AJPW
Il était une fois au Japon : Atsushi Onita
- Par h-edge
- Le 06/02/2018
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Note de la rédaction : Avant tout, nous voudrions remercier H-Edge, notre historien du Puroresu. Jusqu'à cette dernière contribution magistrale, il était l'un des membres originels de l'Alternative Wrestling Community et du staff de The Alt. Toujours très complets et passionnants, vous pouvez retrouver les précédents opus de sa chronique Il était une fois au Japon à ce lien. Sur ce, arigato gozaimasu et, on l'espère, mata itsu ka !
Parmi toutes les fédérations de catch auxquelles je me suis intéressé certaines m'ont plus marqué que d'autres : que ce soit la Pro Wrestling NOAH des années 2000 au travers de sa division "Junior Heavyweight" et ses affrontements régulier entre vétéran poids lourds et jeune poids léger, la All Japan Women's Pro Wrestling des années 1980 et 1990 pour la qualité de ces cartes qui reste encore les meilleures que j'ai pu voir plus de vingt ans après ou encore la All Japan Pro Wrestling des années 1990 pour la psychologie des gros combats entre certains des meilleurs catcheurs de l'histoire. Mais je pense pouvoir dire sans trop me tromper que la fédération qui m'a le plus marqué en la découvrant est la Frontier Martial-Arts Wrestling. Je commençais tout juste à m'intéresser au "Puroresu" quand je tombe par hasard sur le 'FMW 6th Anniversary Show' qui avait eu lieu le 5 Mai 1995, ce show était le show retraite (enfin l'un des shows retraite) du fondateur et de la top star de la FMW, Atsushi Onita. Bien que j'ai tout de suite eu une préférence pour son adversaire du soir (un certain Hayabusa) ainsi que pour celle qui est devenu championne féminine de la FMW plus tôt dans la soirée, mon amour pour la FMW m'a rapidement amené à me pencher de plus près sur l'incroyable histoire de Atsushi Onita.
La Superstar déchue de la All Japan Pro Wrestling
Bien que beaucoup de fans de catch connaisse Atsushi Onita au moins de nom, peu s'intéresse à ce qu'il a fait avant de devenir un catcheur Hardcore. Et pourtant on parle d'une période de presque quinze ans entre ses débuts dans le monde du catch et sa période FMW. Une période capitale pour l'établissement de la légende qu'est aujourd'hui celui que les fans surnomment parfois 'The Hardcore Legend'.
Atsushi Onita fait ses débuts à la All Japan Pro Wrestling en 1974 peu après l'établissement de cette dernière, il est d'ailleurs l'un des tout premiers catcheurs issu du dojo de la AJPW à s'entraîner sous les ordres de Giant Baba (président et visage de la fédération). Quelques années après ses débuts le jeune Onita devient l'une des figures phares de la nouvelle division "Junior Heavyweight" de la AJPW et ce grâce à un charisme déjà bien présent et à ses capacités de "High Flyer", un style de catch qui commençais tout juste à émerger au Japon grâce au premier "Junior Heavyweight" mis en avant à la NJPW et à la IWE comme Animal Hamaguchi ou Tatsumi Fujinami et également grâce à la nouvelle popularité du catch féminin au Japon qui utilisait déjà un style similaire.
La AJPW étant membre de la National Wrestling Alliance, Giant Baba avait la possibilité d'envoyer ses jeunes cacheurs se parfaire dans d'autres territoires de la NWA (un peu comme le fait aujourd'hui la NJPW avec ses "Young Lions" qu'elle envoie à la ROH ou à la CMLL par exemple). C'est ainsi que Atsushi Onita va voyager à travers l'Amérique pendant ses années de "rookies" que ce soit en allant dans les territoires de Amarillo (le territoire de la famille Funk qui était très proche de la AJPW), dans les Caroline mais surtout à Memphis, un territoire où les "brawls" était commune, et à Porto Rico ou il y avait déjà une scène de catch Hardcore, impliquant notamment des fils barbelés. Atsushi Onita va avoir l'occasion de prendre part à des types de matchs moins tradionnels qui était alors quasiment inexistant dans son pays natal (il y avait déjà eu quelques "brawls" à l'américaine au Japon, mais c'était surtout ramené par les catcheurs américains qui venaient en tournées, l'exception étant Umanosuke Ueda).
Alors que Onita commençais à faire son trou en tant que visage de la division "Junior Heavyweight" de la AJPW (bien que cette division n'a jamais été aussi populaire que celle de NJPW, sa principale rivale, et que Onita lui-même n'était pas aussi populaire que Satoru Sayama sous sa "gimmick" de Tiger Mask car bien moins tape-à-l'œil que ce dernier), il se blesse en glissant alors qu'il sortait du ring après un match, alors qu'il était déjà fragilisé au niveau des genoux. Cette blessure lui coute sa carrière puisque bien qu'il fait son retour sur les rings plus d'un an après, il n'est plus capable de faire du "High Flying" et est poussé vers la porte de sortie par Giant Baba. Tout juste âgé de 28 ans Atsushi Onita est forcé de prendre sa première retraite.
Après s'être éloigné du monde du catch pendant quelques années et un bref passage en prison. Il trouve un travail comme entraîneur pour la Japanese Women's Pro Wrestling de la légendaire Jackie Sato (dont j'ai déjà parlé dans un article précédent). Ce n'est qu'en 1988 soit plus de trois ans après la fin de sa carrière qu'il fait son retour sur les rings, non pas à la AJPW mais à la Pioneer Senshi, l'une des rares fédérations du circuit indépendants japonais qui commençais tout juste à émerger. La plus populaire de ces fédérations indépendantes était la Universal Wrestling Federation qui présentait du "Shoot-Style" une forme plus réaliste et plus poussé encore que le "Strong-Style" style emblématique de la NJPW de cette époque. Onita veut rejoindre la UWF et défit n'importe quel catcheur de la UWF mais son challenge est ignoré. Ce qui pousse Onita a défier un combattant de Karaté à la World Karate Association, un certain Masashi Aoyagi (qui fera une longue carrière dans le catch par la suite) dans un combat réel lors d'un show de la WKA au Japon. Au cours du combat Atsushi Onita est disqualifié pour avoir utilisé des techniques de lutte au cours d'un combat de Karaté.
Le roi de la scène indépendante
Après s'être disqualification que Onita trouve injuste il décide de fonder sa propre fédération de catch où il déciderait des règles en vigeur, c'est ainsi que voit le jour la Frontier Martial-Arts Wrestling, qui a été créée à l'origine comme plateforme pour la revanche entre Atsushi Onita et Masashi Aoyagi dans des matchs où le catch et le Karaté s'affronte (dans des combats scénarisé).
Pour remplir son show et ne pas avoir qu'un match sur la carte Atsushi Onita fait venir son ami Tarzan Goto, un autre catcheur de la AJPW et décide d'ouvrir avec ce dernier un dojo, ce dojo a la particularité d'être le premier dojo à être ouvert aussi bien aux hommes qu'aux femmes (jusque là ces dernières s'entraînaient dans des dojos à part), beaucoup de catcheurs et de catcheuses aujourd'hui célèbres vont sortir de ce dojo comme Hayabusa, Mr. Gannosuke, Shark Tsuchiya ou encore Bad Nurse Nakamura pour ne citer qu'eux. Et pour promouvoir ses évenements Onita commence à organiser un "booking" comme il a pu le voir en Amérique. Notamment lors de la conférence de presse d'avant match qui tourne mal lorsque Masashi Aoyagi attaque Onita et le laisse ensanglanté et inconscient et après le match une "brawl" éclate entre les catcheurs et les karatekas à la fin de la première des deux revanches entre les deux. Ce genre d'artifice était très rare au Japon voir quasiment inexistant (des segments similaires avait eu lieu entre les Crush Gals et le Gokuaku Domei à la AJW au milieu des années 1980). Mais le véritable succès de l'innovation dont faisait preuve Onita avec sa nouvelle FMW vient du premier "Barbed Wired Match" de l'histoire du catch japonais inspiré directement de ce qu'Onita avait vu à Porto Rico, lors du second show de la FMW entre Onita et Tarzan Goto contre deux karatekas (dont l'un d'eux est Mitsuhiro Matsunaga, qui deviendra un catcheur très connu pour ses matches Hardcore).
Ce match marque la transition pour la FMW qui passe de fédération mélangeant catch et art martial à la première fédération de catch Hardcore du Japon. Atsushi Onita va continuer à innover dans le Hardcore, principalement en s'inspirant de ce qu'il a vu aux États-Unis en proposant par exemple un match dans une arène vide ou sur un ring qui flotte sur la mer. Mais aussi dans son "booking" puisque Onita propose des "storyline" plus proche de ce que l'on pouvait voir aux États-Unis, par exemple le numéro deux de la FMW et meilleur ami de Onita, Tarzan Goto va le trahir dans un segment d'après match pour s'allier avec Mr. Pogo qui venait d'arriver à la FMW au travers d'une manigance des deux nouveaux alliés pour faire tomber Onita. Atsushi Onita, la FMW et le catch Hardcore deviennent très populaire assez rapidement, porté par une innovation constante pour les japonais (tout ce qu'Onita faisait était d'adapter le catch étranger pour le public japonais) et le charisme de Onita qui est non seulement le visage de la FMW mais aussi le "booker".
La première véritable création de la FMW est "Exploding No-Rope Barbed Wire Match", un match où les barbelés remplacent les cordes et lorsqu'un catcheur touche un fil barbelé ça provoque une explosion. Un type de match jamais vu avant où tout l'enjeu est de ne surtout pas toucher les cordes. Goto et Onita vont d'ailleurs basé tout le "storytelling" du match sur cet élément. Un match resté célèbre au Japon qui est même élu match de l'année 1990 par le célèbre Tokyo Sports. Malgré ses bonnes idées qui propulsent en moins d'un an la FMW au sommet, Onita à également des mauvaises idées, le plus célèbre exemple étant ce segment où Onita se fait poignardé à Porto Rico par Jose Gonzalez dans ce qui servait à promouvoir un show entre la FMW et la World Wrestling Council (plus importante fédération de Porto Rico qui avait inspiré la FMW), dans un segment qui fait référence au décès de Bruiser Brody deux ans plus tôt qui a été poignardé dans les vestiaires de la WWC par ce même Jose Gonzalez (comme on peut s'y attendre cet "angle" est très mal reçu). Mais les bonnes idées surpassent ses mauvaises idées et la FMW continue de grandir, que ce soit en donnant une meilleure position aux femmes en plein boom du catch féminin au Japon (la AJW remplissaient des arènes de plus de 15 000 personnes assez régulièrement) qui jusque là était dans la "midcard" Onita fait de Combat Toyoda et de Megumi Kudo les stars qu'elles sont aujourd'hui, cette dernière devenant même l'une des trois plus grandes icones de la FMW.
La popularité de Atsushi Onita grandissante au même titre que la FMW. Onita se créer des enemis dans sa propre fédération car bien que la FMW soit devenu très lucratives Onita garde la plus grosse part des revenus pour son usage personnel. Ses anciens acolytes avec qui Onita a fondé la FMW quitte cette dernière pour monter leur propre fédération de catch Hardcore, la W*ING, amenant notamment avec eux Mr. Pogo qui était le "top heel" de la FMW et le plus grand rival de Atsushi Onita. Cependant la FMW n'aura pas à s'inquieter de cette nouvelle compétition déjà parce que Mr. Pogo est rapidement remplacé par Tarzan Goto qui redevient "heel", parce qu'Onita va encore une fois s'inspirer de ce qu'il a vu aux États-Unis et décide de faire des promos d'après match régulièrement. Atsushi Onita va exceller à cet exercice, prenant le micro se pliant légèrement et criant et pleurant à la foule, des promos poignantes même pour ceux qui ne parle pas japonais, couplé à des crachats d'eau sur les fans (je suis persuadé que Triple H le lui a repris). Mais surtout parce que les dirigeants de la W*ING n'ont pas l'esprit d'innovation dans la violence d'Onita et qu'aucun des catcheurs de cette nouvelle fédération n'a ne serait ce qu'un dixième de son charisme surtout depuis qu'il a commencé à faire des promos. Le succès de la FMW est tel que le show célèbrant le deuxième anniversaire à lieu au Kawasaki Stadium à Yokohama, qui devient dès lors l'arène des gros shows de la FMW et ramène plus de 33 000 personnes (à titre de comparaison la AJPW, pourtant troisième fédération de catch de l'époque, n'avait jamais tenu un show aussi important). Le "Main Event" marque lui aussi les esprits puisque Onita affronte Tarzan Goto dans le premier "Exploding Barbed Wire Cage Match", le même principe qu'un "Exploding No-Rope Barbed Wire Match" mais cette fois ci avec une cage faite en fils barbelés. Après ce match Onita entre en rivalité contre The Sheik et son neveu Sabu. Ce n'est pas cette rivalité qui propulse Atsushi Onita encore plus haut mais la rivalité entre Atsushi Onita et l'une de ses idoles, Terry Funk, dans un "Exploding No-Rope Barbed Wire Match". Un match dont la date est prévu pour le 5 Mai 1993, et qui va ramener énormément de personnes. Terry Funk étant un très gros nom au Japon, mais aussi car ce match marque le retour sur les rings de Onita, qui avait été forcé de s'éloigner des rings à la suite d'un match où il avait accidentellement avalé un bout de barbelés qui s'était coincé dans sa gorge. Pour cet évenement spécial Onita rajoute une nouvelle variante à son type de match : au bout de quinze minutes le ring explose. Le show est un véritable succès puisque plus de 40 000 personnes assistent à l'évenement.
Après sa victoire sur Terry Funk, Atsushi Onita a besoin d'un nouveau rival et c'est Mr. Pogo, qui fait son retour à la FMW pour l'occasion qui devient ce rival, puis sur le "top face" de la W*ING Mitsuhiro Matsunaga, qui devient le nouveau rival de Atsushi Onita lorsque lui aussi arrive à la FMW quelques mois plus tard (avec la perte de ces deux top stars et de nombreux autres catcheurs comme Hisakatsu Oya par exemple, la W*ING ne tarde pas à fermer). Après ses victoires sur son ancien rival et sur son equivalent de la W*ING il ne reste à Atsushi Onita qu'un seul adversaire suffisamment important sur la scène indépendante du catch japonais, Genichiro Tenryu, le président de la Wrestle Association R et ancien grand nom de la AJPW des années 1980. Lors d'un show de la WAR Atsushi Onita et Tarzan Goto battent Genichiro Tenryu et Ashura Hara (dans un match qui est d'ailleurs élu match de l'année 1994 par le Tokyo Sports), après quoi les deux décident qu'une revance en un contre un va avoir lieu lors du show du 5 Mai 1994 de la FMW dans un "Exploding Barbed Wired Cage Match". Dans un premier temps le show ne se vent pas bien, beaucoup de fans pensant que comme Onita a gagné à la WAR, Tenryu va gagner à la FMW (ce qui était commun dans les rivalité interpromotionnels). Pour vendre d'avantage de billet Atsushi Onita déclare donc que si il perd le match il devra prendre sa retraite des rings. Le show est un véritable succès et plus de 50 000 fans viennent y assister. L'évenement est un véritable succès commercial, il rapporte plus de 231 millions de yens (à peu près 1.6 millions d'euro), sachant qu'Onita a lancé la FMW avec guère plus de 44 000 yen en poche (soit a peu près 300 euro) seulement cinq ans plus tôt, ça prouve bien la popularité de Atsushi Onita qui était sans aucun doute le catcheur le plus populaire du Japon et peut être même le plus gros "draw" du catch toute fédération confondue (si je ne dit pas de bétise la WWF et la WCW étant dans des périodes difficiles). Malgré l'ajout de cette stipulation le match prend la tournure prévisible et Onita perd le match. Mais après le match Onita déclare que ce qu'il voulait dire c'est qu'il prendrait sa retraite exactement un an après sa défaite soit le 5 Mai 1995.
L'année qui suit est un véritable succès commercial pour la FMW, chaque show ou presque étant complet. Durant cette période les prix des tickets pour les shows de la FMW sont plus élevé que toutes les autres fédérations japonaises de l'histoire, témoignant de l'énorme popularité du visage de la FMW. Cependant le comportement d'Onita hors des rings continu de lui attirer des problèmes que ce soit l'agaçement de la plupart des membres de son "roster" à cause de son goût pour les femmes, de son égo et le fait qu'il garde la majorité des revenus de la FMW pour lui. Mais aussi de grands noms du catch japonais de l'époque que ce soit en mentant à Terry Funk, puisqu'après leur match un second match devait avoir lieu avec cette fois ci la victoire de Terry Funk sur Atsushi Onita. Où alors que Tenryu et Onita s'était mis d'accord pour qu'Onita touche une part sur les revenus du show de la WAR sur lequel il était apparu et en échange Tenryu toucherait une part sur le show de la FMW sur lequel il était apparu. Mais tout comme Terry Funk, Genichiro Tenryu attend toujours ce qu'Onita lui avait promis. C'est à cette période qu'il créer son alter égo, The Great Nita, qui est très fortement inspiré du personnage de The Great Muta, du fameux Keiji Mutoh. Alors que le dernier adversaire de la carrière d'Atsushi Onita était à l'origine prévu pour être son vieux rival Tarzan Goto ce dernier quitte la FMW peu avant le show agacé par les frasques d'Atsushi Onita qui refusait de perdre lors de son dernier match (il rejoint la IWA Japan, une fédération fondée par des anciens de la W*ING et qui avait déjà réussi à faire venir Terry Funk, qui n'avait pas Onita à la bonne). Plusieurs catcheurs sont prévus pour affronter Atsushi Onita, mais au final le choix est porté sur un jeune catcheur plein d'avenir qui vient tout juste de revenir d'une longue tournée de plusieurs années au Mexique, un certain Hayabusa. Le show est le plus grand succès de l'histoire de la FMW et amène 58 250 fans venu voir ce qui devait être le dernier match de la carrière de Atsushi Onita au cours de sa deuxième retraite.
Un retour catastrophique
Lorsqu'il quitte la FMW, Atsushi Onita fait beaucoup de mal à sa fédération, que ce soit en refusant de perdre laissant l'impression aux fans de la FMW que Hayabusa, le nouveau visage de la FMW ne vaut pas l'ancien, mais aussi financièrement puisque Atsushi Onita s'assure une bonne prime de retraite puisque tout les bénéfices de son show retraite (une fois les catcheurs payés) lui reviennent mais aussi parce qu'Onita fait payer à son successeur à la présidence de la FMW de large somme pour lui faire payer les noms et les marques appartenant à la FMW, de plus Onita avait emprunté beaucoup d'argent sachant qu'il n'aurait rien à remboursé puisque il a emprunté l'argent avec le nom de la FMW (le nouveau président de la FMW, Shoichi Arai finira par se suicidé en 2002 à cause de ses dettes, en partie issu des dettes qu'avait contracté Atsushi Onita sous le nom de la FMW).
Avec la fin de sa carrière de catcheur Atsushi Onita devient un acteur. Il décroche rapidement des rôles assez important dans des films et même dans une série produite par la NHK (première chaîne de télévision au Japon). Onita obtient également son diplôme de fin d'étude (il avait arrêté l'école à seize ans pour devenir catcheur). Atsushi Onita fait un retour le temps d'un soir lors du show du 5 Mai 1996 où il assiste assiste notamment au dernier match de la carrière de Combat Toyoda, qui affrontait sa grande rivale et amie Megumi Kudo dans le premier "No-Rope Exploding Barbed Wire Match" féminin (qui est d'ailleurs mon match préféré de l'histoire de la FMW ainsi que mon match Hardcore préféré). Dans son livre, Shoichi Arai affirme qu'Onita l'appelait régulièrement tard dans la nuit pour lui demander des nouvelles de la FMW et semblait non seulement jaloux du succès grandissant que rencontrait Hayabusa et Megumi Kudo mais aussi énervé que la FMW puisse fonctionner sans lui.
Alors que sa carrière d'acteur semblait prendre un bon tournant Atsushi Onita décide de revenir à la FMW dès fin 1996. Lors son retour Atsushi Onita vient aider Mr. Pogo qui rivalisait contre le clan "heel" dirigé par Terry Funk, et pendant qu'Onita fait son traditionnel discours de fin de show comme il en avait l'habitude avant son départ il annonce qu'il met fin à sa retraite pour aider Mr. Pogo lors de son show retraite pour combattre le clan de Terry Funk. Le seul problème étant que Mr. Pogo n'avait aucune idée qu'il allait prendre sa retaite, puisque l'idée venait d'Atsushi Onita qui voulait que son retour soit marquant et avait forcé la main à Shoichi Arai qui n'osait pas dire à Atsushi Onita que la FMW n'avait pas besoin de lui. Atsushi Onita va clamer à qui veut l'entendre que la FMW ne va pas tarder à devenir la première fédération de catch du monde dès la fin de l'année 1997. Atsushi Onita reprend petit à petit le "booking", il apparaît uniquement de temps en temps à la FMW mais prend le beau rôle dans les "Main Event" la seule exception notable étant lors du show de retraite de Megumi Kudo où il laisse cette dernière faire le premier "Main Event" féminin de l'histoire de la FMW contre Shark Tsuchiya.
Le 28 Septembre 1997 la FMW tient son plus gros show de l'année (n'ayant pas été capable de le faire le 5 Mai puisque le Kawasaki Stadium était en rénovation). Il ramène plus de 50 000 fans avec Atsushi Onita encore une fois dans le "Main Event" qui affronte Kintaro Kanemura, un ancien grand nom de la W*ING qui était le "top heel" de la FMW puisqu'il représente l'ancienne W*ING au travers d'un clan "heel" d'ancien membre des "roster" de la W*ING et de la IWA Japan. Pour vendre plus de tickets Atsushi Onita met de nouveau sa carrière en jeu, mais il fini par remporter le match. Après ce match Atsushi Onita tourne "heel" pour la première fois de sa carrière lorsqu'il crée le clan ZEN, trahissant la FMW dirigé par Hayabusa. C'est pourtant à ce moment qu'il se donne le surnom de 'Mr. Liar' et qu'il créer la "gimmick" qu'il utilise encore aujourd'hui. Onita n'était pas d'accord avec cette décision mais le "booker" de la FMW Go Ito (un ami de longue date d'Onita et le seul qui osait s'opposer à ces choix) le force à prendre cette position. À cette époque Onita est un véritable tyran dans les vestiaires, refusant de perdre à tel point que sa défaite dans un match par équipe en fin Novembre 1997 est sa première défaite depuis Mars 1995. Dans son livre Shoichi Arai explique même qu'Onita pouvait se montrer violent avec certains employés de la FMW les frappants au visage lorsqu'il était contrarié. Le passage en "heel" de Onita ne dure pas longtemps puisqu'il est trahit par Mr. Gannosuke qui était membre de son clan pour fonder Team No Respect s'alliant avec Kodo Fuyuki.
Kodo Fuyuki et Atsushi Onita vont avoir de nombreux désaccord et la relation entre les deux va être très tendu. Kodo Fuyuki était un catcheur respecté avec une longue carrière à la AJPW, et en arrivant à la FMW Fuyuki a la volonté de changer la FMW vers quelques choses de plus traditionnel et fait tout son possible pour rendre Hayabusa encore plus populaire qu'Onita, ce que ce dernier ne supporte pas. Kodo Fuyuki profite de son pouvoir dans les vestiaires pour humilier les membres de ZEN resté proche d'Atsushi Onita (sur et hors du ring). Onita s'éloigne à nouveau de la FMW pendant une brève période énervé par son "booking", surtout le fait d'avoir du perdre à plusieurs reprises contre Kodo Fuyuki. Fuyuki ayant gagné la guerre politique entre lui et Onita qui faisait rage dans les vestiaires fait valoir sa vision de la FMW qui propose désormais un produit plus centré sur le "Sports Entertainment" (une ère que beaucoup juge horrible, mais que j'aime assez notamment grâce au excellent "Main Event" porté par Hayabusa) que sur le catch Hardcore. Atsushi Onita quitte la FMW dans un match qui est très mal reçu, les fans prenant très mal le départ d'Atsushi Onita certains fans lui criant même des insultes. Après son départ de la FMW Atsushi Onita décide d'ouvrir une nouvelle fédération la USO, son idée étant que tout les catcheurs de la FMW rejoignent sa nouvelle fédération excepté Hayabusa. Mais Shoichi Arai fini enfin par prendre ses responsabilité et s'oppose à Atsushi Onita, qui propose alors de revenir en temps que top stars à la FMW ce que Shoichi Arai refuse marquant la dernière apparition de son fondateur à la FMW.
Le(s) fin(s) d'une légende ?
Après son départ de la FMW, Atsushi Onita devient un "freelancer" il se met à produire ses propres shows et à apparaître pour différentes fédérations amenant les "No-Rope Exploding Barbed Wire Match" un peu partout au Japon que ce soit à la New Japan Pro Wrestling dans des matches contre Masahiro Chono ou Riki Choshu, mais aussi dans un match entre le Great Nita et le Great Muta (qui est sans aucun doute le match le plus connu de The Great Nita), où à la Michinoku Pro Wrestling avec ses matches contre The Great Sasuke, à la Pro Wrestling ZERO1 où il fait des apparitions régulières et même à la Pro Wrestling NOAH.
En 2002 la FMW ferme ses portes à cause de problèmes financiers et la perte de sa plus grosse star Hayabusa à la suite d'une blessure, qui vers la fin de l'ère "Entertainment" de la FMW était la seule raison pour laquelle la FMW amenait toujours des fans (autant le "booking" de Kodo Fuyuki était horrible autant Hayabusa est dans la meilleure forme de sa carrière entre 1999 et 2002 ce qui rend les "Main Event" tout de suite plus digeste voir même excellent pour certains). Avec la fermeture de la FMW Kodo Fuyuki lance une nouvelle fédération la World Entertainment of Wrestling, censé prendre la succession de la FMW. Atsushi Onita met de côté ses différents avec Kodo Fuyuki et devient un régulier de cette nouvelle fédération, en tant que "top heel" il blâme Kodo Fuyuki pour la fermeture de la FMW, mais la rivalité ne dure pas longtemps puisque Kodo Fuyuki est forcé de prendre sa retraite pour des problèmes de santé dont il finira par succomber quelques mois plus tard. Atsushi Onita prend une nouvelle retraite en 2003 après un « dernier » match contre The Great Sasuke.
C'est également au début des années 2000 que Atsushi Onita réalise un de ses rêves et entre en politique comme d'autres catcheurs avant (et même après) lui. Il réussit à rentrer au parlement japonais. Il profite de son nouveau pouvoir en politique pour organiser des shows de catch dans les zones de guerres en Afghanistan à but humanitaire. Sa carrière en politique prend fin de manière abrupte puisqu'il est forcé de quitter son poste à la suite d'un scandale. Il décide de prendre une autre retraite en 2005. Ce qui marque la plus longue retraite d'Onita à ce jour puisque excepté un match en 2006, il ne revient qu'en 2008. Il prend une nouvelle retraite en 2009, mais puisque retraite semble vouloir dire vacances dans le vocabulaire d'Onita il revient en 2011.
Ce n'est qu'en 2015 qu'Atsushi Onita recommence à prendre de l'importance, que ce soit sur le circuit indépendant où il forme une équipe avec Chigusa Nagayo, plus grande star du catch des années 1980. Bien que les deux soit bien loin d'être en forme physiquement ils sont élu équipe de l'année par le Tokyo Sport, montrant bien leur popularité bien vivante au Japon. Mais aussi parce qu'il effectue son retour à la All Japan Pro Wrestling allant même remporter le All Asia Tag Team Championship (le titre le plus ancien toujours en activité du Japon) avec son vieil ami Masanobu Fuchi. En plus de continuer à être un regulier de la Pro Wrestling ZERO1 et de continuer d'apparaître sur le circuit indépendant.
Mais surtout parce que 2015 voit le retour de la FMW, sous le nom de Cho Sento Puroresu FMW (pour des problèmes de droits entre autre). Cette résurrection de la FMW n'est pas la première en 2003 Onita avait lançé la Onita Pro qui était censé faire renaître la FMW, de même que Hayabusa et Mr. Gannosuke qui avait lancé la Wrestling Marvelous Future. Mais cette fois ci les noms les plus iconiques de la grande FMW était impliqué, que ce soit Atsushi Onita, Megumi Kudo qui passe de temps en temps comme invitée speciale mais aussi Masato Tanaka ou encore Ricky Fuji. Et surtout Hayabusa qui avait prévu de faire son retour sur les rings tant attendu dans cette nouvelle FMW. La fédération montrait de bonnes choses (j'aimais beaucoup Ray avec sa "gimmick" de 'On'na Hayabusa', la version féminine du 'Bird that never dies'). Mais cette nouvelle FMW est touché par le décès de Hayabusa, la maladie de Ray qui était le visage de la nouvelle division féminine, et surtout l'annonce d'une enième retraite de Atsushi Onita, qu'il vend comme étant la dernière. Ce qui semble avoir été le clou dans le cercueil de cette nouvelle FMW qui n'a de toute façon jamais autant pris que la première. Durant cette soit disante ultime tournée retraite, Atsushi Onita se rend pour la première fois à la Combat Zone Wrestling, fédération qu'il a grandement inspiré et qui marque sa première apparition aux États-Unis en près de vingt ans. Il en profite également pour offrir une retraite à son personnage de The Great Nita. Le 31 Octobre 2017 il prend à nouveau sa retraite (dans un match qu'il gagne, ce qui est normalement un grand honneur, même si dans ce cas ci Onita est aussi "booker" du show, mais je pense qu'on peut dire qu'il le mérite amplement) mettant fin à une carrière de plus de 40 ans. Bien que pour être honnête je ne peux pas arrêter de me demander combien de temps va durer cette soit disante dernière retraite.
Au final la plupart des fans retiennent d'Atsushi Onita un maître du catch Hardcore dont l'influence est encore percevable aujourd'hui au travers des fédérations comme la Big Japan Pro Wrestling, la Combat Zone Wrestling, la Extreme Championship Wrestling et autres Pro Wrestling FREEDOMS. Certains se souviennent aussi de lui pour ses promos pleine d'émotions et réellement efficace (au point de pouvoir faire pleurer la foule simplement avec des mots) et les plus vieux d'entres nous peuvent se souvenir de lui comme un bon "Junior Heavyweight" et l'un des premiers "High Flyer" de la AJPW ayant posé les bases de la division des poids léger dans cette fédération. Mais ça serait pour moi minimiser l'impact qu'a eu Atsushi Onita sur le catch, notamment japonais. Atsushi Onita a été le premier à proposer un produit plus américanisé aux fans de catch japonais, important le divertissement en ajoutant des moments de pure émotions au travers de ses promos, des segments pour préparer ses matches et les sortir d'un contexte purement sportif comme c'était le cas jusque là avec la AJPW, la NJPW et les fédérations de "Shoot-Style" de l'époque tout en gardant une identité japonaise dans sa fédération. Son influence et bien plus grande que ce que l'on dit et sans Onita je suis persuadé que nous n'aurions pas la Pro Wrestling DDT qui mélange une parodie du divertissement sportif à l'américaine et des matches digne d'un show de "Puroresu" plus classique, la Dragon Gate qui a repris ce côté emotionnel des promos d'après matchs de la FMW en le mélangeant à la "Lucharesu" et aux "spotfest", et même le "booking" actuel de la New Japan Pro Wrestling qui s'américanise de plus de plus (Gedo étant en plus un ancien de la FMW). Bien que la différence entre toute ses fédérations et la FMW de Onita, étant que ce dernier savait très bien qu'est ce qui allait plaire au public japonais de son époque, permettant à la FMW de devenir l'une des principale fédération du Japon en un temps record et de devenir même à son apogé un danger potentiel pour les géantes NJPW et AJPW. Là où le "booking" plus que douteux (voir carrément mauvais, surtout ces deux dernières années) de Gedo ne semble pas vraiment fonctionner au Japon et fait même perdre des fans à la NJPW (entre 2012 et 2017 la moyenne d'affluence sur l'année des shows de la NJPW à baisser de manière non négligeable, et ce même si 2017 a été meilleur que 2016 à ce niveau là). Si Isao Yoshihara avec la International Wrestling Enterprise des années 1960 et 1970 a défini ce qu'était la "Puroresu" je pense qu'Atsushi Onita avec la FMW l'a redéfeni ajoutant une nouvelle variante devenu indispensable. Et c'est ça selon moi le plus grand apport au catch de 'The Hardcore Legend'.
What I Liked This Month : Les Matchs du Mois - édition Janvier 2018
- Par heisenbergbad
- Le 04/02/2018
- Commentaires (3)
2018 ne pouvait décidemment pas commencer mieux ! Ce mois de janvier était chargé en cartes et affrontements de qualité exceptionnelle. Dave Meltzer peut en témoigner : il a déjà noté deux matches à 5 étoiles, lesquels sont inclus dans la liste. Le spectacle était en effet au rendez-vous, en particulier avec Wrestle Kingdom 12 bien sûr, et lors de son dernier week-end, dont les fans se rappelleront pendant longtemps, avec les premiers The New Beginning de la NJPW et NXT Takeover : Philadelphia. La barre sera difficile à dépasser dans les prochains mois, tant elle a déjà été placée très haute !
Kenny Omega © vs. Chris Jericho – IWGP US Heavyweight Championship Match (NJPW Wrestle Kingdom 12 - 04/01/2018 - Tokyo, Japon)
L’annonce de Kenny Omega vs Chris Jericho, ou Alpha vs Omega comme aimait à l’appeler 'The Best In The World At What He Does ', aura beaucoup fait parler la planète catch, à juste valeur. Voir un catcheur remonter sur un ring qu'il n'avait pas foulé en 18 ans est assez inhabituel. Surtout quand celui-ci a depuis passé l'intégralité de sa carrière à la WWE !
Les deux canadiens ont très bien fait usage de la stipulation No DQ, justement très "sports-entertainment" - à part si on oublie l’utilisation des "rope breaks" un peu facile, quoique servant le drama. Le match a parfaitement joué sur le côté fougueux et "risqué" d’Omega face à la plus grande expérience de Y2J, comme il le fallait. Par exemple, on peut citer la tentative de Springboard Crossbody d'Omega, à l’extérieur depuis le ring : Jericho, plus malin, a judicieusement esquivé et laissé Omega en payer les conséquences ... en se payant la table des commentateurs anglais. Ou encore, lors d’une autre tentative de Springboard du 'Cleaner' depuis le bord du ring, le plus frais Y2J a exécuté son fameux Triangle Dropkick, séchant l’ancien champion IC sur les cordes.
Le tout nous a offert le premier 5-Stars Match de l'année selon Dave Meltzer, mais surtout une excellente performance de Kenny Omega, magnifique dans le "face" désespéré contre un vétéran agressif et imprévisible, loin de son attitude comique de son dernier "run" à la WWE. Par ailleurs, un match différent de ce qu’on a l’habitude de voir dans les derniers gros matchs de Wrestle Kingdom, mais qui fut un changement très apprécié (heureusement, après toute la pub' qu'il a suscité !).
Marty Scurll © vs. KUSHIDA vs. Will Ospreay vs. Hiromu Takahashi – IWGP Junior Heavyweight Championship Match (NJPW Wrestle Kingdom 12 - 04/01/2018 - Tokyo, Japon)
Je ne comprendrais jamais le "booking" de la NJPW : tantôt magistral pour certaines "title pictures", tantôt douteux pour les autres. Faire perdre le titre à un catcheur pour qu’il le regagne au prochain match, avouez que c'est bizarre, cela ne ressemble pas aux pratiques habituelles de Gedo & Jado.
Mais soit : au moins ce 4-Way, un peu fourre-tout, nous a donné un match très fun. Beaucoup d’actions, un excellent rythme, de très bonnes séquences, et chacun a eu son moment pour briller. Le "spot" du match restera pour moi cet énorme Moonsault d’Ospreay depuis une des structures du décor (voir ci-contre). Et maintenant que ce dernier a récupéré le titre Junior, qu'il avait mis si longtemps à acquérir, j’espère au moins qu'il va nous offrir un long règne digne de son talent et de son mérite !
Minoru Suzuki © vs. Hirooki Goto – NEVER Openweight Championship Match (NJPW Wrestle Kingdom 12 - 04/01/2018 - Tokyo, Japon)
Enfin, nous retrouvons ce côté "pure fighting" que nous offraient les matches de championnat NEVER de l'époque Ishii & Shibata. Et Suzuki a enfin eu un bon match dans ce mauvais règne, tâché d’interventions multiples et de "ref bumps". Une agréable surprise, tant personnellement je n'en attendais rien d'aussis satisfaisant, aux vues de leurs affrontements précédents très moyens.
MiSu a mis Goto en difficulté dès le début du match, avec quelques claques et en le pendant littéralement, assis sur le coin en portant une Sleeper Hold ! Suzuki n’en avait guère à faire de ce "minable" de Goto, qui avait été prêt à mettre ses cheveux en jeu pour regagner sa ceinture. Hirooki Goto l'a finalement reprise des griffes du tyran du Suzuki-Gun, en incarnant la "stiffness" et l’esprit de combat "fair & square" qui allaient jusque là si bien au championnat NEVER, sans interventions multiples ou tricheries en tout genre. Et dès la victoire emportée, il a justement déclaré en interview vouloir ramener la "saveur violente de Shibata" dans ses prochaines défenses de titre.
Joe Doering © vs. Zeus – Triple Crown Championship Match (AJPW New Year Wars - 02/01/2018 - Tokyo, Japon)
"Come on motherfucker, show me power !" : cette phrase, criée par Joe Doering au moment d'une Greco Roman Knuckle Lock, a donné tout de suite le ton de ce match.
Un combat très physique, comme on peut s’y attendre entre ces deux poids-lourds, rappelant le goût des anciens Main-Events de l'AJPW. Le puissant Zeus a eu fort à faire, lui en général l’homme fort sur le ring, car là il a dû endosser un autre rôle : l’"underdog" du match. Certes tâche inhabituelle pour lui, il a cependant réussi à surprendre Doering avec des démonstrations d’agilité, comme cette Jumping Lariat en bondissant sur la troisième corde. Il a même porté un monstrueux Gorilla Press Slam à son adversaire plus grand et plus massif que lui ! Des Chops retentissantes, des Lariats impactantes : en résumé, un match "stiff" entre deux véritables buffles.
Andrade ‘Cien’ Almas © vs. Johnny Gargano – NXT Championship Match (NXT Takeover : Philadelphia - 27/01/2018 - Philadelphie, Pennsylvanie, Etats-Unis)
C'est l’histoire d’un homme qui a fait de nombreux sacrifices pour arriver enfin au but qu’il s’était fixé depuis son arrivé à NXT, il y a deux ans de cela. Un homme qui a été trahi par son meilleur ami, avec qui il avait pourtant surmonté tant d'obstacles. Un homme qui a dû reprendre de zéro, en solo, après la perte de son partenaire devenu ennemi, et s'élever match par match jusqu'au NXT Championship.
Cet homme répond, comme vous l’avez deviné, au nom de Johnny Gargano.
Et elle fut pleine de doutes et d’embuches cette route jusqu’au Saint Graal pour 'Johnny Wrestling'. Il a enchaîné les déconvenues, quoique toujours de qualité sur le ring, notamment face à Andrade 'Cien' Almas, son adversaire dans ce match. Le natif de Cleveland a néanmoins réussi à repartir sur un chemin victorieux dernièrement. Vainqueur d'un Fatal-4-Way pour obtenir cette chance au championnat, puis défendant avec succès ce droit face au talentueux Velveteen Dream, il a ainsi regagné confiance, suffisament pour le booster (et nous, avec lui) avant le plus grand match de sa carrière !
C’est donc gonflé à bloc qu’était arrivé 'Johnny Wrestling' dans ce match face à 'El Campeón'. Celui-ci arborait son ancien masque de La Sombra, son ancienne identité de luchador, aux couleurs de son pays et accompagné de mariachis. L'entrée digne de 'El Idolò' !
Les deux hommes se connaissent très bien, et ça se ressent dans l'histoire racontée sur le ring : ils ont commencé assez doucement avec un peu de "chain wrestling", avant de plus tard partir à fond dans des enchaînements excitants et des prises très dangereuses (en particulier, ce Running Double Knees d’Almas alors que Gargano était assis contre le poteau à l'extérieur - voir ci-dessus).
Mais peu importe ce que le champion lui envoyait, Gargano n'était pas prêt d’abandonner, pas sans lui donner le combat de sa vie. Difficile de ne pas être derrière un "babyface" aussi combattif, endurant et déterminé. Et plus le match continuait, plus la victoire paraissait être probable ... proche. Le suspense et l’émotion étaient palpables. En voilà de la bonne "ring psychology" ! Le public était à fond derrière Gargano, tel un véritable "throwback" à Daniel Bryan en 2013-2014 tant le chemin semblait similaire pour le challenger. Ou, pour rester du côté du show jaune, il y a des similarités avec Sami Zayn et sa route vers le NXT Championship en 2014-2015. Tous les trois ont cela en commun qu'ils sont de fantastiques catcheurs, "babyfaces" et "underdogs".
Malheureusement, toute la combativité de Gargano n'a pas suffit face à un champion au top, couronné trop récémment pour laisser facilement filer son titre. Son rêve envolé par cette défaite, Johnny a dû en plus supporter le retour inattendu de son meilleur ennemi, Tommaso Ciampa, venu juste pour en rajouter une couche - brisant physiquement son ancien ami, déjà brisé émotionnellement.
En conclusion, on tient sans doute l’un des meilleurs matchs de titre à NXT, et l’un des meilleurs matchs à NXT tout court. Très peu de défauts présents et surtout un superbe travail de la part d'Almas et Gargano, mais aussi de Zelina Vega et la récente signée Miss Gargano, Candice LeRae, qui ont été toutes deux très bien utilisées. Un candidat au "Match de l'Année" à n’en pas douter !
Hiroshi Tanahashi © vs. Minoru Suzuki – IWGP Intercontinental Championship Match (NJPW The New Beginning In Sapporo (Day 1) - 27/01/2017 - Sapporo, Japon)
Quel match, encore une fois, entre ces deux maîtres de la psychologie et du "storytelling" ! La "hype" pour ce match était d'ailleurs bien présente. Beaucoup de fans de Puroresu se rappellent de leur dernier match à King of Pro Wrestling en 2012, vu par la plupart comme un chef-d’œuvre.
Je ne sais pas s’ils se sont surpassés, mais une chose est sûre : ils ont encore livré un sacré match !
Tanahashi affrontait ici "le pire adversaire possible au pire moment possible". Quand on sait dans quel état est l’ancien 'Ace', celui-ci donnait à Suzuki une ouverture aussi grande que le Grand Canyon.
Du drame, de la douleur et de la sueur ont composé ce match très physique, sans interventions et avec très peu de tombés comme lors de leur précédent combat de 2012. Un classique, dans le bon sens du terme. Suzuki aurait pu d'ailleurs "classiquement" en finir à un moment du match après avoir exécuté son Gotch-Style Piledriver mais a préféré, vicieux comme il est, continuer de faire souffrir Tanahashi. Le champion a eu beau survivre jusqu'au bout, Red Shoes Unno n'eut d'autres choix que d'arrêter le match plutôt que laisser le 'Once In A Century Talent' perdre sa jambe. Une fin de match terrifiante jonglant entre le désarroi des fans, l’irrespect et la violence haineuse de Suzuki, Tanahashi repartant tragiquement sur une civière pendant que ce dernier, sa ceinture sur l'épaule, le traite de tous les noms.
C’est fou comme les matches de Suzuki redeviennent instantanément meilleurs sans les interventions du Suzuki-Gun. Espérons maintenant qu’il ait un règne propre et qu’on ne revive pas l’affreux "booking" de son précédent titre NEVER.
The Young Bucks © vs. Roppongi 3K – IWGP Junior Heavyweight Championship Match (NJPW The New Beginning In Sapporo (Day 2) - 28/01/2017 - Sapporo, Japon)
Il était l'unique rematch de Wrestle Kingdom 12 sur cette tournée de shows The New Beginning. La nouvelle génération de Roppongi entendait bien récupérer ses titres par équipe face à des Young Bucks hyper confiants et arrogants comme à leur habitude, d’autant plus après avoir établi le record de l’équipe Junior au plus grand nombre de titres.
Le schéma de ce match reposait sur les blessures aux dos de YOH et Matt Jackson, subies lors de leur premier affrontement au Tokyo Dome. Mais c'est Matt qui en sentit le plus les retombées, après cette Sommersault Plancha à l’extérieur depuis la rampe. Cette blessure l’a handicapé pendant le reste du match, et l’excellent "selling" de ce dernier a ainsi rajouté plus de drama au match. J’aurais néanmoins préféré un "finish" un peu plus décisif pour Roppongi 3K qu’un Roll-Up même si cela jouait bien évidemment sur la blessure de Matt.
WALTER © vs. Timothy Thatcher – Atlas Division Championship Match (PROGRESS Chapter 62 : Fear No More, Come To Dust - 28/01/2018 - Londres, Angleterre)
Ce sont deux amis qui s’affrontent dans ce match, deux coéquipiers au sein de Ringkampf. Mais croyez-moi, il n’y avait rien d’amical dans ce match !
Les deux derniers piliers de Ringkampf se rencontraient ainsi face-à-face pour ce titre réservé aux poids-lourds - ou, comme plus communément appelés à la PROGRESS, les "Big Lads". En résumé, l'un des promoteurs Jim Smallman le disant si bien, "our main event is big lads beating the fuck out of each other for your entertainment".
Pour vous dire, Thatcher s'est retrouvé avec le torse rouge écarlate en quelques minutes, sacrée punition que WALTER lui a donné ! Rien d'étonnant après les fameuses Chops tonitruantes du champion ...
L'ancien champion d'EVOLVE est néanmoins arrivé à se créer une ouverture, en esquivant l'une des Chops de son adversaire, ce dernier s'éclatant la main sur le poteau. L'Américain en a ensuite profité pour affaiblir encore plus l’arme la plus dangereuse de WALTER ... jusqu'à se prendre une Chop directement dans le front ! Le géant de la wXw a adopté pour finir son nouveau finisher, un Modified Tiger Driver.
Sans doute l’un des matchs les plus brutaux de l’histoire de la PROGRESS et l’un des meilleurs matches en Europe en ce début d'année.
What I Liked This Month : Les Matchs du Mois - édition Décembre 2017
- Par heisenbergbad
- Le 31/12/2017
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Le mois de novembre était rempli d'affrontements de grande qualité et de moments surprenants. Tant et si bien que l'année 2017 aurait pu s'interrompre ainsi de la meilleure des manières … mais c'était sans compter sur un mois de décembre bien mieux qu'en apparence. Je vous propose donc un petit rattrapage de dernière minute, avant la nouvelle année, avec une sélection des meilleurs matches du dernier mois de l'année, servis entre autres par NXT et la Pro-Wrestling NOAH.
Johnny Gargano vs. Kassius Ohno - WWE NXT Championship - #1 Conterdership Qualifying Match
(WWE NXT #277 - 6/12/17 – Orlando, Floride, États-Unis)
On tient sans doute l'un des meilleurs matches de l'année à NXT, qui ne provienne pas d'un show TakeOver. Et entre deux catcheurs si bons entre les cordes, quoi d'étonnant ?
Johnny Gargano est un « babyface » au potentiel stratosphérique et ce bon vieux Kassius Ohno, même si il a du mal à (re)trouver sa place dans le roster, déçoit rarement. Et ensemble, ils ont réussi à maintenir un rythme effréné, avec des impacts spectaculaires. Je pense notamment aux Elbow Strikes d'Ohno - juste monstrueux ! Et grâce au timing de 'Johnny Wrestling', ils ont aussi enchaîné d'excellents « near falls », justifiant la qualité supérieure de ce Main-Event.
Un autre excellent match qui vient s'ajouter à la liste (déjà bien fournie) de performances solo de haut acabit pour Gargano. Ce dernier a ainsi terminé l'année avec une victoire bien méritée, après de nombreuses déconvenues, en particulier contre Andrade 'Cien' Almas et Pete Dunne. Mais compte tenu de son talent et de son incroyable potentiel en solo, il est probablement le « Unsung Hero » (le héros insoupçonné) de l'année 2017 et l'homme à surveiller de près en 2018 !
Kento Miyahara & Yoshi Tatsu vs. Violent Giants (Shuji Ishikawa & Suwama) - Real World Tag League Match
(AJPW Real World Tag League - Day 14 - 12/12/17 - Tokyo, Japon)
Jamais j'aurais cru citer Yoshi Tatsu dans cette chronique ... Comme quoi, dans le catch, tout peut arriver !
Fort heureusement, l'ex 'Bullet Club Hunter' était ici bien accompagné. Néanmoins, il faut rendre à César ce qui est à César comme on dit. Il n'a clairement pas démérité ce bougre de Yoshi Tatsu. Il a très bien joué le rôle de l'« underdog » dans ce match, en se prenant une bonne dérouillée de la part d'Ishikawa & Suwama. Son « selling » a aidé le public à donner plus de voix aux trois autres … Et puis, après tout, un catcheur mauvais en solo passe généralement mieux en équipe, c'est bien connu !
Pour revenir sur la rencontre proprement dite, ce Tag Match était très bien construit, avec une bonne domination des Violent Giants et quelques retours bien effectués de l''Ace' de l'All-Japan, Miyahara, et de Tatsu. Sans compter sur d'excellentes dernières minutes qui montèrent la tension et l'intensité, devant un public très réceptif.
Daisuke Harada © vs. Minoru Tanaka - GHC Junior Heavyweight Championship Match
(NOAH Winter Navigation - Day 11 – 23/12/17 - Tokyo, Japon)
Le superbe Daisuke Harada avait fort à faire s'il espérait rester champion en 2017. Il a dû faire face à l'un des meilleurs catcheurs Juniors et l'un des plus fins techniciens au monde, nul autre que Minoru Tanaka.
Difficile à croire que ce dernier a débuté il y a 23 ans de cela, vue la pêche qu'il a encore ! Et il aborde toujours ses prises avec une telle précision. C'est d'ailleurs sur ses différents Armbars que le match s'est reposé. Redoutable dans les prises de soumission, Tanaka coincera maintes fois le champion, avant les dernières minutes explosives d'un autre excellent match de Junior pour la NOAH.
Eddie Edwards © vs. Kenoh - GHC Heavyweight Championship Match
(NOAH Winter Navigation - Day 11 – 23/12/17 - Tokyo, Japon)
L'agressif Kenoh est arrivé dans ce match chauffé à bloc, suite à sa victoire contre Go Shiozaki en finale de la Global League 2017 et une année passée à « stiffer » tous ses adversaires de la division poids-lourd ! Quant au champion face à lui, 'Die Hard' Eddie Edwards ne se laisserait pas battre sans montrer la grande adversité qui le caractérise.
Il en a fait la preuve dès le début du match, avec un contre des plus dangereux, envoyant son adversaire, les jambes les premières, sur les barrières à l'extérieur du ring après un surpassement C'est à se demander comment il a pu envoyer ses « Kicks » retentissants après ça. Aucun de deux n'a vraiment eu un réel avantage dans ce match, par la suite. Les deux se sont rendus coup pour coup, avec notamment un duel de « Chop » contre « Kicks » très percutant. En somme, un Main-Event dans le style traditionnel de la NOAH avec de la « stiffness » et des prises plein d'impact.
Le Bostonien aura eu beau usé de variations de Tiger Driver ou de Powerbomb mais rien ne put empêché le couronnement de Kenoh – son moment était venu. Un timing excellent de la NOAH qui n'a ni trop attendu ni ne s'est trop précipité. Un jugement qui lui a manqué plusieurs fois par le passé, et qui lui en a coûté.
Enfin, à peine vainqueur du match – et champion – que Kenoh s'est fait défié par un revenant du nom de Kaito Kiyomiya, un rookie qui avait passé une bonne partie de l'année en excursion au Canada. Un premier Main-Event pour commencer 2018 plein de promesses ! Si 2017 était le "Reborn" de la NOAH, espérons que 2018 en soit le "Revival"...
On se retrouve en 2018 pour d'autres sélections mensuelles, d'ici là : une bonne année à tous et, question catch, espérons qu'elle dépasse de nouveaux records !
What I Liked This Month : Les Matches du Mois - édition Juin 2017
- Par
- Le 15/07/2017
- Commentaires (0)
- Heisenbergbad
Le catch Indy recelle chaque mois de combats divertissants, excitants voire épiques. Que ce soit sur les diverses plateformes officielles de services à la demande des différentes promotions (NJPW World, FloSlam, etc) ou le streaming illégal, l'Internet 2.0 nous offre la possibilité d'observer des catcheurs et des styles de catch provenant du monde entier.
Justement très observateur du catch indépendant international, mais aussi très exigeant, je vous propose avec cette chronique de gagner du temps en vous conseillant chaque mois une poignée de matches qui ont passé ma sélection. Parmi tout ce que j'aurais vu ce mois-ci, qui aura l'honneur d'avoir retenu mon attention, et lequel de ces matches méritent donc la vôtre ? C'est tout l'objet de cette chronique !
So, here's what I liked this month ...
Kazuchika Okada © vs. Kenny Omega - IWGP Heavyweight Championship Match
(NJPW DOMINION 6.11 – 11/06/2017 – Osaka, Japon)
Okada vs Omega II ou comment beaucoup l'ont appelé « The Rematch Of The Century » à juste valeur. Revoyons un peu ce qui a amené à ce rematch...
En premier lieu, comme vous le savez sans doute, Okada & Omega ont fourni un match d'une qualité incroyable, en janvier dernier à Wrestle Kingdom 11 - même si « incroyable » est devenu normal à la NJPW. Salué par 'Stone Cold' Steve Austin et Mick Foley, pour ne citer qu'eux, jamais un match non-WWE avait autant fait parlé le monde du catch. Le célèbre analyste Dave Meltzer est même allé jusqu'à lui attribuer la note « ultra-rare », quasi-inédite, de 6 étoiles sur 5. En résumé, le match aura marqué et fait « marké » la planète catch.
Pour l'inévitable revanche, bien évidemment pas 1 ni 2 mois après, non : la New Japan préfère laisser reposer, laisser l'odeur de rematch planée – afin de cultiver l'attente et l'envie des fans – et le programmer au bon moment. Après une énième grande défense de titre pour Kazuchika Okada face au massif Tongien, Bad-Luck Fale (certes pas sa meilleure, mais d'une certaine façon nécessaire dans la construction de son règne impérial), le champion prend le micro, comme fait tout bon « Ace » après chaque défense victorieuse. Il en profite pour appeler Kenny Omega, alors repartant en coulisses pour réconforter son 'Under Boss' après sa défaite. Okada déclare qu'il veut un rematch face à lui, qu'il partage un sentiment de "unfinished business" avec Omega. Sous le "WOOOW" du public nippon, le leader du Bullet Club n'avait d'autre choix que d'accepter.
6 mois après le Tokyo Dome donc, cette nouvelle rencontre avait commencé beaucoup plus rapidement que la première : plus besoin de se jauger, les deux hommes se connaissant déjà très bien et sachant désormais esquiver les prises de l'autre. Omega a notamment exécuté sans doute l'un des plus beaux Asai Moonsault que j'ai vu – j'ai même cru, au début, qu'il hésitait à faire un Corkscrew Moonsault, en clin d'oeil à Ibushi !
Un tel match a très peu de défauts. Le seul que je pourrais lui trouvé, c'est le travail sur la jambe d'Okada abandonné au fil du combat : un peu dommage, mais pas dérangeant. La durée du premier opus était déjà très longue, avec 46 minutes d'affrontement, mais le second a fait encore mieux même avec un 60 Minutes Time Limit Draw. Les dernières séquences du match sont juste époustouflantes aussi bien en terme d'in-ring que de « storytelling » !
Sans aucun doute, comme celui de Wrestle Kingdom 11, l'un des plus grands matches que j'ai pu voir, je le mettrais même au-dessus du premier. Bravo la NJPW, bravo Okada, bravo Omega.
Shuji Ishikawa © vs. Jake Lee - Triple Crown Championship Match
(AJPW Dynamite Series - Day 1 – 11/06/2017 – Tokyo, Japon)
Tiens, ça tombe bien, ce match a eu le même jour que le précédent. Un autre gros match de championnat majeur de Puroresu, ici avec l'AJPW.
D'un côté, le 'Big Dog' (non, pas Roman Reigns !) du circuit indépendant japonais, Shuji Ishikawa, et de l'autre, le moins expérimenté mais déjà très talentueux, Jake Lee. Membre du clan NEXTREAM dont fait partie l'ancien Triple Crown Champion (et actuel « Ace » de l'All-Japan), Kento Miyahara, ce dernier commence à bien monter à l'AJPW. Et il n'a pas déçu pour son premier vrai Main-Event !
Son adversaire et bourreau, quant à lui, quadragénaire ex-« Deathmatch wrestler » au top de sa carrière, est aujourd'hui devenu le véritable « big man » numéro 1 du catch indépendant japonais. Jake Lee, pour finir, sera certainement un catcheur à suivre dans les annéesà venir, tant il regorge de potentiel !
Hiromu Takahashi © vs. KUSHIDA - IWGP Junior Heavyweight Championship Match
(NJPW DOMINION 6.11 – 11/06/2017 – Osaka, Japon)
Encore la New Japan, encore le Japon oui. Mais difficile de passer à côté, de cet affrontement entre deux des meilleurs Juniors de notre temps. KUSHIDA, vainqueur d'un nouveau BOSJ Tournament, s'opposant à la « rising star » de la NJPW cette année, Hiromu Takakashi, dans le troisième opus d'une rivalité des plus intenses.
Les deux n'y sont pas aller de mains mortes ici non plus ! Notamment, en repensant à cet incroyable Running Dropkick de KUSHIDA avec appui sur une chaise, en sautant par-dessus les barrières pour atteindre son adversaire, dans le public.
Bref, encore un super match de Juniors à la NJPW cette année, à mettre avec les excellents KUSHIDA/Ospreay (j'en parle plus bas), KUSHIDA/Taguchi et autres Hiromu/Taguchi.
Matt Riddle © vs. Keith Lee - WWN Championship Match
(EVOLVE 87 – 25/06/2017 – Queens, NYC)
Un véritable guerre entre deux des catcheurs les plus "hot" du circuit indépendant actuellement.
L'enjeu ? Le récent WWN Championship, un peu l'équivalent d'un TV Title « augmenté », car représentant la branche globale qui regroupe un certain nombre de promotions soeurs (EVOLVE Wrestling, FIP, ACW) .
Ni l'ancien combattant UFC "ultra chill" ni le Super Heavyweight d'une coolitude contagieuse n'a vraiment eu un gros avantage dans le match. Ces deux-là sont clairement deux des meilleurs en Indy en 2017 ! Même à la fin du match, aucun ne semble dominer l'autre.
Sans doute l'un des meilleurs matchs offerts par l'EVOLVE depuis un moment !
KUSHIDA vs. Will Ospreay – BOSJ XXIV Tournament Finals
(NJPW Best of the Super Juniors XXIV - Finals – 03/06/2017 – Tokyo, Japon)
Quelle finale du BOSJ encore une fois ! Entre KUSHIDA, le vainqueur de l'édition 2015, et Will Ospreay, le vainqueur de l'édition 2016. Comme quoi.
Les deux finalistes s'étaient déjà affrontés à Invasion Attack 2016, à l'occasion des débuts à la New Japan d'Ospreay, puis à DOMINION la même année après la victoire de ce dernier au BOSJ, 23ème édition. Ces deux premières rencontres étaient de très bonne qualité mais, pour moi, n'avaient pas réussi à atteindre leur potentiel. Et bien, cette fois, nos deux combattants l'ont clairement atteint ! … Peut-être pas un « 5-Star Match » selon moi, mais facilement un match 4 étoiles en tout cas.
Avec une autre de ses nombreuses grandes performances, KUSHIDA prouve encore – avant son match face à Hiromu Takahashi cité plus haut, seulement quelques jours plus tard – qu'il est l'un des plus grands à la NJPW actuellement.
Et pour Ospreay, il a bien évolué du simple catcheur acrobatique, comme certains le caractérisent encore. Non : quand il le veut, dans les grands matches, c'est un grand catcheur ! Certes, j'ai parfois du mal avec son « overselling » et ses cris de goret, mais il reste un grand talent pour un si jeune homme, qui a encore beaucoup de temps … pour devenir encore meilleur !
Rendez-vous le mois prochain, pour retrouver votre liste recommandée de matches à voir.
Il était une fois au Japon : la All Japan Pro-Wrestling
- Par h-edge
- Le 31/12/2015
- Commentaires (2)
Comme vu dans l'article sur les origines de la "Puroresu" au début des années 1970, la Japan Wrestling Association, alors plus importante fédération de catch au Japon connaît des problèmes financiers, et avec le départ de ses deux plus grosses stars Kanji 'Antonio' Inoki et Shohei 'Giant' Baba, la JWA ferme bientôt ses portes dès 1973, laissant la place à une nouvelle génération de fédérations de catch japonais qui désire plus que tout ce démarquer et marquer les esprits, c'est ainsi que des fédérations comme la International Wrestling Enterprise (fondée en 1966) va importer un style de catch plus européen, tout en donnant une visibilité plus importante au "Junior Heavyweight" et en important des types de matchs alors encore jamais vu au Japon comme les matchs en Cage, la All Japan Women's Pro Wrestling (fondée en 1968) qui va essayer de populariser le catch féminin en assimilant le catch au reste de la culture populaire japonaise en developpant dès le début des années 1970 un nouveau style de catch plus rapide qui se concrétisera à la fin de la décennie, ou encore la New Japan Pro Wrestling (fondée en 1972) qui vont assimiler certaines innovations de la International Wrestling Enterprise tout en ajoutant un aspect inspiré des arts martiaux japonais traditionnel. Et parmi toutes ces fédérations qui rêvent alors d'innover et de changer le visage du encore très jeune catch japonais, il y a la All Japan Pro Wrestling qui au départ à un objectif bien différent, et qui petit à petit va créer un héritage à part entière et son propre style de catch.
La véritable descendante de la Japan Wrestling Association
Avec les problèmes financiers de la JWA, Giant Baba qui était alors le catcheur le plus populaire de la JWA à cette époque décide de faire comme son ancien acolyte, Antonio Inoki et de partir créer sa propre fédération, c'est ainsi que voit le jour en Octobre 1972, la All Japan Pro Wrestling, fondée par Giant Baba, accompagné des frères Momota, qui était les deux fils de l'homme qui avait popularisé le catch au Japon et créer la JWA en 1953, Rikidozan, et qui avait suivi les traces de leur père.
Si les autres fédérations de cette époque voulait se démarquer de la JWA, la AJPW voulait continuer l'héritage de Rikidozan, et pour ce faire la AJPW récupère non seulement le contrat télévisé de la JWA, mais aussi l'alliance qu'entretenait la JWA avec la fédération américaine, la National Wrestling Alliance. Grâce à cette alliance, la AJPW fait venir de très nombreux "gaijins" (des catcheurs non japonais). De plus la AJPW privilégiait un style de catch traditionnel, directement inspiré du catch américain et c'est ce qui la différencie tout de suite de la NJPW, créer la même année par Antonio Inoki, l'autre grosse star des derniers jours de la JWA, Inoki privilégiait un catch inspiré des arts martiaux japonais. La AJPW et la NJPW ont alors deux visions du catch totalement opposé, et ne travaille jamais ensemble, c'est une véritable rivalité qui oppose les deux fédérations.
Afin de s'affirmer comme le véritable descendant de la JWA de Rikidozan, la AJPW utilise le même schéma de rivalité que cette dernière, les "gaijins" joue le rôle de "heel" et affronte des japonais qui eux sont présenté comme "heel", là où les autres fédérations commence à compter sur des rivalités entre deux japonais dès le milieu des années 1970, notamment avec la rivalité entre Jumbo Miyamoto et Mach Fumiake ou Mariko Akagi, ou encore la désormais célèbre rivalité entre The Beauty Pair et The Black Pair à la AJW, ou le retour de Umanosuke Ueda à la IWE. Or la AJPW va utiliser le schéma du combat entre le "gaijin" et le japonais pendant encore très longtemps et les matchs entre deux japonais restent très rare et sont bien souvent peu important, et ce même si certains catcheurs non japonais obtiennent une certaine popularité comme Mil Mascara et son style issu de la "Lucha Libre".
De plus comme à la JWA, la AJPW fait presque exclusivement confiance aux catcheurs "Heavyweight" (les plus de 100 kg) et tourne toujours autour du même catcheur, à savoir Giant Baba, qui est toujours capable de donner de bonne prestation, et est toujours très populaire. Bien que quelques jeunes catcheurs commencent à s'affirmer dans les années 1970, notamment Jumbo Tsuruta et Atsushi Onita. Onita sera choisit par la AJPW pour populariser la division "Junior Heavyweight" lorsque ces derniers deviennent très populaires à la NJPW et à la IWE, mais une blessure l'empêche de remplir son objectif et le force à prendre sa retraite. Quant à Jumbo Tsuruta il va grandir tout au long des années 1970, en s'entraînant aux côtés de Dorry Funk Jr, aux États-Unis ou il y importe la "German Suplex" qui était déjà très utilisé au Japon, mais très peu aux États-Unis, mais aussi grâce à une série de match contre Billy Robinson, un catcheur anglais qui luttait pour les trois fédérations masculines du Japon de cette époque, parmi certains de ses matchs les plus célèbres de cette époque, à tel point qu'au début des années 1980, Jumbo Tsuruta s'impose comme le nouveau visage de la AJPW, et Giant Baba se met de plus en plus à se reposer sur lui pour les "Main Event". Jumbo Tsuruta était non seulement très charismatique, mais il était également un excellent catcheur surement l'un des meilleurs de l'histoire, encore aujourd'hui de nombreux fan de catch le considèrent toujours comme le meilleur catcheur de l'histoire. Au début des années 1980, Jumbo Tsuruta commence à s'imposer à l'international, notamment grâce à une série de match contre celui qui était alors le NWA World Heavyweight Champion, Ric Flair ou contre le AWA World Heavyweight Champion de l'époque, Nick Bockwinkel.
De sa création jusqu'en 1984, la AJPW innove très peu et propose un produit assez similaire à ce que le catch américain de la NWA ou la vieille JWA pouvait proposer, bien qu'il lui arrive d'être impacté par les innovations des autres fédérations de cette époque, qui elle à l'inverse innove constamment, on le ressent avec la montée en popularité des "Junior Heavyweight" ou des catcheuses grâce à un style plus rapide et en comptant d'avantage sur l'agilité, qui prend racine au sein de la AJW, que ce soit chez sa division "Junior Heavyweight" ou "Heavyweight".
Riki Choshu, l'instigateur d'une nouvelle ère
En 1984, Antonio Inoki se retrouve endetté à cause de l'échec d'une entreprise lui appartenant, il se sert alors de l'argent rapporté par sa NJPW pour payé ses dettes. Lorsque les trafic de Inoki sont revélé au grands jours, ce n'est pas au goût de beaucoup de catcheur et va être à l'origine de deux exode successif, le premier et le plus célèbre, est celui qui donnera naissance à la Universal Wrestling Federation et a un nouveau style de catch le "Shoot-Style" provoqué par Akira Maeda, tandis que le second donnera naissance à la Japan Pro Wrestling, provoqué par Riki Choshu.
La Japan Pro Wrestling de Riki Choshu entretient dès sa création de fort lien avec la AJPW de Giant Baba, à tel point que Giant Baba confie le "booking" de sa fédération à Riki Choshu. Riki Choshu va faire en sorte de dynamiser le produit de la AJPW, donner une plus grande importance des coups, et aussi a la démonstration de la haine que le catcheur porte à son adversaire, Riki Choshu pose ainsi les bases de ce que va devenir la "King's Road". La AJPW de cette époque est d'ailleurs marquer par une rivalité entre Jumbo Tsuruta qui fait équipe avec Genichiro Tenryu pour affronter Riki Choshu et Yoshiaki Yatsu. C'est également à cette époque que la AJPW commence à se séparer de la NWA, tout en continuant de reconnaitre certains de ses titres.
A la même époque la division "Junior Heavyweight" de la AJPW semble avoir trouvé un nouvel héro, lorsque Giant Baba réussi à obtenir la "gimmick" de Tiger Mask de la part de la NJPW, qui était alors très populaire au Japon et la donne à un jeune catcheur, qui s'impose grâce à une série de match en 1985 contre Kuniaki Kobayashi, l'un des anciens rival du Tiger Mask de la NJPW, et qui était surnommé 'Tiger Hunter' (le chasseur de Tigre). Mais une fois encore des blessures aux genoux empêche le second Tiger Mask de rester dans la division "Junior Heavyweight" bien longtemps, n'étant plus capable de fournir du "High Flying" comme on l'attend alors d'un catcheur de cette division.
En 1987, la Japan Pro Wrestling ferme ses portes et la plupart des catcheurs de cette fédération décident de retourner à la NJPW, dont Riki Choshu. Giant Baba reprend donc le "booking" en main, ayant perdu ses "top heel", Giant Baba décide de faire de Genichiro Tenryu l'ancien partenaire de Jumbo Tsuruta, son plus grand rival, Tenryu devient alors le leader d'un clan nommé 'Revolution'. Tenryu ramène celui qui va devenir son disciple, Toshiaki Kawada, Kawada était encore un "rookie" quand Giant Baba l'a envoyer se perfectionner à travers le monde, notamment à la Stampede Wrestling, la fédération des Hart, mais aussi au Texas. C'est également à ce moment que la AJPW annonce les débuts d'un ancien jeune sumo déjà célèbre, un certain Akira Taue, dès ses débuts Akira Taue est présenté comme l'élève et le protégée de la top star, Jumbo Tsuruta, et l'aide dans son combat contre 'Revolution'. Les combats entre Genichiro Tenryu et Jumbo Tsuruta qui se concentre d'avantage sur l'aspect psychologique du catch, et pousse le "storytelling" à son maximum vont définir l'héritage de la AJPW et c'est avec ce type de match qu'aujourd'hui la plupart des fans assimilent la AJPW. En 1988, Jumbo Tsuruta et Yoshiaki Yatsu unifient les deux titres par équipes de la AJPW, et l'année suivante, Jumbo Tsuruta unifie les trois titres les plus importants de la fédération pour créer le AJPW Triple Crown Heavyweight Champion.
La AJPW semble bien partie, mais en 1990, Genichiro Tenryu alors "top heel" de la fédération la quitte et provoque le premier exode de la AJPW, il est suivi par beaucoup de catcheur pour partir créer la Super World of Sports, une fédération qui fait une alliance avec la World Wrestling Federation (aujourd'hui WWE). La Super World of Sports attire beaucoup de catcheur de différentes fédérations et est financé par une compagnie d'opticien. Mais les shows coutant cher, vu que la plupart des catcheurs de la fédération était déjà célèbres, et qu'à cette époque le Japon connait des difficultés financières, la fédération ferme ses portes dès 1992, et plusieurs catcheurs vont partir créer leur propre fédération, dont la plus célèbre reste la WAR de Genichiro Tenryu qui accueillera dans les années 1990 des catcheurs tel que Ultimo Dragon, Chris Jericho, Rey Mysterio, Psychosis ou encore Hayabusa.
C'est à cette époque que la AJPW commence à réellement s'affirmer comme une entité à part entière et pas uniquement comme le prolongement de la JWA, elle développe sa propre identité en mettant l'emphase sur l'aspect psychologique du catch, et en poussant le "storytelling" à son maximum, ce dernier aspect qui était déjà présent lors de la rivalité entre Jumbo Tsuruta et ses alliés et Genichiro Tenyu et son clan, ainsi que lorsque les deux faisaient équipes pour combattre les catcheurs de la Japan Pro Wrestling, va vraiment se développer dans les années 1990 avec les deux rivalités qui ont marqué les années 1990 à la AJPW, donnant ainsi naissance à la "King's Road".
La "King's Road"
Avec l'exode provoqué par Genichiro Tenryu en 1990, la AJPW se retrouve privé d'une grande partie de son "roster" de plus cette époque coïncide avec la fin des échanges entre la AJPW et les États-Unis, la AJPW se retrouve donc avec un "roster" réduit. Mais Giant Baba ne s'avoue pas vaincu pour autant et décide de donner un "push" à quatre jeunes catcheurs, Giant Baba décide que ces jeunes catcheurs qui lui sont resté fidèles sont destiné à devenir des « Roi du catch », et pour ça il commence à "booker" une rivalité entre les jeunes catcheurs et le visage de sa fédération, Jumbo Tsuruta.
Les trois jeunes catcheurs en question, sont Mitsuharu Misawa qui jusque là était connu sous le masque de Tiger Mask, Toshiaki Kawada qui était depuis quelques années le protégé de Genichiro Tenryu, Kenta Kobashi un "jobber" qui avait commencé sa carrière deux ans plus tôt, et Akira Taue le protégé de Jumbo Tsuruta. Alors que les trois premiers s'allient avec un autre jeune catcheur, un "Junior Heavyweight" qui faisait alors souvent équipe avec Kenta Kobashi, Tsuyoshi Kikuchi, Akira Taue reste du côté de Jumbo Tsuruta. La rivalité entre le clan de Kobashi, Misawa et Kawada et celui de Tsuruta, donne de nombreux matchs excellents et qui sont resté dans l'histoire, je pense notamment à la série de match entre Jumbo Tsuruta et Mitsuharu Misawa, ou entre Toshiaki Kawada et Akira Taue, ainsi que les matchs par équipes impliquant les quatre catcheurs cité précedemment, ou encore les 6 Man Tag Team Match, ou participe Kenta Kobashi du côté de Misawa et de Kawada, et Masanobu Fuchi du côté de Tsuruta.
La rivalité permet à Kawada, Misawa et dans une proportion moindre, Kobashi de se faire un nom au Japon et de devenir plus populaire qu'il ne l'était à la fin des années 1980, malgré le fait que ni Kawada, ni Misawa, ni Kobashi ne réussissent à batre Jumbo Tsuruta pour le titre majeur de la AJPW (Misawa est le seul à connaître une victoire en un contre un face à Jumbo Tsuruta, mais ce n'était pas un match pour le titre). La rivalité dure environ deux ans, mais en 1992, Jumbo Tsuruta apprend qu'il est atteint d'une hépatite B qui le force à s'éloigner peu à peu des rings, laissant Misawa, Kawada et Kobashi avec comme seul adversaire Akira Taue (Masanobu Fuchi était au second plan). Du moins jusqu'à la trahison de Kawada envers Misawa, lorsque ce dernier s'allie avec Akira Taue, donnant naissance non seulement à l'une des meilleure équipe de l'histoire du catch japonais, la Holy Demon Army, mais aussi à l'une des meilleure et aussi l'une des plus célèbre rivalité de l'histoire, la rivalité entre Misawa et Kawada.
Par la suite, la Holy Demon Army rivalise avec Misawa et Kobashi dans une série de match par équipe encore très estimé par les fans de catch, en parrallèle Misawa et Kawada s'affrontent dans une série de match l'un contre l'autre, là aussi de haute qualité. Dès 1995 commencent également une série de match entre Kawada et Kobashi, leurs matchs finissent bien souvent en "Time Limit Draw", peu après, Kobashi désire s'affirmer en tant que numéro un à la place du numéro un de la fédération, ce qui donne naissance à une autre série de match iconique entre Misawa et Kobashi. Dès 1996, Misawa commence à faire équipe avec un autre partenaire, Jun Akiyama et affronte la Holy Demon Army dans une autre série de match célèbre. Toutes ces séries de matchs sont pris en haute estime par les fans de "Puroresu" encore aujourd'hui. Chaque match des différentes séries (y compris ceux avec Tsuruta des années précédentes) mettent en avant la psychologie du match, les catcheurs font des choix précis qu'ils ne font pas par hasard, et le match s'articule autour de ce choix et la manière dont l'adversaire doit se sortir de la domination de son adversaire, il y a également une certaine importance mis sur la relation entre les catcheurs (voir le Kobashi/Misawa de 1997 et le Kawada/Misawa de la même année qui illustre tout deux très bien ces deux éléments). C'est la qualité des séries de matchs cité précedemment qui font que la "King's Road" est souvent cité comme l'une, si ce n'est la meilleure ère de l'histoire de la AJPW, voir même du catch en général. De plus la AJPW de cette époque est très populaire, remplissant le Budokan Hall (20 000 places) en moins de 24H parfois plusieurs mois à l'avance, la AJPW peut même se permettre de tenir des shows au Tokyo Dome dès 1998, mais Giant Baba n'aimait pas donner des shows au Tokyo Dome pour ne pas que ses shows au Budokan Hall paraissent petit en comparaison, ce qui explique le temps qu'à mis la AJPW à se rendre au Tokyo Dome (à titre de comparaison la NJPW y tient son premier show en 1989 et la AJW en 1994).
Mais malgré tout ses bons côtés et sa très bonne réputation, la AJPW de cette époque possède aussi de nombreux défauts, la première que l'on remarque facilement, c'est que les "Main Event" s'articule toujours autour des mêmes catcheurs et des mêmes matchs, et que le reste de la carte est bien souvent oubliée et oubliables, à cette époque ce n'est pas tout les matchs du show qui valent la peine d'être vu et qui sont resté dans l'histoire, mais uniquement les matchs entre Kawada, Misawa, Taue, Akiyama, Tsuruta, Kobashi et quelques autres "gaijins" comme Stan Hansen ou Steve Williams, soit un, deux voir trois matchs par show. De plus alors que toutes les fédérations japonaises de cette époques organisaient des show interpromotionnel, donnant ainsi naissance à certains des meilleurs shows de l'histoire comme la 'Super J Cup' de 1994 à la NJPW ou les deux 'DreamSlam' à la AJW, la AJPW pratiquait elle une politique de séparationniste et faisait les choses dans son coin, et même les catcheurs qui venaient à la AJPW mais qui avait appris le catch dans d'autres fédérations ne reçevaient jamais de véritable "push" on peut citer notamment les cas de Hiroshi Hase ou de Yoshihiro Takayama.
Alors que la AJPW continue de grandir proposant notamment ses premiers shows dans la plus grande arène du Japon, le Tokyo Dome, son président, promoteur et "head booker", Giant Baba décède en Janvier 1999. Laissant ainsi la AJPW au mains de deux personnes différentes, sa veuve Motoko Baba et son successeur Mitsuharu Misawa. Or Motoko Baba et Mitsuharu Misawa s'entendent comme chien et chat, en plus de leur différent personnel, il ont aussi des différents professionnel, Motoko Baba veut garder la AJPW comme Giant Baba l'avait laissée en souvenir de son défunt mari alors que Misawa a des idées différentes de ce que doit devenir la AJPW, de plus Motoko Baba refuse de renoncer à toucher 85 % des bénéfices des shows de la AJPW, Motoko Baba avait également forcé Jumbo Tsuruta a prendre sa retraire et à quitter la AJPW, que ce soit des rings ou même de son travail hors des rings. Toutes ces divergences entre les deux têtes pensantes de la AJPW force Misawa à quitter la AJPW pour partir fonder une nouvelle fédération, il est alors suivis par tout les catcheurs de la AJPW, sauf quatre, mais aussi le personnel et même le contrat télévisé de la AJPW décide de suivre Misawa, c'est ainsi que voit le jour la Pro Wrestling NOAH en 2000. Cependant peu avant la création de la NOAH, les catcheurs qui ont suivis Misawa font un retour à la AJPW le temps d'un show afin de rendre hommage à Jumbo Tsuruta, décédé quelques mois plus tôt, mais le show n'avait pu se faire avant à cause des tensions entre Motoko Baba et Mitsuharu Misawa.
L'arche de Misawa et l'héritage de Baba
Bien qu'au sein de la Pro Wrestling NOAH, Mitsuharu Misawa continue de se baser sur le travail de Giant Baba dans les années 1990, il existe quelques différences entre la Pro Wrestling NOAH de Misawa et la AJPW de Giant Baba. La première chose étant que la NOAH ne compte pas uniquement sur un groupe de quelques catcheurs pour attirer les fans, les "Junior Heavyweight" ont également une place beaucoup plus importantes qu'à l'époque de Baba, et dans ce sens la NOAH rejoint plus la NJPW que la AJPW, de plus la NOAH n'est pas aussi isolationiste que l'était la AJPW et permet quelques échanges avec d'autres fédérations ou la venue de "Freelancer".
Alors que la NOAH se retrouve non seulement avec les anciennes gloires de la AJPW comme Mitsuharu Misawa, Kenta Kobashi ou encore Akira Taue, elle a également des stars qui vont vraiment s'affirmer à la NOAH comme Yoshihiro Takayama, Yoshinari Ogawa ou Jun Akiyama et a aussi des catcheurs qui lui assure un avenir dorée, comme Naomichi Marufuji, KENTA ou Takeshi Morishima, la AJPW quant à elle se retrouve privé de presque tout son "roster" et ne peut réellement compter que sur la notoriété de Toshiaki Kawada (les trois autres étant resté étant Taiyo Kea qui était encore jeune, Stan Hansen et Masanobu Fuchi, mais les deux derniers se faisaient vieux), pour ce sortir de ce mauvais pas, Motoko Baba est forcée de ramener Genichiro Tenryu qui avait quitter la AJPW en 1990, bien que Giant Baba avait très mal pris le départ de son protégé dans les années 1990 et avait toujours affirmé qu'il n'y avait aucune chance de le revoir dans sa fédération.
La Pro Wrestling NOAH de son côté fait son propre chemin, créant ses propres titres sous les noms de GHC pour "Global Honored Crown", installant dès le début des années 2000, Kobashi comme le nouveau numéro un de la fédération, prenant ainsi la place de Misawa, ce qui s'illustre par le fait que Kobashi remporte sa première victoire face à Misawa lors de leur fameux combat de 2003, pour le titre majeur de la NOAH, le "GHC Heavyweight Title", mais aussi car ce règne va durer plus de deux ans. Tandis que dans sa division "Junior Heavyweight" la NOAH va donner un "push" tout en créant une sorte de rivalité amicale entre deux jeunes catcheurs, le protégé de Misawa, Naomichi Marufuji et le protégé de Kobashi, KENTA.
De son côté la AJPW, pour essayer de conserver une certaine popularité auprès des fans va débuter une rivalité contre sa rivale historique, la New Japan Pro Wrestling, les éléments les plus connu de cette rivalité reste les affrontements entre Toshiaki Kawada et Kensuke Sasaki, qui était alors les deux "top stars" de la AJPW et de la NJPW, et surtout l'arrivée de Keiji Mutoh à la AJPW qui finira par remporter le titre majeur de la AJPW. La rivalité prend fin quand Motoko Baba annonce que Keiji Mutoh est le nouveau président de la AJPW lui offrant ainsi le plein pouvoir de décision sur la fédération du défunt Giant Baba, Keiji Mutoh accompagné de quelques autres catcheurs de la NJPW, tel que Satoshi Kojima, qui ne supportaient plus les décisions catastrophique de Antonio Inoki quitte la NJPW pour rejoindre la AJPW.
Au milieu des années 2000, la NOAH est au sommet de sa gloire, le "booking" de Misawa est très bon et elle bénéficie surtout de la popularité de ses stars, comme Misawa ou Kobashi. A tel point que la fédération peut se permettre en 2005 de donner son premier show au Tokyo Dome, Destiny. Un show très spécial, car en plus des fameuses rencontres entre KENTA et Yoshinobu Kanemaru ou entre Kenta Kobashi et Kensuke Sasaki, le "Main Event" du show voit la résolution de la rivalité entre Mitsuharu Misawa et Toshiaki Kawada, qui avait quité la AJPW peut avant pour rejoindre la HUSTLE, une fédération de divertissement sportif, ce match marque ainsi la fin d'une rivalité de près de quinze ans.
Bien que Keiji Mutoh s'emploie à rendre la gloire perdu de la AJPW, la tache s'avère ardue, notamment avec les départs au milieu des années 2000 de Genichiro Tenryu puis de Toshiaki Kawada, le "Main Event" de la AJPW se retrouve peupler par des anciens catcheurs de la NJPW, comme Satoshi Kojima ou Keiji Mutoh lui même, plutôt que par des catcheurs ayant appris le catch à la AJPW. Keiji Mutoh autorise également la venue de catcheur ne luttant normalement pas à la AJPW, comme par exemple Misawa qui effectue son retour l'espace d'un show pour affronter Satoshi Kojima (alors champion), malgré tout la AJPW sombre de plus en plus perdant de plus en plus de fan.
De son côté la NOAH, gère bien la transition des années 2000 (qui est pour rappel la période la plus charnière dans l'histoire de la "Puroresu"), mais rencontre ses premiers problèmes lorsque Misawa essaie de mettre en avant des catcheurs plus jeunes comme par exemple lorsque Naomichi Marufuji qui remporte le titre majeur en 2006, si certains continuent de suivre assidument le catch, la plupart des fans ne le suivent plus que épisodiquement et lorsqu'ils regardent les shows, ils veulent voir des catcheurs comme Kenta Kobashi ou Mitsuharu Misawa, qui commence à se faire vieux et avec tout les coups qu'ils ont pris dans leur carrière ne sont plus aussi apte que dans leurs jeunesses, de plus en 2006 Kobashi doit s'absenter pendant près d'un an pour soigner un cancer, et un peu moins de un an après son retour, il doit à nouveau s'absenter à cause d'une blessure. Misawa qui était à la tête de la NOAH doit faire face à un choix très difficile, bien qu'à cette époque il se fatiguait de plus en plus et voulait prendre sa retraite, il savait qu'en prenant sa retraite la NOAH perdrait des fans, et que si la NOAH perd des fans il serait obligé de virer des membres de son "roster" ou du personnel, des hommes qui l'avaient suivit lors de son exode par fidélité, ou continuer sa carrière malgré ses douleurs (certaines personnes affirment qu'il lui arrivait de marcher avec une canne), c'est ainsi que le 13 Juin 2009 Misawa décède sur le ring à la suite d'une "Belly to Back Suplex". La mort de Misawa fait grand bruit au Japon, Misawa étant la quatrième personne à mourir sur les rings du Japon, après Plum Mariko en 1997, Emiko Kado en 1999 et Masakazu Fukuda en 2000, mais aucun des quatre n'avaient la popularité et n'étaient aussi connu que Misawa, et à part Plum Mariko, les deux autres étaient encore des jeunes catcheurs. De plus après la mort de Misawa, son plus grand rival et ami d'enfance, Toshiaki Kawada, une autre grande figure de la "King's Road" de la AJPW met fin à sa carrière.
La NOAH de Misawa a non seulement permis à l'héritage de Giant Baba de continuer à survivre au années 2000, mais aussi à la "Puroresu" en général, à cette époque la plupart des grosses fédérations perdaient énormément de fan et le catch japonais était au plus bas, mais pour permettre à la "Puroresu" de survivre, Misawa y a laisser sa vie. De son côté la AJPW elle n'a pas pu se sortir la tête de l'eau bien au contraire, tout au long des années 2000 elle n'a fait que couler de plus en plus, au point de non seulement perdre sa position de seconde fédération du Japon (au profit de la NJPW qui a laissé la place de numéro un à la NOAH), mais pas seulement d'autre fédération japonaise sont devenu plus suivis que la AJPW, comme la HUSTLE ou la Dragon Gate vers la fin de la décennie.
La mort d'un style ?
Après la mort de Misawa, Akira Taue, un autre gros noms de la AJPW des années 1990, reprend la direction de la NOAH, qui était alors toujours la plus importante fédération du Japon, loin devant la AJPW qui elle coulait petit à petit, ou encore la NJPW qui commençait à reprendre du poil de la bête, et même par rapport aux nouvelles vagues de fédérations qui prônaient alors des tout nouveaux styles comme la Dragon Gate ou la DDT.
Avec la mort de Misawa, la NOAH se retrouve ainsi privée de sa plus grosse stars, de plus Kenta Kobashi se blesse à nouveau ce qui l'éloigne à nouveau des rings, et Akira Taue se retrouve bien vite trop occupé avec son nouveau poste, la NOAH doit désormais presque exclusivement comptés sur les stars que Misawa avait construit de la création de la NOAH jusqu'à sa mort, comme KENTA, Marufuji dont j'ai déjà parler mais aussi d'autre catcheur comme Takeshi Morishima, Go Shiozaki, ou encore Takashi Sugiura. Si la NOAH réussit tant bien que mal à se stabiliser de nouveau avec ces nouvelles stars, en 2012, la NOAH fait face à un gros scandale, quand la presse japonaise découvre que la fédération avait des liens avec la pègre japonaise, les Yakuzas. Ce scandale fait perdre à nouveau bon nombre de fans à la NOAH, mais en fin d'année, la fédération décide de ne pas renouveller le contrat de Kenta Kobashi, ce dernier avait décider peu avant de quitter son poste en tant que Vice Président, et était très souvent blessé depuis plusieurs années. En réaction plusieurs catcheurs de la NOAH, à savoir Jun Akiyama, Go Shiozaki, Kotaro Suzuki, Yoshinobu Kanemaru et Atsushi Aoki, décident de mettre fin à leur contrat à la NOAH et de partir lutter pour la AJPW.
Mais même avec l'arrivée de ces nouveaux catcheurs, la AJPW n'est pas en meilleur état, à tel point que toujours en 2012, Keiji Mutoh décide de vendre la AJPW, à la suite de désaccord avec le nouveau propriétaire, Keiji Mutoh provoque un troisième exode à la AJPW, pour partir former la Wrestle-1, il est suivis par une bonne partie du "roster" comme Masakatsu Funaki, Koji Kanemoto ou encore Minoru Tanaka. La Wrestle-1 s'inspire du produit américain, notamment au travers du divertissement sportif, mais tout en gardant une certaines identités issu du catch japonais. Après cette exode, la AJPW perd encore plus de fans, et se retrouve avec un "roster" plus réduit. En 2014, le rôle de président de la AJPW est donné à Jun Akiyama et Motoko Baba fait son retour dans la fédération en tant que conseillère, mais Jun Akiyama non plus n'arrive pas à redonner ses lettres de noblesses à la AJPW, à tel point qu'un peu plus d'un an après, les contrats des catcheurs de la AJPW sont changer d'un salaire fixe, à payer par apparence.
Depuis le scandale des Yakuzas et le départ de certaines de ses stars, la NOAH elle aussi à du mal à vendre ses shows, de plus en 2014, la plus grosse star de la NOAH, KENTA annonce qu'il quitte la fédération pour rejoindre la WWE ou il deviendra Hideo Itami, il est suivis moins d'un an après par une autre star de la NOAH, Takeshi Morishima qui à cause d'un diabète est forcé de prendre sa retraite. Même si Jado, l'un des "head booker" de la NJPW, qui est redevenu entre temps la plus importantes fédérations du Japon, à pris en main le "booking" de la NOAH, ramenant avec lui des catcheurs d'un clan de la NJPW, le "Suzuki-gun" pour entrer dans une rivalité d'invasion avec les catcheurs de la NOAH, cette dernière ne semble pas attirer de plus grosses foules. Laissant dans le cas de la NOAH ou dans celui de la AJPW l'héritage de Giant Baba en piteux états.
Il est alors tout à fait légitime de ce demander si la NOAH et la AJPW vont pouvoir continuer d'exister pendant encore longtemps, chaque année les deux fédérations perdent de plus en plus de fans, et attirent des foules de plus en plus réduites. On peut expliquer cela par le changement de la demande du catch par les fans japonais au milieu des années 2000 enclenchés par des fédérations comme la HUSTLE, car aujourd'hui si la NOAH et la AJPW qui propose un produit très traditionnel sont en perte de vitesse, des fédérations présentant un style de catch inédit et nouveau comme la Dragon Gate qui se concenctre sur la "Lucharesu" ou la DDT et son catch parodiant le divertissement sportif américain à la sauce japonaise, connaissent des croissances fulgurantes. Ces deux fédérations se retrouvent devant un dilemne des plus compliqués, changé de direction quitte à perdre les fans des premières heures et peut être même que l'innovation ne fera pas mouche et fera tombé la fédération encore plus vite, ou continuer dans la même direction quitte à rentrer droit dans le mur. Mais personnellement je ne pense que l'avenir sera radieux pour l'héritage de Giant Baba si les deux fédérations continue sur cette voie.