WWE

La Review Press #2 : La sélection mensuelle d'articles catch à lire

The elite christmasA lot can happen in a month ... Des événements historiques inattendus de NJPW Power Struggle 2017, à l'annulation inespérée de Brock Lesnar vs. Jinder Mahal (transformé en un "dream match" Lesnar vs. AJ Styles qui l'était encore plus !), en passant par le renouvellement ric-rac pour une saison 4 de Lucha Underground et un lancement de Cultaholic entaché par le scandale Adam Blampied, ce dernier mois ne manquait pas de sujets de discussion !

Néanmoins, toujours dans un soucis d'offrir un regard alternatif sur le catch dans tous les sens du terme, cette nouvelle Review Press de The Alt reviendra sur tout le reste (et plus encore !). De l'image honteuse de l'Ultimate Warrior masquée par la WWE, la merveilleuse histoire humaine et sportive du rescapé Joe Doering ou encore l'exclusivité non seulement française mais mondiale de nos amis des DeezPodcasts, attendez vous à découvrir de nouvelles facettes du monde du catch avant d'aller critiquer ou adorer les Survivor Series 2017 !

Avant tout, petit tour des réclams' : n'hésitez pas à faire connaître The Alt et à faire tourner cette Review Press au plus de fan de catch possible (la précédente édition est à lire ici). Abonnez-vous au Bulletin Indy sur Facebook (pour pleurer, comme moi, devant la cérémonie d'adieu à la Dragon Gate de Ricochet) ou à mon compte Twitter pour d'autres conseils de lecture. Si ce n'est déjà fait, lisez les derniers articles de nos chroniqueurs : le Top du Sniper sur des "babyfaces" qui feraient mieux d'être "heels" et, pour ceux qui aiment le catch par équipe, la dernière sélection mensuelle des matches à voir.

... Et en attendant la prochaine Review Press, have a TOO SWEET christmas !

 

WWE

-- L'envers du décor : c'est le mystère de la fabrication, la réalité entre les lignes de cette fiction "réaliste" qu'est le catch et les aléas de la vie quotidienne de ces hommes et femmes qui la composent, qui intriguent aujourd'hui au plus haut point les fans de catch. F4WOnline le réalise dans sa critique du récent documentaire sur 'Nature Boy' Ric Flair, de la série 30 For 30 d'ESPN.

Il ne reste plus qu'au WWE Network d'en reprendre les principes (à l'instar de ce qu'il essaye de faire avec WWE 24) pour enfin reformuler son produit catch à la hauteur des attentes modernes !

 

-- En parlant de potentiel mal exploité, Sports Illustrated s'est intéressé au cas de l'ex-Hornswoggle et du cas des personnes de petite taille dans le merveilleux monde du catch, en particulier de la WWE. Cela ne choquera sans doute personne de savoir qu'elles sont considérées comme une blague parce qu'un certain Vince McMahon n'arrête pas d'en rire.

 

-- Toujours concernant le mauvais traitement multi-dimensionnel de la WWE, Rolling Stone a très bien décortiqué tous les défauts de l'énième rivalité rushée entre les rosters de RAW et SmackDown Live!. Ou comment complètement se foutre des fondamenteux de narration les plus basiques.

 

-- La compagnie de Stamford n'est malheureusement pas qu'un fournisseur de "divertissement sportif", elle aussi une entreprise à la politique médiatique sans concession. Dans un article salué par Dave Meltzer, qui aura su en réveiller plus d'un, Vice Sports dénonce à quel point la WWE est hypocrite dans son utilisation médiatique de l'héritage de l'Ultimate Warrior, probablement l'une des personnes les plus détestables et détestées du milieu du catch.

 

-- Pour finir sur une note positive (que l'on ne m'accuse pas de manquer d'objectivité), il faut reconnaître que parfois la WWE semble bien se rappeler comment raconter une histoire avec efficacité. C'est exactement ce que démontre Tim Kail du Work of Wrestling dans sa critique sélective du RAW pré-Survivor Series 2017, en s'intéressant plus particulièrement au segment entre Jason Jordan, Kurt Angle, Stephanie McMahon et Triple H.

 

Japon

-- Comme évoqué plus haut, le dernier "super-show" de la New-Japan avant Wrestle Kingdom 12 a réussi à produire un buzz rarement égalé par un autre événément de même envergure cette année. Parmi les grands matches et les surprises retenues, le retour "repackagé" de l'ancien "young lion" Jay White n'a pas fait l'unanimité. L'homme (ou plutôt la mèche) derrière l'identité mystère de Switchblade a été positionné directement face au champion Inter-Continental IWGP, Hiroshi Tanahashi, dans les toute-dernières minutes du show, lançant ainsi la promotion de leur match prévu pour le 4 janvier 2018.

"Trop risqué", "trop rapide", "opportunité non-méritée" : beaucoup (et pour être honnête, moi y compris) estiment que, ce faisant, Gedo & Jado gâchent l'Hiroshi Tanahashi des Dome Shows. Cependant, tout comme Larry Csonka le relève sur 411Mania en réaction de ces inquiétudes, eux au moins sont prêts à user des grands moyens pour créer une star.

 

https://i.redditmedia.com/Txa-I0gBKcs-Hk7aKZV7aGpRWvPawnb_yin1g7bdfrQ.jpg?w=400&s=fa1b12af39f0d0f36957e5f6814847bb -- Silas Young, "le dernier vrai homme" de la Ring of Honor, n'est pas le seul à se réclamer de Stan Hansen. L'imposant Joe Doering en a fait sa marque fabrique, avec bien plus de succès du côté de l'All-Japan Pro-Wrestling. Malheureusement, cette réussite a failli rester à jamais inachevée lorsqu'en février 2016, on lui trouva une tumeur au cerveau. Taureau plein de vie sur le ring, Doering n'est pas du genre à abandonner : son t-shirt "#FuckCancer" (ci-contre) en est la preuve.

 

Tumeur retirée, il est récémment revenu entre les cordes et a même décroché un nouveau titre de champion Triple Crown.  L'un des auteurs de F4WOnline détaille ce retour inespéré et plein d'ondes (et de LARIATOOO !!!) positives.

 

-- Enfin, avant de regagner le reste du monde, n'hésitez pas à jeter un oeil au dernier Portrait Indy de Florian de Catch Au Quotidien (ex-KermitSplash sur The Alt) consacré au légendaire Mitsuharu Misawa. A lire pour tous les nouveaux fans de Puroresu !

 

Ailleurs

-- Pendant que la NJPW s'affirme davantage sur tous les plans (accès facilité de Wrestle Kingdom 12 aux fans occidentaux, buzz sur le dos de la WWE, nouvelle diffusion massive en Inde, etc), l'ancienne alternative principale à la compagnie de Stamford s'enfonce à nouveau dans la boue dans laquelle elle patoge depuis des années. Comme le remarque Larry Csonka en plusieurs points, la TNA/GFW/Impact Wrestling a produit un Bound For Glory 2017 globalement décevant à tous les niveaux.

Et les nombreux départs qui suivirent, ainsi que l'absence totale de réponse de la New-Japan en vue d'une collaboration salvatrice, n'arrangeront rien. Et si vous n'êtes toujours pas convaincu, il vous suffit de lire l'excellente analyse des Cahiers du Catch.

 

-- Le mouvement international, connu en France sous le #BalanceTonPorc, touche tous les milieux et toutes les industries. Du cinéma avec le producteur Harvey Weinstein, aux séries avec Kevin Spacey, en passant par le catch avec l'ex-star de What Culture et cerveau créatif de la WCPW, Adam Blampied.  Au centre du lancement de Cultaholic, il a dû quitter le média avant même son démarrage effectif. Au sein d'un article assez complet, le Pro Wrestling Sheet résume l'affaire, déclarations de Blampied à l'appui.

 

-- Le WWE Shop n'est plus le seul géant du merchandising catch. Pro Wrestling Tees est, depuis quelques années, son concurrent le plus direct. Un empire permis par le "summer of Punk" en 2011, maintenu par les qualités marketings aigues des Young Bucks, et magnifiquement bien exploré par Sports Illustrated.

 

-- Avant de s'éloigner de l'actualité web et en particulier de Twitter, l'excellent Tim Kail pose la question de la légitimité des critiques et des débats, répondant simplement qu'une seule chose mérite d'être discutée - la qualité. D'après lui (à travers l'article en question et un podcast complémentaire), seule cette discussion de la qualité peut permettre l'ouverture de la communauté catch à de nouveaux membres, et faire admettre que le catch est bel et bien un art. 

 

Les podcasts du mois

-- Après une bonne tranche de rigolade à l'écoute du dernier épisode du célèbre Attitude Era Podcast, courrez découvrir le nouveau podcast du fondateur de la Chikara, Mike Quackenbush. A la base destiné aux catcheurs indépendants souhaitant améliorés leurs compétences narratives, le bien nommé Kayfabe 2.0 est un vivier de compréhension sur l'art de faire un match de catch, un personnage de catch et une rivalité. 

 

-- Plus particulièrement, pour tous fans de la New-Japan excités par le futur de la compagnie, je vous invite chaleureusement à écouter l'interview exclusive du représentant européen de Bushiroad (entreprise propriétaire de la NJPW), effectuée par nos amis de DeezPodcasts !

 

Les vidéos du mois

-- Avant d'achever cette sélection mensuelle, vous retrouverez les derniers mini-documentaires de Kenny Johnson sur Matt Riddle et Keith Lee ainsi que deux vidéos très travaillées sur Tetsuya Naito et le "booking" de la New-Japan dans la section "Daily Catch" de The Alt.

 

-- Suite à son rachat raté de la TNA, Billy Corgan (accompagné par Dave Lagana, l'ex-head writer de la compagnie de Nashville) s'est retrouvé propriétaire majoritaire de cette bonne vieille National Wrestling Alliance. Fan de catch "old-school", le leader des Smashing Pumpkins compte la remettre au goût du jour suivant un plan de plusieurs années. Cette quête presque impossible a commencé avec l'appréciable web-série Ten Pounds of Gold, s'intéressant à l'actuel champion du monde poids-lourd, Tim Storm - un professeur d'Histoire de 53 ans.

What I Liked This Month : Les Matches du Mois - édition Octobre 2017

Ce mois d'octobre était décidemment placé sous le signe de la cohésion. La cohésion en équipe, grâce à une « feud » de qualité côté WWE et un grand tournoi pour la wXw. Mais aussi une cohésion en terme de rivalités solos, avec des oppositions in-ring superbes offertes par la NJPW et la NOAH.

 

The New Day (Big E & Xavier Woods) (w/Kofi Kingston) © vs The Usos (Jimmy & Jey Uso) - Smackdown Tag Team Championship Hell In A Cell Match

(WWE Hell In A Cell 2017 - 08/10/17 - Detroit, Michigan)

Jimmy & Jey strike with the Double Uce!Ce « feud ender » entre ses deux grandes équipes de Smackdown Live fut un pur règlement de compte. Pas d'autre moyen pour qualifier cette quatrième rencontre. Un chapitre final (pour le moment) pour cette excellente rivalité, finalement remporté par les Usos.

Je ne suis généralement pas fan des changements de titres répétés, mais dans le cas de cette rivalité, c'était aussi bien réalisé que justifié. Sans oublier la victoire finale de Jimmy & Jey, ce « booking » a montré que les deux équipes étaient du même calibre, qu'aucune n'arrivait vraiment à prendre le dessus sur l'autre.

Et quel match pour le démontrer et en terminer ! Les Usos et The New Day se sont servis de la cage à très bon escient – c'est-à-dire, surtout dangereusement. Je pense notamment à un Suicide Dive très risqué, de Jimmy exécuté sur Big E alors qu'il était sur les épaules de Jey, laissant peu d'espace à l'atterrissage vu que la cage était derrière son dos ... Et comment rester impassible devant ces véritables scènes de tortures avec Xavier Woods, accroché au poteau, pour se faire matraquer à coups de Kendo Stick !

L'innovation était même de rigueur dans ce match. Par exemple, Xavier Woods faisant prisonnier Jey Uso avec des Kendo Sticks fixés dans le coin de la cage : du jamais vu.

En résumé, toute cette folie, innovation et violence en ont fait sans doute l'un des meilleurs Hell in a Cell matches de ces dernières années.

 

KUSHIDA © vs Will Ospreay - IWGP Junior Heavyweight Championship Match

(NJPW King Of Pro Wrestling 2017 - 09/10/17 - Tokyo, Japon)

Résultat de recherche d'images pour "kushida vs will ospreay njpw king of pro wrestling"Par quatre fois, ces deux hommes s'étaient affrontés : deux fois l'an dernier pour ce titre, et deux fois cette année en finale de grands tournois (à savoir, le Best of Super Juniors et la WCPW Pro-Wrestling World Cup). Et à chaque fois, KUSHIDA est ressorti vainqueur du combat.

Mais cette fois, pour leur cinquième rencontre, je me suis dit : « C'est la bonne pour Ospreay ! ». Ainsi, comme une prémonition, l'Anglais a finalement vaincu son plus grand rival dans un match d'une grande qualité – remportant par la même occasion son premier titre de champion Junior à la NJPW, après plus d'un an et demi de séjour. Une victoire amplement méritée, comme en a témoigné la réaction du public nippon.

Et ce ne fut pas tâche facile pour l'ancien ROH TV Champion, tant il aura eu à anticiper la grande majorité des attaques de son adversaire. Parmi les contres notables : son Back To The Future de la deuxième corde contré en Ace Cutter. Une manœuvre toute aussi spectaculaire et technique que le contre de KUSHIDA, attrapant Will dans un Armbar en réponse à son Sasuke Special à l'extérieur du ring. Une première !

Selon moi, cet autre « blow-off match » était pour sûr l'un de leurs meilleurs combats – probablement juste derrière leur affrontement en finale du BOSJ Tournament.

 

The Briscoes (Jay & Mark Briscoe) vs Ringkampf (WALTER & Timothy Thatcher) - wXw World Tag Team League Block B Match

(wXw World Tag Team League - Day 1 - 06/10/17 - Oberhaussen, Allemagne)

La wXw World Tag Team League est connu comme étant le plus grand tournoi de catch par équipe en Europe. Et ce Main-Event, au premier jour de compétition, a définitivement su être à la hauteur des attentes.

D'un côté, les pionniers du catch par équipe du circuit indépendant américain, par 8 fois champions par équipe de la ROH, les frères Briscoe ; et de l'autre, les brutaux techniciens de Ringkampf, le champion Atlas de la PROGRESS, WALTER, et l'ex-champion de l'EVOLVE, Timothy Thatcher. Un clash de poids-lourds de « indy wrestling » occidental !

Aucune des deux équipes n'a d'ailleurs eu un réel avantage dans ce match, chacune se rendant coup pour coup jusqu'à la victoire (par soumission s'il-vous-plaît) d'une faction en pleine expansion à l'international. 

 

 Kenoh vs Katsuhiko Nakajima - Global League Block B Match

(NOAH Global League - Day 1 - 14/10/17 - Tokyo, Japon)

L’image contient peut-être : 2 personnes, texteCes deux adeptes du « kick wrestling » nous ont offert un combat des plus « stiffs » ! Et ce, dès le début de la rencontre, chacun s'administrant respectivement une Dragon Suplex et une German Suplex à l'extérieur !

Sans oublier, un peu plus tard dans le match, un féroce échange de "Kicks" tous douloureux, et plus bruyant les uns après les autres… Un parfait exemple de « stiff-fest » !

Surtout, au-delà de l'aspect purement in-ring, Kenoh a enfin eu l'occasion de tenir tête à un catcheur du calibre de Nakajima, l'ancien GHC Heavyweight Champion. Il a ainsi montré qu'il avait sa place au sein d'une division poids-lourd qu'il vient d'intégrer.cette année. Prouvant encore une fois qu'il était le catcheur le plus Badass de la NOAH dans ce match

 

Ringkampf (Timothy Thatcher & WALTER) vs Massive Product (Jurn Simmons & David Starr) - wXw World Tag Team Championship & World Tag League 2017 Final Match

(wXw World Tag Team League - Day 3 - 08/10/17 - Oberhaussen, Allemagne)

Grâce à ses deux tournois annuels principaux, la wXw a vraiment réussi à faire de 2017, son année ! Preuve en est, avec ce match absolument à voir, provenant encore de la wXw World Tag League.

Une superbe finale à l'enjeu renforcé. En effet, pour avoir échoué durant la compétition, les champions, The Young Lions, durent renoncés à leur titre de champions par équipe afin qu'ils soient remis en jeu lors de la finale du tournoi.

Bien qu'opposant un duo assemblé en quelques jours, Massive Product, et une équipe bien plus expérimentée, Ringkampf, demi-finaliste l'an dernier, le match était finalement très bien construit. Malgré leur désavantage, David Starr & Jurn Simmons se sont tout de même bien battus, faisant craindre une défaite des impitoyables techniciens à plus d'un moment. Mais la technique, l'expérience et la brutalité de Ringkampf constituaient une combinaison trop imparable pour eux.

Après plusieurs séjours en Allemagne, il semble désormais que Timothy Thatcher se soit trouvé une seconde maison avec la wXw. Son émotion, après avoir gagné les titres, le prouve très bien. Les deux nouveaux champions dédiant, par ailleurs, cette victoire à le troisième pilier de Ringkampf, Axel Dieter Jr., qui est allé prêcher leur philosophie outre-Atlantique (cad. à la WWE, pour ceux qui auraient loupé l'info) : Die Matte Ist Heilig. Le ring est sacré !

 

Eddie Edwards © vs Naomichi Marufuji - GHC Heavyweight Championship Match

(NOAH The Great Voyage In Yokohama 2017 Vol.2 - 01/10/17 - Yokohama, Japon)

Dans le WILTM du mois d'août, je parlais de l'excellent Nakajima vs Edwards, évoquant à la fin la consécration de l'Américain au pays du Soleil levant. Hé bien, il n'aura suffit que de quelques minutes pour qu'il eut à se préparer à un challenge encore plus ardu : affronter nul autre que le légendaire Naomichi Marufuji, dernier vestige de la NOAH de la grande époque ! Pas une mince affaire pour le premier champion « gaijin » … mais rien de mieux pour faire démonstration de son talent.

Les deux se sont effectivement livrés une bataille monstrueuse, dégainant Tiger Driver, Top Rope Spanish Fly et même un terrifiant Suicide Dive d'Eddie sur Marufuji, alors chevauchant une barrière à l'extérieur ! Un vrai plaisir de retrouver l'Eddie Edwards des matches de haut niveau.

Le Top du Sniper : 5 gentils qui feraient mieux d'être méchants

Une dernière défense de titre pour Kazuchika Okada, un «  dream match  » entre les deux premiers leaders du Bullet Club, le «  come-back  » in-ring imprévu de Kurt Angle et 226 mauvais matchs sur 225 disputés par Enzo Amore plus tard, le Sniper revient reprendre du service ! 

Parfois trop fade, parfois «  has-been  » ou bien juste mauvais, il y a plusieurs façons d’être un «  mauvais gentil  » - autrement dit, un gentil n'attendant plus que de passer du côté obscur. Dans le viseur ce mois-ci, 5 stars du monde du catch actuel pour qui, il serait peut-être préférable de changer de bord dès l’an prochain … avant de disparaître du radar des fans de catch. Et 5 traitements «  fantasy booking  » par fléchettes tranquillisantes pour les sortir d'affaire !

 

Le Top du Sniper : 5 catcheurs qui seraient mieux ailleurs

 

Cible «  honorable  »  - Big Cass, just because  !

Parce qu'il est forcément trop bon pour être vrai, celui qui sait si bien botter le cul d'Enzo Amore … Et parce qu’il faut toujours commencer un Top 5 du Sniper avec humour  ! Maintenant, passons aux choses sérieuses.

 

Cible #5 - Apollo Crews, «  the one with the smile on his face  »  

https://pbs.twimg.com/media/CfS-JAoUkAAhBf7.jpg À moins d’avoir une haine sincère envers la bonne humeur, il est difficile de ne pas aimer ce bon vieux Apollo. Un «  worker  » d’exception, fan de Rick Ross, talent fidèle et un sourire «  ultra bright  ».

Où est le soucis alors me direz vous ? Et bien, le musclor de Titus World Wide n’a que son sourire comme gimmick. 

J’arrive, je souris, donc je suis «  face  ». Aujourd’hui, c’est la mort assuré pour des catcheurs aussi superficiels  : à moins d’avoir les dents blanches comme passion première, il est bien compliqué d’accrocher au produit Apollo Crews. Ainsi, un «  heel-turn  » pourrait peut-être enfin apporter de la consistance au pauvre ancien Uhaa Nation.

→ Fantasy Booking  : L'édition 2018 du Royal Rumble Match arrive à grand pas, et pour la seconde fois de l’histoire, il se déroulera avec 40 catcheurs – 20 de RAW et 20 de Smackdown Live ! C'est lors de ce show ouvrant une nouvelle «  Road To WrestleMania  » qu'Apollo Crews pourrait connaître son heure de gloire.

Dès le mois de décembre, Apollo Crews, Titus O’Neil et Akira Tozawa annoncent officiellement leurs participations au Royal Rumble Match avec un fait un peu particulier  : la vidéo d’un jeune super-fan de Tozawa (ça n’existait pas avant que vous lisiez ça, mais maintenant si) voulant absolument le voir faire une Rey Mysterio (auteur du record de 62 minutes, 5 ans et 33 secondes lors du Rumble 2006) et remporter le tout.

Cette vidéo avait jusque là fait le buzz sur les réseaux sociaux, et se voit donc même relayée par la WWE (ouais, des fois ils sont malins … dans notre imagination) !

La popularité de Tozawa augmente à chaque épisode de RAW et ses compères Crews et O’Neil ne cessent d’être derrière lui et à faire la promo de la future prestation du Japonais au Rumble Match 2018.

À une semaine du Rumble, à RAW, entre une promo pourrie de Bray Wyatt et un «  DUD  » d’Enzo Amore, Tozawa arrive sur le ring, visage fermé et concentré en annonçant que dimanche sera SON show. Il dit qu'il n’a pas vraiment eu sa chance à 205 Live et que la force apportée par son petit fan le rend plus fort que jamais. Crews & O’Neil arrivent sur le ring à la demande de Tozawa, puis ce dernier pointe le public et leur dit  : «Les gars, c’est pour eux qu’on fait ça, pour eux qu’on est là, alors honorons-les !  ».

Apollo Crews lui affirme néanmoins que dimanche, c'est lui qui gagnera et que tout ira bien pour Titus World Wide. Tozawa ne l’entend pas de cette oreille et lui répond « ton sourire et ta bonne humeur ne nous aideront pas dimanche, ta hargne et ta détermination si… j’espère pouvoir compter sur vous pour m'aider  !  »

Dimanche 28 Janvier 2018, Wells Fargo Center de Philadelphie. Le Royal Rumble Match débute  : Kane entre numéro 1 et Big Show en numéro 2.

Face à face inédit digne de Rock/Hogan ou Rock/Cena, la foule est en plein délire (#ironie). Puis entre le numéro 3, le thème de Tozawa retentit, il s'oppose aux deux géants et les élimine consécutivement ! Les minutes passent, toujours aucun signe de Crews, ni de Titus (bon, pour lui c’est peut-être mieux comme ça). Tozawa est sur le point d’atteindre une heure de combat, et est seulement à quelques minutes de réaliser son rêve ainsi que celui de son fan numéro #1 et peut-être même de toucher du doigt le Main Event de WrestleMania… Lorsqu'un homme tout de noir vêtu surgit de la foule et l'éjecte du ring !

À une minute de la gloire, Tozawa voit ses rêves s’enfuir. L’homme en noir au milieu du ring enlève sa cagoule et … vla pas qu’c’est l’Apollo !

Apollo Crews, le sourire plus large et brillant que jamais, lui lance «  alors, mon sourire tu le vois bien d’ici ?  ».

Nous apprendrons plus tard que Titus avait été attaqué en coulisse par Crews, avant d’aller éliminer Tozawa. Une longue «  feud  » s’en suit après coup, entre Akira Tozawa et Apollo Crews.

Nul doute qu’IRL (ou «  in real life  » pour les plus vieux d'entre vous, ou «  dans la vraie vie  » pour les plus franchouillards) cette rivalité ne servira qu’à animer les «  Kick Off Shows  » - avec entre autre un «  Titus O’Neil On A Pole Match  . Mais bien construit, ce «  heel-turn  » d’Apollo Crews pourrait enfin (re)lancer sa carrière WWE.

 

Cible #4 - Seth Rollins brûle de raviver sa méchanceté 

 Résultat de l'image pour Seth RollinsUn choix peut-être plus étonnant, mais bien plus évident étant donné que Seth Rollins fait très certainement des plans à long terme de WWE.

Comme Apollo Crews, Seth Rollins est un des tout-meilleurs catcheurs des États Unis. Tout premier NXT Champion de l’histoire, déjà deux fois champions du monde, une fois champion U.S, et actuel RAW Tag Team Champion… seulement, tout n’est pas si beau.

Si Seth Rollins est un excellent catcheur et un plutôt bon «  heel  », il est un «  babyface  » exécrable, à en faire pâlir Sheamus, et auteur d'un «  turn  » horrible en faire jalouser Kane. En plus d’un manque de charisme à en affoler le viseur du Sniper, le «  run  » de «  face  » de Seth Rollins a surtout été gâché par… Triple H.

Oui, ce Triple H qui a toujours mis en avant Seth Rollins à la télé. Que ce soit quand il est devenu NXT Champion, Mister Money In The Bank ou WWE Champion.

Comment pensez-vous que Rollins a t-il pu passer «  face  » ? En disant à Kevin Owens (alors devenu le nouvel élu de l’autorité) qu’il était un meilleur «  sbire  » que lui pour Hunter et Stephanie… ou en réalisant qu'il fallait mieux racheter ses péchés auprès des fans pour pas se faire huer dès son retour  ? Oui, en 2016 nous sommes tombés assez bas pour avoir un « face turn  » pareil dans le programme le plus important de Monday Night RAW.

Serait-ce une des envies créatives tordues de Triple H pour rester «  over  » et d’être un point central de la «  feud  » même quand il n’est pas là, afin de pouvoir revenir en héros et prendre un «  spot  » de choix à WrestleMania ?

«  Hmmm, noooon ….  » Et moi j’suis fan de Big Cass  ?!

Fantasy Booking  : Une fois la re-formation du Shield terminée et le Royal Rumble Match remporté par Roman Reigns, il faudra bien remettre sa tenue de mi-Power Ranger, mi-Catwoman et défendre les titres par équipe de RAW, avec un «  babyface  » encore plus indigeste que lui :  Dean Ambrose !

D’ailleurs, pourquoi Seth Rollins passerait «  heel  » après l’avoir déjà fait, et pas ce pauvre Dean Ambrose ? Après 3 jours de réflexions, ma réponse la plus aboutie possible est : Dean Ambrose, tout l’monde s’en fout.

Rollins & Ambrose étant une équipe «  basic WWE  », où l’on sait qu’il y aura trahison avant même la formation, il est évident que la séparation des deux doit avoir lieu avant WrestleMania afin d’arriver à un affrontement à la Nouvelle Orléans (et quelques segments gênants). Fast Lane est - selon moi - le bon moment (traduction  : c’est le bon moment).

À Fast Lane, Rollins et Ambrose se retrouvent face au Revival. Alors que tous les sites de news partent sur un «  heel turn  » de Dean Ambrose et un match entre les  deux membres du Shield à WrestleMania, lors de Fast Lane, c’est finalement Seth Rollins qui trahit à nouveau Dean Ambrose avec… un coup de chaise ! En plein match de championnat, laissant ainsi les titres par équipe de RAW au Revival.

Le lendemain, Seth Rollins débarque sous les huées, prend le micro et affirme : « comme tous les «  good guys  » de ce business, Dean, t’es vraiment trop con !  ».

S’en suivrait une rivalité plus intense, plus violente et plus poussée que leur première à l’été 2014. #BurnItDown

 

Cible #3 - Kazuchika Okada  : fatigué, agacé, énervé  !

The RainMaker ! Tout fan de catch doit regarder cette saison 2017 de Kazuchika Okada avec de l’amour, de la passion…. et un barreau de malade.

Quelle idée, me direz-vous, de rendre détestable le meilleur champion du monde de la planète catch, qui régale le public depuis 2012 et est peut-être l'un des meilleurs catcheurs de tous les temps et la plus grande réussite créative de Gedo ? Et bien pourtant, ça se tient.

La NJPW nous raconte une histoire avec Okada depuis le G1 Climax, simple et logique. En plus d’une blessure, Okada est en perte d’élan depuis le tournoi, et à de plus en plus de mal à gagner ses matches. Une défaite contre EVIL à la journée 14 (sa première défaite depuis plus d’un an) et une autre face à Kenny Omega lors de la journée 18. Depuis, le protégé de Gedo a dû défendre son titre difficilement lors de NJPW King Of Pro Wrestling. Un affrontement qui serait «  Match Of The Career  Candidat  » sur l’échelle d’Enzo Amore, mais très décevant sur l’échelle New Japan et Okada.

Pendant ce temps là, un certain «  Ingobernable  », Tetsuya Naito monte à une vitesse fulgurante. Au point qu’il est en train de recevoir toutes les faveurs du public Japonais. En plus d’avoir la pire coupe de cheveux de la promotion, il a été auteur notamment de deux excellents matches contre Hiroshi Tanahashi pour le titre Intercontinental, du peut-être meilleur match de la toute jeune carrière de Juice Robinson, et surtout, d'une finale en feu d’artifice avec sa victoire du G1 Climax 27. Et pour bien commencer 2018, il affrontera bien évidemment Kazuchika Okada à Wrestle Kingdom 12.

→ Fantasy Booking  : Le Main Event du plus gros show annuel de la New Japan Pro Wrestling est déjà connu, et quelle meilleure place pour le «  heel turn  » de Kazuchika Okada que ce Main Event face au mec dont il pensait s’être débarrassé à WK 8, qui est monté dans la popularité des fans avec une attitude plus que déplorable, et qui pourtant aujourd’hui devient le plus populaire des deux ?

Dans ce match où ces deux leaders de clan se disputent le titre le plus prestigieux de la planète catch aujourd’hui, la foule est désormais totalement acquise à la cause de Naito. Okada est en plein doute et petit à petit dans le match adopte des techniques proches de ce qu’il a pu faire contre Satoshi Kojima au G1 Climax cette année. Du «  trash talk  », des petits coups de bottes méprisants alors que son adversaire est au sol… Okada semble faire le chemin inverse de Naito, qui lui est au meilleur endroit pour sortir le meilleur match de sa carrière, là où aucun Main Event n’a été noté en dessous de 4,75 (la quasi perfection) par Dave Meltzer depuis 2014.

L'édition 2014, là où Naito voyait son rêve de faire le Main Event du show d’abord gâché par Tanahashi et Nakamura, voyait également son rêve de remporter le titre IWGP détruit par le RainMaker d’Okada. Cette année l’issue sera différente  : au bout d’un superbe «  double turn  », Naito devient le champion du peuple et Okada lui se lance alors dans un «  run  » de «  heel  » contre ce public qui l'a abandonné pour continuer au mieux sa - déjà - légendaire carrière.

 

Cible #2 - Trent Seven, le moustachu délaissé 

Résultat de l'image pour Trent Seven PROGRESSSi 2017 fut une grande année pour Kazuchika Okada, elle en aura aussi été une excellente pour un trio de catcheurs britanniques sur les circuits indépendants européen et américain.

D’un côté, nous avons le leader du trio British Strong-Style, Pete Dunne, une dégaine de collégien redoublant et vénère pour un rien, amateur de la mise à l’amende, en période post-acné, l’air légèrement alcoolisé sur les bords, un singlet qui le sert un peu trop à certains niveaux… mais il est l’actuel WWE UK Champion et surtout, un sacré catcheur !

Ensuite, Tyler Bate. La victime du collégien pas super content, en fait, c’est tout l’inverse de Pete Dunne. Musculature à en faire jalouser John Cena, abdos saillants, jambes de cycliste/bûcheron, tête de premier de la classe, la plus belle moustache du pays… mais aussi un sacré catcheur ! Tyler Bate forme le duo «  Moustache Mountain  », avec…

… Trent Seven, qui n’a ni la victoire au WWE UK Tournament, ni l’honneur d’être le premier WWE UK Champion, ni le match à NXT TakeOver, ni le championnat principal de PROGRESS Wrestling, ni les muscles, ni la jeunesse, ni Liv Morgan et surtout, ni les faveurs premières de Triple H (encore lui !) comme les a le jeune Tyler. En somme, Trent Seven a toutes les raisons de sérieusement jalouser ses acolytes et de leur en faire baver  !

Fantasy Booking  : Comment ? Il faut être un des officiels de la WWE ou s’être trompé de passion pour ne pas comprendre la frustration de Trent Seven et comment elle se déversera et comme tout cela finira.

Où ? NXT TakeOver  : New Orleans. Ce «  turn  » pourrait très bien voir le jour dans la promotion qui a fait révéler le talent de ce petit groupe à une bonne partie de leur «  fanbase  » aujourd’hui, mais le plus évident serait là où le plus de monde les suit, et là où le plus de monde les ont découvert, la WWE.

Pour cet événement, et avec des bases d’ores et déjà posées les semaines précédentes, Pete Dunne, Tyler Bate et Trent Seven affrontent The Undisputed Era dans un «  Winner Takes All  » avec les NXT Tag Team Championship et le NXT Championship du clan de Cole en jeu. Les épisodes de NXT avant le combat, Adam Cole, Fish et O’Reilly n’hésitent pas à mettre le doute dans la tête de Trent Seven en lui affirmant qu’il est dépassé, et qu’en comparaison de ses deux co-équipiers, il n’est qu’un fossile qui n’a plus la gueule, ni le physique pour être à leur niveau (oh, c’est un peu vrai non ?).

À TakeOver  : New Orleans, Bate et Dunne dominent le match mais perdent sur un Small Package d’O’Reilly sur Trent Seven. Les trois britanniques se tiennent debout sur le ring, quand tout à coup Pete Dunne fait face à Tyler Bate, puis s'efface pour laisser place à une Seven Stars Lariat de Seven, sur Bate, qui restera dans les mémoires. Un passage à tabac s’en suivra et clôturera ce grand show, et cette grande amitié.

 

Cible #1 – KUSHIDA, le «  Division Splitter  »

Résultat de l'image pour kushida nouveau japonSi il y a un «  heel turn  » qui pourrait attirer ma curiosité aujourd’hui, ce serait celui de KUSHIDA.

Pour moi, KUSHIDA est le meilleur poids-moyen, et peut-être le meilleur «  babyface  » actuel. Mais après s’être fait «  squashé  » à NJPW Sakura Genesis, après avoir perdu son titre ROH TV Championship aux mains de Kenny King, et surtout, son IWGP Jr Heavweight Title au profit de Will Ospreay, la frustration ne pourrait-elle pas monter à la tête du membre des Taguchi Japan ?

Parce que son style de randonneur, son gimmick de Marty McFly et sa montre dessinée sur le poignet («  sorry, I'm breaking the Fourth Wall ...  »), on pourrait se dire que KUSHIDA est un petit gars cool, qui compte mener sa carrière en dehors des manipulations politiques, tel un Bryan Danielson ou AJ Styles… Seulement, ça ne serait pas marrant, donc disons que non, il n’est pas vraiment gentil.

KUSHIDA a l’air gentil, c’est une chose. Mais, l’est-il vraiment ? Je ferais le parallèle avec le récent «  heel turn  » de Sami Zayn, KUSHIDA pourrait être un «  heel  » génial en changeant son attitude progressivement. Et surtout, sans doute cela lui permettrait enfin de sortir de cette division Junior et de réaliser son rêve  : celui d'affronter les poids-lourds  !

Fantasy Booking  : Alors hors de la course au titre, KUSHIDA voit Marty Scurll avoir sa chance au titre nouvellement acquis par «  Willu Oseupreay  ». Doit-il attendre son tour, en se contentant de matches par équipe, en compagnie d'un boulet de «  young lion  » ?

Ou peut-être, former une équipe avec Ryusuke Taguchi pour «  remplacer  » Ricochet en partance pour la WWE ? N’est pas Liger qui veut, et avec le temps KUSHIDA risque de fortement s’essouffler chez les Juniors. Alors il doit changer d’attitude, de division…. et de clan.

Entre son infatigable «  Ace  » Hiroshi Tanahashi, et Juice Robinson auteur d’un (très) prometteur G1 Climax et qui devrait prendre de plus en plus de place, il risquerait de ne pas-y en avoir suffisamment au sein des Taguchi Japan pour garer la Delorean de KUSHIDA. Dans ma dernière chronique, j’imaginais un Suzuki Gun sous le commandement de Tommy End, et c'est précisément à ce groupe auquel je pense pour KUSHIDA. Il pourrait être un excellent ajout à ce clan qui ne compte presque plus que sur Zack Sabre Jr pour leur donner un petit peu d’attractivité (c’est dire dans quelle merde ils sont  !). Suzuki Gun pourrait au mieux se relancer avec une telle arrivée, et la division poids lourd verrait arriver un petit nouveau…plutôt prometteur.

Ce «  heel turn  » pourrait se faire à tout moment. Par exemple, en imaginant un «  double turn  » à WK 12 entre Okada et Naito, celui de KUSHIDA pourrait très bien se faire le lendemain, pour New Year Dash (soit, un an après le retour du Suzuki Gun).

Un «  turn  » où KUSHIDA pourrait prendre le micro après un match, dire qu’il en a marre d’être au second plan alors qu’il est - selon lui - le meilleur membre du clan et la future vraie star de la promotion. S’en suivrait l’arrivée du Suzuki Gun qui passerait à tabac l’intégralité de Taguchi Japan, et lui proposerait de les rejoindre.

De là, des affiches comme KUSHIDA vs Juice Robinson, KUSHIDA vs Tetsuya Naito ou une redite de WK 10 entre KUSHIDA et Omega seraient fortement envisageables pour l’année 2018 et son G1 Climax. Pour WK 13, KUSHIDA pourrait même tenter de mettre fin à la carrière du légendaire «  Tanahashi Hiroshi  ».

 

Le Sniper reviendra avec de nouvelles cibles … Attention, un catcheur que vous aimez pourrait être la prochaine victime !

 

La Review Press #1 : La sélection mensuelle d'articles catch à lire

https://cdn-s3.si.com/s3fs-public/2017/10/18/bullet-club.jpg "Share, like and subscribe", la vraie trinité de l'Internet 2.0. Depuis mes débuts dans la rédaction web amateur, j'ai toujours été animé par la première de ces trois "lois" : le partage, non des informations ou des données, mais d'une certaine passion. C'est ma passion pour le catch qui m'a lancé dans l'aventure écrite qui me caractérise. D'abord avec Catch Au Quotidien, puis par le journalisme scientifique et ce présent site web et bientôt, qui sait, l'écriture de livres à proprement parler. J'ai toujours voulu partager mes idées, mes connaissances et en recevoir de nouvelles en échange.

Mais n'ayant plus le temps que j'avais auparavant à consacrer à la rédaction régulière d'articles sur le catch dans toutes ses dimensions, je me vois contraint de ne plus autant partager avec vous que je le voudrais encore. Ainsi m'est venu l'idée de partager par l'intermédiaire d'une revue de presse (comme peut le faire par exemple Pierre Barthélémy, le "Passeur de sciences" de Le Monde) qui reflèterait mon regard sur l'actualité catch - lequel se veut bien sûr, alternatif.

Grâce à cette nouvelle chronique mensuelle, Review Press, je vous partagerais les articles qui, selon moi, méritent d'être lus pour leur pertinence et leur profondeur - qu'ils proviennent de sites anglophones comme Voices of Wrestling ou Figure-4 Wrestling Online ; ou de sites francophones comme VoxCatch ou CAQ. Chacun est accompagné d'un bref commentaire, décrivant son contenu et son intérêt. Certains auront pu être partagé, entre deux revues de presse, sur mon compte Twitter ou la page Facebook de The Alt.

En vous partageant ainsi mes lectures, je garde le même objectif : enrichir votre culture catch et vous en proposer différentes visions pour étayer votre esprit critique. En somme, pour tenter ensemble de devenir de meilleurs fans de catch. 

WWE

-- D'une parodie d'invasion de la WCW par la D-X en 1998 made in Bullet Club, au licenciement de Jimmy Jacobs et lancement de poursuites judiciaires contre les Young Bucks par la WWE, en passant par les altercations entre Roman Reigns et Cody Rhodes, il y a en effet de quoi faire jaquer la planète catch.

Sur Voices of Wrestling, on vente les stratégies marketing "contre-culturelles" de The Elite (Kenny Omega & Friends), tout en soulevant son pouvoir grandissant face à une WWE de moins en moins perçue comme la terre promise.

Tandis que sur VoxCatch, sont analysées les réelles raisons de ce mouvement anti-WWE portée par The Elite, et ses possibles effets négatifs sur sa scène principale "par défaut", la Ring of Honor. (En écho involontaire à mon "Pourquoi la ROH va dans le mur" sur CAQ de l'an dernier ?)

(PS : A lire aussi, sur PopCulture, un bon article abordant la rivalité de "cibles" entre la WWE et The Elite)

 

-- Du côté de la WWE, en pleine épidémie de méningite, les choses ne s'arrangent pas forcément créativement. En dehors de quelques "storylines" prometteuses comme la récente réunion de Kevin Owens et Sami Zayn, les décisions précaires et absurdes s'enchaînent. C'est ce que soulève le très incisif mais souvent juste Justin Ballard d'Enuffa dans son dernier billet d'humeur, où il revient sur le "booking" de WWE TLC 2017 et la promesse peu attirante d'un Brock Lesnar vs. Jinder Mahal.

 

-- Enfin, sur Catch Au Quotidien, un nouveau chroniqueur (bien aidé, paraît-il, d'un ancien rédacteur de The Alt ...) s'est essayé à la lourde tâche d'expliquer le contexte politico-économique caractérisant actuellement la compagnie de Stamford. Quoique très superficiel paradoxalement, cet article peut servir de démarrage à ceux qui voudraient commencer à comprendre la partie "business" des activités de la WWE. (Pour la partie créative, c'est par ici)

En complément, pour connaître plus précisément la situation, n'hésitez pas à explorer l'analyse éco' du PWInsider datant de janvier dernier ... ou à écouter le célèbre Dave Meltzer en discuter récémment.

Japon

-- Entre le départ de Ricochet et la répitition d'un même match par équipe sur 4 shows d'affilée, les divisions par équipe de la New-Japan Pro-Wrestling ne semblent pas en bonne disposition actuellement. Pour la division Tag poids-lourd, on peut dire que cela fait longtemps. L'un des rédacteurs de F4WOnline (le site web de Dave Meltzer) s'interroge très justement - soulevant le fait que Gedo, le "booker" en chef de la NJPW, est un ancien "tag team wrestler".

 

-- Comme le remarquait justement Heisenbergbad dans sa dernière chronique, la Wrestle-1 de Keiji Mutoh n'est plus ce qu'elle était : et c'est tant mieux ! D'une manière plus approfondie, F4WOnline nous renseigne sur les raisons d'une telle remontée.

 

-- Toujours sur F4WOnline, il est montré comment certains catcheurs quarantenaires, à savoir Masato Tanaka, peuvent encore surprendre et perdurer sur le circuit japonais.

Ailleurs

-- La saison 3 de Lucha Underground s'est terminée en beauté avec une Ultima Lucha Tres en quatre parties comptant parmi les meilleurs matches de la série.  Larry Csonka, le monsieur catch de 411Mania, vous en propose un pertinent classement et en profite pour faire ses probables adieux à l'une des émissions que le catch pleura bientôt de quitter.

 

-- Mike Johnson de PWInsider est de la trempe de Dave Meltzer. Il le prouve une fois de plus avec une analyse journalistique des plus approfondies sur l'affaire toujours en cours opposant FloSlam, le service de streaming catch de FloSports, et le World Wrestling Network (la compagnie derrière l'EVOLVE, FIP, Shine, etc) de Gabe Sapolsky, accusé de mensonge.

Pour un peu plus de contexte, lisez l'article d'un des podcasteurs de l'Everything Evolves Podcast (très bon podcast de Voices of Wrestling, consacré à l'EVOLVE) et écoutez ce dernier !

 

-- Pour finir, comment ne pas vous faire ma première revue de presse sans évoquer l'une de mes plus grandes inspirations. Lu et approuvé par Mick Foley, invité par Stone Cold dans son Steve Austin Show, le scénariste indépendant Tim Kail est l'une des plus belles plumes que la communauté des fans de catch peut porter. Et quel meilleur exemple pour vous le prouver que son dernier texte intitulé "Suis-je un fan de catch ou un être humain ?" où il s'interroge sur sa propre passion pour le catch et sa dimension communautaire. Ou comment un "Too Sweet" dans les toilettes est à éviter !

La vidéo du mois

En plus de toutes les lectures partagées ci-dessus, je tenterais chaque mois de vous présenter la vidéo à voir ou le podcast à écouter ce mois-ci. Pour cette première Review Press, c'est l'intriguant (et drôle) trailer de la nouvelle chaîne YouTube Cultaholic qui doit, d'après moi, retenir votre attention. Montée en un temps éclair par les 5 anciens piliers de What Culture Pro-Wrestling (Adam Blampied, Adam Pacitti, King Ross, Jack & Sam), Cultaholic promet d'être une destination pop-culturelle, et surtout catchesque, pour toute une génération de fans de catch.

* MAJ : Vidéo supprimée après le départ d'Adam Blampied, suite à des accusations (légitimes et avouées) d'harcèlement. Pour en savoir plus, voir la vidéo ci-dessous *

What I Liked This Month : Les Matches du Mois - édition Août 2017

Le NJPW G1 Climax 27 terminé de la meilleure des manière, les autres promotions ont remis les bouchées doubles pour finir ce mois d'Août en beauté. Ce mois-ci, en-dehors de l'incunable New-Japan, ce sont démarquées la britannique WCPW, la nippone NOAH et … la WWE. 

Here's what I liked this month...

 

Kazuchika Okada vs. Kenny Omega - G1 Climax 27 A Block Final Match

(NJPW G1 Climax 27 - Day 18 - 12/08/17 - Tokyo, Japon)

Troisième chapitre de cette grande trilogie entre Omega et Okada : cette fois l'enjeu était différent, mais chacun voulait toujours prouver à l'autre qu'il était le meilleur.

Un magnifique match, comme on pouvait s'y attendre, mais différent des deux premiers. Ici, Kenny s'est concentré sur une blessure au niveau du dos et des trapèzes d'Okada, contractée après un match contre EVIL en ayant subi un Fireman's Carry Powerbomb sur un tas de chaises. A coup de Poison Frankensteiners (notamment un à l'extérieur qui a laissé 'The Ace' sur le carreau pendant un moment) et de Dragon Suplex à la vitesse de l'éclair comme Omega en a le secret, les deux hommes semblaient vouloir s’entre-tuer ! Ce dernier a même exécuté un monstrueux Uranage, qui rendrait fière l'ancienne légende de la NJPW, Hiroshi Hase ! En outre, c'était cool d'avoir revu le Croyt's Wrath – comme c'est souvent le cas, à l'occasion du G1 une ou deux fois par an lors des derniers shows au mythique Sumo Hall.

D'autant plus que la tension était encore plus palpable dans ce match, à cause de la limite de temps de 30 minutes (comme pour tous les matches du G1 à l'exception de la finale). Leurs affrontements précédents ayant duré 46 minutes et 1 heure, Omega allait-il enfin vaincre Okada et tout cela en moins de temps que précédemment ?

Quelle superbe série de matches, ce fut jusque là entre les deux, qui peut-être, comme pour Okada/Tanahashi, nous n'avons pas fini d'y goûter.

 

Kenny Omega vs. Tetsuya Naito - G1 Climax 27 Final Match

(NJPW G1 Climax 27 – Final Day - 13/08/17 - Tokyo, Japon)

 WOW, juste WOW.

Je m'attendais à un énorme match entre les deux, vu leur première rencontre au G1 l'an dernier, mais là, ils ont fait encore plus fort ! Incroyable.

Naito a adopté la stratégie qu'il avait utilisé pour la plupart de ses matches de ce G1 : c'est-à-dire se focaliser sur la nuque de son adversaire. Et ce, avec des Neckbreakers violents, très violents et même un Sitout Piledriver "botché" sur une table à l'extérieur (voyant Naito glissé et tombé sur le sol, mais tout en protégeant Omega). Quant à ce Tope Con Hilo de Omega ci-contre : l'un des plus beaux que j'ai vu !

Naito et Omega sont d'un niveau phénoménal dans les grands matches, comme ils ont pu le montrer respectivement face à Tanahashi et Okada. Comment arrivent-ils à sortir des contres si dangereux à voir, est un mystère … C'est ce qui fait la magie des meilleurs combats à la New Japan. En somme, une performance tout simplement surhumaine de la part de Naito et Omega, surtout en prenant en compte le match de plus de 20 minutes très éprouvantes qu'ils ont chacun eu avant cette finale. Bravo messieurs.  Sans doute, la meilleure conclusion d'un des meilleurs G1 Climax de l'histoire. 

 

Rey Mysterio vs. Will Ospreay - Pro-Wrestling World Cup First Round Match

(WCPW Pro-Wrestling World Cup - Day 1 - 23/08/17 - Milton Keynes, Buckinghamshire, Angleterre)

Ospreay vs mysterioUn autre match de tournoi mais cette fois-ci en Angleterre, en provenance de la jeune WCPW, à l'occasion de la conclusion de sa toute première World Cup. Comme son nom l'indique, elle a eu pour but de réunir parmi les meilleurs catcheurs indépendants du monde, représentant notamment l'Angleterre, l’Écosse, le Japon, le Mexique, l'Amérique ou encore l'Allemagne.

Le match qui a le plus attiré mon attention opposait la légende de la Lucha Libre, Rey Mysterio, et l'un des « top high flyers » actuels, Will Ospreay. Attrayant sur le papier, il n'aura pas décidemment pas déçu ! Rey-Rey a surtout pu montré qu'il était encore capable de sortir d'excellents matchs malgré les années et les blessures derrière lui. Un clash de générations, où l'expérience du catcheur masqué entrait brillamment en contact avec la vivacité et la fougue du catcheur anglais, tous deux accros des airs.

 

The Usos (Jimmy & Jey Uso) © vs. The New Day (Big E & Xavier Woods) (a/Kofi Kingston) - Smackdown Tag Team Championship Match

(WWE SummerSlam 2017 - Kick Off - 20/08/17 - Brooklyn, New York)

Ces deux équipes se connaissent si bien. La preuve en fut faite à nouveau avec ce très bon Tag Team Match. Déjà auteurs de très bons « openers » à Money In The Bank et Battleground, c'est justement dans l'ouverture de Summerslam que ce match aurait dû avoir sa place et non dans un pré-show durant lequel les fans peinaient à arriver dans l'arène...

En dehors de cela, on a eu notre ration de spectacle malgré tout ! De gros "kick outs", des innovations en équipe de la part de New Day, des « spots » spectaculaires, tel ce Alley-Us des Usos sur Xavier Woods depuis le ring en atterrissant à l'extérieur !!!

La rivalité entre les Usos et New Day ne cessent de nous offrir certains des meilleurs matchs dernièrement à la WWE.

 

 Katsuhiko Nakajima © vs. Eddie Edwards - GHC Heavyweight Championship Match

(NOAH Summer Navigation Vol. 2 - Day 8 - 26/08/17 - Tokyo, Japon)

Un très bon match pour mettre fin au 307 jours de règne (bien mérités) du nouvel 'Ace' de la Pro-Wrestling NOAH, Katsuhiko Nakajima. Affrontant un deuxième challenger « gaijin » (ou étranger, en japonais) après un énorme match contre Brian Cage en juillet (que je vous conseille à tous !), il a finalement été vaincu par l'ex-champion du monde de la TNA/GFW, 'Die Hard' Eddie Edwards.

Les deux hommes ont su fournir un match disputé, voyant particulièrement Edwards prendre de gros risques comme avec un Crossbody du haut du coin pour aller se jeter par dessus les barrières sur Nakajima. Il s'est même dégagé du Vertical Spike de Nakajima, action accordée à peu de challengers de ce dernier... Il a fallu néanmoins à Eddie plus que des Tiger Drivers et des Boston Knee Partys pour en finir avec le champion : c'est un Modified Emerald Flowsion qui joua le rôle de botte secrète finale, en un subtil hommage à l'homme qui lui a donné sa chance à la NOAH il y a 12 ans de cela, le légendaire et regretté Mistuharu Misawa. Le tout, faisant d'Eddie Edwards le tout premier « gaijin » détenteur du GHC Heavyweight Championship, un excellent choix.

Au final, Katsuhiko Nakajima aura fait du très bon boulot pour son premier gros règne, après le désastre Suzuki-Gun et le rachat de la NOAH. Tentant une nouvelle fois de « renaître », celle-ci commence à remonter un peu la pente grâce à lui et à de tels matchs. Espérons que ça continue comme ça.

Billet d'humeur : Ce qui ne va pas avec le produit WWE

Jinder john

 

Le catch pratiqué est réel mais le catch observé est fictionnel. Des athlètes incarnent des personnages de combattants, au travers de performances spectaculaires, douloureuses voire dangereuses, sur le ring d'une compagnie de spectacle déguisée en ligue sportive. C'est la clé pour qu'un produit « catch » fonctionne.

 

Deux catcheurs s'affrontent pour un championnat, une rivalité personnelle ou un clash de valeurs … tout en cachant qu'ils souhaitent raconter une histoire et réaliser une performance appréciable, voire mémorable, pour leurs fans respectifs, impressionner les critiques et leurs employeurs, pour espérer un meilleur salaire. Les fans reconnaissent le talent et mesurent leur appréciation du spectacle qu'est un show de catch du point de vue des talents des performers (d'où le terme « talents » en anglais pour les nommer). Mais les fans cherchent à ce qu'une histoire leur soit racontée : ce challenger sera-t-il à la hauteur pour vaincre le champion ? Tel catcheur réussira-t-il enfin à vaincre son plus grand rival ? Et comment y arriveront-ils ? Par leur technicité, force ou résistance ? Ou en trichant, en mentant ? Et pourquoi ? Parce que selon eux, l'honneur et le respect dictent leurs actes, ou inversement ? Le catch est un art créatif, à la fois physique et narratif. C'est une fiction d'un genre unique. Et comme toutes fictions, son genre détermine la façon dont les mêmes scénarios fondamentaux, et des personnages humains communs, fonctionnent et interagissent dans sa propre « bulle » - composée d'une structure, d'archétypes et d'une codification spécifiques.

 

Le "quatrième mur" et la montagne

 

Cette « bulle » ne devrait cependant jamais limitée ou définir les fictions de ce genre. L'appel au « méta » (eg. The Fashion Files ou Southpaw Regional Wrestling) et les dialogues anti-« quatrième mur » (les « worked shoot promos »), ne sont inhérents qu'à cette « bulle » et à ses observateurs spécialistes – les « smart fans » et les personnes impliquées dans le milieu de ce genre, critiques, « bookers » et promoteurs. Ils sont à utiliser avec beaucoup de parcimonie, bien ciblée. Ils ne peuvent devenir une méthode narrative principale, au risque de donner un réalisme bordélique et contre-productif comme la récente scène de « contract signing » entre Roman Reigns et John Cena l'a démontré.

 

 

Cette scène a été réalisée – et horriblement mal gérée – pour susciter un « buzz » court-terme autour de deux personnages principaux plus ou moins rejetés par les fans, pour différentes raisons. Briser le « quatrième mur » en soi, sans soucis de réalisme de fond (eg. Les « pipebombs » de CM Punk en juin 2011), c'est un simple aveu de faiblesse et de paresse créative : « comment faire pour rendre ce scénario et ce match à venir « cool », donc pousser les gens à payer pour voir le show dont il est l'affiche ? Laissons-les surprendre et amuser les « smarts » dans une joute « méta » ! ». C'est tout de suite moins excitant, hein ? Sans oublier le fait de livrer un performeur progressant au micro mais encore très en dessous de son partenaire à l'abattoir verbal, n'est en aucun cas bénéfique, révolutionnaire ou innovant. Un personnage de combattant implacable et blasé tel Achilles dans Troie, a été montré impuissant et indigné face à un personnage d'ancien roi de la WWE, souhaitant se re-prouver aux yeux des fans, finalement remplacé par un maître de l'improvisation et du « bashing ».

Ce même phénomène d'abandon créatif se ressent avec des catcheurs pourtant aussi importants et aimés dans le produit WWE que Shinsuke Nakamura ou Finn Balor. L'un n'est défini que par son entrée, l'autre que par sa gimmick de « Demon King ». Aucun des deux n'est un personnage avec une histoire personnelle, des valeurs et des désirs. Bobby Roode, dans la même veine, s'en sort par exemple en combinant les deux, en plus d'avoir le savoir individuel de performeur, suffisant pour se diriger lui-même dans la bonne narration, la bonne façon qu'à son personnage d'agir.

 

Le meilleur exemple de maîtrise narrative effectuée par la WWE actuellement est Braun Strowman. Il n'est pas qu'une entrée ou une gimmick, il est un catcheur en quête de « plus de compétition » et déterminé à écarter ses concurrents, comme Roman Reigns, puis battre l'invincible champion Universal, Brock Lesnar, et remporter sa ceinture. Il est conscient de sa force et est prêt à l'utiliser, peu importe la manière ou les conséquences, tant qu'il atteint ses objectifs. Tel ce dernier, il n'est pas uniquement identifier par son alignement non plus – d'ailleurs quel est-il ? Le personnage de Braun Strowman respecte les codes fondamentaux du genre (battre ses adversaires, devenir champion, être au sommet), dans toute sa spécificité (sa taille, sa force, ses qualités). Braun Strowman, malgré son pantalon « Wyatt Family » automne-hiver 2015 et sa barbe de jeune Père Noël, est peut-être le personnage le plus réaliste du produit WWE. Le plus en phase avec son genre, le mieux ancré dans sa « bulle » certes à l'ancienne (pas de « WWE 24 : How to Braun Strowman » en vue) … et le plus unanimement acclamé par les fans actuellement !

 

La perfection n'existe pas, mais l'excellence est possible

 

Minoru suzuki swaggerCertaines compagnies excellent dans l'art créatif du catch. La NJPW ne cesse de montrer à quel point elle sait maîtriser le genre, dans son propre style très sportif. Les personnages des catcheurs de son roster ne sont pas soumis à un alignement « heel » ou « face » mais à des valeurs individuelles et de clans (CHAOS forme une élite « bling-bling », charismatique, au sommet du système ; Suzuki-Gun est l'archétype d'un groupe agressif de Yakuzas, souhaitant prendre le pouvoir ; Bullet Club est une bande de copains « gaijins », sans respect pour les autres catcheurs ou les japonais ; etc), et sont reconnus à la hauteur de leur technique in-ring (sous-entendu, leur talent de performeur) et de leurs séries de victoires.

Par exemple, Tetsuya Naito est un ancien jeune catcheur prometteur qui fut rejeté par les fans, au profit d'autres catcheurs, et qui décida de ne plus faire d'effort moral ou professionnel et de rassembler d'autres qui, comme lui, ont choisi d'être « ingouvernables ». Il désire redevenir IWGP Heavyweight Champion, en obtenant la victoire dans le Main-Event de Wrestle Kingdom – et pour cela, il a été le grand vainqueur du G1 Climax 27. S'il a remercié les fans de leur soutien envers son clan le soir de ce dernier gain, il n'entend pas le faire pour eux mais pour lui, et ne fera aucune concession et restera lui-même, acclamé (pour son talent) ou hué (pour son comportement irrespectueux).

 

Une même analyse complète de personnage peut être faite pour Kazuchika Okada, Hiroshi Tanahashi, KUSHIDA, Juice Robinson, Tama Tonga ou encore Katsuyori Shibata (qui, lui, en plus des autres, a une relation et un passif très réels avec les fans et la compagnie). Ce sont des catcheurs, non des « sports-entertainers », affamés de victoires, d'avancement et de gloire. L'appréciation des fans ou leur talent in-ring ne déterminent pas (en apparence, « kayfabe ») leur niveau dans la hiérarchie de la NJPW, ce sont les championnats et tournois qu'ils remportent. Ils ne sont pas juste des « faces » et des « heels », ils sont chacun des individus uniques, avec leurs propres manières d'aborder des situations différentes. Kazuchika Okada est capable d'être concentré sur l'objectif, respectueux envers son adversaire et conscient de la difficulté – à la manière d'un classique « babyface » - quand il est face à un challenger monstrueux comme Bad-Luck Fale. Tout comme, il peut être amusé, insultant et arrogant – tel un vrai « heel » - face à un vétéran qu'il sous-estime comme Satoshi Kojima.

 

Darby allin vs tim thatcherOn retrouve la même efficacité narrative dans un produit au style plus écrit, comme celui d'EVOLVE (notamment au travers de ses mini-docs). Et la récente « storyline » opposant l'ex-champion Timothy Thatcher et le jeune casse-cou Darby Allin en est une bonne illustration. Ce dernier souhaite obtenir une opportunité au titre de champion d'EVOLVE. Thatcher, toujours en quête de remonter la pente après la perte de ce même titre, ne supporte pas qu'une telle « parodie de catcheur » pense ne serait-ce qu'être à la hauteur d'un tel honneur. Face à la détermination d'Allin, il tente de l'empêcher à tout prix de « dévaluer » le prestige d'une ceinture qu'il a lui-même construit. Allin, après tout ce qu'il a traversé, doit désormais prouvé qu'il est non seulement prêt à affronter les pires souffrances physiques (à la manière d'un Mick Foley) mais qu'il est capable de battre techniquement un « vrai » catcheur, un technicien comme Thatcher.

L'alignement est certes plus identifiable ici : Thatcher est le « heel » et Allin le « face ». Mais chaque personnage est en conflit de part des valeurs légitimes et des arguments crédibles, auxquels on peut adhérer. Thatcher veut protéger le prestige d'une couronne et d'une fonction qu'il a porté pendant près de deux ans et souligne qu'Allin n'est pas à la hauteur des rois qui l'ont porté ou qui la porte. Darby indique qu'il le sous-estime, le prouvant sur le ring en apprenant de nouvelles techniques, et n'affiche que son désir fondamental de progresser et de réussir. Voilà ce que l'on appelle des adversaires à la hauteur l'un de l'autre, au sein d'un conflit organique. Deux humains dans une situation, donc dans une histoire humaine (certes, spécifiques à leur environnement, leur « bulle »). Une formule simple, pertinente et efficace à l'écriture réfléchie et travaillée par toutes les parties impliquées (des performers Thatcher, Allin et le commentateur Lenny Leonard, aux scénariste Gabe Sapolsky et « réalisateur » Kenny Johnson), totalement conscients des directions à prendre pour la rendre vivante.

 

Moyens + Effort = Innovation

 

Neville king of cw Voilà ce que réservent donc en majorité la NJPW ou l'EVOLVE. Alors qu'à la WWE, en dehors de l'exception Braun Strowman (ou Neville dans le même acabit ou The Miz, pour un exemple de personnage réaliste moins classique et plus moderne), s'abaissent à jouer au « méta » bordélique ou aux méthodes de « go away heat » des années 1950s pour rendre des « heels » - comme l'anti-américain archétypal Rusev, le « jobber » champion Jinder Mahal ou le délivreur de « cheap heat » locale Elias Samson - détestables.

Néanmoins, bien évidemment, le produit fictionnel de la WWE a les moyens de redresser le niveau et devenir à la hauteur de son époque. Et tout n'est pas forcément à innover : l'aspect télé-réalité d'un programme comme Total Divas ou Talking Smack ! peut ajouter de la pertinence avec la réalité (rapprocher le produit de la réalité des athlètes et de l'entreprise), l'aspect documentaire, à la vérité contrôlée, des WWE 24 ou Breaking Ground peut insuffler une grande dose de réalisme, la cinématographie des spots publicitaires narratifs des jeux WWE 2K peut aider à moderniser la télégénie de l'ensemble. Quant à l'aspect sportif, réaliste par nature, le « booking » traditionaliste de NXT existe avec succès depuis déjà quelques années (mais en regrettant le niveau oublié d'histoire comme Sami Zayn vs. Adrian Neville). Le tout est de faire l'effort de tout imbriquer en un seul produit TV cohérent.

 

Plusieurs révolutions sont donc cependant nécessaires pour « sauver » la WWE d'elle-même. Aussi bien au niveau créatif, narratif et visuel, mais aussi pratique. Dans un article édifiant de WhatCulture, il est rappelé que les talents étant forcés de se dépasser sur le ring pour améliorer leur popularité externe (du point de vue des fans) et interne (en vue d'attirer l’œil des dirigeants de la promotion), le catch pur n'a jamais été aussi dangereux – à la WWE ou même ailleurs, notamment le cas Shibata à la NJPW, celui-ci se rachetant ainsi auprès de la compagnie et des fans. Ainsi, faut-il que la WWE s'adapte à ce nouveau style in-ring se développant naturellement, et re-structure ses programmations. Peut-être en passant à un système de saisons comme Lucha Underground, avec une période de pause … ou juste en sachant discuter et travailler avec ses catcheurs sur un meilleur niveau d'attention créative et de prévention de performance. Les catcheurs ne doivent plus être les seuls à ne pas s'en foutre. Ils ne doivent plus être les seuls à bosser comme des fous pour réaliser le meilleur show de catch possible. Peut-être qu'en rassemblant les efforts de tous les artistes du catch produit par la WWE, ses fans arrêteront de s'en foutre aussi et de préférer s'amuser à jouer au beach-volley en plein show ...

Le Top du Sniper : 5 catcheurs qui seraient mieux ailleurs

Maintenant le Climax de New Japan mangé et digéré, le SummerSlam Week-End de WWE terminé, et surtout le choc Mayweather/McGregor passé, place au vrai événement de cet été 2017 : The Sniper is back !

Actuellement, nous sommes en pleine fin de «  mercato  » (période de transferts) de football. Des joueurs passent d'un club à l'autre, parfois pour l'argent, parfois pour s'épanouir dans une équipe plus adéquate. Et si le monde du catch connaissait également une petite période d’échanges de talents entre promotions ? Un «  draft  » généralisé  ! Vu qu’avec des «  si  » on refait le monde, imaginons quelques transferts catch qui pourraient faire beaucoup de bien autant aux catcheurs en question, qu'aux promotions, mais aussi à nous, fans/supporters. 

Le Top du Sniper : Les 5 catcheurs les plus sur-estimés du moment

Cibles Honorables : 

Big Cass (WWE) → GFW

Parce qu’il faut bien qu’il soit dans une promotion que personne ne regarde et où personne ne veut aller. Et ainsi, arriver à ce qui doit avoir lieu pour le bien de tous : qu’il ne puisse plus exercer devant un public conscient et consentant. (et qu'il emporte Enzo avec lui !)

The Glacier (Parts Unknown) → ROH

En fait, ça a vraiment eu lieu, et c’est marrant de le rappeler.

Will Ospreay (NJPW/ROH) → Cirque du Soleil

Bon, je le pense vraiment mais promis, maintenant on peut passer aux choses sérieuses.

 

5 – Ricochet (NJPW/LU) WWE

https://www.njpw1972.com/wp-content/uploads/2017/04/04-8.jpg Il y a exactement un an, la WWE organisait un tournoi exclusif à son WWE Network : le Cruiserweight Classic. Une pure réussite pour tous les amateurs de «  spot-fests  », de gros «  workrates  » et même de «  no-sellers  », comme notre vieille connaissance (#1 du précédent classement) : Zack Sabre Jr.

Mais un des meilleurs cruiserweights au monde manquait au casting, la moitié des actuels IWGP Jr Tag Team Champions, le roi Ricochet. 

Je ne suis peut-être pas fan de ce style de catch, mais pour moi Ricochet est une exception qui confirme la règle. Il est très bon quelque soit le match et son(ses) adversaire(s). Look ultra clean, simple et efficace, bonne gueule «  marketable  », assez charismatique… ne sont-ce pas les standards de la superstar idéale pour Stamford ? 

Pour preuve, ils ont décrochés la signature de son mini clone, Lio Rush. Qui sera peut-être un « crash test », le prototype pour tester ce genre de talent au plus grand public… Même si l’original est toujours meilleur que la reprise (hein Ziggler !)

Et bien sûr, Ricochet apporterait sa touche à la mode « indy » du moment au grand public avec ses acrobaties surnaturelles. Et puis qui sait, peut-être que « le plus grand génie de l’histoire du catch » se posera des questions quand il verra que ce petit gars qui sort de la Chikara passionne plus son public que Randy Orton ou John Cena en 2017…. Où bien il devra se freiner pour ne pas trop faire d’ombre, mais c’est une arrivée qui pourrait tout de même être très bénéfique à tout le monde.

 

4 - Pete Dunne ou Tyler Bate (PROGRESS/WWE UK) ROH

https://static.sportskeeda.com/wp-content/uploads/2016/12/uk-526893-1481893022-800.jpgSi le circuit anglais a le vent en poupe depuis quelques années, ces deux hommes n’y sont absolument pas pour rien. De même pour le roster de la PROGRESS Wrestling où on retrouve d’excellentes têtes comme Matt Riddle, Jimmy Havoc, Mark Andrews… Et surtout, le «  Human Fidget Spinner  » Tyler Bate et l’actuel PROGRESS & WWE UK Champion, Pete Dunne, s’y éclatent particulièrement en ce moment !

Leurs matchs à NXT TakeOver  : Chicago, ou lors de la finale du WWE UK Championship Tournament, ont largement convaincu une bonne partie de la planète catch de leur talent. Et ils se sont même - très certainement - imposés dans le top 3 des meilleurs matchs de l’année chez WWE !

Que ce soit l’un ou l’autre, ils sont promis d’ores et déjà à Stamford. Mais force est de constater qu’avec le poids (au sens figuré, hein) qu’ils prennent, si pour eux une signature avec Ring Of Honor ne serait effectivement pas très intéressante, elle ferait énormément de bien à cette promotion en perte de vitesse, en grand manque de têtes de gondoles, et avec des champions principaux de moins en moins passionnants. 

La ROH aurait enfin une affiche à proposer qui passionnerait la planète catch : Pete Dunne/Tyler Bate vs Jay Lethal. C’est mieux que le Glacier... 

 

3 - Aleister Black (NXT) NJPW

http://www.wwe.com/f//2017/03/20170328_nxt_black--8e406610d647846333f4bc5456c35084.jpg S'illustrant dans l’un des matchs les plus attendus du SummerSlam Week-End, face à Hideo Itami (qui a failli occuper cette 3ème place de ce top), Aleister Black fait une première année très remarquable chez WWE. Une police d’écriture personnalisée, un gros thème musical, des poses de star et une vraie gueule ! Le produit Aleister Black est jusque là assez irréprochable, mais est-il adaptable au reste du « main roster »

Et si il devait se freiner, son in-ring sera t-il toujours aussi appétissants et surtout passera-t-il dans des matchs de plus de 10 minutes ? Malheureusement, je ne pense pas.

Mais toutes ces questions ne se poseraient très certainement pas pour la plus grosse compagnie du « pays du soleil levant  ». Mon choix d’Aleister Black chez NJPW va de lui même, tant la réussite des «  gaijins  » là-bas - particulièrement depuis l’avènement de Prince Devitt/Finn Balor et de son Bullet Club – n'est plus à prouver.

Les Young Bucks, Kenny Omega, Ricochet, Juice Robinson et dans une moindre mesure, Zack Sabre Jr. y rencontrent tous un franc succès actuellement, et aucun doute qu’avec un look totalement différent, mais un style de catch très familier à la promotion, Aleister Black s’y hisserait rapidement au sommet. 

Et je vous laisse imaginer l'ex-Tommy End aller au «  corps-à-corps  » avec Tomohiro Ishii ou Minoru Suzuki, et même pourquoi pas prendre la tête du Suzuki-Gun à la place de son mentor de toujours !? Ça aurait grave de la gueule, n’est-ce pas ?

 

 2 - Luke Harper (WWE) → PROGRESS 

http://www.wwe.com/f/styles/wwe_large/public/all/2017/06/Luke_Harper_bio--6024123dc52743de3c6f007761753255.jpg Mister Harper est la preuve que même en étant un bon catcheur et un bon personnage chez WWE, si tu n’as pas le look de l'emploi, tu ne peux pas arriver à grand chose (sauf quand tu es Daniel Bryan… mais seul Daniel Bryan est Daniel Bryan). Et autant la route semble bien bloqué pour lui à SmackDown, je suis sûr qu’elle ne le serait pas chez PROGRESS Wrestling !

Des personnages de différents styles s’y imposent, tel l'ancien «  deathmatch wrestler  » Jimmy Havoc ou l'icône gay Jack Sexsmith. Si Luke Harper en ferait partie, probablement dans le même style que ce qu’il nous proposait avec la Wyatt Family, il pourrait même y tenir le Main Event. À côté, il devrait aussi profiter de sa belle étiquette d’ex-WWE pour enchaîner les dates sur le circuit indépendant et bien mieux s’épanouir dans son art. Pas folle la break… la bête…

 

1 - Michael Elgin (NJPW) WWE

  https://cdn3.whatculture.com/images/2017/02/b8d48f9009fbfca6-600x400.jpg Nous parlons ici probablement du meilleur « heavyweight  » dans le monde du catch en 2017. 

Du côté de la New-Japan, il en est déjà 5 matchs exceptionnels à 4 étoiles ou plus cette année, dont un «  5-Stars  ». Auteur d’un très bon G1 Climax niveau performance, le «  Canadian Crazy Horse  » surprend toujours de plus en plus.

De l’autre côté de la planète, aux États Unis, la WWE voit les poids-lourds revenir sur le haut de l’affiche : Authors of Pain, Braun Strowman, Samoa Joe, Roman Reigns, Brock Lesnar, Sheamus, etc … Tous sont ou champions, ou leaders dans leurs divisions respectives. Et dans une époque où venir de l’indy n’est clairement plus dérangeant pour s’imposer à Stamford, Michael Elgin serait un excellent candidat pour le titre de champion Intercontinental, en Tag et même, pourquoi pas encore plus que ça sur le moyen-terme ? 

Et en plus d’être un poids-lourd qui pourrait très bien rentrer dans les bons plans de la WWE, Big Mike pourrait aussi compter sur la «  bonne étoile  » canadienne d’une bonne partie des lutteurs venant du «  pays à la feuille d’érable  », ayant réussi ou fait leur trou dans la plus grosse compagnie de catch au monde. 

Et même, pourquoi pas commencer par les affronter ? Mike Elgin vs Sami Zayn ? OUUUH YEEEAAAAH !

 
 

Le sniper reviendra avec de nouvelles cibles … Attention, un catcheur que vous aimez pourrait être la prochaine victime !

Le Top du Sniper : Les 5 catcheurs les plus sur-estimés du moment

- Housni

 

Un certain nombre de choses me rendent bien triste ces derniers temps, dans le monde du catch. La beauté artistique, presque théâtrale, est selon moi de plus en plus délaissée au profit du « work-rate ». Ce cher « kayfabe » pourrit progressivement en chambre 1972 de l'hôpital de Tokyo, des suites des agissements de The Elite sur YouTube. Sans parler de Triple H, un coup « heel » ou un coup « face » à sa guise, ou même des anciennes stars féminines de NXT risquant d'être « découvertes » sur les réseaux sociaux, et ruinant des « storylines » entières …

 

Mais ce qui dépasse mon entendement, et m'énerve au plus haut point, ce sont les réclam' de mes confrères fans de catch sur Internet. Admettre que Roman Reigns peut être talentueux correspond aujourd'hui à une lapidation en place publique de l'Internet Wrestling Community, avec pour bourreaux NJPW&ROH4Life et autres Rollins&Ziggler007 ... Un sort plus probable que de tomber sur un mauvais show de la New-Japan ou Finn Balor de mauvaise humeur !

 

Alors, à mon tour de piquer ma colère ! A moi de jouer les donneurs de leçons ! J'ai un avis avisé, un argumentaire à couper au couteau, et je n'hésiterais pas à m'en servir ! Mes premières victimes ? 5 catcheurs adulés par vous autres, mais qui, d'après moi, ne sont même pas à la hauteur de ce que devrait être le catch, le vrai, le bon … celui que j'aime !

 

 

5 - Will Ospreay, le danseur sans substance

 

http://www.f4wonline.com/sites/www.f4wonline.com/files/field/image/ospreaywon.jpgLoin dans la jungle des « spot-fests », au royaume des « spot-monkeys », Will Ospreay y est le roi. Au-dessus même de Ricochet et des Young Bucks, le roi Will est le plus surestimé de tous les « high-flyers ».

 

Plus patineur artistique que catcheur dans l'âme, j'ai envie de vous dire : Ospreay n'est qu'un acrobate. Il nous a peut-être offert de belles chorégragies face à Ricochet ou KUSHIDA, mais est-ce vraiment ça le catch ? Je ne crois pas non !

« Selling » quasi-inexistant, psychologie à la poubelle, catch dansé plus que combattu ?! Ne me dites pas que Shawn Michaels vs. Ric Flair et Ricochet vs. Ospreay sont à comparer !

 

L'évolution ? Quelle évolution ?! Ah, c'est sûr, économiquement parlant, paraît-il que ça rapporte : pour preuve, Ricochet et les Bucks semblent compter parmi les plus riches du circuit indépendant. Remplir les salles, faire réagir, c'est aussi ça le catch … Donc, grâce à cette belle évolution, on se dit à dans 10 ans pour la célébration du catch-danse, en compagnie de Fandango et Lana aux commentaires !

 

 

4 - Dolph Ziggler, l'aimant à fanboys

 

http://www.wwe.com/f/styles/wwe_large/public/article/thumb/2015/03/dolph_ziggler_comedy_feature_1.jpgLes Titan Towers, à Stamford, doivent avoir une corbeille spéciale pour tous les courriers de menaces et de pétitions, provenant de fans de Dolph Ziggler réclamant son « push » …

 

Pour reprendre Christophe Agius, lors d'un podcast juste avant WrestleMania xXx  : « aujourd'hui, dans le catch, c'est comme au foot ; il suffit qu'un mec fasse deux bons matches pour qu'il soit appelé en équipe de France par ses supporters ! ». Trois bons combats plus tard, la « fanbase » du catcheur en question prend d'assaut les commentaires Facebook de WWE, tous les forums Reddit, puis se plaint que la tête d'affice du moment ne soit pas leur favori …. Ca suffit !

 

Quel « booking » bancal ? Si il était si talentueux que ça, malgré son « booking », il n'aurait pas été aussi insignifiant en huit ans de carrière dans la plus grande compagnie de catch du monde !

Qu'y'a-t-il à retenir de 'Ziggy' mise à part son « cash-in » post-WrestleMania 29 ? Sa dernière rivalité pour le titre Inter-Continental ? Merci The Miz, oui !

Être un bon catcheur, avec une version délavée de Shawn Michaels pour « gimmick », cela ne suffit pas pour atteindre les sommets dans ce métier !

 

Qu'il nous sorte une « pipe bomb », puis parte en vacances à la NJPW : c'est ce qu'il a de mieux à faire à ce train-là !

 

 

3 - Cody Rhodes, un joli plât au goût médiocre

 

http://www.wwe.com/f/styles/gallery_img_l/public/photo/image/2013/09/RAW_1058_Photo_094-1Cody est comme un vêtement pas tip top mais qu'on paye une blinde pour son logo. S'il n'avait pas ce nom de famille avantageux et son étiquette « made in WWE », il ne sera pas surestimé à 300% par tous les promoteurs du circuit indépendant !

 

L'héritier Rhodes, cela dit, est un bon talent, un bon « worker » comme un bon « talker » … En résumé, il est juste « bon ». En dix ans de carrière, il n'a jamais sorti un seul match réellement marquant, à la WWE ou ailleurs.

Alors, fera t-il l’affaire en tant que vitrine occidentale de New Japan, où le standard « in-ring » est le plus élevé sur la planète, en cas de départ de Kenny Omega ? Commercialement parlant peut-être … Après tout, la NJPW gère très bien ses affaires depuis ces dernières années. Mais sur le ring, Cody et Omega ne doivent sous aucun prétexte être comparé vu le nombre de classes qui les séparent !

 

Et si vous n’êtes pas convaincu, allez voir le niveau de matches comme Okada vs. Shibata de Sakura Genesis 2017 ou Omega vs. Naito du G1 Climax 2016. Vous relativiserez très vite les performances de gars comme Ziggler, Cody ou même Seth Rollins, qui sont vus comme les rois du monde par les abonnés du WWE Network … De la chantilly sur un lit de chocolat, et du pipi de chat : facile de faire la différence normalement !

 

 

2 - Dean Ambrose, le « jobber » au palmarès de star

 

http://www.wwe.com/f/styles/wwe_large/public/article/thumb/2016/01/095_SD_01052016sb_1340.jpgDès les débuts de The Shield en 2012, et même après leur séparation en 2014, Dean Ambrose a toujours été très « over ». Mais aujpourd'hui, ça fait plus « overdose » ! Avec les yeux révulsés et le vomit au coin des lèvres qui vont avec …

Non seulement, il est généralement « over-rated » mais il est le catcheur le plus mou qu'il m'ait été donné de voir ! Et pourtant, il a eu titres sur titres, grands matches sur grands moments … Bien plus que n'ont eu des « super pushés » méritants comme AJ Styles ou Finn Balor, rendez-vous compte !

 

Le 'Lunatic Fringe', aussi connu sous le nom du 'Stone Cold' Steve Austin des bacs à sable, serait tellement « taré » qu'il va jusqu'à jeter de la moutarde au visage de ses adversaires, et mange des sandwichs sur le ring ! Sans oublier, ses histoires de plante verte avec Chris Jericho … Pour le coup, en voilà un qui souffre clairement de l'effet PG.

Car sur le ring, Ambrose est bien en dessous de ce que l’on peut nous faire croire. Il n’aura brillé qu’au Royal Rumble 2016, et aura eu besoin d’AJ Styles et Kevin Owens pour sortir ses seuls matchs corrects par la suite. C’est pour dire à quel point il a besoin d’être assisté sur le ring !

 

 

1 - Zack Sabre Jr., l'anti-catcheur parfait

 

http://www.wwe.com/f/2016/07/cwc_profile_sabre--757354736c2aeeeb58dfa9e60eb37b85.jpgImaginez un catcheur avec la présence et l’entrée d'un Bill Goldberg, le charisme de The Rock, la verve de Paul Heyman, la « vicelardise » du Revival, l'in-ring d’AJ Styles ou de Kenny Omega, « l’acting » et le costume de Kazuchika Okada, le « storytelling » de KUSHIDA ou Sami Zayn… Je ne sais pas si ce catcheur existe, mais son exact inverse oui, et personne ne sait même pourquoi il s'appelle « Zack Sabre Jr. » !

 

Quand je le vois arriver sur le ring, je me dis sincèrement que j’aurais pu être catcheur et participer au Cruiserweight Classic moi aussi. Charisme à la rue, un « selling » inexistant, émotions invisibles et le physique insuffisant pour faire les « tryouts » d'une école de catch français de banlieue…

 

Oui Zack est un bon « technicien », mais là c’est du catch, pas du MMA ! Autrement dit, tu peux être un vrai couteau-suisse sur le ring, si tu ne dégages rien d'autre, c’est non !

Et cerise sur le gâteau : depuis peu, ce brave garçon fait parti du Suzuki-Gun, le gang de son antithèse, Minoru Suzuki ! Qu’est ce qui s’est passé frérot ? Ton clan n’est pas censé être « bad-ass » à mort ? Même dans la crèche de mon neveu, je lui sors un petit plus méchant que lui !

 

#OVERRATED

 

Le sniper reviendra avec de nouvelles cibles … Attention, un catcheur que vous aimez pourrait être la prochaine victime !

Billet d'humeur : Les fans peuvent-ils rendre la WWE meilleure ?

 * Ce billet d'humeur est une remise en page de réponses à des questions posées sur ask.fm/Felixtaker *

Wwe fans colorEn achétant les T-Shirts à son effigie, en scandant son nom, en réagissant à ses actions sur le ring, un public peut vraiment aider un catcheur à monter. Comme il peut le lui autoriser (cf. Finn Balor ou Braun Strowman = "push" accepté) ou lui interdire (cf. Roman Reigns = "push" refusé ; Jinder Mahal = "push" ignoré/incompris ?). Et comme il peut aider à porter un match, un segment ou un show de catch ... ou le rejeter a contrario.
C'est la force du catch, qui a un public indirect - téléspectateurs, réseaux, critiques - mais aussi direct : sur place, réagissant aux morceaux d'histoire et d'action, d'une œuvre inachevé et en constante évolution, se déroulant devant leurs yeux. Au cinéma, l’œuvre est déjà finie quand elle est vue en salle, qu'elle soit décriée ou félicitée par les critiques de cinéma. Dans le catch, elle est plus ou moins réfléchie/écrite à l'avance, mais elle peut être modifiée (évidemment par des accidents/blessures ou des changements d'humeur du scénariste en chef ... N'est-ce pas Papy Vinny ?) par les réactions du public. Elles sont plus accueillantes ? On va continuer l'histoire, l'amplifier, la rendre plus importante. Et vice-versa ...

Certes, encourager une prise de conscience peut être noble. C'est un peu comme ce que j'ai récemment lu sur le site d'opinion Enuffa.com : où s'opposait la loyauté des fans pour une promotion particulière (en l'occurrence la NJPW ou la WWE) et leur fidélité à une certaine qualité in-ring. En gros, le clientélisme contre l'achalandage. Mais la vraie question c'est : pourquoi la majorité des fans payent pour satisfaire leur "nostalgie" plus que pour la nouveauté, pourquoi rester fidèle à une promotion, un catcheur ou au passé ? Parce que la nouveauté n'arrive pas à la cheville à cette "nostalgie" (alors même que ses représentants sont vieux, peu présents, etc). Nouveauté du produit, nouveauté proposé par la compagnie elle-même. C'est à elle de savoir bien mettre en avant, bien exploiter, bien se renouveler et de nous faire aimer la nouvelle génération comme il se doit et de ne pas regretter l'ancienne.

Wwe fan cm punk

Ce n'est pas non plus aux catcheurs, autoentrepreneurs, de favoriser ou non la concurrence, ou d'aider le marché du catch mondial à mieux se diversifier, s'équilibrer ... et donc encourager des innovations, des nouvelles méthodes, de la nouveauté. Et de son côté, la WWE ne fait que ce qu'elle sait faire en tant que machine capitaliste en prenant d'assaut l'UK et le circuit indépendant américain (jusque là gentiment) : accaparer le marché. La concurrence, la diversité de choix, la dé-monopolisation, c'est un processus multidimensionnel : c'est le fait du contexte (un milliardaire qui finance la concurrence - à la WCW dans les années 1990s), le fait des modes, des demandes des clients (la montée de l'ECW, attirant par sa nouveauté, détonnant de l'ancienne génération persistante), le fait des évolutions des accessibilités (l'ouverture au monde avec Internet a beaucoup aidé l'expansion internationale de la NJPW), etc.
Même chose pour le "kayfabe", cela ne se force pas. C'est la qualité et l'efficacité de l'histoire racontée qui fait fonctionner la suspension volontaire d'incrédulité. Ce n'est pas au spectateur de cinéma de se forcer à rentrer dans un film, c'est au réalisateur et à ses acteurs dans le film de nous faire nous immerger dedans.
L'EVOLVE l'avait superbement bien fait l'an dernier, au plus fort de la rivalité entre Galloway et Gargano par exemple.

Oui, les fans devraient faire des efforts, essayer d'ouvrir les yeux, d'être plus respectueux. Mais c'est un travail bilatéral, et qui penche plus du côté de la WWE que du nôtre, fans.

Billet d'humeur : Tyler Bate est mon nouveau catcheur favori

Aussi surprenant que rare : en regardant Tyler Bate vs. Pete Dunne II de NXT TakeOver : Chicago, c'est exactement ce que je me suis dit. Oui, je le répète, l'ex-champion du Royaume-Uni est mon nouveau catcheur favori ! Ce petit blond hipster-introverti au physique d'aimant à gonzesses, à la carrière déjà sur les chapeaux de roue et, surtout, plus jeune que moi ... Et, au lieu d'être jaloux et de le détester, ou de jouer les analystes objectifs ("ça commence bien, mais il a encore du chemin à parcourir, nous verrons dans 5 ans"), je suis d'une rare partialité à son sujet. Je suis littéralement fan de Tyler Bate.

Tyler bate beardIl y a deux ans, j'observais pour la première fois le (encore plus) jeune Tyler Bate. La renaissance du catch britannique prenait forme et commençait à embraser le monde de ses talents et de sa passion. Jay Lethal est alors champion TV de la Ring of Honor, en chemin d'empaucher le titre prestigieux de champion du monde, et passait un bref séjour en Grande-Bretagne. Dans une petite promotion, Lethal et Bate s'étaient affrontés pendant 30 minutes : le match n'était pas exceptionnel, mais était rempli de promesses. Une première impression : beaucoup de chemin reste à faire mais voilà un talent sur lequel il faudra garder un oeil ...

Par la suite, c'est à travers les shows Chikara-esque de l'ATTACK! (la promotion mère de Pete Dunne, Mark Andrews, etc) que Tyler Bate révèle son aura si particulière : une présence imposante et généreuse, dans un petit corps musculeux. Souvent déguisé, en Hulk notamment, Bate sert de M. Muscle à l'ancienne et commence à adopter un style plus agile.

Puis, vinrent la PROGRESS et son amitié "gentlemanienne" avec Pete Dunne et Trent Seven. Et sa première grande heure de gloir : l'UK Championship Tournament. Jamais depuis des années, la WWE avait-elle si bien réussie à créer une star aussi vite !

UKCT : Meilleurs matches et performers

Son couronnement était le résultat dun "booking" excellent, une "success-story" classique mais efficace. Tyler Bate incarnait le champion parfait pour cette nouvelle ceinture, ce nouveau titre et ce nouveau projet d'expansion de la WWE (en contre de la résurgence de World of Sports Wrestling sur ITV, le TF1 anglais). Vainqueur du champion de la PROGRESS, le phénomène 'BruiserWeight' révélant Pete Dunne au monde, tout semblait indiquer qu'une revanche était nécessaire et était suffisante pour le premier "super-show" de NXT à la fameuse All-State Arena.

Tyler bate spiral tap

Sur ma brève review à chaud de NXT TakeOver : Chicago, j'écrivais à propos de cet affrontement :

"Vraiment un match génial que ce Tyler Bate vs. Pete Dunne, jusqu'au "finish". Rien de bien méchant comme reproche mais Bate devenait un vrai bon champion, c'est dommage. Qui plus est, il n'a pas profité du même accueil que son challenger et pourtant il a réussi à remporter cette dure foule de Chicago au fil du match, un exploit ! Sa défaite, assez soudaine en plus, paraissait comme un anti-climax. Néanmoins, Dunne ne démérite pas et puis, d'un autre côté, s'il avait perdu, il aurait sérieusement perdu en crédibilité. Hâte de voir Dunne vs. Bate III !"

Chicago était fan de Pete Dunne et avait fait entendre qu'il était son choix. Au cours d'un seul match, Tyler Bate a réussi à faire de ce public ses nouveaux fans. Entré presque dans le silence, chacune de ses prises a suscité la meilleure réaction à la fin du match.

En plus de son "move-set" régulier, Bate a sorti le grand jeu, comme un Spiral Tap à l'AJ Styles. Cependant, ce sont les petites choses qui révèlent toute l'étendue de son talent. Son "selling" ; ses expressions faciales signalant son état d'esprit subtilement, sans exagération ; son appel au public juste quand il le faut, sans être lourd. Un autre exemple : le Lift-Up Powerbomb pour échapper à une soumission. Un "spot" surfait en 2017 (de Roman Reigns à Tony Nese, en passant par Brian Cage et Ricochet), et pourtant il a réussi à le rendre impressionant et à obtenir une réaction surprenante des spectateurs "die hards" présents !

Discret, efficace et doté d'une prestence "old-shcool" unique, Tyler Bate est un "babyface" comme on en fait plus. Tyler Bate est un catcheur qui peut rendre un non-fan, fan, et un fan chevronné et parfois cynique, en un fan passionné comme au premier jour. Dire qu'il n'a que 20 ans ... Souhaitons qu'il garde cette innocence in-ring aussi longtemps que possible !

Back To The Past #11 : WWF No Way Out 2001

* Ne manquez pas la sortie de la prochaine chronique, grâce à la page Facebook de Back To The Past*

 

Après avoir évoqué le très grand SummerSlam 2002 la dernière fois, nous nous retrouvons ce mois ci pour un nouveau Back To The Past, onzième du nom. Pour les nouveaux lecteurs, le but de cette chronique est d'analyser des Pay-Per-Views (PPV) de catch, toutes époques et toutes fédérations confondues. Commençons sans plus attendre et parlons de WWF No Way Out 2001.

A propos du PPV

No way out 2001WWF No Way Out 2001 s'est déroulé le 25 Février 2001 au Thomas & Mack Center situé à Las Vegas dans le Nevada. Ce PPV était une tradition de la WWF pendant de nombreuses années, se trouvant en pleine « Road To Wrestlemania », période dans laquelle nous sommes actuellement. La première édition de ce show a vu le jour en 1998 et ce jusqu'en 2009 avant de faire un petit retour en 2012 durant le mois de Juin cette fois-ci. En terme d'affluence, 15 223 fans passionnés s'étaient donnés rendez-vous dans une salle comble. Le show a également attiré 590 000 acheteurs pour ce qui est des vidéos à la demande, ce qui constitue une hausse très importante de 110 000 acheteurs par rapport à l'année précédente, mais également un record pour le PPV No Way Out qui n'arrivera jamais à dépasser ce chiffre.
 

Avant de passer au vif du sujet et de développer un peu plus à propos de ce show, regardons les résultats de cet événement :

- The Big Show b. Raven © et devient le nouveau Hardcore champion.

- Chris Jericho © b. Eddie Guerrero, Chris Benoit, et X-Pac et conserve son titre Intercontinental.

- Stephanie McMahon b. Trish Stratus

- Triple H b. Steve Austin dans un Three Stages Of Hell Match

- Steven Richards b. Jerry Lawler

- The Dudley Boys © b. Edge & Christian & The Undertaker & Kane pour conserver les titres par équipe dans un Triple Threat Tables Match.

- The Rock b. Kurt Angle pour devenir le nouveau champion de la WWF.

De part sa carte, ce PPV a attiré beaucoup de monde, aussi bien dans l'arène que devant la télévision, comme nous l'avons vu précédemment. Voyons tout de suite si celui-ci a été à la hauteur.

Le match-par-match

Ce No Way Out 2001 commence les hostilités avec un match opposant The Big Show face au Hardcore champion, Raven.

Cependant il n'y a pas vraiment eu de match puisque de nombreux prétendants au titre Hardcore comme Billy Gunn, Hardcore Holly, Steve Blackman ou encore Crash Holly sont intervenus dans le match. En effet la règle du 24/7 appliquée au titre était de mise. Cette règle – créée par Crash Holly lors de son règne – stipulait que le titre Hardcore devait être défendu 24 heures sur 24, et 7 jours sur 7. Des lutteurs pouvaient donc attaquer le champion à n'importe quel moment pour lui ravir sa ceinture. Même si le match n'a pas vraiment eu lieu, ce moment était plutôt divertissant et à permis de plutôt bien démarrer le PPV .

 

Le match suivant opposait le champion Intercontinental Chris Jericho – qui remettait son titre en jeu – face à Chris Benoit, Eddie Guerrero et X-Pac dans un Fatal-4-Way.

http://centpourcentcatch.free.fr/images/wwe/ppv_photos_wwe/no_way_out/no_way_out_2001/04.JPGEt c’était un excellent match pour continuer la soirée. En effet, les quatre hommes nous ont offert une très belle bataille. A la fois rythmé, rapide et sans temps morts, le match a su nous tenir en haleine pendant toute sa durée. Il était également très intense, puisque les lutteurs n'y sont pas allés de main morte. Les prises étaient effectivement portées avec un réel impact. On notera d'ailleurs les « suplexes » dévastatrices de Chris Benoit ainsi que son très bon travail de « selling » tout au long du match. On peut également se souvenir du coup de pied favori de X-Pac en fin de match qui aura décroché la tête du « Rabid Wolverine ». Pour terminer, Chris Jericho remporte la victoire du justesse grâce à un petit paquet pour conclure ce très bon match de championnat.

 

Suite à cette excellente rencontre, nous poursuivons la soirée avec un match opposant Trish Stratus à Stephanie McMahon.

Quelques temps avant le PPV, Vince McMahon réclama un divorce pour se séparer de sa femme Linda. Cette dernière tomba dans une dépression nerveuse. Elle resta dans un fauteuil roulant, sans bouger, et ce pendant de longues semaines. Suite à cet événement, Trish Stratus se rapprocha de Mr. McMahon, ce qui n'a pas plu à Stephanie. La nouvelle « amie » de ce dernier était trop envahissante selon Stephanie et celle-ci voulait montrer sa supériorité lors d'un match à No Way Out.

Avant même de voir le match, on pouvait avoir un peu peur de ce que cela aurait pu donner. On sait que Stephanie McMahon n'est pas lutteuse de métier, et que ce genre de match est donc par conséquent difficile à gérer, autant pour elle que pour Trish Stratus. Cependant, le match s'est avéré très surprenant, et dans le bon sens du terme. Effectivement le match était correct, voire même bon. L'affrontement était plutôt bien construit et il faut souligner le très bon travail de Trish Stratus mais aussi de Stephanie McMahon durant tout le match. Parce qu'on a eu un vrai match de catch, et non un crêpage de chignons comme on aurait pu avoir. L'ensemble était agréable et Trish Stratus très bien aidé son adversaire pour réaliser les prises. Les deux adversaires auront donc bien fonctionné ensemble, pour nous rendre un produit finalement agréable.

 

Après ce match plutôt surprenant, nous passons à un des deux Main Events de la soirée qui opposait Steve Austin face à Triple H dans un Three Stages Of Hell Match, le premier de l'histoire. Il s'agit d'un match au meilleurs des 3 manches, mais avec des stipulations. Pour le cas de ce match, la première manche était un match simple, suivi d'un Street Fight avant de conclure le tout par un match en cage.

Mais avant de parler du match, rappelons les faits qui nous ont menés à celui-ci.

Lors des Survivor Series 1999, un match était sensé se passer opposant Triple H face à The Rock et face à Steve Austin avec le titre de la WWF en jeu. Ce soir là, « The Texas Rattlesnake » se fit renverser par une voiture dans le parking de l’arène, ce qui entraîna son forfait pour le match de championnat à venir. 9 mois plus tard, Steve Austin effectua son retour, en cherchant qui était l'auteur du « hit and run » des Survivor Series 1999. Rikishi s'avoua coupable en justifiant que « c'était pour aider The Rock ». Lors de No Mercy 2000 Steve Austin affronta Rikishi dans un match sans aucune prise interdite. Pendant le match, Austin tenta d'écraser Rikishi contre un mur avec son 4x4 mais la police l'en empêcha au dernier moment et Steve Austin fut arrêté. Quelques temps plus tard, Triple H révéla que c'était finalement lui qui était derrière toute cette histoire, puisqu'il avait payé Rikishi pour provoquer l'accident. Lors des Survivor Series 2000 Steve Austin se vengea de « The Game » en faisant chuter la voiture de Triple H depuis un chariot élévateur alors que celui-ci était dedans. Suite à ça le deux lutteurs se livrèrent une guerre sanglante et sans merci jusqu'à No Way Out 2001.

Encore une fois, la WWF nous propose un de ces clips précédent chaque match important dont elle a le secret. Tout en racontant l'histoire qui lie les protagonistes, une excitation furieuse nous prend de voir enfin le match tant attendu. Des frissons traversent notre corps et ça y est ; le match débute.

http://centpourcentcatch.free.fr/images/wwe/ppv_photos_wwe/no_way_out/no_way_out_2001/08.JPGQue pouvons nous donc dire de cet affrontement ? Et bien tout simplement qu'il était fabuleux, exceptionnel, jouissif même, sans l'ombre d'un doute le match de la soirée. Ce match démontre parfaitement à quel point Stone Cold et Triple H sont de très grands catcheurs. Malgré une durée importante de 36 minutes, le match n'a jamais perdu en intensité. Les deux athlètes se rendaient coups pour coups dans une bataille violente et sans merci. Le public était à fond dans le match ce qui nous apporta une ambiance fort agréable. Les deux catcheurs ne se sont pas fait de cadeaux notamment avec des coups de chaises très virulents, ou encore des coups madrillet entouré de fil barbelé – si chers à Mick Foley – faisant saigner quiconque s'en approchait. Au moment ou nous pouvions nous questionner sur ce qui manquait pour rendre ce match parfait, les deux protagonistes nous l'apportaient aussitôt dans la troisième manche : des « nearfalls ». Alors qu'une prise de finition s'avérait suffisante pour empocher la victoire dans les manches précédentes, ce n'était pas le cas pour la manche se déroulant dans la cage. A chaque « Pedigree » ou « Stone Cold Stunner » on se disait « bon c'est fini » avant que le lutteur qui subissait la prise nous fasse mentir, à notre plus grand plaisir. Plusieurs fois nous avons pu sursauter de plaisir en voyant l'un ou l'autre se dégager, laissant ainsi le suspense et le plaisir durer encore un peu plus longtemps. Quant à elle la fin choisie était la meilleure possible en terme de « booking », puisque les deux lutteurs se sont assommés en même temps – l'un avec un marteau et l'autre avec le madrillet de fil barbelé – voyant Triple H retomber sur son adversaire de manière inconsciente pour empocher la victoire sur le fil du rasoir.

La rancœur ne dura pas éternellement entre les deux lutteurs puisqu'ils feront notamment équipe après Wrestlemania 17 à la suite du heel turn de Steve Austin. Ils formeront d'ailleurs le « Two men power trip » et iront battre The Undertaker et Kane lors de Backlash 2001 dans un match ou le titre Intercontinental et le titre de la WWF étaient en jeu.

Après ce match dantesque nous passons au match opposant Steven Richards à Jerry Lawler. Je vais faire très vite car il n'y a rien à dire à ce sujet. Le match était rapide, sans moments forts et il faisait un peu tâche juste après la claque que l'on venait de se prendre. Aussitôt arrivé, aussitôt oublié.

 

Après cette petite partie du show franchement oubliable, nous poursuivons avec un Triple Threat Tables Match pour les titres par équipe opposant les Dudley Boys, alors champions en titre, qui affrontaient Edge & Christian ainsi que Kane & The Undertaker.

L'affrontement entre ces 3 grandes équipes était un match plutôt convenable. Celui-ci était ponctué de bonnes séquences tantôt, ainsi que d'un bon rythme global. Le match était plutôt indécis mais l'intervention de Haku et Rikishi pour empêcher les « Brothers Of Destruction » de gagner était un peu regrettable, puisque celle ci enlevait une petite part du suspens. Mais c'était quand même un match correct dans l'ensemble.
 

Nous terminons la soirée avec le match opposant le champion de la WWF Kurt Angle qui remettait en jeu sa place dans le Main Event de Wrestlemania 17 face à The Rock. Ce dernier avait battu The Big Show lors d'un épisode de Smackdown quelques semaines auparavant pour obtenir le droit d'affronter le champion.

Résultat de recherche d'images pour "no way out 2001 wwe.com"Ce dernier match de la soirée était un excellent match, doté d'un rythme plutôt rapide.
C'est le genre d'affrontements qu'on adore, avec des interventions, des arbitres au sol, des coups derrière le dos de celui-ci ainsi que de nombreux nearfalls. L'ensemble était très divertissant. Le match s'est réellement emballé après l'intervention du Big Show, non content de s'être fait battre par The Rock quelques jours plus tôt. De nombreux retournements de situation ponctuaient alors le match, avec une bataille « Rock Bottom » contre « Angle Slam » où chacun tentaient de conclure le match en vain. C'est finalement « The Great One » qui est sorti vainqueur de la rencontre tout en gagnant son ticket pour le Main Event de ce qui allait être le plus grand Wrestlemania de tous les temps.

Conclusions

Ce No Way Out 2001 était un excellent PPV et ce du début jusqu’à la fin. En oubliant le match opposant Steven Richards à Jerry Lawler, le show fait un sans faute, avec notamment le Three Stages Of Hell fabuleux et le très bon Main Event.

Voilà, c'est tout pour cette onzième édition de Back To The Past. On se donne rendez-vous le mois prochain pour une nouvelle analyse surprise.

 

Back To The Past #10 : WWE Summerslam 2002

* Vous pouvez retrouver la page Facebook de Back To The Past ici : https://www.facebook.com/BTTPThealt *

 

Bonjour à tous et bonne année ! C'est ainsi que nous nous retrouvons pour le dixième numéro de Back To The Past. Pour les nouveaux lecteurs, le but de cette chronique est d'analyser des Pay-Per-Views (PPV) de catch, toutes époques et toutes fédérations confondues. Après avoir quitté la WWE pendant un certain nombre de numéros nous y retournons pour parler de Summerslam 2002.

A propos du PPV

Afficher l'image d'origineSummerslam 2002 s'est déroulé le 25 Août 2002 dans le Nassau Coliseum de Uniondale dans l'état de New-York. Il s'agit de la 15ème édition de cet événement, Summerslam étant une des grandes traditions du calendrier de la WWE depuis 1988. Il fait en effet partie du « Big Four » de la WWE , accompagné des très célèbres Royal Rumble, WrestleMania et Survivor Series. Aujourd'hui encore, la tradition du SummerSlam se perpétue d'années en années. Nous étions également en pleine période de la «  Brand Extension » qui voyait Raw faire face à Smackdown. Ce PPV regroupait les deux branches de la WWE. En terme d'affluence, ce show a attiré 14 797 personnes dans une salle comble. Selon le commentateur Michael Cole, toutes les places ont été vendues en 90 minutes seulement. Le show a également attiré 540 000 acheteurs pour ce qui est des vidéos à la demande.

Avant de passer au vif du sujet et de développer un peu plus à propos de ce show, regardons les résultats de cet événement :

 

- Kurt Angle b. Rey Mysterio

- Ric Flair b. Chris Jericho

- Edge b. Eddie Guerrero

- The Un-Americans ( Lance Storm & Christian ) © b. Booker T & Goldust
- Rob Van Dam b. Chris Benoit © et devient nouveau champion Intercontinental.

- The Undertaker b. Test

- Shawn Michaels b. Triple H dans un Unsanctioned Match

- Brock Lesnar b. The Rock © et devient nouveau champion de la WWE.
 

Summerslam 2002 est considéré comme un des meilleurs PPV de l'histoire de la WWE. Nous allons voir tout de suite si ces affirmations sont justifiées.

Le match par match

L'événement le plus attendu de l'été s'ouvre avec un match opposant Kurt Angle face à Rey Mysterio. Ce premier affrontement de la soirée était une excellente manière d'ouvrir cet événement. Déjà tout d'abord parce que l'affiche en elle même est excellente et que le match l'a également été. Effectivement, la bataille fut rude entre les deux compétiteurs. Le match constituait une belle opposition de style entre un Kurt Angle très technique et un Rey Mysterio très rapide tel qu'on le connaît. Alors que ' The Olympic Gold Medalist ' tentait de temporiser le rythme de la rencontre, Rey Mysterio nous apportait cette dose d'adrénaline dont nous sommes tous férus. Une fois lancé, il semblait difficile de stopper le ' Luchador '. Nous avons d'ailleurs bien cru à sa victoire au moment ou il plaça son 619, mais Kurt Angle a su se dégager au dernier moment, de quoi nous faire sursauter de plaisir. Ce match était une grande réussite et un excellent moyen de débuter la soirée.

 

Le match suivant opposait Ric Flair face à Chris Jericho. Petite anecdote, il s'agissait de la toute première apparition de Ric Flair à un Summerslam, aussi surprenant que cela puisse paraître.

Passons maintenant à l'affrontement en lui même. Le match était plutôt correct dans son ensemble. Il était ni bon ni mauvais. Il n'y a pas grand-chose à dire à propos de ce match , si ce n'est que la construction était convenable. Cela aura cependant suffi pour conserver l'élan positif que le premier match nous avait donné.
 

Nous continuons la soirée avec le match opposant Edge face à Eddie Guerrero. Ce dernier était jaloux de la popularité grandissante de son adversaire, ce qui nous mena à un affrontement lors de Summerslam 2002.

Ce match était plutôt bon dans son ensemble. Chaque lutteur à eu l'occasion de s'exprimer. Le « work » autour du bras d'Edge était intéressant. En effet son adversaire avait profité d'une mauvaise chute du Canadien pour entamer un travail sur son bras. Le suspens était de mise, jusqu’à ce que Edge ne sorte un « Spear » sorti de nulle part pour remporter la victoire. Le show se poursuit donc d'une bonne manière.

 

Le match qui suivait opposait The Un-Americans, équipe composée de Lance Storm et Christian – alors champions par équipe – face à Booker T et Goldust. Les titres par équipe étaient en jeu.

Cet affrontement était un très bon match par équipe, très divertissant et ponctué de moments forts. Forcément qui dit groupe  « heel » champion en la personne de The Un-Americans dit controverse. Et cette bataille n'en a pas manqué. Mais c'est le genre de matchs qu'on apprécie beaucoup, avec des retournements de situations des interventions, des coups sur l'arbitre plus ou moins impromptus … On a d'ailleurs bien cru qu'on allait avoir de nouveaux champions mais l'intervention du troisième Un-American en la personne de Test – que l'on retrouvera un peu plus tard – a permis à ses acolytes de conserver les titres in-extremis au terme d'un match très divertissant.
 

Nous continuons cette belle soirée avec un match opposant Rob Van Dam face à Chris Benoit, le champion Intercontinental. Il est important de préciser ici que Chris Benoit appartenait à Smackdown et Rob Van Dam à Raw. Le gagnant allait donc conserver ou rapporter le titre intercontinental dans son show.

Il faut également souligner l'affiche de rêve que ce match nous propose. Pour un match de milieu de carte, ne bénéficiant normalement pas du même temps accordé aux « Main Events », ce match était assez long, le deuxième plus long de la soirée même. Quant à sa qualité, l'affrontement entre ces deux excellents catcheurs n'a pas été décevant. Bien au contraire il s'est avéré être très satisfaisant. Cela ressemblait en quelque sorte à un match d'échecs. Le champion tentait en effet de priver Rob Van Dam de ses prises aériennes et de ses accélérations, tout en l'affaiblissant. Cela se ressentait notamment de par la difficulté pour ' RVD ' de placer son « Rolling Thunder » sur son adversaire. Le match fut également ponctué de jolies passes d'armes et enchaînements entre les deux superstars mais c'est Rob Van Dam qui a réussi à ramener le titre Intercontinental à Raw grâce à son « Five Star Frog Splash » salvateur.

Nous continuons ainsi la soirée avec le match opposant l'Undertaker face à Test. Ce dernier faisant partie du groupe des Un-Americans, il en fallait peu pour titiller l'homme qui se faisait appeler ' The American Badass ' à l'époque : The Undertaker, un homme très patriote.

Le match entre les 2 géants était convenable. Nous pouvions redouter que le match soit très moyen car nous savons que quand deux géants s'affrontent ce n'est pas toujours de très bon augure. Finalement le match était convenable comme déjà dit plus haut. Non pas pour sa qualité in-ring mais pour son ensemble plaisant, notamment la fin qui a su clore le match sur un moment fort. Sans ça le match aurait sans doute été bien moins correct que ce qu'il était.

 

Nous passons maintenant au match que tout le monde attendait : Triple H affrontait Shawn Michaels – son ancien partenaire et meilleur ami – dans un Unsanctioned Match. Il s'agit d'un match non pris en charge par la WWE, un match non-officiel. Quoi qu'il se passe, la WWE ne sera responsable de rien en ce qui concerne les aboutissants de la rencontre. C'est un cas de figure extrêmement rare dans cette fédération. A part ce match en question, il y a eu qu'un seul autre match « non sanctionné » par la WWE. Il opposait Shawn Michaels face à Chris Jericho lors de Unforgiven 2008. Rappelons maintenant les événements qui nous ont menés à cet affrontement pourtant réservé aux pires ennemis.
 

En 1997 la faction que nous connaissons tous, D-Generation X, vit le jour crée par ses membres originaux Triple H et Shawn Michaels. Tout fonctionnait pour le mieux. Les deux hommes semblaient inséparables, proches comme des frères.

Malheureusement des problèmes de dos écartèrent Shawn Michaels des rings pendant un très long moment. Son dernier match remonta à Wrestlemania 14 en 1998 face à Stone Cold Steve Austin. D'ailleurs, Shawn Michaels dut combattre avec un dos gravement blessé ce jour là. Après cela, on ne le vit plus pendant environ 4 ans. De son côté Triple H continua sa carrière et devint champion du monde à plusieurs reprises.

Faisons une avance rapide jusqu'en 2002. L'année où Shawn Michaels fit son retour au plus grand plaisir de Triple H. Tout portait à croire à une réunion de DX. Malheureusement, Triple H en décida autrement et il porta un «  Pedigree » sur son acolyte Shawn Michaels lors d'un épisode de Raw à la plus grande stupeur du public.

Triple H assura ensuite qu'ils n'ont jamais été amis. En réalité, « The Game » s'était servi de son ami pour atteindre les sommets de la WWE tout comme Shawn Michaels l'avait fait pour rester au sommet à l'époque de DX en 1997 selon lui.

Plus tard Triple H découvrit Shawn Michaels inerte dans le parking, le visage tout ensanglanté lors d'une édition de Raw. Malgré ses agissements envers son ancien ami, il semblait inquiet et se demandait qui avait bien pu attaquer « HBK » de la sorte. Triple H jura que ce n'était pas lui qui avait fait le coup. Mais la vidéo surveillance prouva très rapidement le contraire. Shawn Michaels – bien évidemment très remonté – proposa un match à Triple H pour Summerslam 2002, soit 4 ans après son dernier match à la WWE. Une bataille sans merci s'en suivi entre les deux les semaines suivantes jusqu'au tant attendu match lors de Summerslam 2002.

Cette longue, mais pas moins importante rétrospective étant terminée nous pouvons parler de ce qui s'est passé ce soir là.

Et c'est la toute la force de la WWE, la où l'on de peut pas nier leur talent. Ils savent parfaitement promouvoir leur matchs avec leurs petits clips promotionnels diffusés avant chaque match important. Et celui-là en particulier est vraiment grandiose. Tout en racontant l'histoire qui lie les protagonistes, une excitation furieuse nous prend de voir enfin le match tant attendu. Des frissons traversent notre corps et ça y est ; le match débute vraiment.

 

Donc que valait cet affrontement en question alors ? Et bien c'était le meilleur match de la soirée sans aucun doute, tant le match était exceptionnel. Autant au niveau des prouesses sportives, du divertissement amené par le match, par l'ambiance ou par l'histoire racontée par les deux hommes à travers cette guerre. Tout était vraiment parfait. Bien évidemment Triple H ciblait le dos de son adversaire avec des attaques plus dévastatrices les unes des autres. On souffrait même à la place de Shawn Michaels. Mais lorsque ce dernier a réussi à revenir dans le combat, il fit passer un sale quart d'heure à son adversaire avec des mouvements violents ; laissant Triple H complètement en sang. Impossible de décrocher nos yeux de l'écran, tant nous étions concentrés sur le match. Impossible de ne pas vibrer à la suite de chaque dégagement de chacun, pensant à chaque fois que le match était fini. Le match s'est terminé de la meilleure des manières possibles : par un «  Roll Up » qui donna la victoire à Shawn Michaels à la suite d'une passe d'arme de finishers contrés au bout du suspens. L'après match lui aussi se veut être très satisfaisant, montrant un Triple H très frustré et impitoyable fracassant le dos de Shawn Michaels avec sa masse préférée tel un bourreau, laissant ainsi une place à une éventuelle suite entre ces deux hommes.

Quelques mois plus tard, Shawn Michaels se vengea de Triple H en lui subtilisant son titre de champion du monde lors du tout premier Elimination Chamber de l'histoire lors des Survivor Series 2002.

La rivalité dura très longtemps puisqu'elle s'est étendue sur deux années. Finalement DX se reforma en 2006 pour venir à bout d'un tyrannique Vince Mcmahon qui menait à mal à la fois Triple H et Shawn Michaels.

 

Nous passons maintenant au Main Event de la soirée qui opposait le champion de la WWE The Rock face à son challenger Brock Lesnar.

Lors du King Of The Ring 2002, Brock Lesnar a obtenu le droit d'affronter le champion en gagnant le tournoi éponyme. Il a donc eu l'opportunité de devenir le plus jeune champion du monde de l'histoire si il venait à battre The Rock lors du Summerslam 2002.

Ce dernier match de la soirée était un très bon match, doté d'un rythme plutôt rapide. C'était un match très compliqué pour The Rock, devant jongler entre le monstre qu'il avait face à lui et entre les interventions récurrentes de Paul Heyman. Le match était d'ailleurs très agité de par les interventions du manager de Lesnar. Une fois que The Rock à réussi à s'en débarrasser grâce à un « Rock Bottom » surpuissant à travers la table des annonceurs, le match est devenu plus équitable. Celui-ci n'aura pas manqué de nous faire bondir de par ses « nearfalls » et ses échanges de prises de finitions assez surprenants. Finalement c'est Brock Lesnar qui empoche la victoire au terme un enchaînement excellent qui clos le match de la meilleure des manières.

Conclusions

The Rock and Brock Lesnar warred over the WWE Undisputed Championship, with Lesnar coming out on top.Ce Summerslam 2002 était un excellent PPV et ce du début jusqu’à la fin. Le show a su rester constant dans toute sa durée, pour finir sur le feu d'artifice que représente le match entre les anciens membres de D-Generation X. C'est donc un sans faute pour cet événement.

Voilà, c'est tout pour cette dixième édition de Back To The Past. On se donne rendez-vous le mois prochain pour une nouvelle analyse surprise.

Billet d'humeur : Du "boom" du catch indépendant à sa perte totale ?

* Ce billet d'humeur est une remise en page de réponses à une question posée sur ask.fm/Felixtaker *

Ces derniers mois, la WWE a ajouté à son écurie à multiples étages la star irlandaises Big Damo, le combattant international Tommy End, le vétéran de la ROH Roderick Strong et très probablement, l'ex-champion de cette dernière, Kyle O'Reilly. Et elle ne compte pas s'arrêter là : elle a ses yeux sur l'actuel champion du monde de la Ring of Honor, Adam Cole, et sur la sensation international du moment, Kenny Omega. En plus de cela, elle se prépare à présenter ce week-end, sur le sol anglais, un tournoi préparé à la hâte et composé de lutteurs indépendants britanniques. La WWE parle elle-même de "nouvelle ère". A l'extérieur de sa corporation tentaculaire, certains parlent d'expansionnisme naturel, d'autres de pillage excessif. Tout cela est-il vraiment positif pour les fans, pour les catcheurs ou même pour le sacro-saint business ? Comment en est-on arrivé là ? Qu'est-ce que cela signifie pour l'avenir du catch international ? Esquisses de réponses, en contrebas.

Changement de vision, changement de traitement

http://www.wwe.com/f/styles/wwe_large/public/all/2016/07/148_BATTLE_07242016rf_0919--058fcac53832a7aa62272c6ed4b42a65.jpg

Depuis 2011-2012, jamais la compagnie de Stamford n'avait-elle signé autant de talents indépendants ou internationaux qu'en 1999-2001. Ce phénomène est dû à de multiples changements interne. D'abord, l'investiture de Triple H au sein des Ressources Humaines de la WWE, et en tant que directeur du centre développemental et donc de NXT. Il y a ensuite, aidée par ce dernier, la nouvelle philosophie de recrutement adoptée par Vince McMahon - à savoir, non plus favoriser des jeunes talents "made in WWE", mais des talents "faits" ailleurs et exploiter leur talent déjà bienet leur réputation extérieure construits. Le tout a été facilité progressivement par une sorte de changement de "fanbase".

Avec l'ère des réseaux sociaux et du tout connecté en plein essor, une large communauté de "hardcore fans" s'est formée avec les anciens fans, enfants de l'Attitude Era ramenée par le retour de The Rock et le "Summer of CM Punk" en 2011, et ceux dont la passion s'est construite à partir de là, baignant donc déjà dans un monde de promotions de catch différentes et de connaissances internes (non-"kayfabe") et historiques de plus en plus visibles et accessibles. Laquelle "fanbase" est aujourd'hui, toujours la plus fidèle (ce sont les "die hards", ceux pour qui regarder RAW chaque lundi soir est devenu un rituel, que l'émission soit bonne ou mauvaise), mais surtout est devenue la vraie majorité de la clientèle payante du produit WWE. Elle est responsable des 2,5-3 millions de téléspectateurs que gardent difficilement RAW chaque semaine - si il y avait vraiment encore une majorité de "casual fans", les chiffres seraient supérieurs, même avec l'importance actuelle de YouTube et du streaming illégal.

En 2011-2012, au début de cette transition, je commençais à voir partir El Generico, Kevin Steen et Cie, et j'avais extrêmement peur de leur devenir. J'avais vu Colt Cabana être inutilisé, Paul London être détruit, Daniel Bryan sous-exploité, etc. Je pressentais les changements de noms et de personnalités : El Generico allait perdre son masque pour la première fois et devenir Sami Zayn, Kevin Steen allait peut-être devoir remettre cette grenouillère (chère à Jim Cornette) qu'il détestait tant, etc.

Cela dit, comme je le constate désormais, les choses se sont montrés finalement moins dramatiques. Et ce, grâce à ce changement initié en 2011-2012. AJ Styles a eu une première année exemplaire. Prince Devitt/Finn Balor a été le roi de NXT (et a participé à en faire autre chose qu'une simple FCW améliorée - ce qui entraîne aujourd'hui de nouveaux problèmes, mais j'en ai déjà parlé et ce n'est pas le sujet) et lui a été offert un "méga-push" instantané après le Draft. Kevin Owens, sans restriction vestimentaire ou "gimmick" cartoonesque à incarner, est un champion "majeur" dans le main-roster. D'ailleurs, Chris Hero a dû s'en rendre compte et c'est pour cela qu'il a re-signé à Stamford - qui a voulu de lui malgré son physique, c'est dire l'évolution !

Cependant, la situation est loin d'être parfaite créativement et politiquement.

D'une part, pour certains, en effet, comme Sami Zayn, Neville ou la plupart des nouveaux Cruiserweights, c'est loin d'être la panacée. Pour reprendre le cas de Zayn oscille dans la hiérarchie du roster de RAW, et profite rarement d'une vraie direction créative malgré son talent et son attrait de vrai bon "babyface". L'équipe numéro un de la NJPW avant leur arrivée à la WWE, Karl Anderson & Luke Gallows, sont sous-exploitées, parfois même ridiculisées par des "angles" dignes des pires heures du milieu des années 1990s. Géré par Vince McMahon et Kevin Dunn (les plus grands partisans du "look, physique et taille conformes" à la norme Hulk Hogan-esque), le show des Cruiserweights, 205 Live, est incipide, bien loin de la révolution clamé par le Cruiserweight Classic. Mais ce genre de problème s'applique à d'autres, qui ne sont pas forcément d'ex-stars du circuit indépendant : que dire de la direction créative donnée à Bray Wyatt, à Sheamus ou à Tyler Breeze par exemple ? C'est un problème qui dure depuis avant même cette dite transition qui ne semble pas prêt de s'arrêter, "Brand Split", "New Era", ou pas.

Vers un expansionnisme dangereux ?

http://www.wwe.com/f/2016/12/001_ukconference--d5ef6c63735a45522dbdda08e9cdc9b7.jpg

D'autre part, le positif de cette nouvelle politique de conquête des meilleurs talents mondiaux devient peu à peunégatifrécemment : comme l'a dit Kenny Omega (encore lui !), je crois il y a quelques jours, "on dirait que la WWE signe des talents, juste pour se contenter de les avoir, mais n'en font rien concrètement après".

C'est très juste, et cela se voit autrement que par ce simple phénomène de "pillage". La TNA dans la pannade et en réorganisation par le rachat par Anthem Media, elle n'est plus capable de convoiter la Grande-Bretagne, à coup de tournées réussies, de programmes exclusifs et de meilleures audiences sur place que la WWE (cette dernière n'y revenant qu'une fois par an, histoire de garder sa part du marché). Le champ a donc été laissé aux promotions locales grandissantes de s'en emparer. Cependant, apeurée par le "reboot" de World of Sports Wrestling sur ITV (le TF1 du Royaume-Uni), la WWE s'est empressée de mettre en place un prélude (le UK Championship Tournament) à un mini-show local, avec son propre championnat (comem pour 205 Live, après le Cruiserweight Classic). Elle offre déjà des contrats d'exclusivité à des lutteurs (malgré les dires de William Regal concernant la "coopération avec les promotions indépendantes locales"), peur que la majorité se rallie sous le toit d'ITV, forçant la WCPW (la dernière promotion locale en vogue), bien moins solide financièrement, à faire de même. Non seulement, la WWE compte monopoliser le talent, mais elle va assécher les plus petites compagnies qui gagnent tellement de cette résurgence du catch britannique, comme la WCPW ou l'ICW.

De plus, d'après les derniers rapports d'"insiders", elle compte en faire de même au Japon, où la tâche sera bien plus difficile, avec la NJPW déjà reine du terrain, et au Mexique,qui s'est toujours bien débrouillé tout seul, malgré quelques alliances et échanges de talents çà et là et donc, où il sera difficile de s'installer ... mais peut-être en pensant déranger l'AAA par exemple, la WWE pense pouvoir endiguer le succès de sa succursale américaine, Lucha Underground.

Elle ne voudra pas l'admettre, mais grâce à l'atout de son WWE Network auquel elle attribue la justification d'une telle conquête hâtive des différents milieux du catch mondial, elle est en train de recréer le système des territoires qu'avaient installées la vieille NWA des années 1950s jusqu'à la fin des années 1980s.

Sa domination effective de l'Occident (USA, Canada et UK en particulier) et sa portée médiatique internationale ne lui suffit plus. Après un petit "boom" discret (parce que n'impliquant pas vraiment les masses casuelles/"mainstream", ou simplement par le biais de mini-phénomènes intra-Internet, la présence au côté d'autres corporations sportives géantes comme la NFL ou l'UFC sur ESPN, les apparitions sporadiques de vraies célébrités comme The Rock ou John Stewart, memes "RKOOuttaNowhere", la vague "It's John Cena !" qui lui a redonné un gain de popularité dans les médias récemment) ranimant le monde du catch à bien des égards (renaissance de la NJPW, accentuée par sa nouvelle visibilité en Occident avec cette ère du tout connecté, la ré-emergence du catch britannique, etc), elle veut tout ou rien du temps, de l'attention et de cette "fanbase" engagée et payante.

Elle multiplie les heures de programmes, les talents accumulés et bientôt les territoires contrôlés ... et mis en péril. Non seulement, Vince McMahon et sa cohorte reproduisent ce qu'il détestait et avait détruit dans les années 1980s, mais ils en produisent une version plus maligne, dont les bénéfices de ce contrôle mondial ne vont qu'à une seule entité hégémonique. Et chacun sait - des fans aux catcheurs eux-mêmes - quelle période abominable était-ce lorsque la WWE était la seule issue possible. Et encore, la dernière fois (post-rachat de la WCW et faillite de l'ECW), ça ne concernait que le milieu du catch occidental. Cette fois, c'est le monde entier qui est en jeu.

Les déçus talentueux de la WWE comme Drew Galloway ou Cody Rhodes n'auront littéralement plus ou allés si de tels projets d'expansion se réalisent. Ricochet, Kenny Omega et les autres rois du circuit indépendant ne pourront plus survivre hors de la WWE et seront obligés de s'y enroller pour rester des catcheurs actifs. Quant à nous les fans, quel ennui ce serait d'écouter toujours le même groupe sans alternative possible, même étrangère ! Ou de regarder unqiuement les films du même réalisateur !

Gabe Sapolsky, le "booker" d'EVOLVE, ne cessait d'évoquer à juste titre à quel point l'année 2016 fut renversante à tous les niveaux, évoquant en particulier l'ouverture de la WWE au reste du monde du catch, formant des relations avec des promotions indépendantes comme jamais ce ne fut le cas depuis les années 1980s. De toute évidence, cette ouverture sera bientôt une fermeture : non pas par un abandon de relations, mais par la disparition de toutes relations possibles.

Un monstre se réveille en ce mois de janvier 2017, et il va dévorer le monde !

Back To The Past #7 : ECW One Night Stand 2006

Bien le bonjour et bienvenue dans ce septième numéro de Back To The Past ! Après 2 mois et demi de pause estivale, la chronique fait son retour sur The Alt. Pour rappel, le but de celle-ci est d'analyser d'anciens Pay-Per-Views (PPV) toutes fédérations confondues. Vous pourrez en effet élire chaque mois le prochain PPV que j'analyserai sur ask.fm/Rollins_Thefuture. Ce mois-ci je vais vous parler d'un PPV de la Extreme Championship Wrestling, en l’occurrence One Night Stand 2006.

 

A propos du PPV

https://www.cultofwhatever.com//wp-content/gallery/wwe-dvd-covers/ecw-one-night-stand-2006-dvd-cover_0.jpg

ECW One Night Stand 2006 s'est déroulé le 11 Juillet 2006 dans la légendaire et réputée Hammerstein Ballroom de New York City dans l'état de New York qui avait déjà vu la ECW se produire de très nombreuses fois notamment avant son extinction. Cet événement était très spécial puisque la ECW venait d'être rachetée par la WWE. En effet, quelques semaines plus tard, les shows de la ECW se sont retrouvés retransmis sur la chaîne Sci-Fi chaque semaine. Pour la 2ème année consécutive, la WWE avait décidé de rendre hommage à la fédération de l'extrême en leur programmant un PPV. Il s'agissait donc de la 2ème édition de One Night Stand. Ce show a attiré 2 460 fans passionnés dans une salle pleine à craquer. Concernant les achats de vidéo à la demande, cet événement a attiré 304 000 téléspectateurs ce qui est un bon chiffre mais inférieur à l'année précédente puisque l'édition 2005 avait attiré 340 000 téléspectateurs.

 

Avant de passer au vif du sujet et de développer un peu plus à propos de ce show, regardons les résultats de cet événement :
 

- Tazz b. Jerry Lawler

- Kurt Angle b. Randy Orton

- Little Guido & Tony Mamaluke b. Yoshihiro Tajiri & Super Crazy

- Rey Mysterio © vs Sabu se termine en « no contest ». Le champion conserve donc son titre

- Mick Foley, Edge & Lita b. Terry Funk, Tommy Dreamer et Beulah McGillicutty dans un match hardcore.

- Balls Mahoney b. Masato Tanaka

- Rob Van Dam b. John Cena © et devient le nouveau WWE Champion.

 

Cette carte appelait en effet à la nostalgie en ramenant d'anciennes gloires de la ECW tout en les mêlant à quelques superstars de la WWE. Voyons si le résultat a été à la hauteur.

Le match-par-match

Cet événement spécial s'ouvre avec un duel de commentateurs puisque Tazz affrontait Jerry Lawler. Depuis très longtemps 'The King' se montrait très hostile envers la ECW, l'appelant même la «  Extremely Crappy Wrestling » autrement dit « Catch extrêmement nul ».

Le match entre les 2 commentateurs n'a duré que 30 secondes. Après que le commentateur de Monday Night Raw se fasse surprendre par une Tazz-mission au plus grand plaisir des fans présents dans la salle. On ne peut pas réellement qualifier ceci comme étant un match, mais plus comme un segment qui aura bien fait plaisir aux fans de la ECW.

 

Nous continuons ensuite avec le match opposant Kurt Angle face à Randy Orton. Une semaine plus tôt, Randy Orton effectuait son retour en répondant à un «  open challenge » lancé par Kurt Angle – alors nouveau membre de la ECW lors d'un épisode de Raw. Un match fut ensuite organisé entre les 2 lutteurs lors de One Night Stand 2006

Ce second match de la soirée était un bon affrontement. Même si le match à mis énormément de temps à se lancer, il s'est avéré plutôt bon d'un point de vue global. En effet, le match était très lent et très saccadé au début, et ce pendant un long moment. Mais lorsque la machine s'est mise en route, les 2 lutteurs nous on offert bon duel.

 

Le match suivant opposait les FBI ( Full Blooded Italians ) composés de Little Guido et de Tony Mamaluke face à Yoshihiro Tajiri et Super Crazy.

Ce match par équipe était intéressant à regarder. En effet, il s'agissait d'une bataille plutôt dynamique et rythmée entre les 2 équipes. Les 4 poids moyens nous ont montré ce dont ils étaient capables à travers un match agréable à regarder. Ce match a donc permis au show de continuer sur un élan plutôt positif.

 

Nous continuons la soirée avec le match qui opposait Rey Mysterio face à Sabu avec le World Heavyweight Championship en jeu dans un match sans disqualifications.

Ce premier match de championnat de la soirée était un très bon combat d'une rare intensité. En effet, les 2 lutteurs se sont rendus coups pour coups. Les échanges entre le champion et son challenger étaient extrêmement rapides et très impressionnants. Tout cela aura fait surgir un Rey Mysterio plus extrême qu'à l'accoutumée – rappelant par la même occasion son passage à la ECW entre 1995 et 1996 – et un Sabu toujours aussi impressionnant de par sa spontanéité dans l'exécution de ses mouvements très risqués. Le match aura abouti sur un « spot » très effrayant comme le montre la vidéo ci dessous.

Nous passons maintenant au match très attendu entre Edge, Mick Foley et Lita face à Terry Funk, Tommy Dreamer et Beulah McGillicutty ( il s'agit de la femme de Tommy Dreamer )

Après leur match historique à Wrestlemania 22, Edge et Mick Foley se sont montrés un respect assez inattendu. Plus tard, Mick Foley se retournait contre la ECW originale en attaquant Terry Funk et Tommy Dreamer à plusieurs reprises aux côtés de Edge. Suite à cela, Paul Heyman a alors organisé un match entre tout ce beau monde avant que Beulah ne propose de transformer ce match en 3 contre 3 le soir même.

Et quel match ! Ce fut de très loin le match le plus violent de la soirée, ce qui était prévisible, avec des hommes comme Terry Funk, Mick Foley ou encre Tommy Dreamer. En effet, les armes en tout genre étaient de sortie : Les Barbelés, les échelles et même du feu. Même si le match n'était pas d'une grande technique, il a su se montrer extrêmement divertissant. Les phases violentes s'enchaînaient de manière intelligente et les « spots » se succédaient avec un bon rythme – ces derniers étant très impressionnants. Notamment la blessure à l’œil effrayante de Terry Funk à cause d'un fil barbelé ou encore la chute de Mick Foley à travers une planche de fils barbelés tout en ayant sa chemise en feu. C'était donc un très bon match dans son ensemble.

 

Passons maintenant à l'avant dernier match de la soirée qui opposait Masato Tanaka face à Balls Mahoney.

Il n'y a pas grand-chose à retenir de ce match qui servait de trasition entre le match précédent et le Main Event si ce n'est le coup de chaise monumental de Balls Mahoney qui a précédé sa victoire. Bien que le match soit très court, il n'en restait pas moins agréable à regarder.
 

Nous voici arrivés au Main Event de la soirée – lui aussi très attendu – qui opposait John Cena face à Rob Van Dam avec le titre de la WWE en jeu.

Lors de Wrestlemania 22, Rob Van Dam remportait le Money In The Bank Ladder Match. Quelques mois plus tard, il annonçait qu'il voulait encaisser son contrat lors de One Night Stand 2006 face à John Cena avec un le titre de la WWE en jeu.

Il est très important de noter l'ambiance incroyable durant tout le match. En effet, John Cena était en territoire ennemi puisqu'il était très peu apprécié des fans de la ECW. Lors de son entrée, nombreux étaient les doigts d'honneur, les huées et les insultes à l'encontre du champion de la WWE. Une fois dans le ring, impossible de se débarrasser de son T-shirt : à chaque fois qu'il l'envoyait dans le public, son T-shirt était aussitôt renvoyé par la foule. Ce genre de scène pourrait rappeler à certains ce qu'il s'était passé lors de Money In The Bank 2011 puisque là aussi le T-shirt de John Cena était renvoyé à son expéditeur par un public de Chicago également hostile.

Parlons maintenant du match en lui même. C'était un bon match dans son ensemble, porté par une ambiance incroyable comme évoqué précédemment. L'affrontement était assez serré, puisque aucun lutteur n'a dominé l'autre. Le champion et son challenger se sont rendus coups pour coups. Une chose est quand même très importante à souligner : l'attitude de John Cena qui se comportait véritablement comme un «  Heel », allant même jusqu'à frapper l'arbitre volontairement – chose qui est très rare de sa part pour le souligner. Après une intervention de Edge, Rob Van Dam empocha la victoire dans un bon Main Event.

A la suite de cette intervention qui coûta la victoire à John Cena, une des meilleures rivalités de l'année 2006 démarra entre l'ancien champion et Edge.

Conclusions

Ce One Night Stand 2006 était un PPV assez bon dans son ensemble, avec des matchs intéressants et sans réel mauvais points. Quelques segments assez divertissants auront rythmé la soirée, notamment l'intervention de JBL ou le segment très drôle avec Eugene et The Sadman. Le très gros point positif de la soirée était l'ambiance qui était juste incroyable pendant les 3 heures de show. En effet, ce genre du public peut participer à la bonne ambiance et à la réussite d'un show. Il peut cependant aller parfois loin pour des fans qui ne sont pas connaisseurs et avisés. Imaginez un fan de catch récent qui tombe sur ce show et qui entend des chants très injurieux comme «  F*** you Cena ! » et qui voit un public aller jusqu’à faire un doigt d'honneur à certains catcheurs. Il pourrait trouver cela honteux alors que les fans de longue date auraient tendance à trouver ça presque « normal ».

 

Voilà, c'est tout pour cette septième édition de Back To The Past. On se donne rendez-vous le mois prochain pour une nouvelle analyse.

SummerSlam Week-End : Avis sur ce gros week-end estival de catch

Plus encore que l'an dernier, lorsque la WWE débutait sa relation annuelle estivale avec le Barclays Center de Brooklyn, New-York City et ainsi lançait ce qui pourrait devenir une nouvelle tradition, ce SummerSlam Week-End a été le théâtre de pléthores de shows de catch, tous assez attendus par les fans du monde entier. En dehors de l'éponyme édition 2016 du "Biggest Event of the Summer", une poignée de shows indépendants en ont profité pour graviter autour du grand événement de la WWE - qu'il soit sur place ou (à emporter !) diffusé en direct pour chacun.

Tel un deuxième WrestleMania Week-End en moins de 6 mois, NXT s'est payé un nouveau "Special Event" au Barclays Center, et l'EVOLVE s'y est discrètement greffé dans les alentours pour deux shows excessivement importants. Quant au reste, la NJPW a envoyé ses talents poids-lourds à Las Vegas pour un nouveau Pay-Per-View de la Ring of Honor, laissant ses catcheurs Juniors se disputer la finale de la Super J-Cup 2016 au Japon. 5 shows très différents à bien des égards, sur lesquels The Alt va se pencher et vous en dire des nouvelles !

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CWC : Quel a été le meilleur match du First Round ?

http://oswreview.com/wp-content/uploads/2016/07/CWC-logo.jpg The Alt est un lieu d'expression à la fois pour certains fans voulant pour la première fois exprimer leur créativité sur le sujet et partager leur passion, et surtout pour une grande diversité de formes et de styles de catch à travers le monde en dehors de la sphère envahissante de la toute-puissante WWE. Néanmoins, depuis quelques temps, c'est installé une exception : un tournoi de 32 catcheurs indépendants - parmi des vétérans, jeunes stars ou totalement inconnus non rattachés à la compagnie de Stamford - organisé par cette dernière, le Cruiserweight Classic (CWC). Ainsi, il est possible et il est du devoir de The Alt de discuter d'une telle particularité, mettant en lumière un catch indy international par le biais des techniques et de la médiatisation de cette WWE - dont on ne doit habituellement "pas prononcer le nom" ici (hormis dans les chroniques quelque peu "rétro" de ce cher Rollins_TheFuture bien évidemment).

Dans cette optique, parallèlement à la conclusion du long mais non moins intéressant premier round du CWC, il est temps pour The Alt de s'y attarder plus pleinement avec un classement des 16 premiers matches du tournoi. Pour ceux qui en auraient loupés, de nombreux extraits sont disponibles ici : > Playlist WWE Cruiserweight Classic <.

#15 - Noam Dar vs. Gurv Shira (S01.E04)

Bien que très talentueux, Noam Dar reste assez jeune et donc irrégulier sur le ring. Face à un adversaire, pas mauvais mais un niveau en-dessous comme l'un des deux Bollywood Boys, il n'a pas su ni intéresser ni impressionner. Le tout a produit un match avec plusieurs ratés et un manque cruel de saveur.

#14 ex-aequo - Tony Nese vs. Anthony Bennett (S01.E03) / HoHo Lun vs. Ariya Daivari (S01.E01)

HoholunSans pouvoir me décider sur la position à donner à ces deux matches dans le classement, j'ai dû me résoudre à les placer ex-aequos à la 14ème place. En effet, quelques belles choses ont été aperçus au sein de chacun, mais sans jamais délivrer une plus-value suffisante. Parmi les quatre catcheurs impliqués, Tony Nese est évidemment celui qu'on peut garder en tête, malheureusement sans un adversaire plus adéquat ou plus qualifié, son catch reste robotique à observer et peu entraînant. Daivari, lui, a cette intensité et agressivité qu'il fallait et aurait pu peut-être donner une meilleur performance contre quelqu'un d'autre que 'Mr. No Charisma' HoHo Lun ... Quant à Anthony Bennett, sans doute le participant le moins talentueux de toute la compétition.

#13 - Tajiri vs. Damian Slater (S01.E02)

Tout comme le cadet Daivari ou même Tyson Dux, Damian Slater a montré des bases très solides et un "selling" (aussi bien du côté attaquant que défensif) à la hauteur. Néanmoins, rien pouvant prétendre à une qualification dans une telle assemblée de poids-moyens. Bien sûr, dans chaque tournoi, il faut forcément des perdants. Cependant, même si ce fonctionnement est prévisible, tant qu'ils sont talentueux, ils peuvent rester utiles et mémorables et donc contribuer à la valeur globale de la compétition. Pour revenir à ce match, c'est évidemment ce bon vieux Yoshihiro Tajiri - toujours solide malgré son apogée bien derrière lui - qui a donné la vraie saveur de ce petit combat de seconde-zone.

#12 - Rich Swann vs. Jason Lee (S01.E04)

Plus agréable à observer que son compatriote, Jason Lee n'a pas fait ombre à la qualité du match. Lequel, en somme, était une belle démonstration du talent multidimensionnel qu'est Rich Swann (le seul dit "représentant du roster de NXT"). Si il ne remporte pas ce tournoi, ce dernier se sera au moins fait remarquer comme il faut avant de réellement débuter son séjour (qu'on espère brillant) à NXT.

#11 - Drew Gulak vs. Harv Shira (S01.E03)

Pas mauvais cela dit, l'autre Bollywood Boy n'a pas fait long feu face au leader (plus charismatique de jour en jour) de Catch Point. Drew Gulak a effectivemment plié cette affaire (comme il a plié son adversaire de douleur ... jeu de mots) en 5 minutes à peine, dans une des rencontres les plus brèves de ce premier round. Un peu dommage donc, tant Gulak a tant à montrer !

#10 - Zack Sabre Jr. vs. Tyson Dux (S01.E03)

Et oui : le sacro-saint 'Best Technical Wrestler', Zack Sabre Jr., n'est même pas dans le Top 5 ! Comme quoi, The Alt ne joue pas les moutons aveuglés par une sorte de "pensée commune" régissant les fans de catch indépendant. Sans cracher sur le sous-estimé canadien Tyson Dux, il n'était pas vraiment à la hauteur du talent si particulier du britannique. Cependant, celui-ci reste fautif lui aussi : si il était si immensément talentueux que ça (et pourtant, tout porte à confirmer qu'il l'est), il n'aurait eu aucun mal à offrir un match digne de ce nom face à n'importe qui. Ce n'a pas été le cas. Sans montrer de mauvaises choses, ZSJ n'était pas assez impressionnant, même pour le premier round, pour sa réputation ... Il y a des jours avec et des jours sans.

#9 - TJ Perkins vs. Da Mack (S01.E02)

... Et voilà un contre-exemple du cas précédent. Au sommet de sa forme, TJ Perkins a délivré une performance - individuelle et coopérative - de haut acabit face à un allemand pas-si-charismatique-que-ça. Da Mack, une des stars de la bien connue wXw, a en effet été poussé par son adversaire, se montrant progressivemment méritant d'une telle opportunité. Pas de chef-d'oeuvre ici, mais simplement un boulot bien fait.

#8 - Kota Ibushi vs. Sean Maluta (S01.E01)

Kota ibushi moonsaultA l'instar de Lance Anoa'i, Sean Maluta est un membre "underground" de la légendaire lignée de catcheurs samoans parce qu'il n'est pas doté d'un talent égalant ceux d'autres membres de sa grande famille. J'en prends pour preuve son "botch" très dangereux (mais pas si mal rattrapé en vol) effectué sur une Somersault Plancha vers l'extérieur du ring. Néanmoins, son niveau de talent n'a pas dévalué la qualité globale de son match face à Kota Ibushi. Un combat justement fait pour mettre en valeur le "Mr. Fantastique" que la NJPW aurait dû et aimerait aujourd'hui avoir comme top-star en devenir. D'ailleurs, contrairement à Gulak et ZSJ, Ibushi a réussi à suffisemment impressionner et intéresser sans montrer ne serait-ce que la moitié de sa palette in-ring.

#7 - Lince Dorado vs. Mustafa Ali (S01.E02)

Sans être un luchador du calibre de Kalisto/Samuray Del Sol, Fenix ou Dragon Lee, le porto-ricain Lince Dorado est un jeune vétéran qui aujourd'hui possède un talent d'un réel bon niveau. A tel point qu'il a réussi à donner un classique match TV de poids-moyen face à un inconnu oscillant quelque peu sur le ring. Ce dernier, Mustafa Ali, semblait effectivemment au début du match mentir sur la marchandise promise par la petite vignette de présentation. Heureusement, à mesure que la fin de la rencontre approchait, il a su montrer des efforts pour même rivaliser d'innovations avec son adversaire.

#6 - Gran Metalik vs. Alejandro Saez (S01.E01)

Ce premier combat de la compétition entière aura parfaitement ouvert les hostilités et présenté l'exemple type de ce que la suite allait réserver. Opposant le reconnaissable et talentueux Mascara Dorada (anciennement talent sous-estimé de la CMLL et de la NJPW) à l'étrange chilien, géant du tournoi, Saez, ce match a produit une excellente opposition de Lucha Libre moderne et de strong-style à la sauce sud-américaine. De belles impressions, surprises et découvertes en un seul match.

#5 - Raul Mendoza vs. (The) Brian Kendrick (S01.E03)

Mendoza swingAutre mexicain de la compétition, Raul Mendoza et son sourire d'adolescent prépubère a sans doute été le talent le plus surprenant de la compétition (le titre du plus inattendu reste encore à être délivré, voir plus bas). Qui plus est, alors qu'il a dû se battre contre un Brian Kendrick à l'attitude et in-ring énigmatique. Débarquant avec un comportement de fou furieux - très éloigné de ceux de jeune poids-moyen puis d'arrogante rising-star et de catcheur zen précédemment - le grand ami du commentateur Daniel Bryan ne s'est pas essayé à la voltige qu'on lui connaît. Agressif et brutal, il a su mettre parfaitement en valeur les qualités du surprenant Mendoza avant de conclure sur une prise de soumission tout autant surprenante de sa part.

#4 - Akira Tozawa vs. Kenneth Johnson (S01.E02)

Tozawa, Tozawa ... J'avoue que je suis un peu biaisé concernant ce catcheur, mais aucunement vis-à-vis de ce match. Un vrai combat emballant, allant d'une énergie et intensité crescendo avec un pic sur la plus rapide des German Suplex jamais effectués, par Tozawa lui-même, et bien aidé par la passion sans borne de ce dernier. Peu charismatique et énergique, on ne peut pourtant rien retiré à la performance de cet américain inconnu Kenneth Johnson qui a été de taille de bout en bout.

#3 - Clément Petiot vs. Cedric Alexander (S01.E01)

Ca vs archer

Certes, l'effet crescendo amené par le talent magique encore trop sous-estimé d'Akira Tozawa n'a pas défini ce match. Cependant, tout y était pour établir le modèle de match à attendre d'une telle promesse faite par cette compétition historique. Robustesse, intensité, puissance, agilité, rapidité, émotion, passion, détermination, etc. Un ensemble de paramètres et qualités qui définissent le catch poids-moyen comme modernisé par Chris Jericho, Eddie Guerrero, Dean Malenko, Rey Mysterio Jr. et consors. Même si Clément Petiot alias Tristan Archer n'était pas tout à fait du niveau de son adversaire du soir, il a une nouvelle fois démontré pourquoi il était le meilleur catcheur français depuis de nombreuses années et pourquoi il pouvait aisément prétendre à une place de choix dans n'importe quelle promotion importante. Quant à Cedric Alexander, on peut dire qu'il est aujourd'hui un talent véritablement accompli. S'étant libéré des chaînes d'une Ring of Honor frustrante (comme l'avait fait Tommaso Ciampa, et comme le fera bientôt peut-être ACH, par exemple), CA est désormais l'un des meilleurs catcheurs de la planète.

#2 - Jack Gallagher vs. Fabian Aichner (S01.E04)

Gallagher corner dropkick

Rien de standard ou de classique dans ce match-ci. D'abord, il y a cette boule de muscles italienne inconnue, dotée d'une puissance aussi impressionnante que son agilité. Aussi "made for WWE" semble-t-il être au premier abord, Fabian Aichner n'est pas si commun : à l'image d'un Peter Kasaa, il est capable de se mouvoir sur les cordes comme peu de "high-flyers" actuels, rendant probablemment très fier son entraîneur (et ex-champion poids-moyen du temps de la WCW) 'Das Wunderkid' Alex Wright. Un talent inattendu comme aucun autre au sein de la compétition. Ensuite, il y a celui qui gagne sans cesse en notoriété qu'il affrontait, Jack Gallagher. Totalement à l'opposé de son adversaire, 'The Extraordinary Gentleman' est doublement remarquable, d'une part grâce à son allure, sa dégaine et sa personnalité ; et d'autre part, avec son style de catch si britannique - à la fois brutal et précis comme celui de Billy Robinson ou Karl Gotch, et à la fois technique et réfléchi comme celui de Johnny Saint notamment. Très proche en bien des aspects d'un Zack Sabre Jr., la polyvalence, intensité et réputation en moins, Jack a su impressionner comme personne les fans et les commentateurs - soit dit en passant, au meilleur de leur forme pour ce combat. En conclusion, le genre de duels qui restera en mémoire à la fin de la compétition !

#1 - Johnny Gargano vs. Tommaso Ciampa (S01.E04)

Ciampa gargano post match

Malgré tout, c'est un match ni purement compétitif ni tellement sportif qui remporte ici la palme. Comme quoi, une bonne histoire bien racontée sur le ring sera toujours plus agréable et divertissante qu'un bon match de catch sans fioritures. Les "part-timers" Johnny Gargano et Tommaso Ciampa sont un duo désormais bien connu des fans de NXT. Néanmoins, ils ne sont pas l'équipe la plus remarquable, la plus soudée ou la plus douée du roster. Cependant, en seulement quelques matches et interviews, ils ont su installer une véritable connexion entre eux, et entre les fans et eux - en plus de leurs réputations respectives de catcheurs solos de renoms sur le circuit indépendant américain.

Car voilà le coeur du sujet : Gargano et Ciampa sont des catcheurs solos, originaires de deux promotions différentes (DG:USA/EVOLVE pour l'un, Ring of Honor pour l'autre) qui ont dûs former une équipe solide pour intégrer et se maintenir à NXT (donc, en quelque sorte, à la WWE) et qui sont, ainsi, devenus véritablement amis. Avec le CWC, les voilà enfin où chacun voulait être au départ, en solo. Néanmoins, ironiquement, le "destin" (kayfabe) les met finalement face-à-face : il y a quelques mois, aucun des deux n'aurait eu d'état d'âme, mais aujourd'hui qu'ils sont co-équipiers et amis, la conflit émotionnel empiète sur l'enjeu compétitif dont il va de toute façon sortir indemne pour chacun.

Une "storyline" réaliste et complexe qu'a excellemment dépeint ce match. Rempli de "storytelling", ce combat violent comme un Grudge Match sans grande promotion ni attente est sans doute le meilleur match produit par la WWE depuis des mois (oui, même meilleur que les très bons Zayn vs. Owens à Battleground 2016 et Sasha vs. Charlotte à RAW). Et ce, du début à la fin : de l'interview-confrontation d'avant-match aux moments post-match avec la rassurante et émouvante réconciliation (... pour l'instant) entre Ciampa et Gargano, mêlant déception pour l'un et soulagement pour l'autre, assis cote-à-cote au centre du ring. Un chef-d'oeuvre de près de 11 minutes seulement qui définit, non pas le Cruiserweigt Classic Tournament, mais le catch en lui-même.

EXCLU : Interview de Clément Petiot aka Tristan Archer, participant du WWE CWC

Clement petiot wwe 1A quelques jours de l'émission inaugurale de la première (et non la dernière, espérons-le) édition du Cruiserweight Classic Tournament (CWC), diffusée sur le WWE Network, The Alt - le site de catch alternatif, non-WWE - a pu interviewer l'un des participants les plus prometteurs et notre seul représentant français, Clément Petiot (alias Tristan Archer sur le continent européen).

A cette occasion, The Alt a voulu s'intéresser plus particulièrement aux talents en eux-mêmes qui, comme 'La Révolution Française', proviennent du circuit indépendant mondial et profitent, avec le CWC, d'une exposition sans pareille. Car, pour briller dans une compétition aussi inédite dans l'histoire du catch, seul le talent - le vrai - compte !

Dans cette optique, grâce à la collaboration de Catch Au Quotidien, Tristan Archer a répondu à chacune de nos questions, avec cette sincérité qui le caractérise - le tout "spoiler free" évidemment.

Propos recueillis pour The Alt, par Pierrick H. de Catch Au Quotidien

The Alt : On raconte sur certains sites anglophones que Triple H aurait appelé personnellement chaque compétiteur pour leur proposer de participer au CWC, est-ce vrai ?

Clément Petiot : Je n'ai pas été contacté par Triple H et je ne sais pas qui d'autre [dans la compétition] l'a été. J'ai été contacté par mail par le recruteur de la WWE, Canyon Ceman [DRH du Performance Center, vu dans l'émission Breaking Ground sur le WWE Network ; ndlr], et après j'ai eu un coup de téléphone de William Regal [recruteur pour la WWE, officiellement ; ndlr]. Ça démarre par mail, où on nous demande une confirmation de participation. Puis, une fois qu'on a validé tout ce qui est papiers officiels et démarches, c'est William Regal qui appelle pour discuter une bonne quinzaine de minutes et me dire comment ça allait se dérouler.

Autrement, tu as été contacté par d'autres personnes d'importance au sein de la WWE ?

Oui, sur place, on est pas vraiment seul. On est avec tous les producteurs de la WWE : Matt Bloom [aussi entraîneur en chef du Performance Center ; ndlr], Adam Pearce, etc. Triple H était là non-stop. Il nous parlait pas directement, mais il donnait des instructions au fur et à mesure, et surveillait un petit peu tout cela.

 

♦ Exclu : Clément Petiot (Tristan Archer) livre ses ressentis à la suite du CWC ♦

 

Durant les premiers enregistrements TV de l'émission, ton match face à Cedric Alexander a semble-t-il été l'un des plus appréciés sur place. Comment l'as-tu ressenti de ton côté ?

Moi j'ai beaucoup aimé mon match. Cedric Alexander, c'est quelqu'un que je connais juste de nom, avec qui j'avais jamais travaillé. C'est toujours bizarre de travailler pour la première fois avec quelqu'un, mais du coup, ça s'est vraiment très bien passé. Un peu comme mes matches face à Chris Hero ou Tommy End [voir ci-dessous], parfois il y a quand même quelque chose qui fait qu'il y a une "chimie" entre nous. Du coup, je pense que ça s'est ressenti auprès du public et que les gens ont vraiment aimé le match. Personnellement, je ne l'ai pas encore vu mais il n'y a rien que je jetterais dans ce match - il était bien du début à la fin.

Suite à ce match, as-tu eu des retours, des critiques ou des commentaires de la part des officiels ou d'autres catcheurs ?

Oui, j'ai eu beaucoup de retours positifs. C'était assez cool. Je ne sais pas si je peux en parler, parce que c'était en coulisses, mais du coup rien de négatif à signaler.

Tristan archer clothelineJustement, concernant tes performances sur le ring, quels catcheurs t'ont le plus inspiré ton style in-ring actuel, qui a réussi à te mener au CWC dont les participants présentent des styles très différents les uns des autres ?

En fait, je suis pas aussi aérien ou aussi technique que [la plupart des autres compétiteurs]. Quand j'étais plus jeune, j'aimais beaucoup Kurt Angle pour son intensité, lui qui vient comme moi du sport de la lutte amateure. Ce que je trouve "bad-ass" chez lui, c'est qu'il est très agressif sur le ring, tout en restant technique. Et c'est quelque chose que j'ai toujours aimé voir et donc aujourd'hui, que je fais moi aussi. Du coup, c'est - je pense - ce qui m'a fait arrivé ici, au Cruiserweight Classic, parce que c'est le genre de choses que j'avais montré pendant les essais à Londres, et qui avait été aimé aussi. Ce côté agressif, du combattant qui "ne lâche pas tant que le gars n'est pas au sol".

 

♦ Exclu CAQ : Daniel Bryan nous parle du WWE Cruiserweight Classic ♦

 

Hier soir, sur le WWE Network, durant un programme spécial d'avant-tournoi CWC Bracketology, il est dit qu'au moins 4 ans ont été nécessaires pour préparer et organiser une telle compétition. Est-ce que ces "tryouts" d'il y a 2 ans, dont tu parles, visaient déjà cet objectif à ta connaissance ?

Non, c'était un "tryout" global en fait. Mais du coup, vu que la WWE regarde tout et note tout, c'est impressionnant - et ça prouve que c'est une grande entreprise multinationale - parce qu'elle peut, à partir de quelque chose de plus général, dégager des profils plus intéressants pour tel ou tel type de projets plus précis. Je pense donc que les officiels n'ont organisé que des "tryouts" comme ça, avant de faire leur recrutement pour le CWC.

Par le passé, tu as parlé plusieurs fois du jeune Rich Swann (sous contrat à WWE NXT depuis peu et donc seul catcheur signé exclusivement à Stamford, participant au tournoi), l'un de tes favoris. Par rapport à deux vétérans ex-WWE qu'on connaît très bien, comme Tajiri et Brian Kendrick, que peut donner d'après toi cet affrontement entre styles et expériences, sorte de collisions d'âges ?

Ca va donner quelque chose d'assez super, d'assez sympa à voir je pense. Rich Swann, et les plus jeunes ou moins expérimentés, ont un avantage : on connaît pas beaucoup de choses les concernant, donc ils peuvent toujours surprendre. Pour Brian Kendrick, qui catche déjà depuis une quinzaine d'années, on peut étudier ses matches, savoir comment il bouge sur le ring et comment il va réagir donc ça peut laisser un avantage certain aux "jeunes loups" comme on dit.

 

♦ EXCLU : Interview de Sturry et Ludivine, de "C'est ça le catch" ♦

 

Interview de CAQ, dans les coulisses d'ICWA Revolution 8

 

♦ EXCLU : Interview de Hellmer Lo'Guennec (APC) ♦

 

Répertoire de matches de Clément Petiot aka Tristan Archer

 

 

 

EXCLU : Les réactions d'une fan "casu" à WWE Money In The Bank 2016

Alors que moi-même je venais de terminer mon visionnage "quasi-Live" (c'est-à-dire, pas en direct, mais sans aucun spoiler pour conserver les surprises et un simili de fraîcheur) de WWE Money In The Bank 2016, une bonne amie (dont l'identité restera anonyme) me savant fan de catch me signale qu'elle allait commencer de regarder un show de catch sur son écran d'ordinateur. D'abord, pourquoi cette envie soudaine de regarder un tel Pay-Per-View ? "J'ai 3 heurs à tuer donc je me suis dit que j'allais essayer de revenir un peu aux sources en tapant 'WWE Replay' sur Google" (arrivant sur un blog français proposant des replays illégaux) dit celle qui en 2007-2008 avait plusieurs fois regardé Catch Attack sur NT1, et donc connaissait les quelques bases pour abroder une émission de catch américaine. "Moi je n'aime que le catch de la WWE de toute façon !" indique-t-elle avant ensuite d'admettre que c'est surtout parce qu'elle n'a vu rien d'autre, en matière de catch.

https://www.voxcatch.fr/wp-content/uploads/2016/05/mitb-affiche-1000x500.jpgPuis, comme j'identifie le show en question comme étant justement MITB 2016, je lui demande de me communiquer n'importe lesquelles de ses réactions à chaud par SMS. C'est ainsi que je me suis dit qu'une brève mise en exergue de ces dernières pourraient être immensément intéressants pour nous, fans de catch passionnés et réguliers, souvent détenteurs d'un manque de recul vis-à-vis de la qualité, de la présentation et de la teneur du produit TV de la WWE. Tout cela n'est donc pas à prendre paroles d'évangile, car il y a un côté subjectif assumé dans pas mal de ces propos, mais certains apportent un point de vue objectif très intéressant et original, révélateur, sans doute, de l'avis d'un grand nombre de fans casuels de la WWE encore aujourd'hui.

"Le premier combat à 8 sur le ring là, ça m'a saoulé, c'était trop le bordel ... déclare l'ancienne fan de catch anonyme, en parlant du match ouverture pour les championnats par équipe. Comme quoi trop de chaos (tue le chaos) peut passer d'impressionnant et spectaculaire à illisible et initéressant pour le téléspectateur lambda. J'aime que les un-contre-uns de toute façon. Ziggler vs. Corbin, c'est déjà un peu mieux."

Gras corbin"Il est gras le Corbin, il est moche ... Il fait un peu gaudiche par rapport aux autres qualifie-t-elle ainsi l'ancien boxeur émérite et footballeur américain, pourtant au physique presque fait pour la WWE. Je sais pas, pour faire du combat, t'es plus crédible avec un physique d'Alberto Del Rio que celui de [Big Show]." Preuve s'il en est que, malgré tout, l'apparence physique des catcheurs en action joue un rôle déterminant dans leur crédibilité vis-à-vis de la perception du téléspectateur et sa bonne suspension volontaire d'incrédulité.

"C'est sympa comme combat, c'est un peu aérien et assez rapide malgré le gabarit de Corbin. J'aime mieux les matches à petits gabarits, rapides et aériens en général." Le catch type Cruiserweight/Super Junior serait-il mieux apprécier que le bon vieux "Main-Event style" tant prisé par la WWE ?

♦ Billet d'humeur : Quoi penser de Ricochet vs. Will Ospreay ? ♦

"Putain, il est beau lui !" en parlant de Seth Rollins, montré en backstage, en préparation de son affrontement face à Roman Reigns un peu plus tard dans la soirée. Encore un argument sur le physique et le look ... quoi qu'un peu trop subjectif pour être relévé. Chacun ses goûts en matière d'attirance physique et sans doute qu'elle n'est pas la seule à l'aimer celui-ci.

"Oh non les Divas ! Elle crient comme des poissonnières en se tirant les cheveux, je déteste ça !" Voilà une opinion très intéressante : après des années de matracage d'un catch féminin aux ex-top-models et d'action tape à l'oeil, si défendus par les Vince McMahon, Kevin Dunn et même Vince Russo (citant Sable comme la "catcheuse" la plus "over" de l'histoire), voici une fan casuelle (certes, peut-être pas forcément la cible de cet aspect là du catch féminin) que la division des Divas a toujours rebuté. Et apparemment, il semble bien que le travail de reconstruction, et presque dédiabolisation, soit loin d'être terminé concernant la représentation des lutteuses à la WWE.

"Et Cena va combattre ? ... Cool !" exulte l'ancienne fan de catch, qui aussi bien auparavant qu'aujourd'hui ne fait pas partie de cette légion d'enfants qu'on pense tellement être les seuls à chanter "Let's go Cena !" dans les salles et arènes. Non dénué de charisme, sans doute est-ce aussi la verve amusante et prenante qui a fait adhérer tant de fans à son personnage de Superman, genre idéal, et de "marketing machine". Aussi, la récente obsession de la communauté Internet occidentale (en particulier les amateurs de memes et autres "9Gagers") doit aujourd'hui lui octroyer une nouvelle popularité. En ce sens, Cena est tout autant un emblème de plusieurs générations, à l'instar d'Hulk Hogan et 'Stone Cold' Steve Austin.

Crews faceElle continue avec un autre point de vue, anglé sur le physique des catcheurs : "Oh non ! Sheamus avec sa peau transparente, il est tellement dégueulasse !", rejettant sa rare particularité d'assumer sa couleur de peau nordique, collant à sa gimmick de 'Celtic Warrior', apprécier par certains fans de catch soulignant sa facilité de vendre les coups portés (chacun se marquant sur sa peau tel un coup de soleil, comme si chacun était d'une violence rare - légitimant ainsi l'intensité du combat).

"Apollo Crews a une tête d'un enfant de 6 ans et demi" ajoute-elle, en observant l'adversaire de ce dernier arrivé. Le gabarit et les muscles puissants ne feraient donc pas tout ?

"J'aime bien Apollo vs. Sheamus là, ça cogne bien et malgré leurs gabarits, ils font de belles pirouettes, avoue l'anonyme, agréablement surprise de ne pas assister à un combat de poids-lurd conventionnel. La vache, y'a des 'portées' balèzes ! La défaite de merde par contre, mais c'était bien quand même." Ainsi, quoique de faible importance dans le bilan final, l'"overbooking" - même si peu dosé ici, avec cette victoire surprise de Crews - ne l'emporte pas sur un vrai "clean finish" sans fioritures, signifiant qu'à la fin d'un combat, le plus légitime et crédible possible, il y a un dominant et un dominé, un gagnant et un perdant, point barre. C'est sans doute parfois ennuyeux, mais c'est ainsi que la perception d'un fan casuel, grand public, "mainstream", fonctionne. Celui-là même qui, en grand nombre, garantit les plus grandes audiences télévisuelles à une émission de catch... Comme vues lors de l'Attitude Era de la fin des années 1990s, pourtant époque phare des arnaques, retournements de situations et "overbooking" ... Il n'est donc pas si facile finalement de cerner ce qui influence et attire une telle population.

"Il combat toujours CM Punk ? Je l'aimais pas trop ... Et 'la vipère' [Randy Orton] ?" me questionne, entre deux matches, la fan anonyme. Même en 2016, 8 ans après ses heures les plus "passionnées" de fans de catch, voilà qu'elle se rappelle encore respectivement au mauvais et bon souvenirs de CM Punk et Randy Orton ! Deux catcheurs très différents mais qui paraissent ainsi très marquants aux yeux même de fans non-avertis, et dont dernièremenet la WWE a énormément sous-estimé le potentiel d'attractivité.

"Ceeeennaaaaaa !!!! revient-elle dans le show, presque hystérique, en voyant son chouchou enfin arriver pour combattre. Méchant AJ Styles, j'espère que cena va lui mettre une bonne raclée !" signe-t-elle, identifiant imméditamenet AJ comme l'antagonisme à abattre de part son opposition au super-héros John Cena. Quand une star telle que lui est "over", il semble si facile de porter un intérêt sur son ennemi. Voilà comment peut marcher un alignement "kayfabe" réussi, et ainsi créer des fans investis dans les oppositions et scénarios présentés à l'écran.

"Cette ambiance dans la salle ! Ca doit être trop bien d'y être !", se satisfaisant d'une ambiance plutôt classique, du point de vue des connaisseurs, ayant observés et entendus les fans bien plus bruyants et intéressés de Chicago, New-York, Londres et autres à plusieurs repris. Comme quoi il en faut parfois d'un minimum d'attention du public présent sur place pour influencer l'avis d'un téléspectateur concernant un match ou un catcheur en particulier, jusqu'à l'amener à acheter un billet pour aller voir tout cela de plus près.

Passons ensuite au point de vue qui, pour moi, reste le plus curieux à analyser : "Cena vs. AJ c'est bof je trouve car ils essaient de nous faire croire que c'est un rapport de force entre eux - genre AJ arrive à maîtriser plusieurs fois Cena par la force alors que physiquement c'est pas crédible du tout ! Qu'il le maîtrise par de la vitesse ou de la technique ça se pourrait, mais par la force on y croit pas !". Pour nous, fans de catch réguliers et confirmés, ce match (sans citer les problèmes d'alchimie in-ring entre les deux catcheurs) restait plus qu'appréciable, même excellent pour certains. Néanmoins, il apparaît qu'un sérieux problème y serait constitutif : un manque, voire un mauvais/hors-sujet, "storytelling". Cena, toujours incarnant ce Superman en bermuda, aurait dû mieux légitimement joué les gros bras face au virevoletant AJ Styles, afin de proposer un match plus réaliste du point de vue d'une non-initiée. En effet, fans de catch de longue date pour la plupart, nous connaissons tout autant les capacités de Styles et de Cena et nous les avons mis sur un pied d'égalité dès lors qu'il semblait jouer le même rôle de Main-Eventer héroïque, respectivemment à la TNA et à la WWE, avant de se rencontrer ici. Ainsi donc, notre vision d'un combat entre les deux - et celle des "bookers" qui l'ont orchestré - a été énormément biaisée par cette connaissance des carrières réelles et non des histoires fictives, uniquement à la WWE, de ces deux lutteurs. Un match, simple et efficace sur le papier, de bonne qualité peut donc tout aussi bien être considéré comme peu crédible et peu appréciable par le public lambda. Une vision des choses trop souvent oubliée autant par les fans que par les promoteurs et qui semble néanmoins pas à négliger du tout !

"Nooon ! Comment ça se termine ! C'est nul ! Je déteste la triche !" souligne-t-elle, se plaignant encore une fois d'une conclusion "overbookée" par l'interventin d'alliés du "heel" AJ Styles ... Avant d'admettre le fait "kayfabe", interprété comme réel, suivant : "Mais bon, John Cena méritait pas de gagner, il a été mou."

Ambrose clodo"Ah enfin le combat pour la malette ! déclare la fan à l'horizon du premier match à stipulations de la soirée, signifiant son intérêt pour un match non-classique. Il a l'air naze ce Chris Jericho. Ambrose, on dirait un clodo." dit-elle par la suite. Si seulement elle avait eu le temps de découvrir le destin doré, quasi-instantanné, de ce clochard, j'aurais été curieux de connaître la teneur de sa réaction !

"C'est top avec les échelles, ça donne une richesse de figures. C'est superbe ! Quand le gros Kevin Owens met Ambrose sur une échelle et lui saute dessus depuis les cordes, c'est fort ! Sami Zayn qui explose le dos de Kevin sur l'angle d'une échelle ! C'est ouf !" avouant implicitement qu'elle n'aime finalement pas "que les un-contre-uns", si d'autres configurations de matches sont bien faits et sont assez impressionnants pour faire exceptions.

"Yeah Ambrose ..." signe-t-elle enfin avant d'arrêter son visionnage, plus de 3 heures de catch étant sans doute bien trop long à supporter même d'une qualité satisfaisante.

Billet d'humeur : Ex-stars de l'Indy vs. fans casuels ? ♦

Pour résumer, voici ce qu'une fan casuelle anonyme lambda pense que le catch américain - type WWE/"sports-entertainment" - doit être :

- Pour être crédible et légitime dans la position hiérarchique, sportive, qu'ils occupent au sein du roster, un catcheur doit arborer un look sérieux et un physique un minimum athlétique. Ceci va de pair avec l'attitude et les compétences sur le ring : ainsi, il en va de même pour les catcheuses. Une potiche, ricne-l'oeil, est rarement crédible aux yeux des fans casuels, semble-t-il.

- L'incarnation parfaite d'un personnage, le charisme sans faille et la verve facile et pleine de répartie jouent un rôle capitale dans la capacité d'un catcheur à être "over" selon un maximum de fans.

- Le catch classique, en simple ou en double, avec des règles simples est préférable aux situations chaotiques, bordéliques parfois illisibles, à la population en catcheurs très dense. Néanmoins, un bon match à stipulation, bien compréhensible, avec une population limitée, peut très bien faire l'affaire si il n'est qu'une attraction parmi tant d'autres, au fil de la soirée.

- Les rapports de force apparents, sans jugement biaisé de part le scénario ou la réputation des personnages/talents en place, doivent toujours être respectés le mieux possible, afin d'offrir un match crédible d'où le spectateur pourra suspendre volontairement son incrédulité et donc s'investir dans l'action et la narration proposées.

- Le catch dit aérien, athlétique et technique, est capable d'être bien mieux considérée qu'un autre, malgré des décennies de Main-Events dépourvus de ce style. La valeur des catcheurs type poids-moyen seraient donc tout aussi importante du point de vue des fans passionnés et "smarts" que des fans casuels.

- Les fins de matches "cleans" - sauf si l'inverse s'inscrit dans uen logique narrative cohérente - est majoritairement à privilégier, pour que la hiérarchie des catcheurs (les dominants et les dominés, les gagnants et les perdants) fonctionnent. Ainsi, un top-"face" souvent gagnant comme John Cena peut réussir à avoir sa place légitime de Main-Eventer, et ainsi induire des oppositions intéressants pour ce genre de fan.

- Comme pressenti même par les fans initiés et passionnés, l'ambiance d'un public présent dans la salle, ressentie à l'écran, peut tout aussi influencer la qualité du produit TV délivré. Elle peut même avoir comme qualité d'attirer les fans à payer pour en faire partie ou constater de la qualité signifiée ainsi, d'eux-mêmes.

- Un temps de show trop long peut desservir celui-ci, quel que soit les matches organisés ou la qualité de ceux-ci.

 

Back To The Past #5 : WWE Vengeance 2002

Bien le bonjour, et bienvenue pour le cinquième numéro de Back To The Past ! Comme vous le savez désormais je serai amené à analyser des PPV de votre choix. En effet, vous aurez la possibilité d'élire un PPV précis parmi une séléction d'événements que je vous proposerai chaque mois. Ceci dit, occupons nous du PPV de ce mois-ci !

 

A Propos du PPV

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Ce mois-ci nous resterons sur l'année 2002 puisque après avoir analysé Wrestlemania 18 le mois dernier, je vais maintenant m'attaquer à Vengeance 2002 cette fois-ci. En effet ce show s'est déroulé le 21 Juillet 2002 à la Joe Louis Arena de Detroit dans l'état du Michigan. Ce PPV dont le slogan était «  Quick And Merciless » ( rapide et sans pitié – faisant notamment référence au Main Event ) avait attiré 12 000 personnes dans une salle pas totalement remplie. Il est à noter qu'il s'agissait seulement de la deuxième édition de ce PPV effectivement créé en 2001 ( Il s'agissait initialement d'Armageddon 2001 mais la WWE l'a modifié en Vengeance 2001 à cause des attentats du 11 Septembre de cette même année ) ; puis modifié en 2007 pour devenir Night Of Champions avant de faire un petit retour en 2011. Il s'agissait d'un des tout premiers PPV de la «  Brand Extension » alors fraîchement créé en Mars 2002 quelques mois auparavant. Ce PPV fût visionné par 375 000 personnes en vidéo à la demande contre 315 000 l'année précédente ; ce qui constitue une petite augmentation par rapport à l'an dernier.
 

Avant de passer au vif du sujet et de développer un peu plus à propos de ce show, regardons les résultats de cet événement :

- Spike et Bubba Ray Dudley b. Chris Benoit & Eddie Guerrero dans un match de tables à élimination

- Jamie Noble © b. Billy Kidman et conserve son titre Cruiserweight

- Jeff Hardy © b. William Regal et reste le champion Européen

- John Cena b. Chris Jericho

- RVD © b. Brock Lesnar par disqualification et reste donc champion Intercontinental

- Booker T b. The Big Show dans un match sans disqualifications

- The Un-Americans ( Christian & Lance Storm ) b. Hulk Hogan & Edge © pour devenir champions par équipe

- The Rock b. Kurt Angle & The Undertaker © pour devenir Undisputed champion.

 

Comme nous pouvons le constater, cette carte présentait différents atouts capables de nous proposer un beau spectacle. Voyons si cela a été le cas.

 

Le match-par-match

 

Ce PPV estival s'ouvre avec un match qui – sur le papier – semblait très intéressant puisque Spike et Bubba Ray Dudley affrontaient Eddie Guerrero et Chris Benoit dans un Tag Team Table Elimination Match.

Quoi de mieux pour ouvrir un show qu'une affiche si intéressante avec une stipulation qui l'est tout autant. D'ailleurs le match ne s'est pas avéré décevant puisqu'il s'agissait d'un très bon affrontement. En effet, le rythme du match était très soutenu ; de quoi nous tenir en haleine pendant les 15 minutes de combat. Les prises se succédaient parfaitement ce qui nous offrait un beau spectacle avec de nombreux «  Spots » . C'était en somme une très bonne manière d'ouvrir cette édition de Vengeance.

 

Le match suivant opposait 2 lutteurs très talentueux puisque Billy Kidman faisait face à Jamie Noble avec le titre Cruiserweight en jeu.

Pour rester dans la continuité de l'affrontement précédent, ce match était lui aussi un bon match dans son ensemble. Les 2 athlètes enchaînaient les prises avec une vitesse impressionnante, ce qui ne les empêchait pas d'être très propres et très appliqués dans leur match. Ce match a donc continué le bon élan donné par l'affrontement précédent, nous offrant par la même occasion un match d'assez bonne qualité.

 

Nous passons ensuite au match comptant pour le titre Européen qui opposait le champion Jeff Hardy au challenger William Regal. Il s'agissait du match retour de William Regal pour le titre qu'il avait perdu 2 semaines auparavant. Il avait donc l'occasion de récupérer son bien des mains de «  The Charismatic Enigma »

Malheureusement, l'élan positif dont je vous parlais juste avant s'est arrêté avec ce match. En effet, l'affrontement était beaucoup trop court ( seulement 4 minutes ), et celui-ci donnait une impression de travail expédié. Même si il y a eu quelques moments intéressants, ce ressenti de travail bâclé gâchait l'ensemble de la rencontre entre les 2 lutteurs pourtant extrêmement talentueux. C'était donc une déception.

 

Le match suivant opposait John Cena face à Chris Jericho. Quelques semaines avant Vengeance, John Cena était sur le point de battre Chris Jericho avant que ce dernier ne se fasse disqualifier. Le nouveau venu à la WWE avait donc l'occasion d'obtenir sa revanche dans son tout premier match dans un PPV de la WWE lors de Vengeance 2002.

Parlons maintenant du match. C'était globalement un match correct, mais sans plus. Il y avait également ici un petit problème de durée, puisque le match n'a duré que 6 minutes environ. Malgré ce petit bémol, le match à su se montrer divertissant, nous montrant par la même occasion l'arsenal de prises de John Cena très «  old school » à l'époque. Il a d'ailleurs remporté la victoire sur un petit paquet, ce qui a eu le don d'énerver Chris Jericho à la fin du match.

 

Les choses deviennent un peu plus sérieuses ensuite puisque Rob Van Dam affrontait Brock Lesnar avec le titre Intercontinental en jeu.

Lors du King Of The Ring le mois dernier, Brock Lesnar affrontait Rob Van Dam dans la finale de ce tournoi. Cette finale fut d'ailleurs remportée par «  The Beast ». Cependant, la rancune était toujours présente du côté de Rob Van Dam puisqu'il attaqua Lesnar quelques temps après lors d'un Raw. La rivalité continua de fil en aiguille et celle-ci nous mena jusqu’à leur affrontement à Vengeance 2002 avec le titre Intercontinental en jeu.

Après 2 matchs plutôt moyens précédemment, nous espérions que ce match rehausse la barre. Ce fut d'ailleurs le cas, puisque ce match était un très bon affrontement. Dans son ensemble, le match a effectivement su se montrer très convainquant, mêlant les phases de domination de Brock Lesnar, aux phases très virevoltantes de Rob Van Dam. Mention spéciale pour le moment ou RVD a effectué son «  Five Star Frog Splash » et où tout le monde a cru qu'il allait gagner. La foule était vraiment déchaînée. Malheureusement la disqualification nous enlève une possible fin de match haletante mais celle-ci ne s'est pas avérée désagréable comme cela peut parfois être le cas. Ce match a donc permis au show de se relancer. Un mois plus tard lors de Summerslam 2002, Brock Lesnar devenait le plus jeune champion du monde de l'histoire de la WWE en battant The Rock.

Le match suivant opposait Booker T au Big Show dans un match sans disqualifications.

Lorsqu'on assemble une belle affiche avec une bonne stipulation, le rendu devrait être généralement bon. Malheureusement, c'était loin d'être le cas ici. On sentait facilement que ce match était la pour combler un trou. Il a été très rapidement expédié, il était beaucoup trop monotone et la stipulation n'a même a été exploitée. Seul le coup de pied en ciseaux sur la table des commentateurs et le magnifique «  Houston Hangover » de Booker T sont a retenir. Le reste était plutôt médiocre.

 

Passons maintenant au Co-Main Event de la soirée qui opposait les Un-Americans – équipe composée de Lance Storm et de Christian – face a Edge et Hulk Hogan.

Lors du Smackdown du 4 Juillet, Edge et Hulk Hogan remportèrent les titres par équipes, célébrant par la même occasion le jour de la fête nationale aux Etats-Unis. C'était un grand moment pour Edge que de pouvoir lutter avec son idole d'enfance. Ils rencontrèrent cependant des opposants en la personne de Lance Storm et Christian, qui dénigraient totalement le pays Étasunien ainsi que leur population. Tout ceci nous conduit à un affrontement entre les 2 équipes lors de Vengeance 2002 avec les titres par équipe en jeu.

L'affrontement entre les 2 équipes était très bon dans son ensemble. En effet, il était plutôt ryhtmé, et très plaisant à regarder. Le suspense demeurait énormément présent, puisqu'il était difficile de prédire qui allait remporter cette rencontre. De plus, c'était un combat comme on les aime – mêlant controverses, interventions diverses et autres – puisqu'il s'est avéré très divertissant. C'était en somme un combat très plaisant à regarder, servant par la même occasion de petite introduction pour le Main Event qui suivait.

 

Nous voilà donc arrivés au Main Event de la soirée qui opposait le champion The Undertaker à The Rock et à Kurt Angle dans un Triple Threat Match pour le titre de la WWE.

Lors du King Of The Ring le mois dernier, The Undertaker affrontait Triple H dans un match comptant pour le titre de la WWE. Pendant ce match, The Rock effectua une intervention pour empêcher The Undertaker de conserver son titre. Cependant, ce dernier empocha la victoire in-extrémis. Le champion voulait sa revanche face au «  Great One » à Vengeance. Mais il devait d'abord affronter Kurt Angle Lors d'une édition de Smackdown avec le titre en jeu. Le match se termina par un nul, ce qui permis a Kurt Angle de s'insérer dans le match initialement prévu et de transformer l'affrontement en un Triple Threat Match pour le titre de la WWE a Vengeance, pour le plus grand de notre plaisir.

Et quelle affiche de rêve ! C'est vraiment un dream match, et celui ci pouvait que nous procurer du bonheur. Ce fut d'ailleurs largement le cas puisque ce match était fabuleux. C'était 20 minutes de catch a son meilleur. En effet le match se déroulait sur un rythme effréné ne laissant aucune place pour l'ennui. Aucun temps morts, que du spectacle, du suspense, des «  nearfalls » qui nous font sursauter. Tout les ingrédients étaient réunis pour nous offrir un match d'exception. Difficile également de prédire qui pouvait gagner tant ce match était indécis du début jusqu’à la fin. Avec ces 3 guerriers, la notion du temps n'existait plus, ce qui montre a quel point ce combat était captivant. D'ailleurs, Dave Meltzer avait donné une note de 4,5/5 à ce match, prouvant encore une fois a quel point celui-ci était formidable.

C'était donc un excellent combat clôturant de la meilleure des manières ce Vengeance 2002.

Conclusions

 

Cette édition de Vengeance s'est avérée assez moyenne et hétérogène dans son ensemble. C'était un mélange assez contrasté de très bon, de bon et de plus mauvais. Et pourtant la carte était très attrayante. Heureusement, le Main Event est venu sauver l'ensemble du PPV. Sans cela, le PPV aurait été moyen.

Voilà, c'est tout pour ce cinquième numéro de Back To The Past. On se retrouve donc le mois prochain sur The Alt pour une nouvelle analyse d'un Pay-Per-View de votre choix. D'ici là, portez vous bien et à la prochaine !


 

Billet d'humeur : Ex-stars de l'indy vs. casual fans de la WWE ?

* Ce billet d'humeur reprend une longue réaction au commentaire qui suit, dans la dernière Humeur Indépendante : Vraiment un bel avenir pour les ex-stars de l'indy à la WWE ?, auquel il peut servir de complément. *

Citation : "depuis l'arriver de tout ses talents Indy, le grand public a tendance a fuir et mal prendre le produit WWE....(la preuve dans les rating, et c'est pas qu'une histoire de storyline). Alors certes sa plait au fan puriste et hardcore, mais de l'autre coté la WWE a le risque de perdre "le grand public"."


http://dailyddt.com/files/2016/04/Apollo-Crews-5.jpg Je crois qu'ici se fait un trop gros raccourci : si on regarde attentivement le profil des audiences TV de Monday Night RAW sur plusieurs années, on s'aperçoit que la tendance est une longue et lente pente descendante progressive, depuis 2001-2002. Malgré quelques "bursts" d'un soir ou "boost" d'1 ou 2 mois par endroit, la tendance reste descendante tout du long, et donc bien avant l'arrivée de Paul London, CM Punk, Bryan, Rollins, Cesaro, Owens, Zayn, Styles, etc. Le problème ressenti dans les audiences est général, il n'est pas simplement celui d'un défaut narratif dans les storylines, ou créatif global ou du genre de talents signés et mis en avant - c'est un tout, et c'est en cela qu'il est bien difficile à régler, surtout quand certains ne font rien pour l'arranger.

En effet, signer et utiliser les talents cités plus haut maintiennent les "die hards"/"hardcore fans", mais si ils sont vraiment bons, appréciables et utilisés adéquatement dans un environnement le plus accueillant possible - ce qui est loin donc d'être le cas pour RAW, rien qu'avec 3h d'émission par semaine (et encore, que pour les fans qui ne regardent que ça), en quoi repousseraient-ils le "grand public"/"casual fans" qui permettent de plus longs et meilleurs "burst" et "boosts" ? Le seul soucis - qui s'est manifesté avec l'afflux de talents de NXT et autres (SAWFT, Vaudevillains, Appolo Crews, Anderson & Gallows, etc) en préparation de cette soit-disante "nouvelle ère" - est l'introduction de ses personnages aux téléspectateurs. Pour les "hardcore fans", qui regardent NXT et même la NJPW, ils ne pourront qu'être ravis de les voir débouler. Mais pour le "grand public", en effet, ils ne les verront que tels des cheveux sur la soupe, perdant le fil de la narration général du programme de fiction (rien à voir avec le catch étant "fake", hein ...) à laquelle il tente peut-être de s'abonner.

Autrement dit, dans un cas comme ça, un téléspectateur lambda - un minimum curieux parce qu'il n'a pas changé tout de suite de chaîne devant RAW 2 ou 3 semaines auparavant - va se dire : "Oh, sympa, un match avec machin de la semaine dernière, hâte de voir ce qu'il peut faire de plus ... Qui sait celui-là ? Pourquoi tout le monde l'applaudit ? Ils le connaissent déjà, alors que les commentateurs disent qu'il est nouveau ?! ... Il a gagné aussi vite ?! Dommage ...". En outre, évidemment, il peut se dire : "Wouah, il a l'air cool ce gars-là ... Et il est trop fort en plus !" mais ça reste plus caractéristique d'un comportement enfantin et candide, ou celui d'un déjà un peu plus intéressé par le catch pour apprécier aussi vite une nouveauté offerte de but en blanc.