Créer un site internet

Shoot-Style

Il était une fois au Japon : la International Wrestling Enterprise

La plupart des fans savent que c'est Rikidozan au travers de sa Japan Wrestling Association qui a popularisé le catch japonais. À tel point que certains pensent même que c'est Rikidozan qui est le premier a avoir importé le catch au Japon, à tort, car le catch était déjà présent au Japon bien avant son retour des États-Unis au début des années 1950 (par exemple avec les premières fédérations de "Joshi Puroresu" dans les années 1940, la fédération de Masahiko Kimura au début des années 1950, et on peut même remonter à Sorakichi Matsuda à la fin du XIXème siècle). Mais aussi que c'est lui qui a fait de la "Puroresu" ce qu'elle est aujourd'hui, or selon moi la fédération qui a véritablement permis à la "Puroresu" de sortir de l'influence américaine et de se forger une identité propre est la International Wrestling Enterprise, et ce avant même la création de la New Japan Pro Wrestling, qui s'éloignera encore plus du modèle occidental, en allant piocher ses inspirations dans les arts martiaux japonais.

Le premier exode du catch japonais

Dans les années 1960, la Japan Wrestling Association est au sommet de sa gloire. Notamment grâce à sa star numéro un, Rikidozan, le japonais (coréen en réalité) qui représente les valeurs des guerriers japonais d'antan comme l'honneur, la force et la détermination. Rikidozan avait prouvé qu'il était le meilleur combattant du Japon après avoir vaincu le célèbre karatéka et l'une des figures marquantes des premières années du catch au Japon, Masahiko Kimura (dans un match devenu célèbre car Rikidozan s'est mis soudainement à attaquer réellement Masahiko Kimura pour s'assurer la victoire, alors que le match aurait apparemment due finir en "draw"). Après cette première épreuve il avait combattu avec bravoure tout les perfides américains qui s'était mesurer à lui, de Freddie Blassie à The Destroyer en passant par la grande star américaine de cette époque, Lou Thesz. Grâce à ses victoires Rikidozan avait rendu la confiance des japonais en leur culture, perdu après leur défaite dans la Seconde Guerre Mondiale, et était naturellement devenu le héro du peuple.

Mais Rikidozan qui avait des liens avec la pègre japonaise, est assassiné par ces derniers en 1963, alors qu'il est encore au sommet de sa gloire. Après sa mort, la JWA perd non seulement sa top star mais aussi son président et fondateur. Le deuxième catcheur le plus populaire de la fédération, un certain Toyonobori, est choisi pour le remplacer au poste de président, mais aussi de visage de la fédération. Mais Toyonobori se retrouve rapidement piégé dans son nouveau rôle de président, car le jeune protégé et élève de Rikidozan, Giant Baba, devient de plus en plus populaire dans son rôle de gentil géant, à tel point qu'il devient plus populaire que lui et est propulsé à sa place au rang de visage de la fédération.

La goutte d'eau pour Toyonobori survient quand les dirigeants de la NWA (à laquelle était affilié la JWA) décide de réactiver le NWA International Heavyweight Title en 1965 pour le donner à Giant Baba. Ce titre avait été détenu par Rikidozan depuis sa victoire sur Lou Thesz à la fin des années 1950 et ce jusqu'à sa mort. Il avait été desactivé en son honneur. Toyonobori prend ça comme un manque de respect envers son mentor et ami, c'était comme si les officiels de la NWA voulaient remplacés Rikidozan par ce jeune Giant Baba. Toyonobori décide de quitter la JWA suivit par quelques autres membres du "roster" comme des encores très jeune Rusher Kimura (qui se faisait encore appeler Masao Kimura) et Masa Saito, mais surtout l'autre disciple de Rikidozan qui n'était alors pas très connu et qui revenait tout juste des États-Unis, Kanji 'Antonio' Inoki, ou encore un "booker" de la JWA, un certain Isao Yoshihara, parmi d'autres.

Toyonobori créer alors sa propre fédération, la Tokyo Pro Wrestling, avec Antonio Inoki en top star qui, comme Rikidozan en son temps bat les "gaijins" notamment Johnny Valentine, dans une rivalité qui permet à Inoki de se faire connaître sur le sol japonais. Mais la Tokyo Pro Wrestling rencontre de nombreux problèmes, le premier étant qu'il n'arrive pas à trouver un contrat télévisé comme celui dont jouissait la JWA. De plus la direction est catastrophique, la rumeur veut même que Toyonobori, Inoki et Hisashi Shinma (qui était alors un des promoteur, et qui plus tard travaillera pour la NJPW) détournaient de l'argent et organisaient des paris sur les matchs. L'image de la Tokyo Pro Wrestling est déjà au plus bas, quand lors d'un show de la jeune fédération, une émeute éclate, ayant fait attendre la foule a l'extérieur en plein mois de Novembre (donc forcement il fait froid), le show avait été annulé sans explication. La police est forcé d'intervenir pour mettre fin à cette émeute. Si on cumule la mauvaise image de la fédération à la suite de cette émeute, aux accusations de détournement, ainsi qu'au fait que la Tokyo Pro Wrestling n'arrivait pas à convaincre les chaînes de télévisions de diffusé les shows de la jeune fédération (qui était bien moins populaire que la JWA), on peut rapidement comprendre pourquoi les actionnaires ont rapidement arretés de fournir de l'argent à Toyonobori pour la gestion des shows. Finalement, moins d'un an après sa création la Tokyo Pro Wrestling ferme ses portes et le "roster" se sépare, certains vont suivre Antonio Inoki et retourner à la JWA, tandis que d'autres vont suivre Isao Yoshihara qui part créer sa propre fédération, la International Wrestling Enterprise.

L'innovation, le grand point fort de la IWE

Si vous suivez plusieurs fédérations de catch japonais, vous avez sûrement remarqué que la plupart des fédérations essayent de se démarqué des autres, que ce soit par le style de catch dominant dans la fédération (du catch "Hardcore" à la FMW, de la "Lucharesu" à la Dragon Gate, du "Sports Entertainment" absurde à la DDT, un emphase mis sur le physique des catcheuses à la STARDOM ou les "Street Fight" de la OZ Academy pour ne citer que ceux ci), mais cette envie d'être unique va même dans les couleurs utilisés pour les shows (juste pour le ring, celui de la NOAH est vert, celui de la AJPW était coupé en deux zones une rouge et une bleu, ou encore le ring rouge avec les cordes jaunes de la FMW), et également dans la manière dont sont racontés les rivalités (des rivalités où tout est dit dans le ring comme à la AJPW des années 1990. Des rivalités mélant interview avant et après les matchs, ainsi que quelques rares petit segment pour accentuer l'importance des matchs, qui reste le plus importants comme à la AJW de la même époque. Ou encore les rivalités bien plus proches de celle du catch américain comme à la FMW). Je ne crois pas trop m'avancer en disant que cette diversité d'une fédération à une autre on ne la retrouve que dans le catch japonais. Et la première fédération a avoir cherché de se différencier de cette manière est la IWE.

La JWA se reposait toujours sur un seul catcheur, d'abord Rikidozan, puis brièvement Toyonobori, et enfin Giant Baba (bien que Antonio Inoki était un numéro deux assez populaire) et enfin Kintaro Ohki. La IWE elle se fait un "roster" composé de nombreux japonais élevé au rang de star, la fédération est porté par la popularité de Rusher Kimura, mais des catcheurs comme Strong Kobayashi, Animal Hamaguchi, Mighty Inoue, Go Ryuma ou encore Toyonobori permettent rapidement à la IWE de s'imposer comme une référence dans le monde catch japonais de son époque.

Mais ce n'est pas tout, la IWE est la première fédération japonaise a faire venir des catcheurs européens, elle commence en faisant venir un catcheur français qui n'est autre que le futur Andre the Giant. La IWE est également la première fédération a utiliser le segment devenu célèbre où Andre the Giant est soulevé par son adversaire (en l'occurence Strong Kobayashi en 1972), et qui sera souvent reprise plus tard (comme par exemple contre Hulk Hogan à Wrestlemania III). La IWE est également à l'origine de la venu de catcheurs qui vont bouleverser l'histoire du catch japonais, les élèves du fameux pratiquant du "Lancashire wrestling" (un style de catch anglais très durs pour le corps), comme Billy Robinson, Dynamite Kid et Karl Gotch. Le style de catch de ces catcheurs européen va avoir un fort impact sur le catch japonais, qui va devenir plus dur, à l'image de ce style de catch. La IWE est également l'une des premières fédérations à donner de l'importance aux "Junior Heavyweight", notamment avec le "push" donné à Animal Hamaguchi ou Go Ryuma, et ce quelques années avant la NJPW qui se contentait alors d'envoyer leurs "Junior Heavyweight" travailler ailleurs dans le monde (à l'image d'un Gran Hamada au Mexique par exemple).

C'est également à la IWE que l'on peut voir les premiers "Cage Match" de l'histoire du Japon. Le "Cage Match" va devenir un type de match beaucoup utilisé par la IWE, la plupart impliquant sa top star, Rusher Kimura, qui obtient le surnom du 'Démon de la cage', de par ses nombreuses victoires dans ce type de match. Mais surtout, c'est à la IWE que fait son retour au Japon après un long passage aux États-Unis, un catcheur qui luttait jusque là sous le nom Mr. Ito, sous sa nouvelle "gimmick", celle de Umanosuke Ueda. Si Umanosuke Ueda est aussi important c'est parce qu'en plus d'être un pionnier dans le "brawling" et dans les "Street Fight" (du moins au Japon) il est surtout le premier catcheur japonais a être "heel" au Japon, et permet ainsi de normaliser les combats entre deux japonais (enfin on pouvait déjà voir des combats entre deux japonais à la AJW depuis le milieu des années 1970 avec les matchs entre Mariko Akagi, Jumbo Miyamoto et Mach Fumiake par exemple, et The Black Pair (une équipe composé de Yumi Ikeshita et Shinobu Aso) étaient "heel" avant le retour de Umanosuke Ueda, notamment avec leur rivalité contre les célèbres Beauty Pair, mais c'était uniquement dans la "Joshi Puroresu" et c'était encore très récemment). De plus la "gimmick" de Umanosuke Ueda est sans aucun doute la "gimmick" la plus reprises de l'histoire du catch japonais, des catcheurs comme Mr. Gannosuke, Tatsutoshi Goto, Hikaru Shida, Toru Yano, Takaaki Watanabe pour ne citer qu'eux ont repris la "gimmick" (avec quelques différences, par exemple Mr. Gannosuke en est la version "Hardcore" et Toru Yano la version comique) à leur compte, mais on peut également citer la légendaire Akira Hokuto ou encore la jeune star de la NJPW Kazuchika Okada qui s'en sont certainement inspiré.

C'est en mélant l'innovation à une qualité de match relativement bonne (on peut ainsi citer le match entre Billy Robinson et Verne Gagne de 1974 ou encore le match entre Rusher Kimura et Jumbo Tsuruta dans les "cross shows" entre la AJPW et la IWE, parmi certains des plus célèbres matchs de la IWE), que la IWE arrive à se faire une place dans le monde du catch japonais, aux côtés de la JWA. Contrairement à cette dernière, elle réussit à négocier le virage du début des années 1970 et à conserver une place non négligeable aux côtés de la NJPW et de la AJPW. La IWE avait alors pronfondément marqué le catch japonais de son époque, ne serait ce qu'en ayant introduit le catch anglais au Japon, mais aussi en amenant les matchs en cage (qui deviendront un grand classiques de la AJW et ce jusqu'à sa fermeture, et qui sera aussi repris par la FMW, qui en fera un dérivé très populaire), ou en ayant contribué à l'émergence des "Junior Heavyweights".

La fin de la IWE

Cependant toutes les idées d'innovations sortie de l'esprit de Isao Yoshihara ne sont pas bonnes, on peut ainsi citer sa tentative de faire de la IWE la première fédération mixte de l'histoire du catch japonais. Pour composer son "roster" féminin Isao Yoshihara avait réussit à faire venir des catcheuses occidentales comme Sandy Parker ou Fabulous Moolah, ainsi que des anciennes stars de la AJW qui avait due prendre leur retraite à cause du mandat de retraite de cette dernière, comme Chiyo Obata. Mais comme à la même époque la AJW était en train d'exploser grâce à la popularité de Mach Fumiake et surtout la montée en popularité de The Beauty Pair, avec le phénomène des "idols wrestlers", les jeunes filles (qui était la principale cible visé par le catch féminin japonais à cette époque) ne s'intéressaient pas vraiment à la division féminine de la IWE et préféraient bien souvent le style plus léger (mais aussi meilleur sur le ring) de la AJW. De plus nombreux étaient les catcheurs qui n'étaient pas content de devoir accueillir des femmes dans leurs vestiaires, la division ne tient que quelques mois avant d'être définitivement arrêté, et il faudra attendre plus de dix ans pour qu'une autre fédération japonaise aient une division féminine, à savoir la FMW de Atsushi Onita (qui elle rencontrera beaucoup plus de succès, notamment grâce à sa top star, Megumi Kudo).

En plus de cette perte d'argent que fut la division féminine de la IWE, à la même époque beaucoup de catcheurs quittent la fédérations on peut citer par exemple, la retraite de Strong Kobayashi ou encore la mort de Snake Amami. Ayant de moins en moins de catcheur, la IWE est obligé de se reposer de plus en plus sur des catcheurs de la NJPW et de la AJPW, au point que le premier show réunissant la NJPW et la AJPW est organisé en 1979, avec la présence des catcheurs de la IWE. Les ennuis continuent pour la IWE puisque son show télévisé est déprogrammé. La IWE ferme ses portes peu après. Après la fermeture de la fédération, son "roster" se sépare en deux, une partie rejoint la AJPW de Giant Baba, tandis que l'autre rejoint la NJPW d'Antonio Inoki. Dans cette dernière, la venue des catcheurs de la IWE est organisé à la manière d'une "storyline" d'invasion, qui inspirera plus tard des rivalités similaire dans la même fédération avec les catcheurs de la UWF dans les années 1980, mais aussi à la WCW avec la NWO, ou encore avec le Suzukigun à la NOAH plus récemment. Isao Yoshihara devient un important conseiller de la NJPW jusqu'à sa mort dans les années 1980. Parmi les anciens catcheurs de la IWE qui ont eu une grande carrière dans d'autres fédérations, après la fermeture de la IWE, on peut citer Go Ryuma (qui a donné une série de match aujourd'hui célèbre contre Tatsumi Fujinami par exemple), Rusher Kimura (à la AJPW), Samson Fuyuki (qui a notamment lutté dans l'un de mes matchs préférés, un "60 Minute Iron Man Match" contre Hayabusa à la FMW), Goro Tsurumi (qui va essayer de faire revivre la IWE en vain), Ashura Hara, ou encore Animal Hamaguchi qui est l'un des entraîneurs les plus prolifique du catch japonais (il a notamment entraîné Satoshi Kojima, Tetsuya Naito, Takaaki Watanabe, Ikuto Hidaka, Tajiri ou encore Natsuki*Taiyo parmi tant d'autres).

Il était une fois au Japon : La JWP (et ses descendantes)

Il y a encore quelques années, être une catcheuse au Japon était loin d'être de tout repos. Une catcheuse n'avait pas le droit d'avoir de relation amoureuse ou sexuelle, de boire de l'alcool, de fumer ou de prendre de la drogue, de plus elle devait prendre leur retraite alors qu'elles avaient encore une vingtaine d'année (24, puis 26, et enfin 30 ans). De plus il fallait plaire à Takashi Matsunaga, le président de la seule fédération de catch féminin du Japon, la All Japan Women's Pro-Wrestling (ou AJW pour faire court), si l'on oublie l'éphémère division féminine de la IWE entre 1979 et 1981. C'était de cette manière que Takashi Matsunaga s'assurait d'avoir des shows de qualité, et un renouvellement de son "roster" régulièrement. Mais une fédération est venue changer tout cela, il s'agit de la Japan Women's Pro-Wrestling.

la Première Reine de la "Joshi Puroresu", Jackie Sato

Pour comprendre pourquoi la Japan Women's Pro-Wrestling a pu se faire une place aux côtés de la AJW aussi facilement, il faut déjà savoir qui est Jackie Sato, l'une des fondatrice de la JWP. Et pour cela on doit remonter aux premières heures de la AJW, avant que la AJW ne deviennent réellement populaire, avant que la qualité de ses shows ne lui amènent des fans de catch, et avant que les catcheuses/chanteuses n'amènent les jeunes filles japonaise à s'intéresser au catch, au milieu des années 1970.

C'est à cette époque que Jackie Sato a fait ses débuts sur les rings, en 1975. Au départ elle n'attire pas vraiment l'attention, et tous les yeux se tournent plutôt vers Mach Fumiake, une catcheuse/actrice, qui finit par remporter le titre majeur à l'âge de seize ans. Mais voilà, Mach Fumiake décide de quitter le monde du catch pour se concentrer sur sa carrière d'actrice. Or à la même période, Jackie Sato commence à former une équipe avec une autre jeune catcheuse de la AJW, Maki Ueda (sur la photo ci-contre, Jackie Sato est celle avec la rose dans la bouche, l'autre c'est Maki Ueda), créant ainsi les fameuses The Beauty Pair.

The Beauty Pair, en parallèle de leur carrière de catcheuse, vont former un duo musicale très populaire et très connu au Japon. Grâce à leur carrière musicale, elles vont attirer à la AJW de nombreuses jeunes filles qui ne s'intéressait pas au catch jusque là. Jusqu'à sa fermeture, la AJW va maintenir cette traditions des catcheuses/chanteuses, avec plus ou moins de succès (comme les Crush Gals, Aja Kong, Manami Toyota et Toshiyo Yamada, Devil Masami, les JBAJaguar Yokota, ou encore Kiss no Sekai (Momoe Nakanishi, Nanae Takahashi, Kayo Noumi et Miho Wakizawa) parmi tant d'autre), afin de continuer à attirer un public de jeunes filles. Ce qui lui permet d'attirer une large quantité de fans, mais aussi de ne pas avoir à chercher longtemps pour renouveller le "roster".

The Beauty Pair, sont aussi à l'origine de l'intérêt des fans de bon catch dans la "Joshi Puroresu",  dès le milieu des années 1970, Jackie Sato et Maki Ueda, ainsi que d'autres catcheuses de leur génération comme Shinobu Aso, Yumi Ikeshita, Nancy Kumi ou encore Tomi Aoyama, vont proposer certains des premiers grands matchs de l'histoire de la "Joshi Puroresu", on peut par exemple citer la célèbre rivalité entre The Beauty Pair et The Black Pair (Shinobu Aso et Yumi Ikeshita). Cette rivalité va poser les bases pour presque tout ce qui va arriver en "Joshi Puroresu" dans les années qui suivront, cette rivalité est même l'une des premières grosses rivalités entre des japonais "face" et des japonais "heel". Que ce soit chez les femmes ou chez les hommes, jusque là, le schéma du méchant "gaijin" contre le gentil japonais était encore bien souvent appliqué.

En 1979, à cause de la règle de la AJW qui veut que les catcheuses prennent leur retraite à un jeune âge, Maki Ueda prend sa retraite, au terme d'un match de plus de 40 minutes contre sa plus grande alliée, Jackie Sato. Quant à elle Jackie Sato, qui était alors championne majeur de la AJW, va finir par prendre sa retraite après avoir perdu son titre dans un match contre celle qui prendra sa place au sommet de la fédération, la légendaire Jaguar Yokota en 1981. En résumé The Beauty Pair ont permis à la AJW et à la "Joshi Puroresu" en général (vu qu'à cette époque il n'y avait que cette fédération qui proposait du catch féminin au Japon) de trouver un large public, mais aussi de pouvoir s'immiscer dans la pop culture japonaise "mainstream", permettant ainsi la popularité hors du commun des Crush Gals dès 1984. Mais elles ont aussi posé les bases de ce qui deviendra la "Joshi Puroresu" tel qu'on la connaît peaufiné par Jaguar Yokota à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Tout en inspirant au passage toute une génération à devenir catcheuse, tel que Jaguar Yokota, Devil Masami, Chigusa Nagayo, Lioness Asuka, Dump Matsumoto, Mimi Hagiwara, Itsuki Yamazaki, Noriyo Tateno ou encore Jumbo Hori. Toutes ces catcheuses ayant été entraînée par Jackie Sato, et toutes les grandes catcheuses ayant fait leurs débuts entre 1985 et la fin des années 1990 ont été entraîné soit par Jackie Sato, soit par Jaguar Yokota, soit par Devil Masami.

La Japanese Women's Pro-Wrestling originale

En 1986, Jackie Sato décide de sortir de sa retraite, mais s'approchant de la trentaine, c'est impossible pour elle de revenir à la AJW. à cette époque la "Joshi Puroresu" vivait un âge d'or notamment grâce à l'énorme popularité des Crush Gals, la AJW réalisait des records d'audience pour le catch japonais qui tiennent encore aujourd'hui. De plus jusqu'à sa retraite forcé à cause d'une blessure, Jaguar Yokota était considérée comme la meilleure catcheuse au monde, homme comme femme par beaucoup de japonais et donnait des matchs à couper de souffle qui sont devenu des classiques depuis. C'est dans ce contexte que Jackie Sato décide de créer sa propre fédération, la Japanese Women's Pro-Wrestling.

Mais pour créer la première fédération de "Joshi Puroresu" qui oserait rivaliser avec la géante AJW (qui à cette époque dominait même la NJPW et la AJPW), Jackie Sato n'est pas seule. Elle est aidée et accompagnée de trois autres personnes, Nancy Kumi, elle aussi une ancienne catcheuse de la AJW, Rumi Kazama une ancienne kickboxer qui fait pour l'occasion ces premiers pas dans le catch, et Shinobu Kandori une ancienne judokate, qui comme Rumi Kazama fait ici ses débuts, mais qui sont déjà bien connue au Japon. La JWP a pour objectif de pouvoir rivaliser avec la AJW, et pour y arriver compte sur un système centré sur ses "quatre Reine Célèste", comme la JWP aime à surnommé ses quatre top stars, qui sont celles cités précédemment. De plus la JWP espère pouvoir compter sur les élèves qui sortent tout juste du dojo et qui contrairement à Shinobu Kandori ou Rumi Kazama ne sont pas déjà connue du public, comme les futures Cuty Suzuki ou Plum Mariko. La JWP profite également des règles stricts d'acceptation au dojo de la AJW, pour faire venir des catcheuses qui n'avait pas été acceptés au dojo comme une jeune Mayumi Ozaki qui n'avait été accepté car elle était trop petite pour les critères du dojo (la limite était à 1M60, Ozaki en faisait 1M55), ou encore une certaine Chieko Suzuki, qui deviendra Dynamite Kansai. La JWP réussit même à ramener des anciennes gloires de la AJW, ayant atteint l'âge limite, comme Devil Masami en 1988, ou Itsuki Yamazaki et Noriyo Tateno en 1989.

Mais la principale différence entre la JWP et la AJW à cette époque, est que la JWP n'a pas toutes ces règles qui imposent des limites aux catcheuses, les catcheuses peuvent avoir un petit ami, elles peuvent fumer, boire de l'alcool, et surtout prennent leur retraite comme elles ont envie. Enfin dans les faits, les catcheuses de la JWP veulent prouver qu'elles sont au moins aussi bonnes que les catcheuses de la AJW et comme leurs voisines de l'autre fédération de "Joshi Puroresu" passent beaucoup de temps à s'entraîner, et se consacrent presque exclusivement au catch. Mais officiellement les catcheuses de la JWP peuvent vivre la carrière qu'elle souhaite.

Malgré toutes ces bonnes intentions, la gestion de la JWP est loin d'être excellente. Bien souvent des plans été fait pour être annulé avant de pouvoir vraiment être mis en place. On peut par exemple citer le fait qu'avec la création de la Frontier Martial-Arts Wrestling par Atsushi Onita (qui à l'origine ne devait pas être une fédération de catch "Hardcore"), la JWP devait devenir la division féminine de la FMW, mais le projet a été annulé en cours, Onita s'est donc retrouvé uniquement avec des "rookie" sans aucune expérience (et sans réel entraînement) comme Shark Tsuchiya, Crusher Maedomari ou encore Bad Nurse Nakamura et a été obligé d'aller chercher des anciennes jeunes catcheuses de la AJW, qui avaient été viré faute de talent, à savoir Reibun Amada, Combat Toyoda et Megumi Kudo (qui deviendront trois des catcheuses "Hardcore" les plus connus de l'histoire, surtout la dernière). A un moment, la JWP aurait également du se rapprocher de la UWF, mais là encore ça ne s'est pas fait, causant ainsi des troubles dans les vestiaires, menant notamment au départ de l'un des entraîneurs, Gran Hamada.

En réalité ces problèmes dans la direction de la JWP était issu de trouble internes entre les quatres chefs de la fédération (surtout entre Shinobu Kandori et Jackie Sato). À force de vouloir trop bien faire en ne pas donnant le pouvoir à une seule personne ça leur a porté préjudice, c'est une autre différence entre la JWP et la AJW. À la JWP, quatre personnes prenaient les décisions, à la AJW, Takashi Matsunaga donnait ses ordres directement à ses catcheuses ou à ses propres frères. Ces rivalités entre dans la direction mène à un "shoot" (un match qui est devenu un combat réel) entre Shinobu Kandori et Jackie Sato. À la suite de ce match Jackie Sato prend sa retraite définitivement, de plus Shinobu Kandori est viré de la JWP la même année, Shinobu Kandori décide alors de devenir une "freelancer". Mais ça ne met pas fin aux dissensions, surtout entre Jackie Sato et Rumi Kazama. Toutes ces disputes mènent en 1992 à la fermeture de la JWP, et à la création de deux nouvelles fédérations : la Ladies Legend Pro-Wrestling (aujourd'hui Ladies Legend Pro-Wrestling X) par Rumi Kazama, et la JWP Project (aujourd'hui JWP Joshi Puroresu) par Jackie Sato.

La JWP Project

Quelques mois après la fermeture de la JWP, Jackie Sato créer sa nouvelle fédération, avec l'aide de l'ancien annonceur de la JWP, qui reprend également son rôle dans cette nouvelle fédération, la JWP Project. Comme sa prédecesseur la JWP Project, espère rattraper la popularité de la AJW. Jackie Sato compte ainsi sur des anciennes stars de la AJW l'ayant rejoint comme Devil Masami, ou sur les jeunes catcheuses ayant fait leur début à la JWP depuis 1986, comme Mayumi Ozaki, Dynamite Kansai, Cutie Suzuki, Plum Mariko ou encore Hikari Fukuoka, qui vont devenir de véritable légendes.

Mais la JWP Project, ne compte pas uniquement sur son "roster" plein de talent pour devenir un véritable équivalent de la AJW, rapidement la fédération se met à innover, en inventant par exemple le "Dead Heat Match" un type de match dans lequel le traditionnel tombé en compte de trois est remplacé par un simple compte de deux. Ou encore les biens plus connus "Street Fight Wild Dress", un "Street Fight" comme le proposait déjà la FMW depuis quelques années, mais ou les catcheuses sont habillés en tenue de ville (Mayumi Ozaki deviendra une grande adepte de ce type de match, obtenant même le surnom de 'Pure Wild Queen of the Street Fight'), ce type de match va se démocratiser pour tout les "Street Fight" de la "Joshi Puroresu" des années 1990 et est encore parfois utilisé par la JWP ou même par la OZ Academy (la fédération de Mayumi Ozaki).

En fin d'année 1992, la JWP s'allie avec la AJW, la nouvelle alliance se montre dès Novembre 1992, lors d'un show de la AJW 'Dream Rush', ou Dynamite Kansai et Mayumi Ozaki, affrontent les championnes par équipes de la AJW, Manami Toyota et Toshiyo Yamada, dans le premier match d'une série devenue iconique. Ce match lance la désormais célèbre rivalité inter promotionnel dans la "Joshi Puroresu", qui voit s'opposer les catcheuses de la AJW, à celle de la JWP, de la LLPW, et celle de la division féminine de la FMW, afin de montrer quelle était la meilleure fédération de catch féminin du Japon.

Enfin ce n'est que sur le papier, car dans la réalité, les tensions entre la direction de la JWP et la direction de la LLPW sont encore très forte, et les deux fédérations refusent de travailler ensemble, ce n'est que sur certains shows de la AJW, comme les excellents 'DreamSlam' que l'on retrouve des catcheuses de la LLPW et de la JWP sur le même show, mais jamais dans le même match. Malgré ces problèmes internes, la rivalité produit beaucoup de match devenu de véritable classique, du côté de la JWP, on compte par exemple la trilogie entre l'équipe de Mayumi Ozaki et de Dynamite Kansai, et l'équipe de Toshiyo Yamada et de Manami Toyota, pour les titres par équipes de la AJW, les deux matchs entre Manami Toyota et Hikari Fukuoka, ou le match entre Las Cachorras Orientales au complet (Mita, Shimoda, Minami, Hokuto) et des catcheuses de la JWP. Du côté de la FMW, Megumi Kudo et Mayumi Ozaki auront une rivalité, qui va se clôturer en Avril 1997, dans un "Barbed Wired Match", seulement quelques jours avant la retraite de Megumi Kudo.

Mais le plus gros apport de la JWP à cette rivalité est sans aucun doute les 'Thunder Queen Battle', deux shows, que l'on pourrait considéré comme les 'DreamSlam' de la JWP (pour faire un parallèle avec la AJW). Comme les 'DreamSlam' les 'Thunder Queen Battle' se concentre sur la rivalité inter promotionnel, mais à l'inverse des 'DreamSlam', les catcheuses de la LLPW ne sont pas invités. À la place, lors du premier 'Thunder Queen Battle', la JWP va créer un nouveau type de match, le "Thunder Queen Battle Match", une sorte de "Iron Man Match", mais avec deux équipes de quatre (en l'occurence l'équipe qui représente la AJW et celle de la JWP), sauf que le match démarre avec des "round" en un contre un pendant les 20 premières minutes, entre les catcheuses qui forment chaque équipe. L'équipe qui gagne est celle ayant fait le plus de tombé ou de soumissions, au bout d'une heure. Ce match est souvent considérée comme le meilleur de l'histoire de la JWP. Mais le second 'Thunder Queen Battle' n'est pas à plaindre non plus, bien que le match éponyme n'est pas présent, bon nombre de classique ont eu lieu lors de ce show, comme le second Manami Toyota contre Hikari Fukuoka, le premier match entre Mayumi Ozaki et Akira Hokuto, le Dynamite Kansai contre Kyoko Inoue ou encore le match par équipe entre Devil Masami et Plum Mariko contre Chigusa Nagayo et Cuty Suzuki.

La popularité de la JWP est telle qu'elle obtient une visibilité télévisé nationale dès 1993, et des jeux vidéo sont même édité sur la JWP, comme Pure Wrestle Queens, ou Cutie Suzuki no Ringside Angel, le second est centré sur la catcheuse Cutie Suzuki, une catcheuse, qui était très populaire, qui en plus de compter sur son talent, jouait de son physique, de la même manière que sa rivale de la AJW, Takako Inoue (du moins avant son "heel turn"). Des catcheuses de la JWP sont également invité par la AJW pour 'Big Egg Wrestling Universe' le seule show de "Joshi Puroresu" au Tokyo Dome à ce jour. La JWP continue de prendre de l'importance dans les années qui suivent, Dynamite Kansai allant même jusqu'à battre Aja Kong pour remporter le titre majeur de la AJW, un titre qu'elle conserve pendant plusieurs mois avant de le perdre contre Manami Toyota. La JWP est également la première fédération de catch japonais à se rendre en Chine pour une tournée.

Mais les rêves de grandeur de la JWP vont se transformer en cauchemar dès la deuxième moitié des années 1990. A partir de 1996, plusieurs catcheuses bien établies de la JWP, la quitter pour rejoindre la naissante GAEA Japan de Chigusa Nagayo, comme Mayumi Ozaki, Dynamite Kansai, Devil Masami, et même des jeunes catcheuses comme Rieko Amano (plus connu sous le nom de Carlos Amano). Malgré cela, la JWP peut compter au même moment sur une nouvelle génération très talentueuse et n'ayant pas beaucoup de mal à se faire une place parmi les meilleures jeunes catcheuses du Japon, comme Tsubasa Kuragaki, Kanako Motoya, Tomoko Miyaguchi (la future Ran Yu-Yu) et bien sur Tomoko Kuzumi (la future Azumi Hyuga). Cette dernière se fait remarquée dès 1996, lors du 'Junior All Stars' un show commun entre plusieurs fédérations de "Joshi Puroresu" censé promouvoir les jeunes catcheuses, avec un match contre Yoshiko Tamura une jeune catcheuse de la AJW. Et en affrontant celle qui était alors le visage de la AJW, Manami Toyota, dans un match lors d'un show de la JWP au Ryogoku Kokugikan.

Le cauchemar s'intensifie pour la JWP le 15 Août 1997, un match par équipe est organisé entre Mayumi OzakiCommand BolshoiRieko Amano et Plum MarikoMayumi Ozaki porte une "Powerbomb" sur Plum Mariko, à cause de sa chute Plum Mariko, qui avait déjà des problèmes au cerveau depuis quelques mois, décède. Elle est la première catcheuse à mourir sur un ring au Japon, alors qu'elle était tout juste âgée de 29 ans. Plum Mariko était l'une des "midcarder" les plus populaires et les plus talentueuses de la JWP, connu pour ses nombreuses prises de soumissions et son "mat wrestling", s'opposant ainsi à la plupart des autres catcheuses de son époque qui se focalisait sur un style de "brawler", ou de "High-Flyer". Sa mort va profondémment marquer Mayumi Ozaki, les deux s'étaient entraîné ensemble en 1986. Ozaki va définitivement quitter la JWP après cela, pour se concentrer sur la GAEA, et va commencer à promouvoir les shows sous la bannière de la OZ Academy. Sa mort aura quand même permis à la JWP et à la LLPW de renouer des liens. Après sa mort beaucoup de fédérations lui rendent hommage, comme la AJW qui l'introduit à son "Hall of Fame" aux côtés de grands noms comme Jaguar Yokota, Devil Masami ou encore Jackie Sato, la JWP, la LLPW et la OZ Academy tiennent un show annuel en son hommage. De plus à cette époque beaucoup de catcheuses de la JWP prennent leur retraite, comme par exemple Cutie SuzukiHiromi Yagi ou encore Candy Okutsu en 1997, et même Hikari Fukuoka en 1999, qui était devenue le nouveau visage de la fédération, depuis les départs de Dynamite Kansai et de Mayumi Ozaki. Toujours en 1999, Jackie Sato décède d'un cancer à l'estomac, et la JWP perds son contrat télévisé. Après toutes ses mésaventures, la JWP finit par fermer ses portes en 2000.

La JWP Joshi Puroresu

Cependant il ne faut pas attendre longtemps pour que la JWP revienne sur le devant de la scène, recréer par une ancienne catcheuse de la JWP Project, Command Bolshoi (ou Bolshoi Kid de son ancien nom), sous le nouveau nom de JWP Joshi Puroresu. La nouvelle JWP reprend les anciens titres de la JWP Project, le logo, etc. La JWP Joshi Puroresu, sert en quelques sortes de plaque tournante pour la "Joshi Puroresu", qui est alors en crise, avec la fermeture en 2005 de la AJW et de la GAEA. Ce rôle est permis grâce au talent et à la célébrité de sa top star, Azumi Hyuga (qui était connu jusqu'en 1999, sous son vrai nom, Tomoko Kuzumi), qui avait lutté à la ARSION ou encore à la NEO, et qui n'était pas uniquement connu par les fans de la JWP. Pendant toute la décennie 2000, Azumi Hyuga porte la JWP sur ses épaules. De plus la JWP travaille beaucoup avec d'autres fédérations, comme la SUN (une fédération créer et dirigé par Nanae Takahashi, qui comptait dans son "roster" plusieurs futures catcheuses de la STARDOM comme Natsuki*Taiyo), avec la rivalité entre les deux fédérations, la Senjo de Meiko Satomura, qui tourne surtout autour d'une rivalité entre Azumi Hyuga et Meiko Satomura, après que la première ait brisé l'orbite de la seconde d'un coup de genou pendant un match par équipe, ou encore avec la NEO qui tourne autour de la rivalité de longue date entre Azumi Hyuga, et le visage de la NEO, Yoshiko Tamura. La JWP fait également venir beaucoup de "freelancer" comme Amazing Kong, Ayumi Kurihara, les sœur Shirai, la JWP propose même un match revanche entre Manami Toyota et Azumi Hyuga, dix ans après leur premier match.

Malgré son "roster" plein de bon talent tel que Azumi Hyuga, Command Bolshoi, Leon, Kayoko Haruyama, de jeune plein d'avenir comme une certaine Arisa Nakajima, et la venue de "freelancer" et de catcheuse d'autre fédérations pleine de talent comme Ayumi Kurihara, Manami Toyota, Nanae Takahashi, Yoshiko Tamura ou Yumiko Hotta. La JWP n'est plus que l'ombre d'elle même au niveau de la popularité, elle se retrouve à donner des shows devant seulement des centaines de fans. Pour combler le manque de fans, et le manque de visibilité dont fait face la "Joshi Puroresu" à cette époque (seul quelques shows sont diffusé à la télévision), la JWP tient beaucoup de petits shows, ayant peu de match (trois, quatre ou cinq) avec des stipulations s'apparentant à des "Comedy Match", comme des "Battle Royale" avec des costumes et toute sorte d'autres petits matchs, ces shows ne sont pas télévisé. Ces shows sont une sortes de traditions à la JWP, puisqu'on pouvait déjà en voir dans les années 1990. Mais ils servent, surtout dans les années 2000, à fideliser un public qui se sentirait donc plus proche des catcheuses, et ce même si ce public est assez réduit.

La JWP semble avoir trouvé une manière d'avancé, une manière qui ne permet pas de devenir une fédération de très grande envergure, comme peut l'être la NJPW, mais qui lui permet de survivre, ou de ne pas disparaître dans les abîmes des toutes petites fédérations indépendantes japonaises. Mais en 2009, Azumi Hyuga décide de prendre sa retraite à cause de problème au genou, or celle qui avait été choisit pour lui succéder ainsi que sa protégée, Arisa Nakajima, avait pris sa retraite un peu avant. La JWP décide alors de se reposer sur Kayoko Haruyama qui était en quelque sorte la numéro deux de la fédération. Les plans reviennent à la normal lorsque Arisa Nakajima fait finalement son retour sur les rings quelques années plus tard, il ne lui faut pas longtemps pour reprendre le rôle de sa mentor et s'imposer comme la nouvelle Reine de la JWP, donnant au passage quelques bons matchs que ce soit contre l'une de ses mentor, Yumiko Hotta, ou dans une rivalité transformé en romance contre Kana (Asuka à NXT). Encore aujourd'hui, Arisa Nakajima est un membre clé du "roster" de la JWP. Plus récemment la JWP a fait une alliance avec la OZ Academy de Mayumi Ozaki, cette dernière ayant (pour la première fois de sa carrière) remporté le titre majeur de la JWP en battant la présidente de la JWP, Command Bolshoi. De plus Arisa Nakajima a rejoint le clan "heel" de Mayumi Ozaki (un clan qui terrorisait la GAEA entre 1996 et 2005, puis la OZ Academy depuis 2005), trahissant par la même occasion Command Bolshoi et la JWP. La rivalité entre les deux fédérations se met doucement en place.

La Ladies Legend Pro Wrestling / LLPW-X

Retournons en 1992, pour suivre la branche fondé par Rumi Kazama, à la suite de la fermeture de la JWP originale. Rumi Kazama suivi par une bonne moitié du "roster" part créer la Ladies Legend Pro-Wrestling. Une fédération qui au départ reprenait le même concept que la première JWP. Mais rapidement, la LLPW va créer son propre chemin, une sorte de "Strong-Style" du catch féminin.

Dans son "roster", la LLPW compte beaucoup d'ancienne artiste martial, Rumi Kazama est une ancienne Kickboxeuse, Shinobu Kandori est une ancienne Judokate, Harley Saito à un "background" dans le Karaté, Utako Hozumi avait fait du Shooto (l'art martial créer par Satoru Sayama, alias Tiger Mask I). C'est ainsi que naturellement et sur le modèle de la UWF ou de la NJPW des premiers jours, la LLPW se tourne vers un catch plus proche des arts martiaux et plus "stiff", emmenant avec elles, les autres catcheuses qui n'avaient pas forcement cette légitimité et cet entraînements dans les arts martiaux, comme l'ancienne JBA, Noriyo Tateno, Eagle Sawai, Mizuki Endo ou Miki Handa, qui doivent s'adapter, car les vrais stars de la LLPW sont Shinobu Kandori et Rumi Kazama (et en proportion moindre Harley Saito, Noriyo Tateno, Eagle Sawai et Miki Handa). Mais la LLPW n'en renie pas pour autant l'héritage du catch féminin japonais déjà bien en place, bien au contraire, elle essaie d'adapter cet apport au modèle de la "Joshi Puroresu" déjà instauré dans les années 1980 par Jaguar Yokota ou même Jackie Sato avant. La LLPW est en quelques sortes un préquel à la ARSION, qui fera vraiment un parallèle entre le MMA naissant au Japon et le catch, dès 1997.

Comme la JWP, la LLPW prend part à la rivalité entre les fédérations de "Joshi Puroresu", mais quasiment toute cette partie de la rivalité est oubliée par les fans, au profit d'une partie de la rivalité, celle entre Shinobu Kandori et Akira Hokuto, notamment à cause de leur match au premier 'DreamSlam', souvent cité comme le meilleur match de catch féminin de l'histoire. Leur deuxième match est bien souvent encensé, mais beaucoup moins que le premier, et pourtant il n'en reste pas moins très bon, et ce malgré qu'Akira Hokuto était blessé à la cheville. Mais on pourrait également citer la rivalité entre Akira Hokuto et Rumi Kazama la même année, avec le trop peu connue "Hair VS Hair match", entre Bull Nakano et Shinobu Kandori en 1994, avec le célèbre "Chain Match", ou encore entre Shinobu Kandori et Megumi Kudo de la FMW entre 1996 et 1997, avec les "Street Fight Match" et "Barbed Wired Match".

La LLPW reste derrière la AJW et la JWP au niveau de la popularité, et à part Shinobu Kandori, Rumi Kazama et Noriyo Tateno (et encore cette dernière l'était surtout grâce à son passage à la AJW), elle n'a pas vraiment de grosses stars comme peuvent l'être Akira Hokuto, Manami Toyota, Aja Kong, ou Kyoko Inoue à la AJW, ou Mayumi Ozaki, Dynamite Kansai, Hikari Fukuoka, ou Cutie Suzuki à la JWP. De plus en 1997, des jeunes catcheuses prometteuses comme Michiko Omukai ou Mikiko Futagami (GAMI) quitte la LLPW, pour rejoindre la toute nouvelle ARSION de Aja Kong et Mariko Yoshida.

Malgré tout a la fin des années 1990 et au début des années 2000, la LLPW travaille beaucoup avec la AJW, Shinobu Kandori va même remporter le titre majeur de la AJW en 1998, titre qu'elle défend notamment contre Manami Toyota, mais aussi contre Shark Tsuchiya dans ce que beaucoup considère comme le pire match de la AJW. C'est également à cette époque que Takako Inoue quitte la AJW pour rejoindre la LLPW, au départ pour le "kayfabe" lorsqu'elle créer avec Eagle Sawai et Rumi Kazama un clan "heel" les Black Jokers, rivalisant notamment contre Manami Toyota, puis hors "kayfabe" à partir de 2005.

En 2002, la présidente de la LLPW, Rumi Kazama, décide de quitter le monde du catch pour se tourner vers la vidéo pour adulte. Elle laisse ainsi son poste au visage de la LLPW, Shinobu Kandori. Kandori est alors encore très populaire au Japon, et se met tout le temps en avant comptant très peu sur la popularité des autres catcheuses. De plus beaucoup de catcheuses prennent leur retraite à cette époque, comme Eagle Sawai, Baby-M, Harley Saito, Noriyo Tateno, ou encore Françoise. Tout ces départ ne mettent pourtant pas vraiment à mal la LLPW qui est capable de proposer en 2007 le premier show de "Joshi Puroresu" au Ryogoku Kokugikan depuis le tout début des années 2000. Mais Shinobu Kandori prend à son tour sa retraite, afin de se concentrer sur sa carrière de politicienne (comme The Great Sasuke ou Atsushi Onita avant elle). C'est à cette époque que la LLPW commence vraiment à perdre des fans, comme ce fut le cas dans les années précédentes pour la JWP ou la AJW.

Mais en 2010, avec l'échec de sa carrière de politicienne, Shinobu Kandori fait son retour dans le monde du catch. C'est à cette occasion que la LLPW change de nom pour LLPW-X. Il ne faut pas longtemps à celle que les japonais appellent 'Miss Joshi Puroresu' pour repopulariser la LLPW. La LLPW produit plusieurs shows qui font se déplacer la foule, notamment un autre show au Ryogoku Kokugikan en 2014 pour célèbrer les 50 ans de Shinobu Kandori. Malgré sa popularité certaine au Japon, la LLPW n'est pas dans la situation la plus enviable, elle compte moins de dix catcheuses dans son "roster", et la plupart sont déjà des vétérans ayant au moins 40 ans, elle est forcé de se reposer sur beaucoup de "freelancer", notamment en ramenant des catcheuses de la Gatoh Move Pro Wrestling de Emi Sakura, une fédération basée en Thaïlande, ou en travaillant avec les catcheuses de la Senjo de Meiko Satomura.

Même si la JWP, ou ses descendantes n'ont jamais atteint leur but premier, qui était de rattraper la popularité de la AJW et être une véritable alternative à cette dernière. Elles ont cependant réussi à s'imposer comme deux des fédérations les plus influentes de la "Joshi Puroresu" moderne, en survivant notamment aux heures les plus sombres de la "Joshi Puroresu" au début des années 2000, ce qu'aucune autre fédération n'a pu faire (la OZ Academy n'est devenue une fédération à part entière qu'après la fermeture de la GAEA). Bouleversant au passage les règles de la "Joshi Puroresu" instauré par la AJW dans les années 1960, et si aujourd'hui voir des catcheuses de petites tailles, ou ayant 30, 40 voir même 50 ans est assez courant, ça  n'aurais jamais été possible avant, et des catcheuses mariées et mère de famille comme Jaguar Yokota ou Mariko Yoshida par exemple auraient été forcé de prendre leur retraite, conformément à ce qui est encore en vigueur dans la culture japonaise. Si aujourd'hui, ni la LLPW ni la JWP ne dominent le monde du catch féminin japonais en terme de popularité, elles n'en reste pas moins deux des piliers les plus solides, et ce encore aujourd'hui, près de trente ans après la création de la JWP originale.

Il était une fois au Japon : Le "Shoot-Style"

« Parce que nous ne nous frappons pas entre nous, nous frappons les idiots qui pensent que le catch est truqué, comme un spectacle de singe dressé. Une fois qu'ils ont vu notre combat ils n'avaient plus rien à dire. Ils ont regardé notre combat comme des imbéciles, avec la bouche grande ouverte à cause de la surprise. Notre combat n'est pas violent pour notre adversaire, mais pour ces idiots qui se moque de la BattlArts. Nous dirigeons notre colère au travers de nos combats contre ceux qui se moque de nous. »

Tel est la desormais célèbre réponse de Yuki Ishikawa, fondateur de la BattlArts, à la question : Pourquoi ses matchs contre Daisuke Ikeda sont ils aussi brutaux. Cette réponse est devenue célèbre parce qu'elle reflète parfaitement l'esprit du "Shoot-Style", un style ou le réalisme prime sur tout le reste au prix de matchs bien plus brutaux et parfois même plus violent. Le "Shoot-Style" a marqué les japonais dans les années 1980, au travers de cinq hommes, tous devenus des véritables légendes au Japon, instigateur non seulement d'un nouveau style catch mais aussi d'une nouvelle discipline, le Mixed Martial Art.

Les origines du "Shoot-Style"

Avant de rentrer dans le vif du sujet, il faut définir ce qu'est le "Shoot-Style", c'est un style de catch assez spécial puisque dès sa création le "Shoot-Style" était présenté comme réel et s'opposait donc au produit fournit au fédération plus classique comme la New Japan Pro Wrestling ou la All Japan Pro Wrestling, à une époque ou les fans commençait à savoir que le catch n'était pas un sport de combat légitime, comme peut l'être la boxe par exemple.

La particularité la plus connu du "Shoot-Style" est que les coups ne sont pas retenu, les coups et soumission porté sont légitime afin d'augmenter l'effet de réalisme recherché, de plus les matchs sont différents de ce que l'on voit ailleurs, plus proche des sports de combats. Bien souvent les catcheurs sont des anciens artiste martial et se servent de leur connaissance dans leur discipline pour le match, plutôt que de se servir de leur connaissance dans le catch lui même. Mais le "Shoot-Style" reste du catch car les matchs sont tout de même scénarisé et le vainqueur du combat est prédéterminé. Il ne faut cependant pas confondre le "Shoot-Style" décrit ci dessus et un "shoot" ou les catcheurs se battent réellement sans respecté le script établis, un exemple qui a fait beaucoup parler de lui récemment est le "shoot" entre Yoshiko et Act Yasukawa à la Stardom.

Le "Shoot-Style" a deux inspirations majeurs, la première et la plus importante est le "Strong-Style" créer par Antonio Inoki dans sa New Japan Pro Wrestling au début des années 1970, au sens strict, le "Strong-Style" désigne un catch ou les coups sont portés en touchant réellement l'adversaire, mais pas toujours a pleine puissance, ce qui le différencie déjà du "Shoot-Style", de plus dans le "Strong-Style" certaines prises sont portés sans l'aide du catcheur qui reçois la prise (par exemple, la "German Suplex" de Neville sur Kevin Owens à NXT). Le "Shoot-Style" est également inspiré d'une autre manière par Antonio Inoki, en 1976, Antonio Inoki organise ce qui peut être considéré comme le premier combat de MMA de l'histoire en affrontant le boxeur américain Muhammad Ali, à la New Japan Pro Wrestling.

La seconde inspiration majeur du "Shoot-Style" est le "Lancashire Wrestling", un ancêtre du catch britannique issu de la région de Lancashire, connu pour être l'une des formes de lutte des plus violentes. Le "Lancashire Wrestling" est amené au Japon par des élèves d'un des plus grands praticiens de ce style, Billy Riley. Les élèves de Billy Riley ont incorporé ce que Billy Riley leur a appris dans le catch pour devenir populaire, surtout au Japon ou ce style de catch fascine rapidement les fans, il s'agit de Billy Robinson et surtout de Karl Gotch, ayant appris cet art au Snake Pit, une école de catch fondé par Billy Riley dans les années 1950. Karl Gotch qui rejoint dès sa création la New Japan Pro Wrestling en 1972 entraîne les jeunes catcheurs et transmet par conséquent sont savoir sur le "Lancashire Wrestling" a certains de ses élèves, qui créeront le "Shoot-Style" une dizaine d'années plus tard.

Karl Gotch avait également inspiré Antonio Inoki dans les années 1960 qui avait façonné son style de catch à l'image de Karl Gotch, lui même surnommé "Kamisama" au Japon (un terme signifiant Dieu, dans le sens monothéiste). Alors que Antonio Inoki est cité par les créateurs du "Shoot-Style" comme leur idole de jeunesse et le catcheur leur ayant donné envie de devenir eux même des catcheurs.

La Universal Wrestling Federation

En 1983, Antonio Inoki alors président de la New Japan Pro Wrestling, se retrouve endetté à cause de l'echec d'une entreprise situé au Brésil, lui appartenant. Pour se sortir de cette mauvaise passe, Antonio Inoki se sert de l'argent gagné avec la New Japan Pro Wrestling pour payé ses dettes, au profit de ses catcheurs, ce stratagème ne plaît pas à tout le monde et certains catcheurs vont quitter la NJPW pour créer leur propre fédération, la Universal Wrestling Federation (ou UWF).

Au début la UWF a un style de catch ressemblant aux autres fédérations de catch du Japon, mais rapidement et grâce à l'influence d'anciens artiste martial, à savoir Akira Maeda un ancien lutteur, son protégé Nobuhiko Takada, Satoru Sayama (plus connu sous son masque de Tiger Mask) un ancien Kickboxer, son protégé Kazuo Yamazaki et Yoshiaki Fujiwara un ancien pratiquant de Muay Thai, la UWF prend une nouvelle directive et le réalisme du produit est mis au premier plan. Au cours de combat, certes scénarisé, des catcheurs ayant des background différents s'affrontent à une époque ou le MMA n'existait pas encore.

Avec cette nouvelle recette alors inédite, la UWF rencontre rapidement le succès. Mais rapidement des tensions dans les coulisses surviennent entre les deux stars de la UWF, Akira Maeda et Satoru Sayama (qui se faisait alors appelé Super Tiger, puisqu'il n'avait pas les droits sur la "gimmick" de Tiger Mask, obtenu dès son départ par la All Japan Pro Wrestling, l'autre fédération dominant le catch japonais à cette époque). Akira Maeda voulait que la UWF se concentre sur les soumissions et ressmble plus à de la lutte amateur, alors que Satoru Sayama voulait que la UWF se concentre sur des coups de pieds et ressemble plus à du Kickboxing. Les tensions entre les deux se termine en Septembre 1985, quand un match entre les deux est organisé, et se termine quand Akira Maeda met un coup de genoux dans les partie génital de Satoru Sayama et perd par disqualification. Après ce match, Akira Maeda est renvoyé, et Satoru Sayama met fin à sa carrière de catcheur (il reviendra dans le catch plus de dix ans plus tard).

Avec la perte de ses stars principales la UWF est forcé de fermer ses portes et en 1986, le "roster" (sauf Satoru Sayama) retourne à la NJPW une rivalité d'invasion de l'UWF à la NJPW est mis en place, qui sera plus tard reprise par la World Championship Wrestling, avec sa nWo. Mais en 1987, la NJPW rencontre à nouveau des problèmes financiers à la suite d'une émeute au Ryogoku Kokugikan à cause d'un mauvais "booking" de la NJPW, après cette émeute la NJPW voit ses émissions télévisé être diffusé plus tard et recevoir moins d'attention qu'avant, rapportant donc moins d'argent. De plus en 1988, Akira Maeda est suspendu pour avoir frappé légitimement un autre catcheur de la NJPW, Riki Choshu (un "shoot"), Akira Maeda ne reçoit plus sa paie avec la suspension. Il décide de quitter la NJPW pour recréer la UWF, sous le nom de Newborn UWF.

Akira Maeda est suivit de la majorité de l'ancien "roster" de la UWF, dont Yoshiaki Fujiwara qui ramène les deux disciples du dojo de la NJPW dont il s'occupait, Minoru Suzuki et Masakatsu Funaki. Mais aussi d'autre catcheur dont Tatsuo Nakano ou Kiyoshi Tamura, tout deux était eux aussi des "rookie". Mais dès l'année 1990, la Newborn UWF rencontre des problèmes financiers, mais également des problèmes interne. La Newborn UWF ferme ses portes dès la fin de l'année, mais donne naissance à trois fédérations créer par d'ancien membre du "roster", la Figthing Network RINGS de Akira Maeda, la Pro Wrestling Fujiwara Gumi de Yoshiaki Fujiwara ou se dirige notamment Minoru Suzuki et Masakatsu Funaki, et la UWF International ou se retrouve la majorité du "roster" dirigé par Nobuhiko Takada.

Malgré sa courte existence, la UWF aura marqué le catch japonais et inspirera les différents "booker" pour créer une toute nouvelle ère du catch, par exemple à la fin des années 1980, Giant Baba, président et "booker" de la All Japan Pro Wrestling, décide de s'inspirer de la UWF et met fin au fin de match ambiguë, et au "Time Limit Draw" pour laisser place à des fins de match avec un gagnant et un perdant bien claire, pour créer ce qui est désormais connu comme la King's Road porté par Mitsuharu Misawa, Kenta Kobashi ou Toshiaki Kawada, avec de nombreux matchs devenu cultes et souvent cité parmi les meilleurs de l'histoire. Mais la UWF marquera aussi une nouvelle façon de penser pour les catcheurs, avec la réussite de la UWF, dirigé par des catcheurs et qui proposait un produit différents des autres fédérations de catch, à une époque ou il n'existait que deux fédérations de catch au Japon (la AJPW et la NJPW), beaucoup de catcheurs se diront qu'en proposant un produit propre à leur fédération ils peuvent réussir, par exemple la Frontier Martial-Arts Wrestling qui popularisera le catch "Hardcore" dès la fin des années 1980. La UWF est un précurseur de l'âge d'or de la "Puroresu" dans les années 1990, ou chaque fédération propose un produit différent avec ses propres stars, sa propre façon de fonctionner, et tout en mettant leur originalité en avant comme l'avait fait la UWF.

La transition au MMA

Les trois fédérations issu de la UWF, suivent désormais un chemin opposé, étant resté dans le "Shoot-Style", certaines évolueront pour essayer de continuer à captiver la foule, c'est le cas de la Fighting Network RINGS de Akira Maeda qui dès 1995 et ce jusqu'à sa fermeture en 2002 devient une fédération de MMA, a cette époque le MMA venait tout juste d'émerger et était de plus en plus populaires, il est inspiré directement du "Shoot-Style" proposé par la UWF.

De son coté la Pro Wrestling Fujiwara Gumi se détourne de plus en plus du "Shoot-Style" et du produit "in ring" en organisant par exemple des "cross show" avec d'autre fédération de catch, cette nouvelle orientation déplaît à Minoru Suzuki et Masakatsu Funaki, qui quitte la Pro Wrestling Fujiwara Gumi pour fonder leur propre fédération, la Pancrase. La différence entre la Pancrase et le "Shoot-Style" produit par la UWF par exemple, est que cette fois ci les résultat ne sont pas prédéterminé, faisant de la Pancrase la première fédération de MMA. La Pro Wrestling Fujiwara Gumi ferme ses portes en 1995, avec le départ de tout son "roster".

La UWF International est celle qui connaîtra le plus de succès. Elle créer son propre dojo, avec comme entraîneur Billy Robinson, le UWFi Snake Pit (qui existe encore aujourd'hui, avec des cours donné par Makoto Oe et sa femme Momoe Oe, plus connu sous son nom de jeune fille Momoe Nakanishi, l'une des dernières stars de la AJW) et son propre titre, détenu par Nobuhiko Takada. La fédération réussit à attirer des stars comme Vader ou Lou Thesz qui sert de "commissioner" pour le titre créer, Nobuhiko Takada se met également à clamer que la UWFi est la seule fédération de catch à avoir de la légitimité et dit que les autres fédérations sont truqué, en réalité la UWFi était une fédération de catch tout à fait normal, sauf qu'elle utilisait le même "Shoot-Style" que la UWF par exemple.

Dès 1993, avec le départ de certains des grands noms de la UWFi, tel que Vader, la UWFi se retrouve sans véritable challenger pour le titre détenu par Nobuhiko Takada. Pour éviter de mettre la clé sous la porte, la UWFi organise une rivalité avec la NJPW, alors la plus grande fédération du Japon. Or le "booker" de la NJPW a cette époque et celui qui se retrouve à la tête du "booking" de la rivalité n'est autre que Riki Choshu, qui avait été mis K.O par Akira Maeda près de dix ans plus tôt, qui est l'entraîneur de Nobuhiko Takada et l'un des créateur du "Shoot-Style". Pendant près d'un an les catcheurs de la UWFi perdent tout leur match contre les catcheurs de la NJPW, et la UWFi perd peu à peu sa crédibilité, à l'inverse la NJPW montre que ses catcheurs, sont les catcheurs les plus légitime du Japon (ce qui amènera Antonio Inoki à prendre une très mauvaise décision au début des années 2000). Seul Nobuhiko Takada n'est pas présenté comme un perdant, il remporte même le titre majeur de la NJPW, le IWGP Heavyweight Championship. Mais la crédibilité, est justement ce qui a fait le succès du "Shoot-Style", privé de ça, la UWFi est forçé de fermer ses portes en 1996. De ses cendres jailliera la Kingdom, qui ne rencontrera jamais le succès et fermera peu de temps après, après le départ de Nobuhiko Takada, la seule star de la Kingdom qui décide de se concentrer sur la toute nouvelle PRIDE une fédération de MMA, qui deviendra la plus grande du Japon.

On pourrait penser que le "Shoot-Style" est finis, mais après la fermeture de la Pro Wrestling Fujiwara Gumi, Yuki Ishikawa un ancien de cette fédération, décide de fonder la BattlArts suivit de tout le "roster" de la Pro Wrestling Fujiwara Gumi, à l'exception de Yoshiaki Fujiwara. Durant ses beaux jours, la BattlArts propose de nombreux "cross show" avec d'autres fédérations de catch, comme la Michinoku Pro Wrestling ou la Big Japan Pro Wrestling. Elle permet aussi à la ARSION, une fédération de catch féminin de créer un tout nouveau style de catch, mélangeant "High Flying" et "Shoot-Style", au travers des apprentie de Mariko Yoshida. Mais le concept du "Shoot-Style" est essoufflé depuis la catastrophe de la rivalité entre la NJPW et la UWFi, de plus l'avènement du MMA à finit le travail. Après avoir réussi à maintenir la BattlArts en vie jusqu'en 2011, devant des salles de plus en plus petites et en proposant de moins en moins de show par ans, Yuki Ishikawa annonce la fermeture de la dernière fédération de "Shoot-Style".

Aujourd'hui il n'existe plus de fédération de "Shoot-Style" comme ce fut le cas pour la BattlArts ou la UWFi par exemple, mais il arrive que des fédérations de catch propose un match de ce style de temps en temps comme si il s'agissait d'une stipulation, c'est le cas par exemple de la Real Japan Pro Wrestling de Satoru Sayama. Le "Shoot-Style" peut bel et bien être considéré comme mort. Il aura malgré tout marqué le monde de son empreinte, permettant la création du MMA dès les années 1990, les premières stars du MMA sont d'ailleurs des anciens catcheurs de "Shoot-Style" comme Masakatsu Funaki, Minoru Suzuki ou Nobuhiko Takada. Mais il aura aussi inspiré des catcheurs à utilisé un style de catch proche du "Shoot-Style" comme par exemple Katsuyori Shibata un catcheur de la NJPW, l'excellente Mariko Yoshida ou le légendaire Toshiaki Kawada qui a radicalement changé son style de catch  dans les années 1980 pour un style plus proche de ce qui pouvait être vu alors à la UWF, alors qu'aucun des trois n'a jamais pratiqué le "Shoot-Style" à proprement parler.