rédaction de F4WOnline, en particulier sur les prochaines décisions de "booking" de la WWE.  Rusev, sauveur du "Roman Reigns méga-push" ? Brock Lesnar repartant pour l'UFC, pour perdre lamentablement ? Shane McMahon, WWE Champion ? Daniel Bryan, toujours à la WWE ou de retour à la NJPW ?

Japon

-- Comme chacun le sait maintenant, le 4 janvier 2018 s'est tenu NJPW Wrestle Kingdom 12, un show fait de buzz, d'anticipation et de catch de grande qualité. Les jours qui l'ont suivi ont donc été le théâtre de nombreuses réactions et analyses en tout genre. Mais parce que The Alt veut aussi permettre de mettre en avant les fans français du catch alternatif, je n'ai sélectionné pour vous que les deux "reviews" francophones majeures : celle de mon padawan Florian, auteur notamment de la chronique Portrait Indy, sur Catch Au Quotidien ; et celle de Ludovic, l'ancien rédacteur du Top 200 Matches sur VoxCatch.

-- Par la suite, c'est le site d'analyse Voices of Wrestling qui s'est remarquablement démarqué avec une série d'articles sur le phénomène Tetsuya Naito, et la décision de la New-Japan de le faire perdre dans le Main-Event face à Kazuchika Okada. Une tragédie pour certains, mais un choix narratif pour le long-terme selon les autres.

Pourquoi le règne de Kazuchika Okada ne doit pas s'arrêter

-- Pour finir avec les retombées de WK12, j'ai eu le plaisir de revenir sur Voices of Wrestling pour lire un bilan narratif du NEVER Openweight Championship, ou comment justifier avec poésie son mauvais traitement en 2017. Un tour de force d'argumentation créative !

-- Enfin, fin décembre-début janvier a réservé comme chaque année son lot de bilans et de retrospectives. La plus qualitative, en mon sens, était la republication (gratuite) sur F4WOnline des analyses de Dave Meltzer pour chacun des matches 5 étoiles ou plus qu'il a noté en 2017. Une très bon moyen de compréhension de ses critères de notes et de critiques. En voici un échantillon (seulement les matches à plus de 5 étoiles) :

- Okada vs. Omega II (6,25 étoiles)

- Okada vs. Omega I (6 étoiles)

- Okada vs. Omega III (6 étoiles)

- Omega vs. Naito II (5,75 étoiles)

The Alternative Year-End Awards 2017  

 

-- Et avant de passer au reste du monde, restons encore un peu sur Voices of Wrestling (décidemment, ses spécialistes ont redoublé de brillance ces derniers mois !) avec un excellent portrait du nouvel "ace" de la Pro-Wrestling NOAH, Kenoh, et comment il peut être "celui qui ramènera la NOAH au Nippon Budokan" !

Ailleurs

 

-- Tout d'abord, afin peut-être de clarifier l'affaire une bonne fois pour toutes et de permettre à la WWN Family de passer à autre chose (EVOLVE 100 et WWN Live Experience 2018 en tête), les auteurs du Everything Evolves Podcast ont parfaitement bien résumé la controverse lancé par son ancien distributeur, FloSlam.

 

-- Si vous ne commencez pas à lire Voices of Wrestling régulièrement après cette Review Press, c'est que j'aurais échoué dans ma mission ! Dans deux autres bilans de l'année 2017,  le site d'analyse a fait l'inventaire des meilleurs matches européens (wXw, PROGRESS, RPW, etc) et surtout a réussi le pari de mettre en avant le nouveau territoire qui monte : l'Australie et la Nouvelle-Zélande, que la NJPW compte bien finir de conquérir dans les prochains mois !

Les podcasts du des deux derniers mois

-- Cette fois-ci, non pas deux ou trois, mais un seul podcast à écouter. Il est nouveau et il est français. Il a été lancé par les anciens du Squared Circle Podcast, dont LoneRacoon, suivant les traces de ce cher Sturry sur le jeu de "fantasy booking" par excellence, TEW 2016. Esprit Catch se veut, selon eux, une émission d'analyse de fond et non un répertoire des dernières rumeurs. Et pour commencer, ils n'hésitent pas à donner un point de vue "alternatif" sur l'alternative-reine du catch, la NJPW : est-ce que l'on peut être anti-Bullet Club ? Être fan de la NJPW signifie-t-il être un hipster élitiste ? A écouter et à débattre !

Les vidéos du des deux derniers mois

-- Kenny Johnson, le documentariste d'EVOLVE, continue de nous ravir avec ses mini-docs ! Le plus récent est, qui plus est, consacré aux nouveaux systèmes de Prelim Matches où de nouveaux talents potentiels s'expriment directement devant le public.

-- En conclusion de cette Review Press #3, je vous propose de découvrir un autre documentaire qui, certes n'est pas du tout récent et sort du cadre d'une revue de presse, m'a beaucoup impressionné il y a quelques semaines. Datant de 2000, il est consacré à une ancienne promotion de "Joshi Puroresu" très prisée, la GAEA Japan, et surtout à ses aspirantes catcheuses qui souffrent terriblement pour atteindre leur rêve. Choquant, gênant, mais bien réel ...

Billet d'Humeur : Pourquoi le règne de Kazuchika Okada ne doit pas s'arrêter

Remarque : Avant de commencer, le Sniper aimerait préciser qu’une certaine compagnie nous a refusé le droit d'utiliser le nom de ses catcheurs (ou plutôt acteurs de sitcom, mais ça, c’est une autre histoire). C’est pour cette raison qu’ils seront largement modifiés dans le texte qui suit, afin qu’ils ne soient pas directement reconnus. Merci de votre compréhension, bonne lecture.

 

Avec le tsunami de popularité sur lequel surfe Tetsuya Naito actuellement, beaucoup se posent cette question : pourquoi la NJPW a préféré garder Kazuchika Okada comme champion ? A première vue, ce n'est qu'un énième débat parmi tant d'autres dans la communauté catch alternative, mais en vérité c'est bien plus que ça. Se la poser remet carrément en cause les bases du catch et d’un grand champion. Un peu, comme se demander : "Comment quelqu’un a pu être suffisamment incompétent pour valider "Baronne Corbine" en tant que catcheur professionnel ?" ... En attendant de reprendre son activité mensuelle de critiqueur en série, le Sniper va s’y attarder aujourd'hui, que vous le vouliez ou non.

Un "booking" de génie

Depuis son retour d’excursion aux États Unis dans la vieille TNA, Kazuchika Okada a totalement changé de look et d’attitude. Et nous devons ceci à une personne en particulier : Gedo.

Oui, cet être étrange, qui depuis New Beginning 2012 semble sans cesse suivre Okada pour lui vendre un parfum au marché de Clignancourt en faisant le signe de la « money » avec ses mains, est en réalité l’une des raisons principales du succès d’Okada. Il est le cerveau créatif (assisté de Jado, son ancien coéquipier sur le ring) de la NJPW depuis une dizaine d'années - un "booker" génial pour certains, et pour d'autres même le meilleur au monde. Et qui était alors sur le point de transformer le blondinet prétentieux venu défier Hiroshi Tanahashi au Tokyo Dome, lors de Wrestle Kingdom 6, en héritier d’Antonio Inoki et Keiji Mutoh.

Ce n’était pourtant pas le coup d’essai de Gedo, lui qui avait repris la charge du "booking" à un moment où personne n’en voulait lors du départ d’Antonio Inoki. Si ce n'était grâce à lui, par exemple, Hiroshi Tanahashi n'aurait pas représenté la NJPW à grande échelle et transcendé le monde entier.

Seulement voilà, l’expérience Tanahashi (qui est pourtant l’un des catcheurs qu’apprécie le plus le Sniper), n’a pas autant marché que l'expérience suivante malgré des matchs extraordinaires. Kazuchika Okada, lui, jusque là y arrive de la plus belle des manières, avec un règne de IWGP Heavyweight Champion encore jamais vu dans l’histoire de la promotion, voire même dans l’histoire de cette discipline. Et dites vous qu’il est peut-être loin d’être terminé ...

"The right guy at the right time"

https://i.pinimg.com/originals/32/3e/b7/323eb7c4b1d69f5d6301f9965136a058.jpg Ce n’est pas pour vous faire rappeler un certain "Rome & Rennes", mais si le "booking" de Gedo a si bien fonctionné, et si le règne d’Okada est si fascinant, c’est aussi parce qu’il est LE bon gars arrivé au bon moment.

Grand, athlétique, beau, jeune, charismatique et excellent catcheur (comme "Big Casse"). Kazuchika Okada représente parfaitement le "poster boy" idéal, et donc, le champion parfait. Si aujourd’hui nous parlons d’anciens grands catcheurs devenus des légendes, comme Antonio Inoki, Kenta Kobashi, Shinya Hashimoto ou encore Mitsuharu Misawa, c’est aussi parce qu’ils ont réussi à asseoir leur suprématie avec de très longs règnes et de très longs matchs avec une grosse part de narration et de psychologie (surtout pour Misawa et les anciens de la AJPW de l’époque) qui sont rester dans nos mémoires.

À tout juste 30 ans, Okada a déjà dans son règne d’incroyable "classic matches", notamment face à Naomichi Marufuji, Kenny Omega, Katsuyori Shibata, Minoru Suzuki ou Tetsuya Naito. Il est déjà 4 fois champion poids-lourd IWGP et double vainqueur du G1 Climax. Et depuis la mise en place de son "push-to-the-moon" en 2012, il ne s’est toujours pas blessé gravement. Tel un Chris Jericho, Kazuchika Okada passe entre les gouttes de pépins physiques et semble avoir une génétique au-dessus des autres. Nous ne pouvons que souhaiter que son porte bonheur continue de le suivre, pour notre plus grand plaisir, et pour celui de la New-Japan.

 

Kazuchika Okada a été élu "Catcheur de l'Année" aux Alternative Year-End Awards 2017

Adéquation avec le public

https://i.pinimg.com/736x/a4/8c/b0/a48cb02d7bd03a13fabd3b622207666c--kazuchika-okada-gift.jpg Le succès actuel de la NJPW et du règne historique de Kazuchika Okada sont forcément liés, mais comment ? L’adéquation avec son public. Aux États-Unis, la 'E peine à faire avaler son "big dawg" à son propre public car une bonne partie de leurs fans ou simples "followers" ne sont pas d’accord avec ce choix et avec la direction créative actuelle. Et pourtant, ils n’ont pas encore vu "Bigg Kass" champion du monde !

Au Japon, comme très souvent dans l’histoire du "Puroresu", le mec le plus populaire ou le plus "bankable" est tout simplement le meilleur catcheur. Résultat ? Okada cartonne (pas autant qu’un certain "Ingobernable", mais quand même), au point de se retrouver dans des émissions de cuisine locales, en "goodies" dans des paquets de céréales, ou en affiche dans des supermarchés Japonais. La grande classe ! Cela dit, aux USA, les gonz' doivent être bien contentes de ne pas retrouver une mini figurine de "Jine d’heure ma halle" dans leurs paquets de Frosties ...

Il serait donc, une fois de plus, inutile d’arrêter le règne du "boss" du clan CHAOS après de telles performances et à un si jeune âge lors de son "run" historique avec "the most prestigious title in the wrestling world" (Don Callis, bien le bonsoir !) autour de sa taille.

Quand et qui pour le détrôner ?

Kazuchika Okada est une future légende du Puroresu, mais comme ses aînés cités plus haut, vous me direz qu'il faudra bien qu’un jour sa ceinture lui tombe des mains ... Mais lui, il ne la perdra pas ! Néanmoins, soyons indulgent avec le reste du roster, et imaginons qu'il soit effectivemment défait un jour :

Quand ? Si une telle chose doit se produire, ce sera au Tokyo Dome. Le show du 4 Janvier est (selon le Sniper) le seul endroit où Okada pourrait perdre son titre. Parce que oui, Okada a encore de quoi nous passionner avec son règne jusqu’au moins l’an prochain avec plusieurs facettes de sa personnalité.

Et jusque là, il pourrait proposer quelque chose d’exceptionnel à chaque "super-show" de la NJPW, que tout le monde regardera impatiemment en se disant "ça y est, c’est peut-être maintenant…" et créer une "Okada's Undefeated Streak", à la manière de celle de "Gaulle-Burg" ou plus précisément du 'Deadman' à "RassleMania". Et ça recommence dès le 10 Février prochain, à Osaka, contre le prometteur SANADA.

Qui ? À l'avenir, SANADA - qui est un autre coup de coeur de Gedo - pourrait être la personne idéale. Et si son évolution et sa popularité continuent de monter en flèche, le lieutenant de Tetsuya Naito pourrait réussir là où son chef avait échoué un an avant. Et ce, en passant par une grande victoire au G1 Climax.

Si SANADA n’est pas jugé comme étant la bonne personne pour l'heure ou trop "green" pour une telle opportunité, son collègue EVIL ou leur leader Tetsuya Naito pourraient y arriver, et ainsi capitaliser sur leur énorme popularité et définitivement faire rentrer Los Ingobernables De Japon dans la légende du "Puroresu". D’ici là, Okada a - comme vous l’avez compris - toutes les cartes en main pour devenir la personne qui aura mené le plus grand règne de champion de toute l’histoire du catch, et sera reconnu comme l’un des, voire le plus grand catcheur de tous les temps.

Le Sniper reviendra très vite, et cette fois, il ne se posera pas de question ... il attaquera les catcheurs que vous aimez, et remettra votre fanitude pour eux, au mieux en doute et au pire en charpie !

 

Tournoi des Poids-Lourds 2018 : Belle expérience ... sans histoires

Si vous suivez The Alt sur Facebook (ou mon compte Twitter), vous savez très certainement déjà que je suis passé par le studio Jenny pour assister au Tournoi des Poids-Lourds 2018 de l'APC Catch. A la fois pour mon propre plaisir et pour préparer un reportage radio (affaire à suivre), je m'y suis rendu en compagnie d'un non-initié au catch en général. Si la conversion de ce dernier a été réussie, pour ma part, j'ai eu le sentiment d'avoir renoué avec le catch français : après plusieurs années de disette, à le suivre simplement de loin, ce retour a été triomphale.

Tenu dans une salle des fêtes (pardonnez-moi : "Le Temple du Catch") pleine à craquer et composée d'autant de familles du voisinnage que de fans de catch endurcis , le premier show de l'année pour la promotion de Nanterre semble avoir été un succès. Catch de bonne qualité, lutteurs prometteurs ou charismatiques, bonne animation par ce cher Sturry de C'est ça le catch et un "booking" certes traditionnel mais structuré et efficace ... Mais seul bémol, et il est de taille pour celui qui souhaite savoir si le catch français a "évolué" : la narration y est quasiment inexistente. Chaque catcheur a une personnalité bien établie, souvent maîtrisée, mais elle ne s'arrête qu'au rôle de la "gimmick" (parfois encore un peu kitsch d'ailleurs, mais de toute évidence, à ce niveau, le catch français semble changer dans le bon sens). Il n'y a ni vrais personnages ni vraies histoires le reliant entre eux.

Seul l'historique du Tournoi des Poids-Lourds a été rappellé de nombreuses fois au cours de la soirée, pour souligner aussi bien son prestige et son importance que sa signification - "depuis plusieurs années, le vainqueur du tournoi devient champion de l'APC dans l'année qui suit" - ainsi que les précédentes rivalités qui en ont découlées (Hellmer Lo'Guennec vs. Kenzo Richards, l'incapacité du vainqueur 2018, A-Buck, à dépasser le cap des quarts de finale, etc). Qu'en est-il des amitiés et des animosités ?

Une relation trop superficielle entre les personnages

https://i0.wp.com/www.catch-apc.com/wp-content/uploads/2018/01/IMG_0595.jpg?fit=402%2C600 Au cours du match non-tournoi précédant la finale, Sturry commentait qu'un des trois hommes sur le ring - Christianium - était habituellement le partenaire du finaliste (et futur gagnant) A-Buck dans l'équipe Afrikan Boma Yé. Pourquoi alors, lors de la célébration de sa grande victoire, A-Buck n'eut pas les féliciations de son partenaire sur le ring, voire même une petite conversation ? On pourrait même aller jusqu'à imaginer son coéquipier lui dire "Maintenant que tu as gagné, quand tu seras champion, je veux que tu me promettes que ta première défense sera contre moi" ! Simple certes, cette intrigue a en elle une complexité et une profondeur qui pourraient s'amplifier sur des mois et entraîner avec elles une narration nécessaire à la promotion de shows sur le moyen-terme. Car telle est l'utilité du soucis narratif : faire revenir les fans, envie de connaître la suite de chaque histoire et donc s'assurer que la salle sera pleine chaque mois !

Des "set-ups" sans "pay-offs"

Dans une moindre mesure, on retrouve le même manque avec la fin controversée du match opposant le champion et vainqueur 2017, Hugo Perez, et le "heel" belge Darkmondo. Ce dernier remportant le match par DQ (à la Eddie Guerrero, en plus) afin de protéger l'actuel champion d'une plus grosse défaite, l'animosité créée ainsi entre les deux était palpable. Pourtant, aucun suivi durant le reste de la soirée n'a permis de la maintenir en vie. On aurait pu imaginer Hugo revenir à la charge lors du match de demi-finale de Darkmondo ou le provoquer en duel pour un prochain show, suite à sa défaite - montrant qu'il était un champion combattif, que ses adversaires devraient craindre. Quant à Darkmondo, il aurait pu peut-être obtenu ce qu'il voulait en secret : un match de championnat garantie, non pas par une victoire du tournoi, mais une provocation réussie. (Un peu à la manière, dans un même registre du catch français, de l'Ouest Catch avec le "tease" de Tristan Archer vs. Tom La Ruffa en septembre 2017 pour une programmation en mars 2018.)

De la promesse sans enjeux

https://i0.wp.com/www.catch-apc.com/wp-content/uploads/2018/01/IMG_0613.jpg?fit=800%2C532Enfin, pour citer un dernier exemple, quel était l'enjeu du Non-Tournament Triple Threat Match, opposant Christianium à l'Aigle Blanc et Thiago Montero ? Car il ne suffit pas d'offrir du très bon catch, il faut sans cesse s'interroger sur la relation entre les personnages, le contexte général et la raison d'être de chaque match. D'autant plus pour des compagnies indépendantes comme celle-ci qui, même si elles arrivent à réaliser de bons shows et attirer son public comme elles le souhaitent, doivent capitaliser sur ce travail, réclamant plus d'effort créatif que d'argent et de moyens, pour réussir à évoluer et finalement à grandir. Pour évoquer un exemple comparable, c'est ce que tentent de faire - maladroitement - l'ICWA, chaque année à l'occasion de son week-end Revolution (le déroulement du premier show influe sur le second et même d'une année sur l'autre, des histoires, quoique bordéliques et bancales, persistent).

En l'occurrence, dans ce match, n'étaient présentés que le statut des trois catcheurs : un jeune agressif et prometteur en la personne de Thiago, un ancien champion et catcheur de l'année avec l'Aigle Blanc, et le dynamique coéquipie d'A-Buck. Cependant, unique match en dehors du cadre compétitif du tournoi et sans aucune rivalité apparente entre au moins deux des trois hommes présents sur le ring, pourquoi se battaient-ils ? Même une raison facile aurait suffit - "ces trois catcheurs s'affrontent pour déterminer qui sera le jeune catcheur à suivre en 2018", par exemple. Et elle aurait même tenue avec l'embrassade post-match : il n'y en a pas qu'un - Aigle Blanc - mais tous les trois, qui sont à suivre en 2018. Quant à un enjeu physique, une opportunité à un titre mineur (quel est le statut de celui porté par Kenzo Richards, d'ailleurs ?) aurait tout aussi bien convenu, et la dite séquence de "Pro-Wrestling Love" aurait peut-être lancé elle-même une intrigue : à la suite d'une victoire effective de l'Aigle Blanc à ce fameux titre, aussi bien Christianium que Thiago auraient pu venir le défier par la suite, se justifiant de ce respect mutuel entre eux (le premier étant sincère, et le second en profitant simplement pour accélérer sa propre ascension).

Interview d'Hellmer Lo'Guennec, alors champion de l'APC en 2015

Encore une fois, je le répète, si j'ai continué de suivre le déroulement des différents événements du catch français, je ne m'y étais pas impliqué autant depuis des années. Ainsi, tout ceci n'est que mon ressenti sur une simple expérience de spectateur occasionnel. D'autres que moi, qui assistent régulièrement aux shows de l'APC Catch, connaissent certainement beaucoup mieux que moi ses catcheurs et son "booking". Cependant, je ne pouvais me permettre ici de faire du favoritisme dans ma quête de privilégier l'effort narratif : personne n'est exempt, que ce soit la WWE, la NJPW ou le catch français, d'une simple envie de raconter des histoires sur un ring de catch.

 

La finale du Tournoi des Poids-Lourds 2018, opposant A-Buck à Bram (APC Catch)

What I Liked This Month : Les Matchs du Mois - édition Décembre 2017

Le mois de novembre était rempli d'affrontements de grande qualité et de moments surprenants. Tant et si bien que l'année 2017 aurait pu s'interrompre ainsi de la meilleure des manières … mais c'était sans compter sur un mois de décembre bien mieux qu'en apparence. Je vous propose donc un petit rattrapage de dernière minute, avant la nouvelle année, avec une sélection des meilleurs matches du dernier mois de l'année, servis entre autres par NXT et la Pro-Wrestling NOAH. 

 

Johnny Gargano vs. Kassius Ohno - WWE NXT Championship - #1 Conterdership Qualifying Match

(WWE NXT #277 - 6/12/17 – Orlando, Floride, États-Unis)

Résultat de recherche d'images pour "johnny gargano vs kassius ohno photos"On tient sans doute l'un des meilleurs matches de l'année à NXT, qui ne provienne pas d'un show TakeOver. Et entre deux catcheurs si bons entre les cordes, quoi d'étonnant ?

Johnny Gargano est un « babyface » au potentiel stratosphérique et ce bon vieux Kassius Ohno, même si il a du mal à (re)trouver sa place dans le roster, déçoit rarement. Et ensemble, ils ont réussi à maintenir un rythme effréné, avec des impacts spectaculaires. Je pense notamment aux Elbow Strikes d'Ohno - juste monstrueux ! Et grâce au timing de 'Johnny Wrestling', ils ont aussi enchaîné d'excellents « near falls », justifiant la qualité supérieure de ce Main-Event.

Un autre excellent match qui vient s'ajouter à la liste (déjà bien fournie) de performances solo de haut acabit pour Gargano. Ce dernier a ainsi terminé l'année avec une victoire bien méritée, après de nombreuses déconvenues, en particulier contre Andrade 'Cien' Almas et Pete Dunne. Mais compte tenu de son talent et de son incroyable potentiel en solo, il est probablement le « Unsung Hero » (le héros insoupçonné) de l'année 2017 et l'homme à surveiller de près en 2018 !

 

Kento Miyahara & Yoshi Tatsu vs. Violent Giants (Shuji Ishikawa & Suwama) - Real World Tag League Match

(AJPW Real World Tag League - Day 14 - 12/12/17 - Tokyo, Japon)

Résultat de recherche d'images pour "kento miyahara & yoshi tatsu vs shuji ishikawa & suwama"Jamais j'aurais cru citer Yoshi Tatsu dans cette chronique ... Comme quoi, dans le catch, tout peut arriver !

Fort heureusement, l'ex 'Bullet Club Hunter' était ici bien accompagné. Néanmoins, il faut rendre à César ce qui est à César comme on dit. Il n'a clairement pas démérité ce bougre de Yoshi Tatsu. Il a très bien joué le rôle de l'« underdog » dans ce match, en se prenant une bonne dérouillée de la part d'Ishikawa & Suwama. Son « selling » a aidé le public à donner plus de voix aux trois autres … Et puis, après tout, un catcheur mauvais en solo passe généralement mieux en équipe, c'est bien connu !

Pour revenir sur la rencontre proprement dite, ce Tag Match était très bien construit, avec une bonne domination des Violent Giants et quelques retours bien effectués de l''Ace' de l'All-Japan, Miyahara, et de Tatsu. Sans compter sur d'excellentes dernières minutes qui montèrent la tension et l'intensité, devant un public très réceptif. 

 

Daisuke Harada © vs. Minoru Tanaka - GHC Junior Heavyweight Championship Match

(NOAH Winter Navigation - Day 11 – 23/12/17 - Tokyo, Japon) 

Résultat de recherche d'images pour "daisuke harada vs minoru tanaka noah"Le superbe Daisuke Harada avait fort à faire s'il espérait rester champion en 2017. Il a dû faire face à l'un des meilleurs catcheurs Juniors et l'un des plus fins techniciens au monde, nul autre que Minoru Tanaka.

Difficile à croire que ce dernier a débuté il y a 23 ans de cela, vue la pêche qu'il a encore ! Et il aborde  toujours ses prises avec une telle précision. C'est d'ailleurs sur ses différents Armbars que le match s'est reposé. Redoutable dans les prises de soumission, Tanaka coincera maintes fois le champion, avant les dernières minutes explosives d'un autre excellent match de Junior pour la NOAH. 

 

Eddie Edwards © vs. Kenoh - GHC Heavyweight Championship Match

(NOAH Winter Navigation - Day 11 – 23/12/17 - Tokyo, Japon) 

 Résultat de recherche d'images pour "eddie edwards vs kenoh noah"L'agressif Kenoh est arrivé dans ce match chauffé à bloc, suite à sa victoire contre Go Shiozaki en finale de la Global League 2017 et une année passée à « stiffer » tous ses adversaires de la division poids-lourd ! Quant au champion face à lui, 'Die Hard' Eddie Edwards ne se laisserait pas battre sans montrer la grande adversité qui le caractérise.

Il en a fait la preuve dès le début du match, avec un contre des plus dangereux, envoyant son adversaire, les jambes les premières, sur les barrières à l'extérieur du ring après un surpassement  C'est à se demander comment il a pu envoyer ses « Kicks » retentissants après ça. Aucun de deux n'a vraiment eu un réel avantage dans ce match, par la suite. Les deux se sont rendus coup pour coup, avec notamment un duel de « Chop » contre « Kicks » très percutant. En somme, un Main-Event dans le style traditionnel de la NOAH avec de la « stiffness » et des prises plein d'impact.

Le Bostonien aura eu beau usé de variations de Tiger Driver ou de Powerbomb mais rien ne put empêché le couronnement de Kenoh – son moment était venu. Un timing excellent de la NOAH qui n'a ni trop attendu ni ne s'est trop précipité. Un jugement qui lui a manqué plusieurs fois par le passé, et qui lui en a coûté.

Enfin, à peine vainqueur du match – et champion – que Kenoh s'est fait défié par un revenant du nom de Kaito Kiyomiya, un rookie qui avait passé une bonne partie de l'année en excursion au Canada. Un premier Main-Event pour commencer 2018 plein de promesses ! Si 2017 était le "Reborn" de la NOAH, espérons que 2018 en soit le "Revival"...

 

On se retrouve en 2018 pour d'autres sélections mensuelles, d'ici là : une bonne année à tous et, question catch, espérons qu'elle dépasse de nouveaux records !

       

12 prédictions pour NJPW Wrestle Kingdom 12

Wrestle kingdom 12 poster

The hype is almost over. L'anticipation et l'excitation sont à leur comble. NJPW Wrestle Kingdom 12 n'est plus qu'à une dizaine de jours de se produire. Et, comme chaque fois précédant un show d'une telle ampleur (cf. NJPW Wrestle Kingdom 11 et NJPW DOMINION 2017), l'imagination bouillonne et l'avenir se rêve.

Pour passer les fêtes de fin d'année à discuter, débattre et envisager la NJPW en 2018, à compter du 4 janvier prochain, je vous propose mes prédictions pour WK12 et plus loin encore !

#1 - Le nombre de spectateurs sur place va dépasser celles des années précédentes.

Premier pronostic facile, avec un chiffre pour l'épicer un peu : au moins 40.000 fans payants rempliront enfin de nouveau le Tokyo Dome. Et un bon quart proviendra de pays occidentaux, plus particulièrement des Etats-Unis et du Canada.

#2 - Il sera annoncé durant le show un premier cycle de construction du territoire américain.

Si Strong-Style Evolved, le prochain show californien de la NJPW, a d'ores et déjà été annoncé, c'est devenu une tradition pour la NJPW d'annoncer sa prochaine vague de shows importants lors du 4 janvier. Ainsi, pour redoubler de buzz, elle officialisera les premiers shows de son territoire américain (New-Japan : USA ? ^^), d'une moins grande ampleur et centré sur des talents tels que Trent Beretta, Chuck Taylor, Juice Robinson, Jay White et Zack Sabre Jr., ainsi que The Elite et le titre de champion US IWGP.

#3 - Le New-Japan Rumble sera remporté par un revenant.

Après Michael Elgin en 2017, c'est un autre revenant que sera accordé la victoire au New-Japan Rumble Match. Tomoaki Honma, grevement blessé en mars derniers, sera de retour au Tokyo Dome, au plus grand bonheur des fans nippons. Et pour le fêter, il remportera le match enen éliminant Jado, précédent vainqueur de ce match et auteur du DDT qui a failli le paralyser à vie.

En tant que vainqueur de ce match, Tomoaki Honma pourra même demander un match de championnat aux shows New Beginning ... pourquoi pas un match de championnat par équipe, avec Togi Makabe, contre les nouveaux champions EVIL & SANADA ?

#4 - Taguchi Japan offrira un premier titre de champion à Juice Robinson.

Inclus dans le pandémonium annuel qu'est le Gauntlet Match pour les titres NEVER 6-Man Tag, Juice Robinson s'offrira non seulement une première victoire au Tokyo Dome, mais une premère ceinture bien méritée aux côtés de Ryusuke Taguchi et Togi Makabe, éliminant le trio détesté et détestable du Suzuki-Gun - Taichi, Takashi Iizuka et Zack Sabre Jr. Fort heureusement pour lui, ce titre ne sera pas le dernier qu'il remportera en 2018 : IWGP US Championship (face à Cody Rhodes, notamment), NEVER Openweight Championship (face à Zack Sabre Jr. par exemple) ou même IWGP Inter-Continental Championship (contre Jay White, de sa promotion de "young lions"), tous seraient parfaits pour Juice !

Par ailleurs, il participera au match d'adieu de War Machine (déménageant à Stamford) le lendemain, au Korakuen Hall.

#5 - Cody va perdre et débuter une lente descente aux enfers.

Trahi par son arrogance à ROH Final Battle 2017, concédant son titre de champion du monde à Dalton Castle, Cody Rhodes perd peu à peu les pédales. Désorienté par cette défaite, il sera hautement perturbé par la suite. Kota Ibushi, relancé par un G1 Climax 27 fabuleux et un match exceptionnel face à Hiroshi Tanahashi, sera prêt à embarquer vers une nouvelle épopée : il sera donc naturellement victorieux sur l'autre leader de The Elite.

Il sera même vaincu une deuxième fois lors de New-Year Dash!, le lançant dans une colère capricieuse puis une dépression progressive. La rancune de Cody grandira au fil des mois et se dirigera vers le véritable leader du Club, Kenny Omega, qu'il défiera en duel ... et vaincra même pour le championnat US IWGP, devenant le "gaijin" le plus détesté des fans américains et japonais. Il faudra attendre la venue de 'The American Dragon' à son show All-In pour le redescendre de son piédestal et initier une rivalité qui changera le monde du catch à Wrestle Kingdom 13 : Bryan Danielson vs. Kenny Omega !

#6 - SHO & YOH souffriront de leur première défaite, face aux Young Bucks.

Depuis leur retour des Amériques, les ex-Tempura Boys ont enchaîné victoire-sur-victoire. Il est temps pour eux d'apprendre la défaite et les bienfaits d'une revanche. Ainsi, ils perdront leurs titres de champions Junior par équipe face aux frères Jackson dans un superbe match. La remontée de la pente qui suivra n'en sera que bénéfique pour crédibiliser leur rôle de pillier de la division par équipe Junior.

L'année 2017 à la NJPW.

#7 - EVIL & SANADA seront les nouveaux champions par équipe.

Ce n'est pas une nouveauté : la division poids-lourd par équipe a besoin de leaders. Sa recontrusction commencera par ce match régulier entre champions et challengers, opposant les imposants et brutaux KES aux stars montantes de Los Ingobernables de Japon. Un règne imposant et solide de la part d'EVIL & SANADA s'en suivra pour continuer de restructurer la division et redonner enfin une équipe nippone au sommet du catch par équipe de la New-Japan.

#8 - Hirooki Goto va perdre ses cheveux et gagner un nouveau coéquipier.

Après avoir obtenu une autre revanche contre Minoru Suzuki, en mettant en jeu ses cheveux, Hirooki Goto ne parviendra pas cette fois à profiter de sa chance du 4 janvier et à vaincre son actuel "némésis". Défait une nouvelle fois par Suzuki, sans intervention perturbatrice de part et d'autre, il sera obligé de se raser le crâne ... et de revenir au statut de "young lion".

Humilié par le leader du Suzuki-Gun, Goto redeviendra donc un moins-que-rien dès le lendemain : lors de New-Year Dash! 2018, il se fait sans cesse rabaissé par son nouveau mentor, Tomohiro Ishii, qui le punit à la dur lors de leur match par équipe face à Suzuki & Cie. Le 'Stone Pitbull', profitant de l'excès de confiance du victorieux Suzuki, arrive à le vaincre et à s'octroyer ainsi un match de championnat NEVER aux prochains New Beginning shows. Par la suite, le duo Ishii & Goto, inséparables malgré eux, deviendra une véritable force de la nature de la division par équipe et sera à sa tête, aux côtés d'EVIL & SANADA, Guerrillas of Destiny et Killer Elite Squad.

C'est exactement ce dont a besoin Hirooki Goto pour rebondir lentement mais sûrement, ou du moins, trouver sa place. Quant à Tomohiro Ishii, il aura enfin un équipier digne de ce nom au sein de CHAOS et pourra être utiliser à bon escient durant l'année, même en dehors du G1 Climax et de ses quelques matches en simple.

#9 - Hiromu Takahashi va débuter l'un des plus longs règnes de champion Junior.

6 mois qu'il attend cela. Le joyau brut de Wrestle Kingdom 11 va enfin regagner sa ceinture lors de cette douzième édition et la porter le plus longtemps possible, voire même jusqu'au prochain opus. Ses nombreux fans se sont assez languis de lui et sont prêts à l'admirer au sommet de la division Junior Heavyweight pour les prochains mois à venir. Seul un jeune britannique du nom de Will Ospreay pourrait peut-être réussir à le détrôner ...

#10 - Jay White va remporter le titre "à la Okada" et Tanahashi va s'absenter.

Plus agressif et moins subtil, Jay White agira tout de même tel Kazuchika Okada en 2011 : il va surprendre son monde avec une victoire éclair et retentissante sur Hiroshi Tanahashi. Exténué, blessé, Tanahashi se retirera ensuite pour plusieurs mois, jusqu'à DOMINION voire jusqu'au G1 Climax.

Vainqueur de son bourreau et retrouvant son titre de champion Inter-Continental, il ne tardera pas à adopter un comportement un peu imbus de lui-même, surtout envers les plus jeunes, qui lui manquent de respect comme Jay White l'a fait (voire même David Finlay, devenant le bras-droit de son ancien coéquipier ... histoire de lui trouver quelque chose à faire), pourtant si plein de promesse avant son excursion au-delà du Pacifique. Juste assez pour ré-apprendre l'honneur et le respect à 'Switchblade' et lui faire reprendre le chemin des héros ... et non des assassins.

#11 - Kenny Omega va conserver son titre et gagner un nouveau challenger.

Sans surprise, Kenny Omga nous offrira un affrontement digne de ce nom face à Chris Jericho, et finir, bien sûr, toujours champion US IWGP. Mais ce match au Tokyo Dome ne représentera pas le paroxysme de son année 2018. Le lendemain soir, lors de New-Year Dash! après un Multi-Man Tag face à la Team Jericho, il sera confronté par un fantôme de son passé - et l'homme qu'il était sensé enfin rencontrer à Wrestle Kingdom 12 : Kota Ibushi, pourfendeur de l''American Nightmare', viendra face à lui pour lui demander un match de championnat pour New Beginning. Toujours loin de le pardonner pour son absence il y a plusieurs années, Kenny refusera la demande d'Ibushi ... avant que celui-ci ne le défie par la force, le provoquant assez pour l'obliger à accepter.

S'en suivra, pourquoi pas, une véritable série de matches entre les deux à la hauteur des Okada vs. Omega de 2017, dont l'un d'entre eux pourrait même être le Main-Event du show Strong-Style Evolved en Californie.

#12 - Tetsuya Naito va battre Kazuchika Okada et finir sa "transformation".

Encore une autre prédiction facile : au sommet de sa popularité et de son talent, Naito n'a qu'une direction après Wrestle Kingdom 12 et c'est un long règne de champion poids-loud IWGP.

Quant à Okada, après un bref repos, ce coup dur l'aura changé. Il adoptera la même attitude qu'il aura montré çà et là, notamment lors du G1 Climax 27. Il deviendra condescendant et colérique sur le ring. L'Okada des grands jours mettra un certain temps à revenir, avant que le deuil de la perte de son titre de champion et d''Ace' ne s'estompe et se transforme en renaissance.