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Top 10 Storylines : (#2) La révolution tyrannique du New World Order et la métamorphose du 'Stinger'
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- Le 17/02/2016
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En pleine guerre des audiences et de domination nationale avec une WWF/E chancelante, la World Championship Wrestling de Ted Turner cherche désespéramment en 1995 le moyen de prendre l'avantage sur son concurrent. Tout ce qu'il fallait au jeune et ambitieux producteur exécutif de WCW Monday Nitro, Eric Bischoff, était une idée de génie.
Une inspiration qu'il trouvera par hasard en séjour chez l'allié nippon de la WCW, New-Japan Pro-Wrestling.
Alors qu'il réfléchit aux prochaines acquisitions de Superstars de la WWF/E qu'il pourrait faire après celles précédentes d'Hulk Hogan ou Randy Savage, il observe assis dans une loge VIP de l'immense Tokyo Dome, le Main-Event de Wrestling World 1996 – événement centré sur une guerre inter-promotionnelle opposant la NJPW à l'UWFi, compagnie de « shoot-wrestling » (l'ancêtre du MMA actuel) fondée quelques années auparavant suite à un exode de la New-Japan. C'est en effet là que germe en lui l'idée qui grandira quelques mois plus tard sous la forme du New World Order.
Déterminé à frapper un grand coup, 'Easy E' signe à deux contrats à garantie juteuse deux jeunes top-stars, Scott Hall (aka Razor Ramon) et Kevin Nash (aka Diesel). Débarquant successivement sur les ondes de Nitro en mai, les deux malabars se présentent en outsiders complets, suivant la mise en scène magistrale d'un des plus grands « worked shoots » (suivant le précédent, encore plus énigmatique et surtout terrifiant, de la naissance du 'Loose Cannon' Brian Pillman), faisant mines d'envahir la WCW au nom de Vince McMahon pour éradiquer la compétition.
Un Main-Event les opposant aux forces suprêmes du roster est donc mis en place pour Bash At The Beach '96, les opposant eux et un troisième homme mystère à Sting, Lex Luger et 'Macho Man'. Et, alors que le match bat son plein en faveur des deux Outsiders, le tout-puissant Hulk Hogan vient à la rescousse des « gentils » … et vous connaissez tous la suite : choquant le Monde entier, le 'Hulkster' trahit Savage et les héros de la WCW qui l'avaient finalement accepté parmi eux, se révélant non seulement comme le troisième envahisseur mais comme le cerveau de cet auto-proclamé « nouvel ordre mondial », plus connu sous le nom de nWo.
Si sur les écrans, la WCW semblait au plus mal, en coulisses tout n'avait jamais allé aussi bien : audiences de folie, ventes records de Pay-Per-Views, arènes « sold-out », stand de goodies dévalisés … La WCW était enfin sur le toit du Monde du catch planétaire !
Les semaines qui suivirent verront l'embrigadement de nouveaux membres (de The Giant – aka Paul Wight, The Big Show – à Ted DiBiase & Virgil, en passant par Syxx – aka The 1-2-3 Kid, X-Pac, Sean Waltman – et Randy Savage), la démolition de tout et tout le monde (l'Histoire retiendra particulièrement l'attaque perpétré sur la troupe de Cruiserweights sur un parking, notamment) et la prise de pouvoir d'émissions après émissions. Portant des couleurs plus cool en noir et blanc, contrastant avec son rouge et jaune kitschs traditionnels, le désormais Hollywood Hulk Hogan est installé comme jamais sur le trône – lui-même qui avait douté initialement de la pertinence et de l'efficacité d'un possible « heel-turn » le concernant.
Affrontant 'Rowdy' Roddy Piper, 'Nature Boy' Ric Flair ou encore Lex Luger, le gang du nWo révolutionne tous les codes pré-établis en préparation de son face-à-face final avec le moins traditionnel des « babyfaces » : se sentant comme trahi par ses alliés lors du controversé War Games Match de Fall Brawl 1996, Sting se sépare du reste des représentants de la WCW et, déprimé et frustré, quitte les écrans pour plusieurs semaines.
Au moment de son retour, le fidèle et loyal 'Stinger' est méconnaissable : aperçu dans les ombres des couloirs ou les hauteurs des échafaudages, le nouveau Sting – inspiré du personnage du film « The Crow » – arbore un masque blême de peintures noire et blanche sans expression, une longue veste de cuir et une batte de baseball inquisitrice. Pendant des mois, il menace le nWo et intimide les troupes du Bien qui en lui avaient perdu leur confiance – les sauvant simplement dans les instants les plus difficiles.
Son retour actif sur un ring attendra Starrcade 1997 et sa tant-attendue et préparée confrontation finale contre le champion Hogan. Ressortant grand vainqueur de ce match (malgré une controverse « made in Hogan » avec l'arbitrage de Bret 'The Hitman' Hart), champion du Monde et grand sauveur de la WCW, Sting semblait avoir débarrassé la compagnie de sa vermine la plus durable … C'est là que le véritable cancer de la WCW entra en jeu : les tumultes des politiques internes, menées principalement par Hulk Hogan, ne laisseront pas l'affaire s'enterrer.
Ponctué par de nombreux changements de titres en faveur du 'Hulkster', le nWo subsiste comme si de rien n'était, plus massif que jamais, avant de se scinder en deux entités. D'un côté, Kevin Nash devient le leader d'une plus jeune et plus cool nWo, appelé Wolfpac (dont Sting, l'anti-nWo par excellence, fera malheureusement partie) ; et de l'autre, Hogan conserve son leadership au sein de la faction noire et blanche, Hollywood.
Un bon remue-ménage qui provoquera la fin de la légendaire série d'invincibilité de l'enfant prodigue Bill Goldberg et nous offrira l'infâme « Fingerpoke of Doom », le soir de la dernière confrontation à armes égales entre Nitro et RAW Is War.
Mais sur ces cendres bien décevantes subsiste encore et toujours un héritage inégalable dans l'Histoire du catch (et repris plusieurs fois ensuite, comme avec les Aces & Eights, nWo raté de la TNA en 2012-2013, ou plus récemment entre le Suzuki-Gun et les forces de la Pro-Wrestling NOAH au Japon, pays des origines cachées du nWo). Révolutionnant les codes du catch télévisé, la nWo aura indirectement permis à Vince McMahon et la WWF/E d'organiser une contre-attaque devenue période la plus prolifique et populaire de son Histoire.