Commotions cérébrales
EXCLU - Podcast : Reportage sur les traces des commotions cérébrales
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- Le 09/02/2018
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Le 7 janvier dernier, à Nanterre, un jeune rugbyman avait été évacué du terrain suite à une commotion cérébrale. Quelles sont les conséquences de ce traumatisme crânien bien connu des boxeurs ? Touche-t-il aussi une pratique, plus ou moins sportive, comme le catch ? Témoignages d'A-Buck et Aigle Blanc, catcheurs français, et explications du professeure Pascale Pradat-Diehl de La Pitié-Salepétrière.
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Ce bref reportage audio, réalisé pour une diffusion (probablement) prochaine dans l'émission scientifique de France Inter, La Tête Au Carré, a été réalisé dans deux optiques : sensibiliser le grand public à la réalité physique du catch et l'attention actuelle portée (et à porter) sur les commotions cérébrales - aussi bien à ceux qui les subissent, qu'à ceux qui en sont spectateurs.
Et le mot "spectateur" n'est pas anodin : comment savoir si l'importance d'une chute, la souffrance ou la confusion d'un catcheur est un "work" ou non, si il use d'un excellent "selling" ou souffre réellement ? Qui n'a pas pensé, notamment, à la possibilité d'un "work", un "set-up" vers un plus grand "pay-off", quand Katsuyori Shibata a été mis sur le banc de touche immédiatement après sa merveilleuse défaite contre Kazuchika Okada (qui semblait pourtant avoir bien plus morflé que 'The Wrestler') ? Cette ambivalence inhérante au catch - balayée du revers d'une main sur lequel est inscrit "de toute façon, c'est du chiqué, il fait semblant" - ne doit pas nous éloigner de nos inquiétudes bien fondées (et cela se ressent chez des catcheurs, comme A-Buck ou Aigle Blanc, qui n'ont jamais eu à faire face à ce genre de blessures - quoique ce dernier m'avouait après notre interview qu'il se doutait bien que de prendre des coups à la tête à un rythme de travail effréné ne pouvait qu'entraîner des commotions cérébrales) du sérieux des conséquences physiques que nos héros du ring s'infligent.
Car oui, et Shibata en est un exemple probant, les catcheurs (ses sportifs-artistes, à la fois passionnés et compétiteurs au fond d'eux-mêmes) sont les premiers à ignorer la vraie gravité de leurs afflictions : au nom d'une archaïque virilité ou d'une "bad-assittude" fictive que la réalité pourrait trahir (#KeepItKayfabe #ItsStillRealToMeDamnIt), ou par simple inexorable envie de remonter sur le ring, d'avoir cette sécrétion d'adrénaline ou cette injection d'argent dans le porte-monnaie. Je me rappelle encore cette anecdote de Marc Mercier (pas le meilleur exemple, pour quoi que ce soit, je crois, devant l'Eternel) : "durant ma carrière sur le ring, j'ai été une fois transporté à l'hôpital, dans le coma, suite à une commotion. J'avais sauté depuis la troisième corde vers mon adversaire alors à l'extérieur du ring, mais des spectateurs l'ont poussé, et je me suis écrasé la tête sur le béton. Ce ne m'a pas empêché de re-catcher quelques semaines après".
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C'est cette complexité, de ses deux sujets entremêlés, que je souhaitais mettre en avant dans ce court radio-reportage. De quoi vous sensibiliser l'esprit avant, sans doute, le résultat prochain du grand procès de Chris Nowinski et Cie contre la WWE. Il y a un ou deux ans, après un film avec Will Smith en Dr. Bennet Omalu (celui qui a décrit l'encéphalopathie traumatique chronique, la maladie neuro-dégénérative précoce liée à l'accumulation de commotions cérébrales), la NFL s'en était sortie en reversant des milliards à ses footballers. Peut-être que la WWE ferait mieux de la suivre, si elle veut lancer sa XFL 2.0 sans encombre ...