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NJPW WrestleKingdom 11 ... et après ?

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  • Le 14/01/2017
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Comme chacun le sait maintenant, la deuxième compagnie de catch au monde et la promotion-reine au Japon, la NJPW, a tenu son plus grand show de l'année Wrestle Kingdom 11, au Tokyo Dome, le 4 janvier dernier. Certes moins fourni, moins riche et peut-être moins "parfait" dirait certains que WrestleKingdom 9, cette onzième opus a été sans doute le plus événementiel. Après la reconstruction post-Inoki en 2006-2011 et la renaissance en 2012-2016, la New-Japan est entrée dans une nouvelle étape de son histoire, peut-être celle qui l'amènera vers une ère nouvelle. Réactions sur les grands développements de cet événement, ce qu'il implique et réflexions sur les débouchés possibles.

https://68.media.tumblr.com/7e37943637ac0d47dec662afbd3d6917/tumblr_oj9bxw3wUV1qj1jhno7_r1_1280.jpgAvant de partir dans le vif du sujet, tâchons de décharger le bref ressenti qu'il me reste concernant certains aspects mineurs de WK11 (et sans m'étendre sur le fameux 6-Stars Main-Event que j'ai déjà couvert sur ask.fm/Felixtaker) :

- La NJPW affirme que 26.192 japonais étaient présents dans l'enceinte du Tokyo Dome. Suis-je le seul qui, après avoir vu l'événement et les photos prises durant celui-ci, pensent que ce chiffre est largement sous-estimé ? 35.000 au moins semblerait plus correct, de mon point de vue. La NJPW serait-elle véritablement une WWE (qui a tendance à en rajouter niveau chiffres) inversée, là aussi ?

- Tiger Mask W vs. Tiger The Dark marque le début de l'érosion pour le personnage cross-animé de Tiger Mask W. ACH vaut mieux que ça et il est temps que Kota Ibushi et la NJPW trouvent un arrangement pour que ce dernier revienne en tant que tel !

- Cody Rhodes pourrait-il la réponse à l'avenir du Bullet Club ? Le groupe s'effrite : son leader américain, Adam Cole, est en patrance pour la WWE et son leader japonais, Kenny Omega, deviendra comme AJ Styles à la fin de son séjour à la NJPW - un "top-heel" respectée et appréciée par les fans. Rhodes est l'ancien de la WWE, le fils de 'The American Dream'. Sous son commandement, un demi-Bullet Club (en assumant qu'une partie, notamment les Young Bucks se rallient à un Kenny Omega évincé du trône) pourrait vivre encore quelques temps en tant que fonction "gaijin heel" forte. Pourquoi pas aidé par les américains Killer Elite Squad, une fois le Suzuki-Gun dissous ?

- Match déchainé pour l'IWGP Junior Heavyweight Championship et belle première grande victoire pour Hiromu Takahashi. Il l'avait bien mérité après cet accueil retentissant lors de son retour officiel, et surtout suite à ses performances exemplaires en tant que Kamaitachi face à Dragon Lee en 2015-2016. Cependant, j'espère que KUSHIDA ne partira pas si vite chez les Heavyweights comme tel est son souhait. Une grande rivalité est née au Tokyo Dome, elle ne peut s'achever aussi vite. Elle peut permettre de faire naître une division resplandissante pour les années à venir (surtout en comptant, en soutien, Ryusuke Taguchi, Bushi, Will Ospreay, Ricochet, Dave Finlay, Dragon Lee et maintenant ceux du Suzuki-Gun, Yoshinobu Kanemaru, Taichi, El Desperado et TAKA).

- "Il l'a finalement eu, sa grande victoire !" s'exclamait Steve Corino (bien au-dessus de Kevin Kelly aux commentaires cela dit, comme d'habitude) lors de la victoire d'Hirooki Goto face à Katsuyori Shibata. Malheureusement, il a tort. Goto va peut-être s'épanouir dans le ring si il suit le même chemin que Shibata, avec le championnat NEVER Openweight. Néanmoins, il reste le même Goto, ayant juste battu une nouvelle fois son ami Shibata, le délaissant d'un titre pour lui permettre d'escalader un nouvel échelon. Il en faudra plus pour que ça change pour Goto et qu'il est une première "grande victoire".

- Le décor en forme d'oeil était un magnifique hommage au succès et à la popularité de Tetsuya Naito cette année. Après des années passées à regretter son traitement de la part de la compagnie, Naito doit être aux anges. (On reviendra sur son cas dans un instant)

- En parlant de décor et d'entrée spectaculaire, ça l'était moins pour Kenny Omega - l'autre star de la soirée - par contre. Si le petit film d'introduction, reprenant le début du premier Terminator, était adéquat et bien réalisé, sa démarche dans le Tokyo Dome avec son masque et son fusil à pompe en plastique était presque gênant. Un contraste décévant ...

Naito vs. Tanahashi, la meilleure histoire racontée sur un ring

https://68.media.tumblr.com/73dc5ccee4e0c09430647746cec3d2e8/tumblr_oj9bxw3wUV1qj1jhno1_1280.jpgLe site Voices of Wrestling avait statué que les quatre derniers matches pouvaient être désignés comme suit : The Sprint (Takahashi vs. KUSHIDA), The Fight (Goto vs. Shibata II), The Story (Naito vs. Tanahashi) et The Spectacle (Okada vs. Omega). Désignations très correctes, la plus révélatrice d'entre elles était selon moi "The Story" : Naito vs. Tanahashi n'est programmé que depuis Power Struggle 2016, et pourtant, quels enjeux (en plus de l'IWGP Inter-Continental Championship), quel passé et quelle histoire rentraient en compte dans ce match !

L'histoire d'un Tetsuya Naito, le protégé et successeur annoncé d'un Tanahashi pas prêt de raccrocher les bottes. Du "main-event push" raté et rejeté par les fans à l'horizon de WrestleKingdom 8. Celle de son renvoi au Mexique, là où il avait été victime de racisme au début de sa carrière (période à laquelle il fait référence par son geste de l'oeil ouvert). Celle de son retour en 2015, avec une nouvelle attitude inspirée de ses amis Los Ingobernables de la CMLL. Naito, comme Shinsuke Nakamura quelques années auparavant, avait enfin trouvé la parade qui pourrait changer sa destinée, la replacer sous son contrôle et avec les fans en sa faveur. Désinvolte, à contre-courant, anti-conformiste et virulent face au président Takaaki Kidani (à l'image d'un autre rebelle, CM Punk), l'insupportable Naito avait tué la petite star modèle de jadis - à la Miley Cirus diraient certains. Heureux de la transformation, les fans l'ont soutenu comme jamais, d'autant plus après le départ de Nakamura, l'amenant à succès sur succès en 2016.

Ce match était aussi l'histoire d'Hiroshi Tanahashi. Celle de sa "mort" prochaine : après une année 2016 parcemenée de blessures et d'absences, pour la première fois, on parlait pour la première fois d'une retraite prochaine pour Tanahashi. 'The Ace', qui plus est remplacé officiellement par Kazuchika Okada depuis WK10, n'est plus indispensable. La NJPW et son trône ne sont plus à lui : elle est à l'arrogance dorée d'Okada, à la folie conquérante d'Omega et à l'excentrisme "tranquilo" de son ancien padawan, Naito. Une telle complexité a été racontée en l'espace d'un excellent match, d'une victoire solide du champion et de sa sortie de route surprenante, mais volontaire et réussie : vainqueur, avec son regard toujours plein de charisme (comme lors de son entrée, presque similaire à celle de 'Stone Cold' Steve Austin le soir des Survivor Series 1996, le regard porté droit sur la caméra) il a rejeté l'espace d'une seconde ses principes de rebelle pour saluer son adversaire et ex-modèle. Si simple, si chargé de sens à la fois.

Direction les Amériques pour la NJPW !

Kenny omega new japanNéanmoins, d'aucuns pourraient parler de WK11 sans évoquer les retombés de Kenny Omega vs. Kazuchika Okada ! Celui-ci impliquait le futur de la compagnie, et l'orientation de sa nouvelle politique d'expansion internationale face aux multiples assauts de la WWE : d'abord, après ses talents - la NJPW a depuis janvier 2017 instauré des contrats multi-années pour ses stars pour contrer les "pillages" ou "exodes" - ensuite, après son terrain - en réponse, la NJPW compte tenir ses propres shows (sans collaboration de la Ring of Honor, comme à l'époque de l'Invasion Attack Tour de 2011) en ouverture du G1 Climax Tournament. Devant de telles problématiques, il était important pour elle de désigner celui qui serait le leader de ce futur : Okada, la star qu'elle a construite pour en faire son nouveau visage sur son terrain, ou Omega, le "gaijin" pro-Japon mais prêt à révolutionner le milieu du catch en aidant la NJPW à se faire une place en Occident ?

Le 4 janvier dernier, ce fut la position d'Okada qui fut solidifié mais rien n'est dit pour Omega. "La NJPW serait stupide de ne pas programmer Omega vs. Okada II pour DOMINION et de remettre le titre à Omega, juste avant les G1 Special aux USA", déclarait le réputé Dave Meltzer lors de l'un de ses récents podcasts. Déçu mais ainsi défait, les 6 étoiles et la nouvelle notoriété qui va avec en poche, Kenny Omega semble finalement un bien meilleure posture pour faire un grand retour et concilier tout le monde : aussi bien les occidentaux qui n'attendent que de le voir au sommet, que ce soit à la NJPW ou ailleurs ; que les nippons qui le respectent plus que jamais et ont hâte de voir la grande revanche face à Okada et d'honorer le vainqueur, quel qu'il soit. Comme le rappelle Naito, il ne faudrait pas sacrifier l'un pour l'autre - la domination nationale pour l'expansion réussie en Occident : "La compagnie veut s'étendre, très bien, c'est ce que nous ferons. Je comprends pourquoi il nous faut nous emparer du marché international. Mais, tranquilo, quoi ! L'entreprise veut devenir internationale, donc cela veut dire qu'il n'y a plus rien à faire au niveau national, que sa souveraineté ici est absolue ? Non, la compagnie n'a même pas pu faire salle comble au Tokyo Dome cette année".

Suzuki-Gun, un atout adéquat pour faire une petite pause

Minoru suzuki ichibanEn attendant, la NJPW a des choix à faire pour que tout cela se passe pour le mieux, et elle semble avoir fait les bons. Suite au rachat de la Pro-Wrestling NOAH (compagnie alliée qu'elle avait fini par gérer elle-même) par un tiers, elle a dû rappeler ses talents postées là-bas lors de New-Year Dash! le lendemain de WK11 - à savoir l'ensemble du Suzuki-Gun. Envahisseurs ultra-dominants pendant deux ans à la NOAH, la bande à Minoru Suzuki est revenue revigorée à la New-Japan pour démolir CHAOS et son champion Okada.

A près de 50 ans, le fondateur de Pancrase Wrestling (la promotion-mère du MMA) est toujours aussi charismatique et talentueux sur le ring. Jamais détenteur du titre d'IWGP Heavyweight Champion, il est le candidat idéal pour détrôner temporairement ce cher Okada. Avec Omega partie pour quelques temps (et surtout un peu de repos et de réflexion), avec le reste de son Bullet Club, la place est libre pour SZK-GN d'apporter de nouveaux scénarios aux shows de la NJPW.

Une fois Okada vaincu, celui-ci pourra prendre lui aussi du repos afin de revenir en vengeur héroïque et ré-affirmer sa position de leader du roster. Et en attendant, Minoru Suzuki et son "armée" pourront s'attaquer à Katsuyori Shibata, à Los Ingobernables de Japon de Tetsuya Naito et d'autres. Une petite pause agréable pour préparer le moyen-terme au mieux !

Fantasy Booking : Vers WrestleKingdom 12

Suzuki vs okada

Avec tous ses projets en cours ou à venir, voilà à quoi pourrait au mieux ressembler la partie supérieure de la carte du prochain WrestleKingdom :

IWGP Heavyweight Championship - Kazuchika Okada vs. Katsuyori Shibata

IWGP Inter-Continental Championship - Kota Ibushi vs. Kenny Omega

(NEVER Openweight Championship ?) Hiroshi Tanahashi vs. Hirooki Goto

"SZK-GN vs. LIJ" - Minoru Suzuki vs. Tetsuya Naito

La fin de la rédemption et de la reconquête de son destin pour Shibata face à, toujours dans la même rengaine, la consolidation du statut de nouevau 'Ace' pour Okada au sein de la division poids-lourd. Le "dream match", symbole d'une nouvelle ère réussie pour la NJPW, entre les deux anciens patrenaires et adversaires voulant chacun rendre le monde du catch meilleur : Kenny Omega et Kota Ibushi. Le dernier "hourra" pour Tanahashi ou la dernière chance pour Goto ? Et la confrontation des "anti-establishments" dans une guerre des styles et une guerre des gangs - le dernier grand match pour la carrière de Minoru Suzuki ?

Quid de WrestleKingdom 13 ? Pourquoi pas vers un Okada vs. Tanahashi, pour une toute dernière fois ?

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