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La Review Press #4 : La sélection mensuelle d'articles catch à lire

Kenny omega angelWouah ! Les Golden Lovers se re-aiment à nouveau ! NXT s'offre un match 5 étoiles ! Braun Strowman se découvre chanteur et musicien ! Impact Wrestling propose enfin un show sans faute et la Ring of Honor, un excellent PPV seule ! Bury The Bear est en fait Kenny Omega ! ... Mais ce n'est pas normal tout ça !

En effet, voix intérieure peu originale, parce que ce n'est pas tout, tu oublies : Fabulous Moolah encore honorée comme si de rien n'était, Kid Rock au WWE Hall of Fame, Rey Mysterio blessé avant Strong-Style Evolved, la Ring of Honor loin d'être sortie d'affaire, Tomohiro Ishii vs. Kazuchika Okada qui n'arrivera pas encore ... et encore tout le reste qui repose ci-dessous, dans la quatrième édition de la Review Press !

WWE

-- Après l'entrée de Kid Rock dans son Hall of Fame et avant l'officialisation de John Cena vs. The American Bad-Ass à WrestleMania 34, la WWE a annoncé l'inauguration de la première Fabulous Moolah Memorial Battle Royal au Superdome. Toujours dans la poursuite de sa campagne médiatique prônant l'égalité hommes-femmes sur son ring, elle devrait devenir une tradition annuelle similaire à l'Andre The Giant Memorial Battle Royal masculine, démarrée justement à la Nouvelle Orléans en 2014. Si le tout-premier Women's Royal Rumble a été une décision bénéfique et félicitée, celle-ci n'a jusque là reçu que de la haine - la révolution (forcée quoique bénéfique sur le ring) est devenue scandaleuse.

Pourquoi ? Parce que The Fabulous Moolah, figure pionnière dans la propagande menée par Stephanie McMahon et ses sujets, n'est autre que la femme la plus diabolique de l'histoire du catch. Manipulation politique, racket, maltraitance, proxénétisme, complicité de viol : cet article-forum effarant (déniché par Maffew de Botchamania) déballe toute l'étendue de son casier insoupçonné pour celui qui ne connaîtrait d'elle que ce que la WWE a choisi de lui montrer.

 

-- Dans la même veine, VoxCatch a proposé une remise en question détaillée de cette "Women's Revolution" tant agitée par la WWE, qui regarde ailleurs quand ça l'arrange : inégalité des salaires, sexisme et tout le tutim. Moins violent mais tout aussi éclairant !

 

-- Là où la WWE passe, le débat ... surgit ! Depuis le 10 mars, la chaîne TV française L'Equipe 21 diffuse désormais tous les samedis matins une heure compactée de RAW commentée par Christophe Agius et Florian Gazan. Si c'est sans doute un bon signe pour la nouvelle génération de fans de catch à venir (et un programme de plus pour allonger le samedi matin devant la télé, pour mes neveux ^^), ce retour de la WWE sur la TNT n'est pas sans rien à redire. Ainsi ai-je lancé un débat Twitter très animé, dans le bon sens du terme, tout en argumentation, en exemples et en contre-exemples. Pour le coup, un bon signe de l'état intellectuel de la communauté française de fans de catch actuelle !

Japon

-- Dans le monde médiatique d'aujourd'hui, on peut même trouver des perles dans un coin perdu de Twitter. Suite à la reformation tant attendue du duo de Kenny Omega et Kota Ibushi, un "twittos" a publié une Twitter Thread entière consacrée au moindre détail de leur histoire commune, racontant fabuleusement bien leur relation "kayfabe". Un magnifique complément d'information à la toute aussi magique et émotionnellement chargée (mais "NJPW-centric" ) vidéo de Showbuckle :

 

-- En parlant d'émotions fortes, c'est toujours avec un plaisir un peu triste que de repenser à la fin de carrière (momentanée ? :/) de Katsuyori Shibata. C'est sûrement ce qu'a ressenti notre ami Vincenzo du Coin du Bourrin lors de la rédaction de son très bon article sur les conséquences de la pratique d'un style trop réaliste, comme celui du "strong-style" à la Shibata. Une superbe vulgarisation du phénomène dans la lignée de mes nombreux articles (et un reportage !) sur le sujet.

 

-- L'annonce s'est faite discrètement et seulement unilatéralement il y a à peine quelques jours. La New-Japan Pro-Wrestling tiendra en juin un show spécial en Floride, dans le célèbre Ocean Center (une salle de 9000 personnes, qui a vu deux "heel-turns" de Hulk Hogan - en 1996 et en 2010), en collaboration avec la convention de jeux-vidéo CEO. Souvent parrainnée par Kenny Omega (qui y avait notamment rencontré Xavier Woods l'an dernier dans un combat de Street Fighter) à de multiples reprises, cette convention américaine n'a donc pas eu besoin de passer par la ROH, alliée locale de la NJPW, pour avoir le feu vert. Quand Joe Koff disait qu'il n'avait "rien contre un show NJPW only" en Californie (car région très peu fréquenté par la ROH), il ne pensait pas que celle-ci irait sur son territoire ... Une très bonne analyse développe tout cela et remet parfaitement en question l'avenir, définitivement en pente, de la relation NJPW-ROH.


-- Pour finir sur la NJPW, pour ceux qui voudrait la découvrir pour la première fois ou la découvrir davantage (et ce, sans jeu de mots osé), ne cherchez plus, notre cher Florian de Catch Au Quotidien a écrit l'article qu'il vous faut !

Ailleurs

 

-- Les choses changent, lentement mais sûrement, pour le catch français ... Ca se sent. Et même ça se voit ! Dans deux excellents articles signés VoxCatch, deux extrémités du spectre du catch français sont observés et décortiqués. La première, Wrestling Stars, est une promotion familiale qui pendant ces belles heures (celles, les mêmes pour tous, de l'apogée de l'ère NT1) remplissait presque le Cirque d'Hiver. Elle n'est pas tout à fait du côté du progrès mais se débrouille malgré tout. La seconde sort enfin du lot sur la scène parisienne après plusieurs années de travail acharné, notamment avec un show qui aura rassemblé toute la famille média catch : SuperClash II.

 

-- Les choses changent aussi du côté des médias plus "mainstreams". Dans une publication inattendue, Vice France a laissé la parole à une catcheuse française indépendante du nom de Camille Grignon. Un magnifique portrait de la réalité du catch français : sa précarité mais aussi son avancée.

 

-- Il y a deux ans presque tout juste, je démarrais une nouvelle chronique sur CAQ, analysant le catch non-WWE avec un point de vue parfois un peu alternatif (et donc précurseur de ce présent site) avec une tribune sur la dégringolade créative et in-ring à venir pour la Ring of Honor. Deux ans plus tard, les matheux de Voices of Wrestling confirment mes craintes dans un article plein de statistiques, de tableaux et de graphiques, dont ils ont seuls le secret. (Enfin, ceci prouve cela, seulement si vous n'avez pas vu l'excellent 16th Anniversary Show ...)

 

-- Après tout qui a besoin de la ROH, quand les "storylines" de Being The Elite se suffisent presque à elles-mêmes ? C'est la question que l'on se pose après la lecture de cette interview des Young Bucks sur Sports Illustrated, ou les deux génies qui ont montré comment aujourd'hui on pouvait jouer avec le "kayfabe". A la croisée des regrettées Kevin Steen's Weekend Escapades et les EVOLVE Mini-docs de Kenny Johnson, les créations des Young Bucks sont exactement ce dont le catch américain a besoin (et ce dont je n'arrête pas de parler depuis des années !!! #modestie).

 

-- Enfin, j'aimerais féliciter une nouvelle fois la fusion (ou plutôt la gentille phagocytose) des Cahiers du Catch avec VoxCatch et j'invite les nouveaux fans de catch à découvrir la pensée des anciens, "alternative" à leur manière avant l'heure.

Le podcast du mois

-- Le New-Japan Purocast est peut-être la meilleure source d'analyse concernant tout ce qui tourne autour de la NJPW. Ses deux podcasteurs possède une alchimie proche des meilleurs duos de commentateurs de l'histoire du catch - Gorilla Monsoon & Jesse Ventura ou Jim Ross & Paul Heyman en tête. Ainsi, quand parfois un désaccord éclate, la discussion s'enrichit d'une belle argumentation, le pour valant autant que le contre. Commentant le très bon doublet d'Honor Rising 2018, dans l'un des derniers épisodes, ils se sont attelés un instant à savoir comment Kenny Omega pourrait bientôt "main-eventer" un show de la NJPW au Madison Square Garden !

 

 

La vidéo du mois

-- Entre le documentaire promotionnel sur NJPWWorld pour le retour des Golden Lovers ou encore le chef d'oeuvre annoncé d'HBO sur André Le Géant, ils sont nombreux les documentaires catch à pleuvoir ces temps-ci. Pourtant, il y en a un qui sort du lot ce mois-ci. Il est consacré au le plus grand catcheur mexicain inconnu de l'histoire du catch et le catcheur favori des joyeux drilles de Being The Elite : Chico El Luchador !

 

EXCLU - Podcast : Reportage sur les traces des commotions cérébrales

Le 7 janvier dernier, à Nanterre, un jeune rugbyman avait été évacué du terrain suite à une commotion cérébrale. Quelles sont les conséquences de ce traumatisme crânien bien connu des boxeurs ? Touche-t-il aussi une pratique, plus ou moins sportive, comme le catch ? Témoignages d'A-Buck et Aigle Blanc, catcheurs français, et explications du professeure Pascale Pradat-Diehl de La Pitié-Salepétrière.

Retour sur le Tournoi des Poids-Lourds 2018 : Belle expérience ... sans histoires

Ce bref reportage audio, réalisé pour une diffusion (probablement) prochaine dans l'émission scientifique de France Inter, La Tête Au Carré, a été réalisé dans deux optiques : sensibiliser le grand public à la réalité physique du catch et l'attention actuelle portée (et à porter) sur les commotions cérébrales - aussi bien à ceux qui les subissent, qu'à ceux qui en sont spectateurs.

Et le mot "spectateur" n'est pas anodin : comment savoir si l'importance d'une chute, la souffrance ou la confusion d'un catcheur est un "work" ou non, si il use d'un excellent "selling" ou souffre réellement ? Qui n'a pas pensé, notamment, à la possibilité d'un "work", un "set-up" vers un plus grand "pay-off", quand Katsuyori Shibata a été mis sur le banc de touche immédiatement après sa merveilleuse défaite contre Kazuchika Okada (qui semblait pourtant avoir bien plus morflé que 'The Wrestler') ? Cette ambivalence inhérante au catch - balayée du revers d'une main sur lequel est inscrit "de toute façon, c'est du chiqué, il fait semblant" - ne doit pas nous éloigner de nos inquiétudes bien fondées (et cela se ressent chez des catcheurs, comme A-Buck ou Aigle Blanc, qui n'ont jamais eu à faire face à ce genre de blessures - quoique ce dernier m'avouait après notre interview qu'il se doutait bien que de prendre des coups à la tête à un rythme de travail effréné ne pouvait qu'entraîner des commotions cérébrales) du sérieux des conséquences physiques que nos héros du ring s'infligent.

Car oui, et Shibata en est un exemple probant, les catcheurs (ses sportifs-artistes, à la fois passionnés et compétiteurs au fond d'eux-mêmes) sont les premiers à ignorer la vraie gravité de leurs afflictions : au nom d'une archaïque virilité ou d'une "bad-assittude" fictive que la réalité pourrait trahir (#KeepItKayfabe #ItsStillRealToMeDamnIt), ou par simple inexorable envie de remonter sur le ring, d'avoir cette sécrétion d'adrénaline ou cette injection d'argent dans le porte-monnaie. Je me rappelle encore cette anecdote de Marc Mercier (pas le meilleur exemple, pour quoi que ce soit, je crois, devant l'Eternel) : "durant ma carrière sur le ring, j'ai été une fois transporté à l'hôpital, dans le coma, suite à une commotion. J'avais sauté depuis la troisième corde vers mon adversaire alors à l'extérieur du ring, mais des spectateurs l'ont poussé, et je me suis écrasé la tête sur le béton. Ce ne m'a pas empêché de re-catcher quelques semaines après".

Pourquoi le catch n'est pas si "fake" que ça (Sciences Et Avenir)

C'est cette complexité, de ses deux sujets entremêlés, que je souhaitais mettre en avant dans ce court radio-reportage. De quoi vous sensibiliser l'esprit avant, sans doute, le résultat prochain du grand procès de Chris Nowinski et Cie contre la WWE. Il y a un ou deux ans, après un film avec Will Smith en Dr. Bennet Omalu (celui qui a décrit l'encéphalopathie traumatique chronique, la maladie neuro-dégénérative précoce liée à l'accumulation de commotions cérébrales), la NFL s'en était sortie en reversant des milliards à ses footballers. Peut-être que la WWE ferait mieux de la suivre, si elle veut lancer sa XFL 2.0 sans encombre ...

 

Tournoi des Poids-Lourds 2018 : Belle expérience ... sans histoires

Si vous suivez The Alt sur Facebook (ou mon compte Twitter), vous savez très certainement déjà que je suis passé par le studio Jenny pour assister au Tournoi des Poids-Lourds 2018 de l'APC Catch. A la fois pour mon propre plaisir et pour préparer un reportage radio (affaire à suivre), je m'y suis rendu en compagnie d'un non-initié au catch en général. Si la conversion de ce dernier a été réussie, pour ma part, j'ai eu le sentiment d'avoir renoué avec le catch français : après plusieurs années de disette, à le suivre simplement de loin, ce retour a été triomphale.

Tenu dans une salle des fêtes (pardonnez-moi : "Le Temple du Catch") pleine à craquer et composée d'autant de familles du voisinnage que de fans de catch endurcis , le premier show de l'année pour la promotion de Nanterre semble avoir été un succès. Catch de bonne qualité, lutteurs prometteurs ou charismatiques, bonne animation par ce cher Sturry de C'est ça le catch et un "booking" certes traditionnel mais structuré et efficace ... Mais seul bémol, et il est de taille pour celui qui souhaite savoir si le catch français a "évolué" : la narration y est quasiment inexistente. Chaque catcheur a une personnalité bien établie, souvent maîtrisée, mais elle ne s'arrête qu'au rôle de la "gimmick" (parfois encore un peu kitsch d'ailleurs, mais de toute évidence, à ce niveau, le catch français semble changer dans le bon sens). Il n'y a ni vrais personnages ni vraies histoires le reliant entre eux.

Seul l'historique du Tournoi des Poids-Lourds a été rappellé de nombreuses fois au cours de la soirée, pour souligner aussi bien son prestige et son importance que sa signification - "depuis plusieurs années, le vainqueur du tournoi devient champion de l'APC dans l'année qui suit" - ainsi que les précédentes rivalités qui en ont découlées (Hellmer Lo'Guennec vs. Kenzo Richards, l'incapacité du vainqueur 2018, A-Buck, à dépasser le cap des quarts de finale, etc). Qu'en est-il des amitiés et des animosités ?

Une relation trop superficielle entre les personnages

https://i0.wp.com/www.catch-apc.com/wp-content/uploads/2018/01/IMG_0595.jpg?fit=402%2C600 Au cours du match non-tournoi précédant la finale, Sturry commentait qu'un des trois hommes sur le ring - Christianium - était habituellement le partenaire du finaliste (et futur gagnant) A-Buck dans l'équipe Afrikan Boma Yé. Pourquoi alors, lors de la célébration de sa grande victoire, A-Buck n'eut pas les féliciations de son partenaire sur le ring, voire même une petite conversation ? On pourrait même aller jusqu'à imaginer son coéquipier lui dire "Maintenant que tu as gagné, quand tu seras champion, je veux que tu me promettes que ta première défense sera contre moi" ! Simple certes, cette intrigue a en elle une complexité et une profondeur qui pourraient s'amplifier sur des mois et entraîner avec elles une narration nécessaire à la promotion de shows sur le moyen-terme. Car telle est l'utilité du soucis narratif : faire revenir les fans, envie de connaître la suite de chaque histoire et donc s'assurer que la salle sera pleine chaque mois !

Des "set-ups" sans "pay-offs"

Dans une moindre mesure, on retrouve le même manque avec la fin controversée du match opposant le champion et vainqueur 2017, Hugo Perez, et le "heel" belge Darkmondo. Ce dernier remportant le match par DQ (à la Eddie Guerrero, en plus) afin de protéger l'actuel champion d'une plus grosse défaite, l'animosité créée ainsi entre les deux était palpable. Pourtant, aucun suivi durant le reste de la soirée n'a permis de la maintenir en vie. On aurait pu imaginer Hugo revenir à la charge lors du match de demi-finale de Darkmondo ou le provoquer en duel pour un prochain show, suite à sa défaite - montrant qu'il était un champion combattif, que ses adversaires devraient craindre. Quant à Darkmondo, il aurait pu peut-être obtenu ce qu'il voulait en secret : un match de championnat garantie, non pas par une victoire du tournoi, mais une provocation réussie. (Un peu à la manière, dans un même registre du catch français, de l'Ouest Catch avec le "tease" de Tristan Archer vs. Tom La Ruffa en septembre 2017 pour une programmation en mars 2018.)

De la promesse sans enjeux

https://i0.wp.com/www.catch-apc.com/wp-content/uploads/2018/01/IMG_0613.jpg?fit=800%2C532Enfin, pour citer un dernier exemple, quel était l'enjeu du Non-Tournament Triple Threat Match, opposant Christianium à l'Aigle Blanc et Thiago Montero ? Car il ne suffit pas d'offrir du très bon catch, il faut sans cesse s'interroger sur la relation entre les personnages, le contexte général et la raison d'être de chaque match. D'autant plus pour des compagnies indépendantes comme celle-ci qui, même si elles arrivent à réaliser de bons shows et attirer son public comme elles le souhaitent, doivent capitaliser sur ce travail, réclamant plus d'effort créatif que d'argent et de moyens, pour réussir à évoluer et finalement à grandir. Pour évoquer un exemple comparable, c'est ce que tentent de faire - maladroitement - l'ICWA, chaque année à l'occasion de son week-end Revolution (le déroulement du premier show influe sur le second et même d'une année sur l'autre, des histoires, quoique bordéliques et bancales, persistent).

En l'occurrence, dans ce match, n'étaient présentés que le statut des trois catcheurs : un jeune agressif et prometteur en la personne de Thiago, un ancien champion et catcheur de l'année avec l'Aigle Blanc, et le dynamique coéquipie d'A-Buck. Cependant, unique match en dehors du cadre compétitif du tournoi et sans aucune rivalité apparente entre au moins deux des trois hommes présents sur le ring, pourquoi se battaient-ils ? Même une raison facile aurait suffit - "ces trois catcheurs s'affrontent pour déterminer qui sera le jeune catcheur à suivre en 2018", par exemple. Et elle aurait même tenue avec l'embrassade post-match : il n'y en a pas qu'un - Aigle Blanc - mais tous les trois, qui sont à suivre en 2018. Quant à un enjeu physique, une opportunité à un titre mineur (quel est le statut de celui porté par Kenzo Richards, d'ailleurs ?) aurait tout aussi bien convenu, et la dite séquence de "Pro-Wrestling Love" aurait peut-être lancé elle-même une intrigue : à la suite d'une victoire effective de l'Aigle Blanc à ce fameux titre, aussi bien Christianium que Thiago auraient pu venir le défier par la suite, se justifiant de ce respect mutuel entre eux (le premier étant sincère, et le second en profitant simplement pour accélérer sa propre ascension).

Interview d'Hellmer Lo'Guennec, alors champion de l'APC en 2015

Encore une fois, je le répète, si j'ai continué de suivre le déroulement des différents événements du catch français, je ne m'y étais pas impliqué autant depuis des années. Ainsi, tout ceci n'est que mon ressenti sur une simple expérience de spectateur occasionnel. D'autres que moi, qui assistent régulièrement aux shows de l'APC Catch, connaissent certainement beaucoup mieux que moi ses catcheurs et son "booking". Cependant, je ne pouvais me permettre ici de faire du favoritisme dans ma quête de privilégier l'effort narratif : personne n'est exempt, que ce soit la WWE, la NJPW ou le catch français, d'une simple envie de raconter des histoires sur un ring de catch.

 

La finale du Tournoi des Poids-Lourds 2018, opposant A-Buck à Bram (APC Catch)

EXCLU : Interview de Clément Petiot aka Tristan Archer, participant du WWE CWC

Clement petiot wwe 1A quelques jours de l'émission inaugurale de la première (et non la dernière, espérons-le) édition du Cruiserweight Classic Tournament (CWC), diffusée sur le WWE Network, The Alt - le site de catch alternatif, non-WWE - a pu interviewer l'un des participants les plus prometteurs et notre seul représentant français, Clément Petiot (alias Tristan Archer sur le continent européen).

A cette occasion, The Alt a voulu s'intéresser plus particulièrement aux talents en eux-mêmes qui, comme 'La Révolution Française', proviennent du circuit indépendant mondial et profitent, avec le CWC, d'une exposition sans pareille. Car, pour briller dans une compétition aussi inédite dans l'histoire du catch, seul le talent - le vrai - compte !

Dans cette optique, grâce à la collaboration de Catch Au Quotidien, Tristan Archer a répondu à chacune de nos questions, avec cette sincérité qui le caractérise - le tout "spoiler free" évidemment.

Propos recueillis pour The Alt, par Pierrick H. de Catch Au Quotidien

The Alt : On raconte sur certains sites anglophones que Triple H aurait appelé personnellement chaque compétiteur pour leur proposer de participer au CWC, est-ce vrai ?

Clément Petiot : Je n'ai pas été contacté par Triple H et je ne sais pas qui d'autre [dans la compétition] l'a été. J'ai été contacté par mail par le recruteur de la WWE, Canyon Ceman [DRH du Performance Center, vu dans l'émission Breaking Ground sur le WWE Network ; ndlr], et après j'ai eu un coup de téléphone de William Regal [recruteur pour la WWE, officiellement ; ndlr]. Ça démarre par mail, où on nous demande une confirmation de participation. Puis, une fois qu'on a validé tout ce qui est papiers officiels et démarches, c'est William Regal qui appelle pour discuter une bonne quinzaine de minutes et me dire comment ça allait se dérouler.

Autrement, tu as été contacté par d'autres personnes d'importance au sein de la WWE ?

Oui, sur place, on est pas vraiment seul. On est avec tous les producteurs de la WWE : Matt Bloom [aussi entraîneur en chef du Performance Center ; ndlr], Adam Pearce, etc. Triple H était là non-stop. Il nous parlait pas directement, mais il donnait des instructions au fur et à mesure, et surveillait un petit peu tout cela.

 

♦ Exclu : Clément Petiot (Tristan Archer) livre ses ressentis à la suite du CWC ♦

 

Durant les premiers enregistrements TV de l'émission, ton match face à Cedric Alexander a semble-t-il été l'un des plus appréciés sur place. Comment l'as-tu ressenti de ton côté ?

Moi j'ai beaucoup aimé mon match. Cedric Alexander, c'est quelqu'un que je connais juste de nom, avec qui j'avais jamais travaillé. C'est toujours bizarre de travailler pour la première fois avec quelqu'un, mais du coup, ça s'est vraiment très bien passé. Un peu comme mes matches face à Chris Hero ou Tommy End [voir ci-dessous], parfois il y a quand même quelque chose qui fait qu'il y a une "chimie" entre nous. Du coup, je pense que ça s'est ressenti auprès du public et que les gens ont vraiment aimé le match. Personnellement, je ne l'ai pas encore vu mais il n'y a rien que je jetterais dans ce match - il était bien du début à la fin.

Suite à ce match, as-tu eu des retours, des critiques ou des commentaires de la part des officiels ou d'autres catcheurs ?

Oui, j'ai eu beaucoup de retours positifs. C'était assez cool. Je ne sais pas si je peux en parler, parce que c'était en coulisses, mais du coup rien de négatif à signaler.

Tristan archer clothelineJustement, concernant tes performances sur le ring, quels catcheurs t'ont le plus inspiré ton style in-ring actuel, qui a réussi à te mener au CWC dont les participants présentent des styles très différents les uns des autres ?

En fait, je suis pas aussi aérien ou aussi technique que [la plupart des autres compétiteurs]. Quand j'étais plus jeune, j'aimais beaucoup Kurt Angle pour son intensité, lui qui vient comme moi du sport de la lutte amateure. Ce que je trouve "bad-ass" chez lui, c'est qu'il est très agressif sur le ring, tout en restant technique. Et c'est quelque chose que j'ai toujours aimé voir et donc aujourd'hui, que je fais moi aussi. Du coup, c'est - je pense - ce qui m'a fait arrivé ici, au Cruiserweight Classic, parce que c'est le genre de choses que j'avais montré pendant les essais à Londres, et qui avait été aimé aussi. Ce côté agressif, du combattant qui "ne lâche pas tant que le gars n'est pas au sol".

 

♦ Exclu CAQ : Daniel Bryan nous parle du WWE Cruiserweight Classic ♦

 

Hier soir, sur le WWE Network, durant un programme spécial d'avant-tournoi CWC Bracketology, il est dit qu'au moins 4 ans ont été nécessaires pour préparer et organiser une telle compétition. Est-ce que ces "tryouts" d'il y a 2 ans, dont tu parles, visaient déjà cet objectif à ta connaissance ?

Non, c'était un "tryout" global en fait. Mais du coup, vu que la WWE regarde tout et note tout, c'est impressionnant - et ça prouve que c'est une grande entreprise multinationale - parce qu'elle peut, à partir de quelque chose de plus général, dégager des profils plus intéressants pour tel ou tel type de projets plus précis. Je pense donc que les officiels n'ont organisé que des "tryouts" comme ça, avant de faire leur recrutement pour le CWC.

Par le passé, tu as parlé plusieurs fois du jeune Rich Swann (sous contrat à WWE NXT depuis peu et donc seul catcheur signé exclusivement à Stamford, participant au tournoi), l'un de tes favoris. Par rapport à deux vétérans ex-WWE qu'on connaît très bien, comme Tajiri et Brian Kendrick, que peut donner d'après toi cet affrontement entre styles et expériences, sorte de collisions d'âges ?

Ca va donner quelque chose d'assez super, d'assez sympa à voir je pense. Rich Swann, et les plus jeunes ou moins expérimentés, ont un avantage : on connaît pas beaucoup de choses les concernant, donc ils peuvent toujours surprendre. Pour Brian Kendrick, qui catche déjà depuis une quinzaine d'années, on peut étudier ses matches, savoir comment il bouge sur le ring et comment il va réagir donc ça peut laisser un avantage certain aux "jeunes loups" comme on dit.

 

♦ EXCLU : Interview de Sturry et Ludivine, de "C'est ça le catch" ♦

 

Interview de CAQ, dans les coulisses d'ICWA Revolution 8

 

♦ EXCLU : Interview de Hellmer Lo'Guennec (APC) ♦

 

Répertoire de matches de Clément Petiot aka Tristan Archer

 

 

 

EXCLU : Interview de Sturry & Ludivine de "C'est ça le catch"

Cclc

Après une arrivée prometteuse à la Fédération Française de Catch Professionnel (FFCP), Philippe 'Sturry' Marciniak l'a quitté aussi vite à la suite d'une nouvelle controverse signée Marc Mercier, le patron de la FFCP. Créateur de la chaîne YouTube qui monte dans le milieu du catch français, "C'est ça le catch", il est aussi l'animateur de l'émission radio éponyme - en compagnie de sa partenaire, Ludivine. The Alt les a interviewé tous les deux pour quelques questions :

(Vous pouvez aller sur leur chaîne YouTube et leur web radio, en cliquant sur les liens proposés)

 

Kermit Splash (Cesaro Guy) : Comment as-tu découvert le catch ?

Ludivine : Pour ma part, ma découverte du catch s'est déroulée en deux phases. Plus jeune je regardais le catch sur Canal + avec ma famille, et puis j'ai fini par complètement l'oublier. Ce n'est qu'en 2007 (avec la vague catch sur NT1) que je l'ai redécouvert et ça m'a fait comme un flash. Je regarde aussi ce qu'il se fait au niveau du catch français.

Sturry : C'est avec mon père que j'ai partagé mes premières heures de fan de catch. A l'époque, il était diffusé sur Canal + et c'est vite devenu pour moi un rendez-vous immanquable. Je devais avoir 12 ans quand je regardais des mecs comme Dean Malenko, Eddie Guerrero et Chris Jericho à la WCW. Par la suite, avec l'arrivée d'Internet, j'ai fait la connaissance d'autres fans et j'ai ainsi découvert tout un tas d'autres styles de catch à travers le monde (Japon, Angleterre, etc...). Aujourd'hui la flamme est toujours présente !

 

Quelles sont ta fédération US et ta fédération française favorites ?

Ludivine : Aux États-Unis, c'est sans aucun doute la PWG. C'est pour moi la meilleure fédé indy au monde. Elle arrive toujours à me surprendre et les performances des athlètes sont impressionnantes. En France, je dirais Ouest Catch car [les promoteurs] cherchent sans cesse à produire des shows de qualité.

Sturry : Jusqu'en 2014, j'étais très fan de ce que faisait la Tiger Pro Wrestling. Il y avait un aspect plus combatif dans les matchs. A l'heure actuelle, comme Ludivine, je dirais Ouest Catch. Ils ont de très bons tauliers pour produire les shows.

 

Quels sont tes lutteurs favoris ?

Ludivine : J'ai un peu de mal à me focaliser sur un lutteur en particulier, j'ai d'autres centres d'intérêt en dehors du catch. Pour en choisir un seul, je vais répondre Ricochet [aka Prince Puma à la Lucha Underground]. J'adore son in-ring... et aussi son physique, mais je déteste son masque à LU.

Sturry : Je ne vais pas en citer un seul, mais plutôt trois. Le premier serait Dean Malenko. C'est un excellent technicien et j'adore ce style de lutte. Le second peut faire sourire, mais j'aime beaucoup ce que fait Colt Cabana. Il a un côté fun et très polyvalent que j'admire. Le dernier, ce sera Ric Flair. A mon sens, il a révolutionné le monde du catch par son charisme. Je dis souvent de Flair qu'il « pue le charisme ».

 

Si je te dis « légende » ?

Ludivine : Le lutteur qui me vient directement à l'esprit c'est Bret Hart. Je trouve qu'il a un air touchant et j'aime le côté « familial » chez les Hart.

Sturry : Pour moi ce sera Ric Flair, pour son charisme, son in-ring, les Four Horsemen et encore un tas d'autres raisons.

 

Quelle est ta rivalité favorite ?

Ludivine : C'est une rivalité qui a eu lieu sur le circuit indy (et qui continue aujourd'hui encore à la WWE) entre Kevin Steen (Kevin Owens) et El Generico (Sami Zayn). Je suis moins fan de Steen vs Owens, mais je trouve que El Generico vs Zayn est juste hallucinant.

Sturry : Whoua ! Il y en a vraiment beaucoup. Je vais en donner trois qui « balayent » plusieurs générations. La plus récente est sans conteste la rivalité entre CM Punk et John Cena. On avait l'opposition parfaite entre l'anti-système et la star incontestée. Punk était l'équivalent de SCSA [Stone Cold Steve Austin ; ndlr] et Cena jouait le jeu à fond (pour moi c'est le meilleur lutteur des années 2000s). J'aurais voulu que cette rivalité s'achève à WrestleMania.

En faisant un petit saut dans le passé je peux citer la rivalité entre HBK et Jericho. Les deux étaient souvent comparés à distance et leur premier affrontement à 'Mania était énorme à voir.

Encore plus loin dans le passé, il y a la « feud » entre Jerry Lawler et Andy Kaufman.

 

♦  EXCLU : Interview avec Hellmer Lo'Guennec (APC)  ♦

 

Si tu devais retenir un seul moment du catch et en oublier un autre ?

Sturry : Mon moment à retenir serait sans hésiter la victoire de Lesnar à WrestleMania 30. Pendant plus de 20 ans, l'Undertaker aura écrit l'Histoire de ce PPV et au terme de son combat, on aura eu une émotion énorme pour un seul moment. Les fans ne s'y attendaient pas.

Il y a une affaire qui me dérange beaucoup dans ce sport, celle de Chris Benoit. Le mec était très doué et il aura fait beaucoup pour ce business, mais ses actes ont mis une claque à « l'industrie » du catch. C'est pourquoi j'aimerais oublier ce passage de l'histoire.

Ludivine : Il y a de cela quelques années, il y a un segment qui m'a beaucoup plus. C'était les débuts de la Nexus à RAW. Pour moi, ils étaient sept rebelles qui en voulaient ! Maintenant NXT n'a plus rien à voir avec ce qui se faisait à l'époque.

Ce que j'aimerais retirer de ma mémoire ce serait les Divas d'il y a plusieurs années. Je parle du temps où elles faisaient des combats en bikini, des chatouilles et des bains de boues entre elles. Je trouve ça frustrant pour les lutteuses et le pire c'est que le public attendait vraiment ça.

 

https://pbs.twimg.com/profile_images/703936264987398144/qhO8Kkw-.jpgPlutôt action physique ou verbale ?

Ludivine : Je vais faire simple, si je veux de l'action je regarde la PWG et si je veux voir des moments au micro je regarde la WWE.

Sturry : Je vais répondre comme Ludivine. En ce moment on ne regarde pas RAW pour le catch, mais pour le déroulement des « storylines ». A la PWG, c'est le in-ring qui est largement mis en avant.

 

Quel ton dernier grand moment d'émotion en lien avec le catch ?

Sturry : Le discours de Daniel Bryan, ce mec est un vrai passionné et tout le monde l'a ressenti.

Ludivine : Également le discours de Bryan. En seulement 5 ans, il aura remporté toutes les ceintures de la WWE (sauf celle des Divas évidemment), c'est juste incroyable.

 

Quelles sont les prises de catch que tu adores, mais que d'autres n'aiment pas du tout ?

Ludivine : J'adore les prises flashy qui ne servent à rien.

Sturry : Pour le coup il y a une prise que j'aime bien, mais que personne ne trouve crédible. C'est le coup de pouce [Samoa Spike ; ndlr] du regretté Umaga. Je trouve qu'il colle très bien à son personnage.

 

Quelle est pour toi la meilleure musique d'entrée de tous les temps ?

Ludivine : Déjà je trouve que les thèmes musicaux de la WWE sont en général bons. J'aime beaucoup celui de Edge (« Metalingus » de Alter Bridge) mais j'aime encore plus le thème de l'Evolution, car je suis une grande fan de Motorhead.

Sturry : Pour moi ce sera le premier thème de Shawn Michaels. J'aime aussi celui du 'Taker et plus récemment celui d'Asuka. Ces thèmes collent parfaitement aux personnages.

 

Que penses tu du catch par équipe ?

Ludivine : J'aime bien, les matchs sont souvent cool et bien construit. Par contre, je préfère quand il y a un équilibre entre les deux co-équipiers.

Sturry : Je suis un grand fan des Tag Team matches et je trouve que les titres ne sont pas suffisamment valorisés, ce qui est vraiment dommage. Tully Blanchard/Arn Anderson et The Rockers sont mes équipes favorites.

 

Comment qualifierais tu un mauvais fan de catch ?

Sturry : Je ne sais pas si avec le temps je suis devenu un « mauvais » fan de catch. Après tant d'années à regarder ce sport je suis devenu très analyste. Est-ce qu'un « smart fan » est un bon fan ? Je ne suis pas sûr.

Ludivine : Ce serait quelqu'un qui « ne fait pas vivre le catch ». Je vais m'arrêter là, car je n'aime pas trop émettre un jugement.

 

D’où vient le CCLC (C'est Ça Le Catch) ?

Sturry : Je dirais que c'est venu de mes nombreux trajets en tant que catcheur et c'est vite devenu un réflexe pour moi de dire ça, c'était une sorte de running gag. L'avantage c'est que l'on peut le ressortir à n'importe quel moment quand on parle de catch avec d'autres personnes.

 

Comment vous est venue l'envie de faire de la radio ?

Ludivine : Le patron de Radio Banquise et Rudy (le 3e membre de l'équipe de CCLC FM) donnaient des infos et l'actualité en lien avec le catch. Nous avons reçu une invitation de catch FM et durant la même période où N'Catch était en déclin.

Sturry : Le format audio est excellent et j'adore ce que faisait Norbert Feuillan avec la FHCA (Folle Histoire du Catch Américain) c'est le premier français à avoir fait des podcasts sur le catch. Par la suite, Rudy est venu nous proposer une nouvelle émission sur les ondes consacrée au catch. Nous étions donc deux hommes, puis Ludivine est venue rejoindre l'équipe. Elle interagit avec les auditeurs sur Twitter et nous apportes un regard féminin sur le catch, ce qui crée une certaine diversité. L'émission a eu du mal à démarrer, car nous n'avions pas les techniques pour faire de la radio. Le programme monte progressivement , car nous y mettons beaucoup d 'énergie (nous devons suivre beaucoup de shows) et grâce à la radio nous avons une diffusion plus large. A l'heure actuelle nous sommes les seuls sur les ondes FM à parler de catch.

EXCLU : Interview avec Hellmer Lo'Guennec (APC)

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A l'occasion des 10 ans de l'APC (Association des Professionnels du Catch), cette fédération française de catch a tenu un gala intitulé Luchanniversary le 12 Avril dernier.
Des lutteurs venus de toute l'Europe se sont réunis afin d'offrir au public de Nanterre un show digne de ce nom.
Parmi ces talents, un catcheur a bien voulu répondre à mes questions. Il s'agit du seul et unique champion poids-lourd de l'APC, Hellmer Lo'Guennec.

Rencontre.

Kermit Splash : Comment t'es venu cette passion pour le catch ?

Hellmer Lo'Guennec : « Lorsque j'étais plus jeune, je regardais des show de catch à la télé mais j'étais juste un simple fan. Avec le temps j'ai commencé à me poser beaucoup de questions en liens avec ce sport, puis je me suis dit 'pourquoi pas tenter d'en pratiquer ?'. A l'époque je pesais 115 kg ! Ça m'aura prit beaucoup de temps dans ma préparation physique. Mon premier entraînement a eu lieu en 2011 et mon premier match en Avril 2012 (c'est assez rapide).

En parlant d’entraînement, combien de temps par semaine te prend le catch ?

J'ai déjà effectué jusqu'à 5 entraînements en 1 semaine ce qui n'est pas rien. En terme d'heures, cela représente 15 à 20 heures de catch par semaine. Ce sont les heures pendant lesquelles je m’exerce dans le ring. Il faut y rajouter celles que je passe en salle de musculation, au final presque 25 heures de sport par semaine.

Pourquoi avoir choisi ce nom de scène – Hellmer Lo'Guennec – et pas un autre ?

Mon nom de catch est venu en deux étapes. La première s'est déroulée pendant un stage de catch avec Nitro [légende de la CMLL ; ndlr]. Ce dernier m'a regardé catcher et il a dit « Hellmer ! ». Au début, je ne comprenais pas trop pourquoi il m'avait appeler comme ça. Un ami est venu me voir et m'a expliquer que Nitro trouvait que je ressemblais à Hellmer dans les Looney Tunes. Pour ma famille, ce fut un choc quand je leur ai annoncé que je garderais ce nom, mais il me manquait encore un truc. J'ai donc décidé de me trouver un nom qui ferait vendre comme le 'bagarreur de Brest' (mes origines). Lo'Guennec fait référence à un dieu celte dans la mythologie. Pour moi c'était exactement ce qu'il me fallait.

Quels sont tes prises favorites ?

Comme j'ai pu le montrer dans le ring aujourd'hui, je suis un vrai bagarreur et j'adore le style des 'strikers'. Les coups percutants sont ma spécialité. Par exemple, j'aime beaucoup mon coup de genou derrière la nuque, c'est un move que j'ai vu très peu de fois chez d'autres catcheurs. Dans le ring, je cherche toujours à être le plus productif possible. En tant que catcheur professionnel, mon objectif est sans cesse d'innover, que ce soit au niveau des prises ou bien dans le jeu avec le public.

Tu as forcément des modèles dans le monde du catch ?

Oui, bien sûr comme tout fan de catch ! Je vais en citer deux qui m'ont beaucoup marqué. Le premier est Triple H. J'adore son travail en tant que catcheur (je m'en inspire beaucoup d'ailleurs) mais aussi son implication dans le show NXT. Toute l'attention qu'il porte aux futurs talents est juste remarquable. Le second est un proche de HHH puisqu'il s'agit de Shawn Michaels. Pour moi, c'est le meilleur catcheur de tous les temps,que ce soit dans le ring, au micro ou en dehors ce mec est un vrai dieu. Son charisme est fantastique.

Quels sont tes meilleurs et pires moments dans le catch ?

C'est assez compliqué pour moi de répondre car je ne retiens pas forcément les dates. On va dire pour les meilleurs, la Guerre des Gangs 2014 et ma victoire pour le titre de l'APC le 9 Novembre 2014. Ce sont mes deux moments les plus marquants. Pour ce qui est des pires ce serait mon premier 'booking' dans un premier temps. Je me suis blessé au tibia avant de pouvoir commencer, j'étais très frustré et le dernier et bien c'est quand je manque de catch, c'est-à-dire quand personne ne t'appelle pour venir catcher. Il me manque quelque chose.

Quelle est ta vision de l'APC aujourd'hui ?

Je suis très confiant pour elle. La compagnie cherche à grandir d'avantage, c'est-à-dire à sortir de Nanterre. Le public nous connaît très bien et ce sont eux qui nous font des remarques sur la qualité de nos prestations. Si le show est mauvais ils sauront nous le dire. Notre commentateur et annonceur vedette, Célian Varini, suit le même principe. Il vient nous voir après le show pour nous dire ce qu'il en a pensé, qu'il soit bon ou mauvais il nous le dira. Son expérience nous aide beaucoup pour progresser.

Quelques mots sur le catch français en général ?

Pour commencer, il n'est pas suffisamment regardé et ce n'est pas forcément la faute des catcheurs mais souvent du public. Le spectateur doit être attiré par un catcheur qui doit vendre du rêve, c'est pourquoi le physique est très important. Si on ne fait pas d'effort, les fans ne se déplaceront pas pour voir nos shows et c'est franchement dommage. En France, les gens ne comprennent pas le principe de ce sport, ils se disent que tout est faux et que ça ne vaut pas le coup de s'y intéresser.

Question Bonus, quels sont tes catcheurs américains favoris en moment ?

Pour ce qui est de la PWG, j'aime beaucoup ce que fait Brian Cage. A chaque fois que je le vois préparer un move je me dis 'non il ne va pas le faire ?!' et au final si ! Ce mec est très doué pour son gabarit. A la WWE, j'ai deux favoris en ce moment, il s'agit de Sheamus (version 'heel') et Neville. Ces deux hommes font du très bon boulot. Petite préférence pour la nouvelle gimmick de Sheamus qui est très bonne, sauf sa barbichette mais bon ... Neville est un excellent 'high-flyer'. Enfin il reste la TNA et là encore il y a deux lutteurs qui sortent du lot à savoir Lashley et Austin Aries. Ce mec sait tout faire que ce soit contre des poids légers ou des poids lourds - son Brainbuster sur Samoa Joe [à Slammiversary X ; ndlr] m'a fait vibrer ! »