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Il était une fois au Japon : All Japan Women's Pro-Wrestling

  • Par h-edge
  • Le 08/04/2015
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Il y a dix ans de cela, la All Japan Women's Pro Wrestling fermait ses portes, après plus de 37 ans d'existence. La All Japan Women's Pro Wrestling (ou AJW) est sans aucun doute la promotions la plus importante dans l'histoire de la "Joshi Puroresu", déjà de par sa longévité uniquement rattrapé au Japon, par la All Japan Pro Wrestling et la New Japan Pro Wrestling (qui ont tout deux atteint les 37 ans d'existence en 2008), mais également par l'influence qu'elle a eu sur la scène du catch féminin japonais, entre 1968 et 1986, il n'y avait pas d'autres fédérations de catch féminin au Japon et aucune autre fédération de catch féminin de l'histoire n'a pu atteindre sa popularité lors de ses sommets, mais aussi la qualité de son catch, et encore aujourd'hui Jackie Sato, Jaguar Yokota, Chigusa Nagayo, Manami Toyota, Akira Hokuto ou encore Momoe Nakanishi ne sont pas uniquement considéré comme certaine des meilleures catcheuses de l'histoire, mais comme bien meilleure que beaucoup de leurs homologues masculins, et ce sont montré bien plus innovante. La AJW n'est pas seulement la meilleure fédération de catch féminin de l'histoire, c'est aussi l'une des meilleure fédération de ces cinquante dernières années.

Les années 1950-1970, ou l'ère des pionniers

Avant de rentrer dans le vif du sujet, nous allons revenir aux origines de la "Joshi Puroresu", qui descend tout droit de la All Japan Women's Wrestling Club, fondée en 1948. Mais le catch plus moderne tel qu'on le connaît aujourd'hui, est importé par la World Women's Wrestling Association (ou WWWA) une fédération de catch féminin américaine dirigé par Mildred Burke, qui entame une tournée au Japon en 1954 (parmi les catcheuses ayant pris part à cette tournée se trouvait notamment la désormais célèbre Mae Young). Rapidement le catch féminin devient populaire et des lutteuses de la All Japan Women's Wrestling Club s'essaie au sport contre les américaines, plus imposante et surtout plus expérimentée. Les premières catcheuses japonaises s'inspirent des catcheurs de la Japan Wrestling Association, déjà en place depuis 1951, qui leurs apprenent le sport en mélangeant avec différents arts-martiaux, comme c'est déjà le cas chez les hommes (principalement le judo et le Karaté Kyokushin).

Dès 1955, de nombreuses fédérations de catch féminin au Japon sont créer, et ce rassemble en une alliance nommé All Japan Women's Pro Wrestling Association, l'alliance entre les fédérations de catch féminin ne tient pas à cause de l'égo des promoteurs qui se dispute le pouvoir, non pas pour l'alliance, mais pour leur profit personnel. Dès le milieu des années 1960, le catch féminin au Japon à alors quasiment disparu. Mais en 1968, un ancien promoteur de la All Japan Women's Pro Wrestling Association, Takashi Matsunaga suivis de ses frères créer la All Japan Women's Pro Wrestling (ou de son nom japonais : Zen Nihon Joshi Puroresu, d'ou est issu l'autre abbréviation possible, Zenjo). La nouvelle AJW obtient les droits sur les anciens titres de la World Women's Wrestling Association, le titre principal, le "WWWA World Championship" descend directement du premier titre mondial féminin, créer dans les années 1890 dont sont également issu le "NWA World Women's Championship" et le défunt "WWE Women's Championship, l'équivalent masculin lui est créer en 1905, faisant de ces trois titres les plus anciens du catch moderne (deux sont aujourd'hui inactif cela dit). La AJW a du mal à trouver des vraies stars qui pourra porter la fédération sur ses épaules, malgré quelques essaie avec Yukiko Tomoe, Aiko Kiyo, ou l'imposante Jumbo Miyamoto. Le modèle de rivalité de la AJW à cette époque était simple et basique dans le catch japonais, à savoir une catcheuse "gaijin" (étrangers au Japon) "heel" et une catcheuse japonaise "face". Ce mode de rivalité n'est brisé qu'en 1975, avec la victoire du titre mondiale, par Mach Fumiake qui était alors âgée de seize ans (ce qui fait d'elle la plus jeune championne du monde de l'histoire, homme comme femme), des mains de la future recordman du titre, avec cinq règnes, Jumbo Miyamoto. Ce rythme est totalement rompu dans toutes la fédération, avec la popularité que vont rencontrer The Beauty Pairs, une équipe composé de Jackie Sato et de Maki Ueda (Maki Ueda en rouge et Jackie Sato en bleu, sur la photo ci-contre). The Beauty Pairs vont être les premières véritables stars "Mainstream" de la "Joshi Puroresu", la rivalité entre The Beauty Pairs et leurs rivales, The Black Pairs (composé de Mami Kumano et de Yumi Ikeshita), mais aussi d'autres équipes de la même époque comme les Queen Angels (composé de Lucy Kayama et Tomi Aoyama), vont passionner un public jusqu'alors très peu touché par le catch, à savoir les jeunes filles. Les jeunes japonaises rêve d'être comme The Beauty Pairs, qui en plus d'être des catcheuses, sont belles et chantent des chansons populaires au Japon (l'image ci dessus est comme vous l'avez sans doute deviné une pochette d'album). Nombreuses sont les jeunes filles qui essaient de suivre les traces de leurs idoles à la fin des années 1970 et au début des années 80, mais elle sont rapidement confronté à la dure réalité, le catch n'est pas un sport facile, ou il suffit d'être belle (du moins au Japon), Maki Ueda, Lucy Kayama et surtout Jackie Sato était très talentueuse, en plus de la difficulté de perçer dans le catch, les frères Matsunaga ne sont pas des tendres avec leurs catcheuses, et ont rapidement instauré des règles qui régiront la AJW sur toute son existence (et qui existe encore dans la "Joshi Puroresu" actuelle) : les catcheuses n'ont pas le droit de boire, de fumer et d'avoir des relations avec des hommes, ce qui permet d'éviter un scandale dont raffole les médias, qui causerait l'éloignement des jeunes filles, les catcheuses doivent se retirer à un jeune âge, et ce peut importe leur popularité (24 ans à cette époque, puis 26 ans à partir des les années 1980), ce qui avait pour conséquence que les catcheuses restaient belles et jeunes afin d'attirer le public, mais également de pouvoir renouveler le "roster" assez régulièrement.

Les années 1980, ou la "Crush Gals Mania"

A la fin des années 1970, alors que Jackie Sato est entrée en rivalité contre la Canadienne, Monster Ripper (l'une des trois "gaijins" à avoir toucher le titre majeur de la AJW depuis 1974), une nouvelle génération émerge, dirigé par la très talentueuse et innovante Jaguar Yokota, comme beaucoup de catcheuses de sa génération, Jaguar Yokota a commencé très jeune (16 ans était l'âge moyen des "rookie" de la AJW), et était fan de The Beauty Pairs. Mais si Jackie Sato était talentueuse, Jaguar Yokota était à la limite de la perfection, quasiment divine, Jaguar Yokota était bien meilleure que les autres catcheuses avant elle, ainsi que de nombreux hommes de son époque, si Jackie Sato a permis au catch féminin d'être reconnu et populaire parmi les fans de catch japonais, Jaguar Yokota lui a définitivement donné ses lettres de noblesses, définissant ce qui va devenir le style basique du catch dix ans plus tard, comptant sur son agilité et sa rapidité plutôt que sur des démonstration de force, son style de catch lui apporte la popularité elle deviens notamment la première "AJW Champion", les titres sous la bannière AJW (il existe un titre par équipe, et un titre nommé "AJW Junior") servent d'alternative aux plus prestigieux et importants titres sous la bannière WWWA. En 1981, Jackie Sato perd le "WWWA World Championship" des mains de Jaguar Yokota, pour un passage de flambeau, et est forcée de prendre sa retraite, ayant atteint l'âge limite de la AJW, laissant définitivement la place à une nouvelle génération, qui vont réussir ce qui semblait alors impossible, rendre la "Joshi Puroresu" plus populaire que le catch masculin, tout en donnant des matchs d'une qualité incroyable (surtout pour l'époque).

Jaguar Yokota domine la première moitié des années 80, donnant des matchs à couper le souffle, l'exemple le plus pertinant étant ses matchs contre Devil Masami en 1982 ou contre La Galactica en 1983. Conservant le titre majeur pendant près de cinq ans (elle le perd en Mai 1983, au profit de la mexicaine La Galactica, mais le regagne moins d'un mois après). Mais alors qui sont les Crush Gals ? Dès 1984, Chigusa Nagayo et Lioness Asuka (Chigusa Nagayo en rouge et Lioness Asuka en bleu sur la photo ci contre), forme une équipe du nom de Crush Gals, avec un travail sur le ring inspiré de la "top star" de cette époque, Jaguar Yokota, Chigusa Nagayo et Lioness Asuka vont devenir les catcheuses les plus populaires, non pas de l'histoire de la "Joshi Puroresu", mais de l'histoire du catch japonais ! Elle connaîtront un phénomène semblable à la "Hulkamania". Après avoir remporté leur premiers "WWWA World Tag Team Championship", les Crush Gals vont se mettre à rivaliser contre Jaguar Yokota et Devil Masami, donnant certains des meilleures matchs de cette période, en 1985, Lioness Asuka et Jaguar Yokota vont donner le premier match de catch féminin noté cinq étoiles par Dave Meltzer. Malheureusement la rivalité est de courte durée, puisqu'une blessure force, Jaguar Yokota à prendre sa retraite des rings, laissant son titre vacant. Les Crush Gals qui en plus de catcher, et ce comme leurs prédécesseurs étaient des chanteuses, qui connaissait un succès sans précédant au Japon. La foule japonaise est réputé pour être calme, s'excitait dès les premières notes de la musique des Crush Gals, et les entendrent scander le nom de Chigusa ou de Asuka, comme un public américain est assez déstabilisant pour un fan ne les connaissant pas. Après leur rivalité contre Jaguar Yokota, les Crush Gals vont rivalisé contre le Gokuaku Domei, dans ce qui est la rivalité la plus célèbre et la plus populaire de l'histoire du catch japonais (même la rivalité Misawa contre Kawada n'a pas créer un engouement aussi gros que celui des Crush Gals contre le Gokuaku Domei). Le Gokuaku Domei (qui signifie l'alliance atroce en japonais), était alors le plus grand clan "heel" de la AJW, dirigé par Dump Matsumoto, le clan comprenait notamment Bull Nakano, Crane Yu ou Condor Saito. Le Gokuaku Domei était detesté par les fans de l'époque, Dump Matsumoto était une excellente "heel" car en plus d'être plus imposante que les catcheuses de son époque, elle profitait également de l'intervention de son clan et transformé la plupart de ses matchs en véritable "brawl" menaçant les officiels à l'aide de sa "Kendo Stick", mais aussi les membres du public. Cette rivalité est tellement populaire que la AJW bat des records d'audience pour le catch japonais, allant jusqu'à 12.0 points sur l'echelle de Nielsen pour des shows hebdomadaires, à titre de comparaison le record de la WWE lors de l'"Attitude Era"sur la même echelle est de 8.1 points. Le moment le plus mémorable de cette rivalité est le "hair vs hair" entre Chigusa Nagayo et Dump Matsumoto en 1985, qui voit la victoire de Dump Matsumoto, cette dernière rase le crane de Chigusa Nagayo, devant les fans en larmes qui scandent le nom de Chigusa Nagayo. La rivalité continue après sa, voyant le Gokuaku Domei attaqué les Crush Gals en plein concert, ce qui menera à un second "hair vs hair" en Septembre 1986. Toujours en 1986, Jackie Sato profite de l'engouement pour la "Joshi Puroresu" permis grâce au Crush Gals pour créer sa propre promotion, qu'elle nomme la Japanese Women's Pro Wrestling (ou JWP), la JWP a pour objectif de devenir la rivale et l'égale de la AJW, tout en donnant aux catcheuses une nouvelle plateforme, sans qu'elle ai besoin de suivre les règles très strict de la AJW, et de donner une chance aux catcheuses ne remplissant pas les limites physique (il fallait faire un minimum de 1M60 pour entrer dans le dojo de la AJW) l'exemple le plus célèbre étant Mayumi Ozaki, qui est devenu une véritable légende sans n'avoir jamais fait partie du "roster" de la AJW (elle y a cependant livré des matchs, en tant que membre du "roster" de la JWP). Malgré son ambition, la JWP ne pourra jamais rivaliser avec la popularité de la AJW. La rivalité entre le Gokuaku Domei et les Crush Gals dure jusqu'en 1988, quand Chigusa Nagayo qui détient alors le "WWWA World Championship" le perd des mains de sa partenaire Lioness Asuka, s'en suit l'une des meilleures rivalités de cette époque entre les deux anciennes Crush Gals. Pendant environ un an, les fans la suivront assidûment, les Crush Gals étant toujours aussi populaire. En 1989, Chigusa Nagayo puis Lioness Asuka atteignent l'âge limite de la AJW, encore au sommet de leur gloire elle sont forcés de prendre leurs retraites, Lioness Asuka laisse le "WWWA World Championship" vacant après son départ.

Les années 1990, ou l'âge d'or de la "Joshi Puroresu"

À la fin des années 1980, une nouvelle génération de catcheuse débutent leurs carrière inspiré par les Crush Gals, les nouvelles catcheuses s'entraîne au côté de la légendaire Jaguar Yokota. Les élèves de Jaguar Yokota porteront la AJW sur leurs épaules, mais pas seulement, la division féminine de la FMW (première fédération de catch "Hardcore" du Japon, qui a notamment inspirer la ECW de Paul Heyman), avait comme "top star" Megumi Kudo et Combat Toyoda, deux élèves de Jaguar Yokota (elles se sont notamment entraîné avec Erika Shishido, qui deviendra Aja Kong).

Le "WWWA World Championship" étant vacant un tournoi est organisé pour couronner une nouvelle championne. Le tournoi est remporté par Bull Nakano, qui va établir une domination sur le titre pendant près de trois ans, établissant le plus long règne de l'histoire de la AJW. Bull Nakano va entrée en rivalité contre Aja Kong, une rivalité très violente dont un match en cage en 1990 est devenue culte pour la violence qu'il présente, Bull Nakano (Aja Kong aussi d'ailleurs) est connu pour la violence de ses matchs, mais elle peut fournir des matchs très bon et technique, mis en œuvre au sein d'une autre rivalité, contre l'excellente Akira Hokuto (sur la photo ci contre). Comme Bull Nakano qui sortait du Gokuaku Domei, Akira Hokuto avait taillé son chemin à la fin des années 80 pour devenir un star dans les années 90, et même si ses capacités "in ring" sont souvent cité aujourd'hui (avec Manami Toyota elle se partage le titre de meilleure catcheuse de tout les temps), ce qui avait fait sa popularité dans le temps était sa rudesse, continuant un match avec la nuque ou le genoux brisé, l'ex-Hisako Uno c'était taillé une réputation de dure à cuire. Durant la domination de Bull Nakano, de très jeunes catcheuses se frayent une voie jusqu'au "Main Event", c'est notamment le cas de celle qui est souvent cité comme la plus grande catcheuse de l'histoire, Manami Toyota. Elle débute sa carrière en 1987, et fait équipe avec Mima Shimoda, sous le nom de Tokyo Sweetheart pour rivaliser contre Toshiyo Yamada et Etsuko Mita qui formaient Dream Orca, les quatre jeunes catcheuses avaient toutes appris le catch en même temps, sous les ordres de Jaguar Yokota. Le "push" débute pour les quatre jeunes femmes en 1989, à la suite d'un match par équipe lors de Wrestlemarinpiad (premier du nom), quand leur match vole presque la carte. Mima Shimoda passe "heel" et rejoint le clan formé par Etsuko Mita et Akira Hokuto, Las Cachorras Orientales. De leur côté Manami Toyota et Toshiyo Yamada forment elles aussi une équipe, elles remportent les "WWWA World Tag Team Championship" pour la première fois en 1992, Manami Toyota et Toshiyo Yamada vont dominer la division par équipes et laissé un fort impact grâce à la qualité de leurs matchs, en parrallèle, elles ont également une carrière solo, Manami Toyota remporte le "IWA World Women's Championship" en 1992, qu'elle remet en jeu dans un célèbre "Hair vs Hair" contre Toshiyo Yamada. En fin d'année 1992, Manami Toyota et Toshiyo Yamada défendent leurs titres avec succès contre deux stars de la nouvellement créer JWP Project (qui descend de la JWP de Jackie Sato, nommé ainsi après la séparation des catcheuses de la Legends Ladies Pro Wrestling ou LLPW), Mayumi Ozaki et Dynamite Kansai, comme nombre de matchs de cette époque, celui ci est aujourd'hui une véritable référence, la même année Aja Kong terrasse enfin Bull Nakano pour devenir la nouvelle "WWWA World Champion". Le 2 Avril 1993, se tient AJW 'Dreamslam', un show encore aujourd'hui considéré comme l'un des meilleure de l'histoire (élue notamment show de l'année par le Wrestling Observer Newsletter en 1993), pour l'anecdote c'est le seul show durant lequel Dave Meltzer note plus d'un match cinq étoiles. L'idée de ce show était alors une première, il devait voir les catcheuses des différentes fédérations de "Joshi Puroresu" s'affronter (à savoir la AJW qui accueillait le show, la JWP, la LLPW, mais aussi la division féminine de la EMLL, fédération mexicaine aujourd'hui connu sous le nom de CMLL, et la division féminine de la FMW, première fédération de catch "Hardcore"). Le show voit aussi le point culminant de la rivalité entre Akira Hokuto et Shinobu Kandori, à savoir leur premier affrontement en un contre un. Akira Hokuto était alors la catcheuse la plus populaire de la AJW et Shinobu Kandori la fondatrice et "top star" de la LLPW, ce match est souvent cité comme le meilleure match de catch féminin de l'histoire, et ce peut importe le pays ou l'époque. AJW 'Dreamslam' est un véritable succès à tel point que le 11 Avril 1993 se tient une deuxième édition, qui inclus le match que Dave Meltzer a elu comme le match de l'année 1993, la revanche entre Manami Toyota/Toshiyo Yamada et Mayumi Ozaki/Dynamite Kansai, match qui voit la victoire des "WWWA World Tag Team Championship" par l'équipe de Mayumi Ozaki et Dynamite Kansai, qui representer la JWP Project, rivale de la AJW. Avec cette défaite un troisième match est organisé entre les deux équipes, le match se tient en fin d'année, lors de AJW 'St Battle Days', show qui contient également la revanche entre Akira Hokuto et Shinobu Kandori. Le rythme de la AJW à cette époque était très dure, les catcheuses était toujours régit par les règles énoncé plus haut, mais en plus si elles voulaient avoir la chance de briller il fallait qu'elles se surpassent, et qu'elles mettent leur corps et leur vie en danger, les catcheuses n'hésitaient pas à réaliser des prises qui ferait douter n'importe qui d'autres, tout en étant très "stiff" et violente. Près d'un an après leur victoire dans contre Mayumi Ozaki et Dynamite Kansai, Manami Toyota et Toshiyo Yamada perdent les titres par équipes au mains de l'équipe Double Inoue formé par la belle Takako Inoue et du monstre de talent qu'est Kyoko Inoue (elles n'ont aucun lien de parenté). Takako Inoue avait rapidement été "pusher" dans le "Midcard" grâce à sa beauté, elle n'en reste pas moins très talentueuse, alors que de son côté, Kyoko Inoue est l'une des premières rivales de Manami Toyota, elles avaient eu de très belle rencontre, surtout un match pour le "IWA World Women's Championship" lors de Wrestlemarinpiad IV (élu show de l'année 1992 par le Wrestling Observer Newsletter). Le 20 Novembre 1994, se tient AJW 'Big Egg Wrestling Universe' plus gros show de l'histoire de la "Joshi Puroresu", au gigantesque Tokyo Dome devant plus de 40 000 fans, le show présente une vingtaine de matchs, dure plus de dix heures, et a rapporté environ 4 millions de dollars, la qualité des matchs est toujours présent (notez l'excellent V*Top Tournament, particulièrement l'affrontement entre Aja Kong et Manami Toyota). Mais en plus, la AJW débute une "gimmick" inspiré d'un anime (sans doute inspiré par le succès qu'ont rencontré les "gimmicks" de Tiger Mask et de Jushin Liger à la NJPW), Blizzard Yuki, joué par la "Midcarder" Sakie Hasegawa, elle débute cette "gimmick" dans un match contre l'excellente Mariko Yoshida qui revenait d'une blessure qui l'avait éloigné des rings pendant deux ans, mais aussi la présence de la "WWF Women's Champion" Alundra Blayze (aussi connu sous le nom de Madusa) qui perd son titre contre Bull Nakano.

La première partie de l'année 1995, voit le retour du "WWWA World Championship" au premier plan, avec une rivalité entre Aja Kong et Manami Toyota, cette dernière réussit a capturer le titre et le défend dans un match contre Kyoko Inoue, élu match de l'année 1995, la même année a pourtant lieu le plus connu des affrontement entre la Holy Demon Army et Misawa et Kobashi, souvent cité comme le meilleur match par équipe de l'histoire. Le match entre Manami Toyota et Kyoko Inoue se termine en "Time Limit Draw", au bout d'une heure. Cette même année Manami Toyota est élue "Most Outstanding Wrestler" par le Wrestling Observer Newsletter, catégorie qui récompense le catcheur ayant donné le plus de bon match au cours de l'année, devenant la première (et seule) femme à être nommé dans cette catégorie. Kyoko Inoue doit attendre 1996, pour toucher la "Red Belt" (surnom donné au "WWWA World Championship" due à la couleur du cuir rouge, comme sur la photo ci contre porté par Aja Kong) des mains de sa rivale Manami Toyota. C'est l'année 1996 (voir 1997) qui clôture l'âge d'or de la "Joshi Puroresu", âge d'or qui peut être considéré comme la meilleure ère de l'histoire de la "Puroresu", car à la All Japan Women's Pro Wrestling, il y avait de nombreuses catcheuses sur qui les "bookers" comptaient pour porter les shows, les shows étaient souvent excellent du début jusqu'à la fin, si j'ai cité quelques catcheuses importantes, j'aurais pu vous parler de Yumiko Hotta, Kaoru Ito ou Debbie Malenko, parler plus profondemment de Sakie Hasegawa, Mariko Yoshida ou Takako Inoue, ou encore évoquer les catcheuses d'autres fédérations qui se rendaient régulièrement à la AJW, comme Megumi Kudo, Mayumi Ozaki ou Cutie Suzuki.

Les années 2000, ou la chute de la "Joshi Puroresu"

Dès 1995, de nouvelle fédération de "Joshi Puroresu" se créer, la plupart décide de ne pas mettre en vigueur les règles de la AJW, surtout celle de la retraite, principale raison de la création de ces nouvelles fédérations, pour ne citer que les plus importantes, la GAEA Japan (fondée par Chigusa Nagayo en 1995), la JdStar (fondée par Jaguar Yokota en 1996), la ARSION (fondée par Aja Kong en 1997), ou la NEO (fondée par Kyoko Inoue en 1998) essaie de supplanter la AJW dans son rôle de fédération dominante. Chaque fédération prossède ses propres stars, la plupart du temps des anciennes gloires de la AJW, tout en proposant des jeunes catcheuses (par exemple Meiko Satomura à la GAEA, ou Ayako Hamada à la ARSION), il faut rajouter à toutes ses fédérations la présence de la JWP Project et de la LLPW, pour rapidement ce rendre compte du problème, il y a trop de fédérations qui bien souvent, et contrairement aux années 1990, refusent de travailler ensemble.

Dès 1996, les frères Matsunaga prennent de mauvaise décisions, ce qui a pour conséquence l'éloignement des fans de la "Joshi Puroresu", et ce malgré le nombre de fédérations différentes. A cette époque la AJW commence à changer ses anciennes gloires, la nouvelle génération est guidé par Momoe Nakanishi. Momoe Nakanishi avait fait ses preuves et surpris tout le monde, fan et "booker" lors d'un match par équipes, elle était censé remplaçer Tomoko Watanabe pour faire équipe avec Kumiko Maekawa. Tomoko Watanabe et Kumiko Maekawa étaient entrée dans une rivalité contre les "WWWA World Tag Team Champion", Etsuko Mita et Mima Shimoda, la rivalité étaient très violente, que ce soit dans des matchs en cage, ou dans des "2/3 Falls" (lorsqu'il n'y avait pas de stipulations spéciales, ces titres par équipes étaient toujours défendu dans des "2/3 Falls") les quatre femmes utilisaient tous ce qu'elles pouvaient pour infliger une douleur à leurs adversaire (Mima Shimoda et Etsuko Mita sont de plus connu pour leur "brawl" d'une rare violence). C'est dans ce climat de tension que se retrouve la jeune, inexpérimentée et petite Momoe Nakanishi (elle avait débuté sa carrière à l'âge de seize ans en 1996, et ne mesurait que 1M57). Mais sa prestation est jugé tellement bonne, que malgré sa défaite elle reçois un "push" en solo, mais également en équipe avec sa partenaire d'entraînement et meilleure amie, Nanae Takahashi. A l'aube des années 2000, la AJW n'est plus la fédération dominante du Japon, elle n'est même plus la fédération dominante de "Joshi Puroresu", rattrapé par la GAEA Japan dès 2000, et ce pour plusieurs raison : la GAEA avait un partenariat avec la WCW, possédait un "roster" solide composé des anciennes gloires de la AJW comme Akira Hokuto, Aja Kong, Toshiyo Yamada ou encore Manami Toyota, ainsi que des stars en devenir comme Meiko Satomura ou Toshie Uematsu, mais surtout proposer la réunification des Crush Gals, Chigusa Nagayo et Lioness Asuka reforme l'équipe la plus populaire de la "Joshi Puroresu" après plus de onze ans de séparation, comme on peut s'y attendre les "ratings" de la GAEA décolle. Pour contrer la popularité de la GAEA, la AJW tente de créer un groupe d'Idol, comme elle avait su le faire avec The Beauty Pairs ou les Crush Gals. Le groupe est nommé Kiss no Sekai (le monde des bisoux), est rassemble Momoe Nakanishi, Nanae Takahashi, Miho Wakizawa et Kayo Noumi. Le groupe deviendra populaire, mais pas autant que leur prédécesseur, Takashi Matsunaga, l'homme derrière la AJW depuis le début n'était pas le créateur de l'équipe, à cause de problème de santé qui l'éloigne de la AJW (dont il décèdera en 2009), c'est son frère cadet, Kunimatsu Matsunaga qui est à la tête de la AJW, et ce dernier n'est pas aussi bon promoteur que son frère. Le dernier coup dure pour la AJW, est le départ de sa dernière star Momoe Nakanishi, qui décide de devenir "Freelancer", en seulement sept ans à la AJW, son talent sur le ring, et son style de catch "High Fly" inédit dans le catch féminin lui auront permis de remporter tout les titres de la fédération (Momoe Nakanishi prend sa retraite en 2005, à cause d'une blessure à la nuque, après avoir été remplie de succès en tant que "Freelancer"). Après le départ de Momoe Nakanishi, la AJW tente de renouer avec son succès en jouant ses dernières cartes, Nanae Takahashi l'ancienne partenaire de Momoe Nakanishi, Ayako Hamada ancienne star de la ARSION, Amazing Kong, une américaine au physique impressionant, Kumiko Maekawa, l'ancienne rivale de Momoe Nakanishi. la AJW permet même à des anciennes catcheuses de revenir, comme Aja Kong ou Lioness Asuka (qui était toute les deux des "Freelancers"), faisant l'impasse sur l'une de ses premières règles. Mais rien ne sera suffisant, la AJW avait déjà un pied dans la tombe, finalement elle ferme en Avril 2005. Après sa fermeture Kunimatsu Matsunaga se suicide en se jettant du septième étage d'un building. À la même période de nombreuses autres fédérations de "Joshi Puroresu" ferment tel que la GAEA et la JDStar, respectivement en 2005 et en 2007. Mais la "Joshi Puroresu" se reconstruit au travers de nouvelles fédérations (excepté la LLPW et la JWP Project, aujourd'hui JWP Joshi Puroresu qui survivent encore), qui pour certaines s'inspirent directement du modèle de la AJW, c'était le cas de l'éphémère New All Japan Women's Pro Wrestling, et aujourd'hui c'est notamment le cas de la STARDOM, une des plus importantes fédérations de "Joshi Puroresu" qui utilise par ailleurs le même code couleur pour les titres que la AJW (la "Red Belt" etc.).

En 37 ans d'existence, la AJW aura marqué le catch plus que beaucoup d'autres fédérations, elle a été "Mainstream" au Japon et les Crush Gals ou The Beauty Pairs, mais aussi les stars des années 1990 tel que Akira Hokuto sont encrées dans la pop culture japonaise au même titre que les stars de l'"Attitude Era" aux États-Unis, ou que les stars de la "Puroresu" que sont Mitsuharu Misawa, Jumbo Tsuruta, Antonio Inoki ou Satoru Sayama. Que ce soit en terme d'innovation, de popularité ou de qualité "in ring" la AJW peut être classé parmi les meilleures fédérations de l'histoire du catch japonais. Dans les années 80, elle était en avance sur son temps, proposant un catch plus proche de celui pratiqué aujourd'hui, dans les années 90 la qualité des shows étaient au dessus de tout, la AJW compte de nombreuses stars au travers de son histoire, et ce dès sa création, tout en visant un large public sur presque toute son existence. Takashi Matsunaga a transformé le catch féminin au Japon, quand il a créer la AJW le catch féminin était pratiqué dans les clubs de strip-tease, il en a fait quelques choses qui au sommet de sa gloire était plus populaire que la New Japan Pro Wrestling, et a permis au catcheuses japonaises d'être reconnu par tous comme l'égal des catcheurs masculin, en faisant suer sang et eau ses catcheuses. Sans la AJW la "Joshi Puroresu" ne serait pas ce qu'elle est aujourd'hui, et les fédérations tel que la SHIMMER aux États-Unis, n'aurait sans doute pas vu le jour.

Catch Puroresu Catch Féminin

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