Catch Indépendant
Le Top du Sniper : Les 5 catcheurs les plus sur-estimés du moment
- Par
- Le 08/07/2017
- Commentaires (6)
- Housni
Un certain nombre de choses me rendent bien triste ces derniers temps, dans le monde du catch. La beauté artistique, presque théâtrale, est selon moi de plus en plus délaissée au profit du « work-rate ». Ce cher « kayfabe » pourrit progressivement en chambre 1972 de l'hôpital de Tokyo, des suites des agissements de The Elite sur YouTube. Sans parler de Triple H, un coup « heel » ou un coup « face » à sa guise, ou même des anciennes stars féminines de NXT risquant d'être « découvertes » sur les réseaux sociaux, et ruinant des « storylines » entières …
Mais ce qui dépasse mon entendement, et m'énerve au plus haut point, ce sont les réclam' de mes confrères fans de catch sur Internet. Admettre que Roman Reigns peut être talentueux correspond aujourd'hui à une lapidation en place publique de l'Internet Wrestling Community, avec pour bourreaux NJPW&ROH4Life et autres Rollins&Ziggler007 ... Un sort plus probable que de tomber sur un mauvais show de la New-Japan ou Finn Balor de mauvaise humeur !
Alors, à mon tour de piquer ma colère ! A moi de jouer les donneurs de leçons ! J'ai un avis avisé, un argumentaire à couper au couteau, et je n'hésiterais pas à m'en servir ! Mes premières victimes ? 5 catcheurs adulés par vous autres, mais qui, d'après moi, ne sont même pas à la hauteur de ce que devrait être le catch, le vrai, le bon … celui que j'aime !
5 - Will Ospreay, le danseur sans substance
Loin dans la jungle des « spot-fests », au royaume des « spot-monkeys », Will Ospreay y est le roi. Au-dessus même de Ricochet et des Young Bucks, le roi Will est le plus surestimé de tous les « high-flyers ».
Plus patineur artistique que catcheur dans l'âme, j'ai envie de vous dire : Ospreay n'est qu'un acrobate. Il nous a peut-être offert de belles chorégragies face à Ricochet ou KUSHIDA, mais est-ce vraiment ça le catch ? Je ne crois pas non !
« Selling » quasi-inexistant, psychologie à la poubelle, catch dansé plus que combattu ?! Ne me dites pas que Shawn Michaels vs. Ric Flair et Ricochet vs. Ospreay sont à comparer !
L'évolution ? Quelle évolution ?! Ah, c'est sûr, économiquement parlant, paraît-il que ça rapporte : pour preuve, Ricochet et les Bucks semblent compter parmi les plus riches du circuit indépendant. Remplir les salles, faire réagir, c'est aussi ça le catch … Donc, grâce à cette belle évolution, on se dit à dans 10 ans pour la célébration du catch-danse, en compagnie de Fandango et Lana aux commentaires !
4 - Dolph Ziggler, l'aimant à fanboys
Les Titan Towers, à Stamford, doivent avoir une corbeille spéciale pour tous les courriers de menaces et de pétitions, provenant de fans de Dolph Ziggler réclamant son « push » …
Pour reprendre Christophe Agius, lors d'un podcast juste avant WrestleMania xXx : « aujourd'hui, dans le catch, c'est comme au foot ; il suffit qu'un mec fasse deux bons matches pour qu'il soit appelé en équipe de France par ses supporters ! ». Trois bons combats plus tard, la « fanbase » du catcheur en question prend d'assaut les commentaires Facebook de WWE, tous les forums Reddit, puis se plaint que la tête d'affice du moment ne soit pas leur favori …. Ca suffit !
Quel « booking » bancal ? Si il était si talentueux que ça, malgré son « booking », il n'aurait pas été aussi insignifiant en huit ans de carrière dans la plus grande compagnie de catch du monde !
Qu'y'a-t-il à retenir de 'Ziggy' mise à part son « cash-in » post-WrestleMania 29 ? Sa dernière rivalité pour le titre Inter-Continental ? Merci The Miz, oui !
Être un bon catcheur, avec une version délavée de Shawn Michaels pour « gimmick », cela ne suffit pas pour atteindre les sommets dans ce métier !
Qu'il nous sorte une « pipe bomb », puis parte en vacances à la NJPW : c'est ce qu'il a de mieux à faire à ce train-là !
3 - Cody Rhodes, un joli plât au goût médiocre
Cody est comme un vêtement pas tip top mais qu'on paye une blinde pour son logo. S'il n'avait pas ce nom de famille avantageux et son étiquette « made in WWE », il ne sera pas surestimé à 300% par tous les promoteurs du circuit indépendant !
L'héritier Rhodes, cela dit, est un bon talent, un bon « worker » comme un bon « talker » … En résumé, il est juste « bon ». En dix ans de carrière, il n'a jamais sorti un seul match réellement marquant, à la WWE ou ailleurs.
Alors, fera t-il l’affaire en tant que vitrine occidentale de New Japan, où le standard « in-ring » est le plus élevé sur la planète, en cas de départ de Kenny Omega ? Commercialement parlant peut-être … Après tout, la NJPW gère très bien ses affaires depuis ces dernières années. Mais sur le ring, Cody et Omega ne doivent sous aucun prétexte être comparé vu le nombre de classes qui les séparent !
Et si vous n’êtes pas convaincu, allez voir le niveau de matches comme Okada vs. Shibata de Sakura Genesis 2017 ou Omega vs. Naito du G1 Climax 2016. Vous relativiserez très vite les performances de gars comme Ziggler, Cody ou même Seth Rollins, qui sont vus comme les rois du monde par les abonnés du WWE Network … De la chantilly sur un lit de chocolat, et du pipi de chat : facile de faire la différence normalement !
2 - Dean Ambrose, le « jobber » au palmarès de star
Dès les débuts de The Shield en 2012, et même après leur séparation en 2014, Dean Ambrose a toujours été très « over ». Mais aujpourd'hui, ça fait plus « overdose » ! Avec les yeux révulsés et le vomit au coin des lèvres qui vont avec …
Non seulement, il est généralement « over-rated » mais il est le catcheur le plus mou qu'il m'ait été donné de voir ! Et pourtant, il a eu titres sur titres, grands matches sur grands moments … Bien plus que n'ont eu des « super pushés » méritants comme AJ Styles ou Finn Balor, rendez-vous compte !
Le 'Lunatic Fringe', aussi connu sous le nom du 'Stone Cold' Steve Austin des bacs à sable, serait tellement « taré » qu'il va jusqu'à jeter de la moutarde au visage de ses adversaires, et mange des sandwichs sur le ring ! Sans oublier, ses histoires de plante verte avec Chris Jericho … Pour le coup, en voilà un qui souffre clairement de l'effet PG.
Car sur le ring, Ambrose est bien en dessous de ce que l’on peut nous faire croire. Il n’aura brillé qu’au Royal Rumble 2016, et aura eu besoin d’AJ Styles et Kevin Owens pour sortir ses seuls matchs corrects par la suite. C’est pour dire à quel point il a besoin d’être assisté sur le ring !
1 - Zack Sabre Jr., l'anti-catcheur parfait
Imaginez un catcheur avec la présence et l’entrée d'un Bill Goldberg, le charisme de The Rock, la verve de Paul Heyman, la « vicelardise » du Revival, l'in-ring d’AJ Styles ou de Kenny Omega, « l’acting » et le costume de Kazuchika Okada, le « storytelling » de KUSHIDA ou Sami Zayn… Je ne sais pas si ce catcheur existe, mais son exact inverse oui, et personne ne sait même pourquoi il s'appelle « Zack Sabre Jr. » !
Quand je le vois arriver sur le ring, je me dis sincèrement que j’aurais pu être catcheur et participer au Cruiserweight Classic moi aussi. Charisme à la rue, un « selling » inexistant, émotions invisibles et le physique insuffisant pour faire les « tryouts » d'une école de catch français de banlieue…
Oui Zack est un bon « technicien », mais là c’est du catch, pas du MMA ! Autrement dit, tu peux être un vrai couteau-suisse sur le ring, si tu ne dégages rien d'autre, c’est non !
Et cerise sur le gâteau : depuis peu, ce brave garçon fait parti du Suzuki-Gun, le gang de son antithèse, Minoru Suzuki ! Qu’est ce qui s’est passé frérot ? Ton clan n’est pas censé être « bad-ass » à mort ? Même dans la crèche de mon neveu, je lui sors un petit plus méchant que lui !
#OVERRATED
Le sniper reviendra avec de nouvelles cibles … Attention, un catcheur que vous aimez pourrait être la prochaine victime !
Billet d'humeur : Cody ou Omega, qui sera le "top-gaijin" de la NJPW ?
- Par
- Le 21/06/2017
- Commentaires (0)
* Ce billet d'humeur est une remise en page de réponse à une question posée sur ask.fm/Felixtaker *
Il paraîtrait d'après des déclarations de Cody, qu'il aurait battu un record de ventes de T-Shirt à ses débuts à WK11 (quel record ? ventes tout court ? ventes au premier jour ? ventes pour les débuts ? ventes pour un "gaijin" ?) d'où la sur-confiance que lui confie la NJPW, alors qu'il ne ravit pas tant que ça les japonais. Pas autant qu'un Ospreay, Juice, Elgin, Marty Scurll ou Omega comme autres "gaijins" au style plus ou moins "américain".
Après, rien n'est joué pour le G1 Special in USA malgré les paris des spécialistes. Il n'est même pas annoncé pour le Climax, alors qu'un champion poids-lourd IWGP doit toujours en faire partie. Aussi, malgré cette "sur-confiance" de la NJPW, Gedo & Jado maîtrisent plus ou moins la gestion du prestige de ce titre et savent que les fans (japonais ou étrangers) accepteront difficilement un Cody Rhodes champion. D'autant plus avec tout le travail admirable effectué avec Okada (malgré l'épuisement "kayfabe" dont il est victime, et qui participerait à excuser sa défaite éventuelle contre Cody), et le succès qu'il a lui même actuellement avec le public.
Autrement, en effet, Omega n'a pas signé un nouveau contrat comme ils l'auraient voulu. (Pour un an au lieu de 2-3 je crois ... ?). Et je crois qu'ils n'ont pas aimé (je parle plus de Takaaki Kidani, le président, que des bookers Gedo & Jado) qu'il joue la grosse hésitation après WK11. Ils réclameraient en effet de lui un engageant plus appuyé que ça pour lui donner le titre et donc prévoir sur le long-terme avec lui, comme ils le voulaient.
A mon avis, la NJPW va misé sur Cody pour le territoire américain et le prochain chapitre du Bullet Club, mais n'ira pas plus loin. Okada restera champion et Omega ira peut-être l'affronter une troisième fois à WK12 : match dont le résultat dépendra de son intention de rester ou non.
Billet d'humeur : Quelle utilité au IWGP US Championship ?
- Par
- Le 16/05/2017
- Commentaires (1)
* Ce billet d'humeur est une remise en page de réponses à une question posée sur ask.fm/Felixtaker *
Comme annoncé juste avant NJPW/ROH War of The Worlds 2017 (PPV) au Hammerstein Ballroom, la NJPW va bientôt inaugurer le championnat américain IWGP. Le premier champion sera le vainqueur d'un tournoi type round-robin, organisé à l'occasion des deux soirées NJPW G1 Special in USA début juillet en Californie.
La création d'un tel titre (imitant clairement, à la fois l'Universal Championsip et l'UK Championship de la WWE) me semble assez excessive et peu subtile - de la part d'une NJPW qui, jusque là, a toujours su l'être dans sa nouvelle guerre face à la WWE.
Néanmoins, si elle ne l'installe que comme le prix spécifiquement attaché à son nouveau territoire américain en préparation - comme l'était l'Open The Freedom Gate Championship à la DG:USA, pour la Dragon Gate, ou l'est désormais l'United Kingdom Championship pour le show anglais du WWE Network - et ne l'utilise dans son "main-roster" qu'à de grandes occasions comme DOMINION ou WrestleKingdom, pourquoi pas.
A contrario, s'il ne devient qu'un titre de plus dans une liste déjà assez lourde (et que la NJPW n'a seulement apprise à la maîtriser complètement qu'il y a peu), ce titre et sa fonction n'aura aucune espèce de sens. Son existence sera même au détriment du bon équilibre du reste, tant il n'est pas facile de gérer correctement, avec justesse, autant de titres.
Aussi, peut-être que ces G1 Special in USA n'étaient pas la meilleure occasion pour l'inaugurer. Les fans ne veulent pas y voir un autre doublet NJPW/ROH, mais des matches préludes au G1 Climax et des matches de championnat majeurs. Un show NJPW typique, mais sur le sol américain. Or, ils sont déjà "sold-out" sur cette simple promesse, ce n'était pas la peine d'en rajouter - surtout si c'est pour réduire la place au côté "typique" des shows ...
Sans doute aurait-il mieux fallu s'en servir comme d'un argument pour un retour aux USA, pourquoi pas post-G1 - dans des villes comme Chicago ou NYC, comme c'est pressenti par certains. Là, une telle "innovation" aurait fait sens : 1) en se démarquant des dits doublets qui ont lieu habituellement de ce côté là des Etats-Unis ; 2) en n'interférant pas avec la "hype" pro-New-Japan du G1 Climax ; 3) en redonnant uen raison à certains spectateurs des G1 Special in USA d'assister à de tels nouveaux shows - où une certaine histoire y serait écrite.
Enfin, quant à son prochain éventuel premier champion, cette ceinture semble avoir été faite pour être portée par Cody Rhodes. Et si, comme j'aimerais à le penser, il y a dissolution partielle du Bullet Club bientôt, avec Cody comme nouveau leader (avec défection (forcée) de The Elite, d'Omega et les Bucks), cela continuerait à l'installer comme une figure importante de l'expansion occidentale de la NJPW. Surtout pur lui, un catcheur solide et charismatique mais qui est loin du niveau hyper-élevé in-ring d'un Okada ou Omega (et encore, s'ils n'avaient que ça), peut-être ce qui compte le plus à la traditionnaliste New-Japan. Quoi qu'il arrive, ce sera toujours mieux que MVP - champion Inter-Continental IWGP inaugural, sensé permettre l'implatation de la NJPW aux Etats-Unis en 2011 ...
Malgré tout, ces erreurs tactiques possibles ne devraient pas ternir aux éclatantes et historiques soirées que seront les G1 Special in USA !
Back To The Past #12 : TNA The Whole F'n Show (2010)
- Par ludovic-h
- Le 08/05/2017
- Commentaires (0)
* Ne manquez pas la sortie de la prochaine chronique, grâce à la page Facebook de Back To The Past*
Après avoir évoqué l'excellent No Way Out 2001 la dernière fois, nous nous retrouvons ce mois ci pour un nouveau Back To The Past, douzième du nom. Pour les nouveaux lecteurs, le but de cette chronique est d'analyser des Pay-Per-Views (PPV) de catch, toutes époques et toutes fédérations confondues. Nous quittons l'univers de la WWE pour cette fois-ci, puisque nous allons parler de TNA : The Whole F'n Show 2010.
A propos du PPV
The Whole F'n Show s'est déroulé le 12 Août 2010 dans la très célèbre « Impact Zone » véritable temple de la TNA depuis 2004, situé à Orlando en Floride. Il s'agit d'un show plutôt spécial, puisqu'il ne s'agit pas d'un PPV, mais plutôt d'un show hebdomadaire de la TNA. Mais pourquoi en parler me direz-vous ? Et bien parce que la carte proposée gratuitement à la télévision américaine était initialement prévue pour le PPV Hardcore Justice qui s'était déroulé 4 jours plus tôt. Seulement, toute la carte a été changée pour finalement accueillir les anciennes gloires de la ECW. Les matchs prévus pour le show de départ ont donc été reportés à l'édition suivante d'iMPACT ! (aujourd'hui Impact Wrestling) afin de nous offrir un « weekly » de qualité. Le nom donné à l'événement fait référence à Rob Van Dam, la nouvelle star de la TNA arrivée 5 mois plus tôt. De plus, 1,5 millions de personnes étaient devant leur téléviseur (une audience importante, pour la TNA), ainsi que près de 1400 personnes étaient présentes dans une Impact Zone comble.
Avant de passer au vif du sujet et de développer un peu plus à propos de ce show, regardons les résultats de cet événement :
- Kurt Angle b. AJ Styles
- Angelina Love b. Madison Rayne © pour devenir la nouvelle championne féminine de la TNA.
- Matt Morgan b. D'Angelo Dinero et Mr. Anderson
- Jeff Hardy b. Shannon Moore dans un Open Challenge.
- The Motor City Machine Guns (Chris Sabin & Alex Shelley) © b. Beer Money, Inc. (Bobby Roode & James Storm) pour conserver leurs titres par équipe dans un 2 out of 3 falls match.
- Rob Van Dam © b. Abyss dans un « Stairway To Janice Ladder Match » pour conserver son titre de champion du monde.
Voyons tout de suite si le spectacle a été au rendez-vous.
Le match par match
La soirée commence sans plus attendre avec un match de rêve opposant l'excellent AJ Styles, face au médaillé d'or des Jeux Olympiques d'Atlanta 1996, Kurt Angle, remettant sa carrière en jeu lors de ce match.
Quoi de mieux pour commencer un événement qu'un classique entre ces deux excellents lutteurs, tous deux à la WWE actuellement.
Le match à tenu toutes ses promesses. On savait pertinemment que les deux hommes fonctionnaient très bien ensemble, comme le prouve leur excellent match lors de Genesis 2010 plus tôt dans l'année. On pourrait penser que le match à été raccourci pour pouvoir rentrer dans le format de 1h30 propre aux shows hebdomadaires de la TNA. En effet, le match à duré seulement 8 petites minutes. Mais il s'agissait de 8 minutes d'une intensité rare. Le match s'est très rapidement emballé, nous offrant de nombreux contres et enchaînements parfaitement exécutés. Il y avait peu de temps morts et pas de place pour l'ennui. Kurt Angle s'en sort victorieux et sauve ainsi sa carrière à la TNA. C'était un match très convainquant en somme, qui récolte la note amplement méritée de 3,75/5 par Dave Meltzer. Cet affrontement était donc un excellent moyen de débuter la soirée.
La soirée continue avec un match opposant Angelina Love, face à la championne des Knockouts, Madison Rayne
Il n'y a pas grand-chose à retenir de ce match, puisqu'il a été très court. On retiendra l'apparition d'une mystérieuse femme casquée pilotant une moto, qui favorisait Madison Rayne dans tous ces matchs. Mais Velvet Sky a finalement réussi à renverser la balance pour permettre à son amie de remporter le titre féminin. On apprendra quelques temps plus tard que la mystérieuse femme était en réalité Tara, également connue sous le nom de Victoria à la WWE.
Le match suivant opposait Matt Morgan, face à D'Angelo Dinero (anciennement Elijah Burke à la WWE) et Mr. Anderson aussi connu sous le nom de Mr. Kennedy à la WWE dans un triple threat match.
Encore un match très court, sans doute raccourci par rapport à la durée réduite du show. Il n'y a pas grand-chose à retenir si ce n'est la victoire sans forcer de Matt Morgan, qui conforte son rôle de « heel » après avoir trahi son ancien partenaire par équipe Hernandez quelques semaines auparavant.
Nous poursuivons avec un Open Challenge lancé par Jeff Hardy. En effet, n'importe qui pouvait se mesurer à lui et c'est finalement son ami de longue date, Shannon Moore qui à répondu à l'appel.
Ce match – opposant les deux amis – était un affrontement très convenable. Un combat certes classique mais plutôt plaisant et efficace. On peut y retrouver le schéma classique du match de catch, mais qui s'avère toujours être payant. Au final, on y observe un Shannon Moore très convainquant avec des prises bien exécutées, et un Jeff Hardy fidèle à lui même. Un bon match en somme, nous permettant de bien continuer la soirée.
Nous passons ensuite aux choses sérieuses avec le match opposant les Motor City Machine Guns alors champions par équipe, face à Beer Money. Il s'agit du tout dernier match d'une série de 5 matchs. En effet, les deux équipes se sont affrontées sur une série de matchs, s'étalant sur plusieurs semaines. Celles-ci en étaient restées à 2-2 avant le match de ce soir. La 5ème manche va donc départager les deux équipes dans un match au meilleur des 3 manches.
Faisons tout d'abord le tour des protagonistes qui composent ce match. D'un côté Beer Money, une équipe que l'on ne présente plus, et multiple fois championne par équipe au sein de la TNA. De l'autre, les Motor City Machine Guns, équipe composée de deux lutteurs extrêmement rapides et aériens, et dont leur travail par équipe a fait leur réputation. On a donc deux excellentes équipes face à face. Alors le match a-t-il été à la hauteur de l'affiche ? Et bien c'est un grand oui, car le match était tout simplement exceptionnel. Dès les toutes premières secondes, la rencontre s'est rapidement emballée. Cela partait de tous les côtés, on se savait plus où regarder. C'était un réel plaisir de suivre les différents mouvements effectués par les deux équipes. L'opposition de style entre les deux équipes était intéressante, ce qui nous a offert un combat parfaitement équilibré et varié, de quoi alterner les plaisirs. De plus, l'affrontement à été particulièrement bien construit. L'idée de rendre difficile l'acquisition de la victoire pour les « MCMG » avec l'utilisation de deux prises de finition successives sur Beer Money, a permis de ne pas décrédibiliser ces derniers. Finalement, ce match était de loin le meilleur de la soirée, et sans doute le meilleur match par équipe que j'ai eu l'occasion de voir ces derniers temps. Ainsi, cette bataille obtient un 4,5/5 largement justifié de la part de Dave Meltzer.
La soirée se termine avec un match opposant Rob Van Dam et Abyss pour le titre de champion du monde poids lourd de la TNA dans un « Stairway To Janice Ladder Match ». C'est une stipulation assez unique puisque c'est la seule fois que ce type de match a eu lieu à la TNA. Expliquons rapidement les règles : Il s'agit d'un match qui se déroule en 2 temps. Dans une première partie, les lutteurs doivent récupérer un objet suspendu au dessus du ring, en l’occurrence ici Janice, l'arme favorite de Abyss. Une fois l'objet récupéré, le seul moyen de remporter le match est par tombé ou soumission. Un autre match de ce type à eu lieu à la WWE en 2011 lors de TLC, opposant Triple H à Kevin Nash.
Le match entre les deux lutteurs était un très bon match dans l'ensemble. Doté d'un rythme surprenant, l'affrontement a su convaincre, avec notamment des « spots » plus violents les uns que les autres. Car oui, l'affrontement entre les deux protagonistes était plutôt violent. Forcément, puisque Abyss est impliqué. En effet, ce dernier nous a apporté tout son matériel de torture, tel que des planches de fils barbelés, du verre des punaises, et autres. Mais finalement, tous ces objets se sont retournés contre lui dans des séquences toutes aussi impressionnantes les unes que les autres. On se souviendra du Powerbomb de Rob Van Dam sur le ring recouvert de punaises et de verre, ainsi que du « Coast To Coast » de ce dernier sur un Abyss pris au piège entre le coin du ring en une planche de fils barbelés. C'était donc un bon match pour conclure la soirée.
A la fin de cette rencontre, Hulk Hogan fit son entrée pour rendre hommage aux lutteurs de la ECW ayant participé à Hardcore Justice 2010 4 jours plus tôt. Après que la plupart d'entre soient arrivés sur le ring, les stars de la TNA ont attaqué très violemment celles de l'ancienne ECW, en revendiquant que ces dernières avaient volé leur place au sein de la compagnie. Malheureusement, la fin de soirée fut tragique pour Rob Van Dam, puisqu'on le retrouva immaculé de litres de sang dans les vestiaires, attaqué par Abyss avec la fameuse Janice. Étant blessé, Rob Van Dam laissa son titre vacant jusqu’à Bound For Glory 2010, où Jeff Hardy remporta un triple threat match face à Kurt Angle et Mr. Anderson. Cette soirée sera notamment marquée par le « heel turn » du nouveau champion à la plus grande surprise de tous.
Conclusions
Ce Whole F'n Show de la TNA était en somme un excellent show hebdomadaire, nous offrant de très belles rencontres déjà précédemment citées. Je vous conseille évidemment de voir le match par équipe si vous ne l'avez jamais vu. On ne pourra pas reprocher à certains matchs d'être inutiles et courts, car il a fallu sans doute réduire le temps des affrontements pour les faire rentrer dans le format de l'émission. Les matchs se sont enchaînés sans temps morts et cela à donné une bonne ligne directrice au show, de quoi nous donner un très bon événement. De plus, le segment final aura conclu l'événement dans un chaos total, de quoi nous offrir une bonne rivalité par la suite. On remarquera quand même l'exagération de la blessure de Rob Van Dam, bien que cet angle soit tout aussi intéressant pour construire une rivalité face à Abyss.
Voilà, c'est tout pour cette douzième édition de Back To The Past. On se donne rendez-vous le mois prochain pour une nouvelle analyse surprise.
Catch Bolivien : Quand les femmes combattent racisme et sexisme sur le ring
- Par
- Le 12/04/2017
- Commentaires (0)
Le monde du catch est divisé en trois pôles majeurs : les Etats-Unis, propriété officieuse de la WWE ; le Japon, dominé par la NJPW notamment ; et le Mexique, partagé entre la traditionnelle CMLL et la plus moderne AAA. Chacun de ces pôles comporte des caractéristiques spécifiques et des attraits différents, et chacun a influencé ou influence le développement du catch dans d'autres pays. Le catch américain s'est répandu au Canada et à Porto-Rico, et sert aujourd'hui de modèle à la remontée fulgurante du catch britannique (et européen en général, pour ne pas oublier l'allemande wXw). En plus de quoi, il sert de base à des petites promotions traditionnels ou éphémères s'étendant de la France à Hong-Kong, en passant par l'Italie, l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande et l'Australie. Le Puroresu nippon, quant à lui, reste majoritairement inhérent à son pays d'origine. La Lucha Libre latine a, elle, su conquérir toute l'Amérique du Sud, en particulier le Brésil et le Chili. Néanmoins, depuis une quinzaine d'années, c'est en Bolivie qu'est né un nouveau genre de catch, mélangeant Lucha "old-school" et progrès social. Un catch féminin qui ne cesse de briser les stéréotypes en dehors du ring - une vraie "women's revolution" !
A l'aube des années 2000s, alors que le catch mexicain et le catch américain (majoritairement celui de la WWF/E) se démocratisent à la télévision, le catch local de Bolivie peine à remplir continuellement ses salles. Juan Mamani, promoteur de Titanes del Ring à Alto, en banlieue de La Paz, décide de tenter l'innovation : il introduit du catch féminin au menu, mais pas n'importe lequel. Il engage et entraîne des femmes d'ethnies indigènes, Aymaras ou Quechuas, que les boliviens nomment crudement "cholitas", les "métissées". Si la récompense n'est pas glorieuse (l'équivalent de quelques dollars pour un combat deux fois par semaine), l'idée est bonne et fonctionne. Le public d'Alto, majoritairement pauvre, revient en masse pour voir ces combats de chiffonnières - "rudas" (les méchantes) contre "tecnicas" (les gentilles) - en robes traditionnelles (les "polleras"). Pour les Cholitas, c'est une façon d'être vues comme plus qu'une "métisse", et de surpasser ce racisme quotidien. En somme, elles permettent de véhiculer aux autres femmes, dans les gradins, un message fort : une femme peut avoir des ambitions, s'imposer et surtout une femme peut se défendre, y compris contre les hommes. Une leçon importante pour un pays qui a attendu mars 2013 pour punir comme il se doit la violence domestique faite aux femmes.
Suite à ce phénomène du "Cholita Wrestling", le terme "cholita" est ainsi passé d'insulte raciste et sexiste du langage courant, à une qualification valorisante voire inspirant le respect. Les femmes indigènes peuvent désormais être vues comme des femmes fortes et indépendantes (car souvent mères célibataires et indépendantes), cumulant un travail et un réputation - celle de catcheuse.
En 2006, le documentaire The Fighting Cholitas, primé dans de nombreux festivals internationaux, capte cette nouvelle mode locale. La pratique atteint un nouveau niveau de popularité, de nombreux touristes occidentaux sont attirés par ces curieux combats. Néanmoins, ce succès rencontre des difficultés. Un certain machisme de la part des promoteurs montre le bout de son nez. Carmen Rosa, la star de Titanes del Ring, monopolise les rings, traitant durement les autres, déjà assez mal payées. En 2011, la majorité des Cholitas quittent alors la promotion pour former la leur : Cholita Wrestling, aussi connu sous le nom de Fighting Cholitas (reprenant le titre du documentaire). Dirigé par un couple, l'un entraîneur et l'autre cholita vétéran, le groupe ne produit que du catch féminin - le seul aujourd'hui à présenter du "Cholitas Wrestling".
Une belle démonstration de féminisme - qui néanmoins, a encore du progrès à faire en coulisses, selon les pratiquantes (voir ci-dessous) - qui reflète curieusement les nouvelles tendances politiques du pays. En 2014 (cf. lien plus haut), 53% des membres du Parlement bolivien, et 47% des membres du Sénat, étaient des femmes. Une belle preuve de la nouvelle place des femmes dans ce pays, et peut-être, qui sait, de l'influence du catch sur les idées et les moeurs ?
NJPW WrestleKingdom 11 ... et après ?
- Par
- Le 14/01/2017
- Commentaires (0)
Comme chacun le sait maintenant, la deuxième compagnie de catch au monde et la promotion-reine au Japon, la NJPW, a tenu son plus grand show de l'année Wrestle Kingdom 11, au Tokyo Dome, le 4 janvier dernier. Certes moins fourni, moins riche et peut-être moins "parfait" dirait certains que WrestleKingdom 9, cette onzième opus a été sans doute le plus événementiel. Après la reconstruction post-Inoki en 2006-2011 et la renaissance en 2012-2016, la New-Japan est entrée dans une nouvelle étape de son histoire, peut-être celle qui l'amènera vers une ère nouvelle. Réactions sur les grands développements de cet événement, ce qu'il implique et réflexions sur les débouchés possibles.
Avant de partir dans le vif du sujet, tâchons de décharger le bref ressenti qu'il me reste concernant certains aspects mineurs de WK11 (et sans m'étendre sur le fameux 6-Stars Main-Event que j'ai déjà couvert sur ask.fm/Felixtaker) :
- La NJPW affirme que 26.192 japonais étaient présents dans l'enceinte du Tokyo Dome. Suis-je le seul qui, après avoir vu l'événement et les photos prises durant celui-ci, pensent que ce chiffre est largement sous-estimé ? 35.000 au moins semblerait plus correct, de mon point de vue. La NJPW serait-elle véritablement une WWE (qui a tendance à en rajouter niveau chiffres) inversée, là aussi ?
- Tiger Mask W vs. Tiger The Dark marque le début de l'érosion pour le personnage cross-animé de Tiger Mask W. ACH vaut mieux que ça et il est temps que Kota Ibushi et la NJPW trouvent un arrangement pour que ce dernier revienne en tant que tel !
- Cody Rhodes pourrait-il la réponse à l'avenir du Bullet Club ? Le groupe s'effrite : son leader américain, Adam Cole, est en patrance pour la WWE et son leader japonais, Kenny Omega, deviendra comme AJ Styles à la fin de son séjour à la NJPW - un "top-heel" respectée et appréciée par les fans. Rhodes est l'ancien de la WWE, le fils de 'The American Dream'. Sous son commandement, un demi-Bullet Club (en assumant qu'une partie, notamment les Young Bucks se rallient à un Kenny Omega évincé du trône) pourrait vivre encore quelques temps en tant que fonction "gaijin heel" forte. Pourquoi pas aidé par les américains Killer Elite Squad, une fois le Suzuki-Gun dissous ?
- Match déchainé pour l'IWGP Junior Heavyweight Championship et belle première grande victoire pour Hiromu Takahashi. Il l'avait bien mérité après cet accueil retentissant lors de son retour officiel, et surtout suite à ses performances exemplaires en tant que Kamaitachi face à Dragon Lee en 2015-2016. Cependant, j'espère que KUSHIDA ne partira pas si vite chez les Heavyweights comme tel est son souhait. Une grande rivalité est née au Tokyo Dome, elle ne peut s'achever aussi vite. Elle peut permettre de faire naître une division resplandissante pour les années à venir (surtout en comptant, en soutien, Ryusuke Taguchi, Bushi, Will Ospreay, Ricochet, Dave Finlay, Dragon Lee et maintenant ceux du Suzuki-Gun, Yoshinobu Kanemaru, Taichi, El Desperado et TAKA).
- "Il l'a finalement eu, sa grande victoire !" s'exclamait Steve Corino (bien au-dessus de Kevin Kelly aux commentaires cela dit, comme d'habitude) lors de la victoire d'Hirooki Goto face à Katsuyori Shibata. Malheureusement, il a tort. Goto va peut-être s'épanouir dans le ring si il suit le même chemin que Shibata, avec le championnat NEVER Openweight. Néanmoins, il reste le même Goto, ayant juste battu une nouvelle fois son ami Shibata, le délaissant d'un titre pour lui permettre d'escalader un nouvel échelon. Il en faudra plus pour que ça change pour Goto et qu'il est une première "grande victoire".
- Le décor en forme d'oeil était un magnifique hommage au succès et à la popularité de Tetsuya Naito cette année. Après des années passées à regretter son traitement de la part de la compagnie, Naito doit être aux anges. (On reviendra sur son cas dans un instant)
- En parlant de décor et d'entrée spectaculaire, ça l'était moins pour Kenny Omega - l'autre star de la soirée - par contre. Si le petit film d'introduction, reprenant le début du premier Terminator, était adéquat et bien réalisé, sa démarche dans le Tokyo Dome avec son masque et son fusil à pompe en plastique était presque gênant. Un contraste décévant ...
Naito vs. Tanahashi, la meilleure histoire racontée sur un ring
Le site Voices of Wrestling avait statué que les quatre derniers matches pouvaient être désignés comme suit : The Sprint (Takahashi vs. KUSHIDA), The Fight (Goto vs. Shibata II), The Story (Naito vs. Tanahashi) et The Spectacle (Okada vs. Omega). Désignations très correctes, la plus révélatrice d'entre elles était selon moi "The Story" : Naito vs. Tanahashi n'est programmé que depuis Power Struggle 2016, et pourtant, quels enjeux (en plus de l'IWGP Inter-Continental Championship), quel passé et quelle histoire rentraient en compte dans ce match !
L'histoire d'un Tetsuya Naito, le protégé et successeur annoncé d'un Tanahashi pas prêt de raccrocher les bottes. Du "main-event push" raté et rejeté par les fans à l'horizon de WrestleKingdom 8. Celle de son renvoi au Mexique, là où il avait été victime de racisme au début de sa carrière (période à laquelle il fait référence par son geste de l'oeil ouvert). Celle de son retour en 2015, avec une nouvelle attitude inspirée de ses amis Los Ingobernables de la CMLL. Naito, comme Shinsuke Nakamura quelques années auparavant, avait enfin trouvé la parade qui pourrait changer sa destinée, la replacer sous son contrôle et avec les fans en sa faveur. Désinvolte, à contre-courant, anti-conformiste et virulent face au président Takaaki Kidani (à l'image d'un autre rebelle, CM Punk), l'insupportable Naito avait tué la petite star modèle de jadis - à la Miley Cirus diraient certains. Heureux de la transformation, les fans l'ont soutenu comme jamais, d'autant plus après le départ de Nakamura, l'amenant à succès sur succès en 2016.
Ce match était aussi l'histoire d'Hiroshi Tanahashi. Celle de sa "mort" prochaine : après une année 2016 parcemenée de blessures et d'absences, pour la première fois, on parlait pour la première fois d'une retraite prochaine pour Tanahashi. 'The Ace', qui plus est remplacé officiellement par Kazuchika Okada depuis WK10, n'est plus indispensable. La NJPW et son trône ne sont plus à lui : elle est à l'arrogance dorée d'Okada, à la folie conquérante d'Omega et à l'excentrisme "tranquilo" de son ancien padawan, Naito. Une telle complexité a été racontée en l'espace d'un excellent match, d'une victoire solide du champion et de sa sortie de route surprenante, mais volontaire et réussie : vainqueur, avec son regard toujours plein de charisme (comme lors de son entrée, presque similaire à celle de 'Stone Cold' Steve Austin le soir des Survivor Series 1996, le regard porté droit sur la caméra) il a rejeté l'espace d'une seconde ses principes de rebelle pour saluer son adversaire et ex-modèle. Si simple, si chargé de sens à la fois.
Direction les Amériques pour la NJPW !
Néanmoins, d'aucuns pourraient parler de WK11 sans évoquer les retombés de Kenny Omega vs. Kazuchika Okada ! Celui-ci impliquait le futur de la compagnie, et l'orientation de sa nouvelle politique d'expansion internationale face aux multiples assauts de la WWE : d'abord, après ses talents - la NJPW a depuis janvier 2017 instauré des contrats multi-années pour ses stars pour contrer les "pillages" ou "exodes" - ensuite, après son terrain - en réponse, la NJPW compte tenir ses propres shows (sans collaboration de la Ring of Honor, comme à l'époque de l'Invasion Attack Tour de 2011) en ouverture du G1 Climax Tournament. Devant de telles problématiques, il était important pour elle de désigner celui qui serait le leader de ce futur : Okada, la star qu'elle a construite pour en faire son nouveau visage sur son terrain, ou Omega, le "gaijin" pro-Japon mais prêt à révolutionner le milieu du catch en aidant la NJPW à se faire une place en Occident ?
Le 4 janvier dernier, ce fut la position d'Okada qui fut solidifié mais rien n'est dit pour Omega. "La NJPW serait stupide de ne pas programmer Omega vs. Okada II pour DOMINION et de remettre le titre à Omega, juste avant les G1 Special aux USA", déclarait le réputé Dave Meltzer lors de l'un de ses récents podcasts. Déçu mais ainsi défait, les 6 étoiles et la nouvelle notoriété qui va avec en poche, Kenny Omega semble finalement un bien meilleure posture pour faire un grand retour et concilier tout le monde : aussi bien les occidentaux qui n'attendent que de le voir au sommet, que ce soit à la NJPW ou ailleurs ; que les nippons qui le respectent plus que jamais et ont hâte de voir la grande revanche face à Okada et d'honorer le vainqueur, quel qu'il soit. Comme le rappelle Naito, il ne faudrait pas sacrifier l'un pour l'autre - la domination nationale pour l'expansion réussie en Occident : "La compagnie veut s'étendre, très bien, c'est ce que nous ferons. Je comprends pourquoi il nous faut nous emparer du marché international. Mais, tranquilo, quoi ! L'entreprise veut devenir internationale, donc cela veut dire qu'il n'y a plus rien à faire au niveau national, que sa souveraineté ici est absolue ? Non, la compagnie n'a même pas pu faire salle comble au Tokyo Dome cette année".
Suzuki-Gun, un atout adéquat pour faire une petite pause
En attendant, la NJPW a des choix à faire pour que tout cela se passe pour le mieux, et elle semble avoir fait les bons. Suite au rachat de la Pro-Wrestling NOAH (compagnie alliée qu'elle avait fini par gérer elle-même) par un tiers, elle a dû rappeler ses talents postées là-bas lors de New-Year Dash! le lendemain de WK11 - à savoir l'ensemble du Suzuki-Gun. Envahisseurs ultra-dominants pendant deux ans à la NOAH, la bande à Minoru Suzuki est revenue revigorée à la New-Japan pour démolir CHAOS et son champion Okada.
A près de 50 ans, le fondateur de Pancrase Wrestling (la promotion-mère du MMA) est toujours aussi charismatique et talentueux sur le ring. Jamais détenteur du titre d'IWGP Heavyweight Champion, il est le candidat idéal pour détrôner temporairement ce cher Okada. Avec Omega partie pour quelques temps (et surtout un peu de repos et de réflexion), avec le reste de son Bullet Club, la place est libre pour SZK-GN d'apporter de nouveaux scénarios aux shows de la NJPW.
Une fois Okada vaincu, celui-ci pourra prendre lui aussi du repos afin de revenir en vengeur héroïque et ré-affirmer sa position de leader du roster. Et en attendant, Minoru Suzuki et son "armée" pourront s'attaquer à Katsuyori Shibata, à Los Ingobernables de Japon de Tetsuya Naito et d'autres. Une petite pause agréable pour préparer le moyen-terme au mieux !
Billet d'humeur : Du "boom" du catch indépendant à sa perte totale ?
- Par
- Le 13/01/2017
- Commentaires (0)
* Ce billet d'humeur est une remise en page de réponses à une question posée sur ask.fm/Felixtaker *
Ces derniers mois, la WWE a ajouté à son écurie à multiples étages la star irlandaises Big Damo, le combattant international Tommy End, le vétéran de la ROH Roderick Strong et très probablement, l'ex-champion de cette dernière, Kyle O'Reilly. Et elle ne compte pas s'arrêter là : elle a ses yeux sur l'actuel champion du monde de la Ring of Honor, Adam Cole, et sur la sensation international du moment, Kenny Omega. En plus de cela, elle se prépare à présenter ce week-end, sur le sol anglais, un tournoi préparé à la hâte et composé de lutteurs indépendants britanniques. La WWE parle elle-même de "nouvelle ère". A l'extérieur de sa corporation tentaculaire, certains parlent d'expansionnisme naturel, d'autres de pillage excessif. Tout cela est-il vraiment positif pour les fans, pour les catcheurs ou même pour le sacro-saint business ? Comment en est-on arrivé là ? Qu'est-ce que cela signifie pour l'avenir du catch international ? Esquisses de réponses, en contrebas.
Changement de vision, changement de traitement
Depuis 2011-2012, jamais la compagnie de Stamford n'avait-elle signé autant de talents indépendants ou internationaux qu'en 1999-2001. Ce phénomène est dû à de multiples changements interne. D'abord, l'investiture de Triple H au sein des Ressources Humaines de la WWE, et en tant que directeur du centre développemental et donc de NXT. Il y a ensuite, aidée par ce dernier, la nouvelle philosophie de recrutement adoptée par Vince McMahon - à savoir, non plus favoriser des jeunes talents "made in WWE", mais des talents "faits" ailleurs et exploiter leur talent déjà bienet leur réputation extérieure construits. Le tout a été facilité progressivement par une sorte de changement de "fanbase".
Avec l'ère des réseaux sociaux et du tout connecté en plein essor, une large communauté de "hardcore fans" s'est formée avec les anciens fans, enfants de l'Attitude Era ramenée par le retour de The Rock et le "Summer of CM Punk" en 2011, et ceux dont la passion s'est construite à partir de là, baignant donc déjà dans un monde de promotions de catch différentes et de connaissances internes (non-"kayfabe") et historiques de plus en plus visibles et accessibles. Laquelle "fanbase" est aujourd'hui, toujours la plus fidèle (ce sont les "die hards", ceux pour qui regarder RAW chaque lundi soir est devenu un rituel, que l'émission soit bonne ou mauvaise), mais surtout est devenue la vraie majorité de la clientèle payante du produit WWE. Elle est responsable des 2,5-3 millions de téléspectateurs que gardent difficilement RAW chaque semaine - si il y avait vraiment encore une majorité de "casual fans", les chiffres seraient supérieurs, même avec l'importance actuelle de YouTube et du streaming illégal.
En 2011-2012, au début de cette transition, je commençais à voir partir El Generico, Kevin Steen et Cie, et j'avais extrêmement peur de leur devenir. J'avais vu Colt Cabana être inutilisé, Paul London être détruit, Daniel Bryan sous-exploité, etc. Je pressentais les changements de noms et de personnalités : El Generico allait perdre son masque pour la première fois et devenir Sami Zayn, Kevin Steen allait peut-être devoir remettre cette grenouillère (chère à Jim Cornette) qu'il détestait tant, etc.
Cela dit, comme je le constate désormais, les choses se sont montrés finalement moins dramatiques. Et ce, grâce à ce changement initié en 2011-2012. AJ Styles a eu une première année exemplaire. Prince Devitt/Finn Balor a été le roi de NXT (et a participé à en faire autre chose qu'une simple FCW améliorée - ce qui entraîne aujourd'hui de nouveaux problèmes, mais j'en ai déjà parlé et ce n'est pas le sujet) et lui a été offert un "méga-push" instantané après le Draft. Kevin Owens, sans restriction vestimentaire ou "gimmick" cartoonesque à incarner, est un champion "majeur" dans le main-roster. D'ailleurs, Chris Hero a dû s'en rendre compte et c'est pour cela qu'il a re-signé à Stamford - qui a voulu de lui malgré son physique, c'est dire l'évolution !
Cependant, la situation est loin d'être parfaite créativement et politiquement.
D'une part, pour certains, en effet, comme Sami Zayn, Neville ou la plupart des nouveaux Cruiserweights, c'est loin d'être la panacée. Pour reprendre le cas de Zayn oscille dans la hiérarchie du roster de RAW, et profite rarement d'une vraie direction créative malgré son talent et son attrait de vrai bon "babyface". L'équipe numéro un de la NJPW avant leur arrivée à la WWE, Karl Anderson & Luke Gallows, sont sous-exploitées, parfois même ridiculisées par des "angles" dignes des pires heures du milieu des années 1990s. Géré par Vince McMahon et Kevin Dunn (les plus grands partisans du "look, physique et taille conformes" à la norme Hulk Hogan-esque), le show des Cruiserweights, 205 Live, est incipide, bien loin de la révolution clamé par le Cruiserweight Classic. Mais ce genre de problème s'applique à d'autres, qui ne sont pas forcément d'ex-stars du circuit indépendant : que dire de la direction créative donnée à Bray Wyatt, à Sheamus ou à Tyler Breeze par exemple ? C'est un problème qui dure depuis avant même cette dite transition qui ne semble pas prêt de s'arrêter, "Brand Split", "New Era", ou pas.
Vers un expansionnisme dangereux ?
D'autre part, le positif de cette nouvelle politique de conquête des meilleurs talents mondiaux devient peu à peunégatifrécemment : comme l'a dit Kenny Omega (encore lui !), je crois il y a quelques jours, "on dirait que la WWE signe des talents, juste pour se contenter de les avoir, mais n'en font rien concrètement après".
C'est très juste, et cela se voit autrement que par ce simple phénomène de "pillage". La TNA dans la pannade et en réorganisation par le rachat par Anthem Media, elle n'est plus capable de convoiter la Grande-Bretagne, à coup de tournées réussies, de programmes exclusifs et de meilleures audiences sur place que la WWE (cette dernière n'y revenant qu'une fois par an, histoire de garder sa part du marché). Le champ a donc été laissé aux promotions locales grandissantes de s'en emparer. Cependant, apeurée par le "reboot" de World of Sports Wrestling sur ITV (le TF1 du Royaume-Uni), la WWE s'est empressée de mettre en place un prélude (le UK Championship Tournament) à un mini-show local, avec son propre championnat (comem pour 205 Live, après le Cruiserweight Classic). Elle offre déjà des contrats d'exclusivité à des lutteurs (malgré les dires de William Regal concernant la "coopération avec les promotions indépendantes locales"), peur que la majorité se rallie sous le toit d'ITV, forçant la WCPW (la dernière promotion locale en vogue), bien moins solide financièrement, à faire de même. Non seulement, la WWE compte monopoliser le talent, mais elle va assécher les plus petites compagnies qui gagnent tellement de cette résurgence du catch britannique, comme la WCPW ou l'ICW.
De plus, d'après les derniers rapports d'"insiders", elle compte en faire de même au Japon, où la tâche sera bien plus difficile, avec la NJPW déjà reine du terrain, et au Mexique,qui s'est toujours bien débrouillé tout seul, malgré quelques alliances et échanges de talents çà et là et donc, où il sera difficile de s'installer ... mais peut-être en pensant déranger l'AAA par exemple, la WWE pense pouvoir endiguer le succès de sa succursale américaine, Lucha Underground.
Elle ne voudra pas l'admettre, mais grâce à l'atout de son WWE Network auquel elle attribue la justification d'une telle conquête hâtive des différents milieux du catch mondial, elle est en train de recréer le système des territoires qu'avaient installées la vieille NWA des années 1950s jusqu'à la fin des années 1980s.
Sa domination effective de l'Occident (USA, Canada et UK en particulier) et sa portée médiatique internationale ne lui suffit plus. Après un petit "boom" discret (parce que n'impliquant pas vraiment les masses casuelles/"mainstream", ou simplement par le biais de mini-phénomènes intra-Internet, la présence au côté d'autres corporations sportives géantes comme la NFL ou l'UFC sur ESPN, les apparitions sporadiques de vraies célébrités comme The Rock ou John Stewart, memes "RKOOuttaNowhere", la vague "It's John Cena !" qui lui a redonné un gain de popularité dans les médias récemment) ranimant le monde du catch à bien des égards (renaissance de la NJPW, accentuée par sa nouvelle visibilité en Occident avec cette ère du tout connecté, la ré-emergence du catch britannique, etc), elle veut tout ou rien du temps, de l'attention et de cette "fanbase" engagée et payante.
Elle multiplie les heures de programmes, les talents accumulés et bientôt les territoires contrôlés ... et mis en péril. Non seulement, Vince McMahon et sa cohorte reproduisent ce qu'il détestait et avait détruit dans les années 1980s, mais ils en produisent une version plus maligne, dont les bénéfices de ce contrôle mondial ne vont qu'à une seule entité hégémonique. Et chacun sait - des fans aux catcheurs eux-mêmes - quelle période abominable était-ce lorsque la WWE était la seule issue possible. Et encore, la dernière fois (post-rachat de la WCW et faillite de l'ECW), ça ne concernait que le milieu du catch occidental. Cette fois, c'est le monde entier qui est en jeu.
Les déçus talentueux de la WWE comme Drew Galloway ou Cody Rhodes n'auront littéralement plus ou allés si de tels projets d'expansion se réalisent. Ricochet, Kenny Omega et les autres rois du circuit indépendant ne pourront plus survivre hors de la WWE et seront obligés de s'y enroller pour rester des catcheurs actifs. Quant à nous les fans, quel ennui ce serait d'écouter toujours le même groupe sans alternative possible, même étrangère ! Ou de regarder unqiuement les films du même réalisateur !
Gabe Sapolsky, le "booker" d'EVOLVE, ne cessait d'évoquer à juste titre à quel point l'année 2016 fut renversante à tous les niveaux, évoquant en particulier l'ouverture de la WWE au reste du monde du catch, formant des relations avec des promotions indépendantes comme jamais ce ne fut le cas depuis les années 1980s. De toute évidence, cette ouverture sera bientôt une fermeture : non pas par un abandon de relations, mais par la disparition de toutes relations possibles.
Un monstre se réveille en ce mois de janvier 2017, et il va dévorer le monde !
Billet d'humeur : Spécial ROH Final Battle 2016
- Par
- Le 04/12/2016
- Commentaires (0)
Pour questions et avis >> http://ask.fm/Felixtaker
Au cas où vous n'étiez pas au courant (et c'est normal), la Ring of Honor est revenu vendredi soir au Hammerstein Ballroom (après 3 ans d'absence) pour son show le plus important de l'année, Final Battle 2016. No Hype, No Buzz, No Honor ?
The Rebellion vs. Dijak & MCMG
Pas énorme pour commencer le show, on a vu mieux. Qui en a quelque chose à foutre de l'ex-Cabinet ?! Personne, et pourtant la ROH continue d'essayer de lui donner une légitimité. Encore dommage pour Dijak, je comprends le "hum, les fans l'aiment bien, alors on va leur faire désirer son 'push' !", mais attention au retard sur victoires ... Et : WTF avec les Springboard Elbows à répétition ce soir ??
Silas Young vs. Jushin 'Thunder' Liger
Content pour le bon choix de victorieux, mais à part ça, c'était naze honnêtement ... J'en profite néanmoins pour saluer le fait que pour une fois, les rares talents NJPW présents n'y étaient pas pour représenter la compagnie mais simplement pour agrémenter un show ROH - ça change un peu, pause dans l'overdose !
Dalton Castle vs. Colt Cabana
Dalton Castle sait vraiment comment cristalliser son aura, lui donnant une présence de star. A part ça, le match était pas dégueu' mais bon, aucun enjeu tant personne ne comprend les raisons derrière le "heel-turn" Cabana ... Kelly et Corino ne font que des interprétations pour essayer d'expliquer, mais en plus c'est bancal ... Mauvais boulot tout ça.
Cody vs. Jay Lethal
L'entrée foireuse de Cody, et la maîtrise de la musique sur ce show est désastreuse, ça fait de certaines entrées des pétards mouillés. Le pré-match était étrange (les fans ne savaient plus quoi faire : huer les deux "heels" pour respecter l'alignement de la ROH, ou aller contre comme ce qu'elle voulait finalement ce soir-là ... ah dilemme dilemme du fan biaisé) mais finalement efficace pour donner de l'importance à ce match. J'ai bien apprécié le in-ring, mais la fin chaotique imprévisible sentait le forcé, juste pour "faire le buzz" (et réutiliser l'angle foireux du Father et Steve Corino ...).
6-Man Championship Tournament Finals : The Kingdom (3.0) vs. Lio Rush, Jay White & KUSHIDA
Difficile de comprendre pourquoi ACH et Lio Rush se sont échangés les rôles dans ce tournoi, mise à part une justification bancale pour ne pas dire qu'ACH est finalement parti de la compagnie (I told you ...). Autrement, c'était fouillis et je ne ressens rien auprès des gagnants, The Kingdom 3.0.
TV Championship : Marty Scurll (c) vs. Will Ospreay vs. Dragon Lee
Pauvre Dragon Lee (et Bobby Fish, aussi) ... Néanmoins, le reste était appréciable - du style qu'il devait être finalement. Heureusement que Scurll l'a emporté (pour au moins solidifier sa victoire au UK Tour et capitaliser sur les changements de titres précédents), sinon j'aurais pu devenir un Ospreay "hater" tant ce match ne tournait qu'autour de lui.
Tag Team Championship : Young Bucks (c) vs. Briscoe Brothers
Classique mais efficace, très bonne fin de match. +2 = +1 pour le match et +1 pour Broken Matt Fuckin' Hardy !!! (seule vraie bonne surprise de la soirée).
World Championship - No DQ : Adam Cole (c) vs. Kyle O'Reilly
Récurrent aussi, mais l'ajout du No DQ à la dernière minute était mal-expliquée. Pour Austin vs. Rock II, Jim Ross avait génialement joué l'étonné, l'insurgé presque, tant la pression et l'importance du match l'exigeait. Là, c'est juste "bla-bla parce que bla-bla donc No DQ", OK merci "useless McGuinness" (je l'adore, mais là, il n'a servi à rien - il n'a même pas su réhausser la qualité des commentaires comme il sait si bien le faire).
Sinon, le match était adéquat et la victoire, évidemment, bien menée. Il était temps. Mais les fans semblaient n'en avoir presque rien à foutre, partiellement avec le mauvais timing de la cloche finale laissant le doute. No DQ", OK merci "useless McGuinness".
En conclusion : Final Battle 2016 est loin d'être un mauvais Live PPV, mais tout cela sentait le forcé, d'une façon ou d'une autre. Que ce soit le booking du "heel-turn" de Cody Rhodes, les réactions du public (au début très enthousiaste puis complètement absent) envers certaines choses, l'ajout de stipulations, etc ... Le seul véritable moment surprenant et satisfaisant était la présence surprise de Broken Matt Hardy pour défier les Young Bucks et les Briscoes. Presque 100%, ce show aurait pu relancer la Ring of Honor vers de meilleurs horizons, plus à la hauteur de sa réputation - selon moi, ce n'a pas été le cas. Pour finir sur une note positive cela dit : le Hammerstein Ballroom était magnifiquement bien filmé ! ^^
Back To The Past #9 : ECW Heat Wave 1998
- Par ludovic-h
- Le 21/11/2016
- Commentaires (0)
Bien le bonjour et bienvenue dans ce neuvième numéro de Back To The Past ! Comme vous le savez sans doute tous maintenant, le but de cette chronique est d'analyser des Pay-Per-Views (PPV) de catch, toutes époques et toutes fédérations confondues. Après avoir fait un tour du côté du Mexique avec la CMLL le mois dernier, nous retournons sur le sol Américain pour analyser le show qui est considéré comme le meilleur de l'histoire de la Extreme Championship Wrestling : Heat Wave 1998 !
A propos du PPV
ECW Heat Wave 1998 s'est déroulé le 2 Août 1998 dans la Hara Arena de Dayton dans l'Ohio. C'était la première fois que Heat Wave était présenté en tant que PPV de la ECW, les autres éditions étant diffusées sur internet les années précédentes. De plus, 4 400 fans passionnés étaient réunis dans cette salle pour accueillir les stars de la fédération de Philadelphie. Le show a également attiré 100 000 acheteurs pour ce qui est des vidéos à la demande.
Avant de passer au vif du sujet et de développer un peu plus à propos de ce show, regardons les résultats de cet événement :
- Justin Credible b. Jerry Lynn
- Chris Candido b. Lance Storm
- Masato Tanaka b. Mike Awesome
- Rob Van Dam & Sabu © b. Hayabusa & Jinsei Shinzaki et restent champions par équipe de la ECW
- Tazz © b. Bam Bam Bigelow dans un Falls Count Anywehere et reste FTW Champion
- Tommy Dreamer, The Sandman & Spike Dudley b. The Dudley Boys ( Buh Buh Ray, D-Von & Big Dick Dudley ) dans un Street Fight
Comme je vous l'ai dit un peu plus haut, ce show est considéré comme le meilleur de l'histoire de la ECW. Voyons tout de suite si cette affirmation est bien justifiée.
Le match par match
Cet événement de la fédération de l'extrême s'ouvre avec un match opposant Justin Credible face à Jerry Lynn. Avant de parler de ce match, il faut préciser que tout les matchs de la ECW sont sans disqualifications. Nous verrons plus tard que d'autres stipulations peuvent être ajoutées. De plus, le sol autour du ring n'est pas protégé, il s'agit donc du béton de la salle, ce qui rend les chutes encore plus impressionnantes. Il s'agit d'une des particularités de la ECW.
Parlons maintenant du match : C'était une très bonne manière d'ouvrir le show. En effet, ce premier match était d'une rapidité et d'une intensité très impressionnante. Les 2 poids moyens nous ont offert une belle confrontation, ponctuée par des séquences de voltige, de technique et des moments plus extrêmes tant chers à la ECW. On notera l'excellent « Hurricanrana » de Jerry Lynn sur son adversaire depuis la 3ème corde vers une table à l'extérieur du ring ainsi que l'effrayant Tombstone Piledriver de Justin Credible depuis cette même troisième corde à l'intérieur du ring cette fois-ci pour remporter la victoire. Ce match a donc contribué à commencer la soirée de la meilleure des manières.
Le match suivant opposait Chris Candido à Lance Storm qui étaient partenaires par équipe encore quelques mois auparavant. En effet, Lance Storm et Chris Candido dominaient la division par équipe de la ECW et battaient tout le monde sur leur passage. Cependant, ils perdirent leurs titres face à Rob Van Dam et Sabu, et l'équipe se sépara ce qui nous mena à ce match lors de Heat Wave 1998.
Ce second affrontement était encore meilleur que le précédent. Comme pour ce dernier, il était très rapide et très intense, variant également des moments techniques et des moments de voltige. Les 2 lutteurs nous ont proposé des séquences plus dingues les unes que les autres avec une « suplex » vers l'extérieur du ring non protégé et des sauts dans le public toujours aussi impressionnants. On remarquera également la beauté des coups de pieds de Lance Storm. Le match se termine de la meilleure des manières, avec un énorme Powerbomb depuis la troisième corde de Chris Candido, qui ne laisse aucune chance à Lance Storm de s'en sortir. Alors que le premier combat nous avait permis de commencer la soirée d'une très bonne manière, celui-ci conforte cet élan positif en nous offrant un très bon affrontement.
Le match suivant opposait Masato Tanaka face à Mike Awesome. Et encore une fois, quel affrontement ! Sans doute le meilleur de la soirée tant ce match était excellent. Les rivaux de longue date que sont Masato Tanaka et Mike Awesome ont tout donné dans un match très engagé où chaque coups que les lutteurs se mettaient pouvaient potentiellement terminer un match. En effet, personne n'a eu de pitié pour l'autre et les prises étaient portées avec rudesse. On peut penser aux coups de chaises portés par Mike Awesome qui résonnaient de manière effrayante dans la salle. Rien que de voir comment était pliée la chaise était impressionnant. Encore une fois, ce match était très rapide et très diversifié, de quoi nous laisser scotché devant notre écran par peur de louper quelque chose. De nombreux « spots » sont à retenir – comme à chaque affrontement depuis le début de la soirée – notamment le « Razor's Edge » de Masato Tanaka porté à son adversaire depuis le ring à travers une table. La chute de Mike Awesome en aura fait sursauter plus d'un tant celle ci était impressionnante.
Nous continuons la soirée avec un match pour les titres par équipe de la ECW opposant les champions, Rob Van Dam & Sabu face au légendaire Hayabusa et au talentueux Jinsei Shinzaki.
C'était un très bon affrontement dans l'ensemble. Cependant, certains défauts sont à signaler mais j'en parlerai un peu plus tard. Parlons de ce qui a marché dans ce match. Pour commencer, le casting du match est vraiment incroyable, et puis de voir une légende telle que Hayabusa à la ECW fait toujours plaisir. Le match nous a proposé un contenu sportif exceptionnel. En effet, nombreuses étaient les prises de haute volée proposées par les 4 lutteurs : des vrilles, des sauts dans le public, des ciseaux de tête. De plus, les mouvements par équipe exécutés par les 4 hommes étaient très impressionnants. C'était un véritable festival mais sans le gros point noir que je vais énoncer, ce match aurait pu presque être un 5 étoiles. Mais voilà, il y a un couac. Pendant toute la durée du match, on sentait les lutteurs parfois complètement perdus, ne sachant pas quoi faire entre 2 séquences. C'était parfois hésitant et on avait l'impression que certains moments étaient improvisés. Le match comporte quelques « botchs » et des moments de doute et ça a clairement cassé le rythme du match, qui pourtant était très rythmé. Les cafouillages étaient donc nombreux et c'est vraiment dommage par rapport au contenu même du match. Cela reste quand même un très bon match malgré ces moments de flottements ça et là, mais cela aurait pu être un affrontement parfait sans ce point négatif. Les performances des athlètes auront quand même su surpasser l'aspect négatif des problèmes rencontrés durant le match ; le tout faisant une contre balance quand bien même agréable dans l'ensemble de quoi continuer la soirée d'une bonne manière.
L'avant dernier affrontement de la soirée opposait Taz face à Bam Bam Bigelow avec le titre ( non reconnu par la ECW ) de Taz en jeu : le FTW championship.
Lors de Living Dangerously 1998, Taz et Bam Bam Bigelow s'affrontaient mais cette fois-ci pour le titre TV de la ECW. Ce match a vu les 2 lutteurs passer à travers le ring avant que Bam Bam Bigelow ne gagne finalement le match. Taz avait donc l'opportunité de se venger lors de Heat Wave dans un Falls Count Anywhere match.
Le match entre ces 2 monstres était un très bon affrontement et une bataille très divertissante. Le combat dans le public était très sympathique à regarder. Une fois dans le ring, les coups dévastateurs se succédaient. Les powerbombs destructrices de Bam Bam Bigelow contre les suplexes sublimes de Taz. La conclusion de ce match était quant à elle excellente, voyant Taz et son adversaire passer cette fois ci à travers la rampe d'entrée après un DDT surpuissant. A la suite de ce choc, Taz à quand même réussi à coincer Bam Bam Bigelow dans sa Taz-mission pour remporter la victoire dans un vrai duel de gladiateurs.
Nous terminons la soirée avec un 6-man Street Fight match opposant Tommy Dreamer, Spike Dudley & The Sandman face aux Dudley Boys ( Buh-Buh Ray, D-Von et Big Dick )
Encore un affrontement et encore un bon match. Celui ci était également très divertissant. La première partie du match était classique et puis, parce qu'il ne faut pas oublier qu'on est à la ECW, le reste est parti en vrille en sortant des armes en tout genre. Le match est devenu très fun à regarder voyant Spike Dudley se jeter du haut d'une échelle à l'extérieur du ring sur ses adversaires. C'était un match convenable pour clôturer la soirée.
Conclusions
ECW Heat Wave 1998 était donc un excellent PPV dans l'ensemble. Il n'y a aucun point négatif à retenir réellement. Chaque match sur la carte a apporté quelque chose au show, ce qui le rend unique. De plus, l'ambiance tout au long de événement était grandiose, de quoi nous offrir un spectacle d'exception. Alors ECW Heat Wave mérite t'il la réputation qu'il a ? Et bien la réponse est un grand oui.
Voilà, c'est tout pour cette neuvième édition de Back To The Past. On se donne rendez-vous le mois prochain pour une nouvelle analyse surprise.
Vous pouvez retrouver la page Facebook de Back To The Past ici ( https://www.facebook.com/BTTPThealt )
Il était une fois au Japon : la International Wrestling Enterprise
- Par h-edge
- Le 01/11/2016
- Commentaires (0)
La plupart des fans savent que c'est Rikidozan au travers de sa Japan Wrestling Association qui a popularisé le catch japonais. À tel point que certains pensent même que c'est Rikidozan qui est le premier a avoir importé le catch au Japon, à tort, car le catch était déjà présent au Japon bien avant son retour des États-Unis au début des années 1950 (par exemple avec les premières fédérations de "Joshi Puroresu" dans les années 1940, la fédération de Masahiko Kimura au début des années 1950, et on peut même remonter à Sorakichi Matsuda à la fin du XIXème siècle). Mais aussi que c'est lui qui a fait de la "Puroresu" ce qu'elle est aujourd'hui, or selon moi la fédération qui a véritablement permis à la "Puroresu" de sortir de l'influence américaine et de se forger une identité propre est la International Wrestling Enterprise, et ce avant même la création de la New Japan Pro Wrestling, qui s'éloignera encore plus du modèle occidental, en allant piocher ses inspirations dans les arts martiaux japonais.
Le premier exode du catch japonais
Dans les années 1960, la Japan Wrestling Association est au sommet de sa gloire. Notamment grâce à sa star numéro un, Rikidozan, le japonais (coréen en réalité) qui représente les valeurs des guerriers japonais d'antan comme l'honneur, la force et la détermination. Rikidozan avait prouvé qu'il était le meilleur combattant du Japon après avoir vaincu le célèbre karatéka et l'une des figures marquantes des premières années du catch au Japon, Masahiko Kimura (dans un match devenu célèbre car Rikidozan s'est mis soudainement à attaquer réellement Masahiko Kimura pour s'assurer la victoire, alors que le match aurait apparemment due finir en "draw"). Après cette première épreuve il avait combattu avec bravoure tout les perfides américains qui s'était mesurer à lui, de Freddie Blassie à The Destroyer en passant par la grande star américaine de cette époque, Lou Thesz. Grâce à ses victoires Rikidozan avait rendu la confiance des japonais en leur culture, perdu après leur défaite dans la Seconde Guerre Mondiale, et était naturellement devenu le héro du peuple.
Mais Rikidozan qui avait des liens avec la pègre japonaise, est assassiné par ces derniers en 1963, alors qu'il est encore au sommet de sa gloire. Après sa mort, la JWA perd non seulement sa top star mais aussi son président et fondateur. Le deuxième catcheur le plus populaire de la fédération, un certain Toyonobori, est choisi pour le remplacer au poste de président, mais aussi de visage de la fédération. Mais Toyonobori se retrouve rapidement piégé dans son nouveau rôle de président, car le jeune protégé et élève de Rikidozan, Giant Baba, devient de plus en plus populaire dans son rôle de gentil géant, à tel point qu'il devient plus populaire que lui et est propulsé à sa place au rang de visage de la fédération.
La goutte d'eau pour Toyonobori survient quand les dirigeants de la NWA (à laquelle était affilié la JWA) décide de réactiver le NWA International Heavyweight Title en 1965 pour le donner à Giant Baba. Ce titre avait été détenu par Rikidozan depuis sa victoire sur Lou Thesz à la fin des années 1950 et ce jusqu'à sa mort. Il avait été desactivé en son honneur. Toyonobori prend ça comme un manque de respect envers son mentor et ami, c'était comme si les officiels de la NWA voulaient remplacés Rikidozan par ce jeune Giant Baba. Toyonobori décide de quitter la JWA suivit par quelques autres membres du "roster" comme des encores très jeune Rusher Kimura (qui se faisait encore appeler Masao Kimura) et Masa Saito, mais surtout l'autre disciple de Rikidozan qui n'était alors pas très connu et qui revenait tout juste des États-Unis, Kanji 'Antonio' Inoki, ou encore un "booker" de la JWA, un certain Isao Yoshihara, parmi d'autres.
Toyonobori créer alors sa propre fédération, la Tokyo Pro Wrestling, avec Antonio Inoki en top star qui, comme Rikidozan en son temps bat les "gaijins" notamment Johnny Valentine, dans une rivalité qui permet à Inoki de se faire connaître sur le sol japonais. Mais la Tokyo Pro Wrestling rencontre de nombreux problèmes, le premier étant qu'il n'arrive pas à trouver un contrat télévisé comme celui dont jouissait la JWA. De plus la direction est catastrophique, la rumeur veut même que Toyonobori, Inoki et Hisashi Shinma (qui était alors un des promoteur, et qui plus tard travaillera pour la NJPW) détournaient de l'argent et organisaient des paris sur les matchs. L'image de la Tokyo Pro Wrestling est déjà au plus bas, quand lors d'un show de la jeune fédération, une émeute éclate, ayant fait attendre la foule a l'extérieur en plein mois de Novembre (donc forcement il fait froid), le show avait été annulé sans explication. La police est forcé d'intervenir pour mettre fin à cette émeute. Si on cumule la mauvaise image de la fédération à la suite de cette émeute, aux accusations de détournement, ainsi qu'au fait que la Tokyo Pro Wrestling n'arrivait pas à convaincre les chaînes de télévisions de diffusé les shows de la jeune fédération (qui était bien moins populaire que la JWA), on peut rapidement comprendre pourquoi les actionnaires ont rapidement arretés de fournir de l'argent à Toyonobori pour la gestion des shows. Finalement, moins d'un an après sa création la Tokyo Pro Wrestling ferme ses portes et le "roster" se sépare, certains vont suivre Antonio Inoki et retourner à la JWA, tandis que d'autres vont suivre Isao Yoshihara qui part créer sa propre fédération, la International Wrestling Enterprise.
L'innovation, le grand point fort de la IWE
Si vous suivez plusieurs fédérations de catch japonais, vous avez sûrement remarqué que la plupart des fédérations essayent de se démarqué des autres, que ce soit par le style de catch dominant dans la fédération (du catch "Hardcore" à la FMW, de la "Lucharesu" à la Dragon Gate, du "Sports Entertainment" absurde à la DDT, un emphase mis sur le physique des catcheuses à la STARDOM ou les "Street Fight" de la OZ Academy pour ne citer que ceux ci), mais cette envie d'être unique va même dans les couleurs utilisés pour les shows (juste pour le ring, celui de la NOAH est vert, celui de la AJPW était coupé en deux zones une rouge et une bleu, ou encore le ring rouge avec les cordes jaunes de la FMW), et également dans la manière dont sont racontés les rivalités (des rivalités où tout est dit dans le ring comme à la AJPW des années 1990. Des rivalités mélant interview avant et après les matchs, ainsi que quelques rares petit segment pour accentuer l'importance des matchs, qui reste le plus importants comme à la AJW de la même époque. Ou encore les rivalités bien plus proches de celle du catch américain comme à la FMW). Je ne crois pas trop m'avancer en disant que cette diversité d'une fédération à une autre on ne la retrouve que dans le catch japonais. Et la première fédération a avoir cherché de se différencier de cette manière est la IWE.
La JWA se reposait toujours sur un seul catcheur, d'abord Rikidozan, puis brièvement Toyonobori, et enfin Giant Baba (bien que Antonio Inoki était un numéro deux assez populaire) et enfin Kintaro Ohki. La IWE elle se fait un "roster" composé de nombreux japonais élevé au rang de star, la fédération est porté par la popularité de Rusher Kimura, mais des catcheurs comme Strong Kobayashi, Animal Hamaguchi, Mighty Inoue, Go Ryuma ou encore Toyonobori permettent rapidement à la IWE de s'imposer comme une référence dans le monde catch japonais de son époque.
Mais ce n'est pas tout, la IWE est la première fédération japonaise a faire venir des catcheurs européens, elle commence en faisant venir un catcheur français qui n'est autre que le futur Andre the Giant. La IWE est également la première fédération a utiliser le segment devenu célèbre où Andre the Giant est soulevé par son adversaire (en l'occurence Strong Kobayashi en 1972), et qui sera souvent reprise plus tard (comme par exemple contre Hulk Hogan à Wrestlemania III). La IWE est également à l'origine de la venu de catcheurs qui vont bouleverser l'histoire du catch japonais, les élèves du fameux pratiquant du "Lancashire wrestling" (un style de catch anglais très durs pour le corps), comme Billy Robinson, Dynamite Kid et Karl Gotch. Le style de catch de ces catcheurs européen va avoir un fort impact sur le catch japonais, qui va devenir plus dur, à l'image de ce style de catch. La IWE est également l'une des premières fédérations à donner de l'importance aux "Junior Heavyweight", notamment avec le "push" donné à Animal Hamaguchi ou Go Ryuma, et ce quelques années avant la NJPW qui se contentait alors d'envoyer leurs "Junior Heavyweight" travailler ailleurs dans le monde (à l'image d'un Gran Hamada au Mexique par exemple).
C'est également à la IWE que l'on peut voir les premiers "Cage Match" de l'histoire du Japon. Le "Cage Match" va devenir un type de match beaucoup utilisé par la IWE, la plupart impliquant sa top star, Rusher Kimura, qui obtient le surnom du 'Démon de la cage', de par ses nombreuses victoires dans ce type de match. Mais surtout, c'est à la IWE que fait son retour au Japon après un long passage aux États-Unis, un catcheur qui luttait jusque là sous le nom Mr. Ito, sous sa nouvelle "gimmick", celle de Umanosuke Ueda. Si Umanosuke Ueda est aussi important c'est parce qu'en plus d'être un pionnier dans le "brawling" et dans les "Street Fight" (du moins au Japon) il est surtout le premier catcheur japonais a être "heel" au Japon, et permet ainsi de normaliser les combats entre deux japonais (enfin on pouvait déjà voir des combats entre deux japonais à la AJW depuis le milieu des années 1970 avec les matchs entre Mariko Akagi, Jumbo Miyamoto et Mach Fumiake par exemple, et The Black Pair (une équipe composé de Yumi Ikeshita et Shinobu Aso) étaient "heel" avant le retour de Umanosuke Ueda, notamment avec leur rivalité contre les célèbres Beauty Pair, mais c'était uniquement dans la "Joshi Puroresu" et c'était encore très récemment). De plus la "gimmick" de Umanosuke Ueda est sans aucun doute la "gimmick" la plus reprises de l'histoire du catch japonais, des catcheurs comme Mr. Gannosuke, Tatsutoshi Goto, Hikaru Shida, Toru Yano, Takaaki Watanabe pour ne citer qu'eux ont repris la "gimmick" (avec quelques différences, par exemple Mr. Gannosuke en est la version "Hardcore" et Toru Yano la version comique) à leur compte, mais on peut également citer la légendaire Akira Hokuto ou encore la jeune star de la NJPW Kazuchika Okada qui s'en sont certainement inspiré.
C'est en mélant l'innovation à une qualité de match relativement bonne (on peut ainsi citer le match entre Billy Robinson et Verne Gagne de 1974 ou encore le match entre Rusher Kimura et Jumbo Tsuruta dans les "cross shows" entre la AJPW et la IWE, parmi certains des plus célèbres matchs de la IWE), que la IWE arrive à se faire une place dans le monde du catch japonais, aux côtés de la JWA. Contrairement à cette dernière, elle réussit à négocier le virage du début des années 1970 et à conserver une place non négligeable aux côtés de la NJPW et de la AJPW. La IWE avait alors pronfondément marqué le catch japonais de son époque, ne serait ce qu'en ayant introduit le catch anglais au Japon, mais aussi en amenant les matchs en cage (qui deviendront un grand classiques de la AJW et ce jusqu'à sa fermeture, et qui sera aussi repris par la FMW, qui en fera un dérivé très populaire), ou en ayant contribué à l'émergence des "Junior Heavyweights".
La fin de la IWE
Cependant toutes les idées d'innovations sortie de l'esprit de Isao Yoshihara ne sont pas bonnes, on peut ainsi citer sa tentative de faire de la IWE la première fédération mixte de l'histoire du catch japonais. Pour composer son "roster" féminin Isao Yoshihara avait réussit à faire venir des catcheuses occidentales comme Sandy Parker ou Fabulous Moolah, ainsi que des anciennes stars de la AJW qui avait due prendre leur retraite à cause du mandat de retraite de cette dernière, comme Chiyo Obata. Mais comme à la même époque la AJW était en train d'exploser grâce à la popularité de Mach Fumiake et surtout la montée en popularité de The Beauty Pair, avec le phénomène des "idols wrestlers", les jeunes filles (qui était la principale cible visé par le catch féminin japonais à cette époque) ne s'intéressaient pas vraiment à la division féminine de la IWE et préféraient bien souvent le style plus léger (mais aussi meilleur sur le ring) de la AJW. De plus nombreux étaient les catcheurs qui n'étaient pas content de devoir accueillir des femmes dans leurs vestiaires, la division ne tient que quelques mois avant d'être définitivement arrêté, et il faudra attendre plus de dix ans pour qu'une autre fédération japonaise aient une division féminine, à savoir la FMW de Atsushi Onita (qui elle rencontrera beaucoup plus de succès, notamment grâce à sa top star, Megumi Kudo).
En plus de cette perte d'argent que fut la division féminine de la IWE, à la même époque beaucoup de catcheurs quittent la fédérations on peut citer par exemple, la retraite de Strong Kobayashi ou encore la mort de Snake Amami. Ayant de moins en moins de catcheur, la IWE est obligé de se reposer de plus en plus sur des catcheurs de la NJPW et de la AJPW, au point que le premier show réunissant la NJPW et la AJPW est organisé en 1979, avec la présence des catcheurs de la IWE. Les ennuis continuent pour la IWE puisque son show télévisé est déprogrammé. La IWE ferme ses portes peu après. Après la fermeture de la fédération, son "roster" se sépare en deux, une partie rejoint la AJPW de Giant Baba, tandis que l'autre rejoint la NJPW d'Antonio Inoki. Dans cette dernière, la venue des catcheurs de la IWE est organisé à la manière d'une "storyline" d'invasion, qui inspirera plus tard des rivalités similaire dans la même fédération avec les catcheurs de la UWF dans les années 1980, mais aussi à la WCW avec la NWO, ou encore avec le Suzukigun à la NOAH plus récemment. Isao Yoshihara devient un important conseiller de la NJPW jusqu'à sa mort dans les années 1980. Parmi les anciens catcheurs de la IWE qui ont eu une grande carrière dans d'autres fédérations, après la fermeture de la IWE, on peut citer Go Ryuma (qui a donné une série de match aujourd'hui célèbre contre Tatsumi Fujinami par exemple), Rusher Kimura (à la AJPW), Samson Fuyuki (qui a notamment lutté dans l'un de mes matchs préférés, un "60 Minute Iron Man Match" contre Hayabusa à la FMW), Goro Tsurumi (qui va essayer de faire revivre la IWE en vain), Ashura Hara, ou encore Animal Hamaguchi qui est l'un des entraîneurs les plus prolifique du catch japonais (il a notamment entraîné Satoshi Kojima, Tetsuya Naito, Takaaki Watanabe, Ikuto Hidaka, Tajiri ou encore Natsuki*Taiyo parmi tant d'autres).
Back To The Past #8 : CMLL Infierno En El Ring 2009
- Par ludovic-h
- Le 23/10/2016
- Commentaires (0)
Bien le bonjour et bienvenue dans ce huitième numéro de Back To The Past ! Comme vous le savez sans doute tous maintenant, le but de cette chronique est d'analyser des Pay-Per-Views (PPV) de catch, toutes époques et toutes fédérations confondues. Après être resté sur le territoire américain pendant 7 épisodes, dirigeons nous vers une autre destination : le Mexique. Je vais vous parler d'un PPV de la CMLL ( Consejo Mundial de Lucha Libre ), Infierno El El Ring 2009 qui peut se traduire par L'Enfer dans le ring en français.
A propos du PPV
CMLL Infierno En El Ring 2009 s'est déroulé le 31 Juillet 2009 dans l'Arena Mexico de Mexico City au Mexique. Cette salle légendaire qui appartient à la fédération de Lucha Libre, a accueilli ses plus grands événements. De plus, environ 14 500 fans étaient réunis pour acclamer tous ces lutteurs aussi talentueux que hauts en couleurs lors de cette soirée spéciale. En effet, la CMLL est la plus vieille fédération au monde encore active, puisqu'elle a été crée en 1933. Depuis 2008 le show Infierno En El Ring se retrouve chaque année au calendrier de la CMLL. Mais il s'agit également d'un type de match bien spécial dont je vous détaillerai les règles quand le moment sera venu. En attendant, voyons les résultats de ce spectacle :
- Euforia, Skandalo & Virus b. Flash, Metalico & Stuka Jr.
- Hijo Del Fantasma, Sagrado & La Mascara b. Los Hijos Del Averno ( Averno, Mephisto, Ephesto )
- La Sombra, Volador Jr. & Mistico b. Mr. Niebla, Ultimo Guerrero & Atlantis
- Black Warrior, Blue Panther, El Terrible, Texano Jr., Heavy Metal, Hector Garza, Maximo, Mictlan, Negro Casas, Okumura, Ray Mendoza Jr., Shocker, Yujiro Takahashi et Tetsuya Naito battent Toscano dans le Infierno En El Ring.
Le match-par-match
Ce show très spécial de la CMLL s'ouvre avec un match 3 contre 3 opposant Euforia, Skandalo & Virus face à Flash, Metalico & Stuka Jr. Il est important de préciser qu'il s'agit ici d'un match classique de la CMLL. En effet, la très grande majorité des matchs de cette fédération se déroulent en 3 contre 3 et au meilleur des 3 manches, comme un « 2 out of 3 falls » aux États-Unis. Il oppose en général une équipe de « rudos » autrement dit les méchants face à une équipe de « tecnicos » plus respectueuse que leurs adversaires. D'ailleurs, les 3 premiers matchs de cet événement suivront ce cas de figure.
Parlons maintenant du match en lui même. Ce premier combat de la soirée était un excellent affrontement. Il était extrêmement rapide et les prises des 6 « luchadors » étaient très impressionnantes. La construction du match était certes basique, mais ô combien efficace. Effectivement, l'équipe des « tecnicos » composée de Flash, Metalico & Stuka Jr. se sont vus remporter la première manche, avant que les « rudos » ne reviennent dans un final haletant. Ce match était tout simplement le meilleur de la soirée, tant il a su nous captiver de par son rythme ainsi que de par son intensité. C'était donc un excellent moyen de débuter la soirée de la meilleure des manières.
L'affrontement suivant opposait Hijo Del Fantasma ( également connu sous le nom de King Cuerno à la Lucha Underground ), Sagrado & La Mascara face à l'équipe Los Hijos Del Averno composée de Averno, Mephisto et Ephesto.
Ce second match de la soirée était un affrontement correct. Même si il était aussi intéressant que le précédent, de nombreux temps morts auront complètement cassé le rythme du match ce qui a rendu le duel comme un peu saccadé. Cette sensation n'est pas très agréable, même si le contenu dans le ring est intéressant. Au final, l'affrontement était pas désagréable à regarder, mais le côté saccadé du duel laisse ce ressenti assez négatif à la fin du match et c'était bien dommage.
Le match suivant opposait l'équipe surnommée les « les terroristes des airs » composée de La Sombra ( actuellement Andrade Almas à la NXT ), de Volador Jr. et de Mistico également connu sous le nom de Sin Cara ( l'original ) à la WWE ou encore Myzteziz à la AAA ( autre fédération de Lucha Libre au Mexique ) face à l'équipe composée de Mr. Niebla, Atlantis et Ultimo Guerrero.
Lorsqu'on a autant de beau monde dans un match, on pourrait s'attendre à un match de haute volée. Même si cela a été le cas, le duel entre ces 2 équipes aurait pu être d'autant plus intéressant si il avait duré plus longtemps. En effet, quand on se retrouve avec des lutteurs du calibre de Mistico, La Sombra et Volador Jr. face à 2 légendes de la Lucha Libre tels que Ultimo Guerrero et Atlantis ainsi qu'un lutteur aussi charismatique et divertissant que Mr. Niebla, on ne peut qu'avoir un duel long et étendu pour nous en faire profiter le plus. Paradoxalement, l'affrontement était le plus court de la soirée ( pour 9 minutes seulement ). Même si il y avait de très belles choses ça et là, on aurait aimé en voir un peu plus, surtout quand on sait de quoi est capable tout ce beau monde. Quant à elles, les fins de manches se sont avérés très originales, voyant dans un premier temps Ultimo Guerrero jeter son propre masque pour causer la disqualification de ses adversaires alors qu'il était sous le point de se faire soumettre. Mistico n'a ensuite pas tardé à faire la même manœuvre ce qui a permis à l'équipe des « tecnicos » de remporter la victoire. Il est important de rappeler qu'il est formellement interdit de retirer le masque de son adversaire, sous peine de disqualification au Mexique. C'était donc un combat divertissant et convenable, mais le potentiel du match n'a pas été totalement exploité et c'est bien dommage.
Nous arrivons maintenant au Main Event de la soirée qui opposait 15 lutteurs dans un match Infierno En El Ring. Avant de parler du match, parlons des règles de cet affrontement assez original : 15 lutteurs débutent le match tous ensemble dans la cage. Après les 5 premières minutes de matchs écoulées, les lutteurs peuvent s'échapper de la structure. Les 2 derniers restants devront s'affronter dans un match simple ou la seule manière de gagner est par tombé, et le perdant se fait raser la tête à l'issue de la rencontre.
Ce dernier match de la soirée était très moyen. Mais avec autant de monde dans ce ring, il était difficile de construire un match correct. On ne savait pas où regarder et c'était la cohue du début jusqu’à la fin. Même si certains moment étaient intéressants – comme le Moonsault du haut de la cage de Hector Garza par exemple – cela n'aura pas suffi à nous faire passer le côté très monotone du match. De plus, c'était très hésitant et très peu ordonné à certains moments. Même l'affrontement final entre Tetsuya Naito et Toscano était moyen, si ce n'est la magnifique « Dragon Suplex » du Japonais pour conclure le match.
Conclusions
Cet Infierno En El Ring 2009 était plutôt correct dans son ensemble, mêlant du bon et du moins bon. Si le premier affrontement à su se montrer extrêmement convainquant, le Main Event quant à lui s'est avéré très moyen. Cela restait cependant un événement assez divertissant et agréable à regarder dans son ensemble. En effet, on ne se lasse pas des prouesses aériennes des lutteurs qui arrivent à nous combler à chaque fois.
Voilà, c'est tout pour cette huitième édition de Back To The Past. On se donne rendez-vous le mois prochain pour une nouvelle analyse.
Billet d'humeur : Bilan d'un an de Billy Corgan aux commandes créatives de la TNA
- Par
- Le 14/09/2016
- Commentaires (0)
Le leader des Smashing Pumkins, Billy Corgan, a été très présent sur les fils d'actualité sur le catch américain ces derniers mois. D'abord, il a été annoncé l'an dernier qu'il avait été engagé comme conseiller à la production, création et recrutement pour TNA Wrestling. Ensuite, cet été, il a été confirmé qu'il avait racheté une minorité des parts de la compagnie pour la soutenir financièrement et légitimer son pouvoir décisionnaire (Dixie Carter conservant sa position d'actionnaire majoritaire, et Aroluxe (le compagnie des frères Harris) étant l'autre investisseur minoritaire) - modifiant par la même occasion son titre fictif à l'écran, en "President of Impact Wrestling" (Dixie, devenant simplement "Chairman"). Enfin, récémment, le Wrestling Observer a résumé la situation actuelle concernant l'équipe créative, validant une nouvelle fois la supervision des opérations par Billy Corgan (coopérant avec Matt Hardy concernant ses "storylines" et celles de la famille Hardy, et gérant le reste via John Gaburick en bras-droit et le duo de scénaristes Dave Lagana et Matt Conway, à la TNA depuis 6-7 ans déjà). En somme, cela fait bientôt 1 an que la voix et le cerveau des Pumpkins est aux commandes du produit TV présenté par Impact Wrestling. Alors, quel bilan faire de cette première année ? Positif ou négatif ? Influent ou négligeable ? Progression ou régression ?
Quand Billy Corgan - ancien créateur de sa propre promotion à Chicago RESISTANCE Pro-Wrestling - s'est inséré humblement à la table de l'équipe créative, la TNA avait beaucoup à gérér : Jeff Hardy et Kurt Angle sur le banc de touche, ce dernier bientôt à la retraite, le tumulte des curieuses Wednesday Night Wars (face à Lucha Underground, NXT, et la ROH), le prochain nouveau déménagement d'Impact Wrestling d'une chaîne à l'autre seulement 9 mois après le précédent déménagement, sans parler des incessants problèmes financiers (quoique mieux gérés au fil des années) de la TNA. Il aurait été un euphémisme de dire que la situation y était tendue. Corgan a cependant réussi à maîtriser TNA Bound For Glory 2015 et son implication directe sur son premier projet, les TNA World Title Series. Un long et irrégulier tournoi, enregistré sur diverses périodes et lourdement édités, mais qui a su occuper et maintenir un minimum d'intérêt en attendant les grands débuts d'Impact sur sa nouvelle chaîne (plus adéquate et cordiale, semble-t-il) Pop TV. Contrairement à l'erreur de l'an passé où le programme semblait s'être arrêté sans prévenir entre le départ de Spike TV et l'installation sur Destination America.
Par la suite, il a progressivemment réussi à développer à la fois un roster avec des personnages possédant chacun une vraie identité, tels Decay, Eli Drake, 'The Miracle' Mike Bennett (mais aussi dans une moindre mesure pour les nouvelles Knockouts comme Allie, Sienna, Jade, et une X-Division mieux hiérarchisée), continuer les développements de stars déjà enclenchés comme Drew Galloway, EC3 et Lashley et coopérer avec Matt Hardy pour présenter au mieux sa transformation réussie en #BrokenMattHardy et ses idées créatives. Lesquelles, particulièrement sous la forme des controversées "Final Deletion" et récémment "Delete or Decay", ont formé une nouvelle sorte d'alternative, reprenant le style et le ton de la production de Lucha Underground avec une ambiance second-degré innovante et hilarante. Qui plus est, bien récompensées en terme d'audience télévisuelle - le seul paramètre du succès concret du produit TV présenté, et donc le seul facteur dont la TNA d'aujourd'hui (fonctionnant essentiellement comme la 100% TV Lucha Underground) se soucie aujourd'hui.
Enfin, il y a peu notamment, il arrive à insuffler une atmosphère sportive, à la fiction admirablement orchestrée, nécessaire à une époque où l'UFC et le MMA raflent de plus en plus d'attention et de fans. Des conférences pré-combats pour EC3 vs. Mike Bennett ou EC3 vs. Lashley, à sa dernière nouveauté (encore un peu bancal), le TNA Grand Championship. Certes, sa première année à la présidence créative de la TNA n'a pas été parfaite : le départ de Bobby Roode pour NXT a fait lâcher la réunion de Beer Money, la perte stupide de Manik/TJ Perkins, le règne trop court de Drew Galloway l'a forcé à copier la personnalité fictive qu'il incarne déjà au sein d'EVOLVE, les directions créatives de certains "mid-carders" réguliers comme Robbie E, Jessie Godderz et Rockstar Spud, etc ... Pourtant, pour la première fois en bien des années, la direction créative de la TNA a su lui apporter plus de positif que de négatif, dont une constance et cohérence, mais aussi une progression en termes factuels comme des boosts d'audience non-négligeables. En espérant que cela puisse continuer encore comme cela pendant les 2-3 ans à venir !
ROH 6-Man Tag Championship : Les 10 trios historiques les plus méritants
- Par
- Le 09/09/2016
- Commentaires (0)
Si vous suivez le Bulletin Indy, vous êtes très probablement au courant de la prochaine "nouveauté" servie par la Ring of Honor : All-Star Extravaganza VIII - Live Pay-Per-View tenu près de Boston en fin de mois - inaugurera un 6-Man Tag Team Tournament, voué à couronner les premiers champions trios de l'Histoire de la promotion (probablement aux environs de Glory By Honor ou Final Battle 2016). A croire que la Ring of Honor doit créer un titre de champion tous les 6 ans (Pure Championship en 2004 puis Television Championship en 2010) pour rester "fraîche" ... et surtout qu'elle doit encore jouer les retardataires en copiant sur ses alliées (la CMLL et ses différents titres de ce genre, installés depuis des années ; et la NJPW et son ratage total pour l'instant des NEVER 6-Man Tag Titles) et ses concurrents (Lucha Underground et son Trios Championship, pour le moment plutôt bien géré et réussi - innovant même pour le catch américain, au moment de son introduction).
"We don't imitate, we innovate" : Il est loin le temps où ce slogan était respecté ... D'autant plus qu'à bien des époques de son Histoire, la Ring of Honor aurait trouvé tout ce qui lui fallait en matière de trios ! Sans parler de "dream trios" comme par exemple Samoa Joe, Low-Ki & Homicide ou Bryan Danielson, Nigel McGuinness & Austin Aries, en voilà 10 ayant réellement existés qui auraient été parfaitement méritants de profiter du titre de premiers champions trios de l'Histoire de la ROH :
#10 - The Decade (Roderick Strong, Jimmy Jacobs & BJ Whitmer)
Au cours de ROH Final Battle 2013 (l'un des derniers shows de catch au Hammerstein Ballroom jusque là, en passant), un curieux trio de vétérans talentueux se formait dans le rejet, la jalousie et la frustration. Chacun installé à la Ring of Honor depuis 10 ans, ceux qui allaient se faire appeller ainsi The Decade en ont eu marre de s'abaisser au profit de catcheurs allant-et-venants dans "leur" compagnie (un sujet repris de façon différente par les boiteux Knights of the Rising Sun l'an passé). Démolissant Eddie Edwards s'apprêtant à rejoindre la TNA après un match par équipe servant aussi (de première graine au tant nécessaire et attendu "heel-turn" de Jay Lethal et) de dernier match de la carrière de BJ Whitmer (blessé à la nuque par un mauvais Piledriver plusieurs mois avant), pour se faire définitivement comprendre.
Association incongrue, le manipulateur et imprévisible Jimmy Jacobs, le faux-retraité BJ Whitmer et l'agressive grande-gueule Roderick Strong formait un trio atypique. Certes, les liens entre eux ne tenaient qu'à la simple force du postulat du groupe, lequel n'a pas tenu si longtemps tout comme ces dits liens. Et même si il est vrai que la somme des talents de The Decade n'égalait pas les talents des trois individus séparés, il en restait un trio solide et prestigieux, tout à fait capable de prétendre au titre de premier champion 6-Man Tag de l'Histoire de la Ring of Honor.
#9 - The Prophecy (Christopher Daniels, Dan Maff & BJ Whitmer)
En 2002, lors de ses premier mois d'existence, la compagnie fondée par Gabe Sapolsky, Cary Silkin et Rob Feinstein ne différait pas énormément du reste du catch américain, quoique moins "hardcore" que ses concurrentes directes IWA:Mid South et CZW et plus substantielle qu'une certaine TNA. Ainsi, comme beaucoup d'autres de ces promotions par le passé, il avait eu vite de créer sa première faction antagoniste. Nommée The Prophecy, elle visait à réaliser les desseins maléfiques du traître père-fondateur 'Fallen Angel' Christopher Daniels, notamment celui de s'emparer du championnat du monde de la ROH et du contrôle de cette dernière. Classique.
Composé, en outre, d'un jeune BJ Whitmer (encore lui) et du "gangsta" Dan Maff, ce groupe n'a finalement pas réussi à menacer l'avenir fictif de la Ring of Honor et de son champion de l'époque, Samoa Joe (ancien mercernaire pour The Prophecy, le trahissant en éliminant l'ex-champion Xavier, ancien allié de Daniels). Puis, en janvier 2004, à Battle Lines Are Drawn, les Second-City Saints menés par un certain CM Punk s'en étaient définitivement débarassés. En conclusion, en tant que groupe, The Prophecy n'a pas été vraiment à la hauteur de son rôle mais aussi de son leader. Néanmoins, l'alliance était cohérente, un peu diversifiée et au potentiel de cohésion solide - des atouts majeurs pour tout grand trio.
#8 - The Embassy (Jimmy Rave, Alex Shelley & Abyss)
Probablement le clan à la plus longue existence et persistance de l'Histoire de la ROH, The Embassy n'a pas toujours su s'imposer (s'endormant et se réveillant sans cesse) ou contenir des talents majeurs (Tommaso Ciampa et désormais Donovan Dijak en étant les deniers représentants historiques). Néanmoins, il fut un temps où le tyrannique Prince Nana et son clan étaient vraiment dans une position maîtresse au sein du roster.
Cette époque remonte en 2005 où Alex Shelley avait soudainement trahi le groupe Generation Next pour rejoindre le riche Nana et son détestable poulain Jimmy Rave. S'était ensuite ajouté à ce duo ainsi formé l'imposant et terrifiant Abyss, alors dans la plus grande année in-ring de sa carrière. Une véritable guerre entre les deux factions s'en était suivie, révélant la vilénie de Prince Nana, laquelle c'est terminée dans le chaos le plus total en décembre 2005 dans le premier Steel Cage Warfare, Main-Event du show éponyme. Un trio de jeunes "heels" (vainqueur en passant du second et dernier Trios Tournament, en 2006) quasi parfait pour un tel 6-Man Tag Championship bientôt inauguré !
#7 - ROH Bullet Club circa 2015 (AJ Styles & The Young Bucks)
Comment une telle séquence de "finishers" combinés ne pourrait-elle pas justifier la présence de ce trio dans le classement ?! Le vrai, violent et tyrannique, a mis du temps à se montrer à la Ring of Honor. Et maintenant ceci fait, ce n'est pourtant pas le trio roi Adam Cole & The Young Bucks (actif, donc pas qualifié pour ce classement) qui le représente ici. Après une arrivée à la cool, comme chez lui, en 2014, c'est l'année suivante que le Bullet Club a commencé à vraiment contribuer aux shows de l'alliée américaine de la New-Japan Pro-Wrestling où il exerce encore et toujours son despotisme.
Sans rien de bien méchant encore, certains de ses membres ont donc cependant offert des performances spectaculaires, en particulier le trio regroupant le leader de l'époque AJ Styles et les rockstars du circuit indépendant, les Young Bucks (comme vu ci-dessus). Ensemble, il ne semblait pas y avoir de plus destructeur - qu'il soit face à une "dream team" de voltigeurs comme ACH, Matt Sydal et Cedric Alexander ou le fleuron de CHAOS tel Kazuchika Okada & Roppongi Vice. A grandeur uniquement in-ring certes, ce trio n'aurait eu aucun mal à justifier son titre de champion !
#6 - The Second-City Saints (CM Punk, Colt Cabana & Ace Steel)
A leur débarquement simultané au sein de la Ring of Honor, très peu de temps après sa création, CM Punk, Colt Cabana et leur entraîneur-partenaire Ace Steel ont tout de suite su accaparer une place de choix et un rôle solide. Unis depuis leurs premiers vrais entraînements, les trois hommes avaient naturellement voulu vérifier l'adage "l'union fait la force". Venant chacun de l'école Steel Domain (en partie fondée par Ace Steel) à Chicago, The Second-City Saints constituait un groupe naturel d'individus alliés pour se défendre les uns et les autres et attaquer les mêmes objectifs ensemble. Mais la force du groupe et l'intérêt de ses guerres face à Raven ou The Prophecy tenaient surtout grâce aux personnalités de ses constituants.
Ace Steel apportait la touche un peu "old-school" et une certaine constance. Colt Cabana avait pour lui une technique in-ring toujours aussi sous-estimée et, évidemment, un charisme comique énorme. Quant à CM Punk, leader naturel sans le revendiquer, il était le penseur et moteur du trio, au-dessus du lot sans vouloir nécessairement profiter de son talent pour lui seul. Une vraie fraternité qui caractérisait de grands trios tels les Von Erichs (littérallement) ou même aujourd'hui New Day.
#5 - The Rottweilers (Low-Ki, Homicide & Rocky Romero)
"It's not about the size of the fighter. It's about the size of the fight he will bring !" - Low-Ki. Mais, quid d'un "street fighter" ? D'un casseur sans respect ? D'un chien qui a la rage ? Si la première version de la racaille nommée Rottweilers, créée courant 2003 pour soutenir Homicide dans sa guerre "hardcore" contre Steve Corino, n'a pas fait long feu, son esprit fait d'un mélange de haine, de violence et d'irrespect, est resté intact une année plus tard lors de sa renaissance. Mené par 'The Notorious 187' et son manager négligeable Julius Smoke, ce groupe était le premier vrai gang de l'Histoire de la Ring of Honor. Accompagné des jeunes latinos Ricky Reyes (aka Cortez Castro dans Lucha Underground) et Rocky Romero, il ne lui manquait plus qu'une touche de réel talent et "star-power" pour atteindre son plus haut potentiel. Ce talent, c'était le tout premier champion du Monde de la ROH, Low-Ki, crachant sur le titre qu'il avait détenu et son porteur et ex-honorable adversaire Samoa Joe. Une déclaration de guerre à la Bullet Club dirions-nous aujourd'hui comme la ROH n'en avait jamais vu jusque là.
Vainqueur du premier (sur seulement deux) Trios Tournament de la promotion en 2005, le trio Homicide, Ricky Reyes & Rocky Romero n'était pourtant pas le trio idéal pour magnifier ce gang à mon sens. En remplaçant le moyen et sans charisme Ricky Reyes par la vraie star Low-Ki aurait compléter un trio "heel" majeur. L'extrême violence et la vulgarité d'un Homicide, tempérée par le charisme grandissant de Rocky Romero et ajusté par l'intensité et la prestance de Low-Ki : en voilà un trio méritant d'être désigné champion.
#4 - Generation Next (Austin Aries, Roderick Strong & Jack Evans)
Le printemps précédant la renaissance des Rottweilers citée ci-dessus, une autre faction venait de se former. Lors d'un show voué à présenter la nouvelle génération de catcheurs indépendants aux fans de la Ring of Honor, Generation Next, quatre jeunes lutteurs ont décidé de forcer le destin, refusant de se plier à la hiérarchie pré-établie du roster : Austin Aries, Roderick Strong, Alex Shelley et Jack Evans. Un groupe soudé par une même cause mais aussi une même envie de réussir, seul ou à plusieurs. Reprenant le nom de son lieu de naissance, Generation Next (version améliorée des Natural Born Thrillers de la WCW, et version mieux réussie de la future Nexus) s'est tout de suite imposé comme comptant parmi les meilleurs nouveaux princes de la scène indépendante américaine. La puissante et rudesse surprenantes de Roderick Strong, la technique et le charisme d'Austin Aries (deux qualités qui lui vaudront de mettre un terme au long règne de Samoa Joe seulement quelques mois plus tard), la personnalité d'Alex Shelley, sans oublier l'attitude et le talent incomparable pour le "spot fest" de Jack Evans, a fait du quatuor un succès immédiat. Victorieux face à The Embassy (à qui Shelley offrira ses services, jaloux des autres membres de son groupe) ou encore aux Briscoes, Generation Next avait réussi son pari de modeler parmi les meilleurs catcheurs du monde aujourd'hui.
Ainsi, il est de mon avis que si placé dans une situation tel que le ROH 6-Man Tag Championship Tournament à venir, le meilleur trio pour le représenter ne comprendrait ni le vendu Alex Shelley ni son remplaçant Matt Sydal. 'A Double' en pilier, Strong et sa force et Jack Evans et ses qualités in-ring incongrues composeraient le trio GenNext parfait pour être légitime de remporter une telle compétition.
#3 - S.C.U.M. (Kevin Steen, Jimmy Jacobs & Steve Corino)
En 2012, suivant la victoire finale de Kevin Steen contre le champion mondial Davey Richards à ROH Border Wars, une réunion "d'evil persons" concluait l'iPPV. Après des mois d'incompréhensions et de trahisons les uns envers les autres, une forte et indissoluble amitié régnait enfin de nouveau entre Steen, Jimmy Jacobs et Steve Corino. Génies du mal derrière le "heel-turn" initial du premier et sa guerre fratricide contre El Generico deux ans auparavant. Tous les trois, ils formèrent Suffering, Chaos, Ugliness & Mayhem - abrèvié en S.C.U.M. ou "déchet" au sens figuré en français - et règnèrent sans partage une fois les championnats par équipe acquis par Corino et Jacobs. Et ce, jusqu'au rejet de Steen par une version élargie du groupe mené par Corino un an plus tard.
Outre le talent et les fortes personnalités respectives des trois hommes formant le trio originel de S.C.U.M., c'est leur grande amitié les uns pour les autres, celle de la vie hors du champ des caméras se traduisant à merveille devant, qui en fait un trio à part entière. Quoique plus sombre et fou, il rappelle un peu en cela The Fabulous Freebirds, l'un des plus grands trios de l'Histoire du catch. Le genre de trios qui possèdent une valeur supérieure ensemble à la simple somme de ses trois parties.
#2 - The Age of the Fall (Jimmy Jacobs, Tyler Black & Brodie Lee)
Voilà comment s'est terminé la diffusion différée (pas en directe) du troisième Pay-Per-View de l'Histoire de la Ring of Honor, nommée de manière forte ironique Man Up (#CochonPenduSanglant). Le 161ème show organisé et présenté par cette dernière au terme donc du quel le mystérieux Project 161 s'est révélé être l'oeuvre suprême de Jimmy Jacobs, The Age of the Fall. Des débuts impactants, pour un nouveau groupe et une nouvelle "storyline" intéressants ... trop impactants justement, vu le reste de l'Histoire du groupe. Probablement ce qui a marqué le début de la fin du contrôle créatif de Gabe Sapolsky. Une séquence controversée (et à certains endroits maladroites) qui avait en effet refroidi les futurs projets créatifs pour Jimmy Jacobs & Cie. Cela dit, sans The Age of the Fall, les propres débuts de Tyler Black n'auraient pas eu la même exposition, ni l'aide l'amenant à son premier "push" lequel lui permettra progressivement de se transformer en l'une des top-stars du catch mondial qu'il incarne aujourd'hui sous le nom de Seth Rollins.
Au sein de ce groupe aux visages et talents multiples, plusieurs combinaisons se sont formées mais jamais un réel trio en dehors de celui originel de Jacobs, Black et Necro Butcher. Néanmoins, celle-ci ne constituait pas selon moi le meilleur trio possible concernant The Age of the Fall. En remplaçant le sadique ex-champion de la CZW, non pas par Delirious ou Joey Mercury, mais le puissant et plus talentueux Brodie Lee (aka Luke Harper), Jimmy Jacobs et Tyler Black auraient eu le troisième homme idéal pour former un trio génial, à l'aura difficilement surpassable ... si ce n'était pour le #1 :
#1 - Kings of Wrestling (Claudio Castagnioli, Chris Hero & Sara Del Rey)
CZW, Chikara, PWG, ROH, ces rois-ci l'étaient dans chacun de ces royaumes, jadis. Très vite amis lors de leur rencontre dans les vestiaires de la Chikara en 2005, le déjà vétéran du circuit indy Chris Hero et le suisse soucieux de s'améliorer Claudio Castagnioli y ont rapidement formé un duo plein d'alchimie sur le ring, les Kings of Wrestling. Après les premiers succès dans la promotion de Mike Quackenbush, ils ont accumulé les titres aussi bien à la CZW qu'à la PWG et, dans un premier temps, à la ROH dans le cadre de la guerre inter-promotionnelle l'opposant à la CZW. A leur réunion en 2009, Hero au top de sa forme physique et Claudio plus talentueux que jamais ont ravis de nouveau les championnats par équipe ... mais cette fois accompagnés d'une 'Queen of Wrestling', l'impératrice de la Shimmer Women Athletes, Sara Del Rey.
Une simple alliée pour les KOW, la future entraîneuse féminine du WWE Performance Center aurait pu réellement être le composant manquant à un trio de champions, accueillant déjà l'une des meilleurs équipes de l'Histoire du catch (tout court !). Son charisme, sa technique et son intensité auraient parfaitement collés aux talents globaux des anciens doubles champions par équipe de la ROH.
SummerSlam Week-End : Avis sur ce gros week-end estival de catch
- Par
- Le 01/09/2016
- Commentaires (0)
Plus encore que l'an dernier, lorsque la WWE débutait sa relation annuelle estivale avec le Barclays Center de Brooklyn, New-York City et ainsi lançait ce qui pourrait devenir une nouvelle tradition, ce SummerSlam Week-End a été le théâtre de pléthores de shows de catch, tous assez attendus par les fans du monde entier. En dehors de l'éponyme édition 2016 du "Biggest Event of the Summer", une poignée de shows indépendants en ont profité pour graviter autour du grand événement de la WWE - qu'il soit sur place ou (à emporter !) diffusé en direct pour chacun.
Tel un deuxième WrestleMania Week-End en moins de 6 mois, NXT s'est payé un nouveau "Special Event" au Barclays Center, et l'EVOLVE s'y est discrètement greffé dans les alentours pour deux shows excessivement importants. Quant au reste, la NJPW a envoyé ses talents poids-lourds à Las Vegas pour un nouveau Pay-Per-View de la Ring of Honor, laissant ses catcheurs Juniors se disputer la finale de la Super J-Cup 2016 au Japon. 5 shows très différents à bien des égards, sur lesquels The Alt va se pencher et vous en dire des nouvelles !
NJPW G1 Climax 26 : Quels ont été les meilleurs performers ?
- Par
- Le 18/08/2016
- Commentaires (0)
Alors que le WWE Cruiserweight Classic est toujours en cours, que le PWG Battle of Los Angeles Tournament 2016 approche et que la NJPW Super J-Cup 2016 est sur le point de se conclure, il est temps de s'attarder sur l'autre grand - et peut-être "le plus grand" - tournoi de cet été, à savoir le NJPW G1 Climax 26.
Pour les retardataires, les curieux ou les moins renseignés, cette compétition réservement exclusivement aux poids-lourds de la compagnie nippone (et 2 invités cette année, venant de la Pro-Wrestling NOAH, une voisine techniquement parente actuellement), champions solos compris, vise depuis quelques années à désigner le challenger au championnat poids-lourd IWGP pour l'annuel super-show du 4 janvier, Wrestle Kingdom. Anciennement connu sous les noms de World League, MSG League ou International Wrestling Grand Prix, il fonctionne selon un système de poules (appelé "round-robin" dans le jargon) où chaque participant, tous répartis dans deux "blocs" compétitifs distincts, doit affronter succesivement chaque autre catcheur de son bloc. Des points sont accordés aux victorieux, le but étant d'être celui ayant le plus de points dans son bloc pour accéder à la grande finale. Le tout offrant des matches spectaculaires, des issues surprenantes, la découverte de talents cachés et la distinction des véritables meilleurs catcheurs poids-lourds de la compagnie.
C'est sur cette perspective précise que voudrait s'arrêter The Alt. En effet, tous les matches de ce G1 Climax 26 sont d'ores et déjà disponibles et des Top 10 et autres listes très sérieuses ont été déjà faits à ce sujet. Ainsi, The Alt aimerait plutôt ici s'intéresser aux performances et, plus particulièrement, aux 5 performers individuels qui ont marqué ce tournoi de leur empreinte ferme et distinctive. Parmi eux, des stars établies, des vétérans réveillés et des jeunes loups brillants véritablement pour la première fois. De quoi en discuter jusqu'à l'an prochain !
>> CWC : Quel a été le meilleur match du First Round ? <<
Mentions honorables :
- Tetsuya Naito (vs. Kenny Omega, vs. Katsuyori Shibata, etc)
- Michael Elgin (vs. Katsuhiko Nakajima, vs. Kenny Omega, etc)
- Hirooki Goto (vs. Naomichi Marufuji, vs. Kenny Omega, etc)
#5 - SANADA (Los Ingobernables de Japon)
En voilà une vraie belle découverte ! Et, qui plus est, une preuve de l'utilité, entre d'autres, et de l'efficacité d'un tournoi bien géré. Déjà connu des fans de catch comme détenteur d'un grand potentiel depuis la fin de ses jours à l'AJPW, surtout via son passage à la Wrestle-1 et la TNA, l'ancien champion de la X-Division ne l'avait pourtant jusque là que faiblement réalisé. D'un imposant et froid charisme à son arrivée surprise à la New-Japan Pro-Wrestling en tant que quatrième membre du groupe Los Ingobernables de Japon de Tetsuya Naito, il ne manquait plus qu'à SANADA de montrer si il pouvait encore réaliser son immense potentiel - de surcroît sur la plus grande scène du Japon, et la deuxième plus grande scène du monde.
Numéro 5 de ce classement, le jeune talent de 28 ans a, vis-à-vis des attentes des critiques et des fans, sur-délivré sur le ring tout au long de la compétition. Le premier jour, il décroche sa première victoire, de manière dominante et sans rien à redire, face à un Hiroshi Tanahashi revenant en pleine forme d'une petite période de récupération. Le dernier jour, sachant bien que la finale ira nécessairement à un autre, il empoche une victoire plein d'assurance face au vétéran et légénde populaire Hiroyoshi Tenzan, spécialiste de ce genre de tournois. La NJPW a peut-être perdu son "étoile dorée" Kota Ibushi, mais elle a gagné une star montante solide comme ... un "crâne gelé" ?
Ses 3 matches à voir :
- vs. Hiroshi Tanahashi (Day 1 - 18/07/2016)
- vs. Tomohiro Ishii (Day 15 - 08/08/2016)
- vs. Hiroyoshi Tenzan (Day 17 - 12/08/2016)
#4 ex-aequos - Hiroshi Tanahashi/Kazuchika Okada (CHAOS)
Décidément, difficile de dissocier ses deux "arch némésis", auteurs d'un probable nouveau match 5 étoiles en fin de compétition. En forme après avoir volontairement été remplacé à DOMINION 2016, le "John Cena japonais" a progressivement repris son rythme de gagnant au cours de la compétition. Néanmoins, Hiroshi Tanahashi n'a cessé d'offrir des performances dont il a seul le secret dès le premier match. Quant au dominant re-champion des lourds, Kazuchika Okada n'a pas eu la gagne si facile non plus et s'est d'ailleurs avant ses plus grandes défaites qu'il nous a donné le meilleur de lui-même, un catcheur au talent sans pareille qu'on connait si bien désormais.
En somme, deux destins similaires qui, semble-t-il, se sont essayés à une mini-compétition officieuse à deux : chacun a en effet délivré sa meilleure performance le même jour que l'autre. Aidés et aidant de grands talents face à eux, les deux habituels favoris ont encore une fois brillé de leurs magnificences respectives alors que tout le monde s'accordait à donner ce tournoi à un Tetsuya Naito ou un Katsuyori Shibata.
Tanahashi - ses 3 matches à voir :
- vs. SANADA (Day 1 - 18/07/2016)
- vs. Naomichi Marufuji (Day 13 - 06/08/2016)
- vs. Kazuchika Okada (Day 17 - 12/08/2016)
Okada - ses 3 matches à voir :
- vs. Naomichi Marufuji (Day 1 - 18/07/2016)
- vs. Tomohiro Ishii (Day 13 - 06/08/2016)
- vs. Hiroshi Tanahashi (Day 17 - 12/08/2016)
#3 - Kenny Omega (Bullet Club/The Elite)
Après la découverte et les valeurs sûres, voici en troisième position, la surprise de la saison. Surprise, sous la forme d'une première victoire pour un "gaijin" occidental (et canadien) et d'une remontée furieuse dans la hiérarchie des stars de la NJPW. Kenny Omega, juste avant le G1 Climax, n'était en effet pas à la meilleure place : dépourvu du titre Inter-Continental IWGP et des titres de champions trios NEVER, le leader du jusque là dangereux Bullet Club préférait faire de l'humour, des farces avec les Young Bucks et provoquer des catcheurs d'autres compagnies plutôt que de jouer son rôle de top-"heel" de la deuxième plus grande compagnie du monde. En cela, c'était peu dire que de pronostiquer qu'il n'ira même pas jusqu'en finale. Et pourtant, le plus japonais des canadiens y est allé et l'a même remporté, revigorant en un clin d'oeil aussi bien sa position dans le roster que le booking de ces chers Gedo et Jado.
Néanmoins, en terme de performances, aucune surprise ici : depuis des années, on connaît Kenny Omega et sa capacité à offrir des matches d'une qualité surnaturelle, face à n'importe qui. Ce tournoi n'a été que l'occasion d'offrir un rappel survitaminé à ceux qui commençaient à en douter. Sa plus belle démonstration ? Probablement son possible match 5 étoiles face au "tweener" en vogue, ancien gagnant du tournoi, ex-champion poids-lourd IWGP et favori #1 de cette édition de la compétition, Tetsuya Naito. Une victoire flamboyante de dernière minute lui donnant directement, sans controverse potentielle (n'est-ce pas pauvre Hirooki Goto ?) accès à la finale.
Ses 3 matches à voir :
- vs. Michael Elgin (Day 8 - 30/07/2016)
- vs. Tetsuya Naito (Day 18 - 13/08/2016)
- vs. Hirooki Goto (Final Day - 14/08/2016)
#2 - Naomichi Marufuji [Pro-Wrestling NOAH]
Autre catcheur capable d'avoir un bon match avec n'importe qui, Naomichi Marufuji n'a peut-être pas remporté la compétition, mais il a comme personne réussi à raviver l'intérêt que pourrait lui porter un maximum de fans. L'un des piliers de la NOAH, devant et derrière les caméras, il était l'un des deux (avec Katsuhiko Nakajima, qui a montré qu'il avait bien grandi) catcheurs invités pour représenter sa compagnie, très proche de la NJPW depuis quelques années. Ancien grand catcheur par équipe, cet ex-Super Junior révolutionnaire est devenu depuis un agile, polyvalent mais toujours aussi innovant poids-lourd. Ceci, Marufuji l'a prouvé à de nombreuses reprises au cours de G1 Climax 26 avec des performances égalant tout à fait celles des plus grands noms de la New-Japan.
Précis, concentré et maîtres des enchaînements les plus "stiffs" d'atémis, de coups de jenoux ou de superkicks, l'actuelle moitié des champions poids-lourds par équipe GHC de la NOAH n'a pas volé sa place de #2 et on l'espère verra s'accorder une position adéquate et équitable au sein de la hiérarchie de la NJPW.
Ses 3 matches à voir :
- vs. Kazuchika Okada (Day 1 - 18/07/2016)
- vs. Hiroshi Tanahashi (Day 13 - 06/08/2016)
- vs. Hirooki Goto (Day 17 - 12/08/2016)
#1 - Tomohiro Ishii (CHAOS)
Imaginez si Ishii était allé en finale face à Kenny Omega : ça fait envie ! Et Dieu sait que le public du Sumo Hall en aurait été fou, tant il aime le disciple de Genichiro Tenryu et Riki Choshu. Encore une fois, encore et toujours devrait-on dire, Tomohiro Ishii a prouvé pourquoi il restait le plus grand "dark horse" de la NJPW. Charismatique, fidèle à lui-même, et sur-délivrant à chaque match malgré la fatigue de l'âge et les blessures, 'The Stone Pitbull' nous a cette année offert des performances de mains de maître.
Cependant, pas contre des lutteurs aussi "stiffs" que lui comme on en a l'habitude (Masato Tanaka et Katsuyori Shibata en tête de liste), mais contre les tout-meilleurs, "all-around", de la compagnie que sont Tanahashi ou Okada. En particulier, face au leader de CHAOS (son leader), il est allé au contact de plus rude des manières comme pour prouver qu'il n'était pas son simple molosse et que si l'envie lui prenait, comme ici, il pouvait très bien le mettre en pièce et prendre son trône. Une performance magistrale qui, presque à elle seule, lui vaut ici cette première place du classement !
Ses 3 matches à voir :
- Hiroshi Tanahashi (Day 11 - 03/08/2016)
- vs. Kazuchika Okada (Day 13 - 06/08/2016)
- vs. Togi Makabe (Day 17 - 12/08/2016)
EXCLU : Interview de Clément Petiot aka Tristan Archer, participant du WWE CWC
- Par
- Le 08/07/2016
- Commentaires (0)
A quelques jours de l'émission inaugurale de la première (et non la dernière, espérons-le) édition du Cruiserweight Classic Tournament (CWC), diffusée sur le WWE Network, The Alt - le site de catch alternatif, non-WWE - a pu interviewer l'un des participants les plus prometteurs et notre seul représentant français, Clément Petiot (alias Tristan Archer sur le continent européen).
A cette occasion, The Alt a voulu s'intéresser plus particulièrement aux talents en eux-mêmes qui, comme 'La Révolution Française', proviennent du circuit indépendant mondial et profitent, avec le CWC, d'une exposition sans pareille. Car, pour briller dans une compétition aussi inédite dans l'histoire du catch, seul le talent - le vrai - compte !
Dans cette optique, grâce à la collaboration de Catch Au Quotidien, Tristan Archer a répondu à chacune de nos questions, avec cette sincérité qui le caractérise - le tout "spoiler free" évidemment.
Propos recueillis pour The Alt, par Pierrick H. de Catch Au Quotidien
The Alt : On raconte sur certains sites anglophones que Triple H aurait appelé personnellement chaque compétiteur pour leur proposer de participer au CWC, est-ce vrai ?
Clément Petiot : Je n'ai pas été contacté par Triple H et je ne sais pas qui d'autre [dans la compétition] l'a été. J'ai été contacté par mail par le recruteur de la WWE, Canyon Ceman [DRH du Performance Center, vu dans l'émission Breaking Ground sur le WWE Network ; ndlr], et après j'ai eu un coup de téléphone de William Regal [recruteur pour la WWE, officiellement ; ndlr]. Ça démarre par mail, où on nous demande une confirmation de participation. Puis, une fois qu'on a validé tout ce qui est papiers officiels et démarches, c'est William Regal qui appelle pour discuter une bonne quinzaine de minutes et me dire comment ça allait se dérouler.
Autrement, tu as été contacté par d'autres personnes d'importance au sein de la WWE ?
Oui, sur place, on est pas vraiment seul. On est avec tous les producteurs de la WWE : Matt Bloom [aussi entraîneur en chef du Performance Center ; ndlr], Adam Pearce, etc. Triple H était là non-stop. Il nous parlait pas directement, mais il donnait des instructions au fur et à mesure, et surveillait un petit peu tout cela.
♦ Exclu : Clément Petiot (Tristan Archer) livre ses ressentis à la suite du CWC ♦
Durant les premiers enregistrements TV de l'émission, ton match face à Cedric Alexander a semble-t-il été l'un des plus appréciés sur place. Comment l'as-tu ressenti de ton côté ?
Moi j'ai beaucoup aimé mon match. Cedric Alexander, c'est quelqu'un que je connais juste de nom, avec qui j'avais jamais travaillé. C'est toujours bizarre de travailler pour la première fois avec quelqu'un, mais du coup, ça s'est vraiment très bien passé. Un peu comme mes matches face à Chris Hero ou Tommy End [voir ci-dessous], parfois il y a quand même quelque chose qui fait qu'il y a une "chimie" entre nous. Du coup, je pense que ça s'est ressenti auprès du public et que les gens ont vraiment aimé le match. Personnellement, je ne l'ai pas encore vu mais il n'y a rien que je jetterais dans ce match - il était bien du début à la fin.
Suite à ce match, as-tu eu des retours, des critiques ou des commentaires de la part des officiels ou d'autres catcheurs ?
Oui, j'ai eu beaucoup de retours positifs. C'était assez cool. Je ne sais pas si je peux en parler, parce que c'était en coulisses, mais du coup rien de négatif à signaler.
Justement, concernant tes performances sur le ring, quels catcheurs t'ont le plus inspiré ton style in-ring actuel, qui a réussi à te mener au CWC dont les participants présentent des styles très différents les uns des autres ?
En fait, je suis pas aussi aérien ou aussi technique que [la plupart des autres compétiteurs]. Quand j'étais plus jeune, j'aimais beaucoup Kurt Angle pour son intensité, lui qui vient comme moi du sport de la lutte amateure. Ce que je trouve "bad-ass" chez lui, c'est qu'il est très agressif sur le ring, tout en restant technique. Et c'est quelque chose que j'ai toujours aimé voir et donc aujourd'hui, que je fais moi aussi. Du coup, c'est - je pense - ce qui m'a fait arrivé ici, au Cruiserweight Classic, parce que c'est le genre de choses que j'avais montré pendant les essais à Londres, et qui avait été aimé aussi. Ce côté agressif, du combattant qui "ne lâche pas tant que le gars n'est pas au sol".
♦ Exclu CAQ : Daniel Bryan nous parle du WWE Cruiserweight Classic ♦
Hier soir, sur le WWE Network, durant un programme spécial d'avant-tournoi CWC Bracketology, il est dit qu'au moins 4 ans ont été nécessaires pour préparer et organiser une telle compétition. Est-ce que ces "tryouts" d'il y a 2 ans, dont tu parles, visaient déjà cet objectif à ta connaissance ?
Non, c'était un "tryout" global en fait. Mais du coup, vu que la WWE regarde tout et note tout, c'est impressionnant - et ça prouve que c'est une grande entreprise multinationale - parce qu'elle peut, à partir de quelque chose de plus général, dégager des profils plus intéressants pour tel ou tel type de projets plus précis. Je pense donc que les officiels n'ont organisé que des "tryouts" comme ça, avant de faire leur recrutement pour le CWC.
Par le passé, tu as parlé plusieurs fois du jeune Rich Swann (sous contrat à WWE NXT depuis peu et donc seul catcheur signé exclusivement à Stamford, participant au tournoi), l'un de tes favoris. Par rapport à deux vétérans ex-WWE qu'on connaît très bien, comme Tajiri et Brian Kendrick, que peut donner d'après toi cet affrontement entre styles et expériences, sorte de collisions d'âges ?
Ca va donner quelque chose d'assez super, d'assez sympa à voir je pense. Rich Swann, et les plus jeunes ou moins expérimentés, ont un avantage : on connaît pas beaucoup de choses les concernant, donc ils peuvent toujours surprendre. Pour Brian Kendrick, qui catche déjà depuis une quinzaine d'années, on peut étudier ses matches, savoir comment il bouge sur le ring et comment il va réagir donc ça peut laisser un avantage certain aux "jeunes loups" comme on dit.
♦ EXCLU : Interview de Sturry et Ludivine, de "C'est ça le catch" ♦
Interview de CAQ, dans les coulisses d'ICWA Revolution 8
♦ EXCLU : Interview de Hellmer Lo'Guennec (APC) ♦
Répertoire de matches de Clément Petiot aka Tristan Archer
Billet d'humeur : Quoi penser de Ricochet vs. Will Ospreay ?
- Par
- Le 05/06/2016
- Commentaires (0)
* Suite à une question anonyme concernant le match du NJPW Best of Super Juniors Tournament XXIII, opposant Ricochet à Will Ospreay, sur ask.fm/Felixtaker amenant à une réponse longue et développée, la voici mieux présentée et mieux abordable à qui veut la lire *
Personnellement, je suis un peu mitigé - avec un avis plus positif que négatif, tant je ne nierais pas mon appréciation certaine de ce match au premier visionnage. Malgré trop d'acrobaties et d'ébauches de prises extraordinaires, il y avait au moins un petit peu de "selling", il y avait du "storytelling" (Ricochet ne voulant pas laisser la victoire à celui qui l'a adoré et presque copié en quelque sorte, et Will Ospreay désirant prouver qu'il est le meilleur des deux et se faire une place à la NJPW) et une certaine envie de gagner - et voilà sans doute le plus important. Quelque soit la façon, tant qu'elle est crédible et légitime, l'art du catch peut opérer.
Les deux n'ont pas trop fait appel à la foule comme pour forcer leur soutien ou dire "regardez, regardez !" - ce qui aurait annihilé la crédibilité (cette envie de gagner) globale du match - et ont réussi à enchaîner leurs grosses prises de manière organique et fluide, pour ne pas lui donner l'aspect d'un "spot-fest" inutile (la spécialité de ce cher Teddy Hart, par exemple).
En outre, j'ai été assez étonné d'une telle réaction pour ce match : ce n'est pas une première, il a déjà eu lieu à l'EVOLVE et même à la RPW:UK je crois. Sans compter sur des Ricochet vs. Neville/PAC, Inner City machine Guns vs. Samuray Del Sol/Kalisto & AR Fox, et d'autres très similaires ayant déjà eu lieu depuis plusieurs années comprenant le même genre de performances.
Pour revenir sur les avis divergents qui ont fait jaser, Jim Ross et William Regal avaient des avis assez juste - l'un énonçant que tous les goûts sont dans la nature, et que la diversité fait la force d'un art ; et l'autre, ramenant à son époque où d'autres "tuaient" déjà le business. Certains lutteurs, comme Shelton Benjamin (avec un in-ring mixant la voltige entre guillemets "athlétique" et la lutte amateur), regrettaient le fait que tout le monde ait le même style (avec quoi je suis en accord).
De leur côté, Jim Cornette a continué de critiquer et de rester réac' envers et contre-tout, déclarant que ce n'était pas du catch mais simplement une bonne chorégraphie de films d'action (pour rappel, c'est le monsieur qui a violemment insulté tous les aspects - créatifs, narratifs et sportifs - de Lucha Underground) ; et Vader a réagi négativement aux acrobaties "digne du Cirque du Soleil", supprimant quelconque légitimité et crédibilité au catch - dixit un super-heavyweight qui faisait des Moonsaults, alors qu'il n'en avait pas besoin à l'époque ...
Tout ça pour dire que derrière des opinions se cachent d'autres données à prendre en compte, les biaisant. De plus, sans Tiger Mask vs. Dynamite ou RVD vs. Lynn "tuant le business", le catch n'aurait jamais été aussi divers qu'aujourd'hui. Cependant, en effet, avoir le même style partout n'est pas forcément bon (ce que j'expliquais dans un HI) et l'important est toujours de donner une performance crédible pour conserver la magie de l'art du catch, pour que la "suspension volontaire d'incrédulité" fonctionne et la performance soit émotionnellement efficace pour le public.
Les 10 meilleurs "faces" et "heels" de l'Histoire du catch
- Par
- Le 29/04/2016
- Commentaires (0)
A l'AccorHotels Arena de Paris Bercy ce vendredi, curieuses étaient les réactions d'un public surprenant à l'égard des catcheurs présents ce soir-là. Surtout à une époque où le plus détesté et rejetté du roster est un héros, le champion du monde incontesté et bourreau de la tyrannique Authority que se veut être Roman Reigns. A se demander ce qui fait un vrai bon "babyface" et un excellent "heel". Et à cette interrogation rejoint l'envie naturelle de classer les meilleurs exemples possibles de ces notions, pour mieux les illustrer et donc les comprendre. L'idée m'est donc venu d'établir les plus précis et légitimes Top 10 des meilleurs "heels" et Top 10 des meilleurs "faces", à ma modeste connaissance.
Attention ! Ici ne seront donc pas retenus ceux qui ont simplement été immensément populaires en dépit du reste, à l'instar de Daniel Bryan en 2014, ou ceux qui ont réussi à inspirer les envies les plus meurtrières, tel Larry Zbysko quand il trahit Bruno Sammartino. Aussi, seront écartés les "tweeners", autant ceux aux tendances de "heel" (eg. Brock Lesnar post-SummerSlam 2014) que les autres, plus "faces" (eg. 'Stone Cold' Steve Austin post-WrestleMania 13) qui incarnent la plus réelle et nuancée des options, mais ne sont, ipso facto, pas des exemples concrets à considérer dans un alignement "kayfabe" standard. Dans ces deux classements ne seront compilés que ceux qui, en adéquation avec le "booking" idéal (lequel, suivant les désidératas du public touché), ont su être assez héroïque, touchant et appréciable - dans le cas des "babyfaces" - ou assez détestable, cruel et manipulateur - dans le cas des "heels" - pour exorter l'émotion voulue à leur public.
Billet d'humeur : Comment expliquer le succès actuel du catch britannique ?
- Par
- Le 08/04/2016
- Commentaires (0)
* Voici la question exacte qui m'a été posée sur ask.fm/Felixtaker et dont la réponse mérite meilleure exposition *
D'abord, doit-on parler du succès du catch britannique ? Est-ce un réel succès ? Et est-ce un succès britannique, ou simplement du catch indépendant situé en Grande-Bretagne ?
Le succès, lui, est culturel plus qu'autre chose. Depuis la mort de World of Sports, le catch britannique (et européen, par extension) n'a jamais tellement compté sur la scène internationale. Il a fallu attendre 2011-2012 pour voir le début de l'émergence de cette nouvelle génération du catch britannique, menée par l'ICW, la PROGRESS, la RPW ou encore la PCW. Outre la croissance et l'expansion progressive de ces promotions, incarnant ce "succès", c'est surtout le nouvelle place qu'il occupe dans le Monde du catch et son influence sur le circuit global. Autrement dit, le catch britannique est aujourd'hui mieux considéré et plus réputé (à la fois, par les fans et les professionnels - promoteurs et talents) que le catch mexicain, l'éternel #3 jusque là (qui garde à peine sa place en ce moment, grâce à Lucha Underground). De plus, en terme de réel succès, ou succès tangible, ce n'est que depuis peu qu'on peut vraiment le constater : PROGRESS qui investit plus de villes et bientôt encore une nouvelle "maison", ICW qui ne cesse de grossir son agenda et s'arroge des grandes salles connues du pays, la RPW et ses nombreux alliances internationales, etc.
Ensuite, ce n'est pas tant le catch britannique qui est la cause de ce "succès", mais bien autre chose de plus complexe. Comme remarqué plus haut, ce "boom" britannique a commencé en 2011-2012 avec la croissance de promotions déjà établies (ICW, RPW-IPW, etc) et l'émergence de nouvelles, plus modernes en leurs sens (PROGRESS et PCW en tête). Cette même période suivant la fameuse "pipebomb" de CM Punk qui a suscité un engouement nouveau, corrélé à une explosion à l'apogée d'Internet et des réseaux sociaux, rassemblant les fans donc favorisant une grande communauté plus accessible, et donnant accès à des contenus et des produits juque là invisibles des yeux non-avertis. Voilà ce qui a permis la renaissance de la NJPW (bien aidé par une "booking team" mieux avisée et des jeunes talents de haut acabit) et l'expansion de telles organisations, comme la ROH ou les promotions principales de Grande-Bretagne, mais aussi un succès (certes, différent des précédents, des années 1980s et 1990s) certain pour la WWE, et d'autres choses (des podcasts comme OSW Review et AE Podcast, s'implantant comme jamais).
Voilà tout ce qui fait ce "succès" du catch britannique.