Davey Richards

Back To The Past #13 : PWG Seven (2010)

Lorsque nous nous sommes quittés il y a quelques mois, nous évoquions l'excellent Whole F'n Show de la TNA, datant de 2010. Aujourd'hui, laissons notre DeLorean du catch en 2010 pour une nouvelle « review ». Vous l'avez compris : Back To The Past effectue son retour après quelques mois d'absence !

Pour les nouveaux lecteurs, le but de cette chronique est d'analyser des Pay-Per-Views (PPV) de catch (ou parfois de simples shows, comme celui-ci), toutes époques et toutes fédérations confondues. Mais cette fois-ci, il y a un petit changement. La formule de la chronique a été changée, et vous aurez l'occasion de la découvrir à travers cet article. Alors ne perdons pas une minute de plus, pour parler de PWG Seven !

A propos du PPV

  Résultat de recherche d'images pour "pwg seven"PWG Seven est un événement  de la Pro Wrestling Guerrilla, organisé pour célébrer ses sept ans d'existence. Il s'est déroulé le 30 juillet 2010 dans l'American Legion Post #308, la salle dans laquelle se sont produits tous les shows de la PWG depuis 2009, hormis quelques rares exceptions. La PWG est réputée comme étant une des meilleures fédérations dans le monde, réunissant ce qui se fait de mieux dans le circuit indépendant, non seulement américain, mais également mondial. Cette fédération est le théâtre de matchs de très grande qualité, et possède des fans toujours plus fervents. Le show dont nous parlerons aujourd'hui est donc un peu spécial, puisqu'il s'agit de septième anniversaire de la fédération – créée donc en 2003 – mais surtout en vue du programme bien chargé qu'il propose … et que nous allons voir sans plus attendre.

 

Voici, en premier lieu, les résultats :

(Au sein de cette nouvelle formule de BTTP, vous remarquerez l'ajout de notes aux résultats des matchs, reprenant le bien connu « 5-Star Rating » de Dave Meltzer. C'est en effet plutôt subjectif, mais cela ajoute de la précision à l'analyse effectuée plus bas.)

- Brandon Gatson, Candice LeRae & Johnny Goodtime b. Malachi Jackson, Peter Avalon & Ryan Taylor (***1/2)

- Brandon Bonham b. Brian Cage (***1/2)

- Akira Tozawa b. Chris Sabin (***1/4)

- Scorpio Sky b. Scott Lost (***3/4)

- Bryan Danielson b. Roderick Strong (***1/2)

- Davey Richards © b. Chris Hero et reste champion de la PWG (****1/4)

- Peligro Abejas (El Generico & Paul London) © b. The Cutler Brothers (Brandon Cutler & Dustin Cutler) & The Young Bucks dans un 3-Way Guerrilla Warfare Match pour conserver les titres par équipe de la PWG (****3/4)

Joyeux anniversaire PWG !

 

La PWG avait tous les ingrédients pour réaliser un show d'exception. Effectivement, on peut voir que le casting est particulièrement alléchant, avec les débuts d'un certain Brian Cage, le retour (éphémère) ultra attendu de la légende du circuit indépendant Bryan Danielson ou encore les adieux émouvants de Scott Lost – l'un des six fondateurs de la promotion. Finalement, résumé ainsi, ce show peut représenter de manière métaphorique les différentes étapes de la carrière d'un lutteur. De plus, le public était venu en nombre, presque à croire qu'il y avait plus de monde que de places possibles dans la salle !

Deux matchs assez similaires ont ouvert ce show-septième anniversaire de la PWG. D'un côté, un match à 3 contre 3, et de l'autre un match opposant Brandon Bonham et un jeune Brian Cage, déjà plutôt fier de sa masse musculaire à l'époque (ridicule comparée à celle qu'il arbore aujourd'hui !). Nous allons ainsi traiter ces deux affrontements ensemble, puisqu'ils possèdent un fort point commun : ils ont tous deux ravi le public dès l'ouverture !

 

Aussi bien le premier match, plus axé sur du « comedy wrestling », que le second, quoique plus classique, étaient très agréables à regarder et particulièrement imprévisibles pendant leur durée. Comme souvent à la PWG, les grosses prises impressionnantes étaient de sortie et chaque « nearfall » devenait de moins en moins probable et de plus en plus surprenante. Ainsi, les deux matchs étaient particulièrement rythmés, de quoi tenir le spectateur en haleine pendant un moment. Malheureusement, les quelques cafouillages du premier match enlevaient une certaine lisibilité au match, compensée cependant par de nombreux moments fort divertissants. Concernant l'autre match, on pourra reprocher à Brandon Bonham de porter ses coups avec beaucoup de virulence, sans trop faire attention à son adversaire, comme certains le reprochaient à un certain Davey Richards que l'on retrouvera plus tard. Finalement – et ce, malgré la défaite – Brian Cage a largement réussi ses débuts dans cette fédération avec une performance plus qu'honorable.

 

ImageAfin de célébrer ce septième anniversaire, la PWG nous proposait quelques affrontements particulièrement intéressants, dont nous parlerons un peu plus tard. Perdu au milieu, se trouvait le match opposant Scorpio Sky à Scott Lost, lequel effectuait son dernier match d'adieu avant de se retirer du monde de la lutte professionnelle. Ce n'est pas évident de se retrouver au milieu de grands matches, bien que celui qui nous intéresse n'ait pas à démériter. Ce match d'adieu était extrêmement réussi. Les deux protagonistes ont diablement bien réussi à nous transmettre une certaine émotion. Une vraie joute, voilà ce que se sont livrés ces deux athlètes ! Un match d'une intensité assez incroyable avec des prises de risque toujours plus impressionnantes, notamment grâce à des prises portées à l'extérieur du ring particulièrement effrayantes. On pourra citer les effroyables Suplex et German Suplex effectuées depuis le ring vers l'extérieur de celui-ci, nous faisant craindre une blessure éventuelle. Fort heureusement, nos deux lutteurs maîtrisaient leur sujet à la perfection, et l'histoire racontée par le match était très forte : Scott Lost voulant à tout prix empocher une dernière victoire – par tous les moyens – mais qui finalement succombe face à un adversaire plus tenace que lui. Parce qu'il faut souligner que Scorpio Sky a eu beaucoup de mal à venir à bout de son adversaire, ce qui est une bonne idée de « booking » renforçant le « storytelling » du match. Cette fin de match et cette défaite se montrent particulièrement symboliques pour Scott Lost : malgré la défaite, il aura délivré une performance dont il peut être fier, afin de quitter le monde du catch sur une note positive.

En guise de cadeaux : De très belles têtes d'affiche ...

 

Ce PWG Seven est une sorte de cadeau mutuel entre les fans et la fédération. D'un côté, les fans restent fidèles au produit proposé, et en contre partie, ils bénéficient de rencontres particulièrement alléchantes – parfois inédites.

La première d'entre elles opposait Akira Tozawa à Chris Sabin. Un match arrangé un peu à la dernière minute puisque Chris Sabin devait prendre part au Main Event avec son partenaire Alex Shelley, mais ce dernier s'était blessé juste avant le show. Ce match de dernière minute peut être considéré comme décevant, sachant le talent des deux lutteurs impliqués. Mais lorsqu'on prend en considération le fait évoqué précédemment, notre avis peut devenir plus indulgent. Car, en soi, le match était plutôt agréable. Certes, un peu lent par moment, mais les nombreux enchaînements de fin de match et l'excellent final changèrent un peu plus la donne, remontant le niveau global de cette rencontre.

 

ImagePlus tard, nous retrouvions le retour tonitruant de Bryan Danielson à la PWG face à Roderick Strong, un match très attendu en somme. En effet, Danielson (ou Daniel Bryan pour ceux qui l'auraient connu uniquement à la WWE) s'était fait licensier de la WWE pour avoir simulé un étranglement sur l'annonceur Justin Roberts avec une cravate lors des agressifs débuts de la Nexus pendant un épisode de Raw. En effet, cette action était une prise d'initiative de la part de Bryan, loin d'être PG, qui n'a pas été tolérée au sein de la WWE (cette action n'étant donc pas scriptée au départ) ce qui a finalement causé son renvoi, avant de revenir au sein de la compagnie de Stamford quelques semaines plus tard à l'occasion de SummerSlam 2010. Il était donc de retour à la PWG à la plus grande joie des fans, face à un Roderick Strong bien déterminé à gâcher la fête.

D'ailleurs, les deux lutteurs se sont servis de la controverse autour du renvoi de Bryan pendant le match. En effet, les deux ont utilisé une cravate pour étrangler leur adversaire, en référence à ce qui s'était passé à la WWE. Bien évidemment, cela n'a pas manqué de faire rire les fans dans la salle, chantant « Fire him ! » (traduction : « Virez-le ») en référence à la très célèbre catchphrase de Vince McMahon. Parlons en maintenant, de ce match en question. Les deux lutteurs se sont livrés une bataille très technique. En même temps, on pouvait s'en douter concernant ces deux excellents catcheurs. Le match était très plaisant, avec une bonne conclusion et un public extrêmement impliqué comme toujours, avec de bons contres et enchaînements - de quoi ravir ces derniers.

ImageLa soirée continue tambour battant avec un match opposant Davey Richards face à Chris Hero avec le titre de champion de la PWG en jeu. Concernant cet affrontement, il y en avait pour tous les goûts puisque les lutteurs ont exploré divers domaines : le technique, l'aérien et le « strong-style » cher aux deux compétiteurs. Le match s'est déroulé de manière progressive, avec un début relativement lent, mais une fin tonitruante. Et c'est là où le match se veut particulièrement plaisant. On pouvait sentir l'intensité monter d'un cran à chaque fois, et on se retrouvait ainsi plongé dans le match à 100 %. On pourra également parler du « work » de Davey Richards sur la jambe de son adversaire – situation dont les lutteurs se sont parfaitement servis jusqu’à la fin du match. Ainsi le match s'est terminé par 10 dernières minutes palpitantes, avec une certaine dose de brutalité et de suspense. La fin de match arrive à clore le duel d'une excellente manière, voyant Chris Hero abandonner sur un Ankle Lock, fruit du « work » sur la jambe exercée sur ce dernier. En somme : un excellent match de championnat !

… Et un carnage pour Main Event !

 

Il me semble que le mot « carnage » est un bon qualificatif pour parler du Main Event. Mais ne vous y méprenez pas. Ici, le terme est absolument élogieux et positif.

ImageEn effet, la PWG nous a offert en conclusion de show un Guerilla Warfare Match, un match sans disqualification entre 3 équipes. Un fait plutôt rare dans cette fédération, puisque celle-ci se concentre surtout sur des matchs plus classiques. Mais un peu de folie ne fait pas de mal après tout ! On arrive de suite à ressentir l'atmosphère électrique qu'engendre ce match. Et les protagonistes ne nous font pas mentir puisqu'ils n'attendent même pas le son de la cloche pour démarrer en trombe. Et c'est là que commence LE match de la soirée. On peut observer que le public est immédiatement rentré dans le match, et pour cause, tous les fans présents dans l'arène étaient debout durant la totalité de la rencontre, tant ce qui se passait devant leurs yeux était excellent. Parce que oui, les catcheurs nous ont offert un match d'exception. Un véritable « spotfest » mais pas dans le sens péjoratif du terme. Parce que le match était extrêmement bien construit. Et c'est une rude tâche que d'agencer un combat comme celui-ci avec autant de lutteurs impliqués. Les séquences fortes – et il y en a eu tout le long du match – se sont enchaînées avec une intelligence et une logique remarquable. Chaque équipe a eu son ou ses moments forts, et ainsi l'occasion de briller. On se serait presque cru parfois à la grande époque de l'ECW, avec des combats dans le public et des fans qui tendent des objets aux lutteurs afin qu'ils soient utilisés. La stipulation a bien évidemment été parfaitement utilisée, puisque le combat s'est avéré aussi bien violent qu’excitant. On se surprendrait presque parfois à applaudir et à reprendre les chants de la foule, seul, derrière son écran tellement ce que l'on voit est passionnant. Ainsi, grâce à ce match divertissant au possible, la PWG clôt cet événement de la plus parfaite des manières.

 

PWG Seven est donc un très grand cru.

D'ailleurs, on peut observer sur le site Cagematch.net (une sorte de base de données dédiée au catch) que PWG Seven a été élu meilleur show de l'année 2010 par ses membres, avec une note moyenne de 9,52/10.

De quoi vous inciter à voir le show si vous n'aviez pas déjà envie !