ROH

SummerSlam Week-End : Avis sur ce gros week-end estival de catch

Plus encore que l'an dernier, lorsque la WWE débutait sa relation annuelle estivale avec le Barclays Center de Brooklyn, New-York City et ainsi lançait ce qui pourrait devenir une nouvelle tradition, ce SummerSlam Week-End a été le théâtre de pléthores de shows de catch, tous assez attendus par les fans du monde entier. En dehors de l'éponyme édition 2016 du "Biggest Event of the Summer", une poignée de shows indépendants en ont profité pour graviter autour du grand événement de la WWE - qu'il soit sur place ou (à emporter !) diffusé en direct pour chacun.

Tel un deuxième WrestleMania Week-End en moins de 6 mois, NXT s'est payé un nouveau "Special Event" au Barclays Center, et l'EVOLVE s'y est discrètement greffé dans les alentours pour deux shows excessivement importants. Quant au reste, la NJPW a envoyé ses talents poids-lourds à Las Vegas pour un nouveau Pay-Per-View de la Ring of Honor, laissant ses catcheurs Juniors se disputer la finale de la Super J-Cup 2016 au Japon. 5 shows très différents à bien des égards, sur lesquels The Alt va se pencher et vous en dire des nouvelles !

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Les 10 meilleurs "faces" et "heels" de l'Histoire du catch

http://cdn.bleacherreport.net/images_root/images/photos/001/494/820/cenarah_crop_650x440.jpg?1324338666 A l'AccorHotels Arena de Paris Bercy ce vendredi, curieuses étaient les réactions d'un public surprenant à l'égard des catcheurs présents ce soir-là. Surtout à une époque où le plus détesté et rejetté du roster est un héros, le champion du monde incontesté et bourreau de la tyrannique Authority que se veut être Roman Reigns. A se demander ce qui fait un vrai bon "babyface" et un excellent "heel". Et à cette interrogation rejoint l'envie naturelle de classer les meilleurs exemples possibles de ces notions, pour mieux les illustrer et donc les comprendre. L'idée m'est donc venu d'établir les plus précis et légitimes Top 10 des meilleurs "heels" et Top 10 des meilleurs "faces", à ma modeste connaissance.

Attention ! Ici ne seront donc pas retenus ceux qui ont simplement été immensément populaires en dépit du reste, à l'instar de Daniel Bryan en 2014, ou ceux qui ont réussi à inspirer les envies les plus meurtrières, tel Larry Zbysko quand il trahit Bruno Sammartino. Aussi, seront écartés les "tweeners", autant ceux aux tendances de "heel" (eg. Brock Lesnar post-SummerSlam 2014) que les autres, plus "faces" (eg. 'Stone Cold' Steve Austin post-WrestleMania 13) qui incarnent la plus réelle et nuancée des options, mais ne sont, ipso facto, pas des exemples concrets à considérer dans un alignement "kayfabe" standard. Dans ces deux classements ne seront compilés que ceux qui, en adéquation avec le "booking" idéal (lequel, suivant les désidératas du public touché), ont su être assez héroïque, touchant et appréciable - dans le cas des "babyfaces" - ou assez détestable, cruel et manipulateur - dans le cas des "heels" - pour exorter l'émotion voulue à leur public.

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Top 10 Storylines : (#3) « The Summer of Punk » ou la deuxième naissance de CM Punk

En juin-juillet 2011, CM Punk a choqué le Monde du catch, secouant indirectement ses fondations et réveillant un engouement oublié de la part de nombreux fans à travers le Monde. Ce « Summer of Punk » improvisé n'était pourtant pas le premier : en juin 2005, en amont de son départ pour la WWE, un plan scénaristique ancré dans un contexte réel similaire s'était déroulé.

 

Concoctée par Punk et Gabe Sapolzsky (le grand manitou de la Ring of Honor) suite à l'annonce de la signature du premier à la WWE, cette storyline bien ficelée s'étendra sur tout l'été à compter de l'événement Death Before Dishonor III. Là, 'The Second-City Saint' y défait le champion du Monde de la ROH, Austin Aries, au terme d'un combat dantesque. Croyant assisté au dernier match de CM Punk sur un ring indépendant, les fans sont en émoi devant une telle victoire et attendent un discours de l'éloquent nouveau champion. Cette diatribe restera dans leurs mémoires à jamais : mettant en avant son gain, et l'objet qu'il détient désormais, Punk enchaîne métaphorisant sur le fait qu'il est en fait en train de trahir les fans l'écoutant avec passion. Il affirme les détester depuis le début, jusqu'à les avoir duper pour les forcer à réclamer la chance qu'il a eu ce soir-là de devenir enfin champion. Il déclare qu'il compte bien repartir avec l'honneur-même de la Ring of Honor (symbolisé par la dite ceinture) et, en chemin, prouvé à tous qu'il est bien meilleur que Low-Ki, AJ Styles et surtout son ex-grand rival Samoa Joe.

 

 

http://www.wrestlingwithpopculture.com/wp-content/uploads/2012/10/Punk18.jpgPrenant leur source dans cette promo légendaire suivront trois mois exceptionnellement bien scénarisés. Handicapée par l'absence de Bryan Danielson et Low-Ki (respectivement en tournée en Europe et au Japon) et les prochains départs définitifs de Samoa Joe ou encore AJ Styles, la promotion indépendante en vogue profitera de cette storyline pour installer James Gibson (aka Jamie Noble, anciennement de la WCW et de la WWE) comme le « top-babyface », défenseur « redneck » de l'honneur de la compagnie. Durant des semaines, il n'aura de cesse – en compagnie de Joe ou encore Mick Foley – de tenter de stopper l'impitoyable traître. Ce traître qui, bien que réticent à l'écran, mettra en valeur une poignée de jeunes lutteurs à l'avenir radieux – de Jay Lethal à Roderick Strong.

 

Finalement, il faudra attendre la veille du départ définitif du champion, pour le voir concéder son titre au terme d'un 4-Corners Survival Match marathon, face à Samoa Joe, le revenant ennemi juré Christopher Daniels et le résistant James Gibson. Une bataille acharnée, au storytelling finement mené, qui verra 'The Redneck Messiah' logiquement mettre un terme au règne de Punk. Une défaite difficile à l'aire de réhabilitation, qui précédera un émouvant « match de départ » face à son meilleur ami, Colt Cabana, sur son terrain de Chicago.

Si la trilogie Joe vs. Punk avait véritablement établi la Ring of Honor aux États-Unis, c'est bien cette storyline unique qui la retiendra définitivement dans l'Histoire du catch comme l'alternative suprême au « sports-entertainment ».

Billet d'humeur : Une évolution pas si positive pour la Ring of Honor ?

* Ceci est un extrait de la réponse à une question sur ask.fm/Felixtaker *

Je suis assez mitigé concernant la carte de ROH 14th Anniversary PPV, comme de plus en plus souvent avec le produit proposé par la Ring of Honor.

J'ai l'impression, pour extrapoler mon sentiment sur la ROH d’aujourd’hui en globalité (lequel avait déjà fait l'objet d'un Billet d'humeur), qu'un double facteur l'endommage - en tout cas à mes yeux.

http://cdn2-b.examiner.com/sites/default/files/styles/image_content_width/hash/4a/02/4a027a0345f67428a1e096304cb5918c.jpg?itok=i8Cd3SlESi sous Hunter 'Delirious' Johnson, elle a réussi à se sortir du gouffre créatif et administratif de Jim Cornette - succédant à Adam Pearce et l'HDNet Era, post-Gabe Sapolzsky, une période qui n'a pas toujours été facile, facile, mais qui réunissait tant d'excellents talents que tout le reste (notamment une première présence TV en réalité complètement inutile) était oublié - je trouve qu'elle commence à perdre son identité ancestrale pour s'en approprier une autre, très dissonante et pas forcément idéale.
Certes, elle atteint aujourd'hui des domaines et des succès auxquels elle n'aurait jamais rêvé en 2004-2005, comme la réussite très modeste de ses Live PPVs désormais réguliers, une meilleure présence TV et une administration mieux gérée (par Joe Koff et SBG, des proprios plutôt sympas) - sans oublier, des partenariats profitables, tels celui avec la NJPW de plus en plus important (et je vais y revenir) ; ou d'une moindre mesure celui annuel en Angleterre avec la PCW.


 

Néanmoins, au niveau créatif, in-ring et produit général, elle ressemble de plus en plus à un NXT bis, face à l'immense concurrence qu'il lui fait, et en adéquation avec son nouveau mantra "Creating Excellence". Un aveu comme quoi elle n'est plus l'alternative suprême du catch américain, mais la fabrique des nouvelles top-stars de la WWE. C'est génial qu'elle soit aujourd'hui reconnue pour cela, et le fait de le mettre en avant, lui a permis d'attendre de nouveaux publics, de son côté. Mais tout cela reste très ambigüe, tant elle continue de revendiquer son ancienne identité de "pure wrestling" et alternative suprême en usant de son slogan marketing "The Best Wrestling on the Planet". C'est faux ! Si son catch est généralement de bonne qualité, il ne lui reste que des soubresauts d'excellente qualité à la 2005-2007, tel Strong vs. Lethal (pas le marathon du dernier Death Before Dishonor).

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/f/f4/Honor_Rising_-_Japan_2016.jpgDe plus, autre facteur à double tranchant, son alliance avec la New-Japan : si celui-ci lui permet de rester crédible (de part son slogan par exemple) et d'avoir d'excellents talents internationaux à disposition (et permet à la NJPW de faire de même à ce niveau-là, mais aussi de renforcer son expansion occidentale très utile), cela remet ses propres talents et leurs développements sur le bas côté. C'est pourquoi un talent tel ACH n'arrive pas à avancer comme il le devrait, par exemple ... On le voit si explicitement cette année, avec des présences inter-promotionnelles aussi fortes chez l'une que chez l'autre - sauf que la Ring of Honor n'est pas la New-Japan. Elle n'est pas son égale dans sa structure, et dans le "star-power" de son roster (surtout maintenant que les Okada, Nakamura et Tanahashi sont largement reconnus par les fans mondiaux). Et pourtant, en 2016, elle va lui consacrer tant de temps et d'espace. A Wrestle Kingdom 10, une dizaine de ses principaux catcheurs étaient au Tokyo Dome Show, pour leur plus grand plaisir et honneur. Puis, pour son 14ème anniversaire à venir en Live Pay-Per-View, elle accueillera une dizaine de lutteurs NJPW en échange ... seulement une semaine après un autre show inter-promotionnel, NJPW/ROH Honor Rising, au Korakuen Hall. Sans compter, Global Wars 2016 et une tournée inter-promotionnelle entière sous la marque War of The Worlds 2016 en mai prochain !

L'alliance a déjà donné ses fruits, ça y est - alors pourquoi accentuer le trait, sûrement au détriment long-terme du roster de la Ring of Honor, de sa réputation et de son influence sur le circuit indépendant et international ? Que lui restera-t-elle quand la NJPW aura atteint son objectif et n'aura plus besoin d'elle ? Et quand les Adam Cole, Kyle O'Reilly, Jay Lethal, Roderick Strong et autres ACH auront été signés par WWE NXT, et ne laisserons que des lutteurs très "gimmickys" et "WWE-esque" (certes, plus ou moins talentueux à leur façon ... Mais pas celle de la ROH traditionnelle, dont l'héritage a été emporté par Gabe Sapolszky et ressurgi aujourd'hui avec l'EVOLVE) comme Dalton Castle ou War Machine ? Qu'adviendra-t-il alors de ses PPV Buys, de ses tournées et du reste de son succès à elle, et elle seule ?

En d'autres termes, au-delà de son changement de ton ou style déjà discuté ici auparavant, j'ai peur que désormais la Ring of Honor ne soit réduite qu'à créer l'excellence pour les autres et avec les autres, plutôt avec ses talents et pour son propre avenir tout simplement ...

Top 10 Storylines : (#4) De la destruction d'une amitié à la destruction de la Ring of Honor

Voici l'histoire de deux meilleurs amis québecois, qui ont débuté sur le ring ensemble, débarqué aux États-Unis ensemble et commencé une carrière à la WWE pleine de réussite à venir ensemble. Une histoire faite de haine, de jalousie, de violence, de larmes et de sang. Celle de Kevin Owens et Sami Zayn, avant d'être des Superstars : celle de Kevin Steen et El Generico quand ils sont devenus des stars.

 

http://superplexbros.com/wp-content/uploads/2015/05/steengenerico_82068.jpgSuivant une défaite face aux Young Bucks à Final Battle 2009, Steen & Generico se retrouvaient seuls sur le ring face au public, souhaitant s'adresser à eux plein d'émotions. Steen – remerciant tous ses adversaires passés, la Ring of Honor et ses fans – semblait être prêt à faire ses adieux. Puis se tournant vers on camarade de toujours et coéquipier, il fondit en larmes, incapable de lui dire ce qu'il pensait tout bas … jusqu'à finalement trouver la force de lui dire : « Et toi, El Generico … Je te hais tellement », ponctuant ces paroles choquantes et inattendues par un coup de pied dans les bijoux du faux mexicain et un coup de chaise dans le crâne.

Dès lors, celui que les fans avaient surnommés 'Mr.Wrestling' par appréciation s'allie avec Steve Corino et Jimmy Jacobs, deux « personnes diaboliques », dont il pense pouvoir tirer profit pour atteindre la gloire solitaire qu'il demandait tant. 'The Generic Luchador' – qui, abasourdi et attristé par une telle traîtrise ne pouvait trouver en lui la force de se venger, s'était trouvé un soutien en la personne de Colt Cabana – n'était plus pour lui ni son partenaire ni son ami, mais juste un boulet à traîner sur le chemin de son véritable but égoïste.

 

Cette tension maladive traînera dans les vestiaires et les rings de la ROH jusqu'à Final Battle 2010 : c'est là qu'après le Main-Event officiel, était autorisé un Unsanctionned Fight Without Honor – Mask vs. ROH Career Match. Un combat à morts comme on en a rarement vu (et comme on en verra encore plus rarement par la suite), voyant deux amis remplis de colère l'un envers l'autre tentèrent de s’entre-tuer. A sa conclusion, Kevin Steen était ordonné de quitter la Ring of Honor …

Mais l'histoire ne se limita pas à ses frontières : en 2011, elle déborda sur les projets de la Pro-Wrestling Guerrilla – offrant notamment un Ladder Match d'anthologie à SteenWolf.

Il faudra attendre ROH Best In The World 2011 pour voir ressurgir Steen, lui faisant croire à son envie honnête de rejoindre le programme de réhabilitation de Jacobs & Corino avant de clamer face à eux « F**ck Ring of Honor ! ». De là s'enclenchera une longue route inégale (ponctuée par un instant magique, voyant Steen retiré un masque d'El Generico d'un carton délivré à lui de nulle part) vers Final Battle 2012 et le tout-premier Ladder War Match, en un-contre-un entre ses deux plus grands spécialistes. Cette fois, c'est Steen – ayant enfin retrouvé Steve Corino & Jimmy Jacobs de nouveau du côté obscur pour former S.C.U.M., un clan projetant la destruction de la ROH sous le règne de Jim Cornette – qui repartit vainqueur de ce chapitre, toujours champion du Monde de la Ring of Honor … et le chapitre suivant attendit sagement de s'éveiller.

 

> Vidéo : ROH Final Battle 2010 Hype - El Generico vs. Kevin Steen <

 

Ce troisième et peut-être dernier acte (toujours en cours, potentiellement) date des débuts tant attendues de Kevin Steen – désormais Kevin Owens – à NXT (2.0), la plate-forme développemental révolutionnaire dont Sami Zayn (un cousin d'El Generico, reparti à Tijuana en 2013 pour s'occuper d'un orphelinat mexicain selon la légende) allait devenir le champion.

http://cdn.bleacherreport.net/images_root/article/media_slots/photos/001/959/881/5c990cd0d0abfc94cce133b900852ffd_original.jpg?1423771466C'est à TakeOver : R-Evolution que les deux ami-ennemis se retrouvèrent enfin. Remportant le titre des mains d'Adrian Neville au terme d'un match époustouflant, Sami était félicité par une partie du roster dans un petit nouveau, avec qui il avait vécu tant de choses et parcouru tant de kilomètres. Ainsi, alors que tout semblait pardonné avec ce nouveau départ conjoint, tout pris une tournure de redite haineuse : ramenant son ami et nouveau champion de NXT vers les vestiaires, sur son épaule, Kevin Owens le renverse et essaye de le paralyser avec une violente Powerbomb sur le bord du ring. Une déclaration physique pour dire : « Je t'avais dit que tu ne serais plus un boulet pour moi … Et maintenant que je suis là où tu n'aurais jamais dû être avant moi, je suis prêt à tout pour te pourrir ta nouvelle vie, te saper ton bonheur et réclamer ce qu'il m'est toujours revenu de droit » !

 

Par la suite, leurs deux confrontations suivantes se solderont par des victoires de Kevin Owens par KO ou arrêt forcé du match, de part la violence des assauts de l'ancien 'Wrestling's Worst Nightmare'.

Paralysé par une blessure à l'épaule, Sami Zayn n'a fait son retour entre les cordes que très récemment – ayant laissé bien malgré lui sa place dans le main-roster à un Owens plus conquérant que jamais … La rétribution ne devrait donc plus trop tarder, et encore une fois elle se signera sous le signe de la violence !

De Bryan Danielson le grand, à Daniel Bryan le pur : l'étoile qui n'a jamais cherché à en être une

Hier soir, en rentrant d'un magnifique concert de musiques de films dans le Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, j'apprenais que Bryan 'Daniel Bryan' Danielson comptait annoncer son départ à la retraite le soir-même à WWE RAW. Après des mois d'absence, d'examens médicaux, de discussions, d'envie de la part de Bryan et de ses fans de le revoir monter sur le ring, tout est amenée à une abrupte conclusion - en pleine "Injury Curse" comme appellent les américains cette semblante malédiction qui frappe depuis autant de mois les stars des rosters (composés du "main-roster" et de NXT) en amont de WrestleMania 32. Ainsi, avais-je hier soir réagi à la situation sur ask.fm/Felixtaker :

«  Comme vous le constatez, je réagirais ici au sujet de Daniel Bryan. Effectivement, tout cela sent le "swerve" à plein nez, mais serait-ce l'observation d'un instinct objectif ou d'un espoir subjectif de la part d'un passionné (comme tant d'autres) qui n'a pas envie de dire "au revoir" à un de ses héros ?
Seul ce qui se passera devant les caméras de WWE RAW nous le dira ....

Ainsi, l'option de "swerve" à la Mark Henry est aussi probable que celle d'une réelle annonce de départ à la retraite à la Edge.
D'un côté, il y a cette annonce in extremis (accompagnée des tweets très rapides du roster de la WWE ...), signalant une envie possible sous-jacente de booster les audiences d'un show qui est en baisse. Sans oublier ce nouveau "branding" étrange sur le nom de "The Revival", dont la raison reste encore mystérieuse ...
De l'autre, on a les rapports des "insiders" comme Meltzer, Johnson ou le ProWrestlingSheet qui affirment la réalité de la chose, et l'état physique déplorable véritable de Bryan ...
So wait & see, mais quoi qu'il en soit, ce soir nous allons avoir droit à un grand moment d'émotion, qu'il soit profondément triste et émouvant ou qu'il soit choquant, surprenant et enthousiasmant.
  »

Malheureusement, le fameux tweet du 'Yes! Man' était tout ce qu'il y avait de plus sincère et réel, tel que nous l'avons compris en dernière partie de ce RAW. Dans un élan de "feel-good attitude", celui que les fans de la WWE connaissent sous le nom de Daniel Bryan a pris son temps au milieu de ses fans locaux (de Seattle, non loin d'Aberdeen, la petite ville bûcheronne d'où il vient) pour confirmer la fin définitive de sa carrière (car Terry Funk ou Ric Flair il n'est pas, j'en suis convaincu) et apprécier un dernier moment au contact d'un ring qu'il a tant aimé. Le sauveur - notre sauveur, celui que l'on a choisi envers et contre tout, comme il l'a lui-même rappellé en se souvenant de l'interruption du "build-up" de TLC 2013 - ne viendra plus nous sauver des plans inorganiques de Vince McMahon, Kevin Dunn & Cie, comme celui d'installer sur le trône un jeunot qui n'en a pas (pas encore ou pas du tout) les épaules. Et cet élu du peuple, bien qu'il en a arboré une ressemblance physique, n'avait rien de divin : petit, maigrichon en comparaison à ses collègues et loin d'être égocentrique, Daniel Bryan a été choisi, comme jamais personne auparavant, par le public soucieux de se faire entendre dans cette ère de réseaux sociaux ou les voix peuvent tout aussi bien se perdre que s'unifier ainsi. Lui, ce champion des passionnés et autres petites gens trop souvent ignorés et oubliés, tout ce qu'il voulait était catcher, en offrant la meilleure performance possible chaque soir. Catcher à n'importe quel prix, n'importe où et pour n'importe qui.

 

Des débuts difficiles mais toujours plein d'espoir

http://cdn3.whatculture.com/wp-content/uploads/2015/02/daniel-bryan-brian-kendrick-600x400.jpgC'est ainsi qu'il a quitté la petite ville natale de Kurt Cobain, pour traverser le pays entier et atterir à l'école de catch texane du 'Heart-Break Kid' Shawn Michaels (aux côtés de celui qui deviendra son grand ami de toujours, Brian 'Spanky' Kendrick). Puisqu'il voulait catcher et rien d'autre, autant se donner les moyens d'apprendre des meilleurs. Néanmoins, l'un des meilleurs avec qui il comptait apprendre n'était pas souvent là, aussi il a dû apprendre sur le tas avant de rejoindre Memphis et intégrer l'un des nombreux anciens centres de développement de la WWF/E. C'est là, qu'en 2000-2001, il commence enfin à comprendre l'art de lutter entre les cordes, sous la houlette d'un des maîtres oubliés, William Regal. Malgré l'absence d'un héritage quelconque dans la profession, Bryan est doué d'un talent précoce. Le genre de talents qui n'aura pas l'occasion d'être exposé au-delà de WWE Velocity (malgré un "call-up" dès le Royal Rumble 2001 pour construire une nouvelle Cruiserweight Division) mais qui installera la réputation d'un circuit indépendant américain tout-nouveau, et de sa meneuse La Ring of Honor.

https://ak-hdl.buzzfed.com/static/2014-01/enhanced/webdr03/28/17/edit-17130-1390948742-2.jpgAprès ses premières tournées au Japon (notamment à la NJPW, sous les traits et le masque de The American Dragon) et sa victoire au King of Indies Tournament 2001 (l'événement qui inspirera Gabe Sapolzsky dans la fondation de la ROH) en Californie, Bryan Danielson débute comme l'un des trois "pères fondateurs" de la petite promotion de Philadelphie, faillant avec Christopher Daniels face à Low-Ki dans le Main-Event de The Era of Honor Begins .... Dès lors, sa route vers son nirvana insoupçonnée prit petit à petit la forme d'un des plus grands parcours de l'Histoire du catch. Contrairement au junkie Cobain et son je-m'en-foutisme dénonçant la tristesse de sa jeunesse dans les rues paumés d'Aberdeen pour en faire une carrière, Bryan ne se laisse pas abattre par les circonstances et ne cesse de s'améliorer et de travailler au son de pensées toujours plus positives les unes que les autres. C'est ainsi, que revenant du Japon en 2005 après le célèbre "Summer of Punk", il devient l'entraîneur #1 du ROH Dojo et empoche son premier et unique titre de champion du Monde de la Ring of Honor.

 

Le plus grand artiste de l'Histoire de la Ring of Honor

Si Samoa Joe puis CM Punk ont permis avant lui d'installer la réputation de la Ring of Honor comme promotion reine de la scène indépendante occidentale, c'est à Bryan Danielson que revient le crédit de l'avoir construite et établie comme la véritable alternative au produit type soap-opéra de la WWE. Pendant près d'un an et demi, celui qui en premier se surnommera 'The Best In The World' règne sans partage sur les rings de la ROH : co-record man du nombre de défenses de titres durant son règne, Bryan y a défendu sa ceinture contre une légion de talents - d'Austin Aries à Samoa Joe, de Roderick Strong à Chris Hero et des japonais de la Pro-Wrestling NOAH, KENTA et Naomichi Marufuji, au tout-juste retraité Lance Storm. Et c'est durant ce règne qu'il rencontre celui que l'Histoire retiendra comme son plus grand rival, Nigel McGuinness.

http://36.media.tumblr.com/tumblr_mdvpn23s6q1rtqv83o1_1280.jpgJeune britannique parti aux Etats-Unis pour conquérir la WWE grâce à une taille et un physique avantageux, il s'est pourtant petit à petit converti au "catch-as-catch-can" européen et au "stiff style" nippon, faisant de lui le parfait adversaire pour le technicien "heel" classique qu'était Bryan. Ensemble, ils font les grandes heures de la Ring of Honor - dépassant même celles pourvoyés par la trilogie de Joe vs. Punk - à commencer par leur violent Unification Match (unifiant les titres de champion du Monde et de champion Pure, faisant suite à l'égalité en un-contre-un entre les deux hommes) d'Unified à Liverpool, le premier show international de la ROH. Champion de la PWG ou encore de la petite-soeur de la ROH, FIP, au même moment, Bryan réitère ce même chef d'oeuvre au Japon, en Allemagne, ou encore à New-York City pour le sixième anniversaire de la compagnie. Aussi s'embarque-t-il dans une autre rivalité internationale, mais aussi inter-promotionnelle, face au plus intense et doué des Junior Heavyweights japonais, KENTA (connu aujourd'hui à WE NXT sous le nom d'Hideo Itami). Pour le battre, 'The American Dragon' fait tous les écarts : c'est l'épaule démontée qu'il l'affronte dans un de leurs plus beaux combats, lors de Glory By Honor 2006 au Manhattan Center. Le même soir, son autre némésis, McGuinness, revenait d'un excellent affrontement face à Marufuji : "Vu son état, je m'étais dit qu'il aurait tout le mal du monde à dépasser ma performance. Mais quand je l'ai vu arriver sur le ring, plein d'énergie et de détermination, et quand j'ai vu avec quelle passion il luttait ce soir-là, j'ai su que jamais je ne serais à sa hauteur".

http://static.sportskeeda.com/wp-content/uploads/2014/06/bryan-2006-1403269322.jpgC'est en 2009 que ce parcours des plus grandioses s'achève, non seulement pour Bryan, mais aussi pour Nigel - tout deux prêts à continuer leurs carrières respectives dans la "big league" de Stamford. Chacun porteur de nombreuses blessures (que ce soit Bryan et son oeil gauche démoli par Takeshi Morishima ; ou Nigel et son crâne, à jamais endommagé, par Austin Aries lors de leur chef d'oeuvre surprenant de Rising Above 2007), c'est l'un face à l'autre, au cours d'un dernier classique, qu'ils dirent "au revoir" à la compagnie qui les a vu explosé et qu'ils ont aidé à installer dans le top 3 des plus grandes organisations de catch occidental. Malheureusement, tout ne sera par la suite aussi majestueux que ce dernier cadeau au catch indépendant : refusé pour raisons médicales par la WWE, Nigel McGuinness deviendra Desmond Wolfe à la TNA - débutant de la meilleure des manières contre un autre artiste, Kurt Angle, avant de subir les dommages collatéraux de l'ère Hogan-Bischoff et de tomber dans l'oubli et de raccrocher les bottes contre son gré. Séparés par le destin, les deux hommes (amis mais pas autant que Daniel l'était avec un certain Colt Cabana, par exemple) n'oublieront cependant jamais ce que l'un a fait pour l'autre : "Le soir où il a utilisé sa mallette du Money In The Bank pour remporter son premier titre de champion du Monde poids-lourd de la WWE", raconte Nigel McGuinnes, "il m'a envoyé un message - et Bryan n'est pas un 'telephone guy' - simplement pour me dire qu'il aurait tellement voulu que je sois à ses côtés pour partager ce moment avec lui".

 

Le héros dont la WWE ne voulait pas, mais le héros dont la WWE avait besoin

Neuf ans après son premier contact avec l'empire McMahon, Bryan Danielson devient Daniel Bryan sur les écrans de la première version de WWE NXT - un remplaçement pour le désastre nommé "WWECW", en un hybride de Tough Enough. Là, le prince du "indy pro-wrestling" est humilié, et réduit au plus rookie des rookies. Placé sous l'égide de son anti-thèse, The Miz, Bryan est l'un des premiers éliminés de la "compétition". Et quand sa première heure de gloire semble venir avec le carnage inaugural de The Nexus à RAW (en signe d'insurrection de toutes les humiliations que ces jeunes lutteurs avaient subis lors de cette première saison de NXT), Bryan se retrouve renvoyé dès le lendemain - et ce pour avoir choqué les programmateurs de USA Network, après avoir suivi les directions créatives de ses supérieurs, à savoir être le plus violent possible dans le dit carnage. Repris directement par son ancien patron Gabe Sapolszky, pour de brèves participations à la construction de ses nouvelles promotions (EVOLVE - dont le noyau de sa conception lui revient - et Dragon Gate : USA, où il offrira un excellent match contre Shingo Takagi à Enter The Dragon), il est ré-engagé sur demande publique pour SummerSlam 2010. Le premier signe de grandes choses similaires à venir sans doute ...

Contrairement à son rival McGuinness à son arrivée à la TNA, Daniel Bryan n'a pas de réels premiers pas faciles à Stamford et séjourne en milieu de carte pendant plusieurs temps : un soir il remporte le titre des Etats-Unis, l'autre sa défense de titre à WrestleMania est annulée ; un soir il empoche le Money In The Bank de Smackdown! (à la place de Wade Barrett), un autre il perd match-sur-match. Mis aux côtés des Bella Twins (un autre signe de choses à venir), puis de Gail Kim et d'AJ Lee, il construit un "heel-turn" puis arrive à accaparer la ceinture de champion du Monde (débutant son initiallement insupportable "Yes ! Yes ! Yes !"), avant de la perdre en 18 secondes à WrestleMania 28 (dans le même match annulé l'an passé). Mais, coup du destin, comme le disait l'une de ses plus grandes inspirations sur le ring, Chris Benoit : "Il y a parfois un sentiment de victoire, en pleine défaite". En effet, c'est grâce à cette gabegie que les fans en plus grand nombre commencent à se rallier à sa cause, reprenant amusement contre lui son chant "Yes !", en réponse à ses "No ! No ! No !". Débute alors une lente et progressive conquête du coeur du public, de la plus involontaire et (ipso facto) organique des manières.

Formant pendant un an le duo incongru et divertissant Team Hell No, Bryan devient un régulier de l'upper mid-card et obtient ainsi l'opportunité monumentale d'affronter l'incontesté #1 du roster, John Cena, dans le Main-Event du 'Mania estival, SummerSlam 2013. Là, et uniquement pour servir de tremplin au nouveau "heel-turn" de Randy Orton et The Authority, il est couronné champion de la WWE en conclusion d'un superbe Main-Event. Remplissant son rôle de "heat bringer" pour ce Randy Orton vendu lors de nombreuses arnaques et autres défaites, l'ancien 'Best In The World' et la WWE ne soupçonnent pas le raz-de-marrée qu'ils provoquent. Vince McMahon et Triple H ayant en tête de préparer au mieux le retour de Batista, en "face" dominateur pour affronter un "heel" le plus détesté possible, ils ne réalisent pas le monstre qu'ils sont en train de créer : contre toute attente de la part de l'exécutif, les fans se rebellent ardemment contre ces plans, se sentant trahis par la manière dont Bryan semblait avoir été finalement accepté au sommet de la compagnie, pour être réduit en simple chair à canon pour les vieux chouchous de 'The Game'. Cette vague de mécontentement couplée à un soutien aussi puissant pour Bryan, se retrouvera en amont de TLC 2013 (cf. lien plus haut), durant sa storyline aux côtés d'une grandissant Wyatt Family, et bien sûr du fiasco escompté du Royal Rumble 2014. Point d'ancrage du surnommé sur l'instant "Week When Wrestling Died" (car accompagné de la désertion de CM Punk), il en sera celui de la victoire finale des petites gens, fans et clients de la WWE, sur les décisions et envies des "Powers-That-Be", dans leurs Titan Towers.

"CM Punk et moi, nous n'étions pas supposés de réussir à ce point à la WWE. Il a des tatouages et pas d'abdos, et je suis 'trop petit' : en somme, nous sommes loin d'être des Superstars standards. En d'autres termes, nous ne devrions même pas être là où nous sommes aujourd'hui." - Daniel Bryan

Si, en juin 2011, CM Punk avait réussi à enclencher une tant-demandée nouvelle ère (celle des dernières heures du "kayfabe", celle d'une communauté jamais aussi forte et connectée, et d'un catch mondial dans un "boom" discret), c'est bien Daniel Bryan en 2014 qui a réussi à rallier tous ces nouveaux (ou revenants, réactivés) fans en leur donnant l'espoir, l'envie véritable de changer les choses, sans les forçer (que ce soit de sa part, ou de celle de Vince McMahon) et en les unissant pour atteindre le plus grand "Moment of Pop", ce "mark-out moment", de notre génération. Celui-là même, qui est arrivé à WrestleMania xXx, concluant l'un des plus grands événements de l'Histoire de la WWE et sans doute, le plus important du tout-jeune WWE Network. A cet instant précis (même après le choc de la défaite inattendue de The Undertaker, après 21 victoires consécutives à 'Mania), tout allait bien dans le meilleur des Mondes ... Seulement à cet instant.

 

Vers un "au revoir" difficile ...

Suivant la beauté de WrestleMania à la Nouvelle-Orléans, s'en sont suivis nombre d'obstacles - un "Final Countdown" des plus attristants. D'abord, prit d'un mal à la nuque et d'une commotion cérébrale, Bryan n'eut guère le temps de savourer son premier (et dernier) grand règne au sommet du Monde du catch ; puis, lors de son retour pour le Royal Rumble 2015, il sera devancé par le "monster push" du jeune et inexpérimenté Roman Reigns (résultant en un plus grand mécontentement qu'en 2014) ; avant, enfin, de remporter le titre (de consolation) de champion Inter-Continental à WrestleMania 31, débutant un règne arrêté abruptement deux semaines plus tard. Par la suite, Daniel Bryan ne sera plus revu en tenue de combat, et ne catchera plus ... et pour toujours, de toute évidence.

Durant sa courte carrière à la WWE et son interrompu séjour au sommet des sommets, Bryan Danielson a réussi à impacter et modeler, l'Histoire du catch, comme personne après 'Stone Cold' Steve Austin. Et non seulement cette grande Histoire, mais aussi notre histoire, notre génération, notre passion de fans de catch. Tel l'antique Bruno Sammartino et sa symapthie naturelle partagée par tant de new-yorkais, ce simple jeune originaire d'un village de bûcherons a réussi contre toute-attente, y compris de sa part, à changer son monde et le monde de tant d'autres. Comme Mick Foley avant lui (au même look de clochards), il a acquis une appréciation du public sans pareil, sans être l'emblême de réussite revendiqué par les dogmes de Vince McMahon, Kevin Dunn et d'autres (même extérieurs au Monde du catch !). Et, à l'instar de CM Punk juste avant lui, il a ouvert la voie à nombre de ses collègues en rendant possible le succès pour des techniciens de renoms, de promotions indépendantes telles la Ring of Honor, comme Seth Rollins, Cesaro, Finn Balor ou Sami Zayn (comme quoi, sans Bryan, NXT n'aurait jamais eu le succès dont il profite aujorud'hui), des catcheurs de talent ayant simplement une envie : celle de catcher, plus que tout au Monde.

Alors, à toi Bryan Danielson - le catcheur, mais aussi la personne en dehors des rings, si "animal-friendly", un peu nerd et si généreuse (comme on l'a constaté sur les écrans, avec Connor The Crusher) : au revoir et merci.

 

Billet d'humeur : Dalton Castle et le changement de ton de la ROH

 * Ceci est un extrait de la review complète de ROH Final Battle 2015 : > ICI < *

http://17r1l63fshd52dy9yakdizhkog.wpengine.netdna-cdn.com/wp-content/uploads/2015/09/Dalton-Castle-645x369.jpgDalton Castle, en y réfléchissant bien, n'aurait sans doute jamais eu un tel soutien des fans dans la Ring of Honor de 2005-2007 - hormis l'exception qu'a été Delirious (et Colt Cabana d'une certaine manière, même si il la jouait sérieux avant de devenir "Boom Boom"). Ce dernier a d'ailleurs dû s'identifier à Castle (bon in-ring et gimmick plus que WWE-esque) quand il l'a déménagé de la Chikara, d'où son "push" si consistent à la ROH.

Un cas particulier qui, en extrapolant, représente bien ce qu'est devenu la ROH sous la gestion de Hunter Johnson au niveau créatif. Un changement d'allure, quoi que l'identité revendiquée reste la même, pour ne pas perdre les "die hards", qui devrait amener à plus de débats selon moi (surtout, avec l'EVOLVE capitalisant dessus, en s'accaparant - comme elle aurait dû depuis sa création - le côté "pure wrestling" pour elle avec des talents comme Zack Sabre Jr., Chris Hero et Timothy Thatcher).

Une auto-contradiction - "Nous présentons le meilleur catch de la planète, comme un sport et non un divertissement" - qui pourrait peut-être commencé à lui poser des problèmes sur le long-terme, justement au niveau de sa "fan-base" grandissante mais toujours majoritairement peuplée de ces "die hards". En présentant un produit de plus en plus télévisuel et créatif (avec des personnages au gimmick de plus en plus exprimées, et des scénarios de moins en moins organiques et sportifs) pour mieux s'étendre sur le marché TV américain et internationa, comme son allié désormais indispensable, la NJPW, le fait depuis des lustres, il se pourrait que la ROH sur son chemin de croissance se retrouve dans la même position que cette dernière à la fin des années 1990s : se voyant dépassée par la supra-sportive AJPW (comme pourrait l'incarner dans une moindre mesure, l'EVOLVE, dans notre cas). Affaire à suivre ...

Quels lutteurs d'aujourd'hui seraient des "ECW Originals" ?

Ecw logo

En 2001, Paul Heyman validait la banqueroute de sa compagnie Extreme Championship Wrestling (ECW). Une énorme perte pour le Monde du catch qui allait bientôt être monopolisé par la WWF/E de Vince McMahon. Si les influences ont été nombreuses et importantes (notamment grâce à la Ring of Honor, la CZW, Gabe Sapolszky, la House of Hardcore, etc), nous sommes en doit de nous demander à quoi ressemblerait l'ECW quatorze ans après sa (vraie !) disparition.

Ainsi est venue la question titre "Quels lutteurs d'aujourd'hui seraient des "ECW Originals" ?" et l'article qui va suivre, listant 14 lutteurs actifs actuellement qui auraient pu incarner le coeur d'une ECW moderne.

Quelques Mentions Honorables :

  • Drew Galloway : 'The Chosen One' devenu William Wallace d'une révolution catchesque, l'actuel monstre du circuit indépendant (champion de l'ICW, EVOLVE ou encore DG:USA) dans son incarnation actuelle aurait très bien pu s'intégrer dans les bas-fonds de l'ECW Arena. Extrêmement sous-estimé et grande gueule sur le ring, Galloway aurait été une parfaite version actuelle (en "face") d'un certain Shane Douglas.

  • Finn Balor : Comme Eddie Guerrero, Dean Malenko, Chris Benoit (dont il s'est énormément inspiré et avec qui il est lié, puisqu'il a incarné Pegasus Kid II à la NJPW) ou Chris Jerircho, l'ex-Prince Devitt s'est bâti une réputation et une carrière au Japon. Il va de soi donc, que Paul E. l'aurait engagé pour l'amener aux Etats-Unis avant quiconque. Peut-être aurait-il été même l'origine du "démon" pour la première fois aperçu à Wrestle Kingdom 8 ?

  • Samoa Joe : Première top-star de la Ring of Honor en 2002-2005, Samoa Joe aurait été l'un de ses "misfits" maximisant son potentiel à l'ECW. Un mix de Bam Bam Bigelow et de Taz qui aurait fait mouche instantanément.

  • Jay Briscoe (ou les Briscoes) : Paysans étonnants, les frères Briscoe auraient été les Gangstas d'une ECW version 2015. En particulier Jay Briscoe, bien plus charismatique et doué au micro que son cadet, qui aurait même pu tater un titre Mondial.

  • Chris Hero : Avec beaucoup de talents, Hero est un lutteur unique, difficilement "castable" dans la mid-card de grosses compagnies comme l'étaient la WWF/E et la WCW dans les années 1990s. Néanmoins, tellement innovant et réaliste, 'The Knockout Artist' - malgré son physique peu présentable - aurait été l'une des attractions de l'ECW.

  • AJ Styles (ou The Bullet Club)

  • Paige : Si l'ECW avait une division féminine, l'ex-Saraya Knight en aurait été la reine. Jeune, très talentueuse et surtout pleine de personnalité, Paige aurait sans doute rivalisé de popularité avec la plupart des lutteurs masculins (... Surtout dans une éventuelle rivalité face à Candice LeRae !)

  • Jimmy Jacobs : 'The Zombie Princess' et génie de l'horreur de la Ring of Honor aurait eu une place de choix dans le roster de l'ECW. Le genre de rôles qu'incarnait Raven, dans les années 1990s.

Jimmy Havoc

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Actuel champion et leader du mouvement anti-progrès de la PROGRESS Wrestling, Havoc est un mélange très explosif de Jimmy Jacobs et de Raven. Figure de proue de la promotion ascendante de Londres - très influencée par l'ECW et la toujours appréciée Pro-Wrestling Guerrilla -, Havoc aurait été détesté par les "smarts" de Philadelphie.

Très "hardcore" quand il le faut, il n'aurait pas craint de souffrir et de faire souffrir les autres lutteurs sur le ring et se serait intégré parfaitement à cet environnement "underground" violent. Enfin, de la même façon qu'il le fait avec la PROGRESS, il aurait incarné le parfait "heel" conservateur anti-innovation d'une ECW actuelle (plus protée vers le "strong-style", le "pure wrestling" et le "shoot wrestling" si l'on écoute Paul Heyman lui-même).

The Sumerian Death-Squad (Tommy End & Michael Dante)

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The Sumerian Death-Squad est un duo de deux lutteurs hollandais, qui a marqué le catch par équipe en 2014 avec plusieurs règnes de champions à travers le Monde. Après une lente ascension en solo, l'un d'eux - Tommy End - est aujourd'hui l'un des meilleurs lutteurs d'Europe et l'un des plus demandés du circuit indépendant, ayant fait ses débuts à l'EVOLVE ce mois-ci et bientôt à la PWG. 

Si leur catch et leur style mêlant puissance et "stiff wrestling" est la source de leur succès, leurs personnalités ne sont pas à négliger. Fondateurs de leur propre marque, The SDS n'est pas ainsi nommée pour rien et incarne un duo inquiétant, prêchant une philosophie occulte (qui pourrait mettre mal à l'aise ceux qui ne les connaîtraient pas encore). Deux ingrédients qui les auraient amenés vers de très hautes sphères chez une ECW version 2015 !

Shinsuke Nakamura

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De l'ombre à la lumière, Shinsuke Nakamura serait sans doute l'une des attractions les plus étranges mais non moins divertissantes d'une ECW moderne. Bien intégré par son fort bakcground dans le MMA, il aurait réellement explosé grâce à son attitude de "Swag-suke".

Précédemment présenté comme le Bob Backlund nippon en tant que 'Super Rookie' de la New-Japan Pro-Wrestling, Nakamura a développé une personnalité bien à lui à son retour d'un long séjour au Mexique, avec le Consejo Mundial de Lucha Libre (CMLL). Depuis, devenu leader charismatique du clan CHAOS, il est l'une des plus grandes stars de la compagnie #1 du Pacifique. Une telle réputation l'aurait sans doute fait atterir aux Etats-Unis, dans le ring de l'ECW, où il aurait rivalisé de popularité avec un autre "cool guy" de l'époque, Rob Van Dam.

Grado

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Colt Cabana écossais, le jeune - et très limité sur le ring - Grado est LA star de l'Insane Championship Wrestling (ICW), l'une des compagnies les plus florissantes du Royaume-Uni actuellement. Copié-collé de l'ECW des années 1990s en moins grunge et en plus fêtard, l'ICW n'aurait sans doute jamais existé sans le vide laissé par la disparition de l'ECW.

Néanmoins, rien n'est dit concernant l'existence de la Grado-Mania. Complet outsider dans une ECW plus basée sur le MMA, l'écossais aux aires de Big Daddy aurait totalement acquis le public de l'ECW, comme il l'a fait à l'ICW.

Young Bucks (Nick & Matt Jackson)

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Comment Paul Heyman aurait pu passer à côté des deux rockstars du circuit indépendant moderne ? Le duo qu'on ne présente plus aurait été les nouveaux Dudley Boys d'une ECW moderne pour deux raisons : leur catch par équipe sans cesse en évolution et leur charisme à toute épreuve.

Rebelles et casse-couilles de première, les frères Jackson auraient été immensément populaires à Philadelphie. Sans parler du Bullet Club dont ils sont les membres, qui aurait défié toute concurrence en matière de buzz !

Kevin Owens

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Bagarreur, innovateur et "hardcore" à la fois, l'ex-Kevin Steen aurait été un atout de poids (sans jeu de mots) pour l'ECW, fut-elle été encore en activité aujourd'hui.

Controversé, agressif et intense, l'actuel champion de NXT aurait été un roi ("heel" ou "face") à l'ECW. Sans jeune parcours à NXT et sa rivalité face à El Generico à la Ring of Honor et à la PWG en sont les preuves les plus tangibles.

Awesome Kong

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Dans les années 1990s, l'ECW en a eu des "monsters", des lutteurs simplement utilisés pour détruire les autres pour le divertissement des spectateurs. De 911 à Sid (oui, le même qui s'est appelé Sid Justice ou Sycho Sid), en passant par Brian Lee et Big Dick Dudley, la promotion #3 des Monday Night Wars savait y faire en matière de bulldozers humains. Mais (et si on exlcut l'atroce Nicole Bass), elle n'a jamais eu de version féminine de ce genre de personnages.

Ainsi, en 2015, l'ECW aurait-elle sans doute eu Awesome Kong dans ce rôle. Fierté de la Knockouts Division de la TNA à sa création et même aujourd'hui, elle est l'une des plus talentueuses lutteuses s'étant inspiré des célèbres Aja Kong et Bull Nakano du Japon. Et si son duo avec Rockstar Spud lors de TNA One Night ONly : Joker's Wild 3 ne nous a pas encore convaincu, elle serait vraiment parfaite même dans un roster majoritairement masculin.

Brock Lesnar

WWE.com

L'attraction #1 de la WWE et toujours client de Paul Heyman aurait sans doute été attrapé par l'ECW juste avant d'être engagé par la "big league". Lutteur amateur de renom et record-man de l'UFC, Lesnar aurait eu tout ce qu'il fallait pour être l'un des centres d'une ECW version 2015.

Le successeur parfait pour le malheureusement disparu Mike Awesome, dont le thème d'entrée pourrait même servir à 'The Conqueror' encore aujourd'hui !

Rockstar Spud

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Du dragon cracheur de F-5 à la petite souris devenue grande d'Impact Wrestling.

Véritable Mick Foley (plus particulièrement Mankind circa 1998-1999) dans le corps de Spike Dudley (son idole), avec le talent de Mikey Whipwreck, l'ancien Chief of Staff de Dixie Carter serait le parfait "underdog" de l'ECW. Enchantant les fans par son charisme et son humour, Spud - à l'image de Grado, en bien plus talentueux - aurait conquis 100% des fans de l'ECW. Le Tommy Dreamer moderne !

Bram

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Jadis, l'ECW avait le toujours actif Rhino. Aujourd'hui, la TNA a Bram. Talent très sous-estimé par la WWE, le véritablement nommé Tom Latimer est devenu l'une des stars montantes d'Impact Wrestling en un rien de temps, non sans l'aide de sa rivalité très violente face à Abyss.

Devenu 'The New King of Hardcore' après cela, il exploite aujourd'hui un nouveau côté de son talent, plus psychologique, dans sa rivalité face à son ex-meilleur ami Magnus. Bien plus doué donc que Rhino en 2000-2001, Bram serait un "hit" instantané pour l'ECW, serait-elle encore là en 2015.

Low-Ki

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En 1996, The Tazmaniac devenait Taz, une machine à catch et l'un des premiers lutteurs hybrides entres MMA et catch. Surnommé 'The Human Suplex Machine', rien ne l'arrêtait, que ce soit l'imposant Bigelow ou le magouilleur Douglas.

Si Brock Lesnar ou Samoa Joe se rapprochent aujourd'hui de cette définition, un lutteur bien spécifique collerait parfaitement au rôle : Low-Ki.

Premier champion de l'Histoire de la Ring of Honor et l'un des talents sélectionnés par Paul Heyman si l'ECW avait survécu en 2001 (avec, notamment, parmi eux : Homicide, Christopher Daniels ou CM Punk), 'The World Warrior' n'a jamais été utilisé au maximum de son potentiel de star (excepté pendant son pbref séjour à l'EVOLVE). Certes, moins talentueux que Taz au micro, le pitbull du Beat-Down Clan d'Impact Wrestling serait même capable de s'en prendre à un Brock Lesnar. Le genre de matches que seule l'ECW aurait eu le cran d'organiser en 2015.

Dean Ambrose

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Tout comme Mr. Anderson à la TNA, Dean Ambrose est sans doute ce qui se rapproche le plus de 'Stone Cold' Steve Austin en 2015. Charismatique, très efficace dans ses promos et complètement barjo sur un ring, 'The Lunatic Fringe' aurait été un parfait "top-face" pour une ECW version 2015.

De plus, possédant un passé richement lié à l'ultra-violence de la Combat Zone Wrestling, l'ex-Jon Moxley n'aurait pas mis longtemps à s'habituer au vibe de l'ECW et à exceller dans un tel environnement. Sans doute, une évolution de The Sandamn, en bien plus talentueux.

Bray Wyatt

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Si le plus grand chef d'oeuvre de Vince McMahon est The Undertaker, celui de Paul Heyman reste Raven. Et qui de mieux pour en incarner sa version moderne que le successeur au 'Deadman', Bray Wyatt ?

Totalement insignifiant en tant qu'Husky Harris (comme Raven en tant que Scotty The Body), 'The New Face of Fear' aurait trouvé un public en un clin d'oeil à l'ECW. Détenteur d' un in-ring unique, Wyatt est aussi un excellent orateur ... De quoi véritablement rappeler Raven, et même sa Raven's Flock en repensant à la Wyatt Family. 'The Eater of Worlds' aurait donc sans doute été 'The Maker of Money' pour une version actuelle de l'ECW.

CM Punk

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Si, certes, CM Punk est aujourd'hui un combattant MMA plus qu'un lutteur, comment passer à côté pour un tel classement (et puis, sans doute qu'il approuverait une telle tricherie !) ?

'Paul Heyman Guy' de la première heure, Punk était l'un des ceux que Paul E. voulait absolument voir à l'ECW en 2001-2002 avant d'envisager la banqueroute. Véritable amélioration de Steve Corino, Steve Austin (circa 1994-1995 à l'ECW) et Shane Douglas (oui, encore lui !), 'The Self-Proclaimed Best In The World' aurait été LA star de l'ECW moderne.

Alliant un look punk-rock à une grande gueule "anti-establishment", sans oublier un style de catch entre "world style" et jiu-jitsu, 'The Straight Edge Superstar' aurait été l'homme de n'importe quelle situation pour l'ECW, et sans doute celui qui l'aurait emmené vers les plus hauts sommets.