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Top 10 Storylines : (#6) L'implosion progressive des Mega-Powers
Le 03/02/2016
Durant le premier grand boom de l'Histoire de la WWF/E à l'apogée de son expansion nationale et internationale, le produit télévisuel qu'elle servait se basait sur des trames scénaristes très proches des codes des grands soap-opéras américains – installant le papier carbone du « sports entertainment » en devenir. Et aucun autre scénario présenté dans cette période fructueuse n'aura plus utiliser et exploiter à bon escient ces codes que celle de la saga triangulaire entre Randy Savage, Hulk Hogan et Miss Elizabeth.
Par opposition au machiavélisme de Ted DiBiase et par association à la réputation héroïque de son nouveau soutien (un peu trop égocentrique d'ailleurs) Hulk Hogan, 'Macho Man' Randy Savage était devenu « face » et nouveau favori du public le soir de WrestleMania IV, remportant avec tout cela le titre de champion du Monde de la WWF/E (à la place de DiBiase, l'élu initial pour cette tâche, en passant).
Utilisant cette belle soirée à la Trump Plaza comme point d'ancrage, le duo invincible des Mega-Powers était formé. Unissant l'hyper charismatique 'Hulkster' au supra-talentueux et excentrique Savage, toujours en compagnie de la belle et douce Elizabeth, cette association semblait imbattable, inarrêtable et inébranlable.
Munis d'une telle popularité, les Mega-Powers menaient ainsi le lancement du quatrième et dernier grand Pay-Per-View du « big four » de la programmation annuelle payante de l'empire de Vince McMahon, SummerSlam 1988 – premier du genre, attirant un excellent chiffre de 400 000 « PPV buys ».
Grands vainqueurs de l'alliance terrible des Mega-Bucks, entre le 'Million-Dollar Man' et André Le Géant de la Heenan Family, Hogan & Savage étaient à l'apogée de leur succès ensemble. Mais l'apogée passée, pouvait-il encore coexister longtemps ainsi ?
Enchaînant les succès en duo, le règne solo du 'Macho Man' était petit à petit mis sur le bas côté – mais avec cela la méfiance de Savage en Hogan (qui l'avait éliminé accidentellement du deuxième annuel Royal Rumble Match) grandissait. Il avait été un « bad guy » avant tant de réussite honnête, aussi savait-il quel double jeu Hogan pouvait peut-être lui jouer avant de lui piquer son trône … Puis, la méfiance laissa la place à la paranoïa et à une immense jalousie protectrice : suite à un Tag Match d'une grande intensité dont Liz' subit les dommages collatéraux, Hogan s'empressa d'abandonner Randy pour l'amener à l'infirmerie.
Furieux, Savage termina le combat avant de rejoindre son partenaire, le surprenant auprès de sa femme. Lui qui (pensait-il) voulait lui piquer sa ceinture, lui piquait même sa femme ! Victime d'un immense quiproquo, Hogan devint rapidement la victime d'un assaut violence d'un enflammé 'Macho Man'. L'amitié fragile et le partenariat tumultueux étaient définitivement brisés.
Comme l'Histoire l'a admirablement bien retenu, l'explosion finale des Mega-Powers eut lieu à WrestleMania V, un an après leur première association au même endroit. Là, Randy Savage faillit devant son challenger Hulk Hogan, lui octroyant son deuxième titre de champion du Monde de la WWF/E dans l'un des meilleurs matches de sa carrière – et un record de ventes de Pay-Per-Views, tenu intact jusqu'à WrestleMania XV.
Suite à cet arc narratif des plus massifs et dramatiques, Hogan resta fidèle à lui-même aussi bien à l'écran qu'en coulisses en amont du dernier grand succès de l'Hulkamania Era (WrestleMania VI et son grand « Title-for-Title » Match), et il faudra attendre WrestleMania VII pour revoir Liz' et Savage une nouvelle fois ensemble à l'écran.
Top 10 Storylines : (#7) Comédie hollywoodienne vs. « Rasslin' » de Memphis
Le 31/01/2016
Bien avant que Vince McMahon ne présente WrestleMania comme théâtre de l'Hulkamania, et que Jim Crockett ne lance Starrcade et ne produise la saga Ric Flair vs. Dusty Rhodes, c'est 'The King of Memphis' Jerry Lawler qui permit au catch américain de rejoindre la pop-culture mainstream et d'exploser comme jamais de récentes mémoires !
En 1982, près s'être vu refuser sa proposition par Vince McMahon Sr., le célèbre acteur comique hollywoodien Andy Kaufman entra en contact avec le territoire NWA de Memphis, mené par un jeune Jerry Lawler. Passionné de catch depuis tout petit, le comédien voulait à tout prix jouer les « heels » et en contrepartie, permettre au promoteur qui accepterait de le laisser faire de rentrer dans les petits papiers des grands médias et célébrités américains.
S'autoproclamant le « champion du Monde du catch mixte », Kaufman commença par provoquer les lutteurs et lutteuses de Memphis à distance. Ainsi, le soir où il vint à Memphis en personne pour continuer ses provocations, il rencontra un « roi » bien agacé : allant jusqu'à insulter les fans locaux devant lui, Kaufman subit deux Piledrivers servis par Lawler. Le début d'un des premiers « worked shoots » de l'Histoire du catch était alors perçu comme bien réel et aussi surprenant que choquant par les médias américains – la presse nationale était même plus qu'emballée !
La suite aura lieu sur l'un des talk-shows les plus connus et suivis de l'époque – Late Night With Letterman – où devait se réconcilier Lawler et Kaufman.
Ce soir-là, le premier était prêt à faire la paix avec l'arrogante star, arrivée sur le plateau avec minerve sur la nuque. Néanmoins, ce dernier ne semblait pas prêt à battre en retraite, accusant son agresseur et défenseur de Memphis de tous les mots, faisant mine de briser les codes du « kayfabe ».
Devant tant de provocations , le très cocasse Lawler en eut assez et concluant la dispute avec une gifle de la force de celle d'un ours !
Aussi brève fut-elle, cette storyline aura accompli bien plus dans la simplicité de ses plans : elle aura permis de commencer le partage entre Hollywood et le Monde du catch, jusque là très traditionnel et conservateur, et de montrer qu'un catcheur pouvait être lui aussi une star, aussi cool et drôle que son pendant mainstream tout en conservant sa crédibilité physique et sa légitimité d'athlète.
Billet d'humeur : Le retour de Lucha Underground, brève analyse
Le 28/01/2016
Hier soir, El Rey Network diffusait le "season premiere" de la deuxième nouvelle saison de Lucha Underground, accordée in extremis par demande populaire et quelques coupures budgétaires (notamment, cette saison comportera moitié moins d'épisodes que la saison une, à 39 épisodes), tant attendue par les fans internationaux. Un petit nombre seulement (puis un plus grand sur la version en espagnol d'UniMas) avait tenté l'aventure dès le début, avant d'être rejoint par des milliers de fanatiques, aussi passionnés que le public de "croyants" du "temple" de Boyle-Heights.
Lors du "season finale" dernier, Ultima Lucha, les directeurs créatifs de la petite-soeur américaine de l'AAA avaient plus enclenché de nouvelles "storylines" que conclu d'anciennes, laissant le "temple" devenir un "lieu beaucoup plus sombre", et ses personnages principaux changer radicalement. C'est ainsi qu'on y découvre la salle désormais culte en possession de Mil Muertes sur son trône de crânes, sa belle Catrina aux commandes des vestiaires et ses Disciples of Death. De son côté, Ian 'Vampiro' Hodgkinson sort tant bien que mal d'un hôpital psychiatrique où il a tenté de refreignier toute la violence qui s'était évadée de lui-même au moment d'Ultima Lucha. Résolu à se guérir (ou pas) pour retourner au "temple", c'est lui qui ouvre les hostilités de cette saison 2 en compagnie de son "partner in crime" Matt Striker, à la table des commentateurs. Tout comme Star Wars VII et ses parallèles à Star Wars IV, beaucoup de choses ont changé mais tout est resté le même ...
En conséquence, la présentation de cet épisode S02E01 était parfaitement adaptée : la lumière est plus ténue, donnant un aspect plus sombre et chlostrophobique à l'arène latine, et les angles de caméras adoptés sont pour la plupart assez différents de ceux utilisés traditionnellement pendant la saison 1, avec de nombreux "close-ups" pour renforcer le sentiment de malaise déjà décrit.
Si sur le ring, l'action respecte toujours la qualité standard attendue avec LU, le programme reste très similaire à l'épisode S01E01 : débutant par un face-à-face classique entre Fenix et King Cuerno (avec un changement de titre !) comme il l'avait terminé la saison dernière avec Johnny Mundo vs. Prince Puma, il s'est terminé avec un Intergender Match opposant le champion Mil Muertes à Ivelisse Velez (1/3 du trio inattendu, chouchou des fans, aux côtés de Son of Havoc et Angelico) tel le Sexy Star vs. Son of Havoc de la première saison.
En outre, ce "season premiere" ne se sera attardé que sur le devenir et les prémices des futurs développements de personnages déjà bien établis en saison 1 - de Mil Muertes et King Cuerno, aux valeureux Prince Puma et Pentagon Jr., en passant même par des aperçus de Sexy Star, Marty The Moth et Dario Cueto (ayant apparemment trouvé un moyen de contrôler son frère cannibale en dehors du "temple" en attendant d'y revenir). Histoire d'étancher la soif de ses téléspectateurs, avant de le convaincre de continuer l'aventure avec la présentation progressive de nouveaux héros ... "The Violence Continues !"
Top 10 Storylines : (#8) L'évolution de l'antéchrist du progrès, Jimmy Havoc
Le 27/01/2016
Dès l'institution de la petite promotion londonienne de « punk-rock strong-style wrestling » en 2012 par les comédiens Jim (Smallman), Jon (Bridley) & Glen (Joseph), Jimmy Havoc a été l'un des talents les plus réguliers de la PROGRESS Wrestling. Et au fur et à mesure que la compagnie agrandissait sa « fan-base » et sa réputation sur le circuit indépendant international, Havoc lui restait le même : connu pour ses performances spectaculaires dans des variétés de Death Matches, Havoc restait bloqué dans cette gimmick malgré son talent indéniable de lutteur pur.
Très apprécié par les fans britanniques et le trio dirigeant, Jimmy laissait cette frustration de côté, la repoussant en espérant de ne pas accroître sa rancœur grandissante.
Puis vint le bien nommé « Chapter 7 : Every Saint has a past. Every Sinner has a future » où il dût subir une défaite face à son ami de toujours et technicien hors-pair Zack Sabre Jr. Pour la première fois qu'on faisait confiance à son talent, il devait faire les faveurs à son ami « part-timer », entre deux de ses tournées fructueuses au Japon. Mais la révélation arriva après le match, lors d'un discours improvisé de l'arbitre spécial invité Nigel McGuinness (le prédécesseur de ZSJ dans la matière) : « Je te l'ai déjà dit : Jimmy, tu n'as pas besoin de faire du catch hardcore. Tu mérites d'être dans la classe des Zack Sabre Jr., c'est moi qui te le dit ». Et malgré tout cela, deux mois plus tard, à Chapter 8, il se retrouvait encore une fois dans un satané Death Match...
Dès lors, sa décision était prise – il allait forcer son destin, que ça plaise ou non aux fans et à ses foutus patrons !
Trois mois plus tard, sa frustration avait mûri et avec elle son plan pour outrepasser Jim, Jon & Glen : s'alliant à eux sur le ring pour faire face aux comportements violents et incontrôlables des jeunes London Riots, Havoc révélait au moment opportun son vrai visage pour se retourner contre Jim Smallman (l'annonceur et figure d'autorité « face ») et le démolir devant un public bouche-bée. Sa seconde naissance était accomplie. Il était viré mais loin d'être abattu : le 24 novembre 2013, pour Chapter 10, il attaque le tout-nouveau champion et chouchou, Mark Andrews, en compagnie des Riots, exigeant un match de championnat ici et maintenant – menaçant de brûler vif Mandrews autrement. Demande accordée, il devint ainsi le PROGRESS Champion pour les deux années à venir …
Sur son chemin, Havoc aura converti lutteurs et fans, menacé promoteurs et stars et régné sans partage d'une main de fer (adoptant un personnage sombre et gore, en parallèle à celui par exemple très occulte du duo hollandais Sumerian Death-Squad) sur une promotion qui aura finalement grandi à son image et obtenu le titre de « PWG Européenne ».
Vaincu en fin de parcours par la jeune flamboyante « break-out star » britannique de l'année 2015, Will Ospreay, à Chapter 20 pour conclure un tel parcours, Jimmy Havoc et son hégémonie cruelle aura créé des stars incontournables de la scène indépendante britannique et permis à la PROGRESS de passer au hall intimiste de The Garage à la salle électro-pop du Electric Ballroom (dont les places se vendent souvent plus vite que celles des shows PWG à Reseda), et de s'installer dans le top 3 des promotions reines du nouveau catch anglais.
Top 10 Storylines : (#9) « The Ashes of Chikara » ou l'essor du catch filmique
Le 24/01/2016
En 2013, alors que le boom discret du catch international (suivant la « pipebomb » révélatrice de CM Punk à la WWE deux ans auparavant, coïncidant avec une renaissance progressive de la NJPW et surtout une explosion d'Internet et des réseaux sociaux créant une nouvelle population de « smart » fans internationaux) s'installait peu à peu faisant doucement profiter le circuit indépendant, seule la Chikara Pro (une compagnie se réclamant d'un style Lucha Libre, plein de comédies et de personnages sortis de comic books d'antan, et fonctionnant par saisons ou cycles) n'arrivait pas à améliorer sa situation.
Toujours menée depuis 2002 par le génial Mike Quackenbush, elle trouva néanmoins une idée révolutionnaire pour attirer l'attention et organiser un « reboot » bien nécessaire en passant : en conclusion d'un Main-Event inachevé à Aniversario : Never Compromise, elle allait arrêter – comme forcée par une autorité extérieure – toute activité, de la plus spectaculaire et surprenante des manières de l'Histoire du catch.
Match ayant été annulé en cours, caméras forcées de s'éteindre et fans dispatchés hors de la salle contre leur bon vouloir par les membres de Condor Security, la Chikara sur ce scandale était vendu entièrement à une entreprise de l'ombre nommée Titor Conglomerate – une vente facilitée par les Vavasseurs, les précédentes figures d'autorité de la Chikara.
De là, commencèrent à faire surface de courtes vidéos scénarisées appelées « Ashes », révélant le début de la montée en puissance d'une troupe de résistants, menée par Icarus, un ancien « rudo » et co-Main-Eventer d'Aniversario : Never Compromise. En parallèle aux événements se passant dans la réalité (que ce soit sur les réseaux sociaux ou sur place, comme la manifestation à Philadelphie ou le show bénévole pour le sauvetage de la Chikara), la série révèle des relations entre les personnages de plus en plus complexes et dévoilent un scénario semblant se modeler aux aléas (toujours prévus) de la vie réelle.
Ainsi, tandis que sur les écrans les choses semblent s'éclaircir, les choses tournent mal derrière : des vestiges maléfiques de l'Histoire de la Chikara – du Gekido au BDK (Bruderschaft des Kreuzes), en passant par Dr. Cube et Jimmy Jacobs de la ROH – profitent du comas de la promotion pour se débarrasser de son héritage et de la résistance grandissante, s'en prenant aux jeunes et petites promotions sœurs « Wrestling Is » de la Chikara.
Des complications qui atteindront leur point culminant lors du deuxième annuel National Pro-Wrestling Day en février 2014, voyant une immense alliance de « rudos » historiques et de nouvelles factures s'ébranler face à l'union des « tecnicos » menée par un Icarus super-héroïque. Une dernière bataille qui annoncera la renaissance de la compagnie trois mois plus tard, avec You Only Live Twice, en conjonction avec la sortie d'une version filmique de « The Ashes of Chikara », mettant un terme à l'une des plus grandes storylines jamais écrite.
* Pour voir tous les épisodes de "Ashes", cliquez : > ICI < *
Back To The Past #1 : WWE Armageddon 2006
Le 20/01/2016
Bien le bonjour, et bienvenue pour le tout premier numéro de « Back To The Past » ! Dans cette nouvelle chronique sur The Alt, j'analyserais un ancien Pay-Per-View de votre choix (chaque mois, vous pourrez élire au choix l'un de deux PPVs proposés sur ask.fm/Rollins_Thefuture), à la fois dans son déroulé match-par-match et dans son importance contextuelle.
A propos du PPV …
Ce mois-ci, nous jetterons un œil sur WWE Armageddon 2006, du 17 Décembre 2006 au Richmond Coliseum de Richmond dans l'état de Virginie. Il s'agit du dernier PPV de l'année à la WWE et ce, depuis 1999 et jusqu'en 2008 (à noter, l'exception de l'année 2001, en conséquence des attentas du 11 Septembre). Réalisant 239 000 ventes de PPVs, soit près de 100 000 de moins que l'édition précédente, ce deuxième show annuel exclusif au roster de WWE SmackDown ! en plein cœur du « Brand Split » n'a, sur place, attiré que 8 200 fans dans une salle de 12 000.
Voici les résultats très brefs du PPV :
- Kane b. MVP (Inferno Match)
- Kendrick & London (c) b. Taylor & Regal, Hardy Boyz et MNM (4-Way Ladder Match) (WWE Tag Team Championship)
- The Boogeyman b. The Miz
- Chris Benoit (c) b. MVP (US Championship)
- Gregory Helms (c) b. Jimmy Wang-Yang (Cruiserweight Championship)
- The Undertaker b. Mr. Kennedy (Last Ride Match)
- Batista & John Cena b. King Booker & Finlay
Sans grande anticipation donc de la part du public, voyons désormais si la soirée a su au moins relever le niveau escompté:
Le Match-par-Match
Ce dernier événement annuel s'ouvre par un rare Inferno Match, opposant MVP au 'Big Red Monster' Kane. Mais rappelons tout d'abord ce qui nous a mené à ce match : quelques mois auparavant, MVP était la nouvelle recrue arrogante la « mieux payée de l'Histoire » de SmackDown ! et était en quête de défis. Vainqueur de tous ses adversaires jusqu’à ce que Theodore Long, le manager général de l'époque, ne lui oppose le terrifiant Kane (jusque là appartenant à WWE RAW). Lors de leur premier match, MVP avait jugé bon de s'enfuir, après un sale coup donné sur Kane. S'en suivit plusieurs matchs dont un Steel Cage match, ou encore un Street Fight Match tout deux remportés in extremis par Montel Vontavious Porter. A l'occasion d'Armageddon, Kane a donc eu l'opportunité de se venger durant son ancien « gimmick » match de prédilection : un Inferno Match.
Parlons maintenant du match en lui même : en somme, c'était un match plutôt moyen, voire même médiocre. Cependant, le concept de l'Inferno Match apportait un certain côté divertissant et spectaculaire à l'affrontement. Car il faut dire que ça faisait 7 ans qu'on avait pas vu de tel match à la WWE. La fin de match était très impressionnante voyant Kane placer lentement MVP contre le tablier du ring avant que ce dernier ne s'enflamme au niveau du dos et du postérieur. Avec cela, 'The Big Red Monster' est donc ressorti vainqueur de cette bataille et mit un terme à sa rivalité face à MVP lequel s'en ira faire face au champion des États-Unis Chris Benoit, sur la route vers WrestleMania 23.
Le match suivant comptant pour le championnat par équipe de la WWE devait à la base simplement opposer l'équipe championne, Brian Kendrick & Paul London, à l'alliance britannique de Dave Taylor et William Regal. Theodore Long en a décidé autrement juste avant le début du match, annonçant que ce match allait maintenant être un match de l'échelle et qu'il y rajoutait deux équipes : The Hardy Boyz et MNM (Johnny Nitro & Joey Mercury).
Cela nous offre donc une très belle affiche. Et le match était largement à la hauteur. Il n'y avait aucun temps mort et les quatre équipes se complétaient parfaitement – chacune ayant son rôle à jouer. Et nous avons eu l'occasion de voir de très belles choses, notamment les suplex destructrices de William Regal, les acrobaties et les séquences très rapides avec Paul London et Brian Kendrick ou encore les prises avec les échelles des Hardys. Tout cela pour nous donner un match excellent. De plus, le combat était assez brutal où les athlètes ont enchaîné les grosses prises sans arrêt. Après un affrontement épique, l'équipe championne a réussi à conserver son titre dans ce qui a été incontestablement le match de la soirée.
Nous pouvons aussi souligner la réelle blessure de Joey Mercury durant ce match : il a été victime d'un coup d'échelle qui était revenue comme une catapulte dans son visage. En conséquence, Mercury a subi de sérieuses blessures au visage, un nez cassé et des lacérations autour de son œil. Il a très rapidement quitté le ring et a été emmené d'urgence à l’hôpital, laissant derrière lui une marre de sang effrayante à l'extérieur du ring. Heureusement pour lui, sa blessure aura été de courte durée puisqu'il combattra 1 mois plus tard aux côtés de son partenaire Johnny Nitro face aux Hardys au Royal Rumble 2007.
Il n'y a rien de bien intéressant à dire sur The Boogeyman vs. The Miz puisqu'il a duré moins de 3 minutes. Juste un « squash », sans grand intérêt, en faveur du toujours invaincu Boogeyman.
La donne change ensuite, avec un match pour le championnat des États-Unis. Mais, rappelons juste avant la « storyline » qui oppose les deux combattants : lors des Survivor Series 2006, Chris Benoît et Chavo Guerrero s'affrontaient déjà pour le titre US. Pendant ce match, Chris Benoît poussa accidentellement Vickie Guerrero qui se tenait debout sur le tablier du ring. Elle se blessa au cou à cause de cette chute. Chavo Guerrero cherchait donc à se venger et par la même occasion remporter le titre US, à l'occasion d'Armageddon 2006.
Le match en soi était plutôt agréable à regarder. Quoi qu'on pouvait s'en douter rien qu'en voyant l'affiche. Le catch très agressif de Benoît rendait le match très intense. Quant à lui, Chavo Guerrero a livré une belle prestation. On peut noter un très grande preuve de la force de Benoît, ce dernier effectuant pas moins de huit German Suplex sans relâcher son adversaire. C'était un bon match en somme. Chris Benoît s'en sort donc vainqueur d'un final plutôt controversé, conservant ainsi son titre US.
Deux semaines avant le PPV, Jimmy Wang Yang avait réussi à river les épaules du champion poids-moyen, Gregory Helms, dans un match à plusieurs lui permettant de s'octroyer le droit d'affronter l'ex-Hurricane lors d'Armageddon.
La rencontre en question était plutôt bonne elle aussi – relevant encore une fois, la force de l'« undercard » de SmackDown ! à l'époque. A vrai dire, je m'attendais à moins de ce match et à un temps d'exposition moins important. Cela n'a pas été le cas puisque le match a presque été aussi long que le précédent. On peut reprocher à ce match une sorte de faux rythme qui était assez présent durant l'affrontement. Les deux lutteurs nous auront montré de belles choses, et l'affrontement était quand même assez brutal, comme en peut témoigner la bouche en sang de Gregory Helms à la fin. Ce dernier remporte d'ailleurs la victoire, conservant donc sa ceinture et son règne record.
Cela faisait des mois qu'une violente rivalité durait entre The Undertaker et le prometteur Mr. Kennedy. Suite à une première victoire par DQ à No Mercy, Mr. Kennedy avait remporté un First Blood Match face à l'Undertaker, lors des Survivor Series, non sans l'aide de son allié éphémère MVP. Le chapitre final de leur rivalité se terminait donc avec Armageddon 2006 dans un Last Ride Match (seulement le deuxième match de ce type dans l'Histoire de la WWE). Le but du match, rappelons-le étant de placer son adversaire dans un corbillard et de conduire cette voiture à l'extérieur de la salle.
Ce match est, selon moi, le deuxième meilleur affrontement de la soirée. Car ce fut en effet une belle bataille que nous ont livrés le 'Deadman' et Mr. Kennedy, physique et très divertissante. Qui plus est, je trouve même très intéressant le « booking » : Mr. Kennedy aura quand même largement tenu tête au 'Phenom' en le plaçant trois fois dans le corbillard et en le lançant du haut du décor. Cela aura entraîné une chute très effrayante de l'Undertaker. Mais malgré tous ces coups durs, ce dernier est ressorti vainqueur. Mr. Kennedy aura donc été très crédible dans ce match (le préparant ainsi pour ce match de championnat du Monde poids-lourd face à Batista au Royal Rumble 2007), et la résistance de l'Undertaker aura prouvé encore une fois qu'il est un des meilleurs à la WWE, en amont de sa première victoire au Royal Rumble Match le mois suivant.
Enfin, avant de parler du Main Event, rappelons-en les tenants et les aboutissants : le mois précédent, lors des Survivor Series 2006, Batista avait battu King Booker pour le titre mondial, croyant mettre un terme à sa guerre contre The King's Court suivant son grand retour à The Great American Bash 2006. Quelques semaines plus tard, Theodore Long avait organisé un Triple Threat Match à SmackDown ! entre Batista, Finlay et King Booker – le champion avait là encore conservé sa ceinture. Mais les deux challengers voulant toujours sa peau, le General Manager avait donc organisé un match par équipe pour Armageddon dans lequel Batista pouvait prendre le partenaire de son choix : à la surprise générale, il avait choisi l'actuel champion de la WWE, leader du roster « rouge », John Cena.
Parlons du match à présent : en terme de rapport qualité/affiche, on peut dire qu'il s'agit du pire match de la soirée. Tant il faut dire que ce match fut clairement mauvais. Il était même soporifique, pas développé et très médiocre. Il s'agissait juste d'un mauvais Tag Team Match comme on aurait pu en voir à RAW ou de SmackDown !. La moitié des prises étaient "botchées" et la fin complètement bâclée. Au vue de l'affiche, on pouvait avoir quelque chose de bon, mais ça n'a pas été du tout le cas. En somme, un match à oublier et un Main-Event décevant pour un tel Pay-Per-View.
Conclusions
Armageddon 2006 était au final un bon PPV dans l'ensemble, contre-balançant de très bonnes choses (le Ladder Match, les matches de championnats solos et le Last Ride Match) avec des moins bonnes (le squash de The Miz et le Main-Event). Malheureusement, le dernier match laisse un goût très amer, concluant ce show sur une mauvaise impression inadéquate. De quoi laisser à désirer (tout comme New Year's Revolution 2007, du côté de RAW, quelques semaines plus tard) pour un Royal Rumble 2007 qui se révélera comme un excellent prélude à WrestleMania 23.
Voilà, c'est tout pour ce premier opus de « Back To The Past » ! On se retrouve donc le mois prochain sur The Alt pour une nouvelle analyse d'un Pay-Per-View de votre choix. D'ici là, portez vous bien et à la prochaine !
Top 10 Storylines : (#10) 'The Cerebral Assassin' prend de force la place de 'Stone Cold' au sommet
Le 20/01/2016
Introduction : L'importance des "storylines"
Le catch, c'est avant tout ce que l'on retrouve sur un ring entre des cordes, dans le cadre de performances sportives volontairement violentes et spectaculaires. Mais le catch, qu'il soit à la sauce « soap-opéra » occidental, traditionnelle mexicaine ou épique voire mythologique au Japon, c'est aussi un art, faisant réagir nos sens les plus proches de l'âme, nos émotions par le biais de contextes réels mais majoritairement par celui de notre imagination, collective et individuelle. C'est par la narration d'histoires, simples ou complexes, longues ou brèves, aux personnages et « gimmicks » plus ou moins fournis, qui nous permet d'exprimer un tel engagement et une telle passion pour cet art physique en temps réel si mal compris.
Dans le jargon, ces histoires et scénarios justifiant les diverses rivalités « kayfabe » ou « feuds » sont dénommés (comme au cinéma ou dans la littérature) des « storylines ».
Établies progressivement et de plus en plus théâtrales et complexes depuis la naissance du « kayfabe » avec le Gold Dust Trio et le début prometteur de l'ère télévisuelle, ces « storylines » ont explosés au grand jour dès le boom du « sports-entertainment » prôné par les McMahons dans les années 1980s et se sont déportés ensuite majoritairement en Occident, restant primordiales sur les écrans de la WWF/E.
Désormais en 2016, dans une ère de boom discret où règnent antagonismes réels et fictifs sur les réseaux sociaux, vraies et fausses rumeurs sur Internet, il est peut-être temps d'examiner un classement des 10 plus grandes storylines jamais écrites et diffusés des années 1980s à nos jours !
Mais avant de découvrir la #10, soyons clair sur ce que nous allons mettre de côté (les citant pour leurs mérites, de la même occasion) :
Variantes non-prises en compte ou Mentions Notables :
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Rivalités classiques ou « feuds » : Kazuchika Okada vs. Hiroshi Tanahashi (NJPW, 2012-...) / Kenta Kobashi vs. Mitsuharu Misawa (AJPW & Pro-Wrestling NOAH, 1997-2003) / Sabu vs. Taz (ECW, 1996-1998) / Ricky Steamboat vs. Ric Flair (WCW, Chi-Town Rumble-WrestleWar '89) / etc …
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Scénarios improvisés : Steve Austin vs. Vince McMahon (WWF/E, 1997-1999) / « The Summer of Punk » version WWE (WWE, RAW 27/06/2011-Survivor Series 2011) / Kurt Angle vs. Samoa Joe (TNA, iMPACT ! 19/10/2006-Lockdown 2008) / etc …
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Réactions scénarisées de fait(s) réel(s) : La montée d'ultra-popularité de Daniel Bryan (WWE, SummerSlam 2013-WrestleMania xXx) / Matt Hardy vs. Edge & Lita (WWE, 07/2005-WWE RAW Homecoming) / etc …
Quelques Mentions Honorables :
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Bobby Roode vs. James Storm (2011-2012, TNA)
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The Rock vs. Mankind (1998-1999, WWF/E)
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Hulk Hogan vs. André Le Géant (1987-1988, WWF/E)
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TNA Bound For Glory 2015 & World Title Series (2015-2016, TNA)
Billet d'humeur : NJPW-TNA, un même parcours en dents de scie mais deux cas différents
Le 18/01/2016
* Ce "billet d'humeur" provient d'une réponse postée sur Ask, en réaction à la remarque "La TNA est actuellement dans une situation qu'a connue la NJPW. Une perte de vitesse pour mieux renaître." *
Je ne sais pas de qui c'est, mais voici mon opinion : y'a un peu de vrai, mais c'est une déclaration un peu trop facile.
La TNA avait de 2005 à 2008-2009 (puis un petit regain en 2011-2012) un "buzz" autour d'elle, réalisant de belles audiences pour une compagnie #2 des USA loin des capacités du distant #1 qu'est et restera (en tout cas, dans l'état actuel des choses) la WWE.
La NJPW de son côté a eu quelques concurrents/alliés comme l'AJPW ou la NOAH mais a toujours su être au-dessus du lot sur son territoire Pacifique, avec plusieurs booms sérieux - en particulier celui au début & milieu des années 1990s, alignement 4-5 Tokyo Dome Shows sold-out chaque année (contre un rempli à moitié tous les ans aujourd'hui).
Tout comme la TNA avec le régime Hogan-Bischoff-Prichard qui a eu quelques bons côtés mais beaucoup de mauvais dont certains qui ont encore des conséquences aujourd'hui, la NJPW a eu des grosses difficultés au début des années 2000s avec l'essoufflement de l'administration Inoki qui commençait à faire n'importe quoi (jusqu'à endommager sa propre compagnie en la quittant, avec l'affaire de l'IWGP 3rd Belt et de la IGF) avant de passer d'un propriétaire (Yuke's) à un autre (Bushiroad), tandis que le tandem créatif de Gedo & Jado s'installait et progressivement structurait le roster jusqu'à donner ce qui était encore valable avant WK10.
Néanmoins, si la NJPW a réussi sa renaissance créative - avec de vraies nouvelles top-stars, connues désormais à l'internationale grâce à Internet et à des partenariats internationaux très utiles et bien exploités - devenant la seule promotion de catch nippone vraiment profitable et #1 dans un maximum de domaines, la TNA n'en est pas du tout là et n'est pas encore prêt de retrouver ses gloires d'antan.
Elle arrive tout juste à survivre sur son territoire (quittant les 1 Millions d'audience moyenne de Spike pour les 250 000 de DestAm et Pop TV ...), tout en entretenant ses bons contrats TV internationaux (UK et Inde, en priorité, qui lui rapportent pas mal). Et contrairement aussi à la New-Japan, elle n'a pas de réel "businness plan" économique et créatif long-terme (ni les ressources et la réputation qu'avaient accumulés la NJPW) pour permettre une pareille renaissance.
Donc, une telle remarque, c'est joliement dit et c'est beau sur le papier, mais en soi, c'est loin de refléter la vérité bien moins simple et claire.